Dans la vallée de l’ombre de la mort : Kirk Mitchell

Titre : Dans la vallée de l’ombre de la mort

Auteur : Kirk Mitchell
Édition : Folio Policier (08/09/2011)
Édition Originale : Deep Valley Malice (1996)
Traduction : Daniel Lemoine

Résumé :
Au beau milieu du carnage de la Guerre de Sécession, un tueur s’attaque à des femmes Dunkers, ces Baptistes allemands qui refusent de porter les armes pour l’un ou l’autre camp.

Le colonel Simon Wolf, Juif Sudiste engagé dans l’armée du Nord, va traquer le meurtrier jusqu’au bout dans ce gâchis absurde où l’on entasse bras et jambes coupés dans un chariot et où le typhus finit le travail commencé par les armes parce qu’on a installé les latrines de l’hôpital près de la seule source disponible.

Critique :
Des meurtres de civils ont lieu durant le grand carnage de la guerre civile américaine…

Ce sont des femmes Dunkers, des Baptistes Allemands que personne n’aime car ils vivent dans leur coin et surtout, qui n’ont pas voulu prendre les armes durant ce conflit fratricide.

Ils sont contre l’esclavage, même s’ils vivent dans le Sud, ils refusent de prendre les armes contre leurs Frères, vous comprenez bien que tout le monde se fiche qu’on en passe certains par le fil du sabre.

Tout le monde ? Non, un homme résiste encore et toujours à l’indifférence… Simon Wolf est un cas à lui tout seul : colonel, chirurgien, originaire du Sud, opposé à l’esclavage, fils du ministre de la guerre Sudiste et engagé chez les Nordistes.

J’oubliais, il est Juif… Ça ne m’en touche même pas une, mais dans la troupe, il y a des têtes de bois et un Sudiste Juif engagé au Nord, ça fait naître des questions. Oh, il est manchot aussi, depuis la bataille d’Antietam… Il soigne, n’opère plus, mais est chargé de l’enquête sur la mort étrange des femmes Dunkers après en avoir recueilli une.

Virginie, automne 1864, campagne de la vallée de Shenandoah…

Enquêter dans une grande boucherie à ciel ouvert, faut le faire ! Surtout quand on est le seul à vraiment vouloir faire toute la lumière sur cette sordide affaire ! Surtout quand on soulève des inimités à force de vouloir faire la lumière et qu’on suspecte des gradés d’être coupables.

Ne vous attendez pas à une enquête trépidante, l’auteur laisse son personnage prendre son temps, avancer doucement, tomber dans des embuscades, échapper à la mort, se demande ce qu’il fout là.

En fait, je vous dirai que l’enquête n’est là que pour nous parler de la folie meurtrière des hommes, de la soif de sang et de victoires des gradés, prêts à tout pour gagner quelques mètres, quelques collines, pour se faire accrocher quelques médailles de plus sur leurs vareuses.

Custer, Sheridan sont des assassins, des tueurs de masses, autant des soldats du Sud que de leurs propres hommes Nordistes puisque qu’aucun ne compte à leurs yeux. On dirait presque des enfants lançant leurs soldats de bois dans une bataille imaginaire.

Hélas, le sang n’est pas factice, les blessés et les morts non plus et ils sont responsables des montagnes de membres amputés que l’on entasse en tas dans des chariots. Mais pour les soldats, ils sont des héros, des meneurs, des hommes que l’on suivrait même en enfer.

Politiquement, on a monté les habitants d’un pays l’un contre l’autre, pour le prétexte fallacieux de l’abolition de l’esclavage, mettant de côté que le Sud resterait toujours le Sud, qu’il gagne où qu’il perde la guerre. L’auteur nous le fait comprendre dans son récit et c’est avec le cœur lourd que l’on suit cette guerre civile meurtrière.

Un récit qui prend son temps, qui nous plonge dans un bain de sang et de tripes, sans jamais virer au glauque ou au voyeurisme, sans jamais devenir lourd et qui nous expédie, avec un réalisme glaçant, dans une partie de la Guerre de Sécession, dans ses batailles, ses enjeux, ses jeux de pouvoir, mettant à jour les ambitions des gradés.

Une enquête qui ne sera pas facile pour Simon Wolf, un des personnages les plus sympathiques du roman car il a compris depuis longtemps que cette guerre était une boucherie et que rien de bon n’en sortirait.

Un roman policier de guerre qui traînait depuis trop longtemps dans ma PAL ! Merci à Sharon d’en avoir parlé et de m’avoir donné envie de l’en sortir.

PS : joyeux anniversaire à Sherlock Holmes !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°163].

45 réflexions au sujet de « Dans la vallée de l’ombre de la mort : Kirk Mitchell »

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  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Janvier 2021 | The Cannibal Lecteur

  3. Ouh là… la guerre de sessessessession c’est pas franchement ce que je préfère… Trop de morts… trop de haine… trop de violence et pas assez de belles robes, de petits gâteaux ni sexe consenti!

    Sinon…

    Quôa? C’est l’anniv de Sherly? Et personne ne m’a évidement invitée? Allons bon! Une fois de plus! Je ne suis pas assez bien pour ces gens à l’évidence! Là je commence à en avoir marre d’être snobée à ce point!

    Et bien tant pis! Je vais quand même venir au 221B avec ma belle robe noire doublée de mauve et ma coiffe à cornes… et mon corbeau sur l’épaule, maquillée avec un fond de teint verdâtre… Ah… et avant de sortir, ne pas oublier ma jolie canne à pommeau lumineux! Et je vais lui faire un bôkado : Une malédiction!

    « Au crépuscule de son 133e anniversaire, le Sieur Holmes se piquera le doigt avec une seringue et sera pris d’une intense passion pour sa nouvelle héroïne, la Belle et Merveilleuse Ida, qui n’en aura abssssssolument rien à foutre et il dépérira de désespoir amoureux pendant un autre siècle, incapable de toucher son violon ou de faire la moindre déduction juste, jusqu’à ce qu’un médecin retraité de la campagne anglaise des Indes ne vienne l’en délivrer en lui roulant une grosse pelle passionnée et baveuse! »

    Et toc! ça leur fera les pieds. épicétou!

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    • Oui, beaucoup de haine et de morts, trop de morts pour rien, juste des mecs du Nord qui bavaient sur les belles villas du Sud, je les comprends, elles étaient foutrement belles, mais bon, pour l’entretien, ça devait coûter une blinde si tu payais ton personnel… Ah, on me dit que le personnel ne touchait pas un kopek et bossait pour rien… :/

      Sherly m’avait invité et nous avons copulé toute la nuit… Ah, on me signale que j’ai rêvé et que ceci n’est qu’un vague fantasme qui ne sera jamais assouvi… Pitain, l’année commence mal 😥

      Noooooooooooon, pas une gamelle de Watson à Holmes ! 😆

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      • Oui les maisons de planteurs… très belles en effet! Mais j’ai une dent contre eux car à la fin du XVIIIe siècle, un peu avant notre révolution, le coton était devenu très prisé à Versailles, et les zaristobourges ont arrêté d’acheter de la soie pour s’offrir des cotonnades (plus facile d’entretient), provoquant la ruine de nos producteurs français de soieries (basés à Lyon). A l’époque le coton était vendu plus cher que la soie alors qu’il était produit pour pas grand chose (comme tu le disais le personnel ne coûtait pas très cher!). Donc bienfait pour eux si les nordistes ont gagné! Na! 😀

        Bon… en même temps… avec ce qui se passe en ce moment aux States… C’est un peu la merdasse. Une nouvelle guère civile n’est pas très loin… Et même aux United Kingdoms, on est plus si united que ça depuis que l’Ecosse veut quitter le giron d’Herma Gesty pour rejoindre l’UE… De toute façon depuis qu’ils ont coupé la tête à Marie Stuart Reine d’Ecosse qui était aussi une ancienne Reine de France, les écossais veulent partir mais ne le font pas… Paroles paroles… Pffff! Faudrait qu’ils se bougent! Avec le Coronaminus là-dessus… Moi je retourne me coucher et je passe mes vieux DVD de Oui-Oui en boucle! 😆

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        • Pourtant, la soie est plus belle que le simple coton.. mais faut pas chercher docteur, les modes sont totalement illogiques, souvent.

          Un chien avec un chapeau qui a de l’importance pourrait faire courir à poil la moitié d’une population… :/

          Les écossais veulent partir depuis le départ, depuis toujours, depuis que Mel Gibson a couru en kilt sans que l’on voit ses parties… Problème : les écossais exportent des tas de choses vers l’angleterre… Problème aussi pour les anglais et leur traditionnel petit-dej de saucisses, haricot tomates et oeufs, seuls les oeufs sont de chez eux et en quantité suffisante, sinon, tout le reste est importé !!! Mhouhahaha

          Moi aussi je vais aller me coucher, tiens… et regarder mes vieux Rocco en boucle aussi 😆

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              • Cela joue sur le timing….d’apres de grands scientifiques, il faut moins d’une heure de presence pour eviter un cluster…bref tu dois changer toutes les heures d’endroit….;)…bref on ne va pas s’en sortir….certains restos en profitent ici, ils demandent de ne pas rester plus d’une heure…lol

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                • Mais comme dans les cinés il n’y avait pas foule, vu qu’ils avaient des quota à respecter et que les salles sont vastes et ventilées… Je ne comprends pas toujours tout… Une étude espagnole avait montrée et démontrée que même masqués, des gens dans la même pièce pouvait se contaminer si l’un d’eux était porteur du virus, en peu de temps en plus… mais j’en ai pas entendu parler ensuite… Je ne sais plus si l’étude était espagnole, je m’avance un peu, mais le journal qui en avait parlé était espagnol, El Pais si je ne dis pas de couilles.

                  Je pense qu’on sait encore peu de choses sur le bazar… Mais quand je vois les bus bondés, des gens l’un sur l’autre, je me pose bien des questions…

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                    • Oui comme la grippe…mais la capacite de se multiplier change en fonction de virus….et celui du covid est plus rapide…et a chaque division de ton ADN tu provoques de petites mutations jusqu’a celle qui te transformera…donc le COVID est plus rapide a se muter que celui de la grippe…la on espere juste la mutation que le rendra non-fonctionnel….

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                    • J’avais lu dans « tu mourras moins bête », la manière dont les virus se reproduisait dans notre organisme, comment ils pirataient nos cellules et se reproduisait en utilisant la capacité de ces cellules de se reproduire… On fout des anti-virus dans nos PC, smartphone, je veux l’anti-virus dans mon corps aussi !!!

                      Saloperie de SRAS-COV2…

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                    • C’est un peu mon cursus etudiante….la biologie depuis le bac jusqu’au bout…avec un PhD….donc cela reste un peu mon domaine…mais pas ma specialite…;)..oui quand est-ce que Avast va s’y mettre ?…lol

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                    • Non, non, mais on était obligé d’apprendre la seconde langue du pays et en quittant les sciences, j’ai pu choisir anglais et j’ai eu plus facile :p

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                    • Oui mais en Belgique, on t’apprends le flamand en deuxième langue !! C’est une des trois langues officielles du pays (on ne nous apprend pas l’allemand, mais elle en fait partie).

                      Tu sais, avec les sciences que j’étudiais, je n’allais pas aller très loin, nous étions en secondaire, nous avions 14 ans… en France, c’est encore le collège ou déjà le lycée ??

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                    • Pas du flamant rose, mais du flamand, nope, me reste pas grand-chose, malgré que je bosse à la capitale, avec des néerlandophones… je broubele des trucs qui ne ressemblent à rien et je passe mon temps à réfléchir si je dois faire le rejet du verbe en fin de phrase ou pas, si le verbe fait partie des primitifs ou pas et à la fin, la personne en face de moi passe au français ! :/

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