Astérix – Tome 38 – La Fille de Vercingétorix : Jean-Yves Ferri & Didier Conrad

Titre : Astérix – Tome 38 – La Fille de Vercingétorix

Scénariste : Jean-Yves Ferri
Dessinateur : Didier Conrad

Édition : Albert René (24/10/2019)

Résumé :
Escortée par deux chefs arvernes, une mystérieuse adolescente vient d’arriver au village. César et ses légionnaires la recherchent, et pour cause : au village, on murmure que le père de la visiteuse ne serait autre que… le grand Vercingétorix lui-même, jadis vaincu à Alésia !

Critique :
Astérix et moi, c’est une vieille histoire d’amour et dès que j’ai eu l’occasion, j’ai acheté tous les albums du duo Goscinny/Uderzo car je voulais les avoir sous la main et ne plus les emprunter.

Régulièrement, je sors un album de la grande époque et je me replonge dans leurs aventures faites de Romains, de pirates, de Goths ou autre peuplade de cette époque.

D’ailleurs, si on me privait de mes albums d’Astérix, j’arrêterais de respirer !

Le décès de Goscinny, on ne s’en remettra jamais et ses bons mots manqueront toujours. N’est pas Goscinny qui veut, Jean-Yves Ferri encore moins, mais il se débrouille bien et j’ai souri à quelques uns de ses jeux de mots, même si aucun n’arrivera jamais à la cheville d’un « Il ne faut jamais parler sèchement à un Numide » et tous les autres, dont « César affranchit le rubicon ».

Les dessins sont conformes à ceux d’origines et c’est toujours un plaisir de revoir mes sympathiques Gaulois qui résistent, encore et toujours, à l’envahisseur, tout en se chamaillant, se bagarrant et en vendant du poisson pas frais.

Originalité de cet album ? Les jeunes ! Place aux ados, dont les fils de Cétautomatix (Selfix), le forgeron et d’Ordralfabétix, le poissonnier ( Blinix). Ils auront tout de même un grand rôle dans l’histoire, reléguant parfois nos deux gaulois célèbres en faire-valoir.

Dans cet album, ce sont les enfants qui semblent se préoccuper de considération climatique ou du sort des sangliers, alors que les adultes ne pensent qu’à manger, boire, se taper dessus…

Ça me fait un peu grincer des dents cette nouvelle mode qui met les enfants au-dessus des parents, comme on le voit souvent dans des pubs, avec des gosses qui expliquent à leurs parents ce que tout adulte pourvu d’un cerveau sait déjà.

Anybref, ces ados, gros consommateurs d’Internet, de smartphone, de trottinette électrique et amateurs de mal-bouffe viennent nous faire la leçon… On est des cochons pollueurs, entre autre. Comme si toutes ces batteries qu’on utilise étaient bio à 100% et respectaient l’environnement et les droits de l’Homme (travail)…

Heureusement, chez nos Gaulois, les ados se rebellent un peu mais n’en sont pas encore à faire des marches pour le climat. Juste une fugue…

De l’humour ? Oui, on en a. Des baffes ? Moins que d’habitude… Des pirates ? Tiens, pour une fois, ils ne se contenteront pas de hurler « Les Gau… Les Gau… Les Gaugau… » avant de finir coulé sur la case suivante, mais ils prendront part au récit et ça fait du bien de partager un peu plus qu’un naufrage avec eux.

J’ai apprécié aussi que le personnage d’Adrénaline évolue et qu’il se redresse, dans les deux sens, puisque sur la fin, elle se tient plus droite. Malheureusement, niveau ado rebelle, on avait connu plus marquant avec Goudurix (Astérix et les Normands) et avec Pepe (En Hispanie) pour ce qui était des enfants difficiles. Se souviendra-t-on d’Adrénaline ensuite ?

Un autre personnage que j’ai bien aimé, c’est le cheval Nosfératus, celui de d’Adictoserix, car le dessinateur lui a donné un air et une démarche de conspirateur, tel Morris avec un Jolly Jumper marchant sans faire de bruit.

Mon seul bémol pour ce nouvel album sera pour la très longue intro et le fait que les auteurs avaient des tas de bonnes idées, mais trop peu de pages pour les exprimer toutes ou les développer un peu plus. Un album de 62 pages aurait sied mieux à cette aventure mais nous sommes dans l’ère du 48 pages.

Un bon album ? Oui, on pourrait avoir mieux, mais faudrait faire revenir Goscinny du royaume des morts, lui qui savait raconter beaucoup en peu de planches et rendre des personnages secondaires hyper attachant…

On aurait pu avoir pire, avec des calembours amenés de manière grossière, mais ce n’est pas le cas dans ce nouvel album qui, je dois vous l’avouer, m’a fait passer un bon moment (mais moins qu’avec un ancien).

L’humour est ancré dans notre époque, les auteurs ont essayé de coller au plus à l’âme de la série tout en l’amenant dans notre époque, en lui insufflant de la modernité et en la mettant à leur sauce à eux, sans pour autant dénaturer le produit.

Pour une fois, je ne hurlerai pas « Goscinny, reviens, ils sont devenus fous » et j’espère que l’album suivant sera dans la lignée de celui-ci tout en sachant que le challenge est relevé car il faut passer après Goscinny et ce n’est pas une mince affaire !

— Qu’est-ce qu’il dit le petit artisan d’en face ?
— Il dit qu’avec toi le ton monte trop vite !!!
— Tu veux le voir monter le thon ?

— Euh… A ce propos, on voulait vous dire…
— Cette aventure avec Adrénaline nous a un peu faite réfléchir sur notre orientation…
— Tout compte fait, j’essaierais bien le métier de forgeron…
— Et moi, la poissonnerie.
— Ce serait bien. On n’aurait que la rue à traverser !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°92.

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49 réflexions au sujet de « Astérix – Tome 38 – La Fille de Vercingétorix : Jean-Yves Ferri & Didier Conrad »

  1. Ping : Astérix – Tome 38 – La fille de Vercingétorix – Jean-Yves Ferri et Didier Conrad | 22h05 rue des Dames

  2. J’ai trouvé ça assez planplan et je me suis ennuyée pendant la lecture. Je trouve les jeux plus grands publics avec moins de recherche. Même si en effet cela aurait pu être pire et on a lu pire, je crois que je vais vraiment laissé tomber les prochains tomes.
    Je ne retrouve pas la saveur d’antan.

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    • La saveur n’y est plus, Goscinny était le maître des jeux de mots, même si gosse je ne les comprenais pas, je riais d’autres choses. Il y avait des bonnes choses mais aussi d’autres plus planplan, je l’avoue. d’ailleurs, je ne me souviens plus trop de l’album…

      Aimé par 1 personne

      • Je vais le faire passer dans ma famille pour avoir leur avis. Peut-être que mes neveux prendront le temps de le lire même s’ils trouvent cela difficile à lire car il y a du texte et des images. Ne sait-on jamais 🙂

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  3. Ping : Bilan n°6 du Challenge polar et thriller 2019-2020 | deslivresetsharon

  4. Ping : Bilan n°5 du Challenge polar et thriller 2019-2020 et premier bilan de l’année ! | deslivresetsharon

  5. Ping : Bilan n°4 de décembre 2019 du challenge Polar et Thriller | deslivresetsharon

  6. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Octobre 2019 | The Cannibal Lecteur

  7. Un bon album, même si cela ne vaut pas l’époque de GOSCINNY, mais rien à voir avec le désastreux « LE CIEL LUI EST TOMBE SUR LA TETE.

    Par contre le personnage, Adictosérix, je ne comprend pas tout le jeu de mot pour ce nom ?
    Adict à quoi ?pchagnot@sfr.fr

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    • Le ciel lui est tombé sur la tête m’est tombé des mains…. Là, on avait touché le fond. Il doit encore y avoir « la galère d’Obélix » mais je ne me souviens plus. Aucun désastre n’arrive à la cheville de « le ciel lui est tombé… ».

      Et bien tout simplement « Addict aux séries »… 😉

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    • Bonjour 😉

      Ma préférence à moi (comme le chantait Julien Clerc) est pour les livres du duo Goscinny/Uderzo et ensuite, j’apprécie « le grand fossé » et encore quelques autres, plic-ploc. En lisant les autres, j’ai toujours la nostalgie de Goscinny.

      Le papyrus était bon, en effet.

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  8. Bonjour,
    C’est plutôt sympa ce nouvel album !
    Et puis rappelons-nous que pour protester contre l’invasion romaine, en même temps que pour garantir leur sécurité, les anciennes Druidesses s’étaient réfugiées dans l’île de Sein, appelée alors Enez Sizun.
    Actuellement, c’est une île française séparée de la côte du Finistère par le Raz de Sein.
    C’est un endroit d’une sauvage grandeur. A l’extrémité du vieux continent, de hautes falaises se dressent, les vagues y livrent aux rocs gigantesques, sur lesquels elles se ruent, le combat titanique des éléments. C’est que, à peu de distance de cette côte sauvage, s’étend une île parsemée de bosquets d’arbres sous lesquels s’élèvent encore des autels de pierre. C’est l’antique refuge des dernières Druidesses, « sanctuaire sacré que le pied de l’homme ne souillait jamais », dira-t-on.
    Cette île est, depuis longtemps, entourée d’une mystérieuse légende.
    Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/celtes-et-latins.html
    Cordialement.

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  9. Pas fan de bédé et terriblement déçue par les précédents volets des zaventures du gaulois dopé à la potion magique j’ai tout de même acheté, lu et bien aimé cet album. Il renoue en effet avec quelques jeux de mots bien sentis.

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    • Mais ils me sortent par les trous de nez ! Bon, entre nous, j’ai été jeune et j’ai eu aussi ma passe « donneuse de leçon »… Mais ils consomment autant que nous, si pas plus… J’ai eu dans ma vie autant de GSM qu’une jeune de 14 ans en a en 2 années (et j’en connais une qui change tous les 6 mois au moins).

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