Le Suppléant : Henry Mountbatten-Windsor* *ou plutôt de son gosht-writter appointé [par Dame Ida, Pigiste Pipôle Stagiaire Adjointe à la Rédaction]

Titre : Le Suppléant

Auteur : Prince Harry
Édition : Fayard (10/01/2023)
Édition Originale : Spare (2023)
Traduction : Nathalie Bru et Santiago Artozqui

Résumé :
C’est l’une des images les plus marquantes du XXe siècle : deux jeunes garçons, deux princes, marchant derrière le cercueil de leur mère sous les regards éplorés – et horrifiés – du monde entier.

Alors que Diana, princesse de Galles, rejoignait sa dernière demeure, des milliards de personnes se demandaient à quoi pouvaient bien penser les princes à cet instant, ce qu’ils ressentaient – et quelle tournure allait prendre leur vie désormais.
Pour Harry, voici enfin venu le moment de raconter son histoire.

D’une honnêteté brute et sans fard, LE SUPPLÉANT est un livre qui fera date, plein de perspicacité, de révélations, d’interrogations sur soi et de leçons durement apprises sur le pouvoir éternel de l’amour face au chagrin.

L’avis de Dame Ida :
Je n’envisageais pas d’acheter ce livre afin de ne pas participer à l’entretien du train de vie de gens qui ont déjà à eux deux plus d’argent que mon époux, moi-même, mais aussi tous mes proches réunis ne parviendront jamais à gagner en une vie, voire une dizaine de vies… Et qui ne sont pas fichus d’écrire un livre eux-mêmes… Mais une bonne amie me l’a passé… et forcément, curieuse… J’ai passé un week-end dessus.

400 pages qui, initialement, auraient dû en faire le double, dit-on, avant qu’il ne soit expurgé du pire du pire pour ne pas rendre à jamais impossible une réconciliation que les déclarations de la presse rendraient de plus en plus improbable. En tout cas c’est que dit aujourd’hui la presse…

Oui mais voilà… La presse pipôle ne nous raconterait que des conneries. C’est d’ailleurs ça la principale révélation du bouquin !

Bon, je vous l’accorde que la presse nous raconte souvent des conneries, surtout sur les pipôles, on le savait déjà, ce n’est pas une révélation… Mais le décalage entre ce que les médias répètent et finissent par nous faire tenir pour vrai, parce que plusieurs sources le répètent, et ce qu’Henry Mountbatten-Windsor (ben oui, c’est ça en principe son vrai nom – d’autant qu’il n’est plus censé avoir de titres) déclare, est assez troublant.

Exit la Meghan qui harcèlerait ses collaboratrices… Ce serait un complot fomenté par l’une d’entre-elles, virée pour s’être fait passé pour la Duchesse de Sussex, afin de se faire offrir des cadeaux gratuits… Mouais… Il est aussi possible que ce grand benêt amoureux, peu objectif, n’ait pas envie de voir que certaines façons de parler puissent poser problème ou que quant on envoie des SMS le dimanche matin, de très bonne heure… ça peut aussi réveiller le destinataire, même si on prétend qu’il n’est pas tenu de répondre.

Exit le scandale de la tiare, Henry étant supposé avoir levé le ton contre l’habilleuse de la Reine, qui s’opposait au choix d’une tiare russe, controversée pour le mariage…

Alors que le choix de la tiare se serait porté sur une autre et en outre, en présence de la Reine elle-même, qui avait approuvé ce choix… L’habilleuse n’aurait seulement pas apprécié qu’on lui fasse remarquer les retards qu’elle a pris pour faire parvenir la tiare sélectionnée pour les essais coiffure nécessaire (poser une tiare ne s’improvise pas au dernier moment; il faut que le coiffeur apprenne à le faire avant le jour J).

Il n’y aurait donc eu aucun appel de Mamie pour gronder son petit fils et lui dire qu’il ne faut pas parler ainsi au personnel et l’affaire de la tiare russe serait une pure invention de l’habilleuse !

Fausse également, l’hypothèse voulant que la Reine ait découvert la décision d’exil des Sussex via leur blog, puisque la presse avait déjà prévu d’annoncer, le lendemain, des éléments confidentiels, transmis directement par un courrier des intéressés au roi actuel sur les conditions de leur départ… éléments qui avaient donc fuité alors que les négociations avec la Reine et son successeur étaient déjà en cours…

Et tout serait à l’avenant, découlant de fuites plus ou moins mensongères des collaborateurs et secrétaires royaux, qui ont un sens étrange de leurs devoirs, de confidentialité, allant même jusqu’à vendre des infos fausses aux médias, pour mieux arrondir leurs fins de mois, vu qu’ils sont mal payés au Palais !

Et le narrateur n’épargnera pas la nouvelle femme de son père en lui attribuant la responsabilité de certaines fuites, pour que la presse s’intéresse moins à son propre fils en galère… L’ennui, évidemment, c’est qu’on ne pourra jamais vérifier quelles sont les vraies versions… Et c’est ça qui fait enrager l’ex-prince : sa parole n’est pas et n’a jamais été considérée comme la vérité, les théories alternatives de la presse inventée par elle-même ou par d’autres, ayant été répandues dans les oreilles du public auparavant.

Cela étant, nous pouvons compter sur l’Establishment pour ne jamais rien nous dire de manière transparente.

Alors nous n’avons aujourd’hui que les déclarations d’Henry Mountbatten-Windsor, et celles d’une presse dont on sait par ailleurs qu’elle n’a pas hésité non plus à raconter bien des saloperies.

Tiens… Quand la Reine est morte, on annonçait qu’elle était au plus mal à la nation dans l’après midi, alors que c’était déjà fini (on l’apprendra le lendemain quand l’heure exacte du décès sera annoncée). On voulait attendre que toute la famille soit arrivée pour annoncer la nouvelle, ça peut se comprendre… Mais ça veut dire et ça prouve que la communication du palais n’est pas fiable, puisqu’elle peut employer le mensonge. Le narrateur, quant à lui, avait été averti dans l’avion du décès de sa grand-mère, alors que la nation priait encore pour la survie de celle-ci…

Alors la vérité véritablement vraie… bien malin qui saura la connaître… Le Palais ment… les employés vendent de faux tuyaux… certains le feraient sur ordre de certains membres de la famille… Et pendant ce temps, le narrateur raconte sa propre vérité et son propre point de vue.

Mais il n’échappera pas aux lecteurs attentifs que ce point de vue passe aussi à travers les interprétations et le prisme d’une subjectivité très en souffrance. Ben oui… il souffre, ce narrateur. C’est une évidence.

Cela étant, difficile de se faire une idée très claire de ce qu’endurent les « royals » britanniques, avec la presse. Nous ne recevons pas les tabloïds britanniques en France et nous mesurons assez peu les débordements hallucinants que la liberté de la presse permet, outre-manche. On peut raconter n’importe quoi, sur n’importe qui, sans rien risquer, à condition d’y mettre certaines formes.

Et oui chers amis… En France (je ne sais pas comment ça se passe en Belgique), les lois sur la vie privée et la diffamation, les lois réprimant les discours racistes etc… ne permettent pas de dire n’importe quoi, dans les journaux, alors que visiblement la presse britannique pourrait mentir en toute liberté, sans jamais avoir à en rendre compte, sauf dans des cas particuliers limités, toujours possibles à contourner.

Nous ne savons donc des péripéties de la Firme que ce que la presse francophone s’autorise à reprendre. Cela nous parvient plus soft, très édulcoré, moins racoleur, plus sérieux… Mais ce n’est pas nécessairement plus vrai pour autant !

Un tri a juste été fait par les services juridiques, pour mettre au panier les « infox » des tabloïds qui tomberaient sous le coup de la loi chez nous, et il semblerait que ce soit le cas de la majorité de ce qui se publie de l’autre côté du tunnel ou du channel, ça dépendra par quel moyen vous y allez.

Mais pour apprendre tout cela, il vous faudra accepter de mourir d’ennui pendant 80 % de ce livre, où le gosht-writter de Monsieur Mountbatten-Windsor nous fera part de manière assez répétitive de ses états d’âmes, de ses nombreux voyages (purée le bilan carbone du type ferait frémir la petite Gretha T!!!), de ses souvenirs d’armée ou de collégien…

Ce livre est, bien souvent, creux ou vide, reprenant des anecdotes sans intérêt, déifiant le souvenir de sa mère avec quelques bons sentiments, par-ci par-là… Mais sans réelles révélations, car la plupart des éléments abordés ont déjà été révélés par la presse.

Quant à ses liens avec certaines personnes, ils ne seront pas suffisamment détaillés pour qu’on saisisse quelque chose de leurs relations, comme s’ils étaient de parfaits figurants anonymes.

Même son père, sa grand-mère, son frère et quelques autres ne feront pas l’objet de développements, nous permettant réellement de voir comment il les saisit subjectivement, ce qui nous en révélerait peut être trop… Leurs descriptions sont très factuelles, sans profondeur…  Aux lecteurs de se les imaginer à travers ce qu’ils auront lu dans une presse… qui selon lui n’est que mensongère.

Il est pourtant de notoriété publique que les Windsor forment une famille dysfonctionnelle, pas douée avec les sentiments, etc…

Et d’ailleurs, le narrateur ne manquera pas une occasion de les tacler, mais sans jamais véritablement rien mettre en lumière, quoi que ce soit, des liens qu’ils ont les uns avec les autres et de la façon dont il s’en débrouille. Probablement, valait-il mieux zapper ces questions pour laisser une porte ouverte à un retour possible du narrateur, dans le giron familial, quand sa femme se sera fatiguée de lui.

Anybref, ce n’est pas de la grande littérature et ça a donc l’avantage d’être vite lu…

D’ailleurs c’est certainement le but, pour toucher un lectorat très vaste et rapporter plus d’argent possible… Mais c’est souvent sans intérêt, et la lecture diagonale m’a soulagé les yeux et l’esprit assez souvent.

Et puis… Ce livre m’a dérangé par certains aspects.

Quand on revendique avec autant de force un droit à l’intimité, pourquoi s’appesantir sur des détails sur l’anatomie de son pénis, sur ses inquiétudes concernant l’intégrité de celui-ci suite à un voyage au pôle nord, pour cause d’engelures et de sa décision de le mettre au chaud dans une « chaussette », sur mesure, en polaire, lors de son voyage au pôle sud ? Pourquoi nous raconter en quelques mots la perte de sa virginité ? Pourquoi nous parler de ses ex, aussi ?

Parce que la presse avait raconté autre chose ? Mouais… Pas certaine de cela… Démentir nécessite-t-il toujours de tout dévoiler ? À la presse intrusive, faut-il réagir par l’impudeur totale ? Always complain, always explain… La rupture du narrateur avec sa propre famille est manifestement une rupture éthique et philosophique sur la façon de se positionner.

Autre problème : Henry Mountbatten-Windsor ne nous cachera rien de ses consommations fréquente et précoce de cannabis, de cocaïne, de drogues hallucinogènes, et surtout de ses abus d’alcool. Et à aucun moment il ne tiendra un discours critique à cet égard. Il en parle d’une manière totalement banale comme si c’était parfaitement normal de se défoncer régulièrement à la beuh dès le collège !

La cocaïne ? Ben quoi ? Tout le monde n’en prend-il pas ? Et l’alcool après tout, ce n’est même pas illégal ! Où est le problème d’évoquer une cuite à pratiquement chaque chapitre ? Quant aux drogues hallucinogènes, on vous dira que c’était une thérapie alternative à son malaise psychologique, pour lequel il reconnaît n’avoir jamais vraiment  consulté un psy dans la durée, sauf dans l’année qui a précédé son exil.

Ce discours, sans aucune critique sur ses consommations de drogues ou d’alcool et leurs effets, me semble parfaitement irresponsable de la part d’un père de famille et d’une personne ayant une telle audience médiatique. Ce livre va être lu par des millions de gens… N’a-t-il jamais imaginé qu’un passage un peu critique sur les dangers des drogues aurait été de bon ton ?

La recherche en neurosciences pose que la consommation régulière de cannabis à l’adolescence altère le développement cognitif et diminue le QI durablement… La psychiatrie sait aussi très bien que de nombreux épisodes psychotiques sont déclenchés par cette drogue et qu’elle n’a rien d’anodin, même si certains voudraient qu’elle soit librement commercialisable, au motif qu’on l’utilise pour préparer des médicaments (à titre indicatif; la morphine est utilisée en médecine ou pour des médicaments antalgiques, mais est-ce une raison pour légaliser l’héroïne ?).

Dira-t-il que la cocaïne peut rendre paranoïaque à long terme ou mettre ses consommateurs en dangers, à cause de la surestimation des compétences qu’elle entraîne chez ses consommateurs ? Evidemment non ! Sans faire l’apologie des drogues, il les présente sous un jour inoffensif sans avertissement ni conseil de modération…

Même la dernière psy qu’il aura consultée, la seule dont il nous parle, il ne l’aura vue qu’un an ou deux tout au plus sa thérapie s’achevant avec le Meghxit. Bref… Elle n’aura certainement pas duré suffisamment pour faire le tour de ses tendances toxicomaniaques, de ses tendances alcooliques, de sa dépendance au risque (être militaire n’a pour lui de sens que si on va au front, à bien le lire), et surtout d’un deuil pathologique ancien (le jeune Henry se serait accroché jusqu’à l’âge de 17 ans à l’idée que sa mère se serait fait passer pour morte afin de vivre un exil anonyme!), sans parler d’un trouble de stress post-traumatique, auto-diagnostiqué, dont les symptômes tels qu’ils seront évoqués dans le livre, ne correspondent pas spécifiquement à ça, et ne seraient apparus qu’après sa carrière militaire.

Bref, le jeune homme n’allait franchement pas bien. Il est carrément fracassé et on peut se demander s’il va réellement mieux eu égard au manque de recul de questionnement ou d’autocritique de son discours.

Jamais il ne se remet en question… Il préfère les méthodes alternatives, les délires new-age, les tantras, les voyantes… voire l’homéopathie (granules de sucre sans AUCUNE substance active, les substances supposées être utilisées à des doses plus qu’infinitésimales n’ont aucune efficacité scientifiquement démontrée, et les résultats atteignent péniblement l’effet placebo) pour soigner des troubles anxieux !

La préférence systématique pour les méthodes alternatives signe le plus souvent une méfiance ou un évitement des méthodes scientifiquement éprouvées… Et donc, une résistance profonde au changement.

Et même si je comprends qu’il doit être très pénible de vivre constamment dans le viseur de la presse-caniveau britannique qui atteint des abysses de bassesse, je ne résumerais pas à cette unique raison les traits persécutifs qu’il exprimera à l’égard de la presse, de l’establishment, de sa famille, si j’en crois la théorie complotiste à peine voilée qu’il évoquera au sujet du décès de sa mère dont la version officielle a été arrêtée du fait de la « corruption »…

Sachant que les autorités françaises ont collaboré à cette enquête, l’évocation d’une « corruption », même s’il ne dit pas qui serait corrompu, relèverait de l’incident diplomatique, s’il avait encore quelque accréditation pour s’exprimer au nom de la Couronne !

Il reproche constamment à sa famille de n’avoir jamais partagé son exaspération à l’égard des tabloïds, de leurs intrusions, de leur harcèlement, et de leurs mensonges. Mais oublie-t-il que cette famille en est aussi l’objet et n’a eu d’autre choix que de s’en débrouiller, eu égard aux coudées franches que la loi leur laisse en Grande-Bretagne ?

Dans la prière des Narcotiques Anonymes, que l’on dit en début ou en fin de réunions, n’y a-t-il pas une petite phrase où l’on dit qu’il faut « accepter ce qu’on ne peut changer » et s’y adapter ? Cela fait partie du programme de réhabilitation. Monsieur Henry devrait méditer sur cette petite phrase si un jour il avait la bonne idée de participer à leurs réunions.

Sa famille n’a d’autre choix que de respecter la loi. Aucun manquement, aucune critique contre la loi sur la liberté de la presse ne serait tolérée de la part de la famille royale britannique ! Et par son comportement et ses exaspérations contre la presse, il met objectivement le statut de sa famille en danger, en laissant supposer que cette famille pourrait questionner la liberté de la presse et la liberté d’expression, qui sont des piliers fondamentaux de ce pays.

Critiquer ouvertement la liberté d’expression de la presse, même pour en condamner les abus, mettrait l’institution monarchique en position d’être suspectée de tyrannie ou de velléités dictatoriales !

Nous pouvons tous déplorer que la liberté de la presse britannique ne puisse se voir opposer aucune loi sur le respect de la vie privée… ou qu’on puisse publier des mensonges, sans avoir à en rendre compte…

Mais c’est ainsi qu’est la loi britannique et la famille royale, pour préserver son statut, doit s’y faire et s’y adapter. Et s’y adapter suppose de garder un contrôle rigoureux sur sa présentation, sur ses moindre faits et gestes et sur tout ce qu’on dit quand on sort dans un lieux public… C’est injuste, mais c’est ainsi.

Alors, le voir monter dans les tours parce que la presse a parlé de ses consommations de cannabis, de cocaïne ou d’alcool devant des tiers, en groupe ou dans des lieux publics… et que le seul problème avec ses consommations de drogues a été que la presse en parle.

Excusez-moi… Mais là, je ne peux pas le plaindre. Si tu ne veux pas te voir reprocher de faire des conneries, et bien tu commences par ne pas en faire, au lieux de faire comme la plupart des sales gosses dont la seule réaction est de dire : « Qui a osé me dénoncer ! ».

Franchement un strip-billard à Las Vegas, alors qu’on ramène de parfaits inconnus dans la suite où on se soule ? Est-ce bien raisonnable quand on est supposé avoir l’habitude de devoir toujours faire attention à qui prend des photos ? Ou joue-t-on un peu avec le feu pour s’en plaindre après ?

Bonhomme, si tu ne veux pas voir tes fesses dans la presse, ne les découvre que dans ta salle de bain ou dans ton lit ! Ou alors montre les et… assume !

Personnellement, si le narrateur est accro à la beuh et ruine son QI avec, c’est son problème tant qu’il ne fait pas de prosélytisme ! Mais dans ce cas là, qu’il assume comme le ferait Doc Gynéco ! Mais qu’il ne se plaigne pas après, si ça fuite dans la presse, parce qu’il le fait sans se soucier d’être vu !

Est-ce que je fais des sextapes moi ? Non. Pourquoi ? Ben parce que je sais que même si ça ressemblerait plus à un reportage animalier sur la reproduction des éléphants de mer, un vidéogramme peut être téléchargé, piraté, diffusé, et regardé par la planète entière.

Alors ? Quand tu sais que les photos de tes moindres conneries seront revendues quoi qu’il arrive et bien… Tu t’abstiens ! Sinon… tu assumes et tu ne te plains pas. On pourra me trouver coincée… Mais je parle juste de sens des responsabilités. Si tu aimes montrer ton cul aux gens, il faut te faire à l’idée à l’ère d’internet que même des gens que tu n’as pas choisis, finiront par le voir aujourd’hui.

Par ailleurs, quand il parle de ses stratagèmes pour faire des courses dans des supérettes ou pour s’acheter des vêtements… Heu… Excusez-moi… Mais à l’ère de la livraison à domicile ou des services VIP dans les grands magasins où on vous reçoit dans un salon et on vous apporte un choix du type de produits recherchés… Ne cherche-t-il pas les problèmes ?

Tu vois Deneuve ou Adjani faire leur marché ? Tu crois que Brad Pitt se promène au rayon caleçons d’un centre commercial ? Comment faisait son frère ? Ses oncles ? Ses cousines ? Dans une famille qui a autant de thunes, et des services de sécurité, on ne me fera pas croire qu’il n’y aurait eu personne pour faire ses courses ! Comme si c’était si drôle de faire ses courses !

Pitié ! Je me dispenserais bien de devoir les faire moi ! J’ai pus la force de pousser mon caddie bondé dans des allées noires de monde le samedi ! C’est pas juste parce que j’ai peur d’être prise en photo ! Et si j’osais me lamenter là dessus au bureau mes collègues me regarderaient comme une conne en me disant « Ben c’est la vie, Ida ! Fais-toi livrer si tu ne veux plus pousser ton caddie! »…

Le mec, il a un secrétaire particulier des gardes du corps et même le cuisinier de papa qui lui apporte des plats sous vide et toussa toussa… mais il va nous faire croire qu’il doit faire ses courses comme n’importe qui ! Pauvre garçon… il ne réalise pas ce que vivent les vrais gens dont il voudrait se faire plaindre ! Pitié !

Son obsession à se poser comme victime de la presse, à l’instar de sa mère qui pourtant savait aussi très bien l’utiliser (et ça il tend à l’oublier), là où le reste de sa famille a dû apprendre à faire le dos rond, n’étant en réalité pas plus protégé que lui (on se souviendra des conversations entre Charles et Camilla, rendues publiques où il disait vouloir être son tampax… Une humiliation assez sympa… On ne parlera pas des unes, sur la fois où son père a commandé un sherry au pub alors qu’il était collégien, ou de toutes les petites amies et liaisons qu’on lui a prêtées avant son mariage !), me semblera parfois peu entendable même si je conçois que de voir les gens qui entrent ou sortent de chez vous être harcelés par les paparazzis ou les parents ou proches de vos petites amis harcelés également, est prodigieusement scandaleux.

De même le sujet de sa relation avec son frère me semblera problématique. La dimension projective (le fait d’attribuer à l’autre des sentiments qu’on ressent à son égard) des sentiments de rivalités, qu’il attribue à son frère aîné à son égard, me semblera évidente, notamment quand ils se trouvent régulièrement associés à une sorte de listage de tous les privilèges dont il jouit et dont le narrateur prétend ne pas se préoccuper.

S’il ne s’en préoccupe pas, alors, pourquoi en fait-il si souvent la liste ? Mon Dieu ! Le futur roi jaloux de son frère parce qu’on l’autorise à porter l’uniforme de son choix et la barbe à son mariage ! Qui y croit ? Dégringolé au cinq ou sixième rang dans l’ordre de succession, il était presque à la limite de ce que la Reine n’ait plus son mot à dire sur son mariage… Pauvre vieille… Elle n’avait juste pas envie de se raidir sur des questions de protocole pour un petit fils qui n’avait aucune chance de régner…

Et son frère s’est fait plus royaliste que la reine en ne comprenant pas l’abandon d’un point de protocole concernant son frère… Whaou… Le scandale du siècle !!! La preuve que son aîné est un jaloux pathologique !

Quand on l’entend raconter devant des caméras que son aîné et sa femme lui en voudraient à lui et à son actrice, d’être plus populaires qu’eux… et qu’ils sont contre eux, à cause de ça… on ne pourra trouver ça que pathétique !

Comme si le problème était là ! Il y a juste un aîné qui va devoir récupérer le job de diriger la firme et qui, comme son propre père, ne peux féliciter ou soutenir un trublion qui torpille le système !

Et puis mince… J’ai des enfants et des frères et sœurs… Et quand on a pris un peu de maturité et qu’on va bien dans sa tête, c’est suffisant pour savoir, qu’entre frères et sœurs, on imagine toujours que l’autre est plus avantagé que soi, vis à vis des parents !!! C’est normal d’imaginer ça quand on est enfant… Mais rester là-dessus une fois adulte c’est un peu plus ennuyeux. Et quoi que vous fassiez, en tant que parent, pour empêcher ça entre vos enfants, ça revient tout le temps sur la table.

Quand les parents essaient d’être justes et ne vont pas dans le sens d’un de leurs enfants, celui-ci a toujours l’impression qu’on préfère les autres à lui ! C’est tout le temps comme ça dans les fratries… L’aîné attend plus longtemps son premier téléphone et trouve injuste que le petit frère ait le sien plus jeune etc… C’est la vie ! Mais quand on est adulte, on est supposé passer à autre chose, non ? Faudrait grandir un peu peut-être ? Mais s’il n’y parvient pas à son âge, peut être est-ce le signe qu’il a encore besoin d’une aide ?

Alors oui c’est vrai… Les parents seront davantage satisfaits quand un de leurs enfants travaille bien à l’école, ou se montre bien élevé, s’approprie les valeurs de la famille… et déçus si l’un est en échec, part en vrille, se drogue, picolle etc. Alors oui… Chez les Mountbatten-Windsor-Spencer, c’est l’aîné qui est le mieux rentré dans le moule… Ben oui c’est comme ça… Et ça tombe bien en plus parce que c’est sur lui qu’on compte pour reprendre la firme… So what ? Il faut lui reprocher ? Et lui reprocher de faire son job en approuvant pas la démission de son frère ? Mais croyez-vous que les Windsor ont bien vécu le départ d’Edward VIII pour épouser sa maîtresse nazi en son temps ?

Est-ce leur faute, à son père et à son frère, si le cadet n’a pas bien réussi à l’école ? Sont-ce eux qui lui ont allumé son premier joint, sachant que la consommation de cannabis pendant la puberté fait perdre des points de QI ? Non, mais à entendre le narrateur, ils auraient « autorisé » l’establishment à faire de lui une sorte de bouc émissaire, supposé servir de contre-feu afin de ne pas trop regarder leurs affaires ! Ben voyons ! J’imagine bien son père, le fournir en coke, pour être certain qu’il se fasse photographier en train de sniffer, tant qu’on y est !

Faut-il fusiller tous les Windsor qui ont appris et réussi à se débrouiller des tabloïds en commençant par prendre de la distance avec leurs mensonges et par ne plus y faire attention ? Les mouches à merde sont toujours gênantes, mais nous avons toujours mieux à faire que de les écraser ou de sauter dans la merde à pieds joints pour s’acharner sur elles ! Et bien c’est malheureusement ce que fait le narrateur de ce livre.

Le problème, c’est que seules les personnes avec de bonnes assises de personnalité, bien construites, ayant une bonne estime d’elles-mêmes, sont capables de se passer de se voir renvoyer constamment une bonne image d’elles mêmes, par tous les miroirs qu’ils croisent. La presse est un de ces miroirs qui vous renvoient une image de vous-même, déformée, fausse… sans doute…

Et pour supporter que des crétins disent n’importe quoi sur vous, en permanence, et bien il faut être suffisamment certain de ce qu’on est, de sa valeur, de ce qu’on veut dans la vie etc. Et l’incapacité d’Henry Mountbatten-Windsor à faire face à ce que le reste de sa famille doit supporter, révèle surtout ce qu’il en est des profondes blessures qui l’ont empêché d’avoir une image de lui-même suffisamment solide.

D’ailleurs, ce livre ne démontre-t-il pas à quel point il est en définitive fragile et en recherche constante de lui-même, arpentant littéralement la Terre du pôle nord au pôle sud dans l’espoir de se trouver enfin ?

Ne démontre-t-il pas non plus que les traumatismes psychologiques de l’enfance devraient être pris en charge sur le plan psychologique sur le champ, et que sa famille a clairement merdé en ne lui offrant pas ce secours au plus tôt ?

Espérons pour lui qu’il se trouvera un jour… Dans pas trop longtemps… ça nous évitera un autre livre aussi creux.

 

54 réflexions au sujet de « Le Suppléant : Henry Mountbatten-Windsor* *ou plutôt de son gosht-writter appointé [par Dame Ida, Pigiste Pipôle Stagiaire Adjointe à la Rédaction] »

      • Sérieux ? On va avoir plein de vues et de like ? 😂 Comme avec mon billet sur l’interdiction d’importation de lapsang souchong resté en tête pendant un an parce que google te renvoyait tous les gens qui essayaient de comprendre pourquoi on ne trouvait plus (et ne trouvera plus) un vrai lapsang souchong naturellement fumé (et pas aromatisé avec des produits chimiques) à cause de lois européennes !!! 😁 Wahou! La gloire! Enfin… sauf si Riri nous envoie ses avocats… cela dit je ne fais que répéter ses propos et y réagir de manière critique et je crois que c’est autorisé, non ? 😳

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        • Oui, il y a parfois des articles qui font exploser les vues et je ne sais jamais pourquoi ! Le lapsang a rapporté des vues, la maison assassinée aussi ! Les voeux de fin d’année font le plein aussi !

          La critique est autorisée, à ce qu’il me semble, de plus, nous ne racontons pas de mensonges, nous, comme le font des tabloïds anglais !

          En Belgique, la censure préalable est interdite de par la constitution (mais elle a déjà eu lieu, je le sais). Je ne pense pas que les journaux peuvent raconter des couilles et ne pas être poursuivis, si les couilles racontées sont offensantes, ou portent préjudice à des personnes.

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    • Comment ! Tu as réussi à échapper à toutes les émissions de Stéphane Bern et les zôtres auxquelles on a eu droit sur les Windsor depuis le décès de la Reine Elizabeth II !!! 😆 Heureusement que je passais par là ! 😆

      Oui c’est assez creux. Il n’y a pas tant de révélations qu’on le dit… La presse a largement survendu celles qu’on est supposé y trouver. L’essentiel de la « matière » c’est la souffrance de l’auteur supposé (qui a fait mettre en forme et écrire ses souvenirs et points de vue), et franchement ça devient vite lassant parce que… Quand les gens parlent de leurs souffrances pour se questionner, apprendre sur eux-mêmes, essayer de les surmonter etc… comme ce qui peut se passer en thérapie… là ça a un intérêt. En revanche… le discours doloriste complaisant genre « regardez comment je suis une victime, et comment tous les autres c’est rien que des méchants qui m’en veulent parce que je suis formidable », là… ça n’a franchement AUCUN intérêt. 😦

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    • Merci ! Oui, oui… il souffre c’est évident… Ce déballage est l’oeuvre d’un esprit tourmenté qui peine à comprendre le prix parfois certainement très lourd de certains privilèges, et que de vomir sur ces privilèges n’est pas nécessairement la meilleure stratégie pour attirer la compassion.

      Sérieusement… Si quelqu’un voulait bien faire mes courses pour moi… et si mon seul souci était d’avoir des ciseaux bien aiguisés dans mon sac à main pour couper des rubans… sans avoir de loyer à payer, ni aucun problème pour assurer les fins de mois, je prends ! 😉

      Pauvre Harry ! S’il savait à quels expédients en sont réduits la grande majorité des jeunes accros aux drogues ou à l’alcool, il comprendrait que le fait la presse en parle n’est pas forcément pire que de sombrer dans la délinquance ou la prostitution, en étant victimes de diverses autres formes de violences, règlements de compte ou de maladies ! C’est ça aussi qui m’a rendu la façon dont il évoque ses consommations, sans jamais reconnaître qu’il est addict, assez difficile à lire… 😦

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        • Absolument ! Ce livre n’est pas pour lui une démarche introspective de questionnement sur sa propre part de responsabilité quant à la façon dont il traverse les épreuves de sa vie… Juste une occasion de lamentation en orbite géostationnaire autour de son nombril reposant sur une inextinguible attente de reconnaissance découlant de ses blessures. Malheureusement il n’a pas compris que ce n’était pas la meilleure manière de les panser ! 😦

          Je suis peut être un peu dure… Mais lui non plus n’a aucun problème à l’être avec les autres… OK… Il souffre… Mais croit-il que son frère n’a pas souffert des mes drames ? Est-ce que sa future couronne les compensent ? Certainement pas !!! Et croit-il aussi que son père a eu une vie rigolote même s’il a été en dessous de tout avec leur mère (sachant que ses propres parents ne lui laissaient pas non plus une grande marge de manœuvre ???)… Bref à ce stade il a plus besoin d’un coup de pied aux fesses pour lui rappeler qu’il n’a pas le monopole de la souffrance… que d’être dorloté et entretenu dans l’illusion qu’il a 100% raison et que sa famille est à 100% pourrie.

          En réalité… toutes les familles sont plus ou moins dysfonctionnelles à leur manière, toutes les générations traînent leurs boulets, et croyez moi… la sienne n’est pas la pire de toutes celles que j’ai rencontrées en 30 ans de carrière (purée ! 30 ans! ça ne me rajeunit pas ça…). De fait… ça rend ses complaintes complaisantes quelque peu irritantes. 😉

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