Le loup en slip – Tome 5 – Le loup en slip passe un froc : Wilfrid Lupano, Mayana Itoïz et Paul Cauuet

Titre : Le loup en slip – Tome 5 – Le loup en slip passe un froc

Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Mayana Itoïz

Édition : Dargaud (06/11/2020)

Résumé :
Le Loup a le moral au fond du slip. De retour de vacances, il constate que la mode est au slip Dulou®. Partout dans la forêt, on arbore fièrement son slip qu’il aime tant. Le Loup se sent lésé : normalement, il est le seul à le porter.

Mais là, avec ces slips à rayures qui fleurissent dans la nature… il a l’impression d’avoir perdu son identité.

C’est décidé, on ne l’y prendra plus ! Le Loup se débarrasse du slip : plutôt se les geler que de porter ce slip rayé. Mais le Loup sans slip… est-il encore le Loup ? Et que devient le slip du Loup… sans Loup ?

Sous couvert de la mode du slip, Wilfrid Lupano et Mayana Itoïz abordent avec maestria les dérives de la société de consommation, le sentiment d’appartenance et le développement de la personnalité.

Une aventure jubilatoire et raisonnée, pour les petits et leurs aînés.

Critique :
Lorsqu’on repense à nos années d’école, on se souvient tous et toutes que certaines marques de vêtements étaient plus populaires que d’autres…

Ne pas être habillé en Millet®, Donaldson®, Chipie®, Chevignon® (ou autres noms célèbres bien plus modernes) nous exposait à ne pas être accepté(e), à être ringard(e), exclu(e) de tout…

Si à 12 ans t’avais pas ton pull Chevignon®, t’avais loupé ta vie ! Pour leur défense, ils faisaient de la top qualité puisque je possède encore mes pulls de cette célèbre marque (célèbre pour les quarantenaire) et que j’arrive encore à rentrer dedans (faut juste éviter de se contorsionner).

L’année scolaire suivante (ou 2 ans après), une autre marque avaient les faveurs de ce qu’on nommerait maintenant « influenceurs » et c’était repartit pour un tour : les marques d’avant devenaient ringardes, fallait acheter les nouvelles et ainsi de suite…

C’est cette société de consommation que Lupano vise dans cet album-ci. Cette société de consommation qui fait de vous des gens « in » ou des gens « out », si vous ne suivez pas la mode, que vous vous en fichez ou que vous n’avez pas les moyens.

Gardez bien à l’esprit qu’on est toujours le ringard d’un autre et que l’on peut trouver plus ringard que soi… La tristesse affichée sur votre visage, parce que les autres vous excluent, pour cause de non port d’un vêtement d’une marque spécifique, deviendra rictus de gêne si un plus ringard que vous vient vous adresser la parole…

Notre pauvre loup est donc dépité, à son retour de vacances, de constater que tout le monde porte un slip Dulou®, le même que le sien, sauf que les copies ne sont pas en laine comme le sien, qu’elles ne sont pas chaudes, ni tricotées main. C’est de la production de masse.

Les plus jeunes s’amuseront avec la légèreté du ton, avec la situation comique de toute la forêt portant des slip rouges à rayures blanches (ou le contraire ?) alors que l’adulte trouvera que la légèreté de ton n’est qu’apparente, camouflée et que le sujet est brûlant

Mon seul bémol sera pour le fait qu’on aurait pu aller plus loin et parler d’ateliers clandestins, de travailleurs sous-payés, exploités, de matière première prise en dépit de tout, notamment de la Nature…

Les 40 pages ne suffisent pas pour approfondir plus le sujet et sans doute n’était-ce pas la volonté des auteurs qui ont préférés nous montrer la vacuité des modes qui changent tellement vite que les vêtements n’ont même pas le temps de s’user et nous faire comprendre que nous avions tous et toutes l’air bêtes en portant les mêmes vêtements, sans tenir compte du reflet de notre propre personnalité.

Le loup sans son slip n’est plus le loup, ils sont complémentaires, il fait partie de lui, de sa personnalité propre, mais pas de celle des autres animaux.

Malgré mon bémol, cet album est très bien, moins corrosif que les précédents, moins cynique que ce à quoi Lupano m’a habitué. J’aurais aimé le voir plus mordant…

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 40 pages) et Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°70].

 

21 réflexions au sujet de « Le loup en slip – Tome 5 – Le loup en slip passe un froc : Wilfrid Lupano, Mayana Itoïz et Paul Cauuet »

  1. Ping : Le loup en slip passe un froc – Tome 5 – Wilfrid Lupano, Mayana Itoïz et Paul Cauuet | 22h05 rue des Dames

  2. Ping : Challenge « Les textes courts , le récap’ | «Mes Promenades Culturelles II

  3. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Juillet 2021 | The Cannibal Lecteur

  4. C’est passionnant ces histoires de sous-vêtements masculins. Que celle qui n’a pas bavé devant la page des slips du catalogue de vente par correspondance me jette la première pierre! Ah? Y a que les mecs qui font ça ? 😀

    Evidemment ceux des femmes sont depuis longtemps des objets d’une tyrannie mercantile pour faire de nous des objets de désir quitte à ce qu’ils soient aussi inconfortables que des escarpins à talon-aiguilles! Quand je vais m’en acheter, j’ai l’impression d’avoir le choix entre devenir une mémère (tu te demandes si le corset à baleine n’est pas prévu dans la ligne de lingerie en question) ou une pute voulant passer un casting pour un gangbang. :-/ Que les mecs soient aussi victimes que nous des marchands avec leur slip n’est que justice! 😀

    Oui mais… Personne l’a prévenu le Louloup que le slip est devenu ringard ? Maintenant la question qu’on se pose dans les vestiaires de garçons c’est « boxer ou caleçon » ? Ben oui mon Toqué m’a expliqué qu’à l’apogée de la marque Chevignon, bref quand il était jeune, dans les vestiaires après les gym ou le judo il était ringard avec ses slips à poche kangourou et qu’il voulait des caleçons à motifs imprimés pour faire comme tout le monde… Même si dans les jours qui ont suivi l’achat de ses premiers caleçons, il se plaignait que ce soit terriblement inconfortable d’avoir le service trois-pièces qui se balade à chaque mouvement, notamment lorsqu’il fallait faire du sport… Mais il ne voulait surtout pas le dire car pas question qu’il se ridiculise à reporter un kangourou ou un minislip « moulboul » (qui disparaîtrait dans ses bourrelets aujourd’hui!). D’ailleurs mon fils rejette totalement l’idée de porter un slip un jour!

    Alors maintenant, en cette ère macronnienne du compromis, ils ont sorti le truc qui semble s’être imposé : le shorty ou improprement nommé « boxer » actuellement (parce qu’avant on utilisait ce terme là pour le caleçon « classique ») qui est une sorte de caleçon mais en tissus élastique pour bien maintenir le p’tit chose et les deux orphelines. D’ailleurs aujourd’hui le slip est devenu tellement has been que tu n’en trouves presque plus (enfin beaucoup moins) dans les rayons sous-vêtements masculins… C’est devenu un truc de vieux soixante-huitard ou de has-been ou de mec protestant contre les lois du marché et de la consommation qui se sont instillées jusque dans le pantalon des messieurs (protestation allant jusqu’à ne pas en porter!).

    Quoi que… une petite exception est à noter: Le slip griffé CalvinKlein se serait imposé auprès des jeunes métrosexuels grâce au monde du porno made in US… donc… il n’a pas dit son dernier mot vu qu’aujourd’hui le porno est parvenu à formater la sexualité des populations, a influé sur les critères de la beauté féminine etc… A ton avis elle viennent d’où mes collections de strings, de menottes, et ma cravache ? Bref… Il va falloir que j’offre des slip ClavinKlein à mon homme pour qu’il soit au summum de la branchitude et puisse se prendre pour un acteur porno (une fois ses outils recouverts… ben oui… il veut pas s’épiler intégralement! il sera pris dans aucun casting! Bon et puis je doute que son petit bidon soit très apprécié aussi 😆 ). Purée! et moi qui trouvait déjà que la Rolex c’était cher même d’occasion! Parce qu’au moins la Rolex elle peut passer de génération en génération avec un bon entretient… Le slip ou le shorty griffé… Ben… ça ne se revend pas sur Vinted en cas de coup dur, et ça dure un an tout au plus (surtout avec un Toqué qui a décidé que prendre un kilo ou deux par an préserve des rides après trente ans!) voire quelques lavages s’il est en principe blanc (ça vire vite au gris en machine… je ne parle pas des accidents de traces de pneus!).

    Tout ça pour dire que cette histoire du Loup en Slip est à peine métaphorique car à en croire Toqué, même le marché du sous-vêtement masculin a aussi été un vecteur de tyrannie dans les vestiaires pour déterminer qui est vraiment branché (un pull Chevignon ne protègera pas un mec de la honte suprême s’il porte un slip kangourou à moins que ce ne soit un ClavinKlein évidemment!) et qui est à jeter pour l’éternité dans les ténèbres de la ringarditude absolue! 😦

    Une marque française s’est récemment lancée sur le créneau du slip pour le sortir de sa ringardise supposée et en faire un accessoire branché : Le slip français ça s’appelle. En plus ça se veut patriotique cette histoire… Le slip est à dominance bleu blanc rouge! Je te jure! Evidemment il est hors de prix et je ne garantis pas que le tissu soit tissé et/ou assemblé par des salariés français vivant en France… Mais il véhicule lui aussi son image et se vend sur cette idée que le porter fait du mec un bon gaulois qui a plus de personnalité que ceux qui mettent encore des boxers!

    Anybref… Après cette longue méditation sociologique sur les sous-vêtements, Sieur Toqué et moi-même avons décidé de nous ficher complètement du problème puisque comme son nom l’indique le sous-vêtement se porte sous les vêtements et donc que personne n’est supposé voir nos sous-vêtements depuis que nous avons arrêté toute pratique sportive et toute fréquentation de vestiaire. Nous nous contentons d’avoir un sous-vêtement propre chaque matin, parce que tu sais… c’est bien connu : au cas où tu devrais aller à l’hôpital ou chez le docteur en urgence, t’aurais la honte s’il n’était pas propre. Ta tata te l’a jamais dit ? Même pas ta mamie ? 😀

    De fait il faudrait expliquer à ton Loup qu’il ferait bien d’enfiler un pantalon! Comme ça il n’aurait plus à se préoccuper de son slip! Et toc! Epicétou! 😆

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    • L’histoire du slip à travers les âges et les générations ! Mon père déteste les boxers, il garde le bon vieux slip alors que mon homme est passé au boxer sous mon égide (j’ai viré les slips au fur et à mesure).

      Je te rassure de suite, le pull Chevignon ne protégeait pas non plus les jeunes filles dans les vestiaires qui portaient des culottes tout ce qu’il y a de plus normales, à l’époque. On n’avait pas encore les strings ou les tangas, mais fallait être « In » là aussi. Ma mère était pour les affaires qui durent longtemps, pas pour les trucs qui claquent après deux lavages… La honte ne tue pas… Pour les Calvin Klein (je préfère Calvin & Hobbes), ça coûte bonbon, ça met le cul et les service trois pièces de monsieur en valeur, mais ça ne tient pas la route… après quelques temps, l’élastique se fout en l’air, le slip bien cher aussi et après UN achat de CK, je suis passée aux achats de sous-vêtements pas trop cher, qui tiennent le coup et que si ça se fout en l’air, t’as pas dépensé une fortune pour l’acheter. Avec un lavage régulier (ben oui, faut les laver et se changer tous les jours), on les fout vite en l’air, surtout du côté élastique. Je viens de foutre une culotte rose fushia à la poubelle, elle tombait…. :/ Oui, maintenant je suis « in » mais exit la dentelle 😆

      Ah si on pouvait courir cul nu, on aurait moins de soucis avec les sous-vêtements chers qui ne valent rien 😆

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      • J’en était sûre que les CK se vendent à prix d’or et ne tiennent pas la longueur en machine! Faut peut-être les faire nettoyer à sec car c’est de l’écrin de luxe ??? 😆 En tout cas, c’est pas écoresponsable alors comme marque si ça devient du slip jetable au bout de trois quatre utilisations… Et comme c’est pas le genre de trucs qu’il est recommandé de porter un mois d’affilée sans le laver… :-/
        Chez moi aussi on privilégie la robustesse au look! Comme je t’ai dit, nos sous vêtements ne restent qu’en dessous (je n’ai pas encore mis mes soutien-gorge au-dessus de mon chemisier ou de mon pull!!! Je devrai peut être essayer de lancer la mode… Quoi que… à ma taille, en supermarché, ils ont surtout un look de gaine orthopédique et j’ai jamais trouvé ce que je voulais même en boutique hors de prix où on peut des fois trouver des trucs mignons qui ne font pas pute! 😦 ). Pour les culottes les élastiques déclarent forfait au bout de quelques mois mais comme je les achète en lots promotionnels sans fioritures je n’ai pas de regrets! Les trucs en dentelles et à froufrous ou à troutrous… là aussi faudrait les nettoyer à sec comme les slips CK sans doute! Anybref… Ce qui m’ennuie au plus au point moi, c’est que les créateurs de sous-vêtements féminins ont la fâcheuse tendance à croire que beau doit nécessairement être synonyme de sexy… Et qu’au delà d’une certaine taille tu dois nécessairement renoncer à être belle. 😦

        Comme quoi… cette bédé est essentielle en fait! 😀

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        • Ce que j’aime dans les vêtements, c’est aussi leur confort ! Une belle culotte ou un chouette jean’s inconfortable, non merci ! Pas d’accord non plus de donner 120€ pour un jean’s et encore moins avec des trous ! à mon époque, on attenais qu’ils trouent d’usure 😆

          Le soutien, seul ton mec le voit (et ton médecin, kiné, à la rigueur). Lorsqu’on est jeune, c’est hyper important pour se positionner face aux autres, maintenant moins, sauf si tu bosses dans une société où les collègues de boulot sont des chieuses qui parlent chiffons toute la journée…

          En effet, oui, le loup en slip est essentiel aux débats 😆

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        • En fait, on songe à l’acheter pour s’y installer en famille. C’est un peu délabré alors le prix est intéressant… Et puis… Il y a des endroits comme ça où on se sent parfaitement à sa place! 😆 Toqué trouve le sous-sol au poil pour son activité… car les anciens proprios laissent la chaise électrique qui servait aux électrochocs et l’installation de bains bouillants et de douche glacée à 3 bars de pressions. Le problème c’est qu’il faudrait expulser un peu de monde et pas que des gens qu’on a envie de savoir dans la rue… alors on hésite… Car même s’il y a de la place, ce n’est pas non plus le genre de voisins qu’on apprécie. Je suis folle d’accord… Mais c’est de la folie douce de fille qui n’arrive pas à s’empêcher de dire tout haut les conneries qui lui traversent la tête, sans se préoccuper des conséquences. Heureusement que mon Toqué est un peu pareil… Et forcément nos enfants… comment dire… les chiens ne font pas des chats comme on dit… :-/

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          • T’as pas un grand jardin et une pelleteuse ?? Un peu de chaux vive et on n’en parle plus. Je connais un type qui fait des chouettes terrasses, si jamais… Un certain Liyonnaisse, Ligonaise, un truc dans le genre :p

            J’ai justement besoin d’un peu de calme, je vais aller faire un tour dans ton HP 😆

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            • Bonne idée ! On va rajouter une pastille de cyanure à leurs traintements du soir : Abruti 2000, Zomby 3,5g, et Komatt +! On sera plus tranquilles pour couler la dalle… tiens… ça me rappelle l’affaire Stragneri ou Stranieri je sais plis… Hondelatte avait fait un Faites Entrer l’Accusé sur ce type: il tuait des gens et prétendait qu’ils lui avaient vendu leur maison… leur boîte de nuit… voire leur Jaguar! Le proprio de la Jaguar a survécu : c’est comme ça qu’il s’est fait avoir. On trouve l’emission sur Toupub. Ça devrait t’inte !🤓

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