Les Tourments : Rodrigo Hasbún

Titre : Les Tourments

Auteur : Rodrigo Hasbún 🇧🇴
Édition : Buchet / Chastel (03/10/2016)
Édition Originale : Los afectos (2015)
Traduction : Juliette Barbara

Résumé :
Bolivie, années 1950 : Hans Ertl, ancien cameraman de Leni Riefenstahl, a quitté l’Allemagne avec sa famille pour s’installer à La Paz.

Là, dans cette Amérique latine sauvage et mystérieuse, le patriarche hors norme se réinvente un destin d’explorateur, obsédé jusqu’à la folie par la cité inca perdue de Païtiti dans la forêt amazonienne.

Ni sa femme ni ses trois filles ne sortiront indemnes de ces aventures ; et alors que la famille se délite et que chacun tente d’émerger de ce maelstrom, les soubresauts d’une autre histoire, celle des mouvements de libération nationale qui secouent l’Amérique latine, viennent à leur tour bouleverser la destinée des Ertl.

Le texte prend corps à travers les voix des trois filles et d’un des amants de l’aînée, Monika ; s’y mêle, sur près de vingt ans, fiction, éléments biographiques et faits historiques pour livrer une fresque concise et subtilement nostalgique sur le destin d’une de ces familles marquées au fer par les errances idéologiques du XXe siècle et sur l’histoire sanglante d’un pays, la Bolivie.

Critique :
Cela devait arriver, à force de dévorer des livres, je devais bien tomber sur une déception littéraire.

Entre ce roman et moi, la magie n’a pas eu lieu, la sauce n’a pas pris, la mayonnaise n’est pas montée et même une tonne de liant pour sauce n’aurait pas suffit, tant je l’ai survolé, n’arrivant à m’accrocher au récit que peu de fois.

Hans Ertl, père de trois filles et ancien cameraman de Leni Riefenstahl (qui avait réalisé Les Dieux du stade, pour documenter les Jeux olympiques de Berlin, en 1936).

Il a quitté l’Allemagne et est allé s’installer avec sa famille en Bolivie. Explorateur après avoir été alpiniste, il entraînera deux de ses filles dans son expédition pour tenter de trouver la citée perdue Inca de Païtiti, dans la forêt amazonienne.

Dans ce roman, plusieurs voix se succéderont pour nous raconter le destin de cette famille, mais hélas, si j’ai accroché à certains passages, les autres m’ont laissés de marbre et cette lecture fut laborieuse.

Mélangeant des moments de fictions avec des moments réels, cette biographie romancée d’une famille allemande exilée en Bolivie n’a jamais réussi à me faire décoller.

Le changement de personnages y est sans doute pour quelque chose, rendant le récit un peu chaotique, sans oublier cette économie de tirets cadratins (ou de guillemets) devant les dialogues… Les dialogues se retrouvent pris dans la narration et cela pèse sur la lecture.

C’est une méthode d’écriture que je retrouve souvent chez les auteurs sud américains et cela foire mes lecture à 97% (chez certains, ça passe tout seul car les dialogues sont bien incorporés au texte). Heureusement, il y avait peu de dialogues. Ou malheureusement, parce qu’un récit avec peu de dialogues, cela appauvri le tout, je trouve (sauf exceptions).

Je n’ai jamais réussi à entrer dans le récit et j’en suis sortie sans regrets. Dommage, j’avais envie d’en apprendre un peu plus sur la vie à La Paz, sur l’exil de cette famille allemande, sur leur père qui se comporte comme un fantôme, sur ses filles, dont on ne saura que peu de choses, finalement, l’auteur ne développant même pas ce qu’a fait l’une d’elle pour se retrouver au ban de la société. L’aînée restera une énigme.

Bon, tant pis, ça devait arriver… Au suivant !

Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°10) et Le Challenge « Le tour du monde en 80 livres chez Bidb » (Bolivie).

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