L’Outsider : Stephen King

Titre : L’Outsider

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (2019 / Livre de Poche (2020)
Édition Originale : The Outsider (2018)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
PARFOIS, LE MAL PREND LE VISAGE DU BIEN.

Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City.

Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.

Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent.

Et si c’était vrai ?

Critique :
Au rayon de mes lectures super en retard, j’avais un King datant de 2019. Comme ils vieillissent très bien, je ne me suis pas inquiété…

Stephen King ne perd pas de temps et nous plonge de suite dans une enquête sur le meurtre épouvantable d’un garçon d’une dizaine d’années.

Les témoignages sont unanimes, les empreintes le seront aussi : le coupable est le coach de base-ball, le professeur d’anglais, le très estimé Terry Maitland.

Oui mais, il y a des preuves et des témoignages qui le disculpent, puisqu’il était ailleurs et jusqu’à ce jour, personne ne possède le don d’ubiquité, ce don qui permettrait d’être à deux endroits à la fois.

Stephen King nous plonge au cœur d’une famille où tout vient de s’écrouler. Non, pas celle de l’enfant assassiné de manière horrible et gore, mais dans celle de l’accusé, celui qui, maintenant, est vilipendé par toute la ville, par les amis qui l’appréciaient, par les gens dont il a entraîné les gamins, qu’il a invité à des barbecues. Les vestes se retournent très vite dans ce genre d’accusation.

La douleur d’une famille qui perd un enfant, même dans les conditions d’un meurtre, il est assez facile de s’y identifier, mais celle d’un accusé d’un meurtre pédophile, là, c’est plus complexe, cela va à l’envers de ce que nous sommes.

Oui, mais, et si l’homme n’était pas coupable ? Y a-t-on songé, dans ce déversement de haine ? Qu’en sera-t-il de sa vie après l’accusation ? Foutue, irrémédiablement, tout comme celle de la famille du jeune gamin assassiné…

Arrivé au tiers de ce roman fantastique, sans trop reprendre ma respiration, je savais que j’avais en main un très bon Stephen King. Mais allait-il virer en Excellent Roman du King par après ? Mystère et boule de gomme et je compte bien faire un peu durer le suspense, maintenant que j’ai ma réponse.

L’élément fantastique est présent, mais il n’est pas le plus important. Ne cherchez pas un monstre sous votre lit. D’ailleurs, ce qui m’a fait le plus peur, dans ce roman, c’est le côté rouleau compresseur de la Justice et de la police.

Être accusé d’un crime que l’on n’a pas commis, un crime pédophile en plus, c’est l’élément le plus glaçant. Vous savez que vous êtes innocent, mais personne ne vous écoute, même lorsque votre avocat prouve que vous n’étiez pas là le jour du meurtre.

La vindicte populaire, le lynchage public, ça fout la trouille aussi. Idem pour l’hystérie collective. Même innocenté ensuite, il restera toujours des traces sur vous et votre famille en souffrira, parce que le tribunal populaire, qui aime juger, qui aime crier fort, chuchotera qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Bref, vous êtes mort socialement, même en étant innocenté.

L’inspecteur Ralph Anderson fait partie des personnage principaux, Holly Gibney arrivera bien après. Une fois de plus, Stephen King n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour que ses personnages soient réalistes et attachants. On sait peut de choses d’eux, mais c’était suffisant, pas besoin de plus.

Les 800 pages de la version poche se lisent toutes seules, l’écriture du King fait toujours le job et jamais je ne me suis ennuyée. Quelques piques envers Trump m’ont fait sourire et les références à Holmes m’ont fait plaisir. Effectivement, dans cette histoire, lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.

Maintenant, je peux vous le dire, c’est un Très Bon Stephen King, mais pas du niveau de Son Excellentissime ÇA.

Malgré tout, son Outsider fait peur : il cible des enfants, se nourri de la tristesse des gens, prend l’apparence de gentilles personnes pour commettre ses forfaits et se repait ensuite de tout ce qui en découle. C’est un manipulateur terrible. Et les manipulateurs, ça me fout la trouille.

Pas un coup de coeur, mais il n’est pas passé loin… En attendant, cela reste un roman du King comme je les aime : de l’épouvante, du mystère, des personnages forts, réalistes, une créature parfaitement maîtrisée, qui fait peur, un récit où on ne s’ennuie jamais et un final bourré d’adrénaline.

Mais pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tôt, moi ??

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Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XX] et et Le Challenge Halloween 2022 chez Lou & Hilde (Du 26 septembre au 31 octobre) – Roman Épouvante.

 

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