1984 (BD) : George Orwell et Fido Nesti

Titre : 1984 (BD)

Scénariste : George Orwell
Dessinateur : Fido Nesti

Édition : Grasset (04/11/2020)

Résumé :
1984, le chef-d’œuvre de George Orwell, fait partie des plus grands textes du XXème siècle. Les lecteurs de tous âges connaissent Big Brother et Winston Smith, car plus qu’un roman politique et dystopique, 1984 a nourri notre imaginaire sans jamais perdre de son actualité.

L’atmosphère envoûtante et le dessin aux teintes fantastiques de l’illustrateur brésilien Fido Nesti, alliés à la modernité de la traduction de Josée Kamoun, nous offrent aujourd’hui une somptueuse édition de 1984, la première version graphique du texte mythique d’Orwell.

Il s’agit d’un des événements éditoriaux les plus attendus de l’année à travers le monde.

Critique :
J’avais découvert le roman en 2013 et malgré le fait que j’avais pris un uppercut dans ma gueule avec la description d’une société totalitaire poussant l’absurde jusqu’à réécrire l’Histoire ou les faits, certains passages de cette dystopie m’avaient ennuyés.

Ma cotation avait été très bonne parce que le K.O (chaos ?) était parfait et j’avais eu du mal à me relever.

L’adaptation en roman graphique était donc l’occasion de voir si j’allais encore éprouver des grands moments de solitude durant les soliloques de Winston Smith…

Une fois de plus, je suis au tapis, la gueule qui fait mal et durant ma lecture de ce roman graphique, je n’ai pas vécu l’ennui qu’une partie du roman m’avait procurée. Les sueurs froides étaient toujours au rendez-vous, par contre.

Si je n’ai pas été conquise par les dessins, les couleurs illustraient bien l’atmosphère de l’Angleterre sous ce régime totalitaire, dictatorial, stalinien…

D’ailleurs, j’ai même eu un regain de sueurs froides en revoyant les épisodes où les employés doivent réécrire l’Histoire, les faits, les journaux et gommer ce qui doit être gommer car depuis quelques temps, certains illuminés du bocal aimeraient que l’on efface certaines mots des romans, effaçant par là même l’Histoire et ses horreurs.

« Un peuple qui ne connait pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines » (Marcus Garvey). Pire ! « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » (Winston Churchill, Karl Marx et plein d’autres).

Comme le disait si bien Abraham Lincoln : Le problème avec les citations sur Internet, c’est qu’il est difficile de déterminer si elles sont authentiques ou non.

Orwell s’inspire, bien entendu, des sociétés totalitaires comme furent celles du communisme sous Staline (on réécrivait la réalité, on truquait les chiffres, on montrait l’opulence mais ce n’était que du carton pâte) et du nazisme. Bref, toutes les sociétés totalitaires peuvent se retrouver dans ses pages.

Anybref, cette adaptation graphique du célèbre roman d’Orwell est excellente car les dessins sont en harmonie parfaite avec le ton de la narration de Winston Smith qui nous explique le monde dans lequel il vit, dans cette société qui contrôle tout, même l’écran qui est dans votre domicile, celui que l’on ne peut pas éteindre.

Ceux ou celles qui ne voudraient pas lire le roman peuvent se rabattre dans soucis sur cette adaptation car elle est fidèle au roman.

La présence de dessins, dans des tons gris et rouges, qui illustrent eux-mêmes ces ambiances de désespoir, de morosité, de suspicion, de mal-être, plongent encore mieux le lecteur dans ce monde horrible, lui donnant l’impression qu’il se trouve dedans, à arpenter ces rues grises d’un Londres que personne ne voudrais connaître.

Si dans la deuxième partie, on a un peu de répit, d’amour, la troisième, elle, est implacable et les tripes qui étaient déjà nouées vont se tordre encore plus devant tant d’inhumanité, de folie car ce qu’il se passe dans ces pages, ça va encore plus loin dans la négation de la mémoire que le stalinisme ou que le nazisme.

Avec Big Brother, c’est comme si vous n’aviez jamais existé, vous ne deviendrez jamais un martyr, un témoin gênant. Vous serez un rien du tout, réduit à néant, aussi bien dans le passé que dans l’avenir.

1984, c’est plus qu’une claque dans la gueule, c’est une balle dans la tête. À lire et à relire, sans oublier que Big Brother est là, à nous regarder, derrière nos écrans. Heureusement, nous n’en sommes pas encore arrivé à ce qui se déroule dans cette dystopie glaçante mais ce totalitarisme a existé (pas aussi poussé) et il n’est jamais mort car on ne peut pas tuer des idées.

— Si tu veux une image du futur, figure-toi une botte qui écrase un visage humain. Indéfiniment.

Le Mois Espagnol chez Sharon – Mai 2021 [32ème et dernière fiche], Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°12] et Le Mois anglais (Juin 2021 – Season 10) chez Lou, Cryssilda et Titine.

59 réflexions au sujet de « 1984 (BD) : George Orwell et Fido Nesti »

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  2. Ping : The English Month is finish… I’ll be back !! : Bilan Mois Anglais Juin 2021 | The Cannibal Lecteur

  3. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mai 2021 | The Cannibal Lecteur

  4. Ping : 1984 (d’après George Orwell) : Fido Nesti – Enna lit, Enna Vit!

    • Le roman m’avait donné des longs moments de solitude, la BD les a enlevés. Attaque-toi à la version bédé, ce sera moins hard (même si ça reste glaçant).

      Merci ! On est déjà à la moitié, j’ai envie de pleurer 😥

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  5. Ping : Le Mois anglais 2021 – 10 ans : Le Billet récapitulatif – MylouBook

  6. Ping : Le mois espagnol et sud-américain 2021, c’est parti ! | deslivresetsharon

  7. Ping : Billet récapitulatif – Le mois anglais 2021 | Plaisirs à cultiver

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  9. Un grand classique que 1984!!! C’est un sacré défi que de le mettre en image. Perso chuis pas trop conquise par les quelques images que tu bous montres. Mais… les coups et les douleurs… heu je veux dire les goûts et les couleurs… c’est toujours personnel ! Et pis moi et la bédé… c’est pas non plus une grande passion donc je ne suis pas une référence.🤔

    Tiens… des Barbara Cartland en bébé ? Personne y a songé encore? Fait être fêlée comme moi pour avoir des idées pareilles!😂

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    • Oui, je te connais, tu n’es pas bédé du tout, alors que moi, oui 😆

      Au départ, je n’ai pas vraiment aimé les dessins, mais je m’y suis habituée et ils vont bien à l’adaptation, je trouve.

      Cartland, elle est anglaise, sinon ??

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      • Et oui… Je suis fêlée… Un cours de gym… On voulait me faire faire l’équilibre sur un cheval d’arçon… Evidemment les copine qui devaient assurer la prise regardaient le Musclor de la 3eB exhibant ses abdos bien fermes et déjà presque poilus… plutôt que ma piètre tentative d’élever mon auguste et imposant fessier au dessus de ma tête… Et il arriva ce qui devait arriver : la pesanteur a fait le reste en suivant rigoureusement les lois de la gravité et…

        Je suis tombée sur la tête! 😦

        Et depuis… le mal s’étant considérablement aggravé et ma santé mentale devenant de plus en plus précaire à cause du grand âge et des effets des antalgiques… Je persécute les lectrices de ton blog en leur imposant mes visions délirantes sur les livres que tu as la bonté de nous faire découvrir. 🙂

        Voici enfin révélé l’ultime secret de Mamie Ida, Fêlée Notoire ! 😀

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        • Une tranche de vie très intéressante que nous avons toutes connues (les yeux sur le Musclor) et d’un autre côté, la chute après avoir tenté de lever son petit corps malingre…

          J’étais pas la premoère de classe en gym et ma tête, je me la suis fracassée un jour en tombant de cheval et depuis, l’état mental diminue de plus en plus 😆

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