L’ami imaginaire : Stephen Chbosky

Titre : L’ami imaginaire

Auteur : Stephen Chbosky
Édition : Calmann-Lévy Noir (17/06/2020)
Édition Originale : Imaginary Friend (2019)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
Une mère et son fils en cavale trouvent refuge dans la petite communauté de Mill Grove, en Pennsylvanie.

Mais dans ce havre de paix, le petit garçon disparaît.

Quand il émerge de la forêt six jours plus tard, il a l’air indemne.

Lui seul sait que quelque chose a changé.

La voix du bois est dans sa tête et lui dicte une mission.

S’il ne lui obéit pas, sa mère et tous les habitants de Mill Grove risquent son courroux…

Critique :
Avant ce livre, je voyais l’ami imaginaire comme le Hobbes de la bédé « Calvin & Hobbes », né de l’imagination d’un gamin de 6 ans.

Ou comme celui qu’une personne en situation de handicap mental que je croisais en achetant mon journal et qui parlait à son ami « Luc », lui demandant s’il voulait une boisson alors qu’à côté de lui, c’était le vide.

Rien de grave, donc. Mais depuis que j’ai lu ce roman, je me pose bien des questions.

Joe Hill, fils de Stephen King, a dit de ce roman d’épouvante que « Si vous n’êtes pas renversé par les 50 premières pages, il faut aller consulter » et je vais aller consulter parce que les 50 premières pages ne m’ont pas renversées, mais après, j’ai été culbutée de tous les côtés.

Ce roman aurait pu être écrit par le King lui-même car les ambiances et les atmosphères sont dignes de lui. Le lecteur est happé dans le récit et passera par plusieurs stades de frayeur, de peur, d’épouvante, de tensions…

Pas de frayeurs au point de finir sous le lit, mais la plume de l’auteur est telle que tout son récit est réaliste en plus d’être angoissant.

La force tient dans deux choses : sa manière de nous raconter l’histoire et dans ses personnages, nombreux, qui apportent chacun une pierre à l’édifice. Et ses différents personnages sont réussis, mon faible allant à la bande de copain (Christopher, Special Ed, Matt & Mike).

Par contre, la bande de copains n’est peut-être pas assez exploitée à mon sens, j’aurais aimé retrouvé l’amitié des gosses dans ÇA (Stephen King) car ils avaient tout de la bande des ratés ou dans la série « Stranger Things » mais ici, c’est Christopher le personnage central et ses potes passeront donc au second plan (mais ils ont leur place aussi).

Attention, Stephen Chbosky ne plagie pas Stephen King, il s’en inspire pour mieux s’en détacher. Même si les thèmes fondateurs et habituels du King sont présents (amitié, traumatismes enfantins, fantastique, autre-monde, parents qui sont à côté de leurs pompes pour l’éducation de leurs gosses, critique de l’Amérique puritaine, religieuse, de l’Amérique tout court…), Chbosky monte son plat qui lui est propre et sa cuisine sera différente du King.

750 pages, faut savoir tenir le rythme, surtout quand, à un peu plus de la moitié, l’auteur engage déjà ses personnages dans un combat dantesque. Là, on se demande ce qu’il va bien pouvoir faire sur 400 pages pour nous tenir en haleine…

J’ai crains à un moment que le soufflé ne retombe mais non, l’auteur a su réamorcer la pompe à suspense pour nous relancer dans l’histoire avec un coup de pied au cul en prime.

Je ferai ma chieuse en me permettant de dire que 50 pages de moins auraient évité que le lecteur ne s’essouffle sur le combat final qui dure, qui dure… Jamais contente, en effet. Si l’auteur termine trop vite, on criera « chiqué » car trop facile et quand il prend le temps de faire durer pour que ça reste du fantastique « réaliste », ça râle dans les chaumières.

Ce roman fantastique, c’est une expérience à lire, un roman à découvrir, un roman qu’il faut ouvrir en se laissant emporter par l’autre monde, celui de l’imaginaire, qui ne l’est pas tant que ça. C’est un roman qui se visualise tout en se lisant, tant tout est bien détaillé.

Ce n’est pas non plus qu’un roman fantastique et d’épouvante, il va plus loin que ça, il explore des thèmes qui nous sont connus (manipulations des masses, religion, croyances, différences de classes, violences contre les enfants) tout en nous emmenant dans un monde inconnu, en passant par une forêt où les cerfs foutent les jetons.

Faut absolument plonger dans le monde de Christopher, que ce soit le vrai ou l’imaginaire et aller à la rencontre du gentil monsieur et de la dame qui siffle…

PS : Encore un roman découvert et lu à cause (grâce ?) d’une chronique de Yvan du blog ÉmOtionS… On va finir par croire qu’il me sponsorise ! Ben non, c’est juste un affreux tentateur qui sait y faire pour nous donner envie de découvrir certains romans plus que d’autres. Yvan, tu m’énerves !!! mdr

2h17. C’est l’heure
Tout ira bien, le gentil monsieur veille…
Si je renverse un cerf, je serai sauvé…
Ne pas s’endormir…
Arrête de l’aider ! Ne quitte pas la rue, tu vas mourir.
Si je renverse un cerf, ça sera un signe, Dieu faites que je renverse un cerf…
Dieu est un assassin…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°11]Challenge Pavévasion – Saison 2 (22 juin – 22 septembre) chez Mez Brizées [Lecture N°06 – 750 pages] et Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°23].

 

31 réflexions au sujet de « L’ami imaginaire : Stephen Chbosky »

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  8. C’est ma prochaine lecture !!! Et à cause de qui, d’ailleurs ?
    (Satané Yvan !)
    Vu ce que tu en dis à ton tour, j’ai plus que hâte de m’y plonger. Ah, si la marmaille en vacances pouvait avoir le bon goût de se débrouiller toute seule, j’aurais plus de temps pour lire… (Comment ça, à un an et quatre ans, on n’est pas encore autonome ? Pff, la jeunesse d’aujourd’hui, j’te jure…)

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  9. En forme pour le challenge Pavé… Le fantastique j’hésite beaucoup car ce n’est vraiment pas ma tasse de thé mais…certains romans m’ont parfois plu. Je pourrais commencer par Stephen King que je n’ai toujours pas lu !!!!!!

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    • Oui, le covid m’a motivée. L’avantage est que nous avons eu une première manche pour nous échauffer durant le confinement.

      Tu as plusieurs sortes de fantastique, Harry Potter est du fantastique… sans être épouvante ou « faire peur ».

      King, c’est le King et tous ses romans ne sont pas fantastiques. Misery ne l’est pas, Dolores Claiborne non plus (juste une mini touche de rien du tout), La ligne verte en a un peu mais c’est léger.

      Pour t’aider à choisir :

      Mon Top 10 sang pour sang Stephen King !

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    • Ah mince, un mythe s’effondre ! Moi qui pensais qu’il n’y avait que le barbu pour tenter tout le monde, dont moi ! 😆

      C’est un complot !! mdr Il me tente et moi ensuite je te tente, donc, double tentation 😀

      La longueur se ressent un peu au début et ensuite, ça passe comme une lettre à la poste (non, je ne ferai pas d’autres métaphores, ça risquerait de sombrer dans le graveleux !).

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  10. Et bin j’a ichange d’avis sur les amis imaginaires depuis la serie « Happy! »….trop deluree cette serie….en tout cas j’allais t’ecrire meme la couverture ressemble au Big King !…en tout cas pas pour moi…nop….;)

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  11. Moi aussi j’ai une amie imaginaire… Elle s’appelle Ginette Schlombuck. Elle porte des blouses fleuries et carbure à la Bénédictine… Des fois elle m’inspire des idées assez louches, genre distribuer des Lexomil ou des laxatifs aux enfants qui frappent à ma porte pour Halloween… Ou de faire des scones à la sciure de bois pour Herma Gesty à Pâlemoral… 😀 Bref, il faut toujours se méfier des amis imaginaires… Ils sont souvent de mauvais conseils… 🙂

    Quoi qu’il en soit… cet ami imaginaire là, je l’emPALerai bien… Même si je ne sais pas si je trouverai un jour l’énergie de me fader un roman de 750 pages!!! ça fait un peu long pour mon cerveau peu disponible… Faudra boire beaucoup de mojitos… Hips!

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