Sans même un adieu : Robert Goddard [LC avec Bianca]

Titre : Sans même un adieu

Auteur : Robert Goddard
Édition : Sonatine (2016) / Le Livre de Poche (03/01/2018)
Édition Originale : Take No Farewell (1991)
Traducteurs : Claude et Jean Demanuelli

Résumé :
1911, Geoffrey Staddon, jeune architecte plein d’élans et d’espoir, vient de concevoir une magnifique demeure, Clouds Frome. Et il est tombé amoureux fou de la femme de son commanditaire, Consuela Caswell, une jeune Brésilienne perdue dans un mariage de convenance.

Alors qu’il lui a promis de s’enfuir avec elle, il l’abandonne à son triste sort, préférant se consacrer pleinement à ses ambitions professionnelles.

1923, en lisant le journal, Geoffrey tombe sur un article qui lui glace le sang. Consuela Caswell est accusée de meurtre et risque la peine capitale.

Bouleversé par cette nouvelle qui réveille bien des fantômes et ravive son sentiment de culpabilité, il ne peut rester sans rien faire. D’autant plus qu’il est persuadé que Consuela n’a pas pu commettre un crime aussi terrible.

Il n’a pas le choix, il doit revenir à Clouds Frome pour savoir ce qu’il s’y est réellement passé. Il ne se doute pas encore des sombres secrets qu’il va y découvrir et qui vont bouleverser son existence.

Critique :
En vacances, faire des longueurs dans la piscine me détend l’esprit, le vide le cerveau, j’adore ça.

Par contre, en littérature, les longueurs, ça remplit le cerveau d’autre chose car on n’est pas concentré sur sa lecture.

Et des longueurs, nom d’une pipe, il y en avait en veux-tu en voilà, dans ce récit !

D’ailleurs, si je n’avais pas été en LC avec Bianca, je pense que j’aurais sauté directement aux derniers chapitres, afin de savoir le fin mot de l’histoire et le livre aurait fini dans mes étagères de l’oubli.

Heureusement que j’étais en LC, donc, je ne l’ai pas fait… Et heureusement aussi qu’avant la moitié du roman (avant la page 400, donc), on commence à entrer dans le vif du sujet et les longueurs ne seront plus que limitées dans le récit.

Si on retire les longueurs qui m’ont rempli d’une langueur monotone, ce roman possède bien des choses qui valaient la peine qu’on les découvre et donc, que l’on aille jusqu’au bout sans sauter les huit dixième du récit.

L’ambiance, tout d’abord, celle post Première Guerre Mondiale et l’état d’esprit qui va avec, cette société très machiste, qui n’accepte pas qu’une femme soit libre, belle, intelligente. Non, ça leur fout la trouille (comme encore maintenant). Et si en plus elle vient d’ailleurs, alors là, c’est le cumul interdit. D’accord, de nos jours aussi.

Cette société anglaise est très bien décrite, surtout dans ses différences entre les riches, les pauvres, les prolétaires, les hommes et les femmes, les enfants qui n’ont pas de droit, le système judiciaire archaïque, où l’on pend encore, même si on ne le fait plus en public. La France ne sera pas en reste puisque la faiseuse de veuve tranche toujours les cous. C’était il y a 100 ans.

Les personnages sont intéressants aussi, même si j’ai été heureuse que Geoffrey Staddon aille enfin s’acheter une paire de coui…, heu, de roubi…, enfin, vous voyez de quoi je veux parler (des enfants lisent peut-être mes bafouilles). De testicules, en effet.

Parce que nom de Dieu, Geoffrey, j’ai parfois eu envie de t’étrangler ! Spice di counard, va, qui abandonne la femme à qui il a tout promis, à cette femme qui elle prenait tous les risques, dans cette société étriquée de 1910, pour quitter son mari, alors que pour elle, le divorce était inacceptable (elle est brésilienne et pas libérée).

Au niveau de l’enquête, j’ai suspecté tout le monde et s’il y avait eu un chat, il aurait été sur ma liste des suspects aussi. Là, je dois dire qu’à la révélation, après quelques rebondissements, j’ai été sur le cul.

Rien à redire du final, il m’a donné des palpitations cardiaques, il était bourré de suspense, de retournements de situations, de mauvaises passes et de questionnements, jusqu’à la solution à laquelle je n’avais pas pensée.

Par contre, dans les dernières lignes, l’auteur m’a laissée perplexe, sans que je sache ce qu’il arrive vraiment à un personnage, mais dans mon esprit, tout ira mieux pour lui ensuite, c’est ma manière de positiver après une lecture dont plus de la moitié du récit fut longue et dure. J’avoue que j’ai sauté des lignes !

Une LC où Bianca et moi avons eu du mal à avancer mais pour terminer tout de même sur le cul, sans avoir vu venir la résolution. Sans cela, nous aurions eu une lecture intéressante, certes, mais bourrée de longueurs chiantes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°186 et le Mois du Polar chez Sharon (Février 2020) [Lecture N°31].

17 réflexions au sujet de « Sans même un adieu : Robert Goddard [LC avec Bianca] »

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  3. Argh, que faire. Je suis très tentée par le résumé, le contexte, le suspense qui semble quand même être là mais ces longueurs tout de même, sur 800!!! pages? Pour moi, un polar = page-turner, autrement j’oublie en cours de route la moitié des suspects (et oui, je lis avant de dormir, du coup il faut que ça accroche) et j’ai l’impression que ce n’est pas vraiment le cas ici?

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    • Il est bien côté sur Babelio, donc, c’est que tout le monde ne lui a pas trouvé des longueurs comme nous… Maintenant, à toi de voir si tu risques ou pas. « C’est vous qui voyez… Y’en a qui ont essayé… » 😆

      J’ai suspecté bien des personnages, mais il m’a fallu 400 pages pour commencer à avancer plus vite, du moins, sans rien sauter 😆

      Tu prends un papier, un bic, tu notes tous les suspects et tu pourras le lire sans rien oublier ! Je l’ai déjà fait… Mais si tu ne lis que avant de dormir, un 800 pages, ça va être long, long, ou alors, faut aller au lire à 18h pour lire plus ! Dormir moins pour lire plus… Aller se coucher plus tôt pour lire plus 😀

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      • Ouais ben je viens d’attaquer le dernier Hilary Mantel qui fait 900 pages et comme j’ai pas vraiment tendance à aller me coucher tôt ces temps-ci, celui-là risque d’attendre longtemps sa chance parce que dormir moins…

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        • Aie, moi quand je mets trop de temps à lire un roman, j’oublie tout, je m’en détache…. Je lis assez bien le matin et à mon heure de table, plus dans les transports en commun et au soir, quand mon mari est au lit. J’aime le silence pour lire.

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