Titre : La main de Dieu (L’histoire secrète du FBI) – Tome 1 - La peur rouge
Scénariste : Marc Védrines
Dessinateur : Marc Védrines
Édition : Glénat (2012)
Résumé :
L’histoire commence en 1971. Depuis près de 50 ans, le directeur du F.B.I. est en place, et ce grâce aux rumeurs qu’il a engrangées dans ses fameux dossiers secrets. 50 ans de règne, 50 ans de vie de l’Amérique…
Pour ses nombreux ennemis, c’en est trop : l’heure est venue de se débarrasser de lui.
Une mystérieuse organisation décide ainsi de l’éliminer. Mais le risque est finalement jugé trop élevé. Les commanditaires ont alors une meilleure idée : employer la propre méthode d’Hoover, le discrédit, pour enfin l’obliger à partir.
C’est ainsi que s’engage une quête effrénée pour trouver les informations que personne n’a jusqu’ici réussi à rassembler sur ce personnage mystérieux et sombre. Mais arriveront-ils à trouver la faille ?
Critique :
Cela faisait longtemps que j’avais lu cette série. Ne me souvenant plus de rien, je l’ai relue en entier.
J’avais même réussi à oublier que je n’étais pas fan du graphisme et que j’avais déjà trouvé, à l’époque, que les personnages étaient tous un peu trop raide dans leur manière de se tenir, de bouger.
Les dessins manquaient de fluidité et cela nuisait au réalisme des mouvements.
J. Edgar Hoover ne se mouchait pas du coude. Il se disait le garant de la morale et dans l’intimité, il portait les vêtements de sa mère (on en a envoyé en consultation pour moins que ça), il en avait sur les homosexuels, les traitant de déviants, alors que lui même avait une relation homo avec son adjoint et en plus, c’était un grand parano qui espionnait tout le monde et collectionnait tout ce qu’il apprenait sur la vie des autres (Wiki avant l’heure).
Raciste, anticommuniste, bourré d’ambition, perfectionniste au possible (et à l’exagéré), Hoover était le genre d’homme que je n’aurais pas aimé connaître. Lui non plus, sans doute, étant donné que je suis une femme… Il n’aimait que sa mère avec laquelle il avait une relation de « petit garçon à sa môman ».
Franck Baughman, ancien copain de Hoover, va nous parler de lui. Il fut son premier collaborateur et à vu son ascension fulgurante, passant de simple archiviste à dirigeant de la sous-division du Bureau d’Investigation, qui deviendra plus tard, le célèbre F.B.I où Hoover sera le tout puissant directeur.
Hoover n’y est pas arrivé du jour au lendemain, mais progressivement, à coups de mensonges, de ruses, d’utilisation de l’actualité, de chantage, poussant les autres à abonder dans son sens avec les communistes qui étaient tous, pour lui, des anarchistes et des terroristes.
Cet album est glaçant. Hoover n’était pas un saint, nous le savions déjà, mais là, on le voit sous un jour encore plus sombre que ce que nous savions déjà.
Quant à la corruption dans la police ou au sein du Bureau d’Investigation, elle est monnaie courante et l’époque de la prohibition permet de s’enrichir encore plus au détriment des autres.
On pourrait reprocher à cette bédé un manque de rythme, de suspense. Normal, le but n’est pas de faire monter l’adrénaline des lecteur avec un récit où l’on court partout comme des poulets sans têtes, mais de nous montrer le côté obscur de la Force, le côté sombre de Hoover.
Sa montée en puissance s’est faite en écrasant des gens, bien souvent des petites gens, arrêtées sans raison, juste parce que ces personnes étaient originaires de Russie et que le parano d’Hoover voyait des communistes partout et que pour arriver à les chasser, il se torchait avec les Lois et la Constitution, bafouant les droits des autres.
Ça m’a fait du bien de relire ce premier tome, il remet les souvenirs en place.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°25] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages).