Cupidité – Benny Griessel 08 : Deon Meyer

Titre : Cupidité – Benny Griessel 08

Auteur : Deon Meyer
Édition : Gallimard La noire (06/10/2022)
Édition Originale : Donkerdrif (2020)
Traduction : Georges Lory

Résumé :
Benny Griessel et Vaughn Cupido, ravalés au rang d’enquêteurs de base pour avoir enfreint les ordres de leur hiérarchie, soupçonnent leur punition d’être liée au meurtre en plein jour d’un de leurs collègues et aux lettres anonymes qu’ils ont reçues récemment.

Mais ils n’ont pas le loisir d’approfondir la question, car on les charge d’élucider la disparition de Callie, brillant étudiant en informatique.

Dans le même temps, Jasper Boonstra, milliardaire et escroc notoire, confie à une agente immobilière accablée de dettes la vente de son prestigieux domaine viticole.

Conscient que la commission de trois millions de rands réglerait tous les problèmes de la jeune femme, l’homme d’affaires exerce sur elle un chantage qui la met au pied du mur.

A priori, il n’y a aucun lien entre les deux affaires, sauf le lieu, Stellenbosch, au cœur des vignobles du Cap. Mais lorsqu’elles convergent, la cupidité se révèle être leur moteur commun.

Critique :
Benny Griessel et Vaughn Cupido sont de retour et ils sont punis ! Les deux policiers, qui appartiennent aux Hawks, sont rétrogradés et envoyés dans un autre bled.

Pour Vaughn Cupido, c’est la honte de ne plus faire partie de l’élite. Heureusement, ils sont mutés à Stellenbosch, ça aurait pu être pire…

Un étudiant en informatique a disparu, et nos deux policiers sont chargés d’enquêter sur ce petit génie en informatique, ce programmateur brillant, mais solitaire.

D’un autre côté, nous faisons connaissance avec Sandra Steenberg, une agente immobilière qui court après l’argent depuis que toute la région a vécu une terrible récession lorsque l’économie s’est cassée la gueule.

Le rapport entre les deux affaires semble ne pas exister, tant elles sont diamétralement opposées et qu’il est presque impossible de les relier entre elles. Pourtant, autant la disparition que la vente d’un domaine viticole en secret seront importantes et auront des ramifications là où ne s’y attend pas.

Si je n’ai pas envie d’aller vivre en Afrique du Sud, j’adore y aller avec l’agence de voyage Deon Meyer, car j’ai la certitude qu’il ne me proposera pas un voyage digne d’une carte postale ou d’un joyeux Guide du Routard.

L’auteur nous fait entrer dans la corruption, dans la politique sale, dans les gans, dans les townships et si vous entrez dans une belle barraque, chez un plein de fric, croyez-moi que ce ne sera pas un gentil monsieur philanthrope. Mesdames, surveillez vos arrières.

Ses personnages sont réalistes et terriblement humains, que ce soient nos deux enquêteurs et leurs préoccupations (Benny a celle de ne plus boire, Vaughn de perdre du poids) ou les personnages secondaires, tous guidés par l’appât du gain, la cupidité, même si celle de Sandra, l’agente immobilière, est surtout pour payer ses dettes et faire vivre sa famille.

Il y a tant de choses qui nous divisent dans ce pays. Mais la cupidité nous unit, dira un personnage à un moment donné et il aura bien raison.

Les chapitres sont assez courts et bien que le roman fasse 570 pages et que le rythme ne soit pas celui d’un polar survolté, pas d’ennui à redouter à l’horizon. Les pages se tournent toutes seules et on avance d’un bon pas. Les deux enquêtes parallèles sont intrigantes et j’ai été surprise, agréablement surprise, je dois dire.

Un polar noir où la plume de l’auteur n’hésite pas à égratigner le pouvoir en place, ce gouvernement corrompu jusqu’à l’os, ce pays où les gens peuvent avoir peur de la police, qui ne sont pas à l’abri de la corruption et de l’avidité. Oups, de la cupidité !

Un voyage en Afrique du Sud, loin des paysages des cartes postales… Un roman qui se dévore assez vite et qui est très instructif sur la culture de ce pays lointain, où l’apartheid fut loi durant de trop nombreuses années.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°162].

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