Lady Sherlock – Tome 1 – Une étude en rose bonbon : Sherry Thomas


Titre : Lady Sherlock – Tome 1 – Une étude en rose bonbon

Auteur : Sherry Thomas
Édition : J’ai Lu Pour elle – Aventures & passions (07/04/2021)
Édition Originale : Lady Sherlock, book 1: A Study in Scarlet Women (2016)
Traduction :

Résumé :
Comment gagner son indépendance quand on est une jeune femme de vingt-cinq ans soumise aux règles de l’Angleterre victorienne ?

Élémentaire : il suffit de ruiner définitivement sa réputation en provoquant un énorme scandale ! Et c’est exactement ce que fait la sémillante Charlotte Holmes, au grand dam de ses parents. Mais, à peine libérée du joug des convenances, elle plonge au coeur d’une enquête périlleuse qui concerne sa famille.

Forte de son don d’observation hors pair, Charlotte navigue dans les eaux troubles du gotha londonien, en quête de vérité, de liberté… et d’amour !

Critique :
Non, non, pas de panique, vous êtes bien à la bonne adresse, sur mon blog (ou sur ma chronique Babelio).

Personne n’a hacké mon compte pour y poster une chronique qui n’est pas mon genre littéraire… Ce n’est pas le 1er avril non plus…

Je vous rassure aussi : non, je n’ai pas attrapé une forme de variant de la covid nommé « Romanticus Guimauvus Harlequinus Debilus ».

J’avais juste envie de me marrer en imaginant vos têtes devant pareil titre de roman : du Harlequin, le champion de l’amûr, celui qui tamponne, qui tamponne, comme un fou. Bon, d’accord, ce n’est pas du Harlequin, mais du « J’ai Lu Pour elle – Aventures & passions », ce qui revient au même, non ??

C’est la surprise que je vous avais promise dans mon article de présentation pour le Mois Anglais.

Quelle idée (folle) j’ai eue ? Il y a des fois des romans qui croisent votre route, par le plus grand des hasards et cela aurait bête de ne pas le prendre, même si ce roman est foutrement éloigné de votre genre littéraire et que vous savez les risques que vous prenez à lire pareille littérature : du sirupeux, de la guimauve et des dialogues à tomber raide mort d’ennui (ou dans les clichés) ou à faire diminuer votre pauvre Q.I.

Bref, je sentais que la surprise littéraire que je vous réservais allait me faire hausser les yeux devant tant de bêtises et me faire soupirer de dépit. Peut-être même que mes yeux pleurerait devant tant de guimauve bêtifiante et dégoulinante.

Ben non… Première surprise : on est loin des romans d’amûrs guimauve d’antan (ou sont-ils tous ainsi maintenant ?) car le côté romance bêtifiante courue d’avance est quasi inexistante ! On oublie aussi le « Ils se marièrent et vécurent heureux (et baisèrent comme des castors) ». Putain, j’en suis pas revenue !

Pire, dans ce roman, il y a même de la profondeur dans le scénario, dans les personnages et dans les dialogues… Nom de Zeus, les romans de la veine des Harlequin et consorts ne seraient-ils donc plus les trucs sirupeux à deux balles qu’ils étaient ?? (non, je n’irai pas vérifier leurs autres publications !!!).

Avec ce roman, nous sommes plus dans un polar historique avec une pointe (ténue) de romance que dans une romance pure et guimauvienne que j’attendais dans ce genre de collection.

Si on m’avait donné ce roman à lire, après lui avoir arraché la couverture et tipexé toutes ses références, je me serais crue dans une série du même genre de celles d’Ann Granger (Lizzie Martin) ou d’Anne Perry (Charlotte & Thomas Pitt) : une enquête, l’époque victorienne bien présente en toile de fond, les conditions des femmes, le côté sociétal, les différences de classes et un peu d’amour. Point barre.

Anybref, je pensais écrire une chronique assassine après ma lecture et me voici en  train de tresser des lauriers à ce roman qui revisite intelligemment le mythe de Sherlock Holmes. Qui l’eut cru ? L’eusses-tu cru ? Moi pas, mais le fait est là et je ne m’en suis pas encore remise. Ça m’a troué le cul !

D’ailleurs, c’est bien simple, j’ai dévoré le roman. L’enquête est intéressante, intrigante et du fait de sa condition de femme, ce n’est pas Charlotte Holmes qui enquête mais un inspecteur, ce qui fait que l’héroïne principale partage l’affiche avec d’autres personnages sans qu’il y ait déséquilibre.

L’auteure a évité de nous faire une héroïne trop gnangnante ou trop romantique. Ouf.

Comme Sherlock Holmes (celui du canon), elle a du mal à montrer ses émotions et sa condition de femme la bride plus que son pendant masculin (comme quoi, posséder une bite, ça change toute ta vie). Son ami et confident aurait fait lui aussi un bon Sherlock car il maitrise ses émotions comme elle.

Le style d’écriture n’est pas débilitant, que du contraire. Il est agréable, facile à suivre sans jamais être simpliste. L’auteure connait son sujet sur les droits des femmes de l’époque victorienne et les règles à suivre dans la bonne société.

Pour moi, ce roman aurait pu (aurait dû) être publié ailleurs que dans une collection « Aventures & passions » car on a plus de polar et d’aventures que de passion, sauf celle pour le métier de détective qui étreint Charlotte Holmes.

Comme je le disais plus haut, il y a de la profondeur dans le récit, les dialogues et les conditions de la femme inhérentes à cette époque victorienne sont bien mise en scène, sans pour autant que l’on ait l’impression de lire une brochure historique ennuyeuse.

Bref, on a un bon équilibre des saveurs dans ce plat qui, vu la couverture et le titre, laissait présager un nanar confit, même si ce n’est pas le chef-d’œuvre de l’année. Une chose est sûre : si l’éditeur traduit les autres romans mettant en scène Lady Sherlock, moi je leur sauterai dessus (par curiosité intellectuelle, bien entendu).

Une fois de plus, la preuve noire sur blanc qu’il ne faut jamais préjuger de rien, ni méjuger parce que là, j’en ai été sur le cul (dans le bon sens du terme).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°278], Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°30] et Le Mois anglais (Juin 2021 – Season 10) chez Lou, Cryssilda et Titine.

63 réflexions au sujet de « Lady Sherlock – Tome 1 – Une étude en rose bonbon : Sherry Thomas »

  1. Et ben je le lis enfin!!! 😁 Il y a une longue liste d’attente pour émerger de ma PAL!!! 🙄

    Anybref, je partage totalement ton point de vu concernant la qualité de l’intrigue, et suis bien soulagée qu’il n’y ait pas trop de romance idiote (un peu quand même mais ce n’est franchement pas au premier plan). Par ailleurs effectivement on retrouvera bien les repères de l’époque Victorienne dans l’affaire et on apprend encore à ce sujet.

    Toutefois j’apprécie moins le style de l’auteur que toi. Elle abuse des propos flous et allusifs ou de passages ou l’écriture est presque éthérée ce qui fait que j’ai eu le sentiment d’être dans le brouillard pendant la première moitié du livre et de n’y rien comprendre. Et même après ce n’est pas toujours d’une formidable clarté. C’était au point de m’interroger sur poursuivre la lecture ou apprendre à voler au livre… 🤔

    Puis j’ai trouvé quelques incohérences : On a une Charlotte quasi Asperger et malgré tout… alors qu’elle aborde les relations hommes femmes de manière assez glaçante (et pas franchement toujours sympathique tant ça devient matérialiste à un moment), subitement on entend parler de son vieux béguin déçu pour un Lord au trois quart du livre. C’est assez déconcertant je trouve. Et puis la réécriture féministe du canon présentant ce dernier comme pure fiction (ok Holmes est un personnage de fiction! Mais pas pour tout le monde!!! 😁) un peu dérangeante pour ne pas dire blasphématoire justement pour celles et ceux qui entendent que le Canon soit respecté !🧐

    Pour le coup mon avis sera plus mitigé. L’intrigue tient bien la route et peut être passionnante… le contexte historique est bien amené… mais le style, le traitement du canon et la psychologie du personnage principal sont trop déconcertants pour moi.🤨

    J’essaierai tout de même de lire la suite parce que ça n’est pas non plus un ratage immonde! Loin de là !

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    • Comme je m’attendais à lire de la guimauve niaiseuse dégoulinante d’amûûr, j’avais été sur le cul de voir que la romance passait au tout dernier plan, juste ce qu’il fallait (comme dans les Pitt ou Lizzie), que l’on avait pas une héroïne qui pleurait tous les soir son amûr perdu, puisque c’était ténu, le fait qu’elle ai aimé le lord. Plus dans le genre « lui m’aurait mieux convenu ». Bref, pas de pâmage à toutes les pages, mais une enquête et surtout, une jeune fille qui fout le camp de chez ses parents, ce qui n’était pas courant ! Et pas conseillé.

      Le traitement du canon ne m’a pas dérangé, ça a passé tout seul, sans vaseline ou autre produits lubrifiants dont la télé (et durex©) fait la pub 😆

      Je m’attendais à lire une merde littéraire, il n’en avait rien été, ma cotation a donc été meilleure, puisque je n’en attendais rien, toi, tu n’avais pas la surprise, puisque tu avais lu ma chronique 😆

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    • Je me tiens loin d’eux 😆 même si je n’ai rien contre, mais ce n’est pas la littérature que je recherche. La mode est aux romances adultes, avec des bô mecs ténébreux et virils, j’en vois passer assez bien sur Livraddit ou sur Booknode… Je ne critique pas ceux/celles qui les lisent, mais pas mon truc 🙂

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    • Le noël au chocolat était une romance, plus « sirupeuse » que cet opus-ci et nous avions aimé toutes les deux. C’était une bonne romance, nos gars au chocolat (même si les horaires de travail n’étaient pas respecté).

      Ici, on met la romance de côté et on privilégie le côté polar historique.

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  6. Voilà Belette qui fait l’apologie de Harlequin, on aura tout lu 🙂
    Cela veut dire que tu vas lire la suite alors??
    Mais comme tu es une vraie fan et que tu es ouverte à tout, te voilà même à découvrir les dessous de Charlotte Holmes. L’addiction a Sherlock n’a pas de limite.
    Tu vas essayer d’autres séries Harlequin ou pas?
    Peut-être que tu changeras d’avis sur la série plombier ou réparateur d’imprimantes 🙂

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  7. Heureusement qu’on est au XXIe siècle ! Si on était à l’époque Victorienne ça serait plus compliqué de secouer une libraire par les pieds. Les diverses couches de jupons et de rembourrages rendrait l’opération trop compliquée et on ne verrait plus sa tête. 🤔

    Charlotte Holmes? Mais ils me copient là ! J’avais déposé le nom de Charles O’Kolms et de Charlot Kholmes par le passé ! 😬

    Et le Dr Watson ? C’est une femme aussi dans cette histoire? Et elles vivent une intense passion saphique pour scandaliser l’Establishment ? 🤣😂🤣 Et est-ce qu’elles se font aussi tatouer et piercer? Avec un anneau dans le pif? 🤪🥳

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    • Au fait c’était ça la surprise??? 🤔 Tu triches ! C’est pas un vrai Harlequin! Ni un Barbara Cartland! Or le défit que je te lance et relance souvent c’est de nous faire une fiche sur un Barbara Cartland herself!!!!! Pas un J’aiLu Passion!

      🥳🥳🥳🥳🥳🥳

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    • Oui, dans le prochain roman, elles vont en-quêter sur une fabrique de vibromasseurs qui fondent une fois que tu les as introduis là où il faut et le pire, c’est qu’ils fondent avant que tu aies pu jouir ! Honteux, scandaleux 🙂

      Imagine que tu aies une libraire version SM, ce serait plus facile à secouer, non ??

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  8. Ça me rappelle une fois sur Babelio, je coche lors de l’opération Masse Critique, un polar quitte paraissait sympa. Je ne regarde jamais les éditeurs (oui, je sais, c’est un vilain défaut). En le recevant, je m’aperçois que c’est une branche des éditions Harlequin. Et ben au final, j’ai adoré ce livre qui était un polar bien construit !

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    • Moi pas 😆 Chacune ses goûts, ce n’est pas le mien (mais c’est le droit des autres de l’aimer), je sortais vraiment de mon confort littéraire habituel (polars, romans noirs). Je pensais ricaner et faire une chronique lapidaire et ce fut tout le contraire ! 😆

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    • Ben oui : comme quoi rien n’est inscrit et tout est possible ! Je me sentais bête parce que mon intention était de ricaner durant ma lecture et de le dézinguer ensuite et bardaf, ce fut l’embardée : le roman est bien plus intelligent que ce genre de collection laisse à penser 🙂

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