La Révolte du Sonora : Pierre Pelot

Titre : La Révolte du Sonora

Auteur : Pierre Pelot
Édition : G.P. Editions Olympic (01/01/1972)

Résumé :
Mexique 1906. La dictature de Diaz est plus dure que jamais. L’armée régulière, les mercenaires de la Garde blanche traquent impitoyablement les rebelles et notamment les Indiens Yaquis du Sonora, les refoulant toujours plus loin dans les montagnes arides, au profit des grands propriétaires terriens. Cette fois pourtant, le peuple Yaqui de la tribu de Caseo ne reculera plus.

Caseo le vieux demeure sur cette terre sèche qui est sa vie. Il demeure pour lutter. Il sera rejoint par Sando, son fils aîné que l’on surnomme Yaqui Hombre et dont la tête est mise à prix.

Un fossé s’est creusé entre le père et le fils, celui-là reprochant à celui-ci ses méthodes de combat. Et pourtant les deux hommes réapprendront à se respecter mutuellement, unis dans le même combat…

Critique :
Pierre Pelot est un auteur prolifique et de temps en temps, j’ouvre un de ces vieux livres qui fleure bon le vieux papier, les vieilles éditions et qu’on ne déniche plus que dans les brocantes, les vides greniers, les bouquinistes…

Celui-ci était parfait pour le Mois Espagnol (Lusophone), puisqu’il se déroule au Mexique, plus précisément au Sonora, durant la révolte qui eut lieu sous la dictature de Porfirio Diaz.

Elle éclatera le 18 novembre 1910.

L’auteur ne donnera pas de précision sur la dictature, sur toutes les exactions commises. Il aurait fallu plusieurs romans pour raconter tout.

L’auteur dresse un bref résumé en début d’ouvrage, afin que les lecteurs sachent ce qu’il s’est passé et comment était divisé la population mexicaine : les grands propriétaires, la fausse noblesse (les riches, les premiers de cordée), le clergé (riche de sa puissance) et en-dessous, les peones, les paisanos (les paysans, les pauvres travailleurs) mexicains, dont le train de vie n’avait rien à envier à celui des serfs européens du Moyen Age. Et tout, tout, tout en dessous, les indiens.

En 1910, huit cent quarante haciendados environ se partageaient la superficie totale de la terre mexicaine, vivant dans l’opulence sur la sueur versée de plusieurs millions de peones et d’ouvriers.

Une foule énorme, qui tout à coup voulait vivre, qui n’en pouvait plus de colère rentrée, ravalée depuis des années. Un peuple d’esclaves qui ne voulait plus avoir faim, qui voulait être libre et se dressait derrière le boutefeu de la révolution : Francisco I. Madero.

Il expliquera aussi les raison qui poussèrent le peuple au mécontentement. Ce qui fait qu’en commençant cette lecture, je n’étais pas totalement inculte. Pierre Pelot raconte donc une petite histoire dans la Grande, celle d’une tribu Yaqui, qui subissait la domination de Diaz sans savoir pourquoi, sans comprendre.

Qui se faisait refouler sans cesse plus loin, qui avait perdu ses terres dans la plaine, au profit des colons et était allée dans la montagne, avant que les riches veulent encore plus et décident de prendre la montagne aussi, et de les chasser, en passant, ou les exterminer, tiens, encore mieux (ceci n’est pas pensée, mais celle des riches puissants, ceux qui me suivent depuis un certain temps l’auront compris).

Un jour, ils ont dressé le poing dans le ciel. Ils se sont levés, un fusil dans la main, une fouche, une pioche… Aux armes, Yaquis Indiens (♫). Et comme Sando, devenu un desperado, est de retour près de son père, Caseo, il décide d’aider les siens à résister au soldats.

Oui, c’est une simple histoire. Une histoire ordinaire comme il y en a tant eu. Comme il y en a encore, comme il y en aura encore. On défend sa terre, car à un moment donné, quand on est acculé, qu’on a plus de repli possible, on se redresse et on montre les dents. Fuir n’est plus possible, résister va être difficile, ils risquent tous de mourir, face à des soldats aguerris et mieux équipé.

Le récit avait tout pour me plaire, mais je suis passé un peu à côté de l’affrontement sans paroles entre le père et son fils. L’un aurait aimé qu’il reste, le fils aimerait qu’on soit fier de ce qu’il a fait, de ses combats. Ils sont fiers l’un de l’autre, mais trop fiers que pour l’avouer.

Il manque aussi au récit des émotions et du corps. On ne s’y embête pas, mais l’écriture, un peu trop simple, m’a empêché de vibrer avec ces pauvres gens prêts à tout pour défendre leurs terres (alors que nom de Dieu, c’est le genre de chose qui devrait m’enflammer parce que je suis ainsi : j’aime ma terre et je prendrai le fusil aussi).

Une lecture en demi-teinte. Malgré tout, je garderai les bons côtés de l’histoire : le père et le fils qui ne se comprennent pas et le don de soi pour sauver les siens.

Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°111] et Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°08).

Publicité