Des hommes en devenir : Bruce Machart

Titre : Des hommes en devenir

Auteur : Bruce Machart
Édition : Gallmeister Nature writing (2014) / Gallmeister Totem (2021)
Édition Originale : Men in the Making (2011)
Traduction : François Happe

Résumé :
Qu’ils se retrouvent en train d’arpenter les terres fertiles du Sud, de conduire leur pick-ups fenêtres ouvertes dans la chaleur suffocante du périphérique de Houston, d’actionner l’écorceuse pour transformer des grumes en feuilles de papier, les hommes de ce recueil découvrent tous, en un instant, la faille en eux.

Être hanté depuis toujours par un enfant, un parent, une femme, un voisin, un copain disparus, interrompre enfin le mouvement continu et regarder une vie en face.

La question soudain serait de savoir ce que devenir un homme signifie. Ici, certains ont été largués. Là, un enfant n’est jamais né. Une mère a été assassinée. Des maris ont découché. Des chiens sont morts. Bien des bières ont été descendues, et des rires échangés entre frères, amis, amants.

Après Le Sillage de l’oubli, premier roman qui remporta un formidable succès critique et public, on retrouve dans Des hommes en devenir la plume évocatrice et puissante d’un maître de la littérature américaine.

Critique :
Vous le savez bien, les nouvelles et moi, ce n’est pas l’amour fou entre nous.

Et pourtant, de temps en temps, certains recueils de nouvelles sont très bien faits (ceux du King et la collection présentée par Yvan Fauth autour du Noir).

Ce recueil, j’ai eu envie de le lire après la très belle chronique de l’ami BonoChamrousse (sur Babelio et FB). Étant toujours à la recherche de coups de cœur, je ne pouvais pas passer à côté d’une belle occasion.

Hélas, ma chronique sera moins jouissive que celle de mon collègue babéliotte.

Et pourtant, je n’ai pas grand-chose à reprocher à ce recueil de nouvelles : elles étaient très bien écrites, la traduction m’a semblé bien leur rendre justice (on n’est plus dans des traductions à la six quatre deux de la Série Noire), les récits pouvaient être très court ou plus long, mais tous étaient bien construit, sans donner l’impression qu’il manquait des pages au final.

Ces nouvelles mettaient toutes en scène des hommes en devenir… Des pères qui avaient perdu un fils, une épouse, qui regrettaient de ne pas avoir quelque chose à regretter, à pleurer… Des portraits réussis d’hommes fragiles, en proie au doute, au chagrin,… Des hommes du Texas, dur au mal, des portraits d’hommes ordinaires.

J’ai pris le temps de les lire, mais je n’ai pas vibré, pas eu de coups de cœur, de coups de poing, bref, la lecture ne fut pas mauvaise, mais elle ne fut pas le feu d’artifice attendu.

En cherchant mes mots pour conclure cette chronique, je les ai trouvé dans un commentaire de l’ami JIEMDE (Babelio) : elles manquaient de puissance et d’intensité ! Pourtant, l’auteur sait décrire la souffrance humaine et toutes les nouvelles comportaient son lot de souffrance.

Attention, je ne dis pas que ce recueil de nouvelles est mauvais, loin de là, pour celles et ceux qui cherchent à lire des nouvelles, elles sont très bonnes, l’auteur arrive en peu de pages à vous plonger dans son monde, dans ses personnages, à partager leurs doutes, leurs chagrins, leurs souvenirs…

Bref, ce n’est pas de la merde littéraire, je vous assure, mais ça manque juste de puissance, ce qui fait que je n’ai pas vibré, pas eu d’émotions fortes. Dommage, parce que j’aurais aimé m’en prendre plein la gueule. C’est ce que je recherchais…

Malgré tout, je ne peux pas descendre ce recueil, car les histoires étaient bien écrites, même avec des phrases simples et que l’auteur a bien su, en quelques pages, nous plonger dans les blessures humaines.

À découvrir, mais peut-être sans rien attendre d’autre que des nouvelles et se laisser porter par les mots. Lorsque l’on attend trop d’un roman, bien souvent, on se plante.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°93].

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