Titre : Je m’appelle Livre et je vais vous raconter mon histoire
Auteur : John Agard
Édition : Nathan (2014)
Édition Originale : My Name is Book
Traduction : Rose-Marie Vassallo
Résumé :
Des tablettes sumériennes à l’arrivée de l’e-book, Livre présente avec beaucoup d’humour son autobiographie. Et sa vie se lit comme un roman !
Les 20 petits chapitres se savourent comme des friandises : Livre nous apprend qu’il a eu sa période rock and roll pendant des siècles, que grâce aux Romains il a eu un dos en bois, que les moines l’ont enluminé au Moyen Âge, qu’il a un faible pour la lettre « P » – celle qui « évoque tant de bons moments de sa vie » : papyrus, parchemin, papier, presse d’imprimerie, poche, publication. et aussi qu’il a une capacité de résistance et un vrai sens de la famille avec son frère, e-book !
Critique :
Nous en possédons des tas dans nos bibliothèques, les librairies en regorgent, les bibliothèques publiques aussi, mais sait-on vraiment d’où vient le livre ?
Non, il ne vient pas que de la librairie ou de chez l’imprimeur… Là, on vous parle de son histoire, de son origine, de son évolution.
Imaginez qu’il a commencé par être en argile, avec quelques signes gravés dessus et qu’il est maintenant au stade numérique. Si ce n’est pas une évolution, ça !
Ce petit livre à la couverture rigide se lit tout seul, facilement, il est plus à destination des enfants (12 ans et plus, et même un peu moins) que pour les adultes, mais je vous assure que malgré mes 4 fois 10 ans, j’ai pris plaisir à le lire et à découvrir l’évolution du livre.
Oh, je savais certaines choses, certains détails, mais ma mémoire en avait oublié et une petite mise à jour ne fait jamais de mal à personne.
C’est le livre lui-même, qui se fait le narrateur de son histoire et il nous la conte de manière agréable, sans s’attarder sur des détails, nous racontant son évolution en allant au plus juste, sans pour autant lui retirer toute sa substance.
L’écriture est simple, elle est destinée pour les plus jeunes, avant tout, sans pour autant être simpliste ou gnangnante. On s’adresse tout de même à des enfants qui ont un cerveau et qui veulent le développer, pas en nivelant par le bas.
Les illustrations sont jolies, simples et quelques citations émaille les pages, qui se tournent très vite. Oh, nous voici déjà avec la confrontation entre le livre papier et sa version e-book. Là, j’ai souri parce que le dialogue entre eux était des plus réaliste, mais aussi des plus drôles.
Mélange de documentaire, d’essai, d’histoire et de conte, ce petit livre est un bonbon que l’on suce avec plaisir et qui se termine trop vite.
C’est le genre de livre que l’on a envie de lire à voix haute, à des enfants, pour leur expliquer l’Histoire du livre, pour leur montrer tout la chance qu’ils ont de pouvoir en trouver à tous les coins de rue, disponibles pour toutes les bourses, même les moins nanties, puisque des biblios publiques existent (l’horreur lorsqu’on les ferme).
De leur dire aussi qu’ils vivent dans une époque pas encore trop trouble, même si l’on entend encore que l’on brûle des livres, qu’on les met à l’index parce qu’ils parlent de faits que certains voudraient oublier, ou qu’on n’en parle plus, ou qu’ils jugent le récit trop dur pour leurs chérubins, les pauvres bambins ado qui ne peuvent pas connaître toute la noirceur du Monde, des humains.
Ou tout simplement se détendre en lisant un bon livre, sans se prendre la tête…
Un livre à lire, à se prêter, à lire à voix haute, à faire passer.
Le Challenge « Le tour du monde en 80 livres chez Bidb » (Gyana).