Titre : Le Hussard sur le toit
Auteur : Jean Giono
Édition : Folio (1995)
Résumé :
Le hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue.
Pourquoi sur le toit ? Qu’a-t-il fallu pour l’amener là ? Rien moins qu’une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais.
Le Hussard est d’abord un roman d’aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d’une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque.
Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d’avoir empoisonné les fontaines !
Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque !
Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat.
Critique :
Hé oui, c’est tout moi, ça ! On est en pleine épidémie de covid19 et moi, je ne trouve rien de mieux que de lire un roman qui parle d’épidémie de choléra…
Niveau puissance mortelle, choléra est un serial-killer qui vous fera sortir une espèce de bave blanche de la bouche, comme si vous recrachiez votre riz au lait.
Je sais, c’est pas très frais… L’auteur a réussi à nous donner l’impression que les cadavres nous entourent et que partout où se pose notre regard, un cadavre ou plus y jonche.
Autre chose qui m’a frappée, c’est la manière dont les gens réagissent à cette maladie qui les frappent sournoisement : hormis le PQ et les réseaux sociaux, on dirait nous face au covid 19…
Les remèdes miracles qui fleurissent, du genre de ceux qui devraient nous faire lever un sourcil de scepticisme (ail, eau de mer, soleil,…), les théories du complot sont de sortie (eau empoisonnée par le gouvernement), les gens qui fuient pour aller voir ailleurs si le choléra leur lâchera les baskets, les hausses des prix, les magouilles, la quarantaine à la va-comme-je-te-pousse, les gens qui prennent les armes, l’égoïsme et la violence qui sort par toutes les pores de la peau.
Alors que je suis indulgente avec les gens qui ont vécu des grandes épidémies aux siècles derniers parce qu’ils étaient dans l’ignorance la plus totale, autant je suis moins indulgente avec mes contemporains qui courent fou, tels des poulets sans tête pour se gaver de papier chiotte, de pâtes, de riz et de patates (bonjour les repas équilibrés).
Bref, en ce qui concerne la description du genre humain et de ses travers, on est dans le réalisme le plus total, surtout que je peux constater tout cela de visu.
Les gens intelligents ou ceux qui me connaissent bien (le cumul est permis) sentent venir l’oignon, la couille dans le potage…
Bon sang, les dialogues ! Mais quelle théâtralité, nom d’une pipe. Autant où il y avait du réalisme dans le comportement des gens, autant il n’y en avait pas dans les dialogues et aussi dans la manière d’agir du personnage principal, Angelo Pardi.
Dans l’adversité, on a les égoïstes et ceux qui donnent de leur personne, je suis d’accord et heureusement, d’ailleurs. Mais là, notre Angelo, il en fait trop. Et trop is te veel. On peut aider son prochain, mais face au choléra, désolée, mais je n’ai pas trop envie de chipoter aux cadavres ou d’essayer de sauver des vies.
La chance peut frapper une fois à la porte et vous faire éviter cette saloperie alors que vous venez de traverser un territoire rongé par le choléra, de chipoter à des malades, de boire au goulot de la bouteille d’un autre… Oui, une fois… Pas toutes les fois !
On a une redondance de ce genre d’aventures hautement dangereuses et notre Angelo, tel un Super Man immunisé contre la kryptonite, s’en sors toujours sans le moindre symptôme. À la fin, ça devient lassant et irréaliste.
Il ne manquait pas beaucoup à Angelo pour qu’il devienne un personnage auquel on s’accroche, qui marque, qui laisse une trace. Idem pour Pauline, je l’ai appréciée, mais je vais l’oublier aussi sec car elle n’a pas été marquante pour moi. Dommage.
L’autre point qui m’a ennuyé, c’est qu’on a souvent des grandes réflexions philosophiques qui ont eu tendance à me faire piquer du nez et sauter des pages, la mention spéciale allant aux deux derniers personnages rencontrés qui m’ont saoulé.
Un roman que je voulais lire en cette période de confinement (même si nous ne sommes pas autant confinés que nos voisins français) pour cause de virus virulent, un roman qui m’a donné quelques sueurs froides, malgré le beau soleil, qui m’a fait constater que ♫ non, non, rien n’a changé ♪ (hormis le papier à s’essuyer le fessier) dans la nature humaine…
Un roman qui m’a laissée froide dans ses dialogues, qui m’a fait soupirer dans ses grands moments de lyrisme ou de philosophie. Les personnages principaux de Angelo et Pauline sont fades, manquant de relief, de caractère et j’ai souvent eu envie de baffer Angelo.
Le mot de la fin sera pour Jacques Brel : Au suivant !
Ping : Bilan Mensuel Livresque : Mars 2019 | The Cannibal Lecteur
Je n’ai lu que trois livres de l’auteur (le chant du monde, Colline et Regain) tous adorés (Le chant!!). pas lu celui-ci. malgré tes bémols, j’ai quand même envie de le lire. Mais pas en ce moment par contre 😉
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Mais tous les avis sont dans la lecture ! 😀 Heureusement qu’il y a des lecteurs/trices qui l’aime, sinon…
J’espère que tu y prendras plus de plaisir que moi… Effectivement, pendant cette période, la lecture prend plus de réalisme. Trop, sans doute… À toi de voir 🙂
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je ne suis pas une grande fan de Giono (j’aime bien le film qu’ils ont tire du roman, mais c’est peut-etre du à Olivier Martinez… passons), je me souviens toujours du roman lu en seconde (enfin lu…) Que ma joie demeure… 600 pages de descriptions, 15 pages d’intrigues et franchement pas… joyeux !
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Martinez doit aider beaucoup !! 😆
Le côté pas joyeux, je m’en doutais, l’auteur n’allait pas nous traiter le sujet version burlesque, mais comme tu dis, des pages et des pages de descriptions et peu d’action, si ce n’est toujours la même…
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Comme quoi, il y a de la constance dans ce bas monde : la bêtise humaine !
J’admets que c’est ça plus que le virus qui me chagrine en ce moment…
Mais au moins, lire sur une épidémie aussi meurtrière, ça nous rappelle que de notre côté, on s’en sort plutôt bien (et ce serait même mieux en respectant les consignes…)
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La connerie humaine a de beaux jours devant elle. Les infos circulent aussi vite d’un virus dans une partouze et quand tu as retiré les intox des infos, il ne te reste plus grand-chose. Le pire, c’est que les gens partagent et font tourner des conneries, comme le coup des deux véhicules militaires, sur un camion, qui revenaient juste de manoeuvre… et que tout le monde disait être l’auteur de la photo, ou que c’était un pote…
On s’en sort pas trop mal, hormis pour les décédés et leurs familles, mais nous avons de quoi nous occuper, parler, diffuser nos messages, manger…
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Ça c’est clair que ça commence à faire beaucoup de morts, dont des tranches d’âge peu commune, j’espère que ça aidera les derniers pseudo-révolutionnaire à rester chez eux…
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On a deux enfants décédés… Là, ça ne rigole plus. Mais ils ont trop dit au départ que les jeunes étaient plus épargnés et quand on est jeune (je l’ai été un jour), on se croit immortel… jusqu’a ce qu’on regarde la mort dans le blanc de l’oeil…
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C’est clair que pour le coup, c’est flippant..
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Je pense aux parents, isolés… la galère pour faire le dueil.
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😔
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Deuil…
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PS : tu dis à l’Homme qu’il doit sortir, et il restera à la maison, dis-lui qu’il doit rester confiné et il voudra sortir.
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Exactement comme les gosses ! 😏
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On est toujours des gosses !
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C’est très très vieux…Il me semble que je l’ai lu…J’ai un doute là, mais bon c’est pas ça l’important, ma mémoire qui me joie des tours hein…
Mais carrément rien ne vaut un de tes retours toujours aussi pétillants! J’adore te lire ma belette!
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Tu peux t’abstenir de faire fumer tes neurones, la poulette, et tu peux t’abstenir de le lire aussi… Mais après, tu fais ce que tu veux, hein 😉
Merci à toi ! :*
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Et bien je verrais plutôt le film alors car le seul roman de cet auteur que j’ai lu m’a ennuyée au plus haut point !
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et bien, nous serons deux ! mdr
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Jamais été fan de de Giono… les deux trucs que j’ai lus de lui m’ont graaave soûlée ! Ouais… je sais je fais grande inculte de télé-réalité… mais bon à défaut de prothèses mammaires et de tatouages je suis déjà enfermée chez moi depuis… heu… je sais plus… d’ailleurs… suis-je déjà sortie dans le monde extérieur ? 🤔
Regardes des films de zombies tant que tu y es… ça te donnera une bonne compréhension de la nécessité de rester chez soi!!! Et puis il y a un bon reportage de l’ombre d’un doute sur la grande peste de Marseille au 18e sur Toupub!
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Je vais oublier Giono de suite et je n’y reviendrai plus. J’avais laissé une chance à Camus et ça ne passe toujours pas
On sera deux incultes ! Ils nous ont saoulés sans que l’on ai bu une seule goutte d’alcool 😆
Les zombies, ça pue et ça a zéro hygiène des mains. Beurk !!!
Chouette, on va faire la peste !
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Mais… Nan j’habite pas Marseille… Je peux pas être LA Grande Peste de Marseille… Je suis déjà la Sale Peste de mon Immeuble, c’est déjà pas mal! 😀
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un bon début ! Faut toujours commencer petit… 😉
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Et bin plus qu’a voir le film alors….lol
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Oui, pour la petite gueule mignonne de l’acteur et les chevaux 😉
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Eh ben tu m’as ôté les mots de la bouche (non, pas de jeux de mots graveleux) ! Lire un tel livre en pleine épidémie… Pfffff !
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Je me retiens de ne rien dire, mais j’ai du mal… 😆
Une envie folle de lire ce genre de livre pendant une pandémie… Prie qu’un jour ne n’aie pas envie de sortir mes livres sur les zombies, parce que ça voudra dire que… 😀
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Oh Merde !!! Oui, je prie !!!!
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Même ton préz prie que je ne sorte pas mes livres de zombies ! 😆
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😂😂😂
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:p
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