A propos belette2911

Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

Verdun – Tome 01 – Avant l’orage : Jean-Yves Le Naour et Iñaki Holgado

Titre : Verdun – Tome 01 – Avant l’orage

Scénariste : Jean-Yves Le Naour
Dessinateur : Iñaki Holgado

Édition : Bamboo Grand angle (2016)

Résumé :
Décembre 1915 : les Allemands semblent préparer une attaque d’envergure sur l’un des points stratégiques de la ligne de défense française. Si Verdun tombe, la guerre pourrait définitivement basculer en faveur de l’Allemagne.

Malgré les nombreuses mises en garde, le général Joffre, commandant en chef des forces françaises, se refuse à renforcer la zone, persuadé que la vraie bataille se jouera en Champagne.

Quand en janvier 1916 l’attaque ne fait plus le moindre doute, il semble bien tard pour réagir. Seul un miracle pourrait sauver Verdun.

Critique :
Verdun, 1916. La grande boucherie n’a pas encore commencé, mais elle se prépare, dans les rangs allemands et le grand général Joffre ne veut pas écouter les alarmistes qui lui certifient que l’offensive va se faire à Verdun.

Le grand général, bien au chaud et à l’abri dans une belle maison, se bâfrant, se croit le plus intelligent et lorsqu’il se rend compte que les autres ont raison, il est trop tard.

Joffre est rhabillé pour l’hiver, dans cette bédé. Fini d’aduler les généraux s’ils ne le méritent pas. Rendons à César ce qui est à César.

Dire au général qui se trouve à Verdun, que les renforts arriveront d’ici trois ou quatre jour, quand les obus comme une pluie drue, c’est culotté de la part du généralissime. Si Joffre avait été dans les tranchées, il aurait compris l’imbécilité d’une telle déclaration.

Avec des dessins réalistes, bien esquissés et différents arcs narratifs, le scénariste nous fait vivre Verdun au cœur de la bataille.

21 février 1916, Bois des Caures, 07:15, le bombardement commence tout proche de Verdun.

Si vous ne vous prendrez pas le million d’obus sur la tronche, comme les soldats français de l’époque, croyez-moi, en peu d’images, le dessinateur arrivera très bien à vous montrer l’enfer que ce fut. Personne n’a envie de se trouver sous ce déluge de bombes. Ni après, sous les balles ennemies.

De l’autre côté, chez les allemands, on a envoyé un million d’obus, on pense arriver les mains dans les poches, dans les tranchées française, sans tirer un coup de feu… Il y en a qui vont être surpris : les soldats français sont encore vivants et ils ripostent !

Dans cette bédé, nous sommes au cœur de la Première Guerre Mondiale, dans les tranchées, mais surtout dans les salons feutrés, là où se prennent les décisions (se prennent mal ?), là où des généraux qui ne sont pas sur le champ de bataille, décident ou pas, d’envoyer des renforts, ce ne sont pas eux qui mourront, de toute façon.

Là où des gens du gouvernement ont peur d’une catastrophe parlementaire, si Verdun est prise par les allemands. Les députés font sans aucun plus peur que l’ennemi Teuton… Une guerre d’égo, en quelque sorte. Facile quand on ne risque pas sa peau dans une tranchée.

Une bédé qui touche en plein coeur, qui vous souffle, qui vous glace les sangs. Et Pétain, appelé en renfort, pour sauver le bazar, et qui, malade, doit garder le lit pendant que son aide de camp fait tout le boulot. Mais qui a eu les lauriers, au fait ?

Une bédé à découvrir, pour en savoir plus sur Verdun.

Ils étaient 1200 sacrifiés au bois des Caures sous les ordres de Driant.
Ils étaient 1200. Ils se sont battus sans manger ni boire, avec juste un peu de neige à sucer pour étancher leur soif.
Ils étaient 1200.
Ils ont tenu face à 10.000 Allemands et sont morts les uns après les autres.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°50].

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‭Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – 05 – Leffe-toi et marche ! : Nadine Monfils ‬[LC avec Bianca]

Titre : Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – 05 – Leffe-toi et marche !

Auteur : Nadine Monfils
Édition : Robert Laffont – La bête noire (16/03/2023)

Résumé :
En ouvrant le journal, Georgette découvre la disparition de son amie Justine, passionnée d’histoire, et qui effectuait des recherches à l’abbaye de Leffe. Il ne lui en faut pas plus pour entraîner Magritte dans l’aventure. Et ce n’était pas gagné : René est anticlérical, mais bon, il aime boire une bonne Leffe…

Une fois là-bas, nos deux détectives accompagnés de leur chienne Loulou rencontrent le savoureux chanoine Jean Baptiste, amoureux de Jésus, de la bière et des chansons paillardes. Il a son QG au Confessionnal, un bistrot haut en couleurs, en face de l’abbaye.

Ce dernier leur apprend que Justine aurait découvert un parchemin dévoilant la formule secrète de la bière donnant la vie éternelle, rien que ça. Sauf que sous le chapeau boule se cachent quelques meurtres bien arrosés et des mystères en trompe l’œil.

Critique :
René Magritte, anticlérical assumé, acharné, qui se retrouve à l’abbaye de Leffe, parmi les chanoines, c’est une situation qui a tout pour être explosive.

Heureusement, c’est à l’abbaye de Leffe, non loin de Dinant, qu’il va enquêter. Leffe, c’est la bière ! Chouette, se dit-il. Hélas, on ne la brasse plus à Leffe…

Qu’à cela ne tienne, Magritte pourra faire profiter tout le monde de ses réflexions à voix haute, de ses piques, de son cynisme et de son politiquement incorrect. Pour notre plus grand plaisir !

Ce cinquième tome est plus rythmé que les précédents, plus trépidant et même si ce n’est pas de course poursuite ou de l’enquête effrénée, les temps morts sont peu nombreux. C’est palpitant et on aura quelques cadavres pour nous occuper, dont certains seront bien découpés…

L’humour est omniprésent, dans les dialogues, dans les portraits un peu barré de certains personnages, comme avec les chanoines (certains étant gratinés), la vieille à la chaussette, Miss Piggy et le commissaire Maricq, qui lui n’est pas le couteau le plus affuté du tiroir.

Comme de bien entendu, Carmen, la femme de ménage des Magritte, reine de la loque à reloqueter (une faignasse), viendra foutre le chien dans les poules, astiquera un chicon (je vous laisse imaginer l’acte) et chargera la mule René, puisqu’elle le déteste (et c’est réciproque). On la déteste, mais sans elle, ce ne serait pas le même…

En fait, l’enquête n’est jamais que le prétexte pour nous en apprendre un peu plus sur le personnage étrange qu’était Magritte, un sale gamin, amateur de farces, qui a eu une vie assez étrange. Moi qui n’ai jamais été fan de ses peintures, je suis sous le charme du personnage, même quand il fait preuve de mauvaise foi.

Sans avoir un dénouement à la Agatha Christie qui vous laisse la bouche ouverte, la découverte de l’identité du coupable m’a surprise, car j’étais loin d’avoir trouvé son identité, même si j’ai suspecté tout le monde (ainsi, je gagne toujours, mais bonjour les bavures), en ce compris ceux qui ont défunté plus tard.

René Magritte a été plus intelligent que moi, il a trouvé… Quant à son chien, Loulou, elle est meilleure que tous les chiens policiers réunis.

Anybref, voilà une belle lecture détente, une lecture qui apporte une touche de bonheur, un rayon de soleil, un petit plaisir polardesque, le tout en buvant des Leffe et en blasphémant un peu. Ma foi (oups), que demander de plus ?

Encore un autre roman des folles enquêtes de Magritte et Georgette, un de cet acabit, avec autant d’humour et de rythme. Il reste encore quelques abbayes et monastères à faire, non ?

Nous possédons six marques de bières trappistes en Belgique : Achel, Chimay, Orval, Rochefort, Westmalle et Westvleteren. Quant aux bières d’abbaye, les plus connues sont la Leffe (c’est fait), la Grimbergen, la Maredsous, l’Abbaye d’Aulne, la Val-Dieu, l’Affligem et la Floreffe. On a encore de quoi s’amuser chez les fabricants de bière, même si la plupart ne sont plus fabriquées dans les abbayes…

Une LC réussie et enjouée avec ma copinaute Bianca, à qui je souhaite de déguster une bonne Leffe ! La fois dernière, avec Magritte, on mangeait des boulets à la liégeoise, maintenant, on peut boire jusqu’à plus soif !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XXX].

Triple Crossing : Sebastian Rotella

Titre : Triple Crossing

Auteur : Sebastian Rotella
Édition : 10/18 (2013)
Édition Originale : Triple Crossing (2012)
Traduction : Anne Guitton

Résumé :
Chaque nuit, sur la Ligne entre le Mexique et les États-Unis, une foule de migrants tentent leur chance. Et chaque nuit, les agents de la patrouille frontalière américaine sont là pour les refouler.

Certains, sans scrupule, profitent de la faiblesse des clandestins et donnent libre cours à leurs penchants sadiques.

D’autres, comme Valentin Pescatore, essaient de s’en tenir aux règles. Cela ne l’empêche pas de commettre une entorse qui pourrait lui valoir une sanction sévère, à moins de collaborer…

Mais avec qui, au juste ? C’est bien les Américains qui lui demandent d’infiltrer une famille de narcos de Tijuana, mais qui peut garantir que son inexpérience ne va pas l’entraîner du côté de la corruption, de la drogue et de l’argent facile ? En tout cas, c’est ce que redoute Leo Méndez, flic mexicain aux allures de justicier…

Sebastian Rotella nous conduit vers de troubles frontières dans un thriller saisissant sur la mondialisation du crime.

Critique :
Bienvenue sur la Ligne, celle qui sépare le Mexique des États-Unis. Tout y est beau, calme et les clandestins qui tentent le passage sont accueillis par les agents de la patrouille frontalière américaine…

Bon, retour dans la réalité : non, ce n’est pas un endroit où il fait bon vivre et gare à ceux ou celles qui se font choper par les agents de la patrouille frontalière américaine !

Le seul qui soit humain, c’est Valentin Pescatore, jusqu’à ce qu’il franchisse la ligne et ne se retrouve du côté obscur de la Force.

Enfin, pas de son plein gré… Valentin va devoir coopérer avec Isabel Puente, une responsable du FBI qui va lui demander d’infiltrer la mafia mexicaine dirigée par les Ruiz Caballero… Ce sera facile, il est déjà infiltré !

Dans ce roman, l’auteur nous parlera des clandestins, qui, toutes les nuits, tentent la traversée de la frontière, des agents de la frontière qui les brutalisent, de la corruption au Mexique, aux États-Unis, des trafiquants, de la drogue…

Le tout est assez copieux, surtout qu’il y a de nombreux personnages et que le récit est émaillé de mots ou de phrases en espagnol, sans traduction. Alors oui, les insultes, on les comprend assez bien, mais il y a des phrases que je n’ai pas comprises.

Autre inconvénient, si les deux tiers du récit sont intéressants, le dernier tiers est plus ennuyeux, malgré quelques rebondissements supplémentaires, une fois nos narcos arrivés à la Triple Frontière (Paraguay, Brésil et Argentine).

Si les implications de personnes hautes placées dans la corruption fait froid dans le dos, si leur implication dans les mafias locales, police mexicaine comprise, donne des sueurs froides, le bât blesse avec Junior Ruiz Caballero, le chef de cette mafia, qui est un branquignole au nez poudré non stop (il ne sniffe pas du bicarbonate) et sans épaisseur. Il ne sait pas cheffer… On est loin d’Adan Barrera, le narco charismatique de « Cartel » (Don Winslow).

De plus, le final est un peu mou du genou… Si j’avais lu Triple Crossing avant la trilogie de Don Winslow, sans doute aurais-je été subjuguée, hélas, je l’ai lu après… La comparaison ne devrait pas avoir lieu, mais c’est difficile de ne pas faire le parallèle, vu les sujets traités : narcos, corruption, drogues, trafics,…

Malgré tout, Triple Crossing sera parfait pour celles et ceux qui voudraient entrer dans le monde des narcos, sans pour autant bouffer une trilogie ultra violente.

Triple Crossing est un roman assez doux (tout est relatif, bien entendu), sorte de documentaire romancé qui ne voudrait pas être trop violent. À lire pour en savoir plus sur la corruption « mafia, police, politiques ».

PS : par contre, le résumé de roman, chez 10/18, est un peu… bancal !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°203] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°49].

La part de l’ombre – T02 – Rendre justice‭ : ‬Patrice Perna et Francisco Ruizgé

Titres : La part de l’ombre – T02 – Rendre justice

Scénariste : Patrice Perna
Dessinateur : Francisco Ruizgé 🇪🇸

Édition : Glénat (06/01/2021)

Résumé :
Doit-on être puni pour avoir tenté de tuer Hitler ?

Avril 1955. Le tribunal de première instance de Berlin a confirmé en appel la condamnation de Maurice Bavaud, exécuté quatorze ans plus tôt pour sa tentative d’assassinat d’Adolf Hitler.

Bien décidé à ne pas en rester là, l’ancien agent de la Kriminalpolizeï Guntram Muller fait de l’annulation de ce verdict une affaire personnelle. Mieux, il veut voir Bavaud honoré en héros national.

Pris en étau entre des services secrets américains intrusifs et des autorités soviétiques méfiantes, il se voit confier la responsabilité d’interviewer rien de moins que Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du parti communiste qui s’apprête à renier officiellement la politique de Staline dans les semaines à venir.

Dans le final haletant de La Part de l’Ombre, Patrice Perna s’interroge sur l’importance du travail bibliographique et du devoir de mémoire.

Le flegmatique Guntram, en explorant le passé, est sur le point de mettre au jour les enjeux réels de cette affaire. Quand une injustice passé finit-elle d’avoir des répercussions sur le présent ?

Critique :
Nous retrouvons Muller, poursuivant son enquête sur Bavaud, notamment auprès de l’ambassade Suisse en Allemagne (de l’Est).

La Suisse, par le biais de son ambassadeur, se retranche derrière la décision de la justice et les codes de la loi, ajoutant que durant la Seconde Guerre Mondiale, ils étaient neutres et que c’est donc pour cela qu’ils n’ont jamais proposer, aux nazis, d’échanger des espions nazis contre Bavaud, ressortissant suisse.

Oui, mais… On peut aussi être neutre et avoir des relations cordiales avec les différents belligérants, tirer son épingle du jeu. Les relations bienveillantes, même avec les allemands, ça peut aider, durant une guerre. Mais il ne faudrait pas que l’on ressorte ce passé peu glorieux de sous les tapis…

Et maintenant, 15 ans après, les suisses ne font rien pour réhabiliter Bavaud ? Refusant même de faire appel de la décision de justice qui condamne, à nouveau, Bavaud, à l’emprisonnement (alors qu’il a été guillotiné en 1941!).

Dès les premières pages, la Suisse est rhabillée pour 36 hivers, Muller ne se privant pas pour mettre le nez de l’ambassadeur dans leur merde, notamment avec l’or des Juifs, volé par les nazis et dormant gentiment dans les banques suisse. Oh, il est shocking, monsieur l’ambassadeur, quand Guntram Muller lui balance tout à la figure.

Dans ce second tome, le côté espionnage prend le dessus (services secrets américains, Stasi, politburo), on en apprend plus sur les différents personnages, on a quelques surprises (que j’avais deviné, la ficelle était un peu grosse) et ça complote un peu partout.

Plus d’action dans ce second tome, là où le premier prenait son temps. On bouge plus, l’histoire est assez dense, complexe et se consacre plus à Guntram Muller et sa part d’ombre (on le verra en découvrant son passé et son implication) qu’a Bavaud, même si tout est lié.

Guntram Muller est un personnage complexe, tout en nuances, pas facile à cerner. D’ailleurs, les autres personnages sont, eux aussi, complexes, réalistes et terriblement humains.

Le final est explosif… et à la hauteur !

Une bédé qui mélange habillement l’espionnage, la guerre froide, les dialogues percutants, la politique, la justice, l’Histoire, les faits réels et fictionnels, le tout dans des ambiances pesantes de l’après guerre et d’un Berlin coupé en deux.

Les dessins sont bien faits, ce qui ne gâche rien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°202] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°45].

Kukulkan – Le secret du cénote oublié : Grégory Cattaneo

Titre : Kukulkan – Le secret du cénote oublié 🇲🇽

Auteur : Grégory Cattaneo
Édition : Ex Aequo Rouge (30/01/2022)

Résumé :
XIe siècle. Atlantique Nord. En découvrant un poste avancé vidé de tous ses occupants, les Vikings décident d’abandonner leur colonie du Vínland. Des trois navires survivants, celui conduit par Björn et Ari refuse de retourner au Groenland et prend une tout autre route qui le fait dériver vers le sud…

De nos jours. La journaliste Calypso est envoyée au Mexique (🇲🇽) pour enquêter sur la Santa Muerte, un culte macabre dont plusieurs cartels se réclament. Elle rencontre par hasard un professeur spécialiste des Vikings qui disparaît mystérieusement…

Au cours d’une plongée en caverne, Ludo, guide et plongeur, découvre un cadavre décapité dans un cénote… Pour l’inspecteur Gómez de la police fédérale, cela ne fait aucun doute : le meurtre est signé par les cartels dont les règlements de comptes entachent la vie idyllique de la Riviera Maya.

Ces personnages, que rien ne destinait à se rencontrer, vont à leur façon s’engager dans une enquête qui les conduira dans la jungle du Yucatán, sur la piste de la légende de Kukulkan, dont le secret millénaire changera l’histoire du Mexique.

Critique :
Comme à mon habitude, je préfère lire un roman se déroulant au Mexique que d’y aller : c’est moins coûteux et moins dangereux.

Oui, dans ce roman, vous n’avez pas envie de croiser des flics mexicains qui se sont déjà rendus coupables d’agressions, d’extorsions, de vols, envers les touristes ou la populace.

Par contre, au fond de son divan, il est agréable de lire ce roman qui nous entraîne dans les cénotes (moi qui rêve de plonger, mais qui ai trop peur de le faire), dans l’Histoire avec le Vinland et dans des aventures un peu folles, pas à la Indiana Jones, mais dans cet état d’esprit.

Le premier chapitre est intrigant, car il nous emmène dans le passé, à bord d’un navire viking, voyageant vers le Vinland (coucou, Thorfinn) avant de poursuivre leur route plus bas… Mais jusqu’où ?

Dans ce roman, le rythme n’est pas trépidant, mais il est difficile de s’ennuyer, notamment en raison des arcs narratifs, consacrés aux différents personnages et à leurs actions.

Si au départ, tout le monde est séparé, ensuite, plusieurs personnages s’associeront (une journaliste, deux plongeurs, un assistant de prof à UCLA) afin de résoudre les meurtres horribles qui sont arrivés (cadavre décapité retrouvé dans un cénote).

Aidés de l’inspecteur Gómez et d’une légiste, tout ce petit monde va faire fonctionner ses petites cellules grises. Bon, dans la réalité, cela irait tout autrement, mais nous sommes dans la fiction, alors, tout le monde peut collaborer en bonne entente.

Quant aux lecteurs, ils auront du mal à démêler le vrai du faux, notamment ce qui concerne les légendes. Et j’ai été surprise en lisant, en fin de roman, ce qui était vrai et inventé. Par contre, peu de surprises pour les méchants de l’histoire, ils étaient prévisibles et aussi voyant qu’une grosse verrue sur le nez d’une top-model…

Malgré tout, je me suis laissée emporter par le tourbillon de l’histoire, de l’enquête, des mystères, des cadavres décapités, des légendes, des récits de viking, des plongées dans les cénotes (ça donne envie !), des messages cachés, des exécutions sanglantes et rendons à l’auteur ce qui est à lui : ses personnages sont sympas et attachants (sauf les méchants, bien entendu).

Non, ce n’est pas le thriller de l’année, il n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il fait bien le job de vous divertir, de vous entraîner dans une folle aventure, de vous instruire (déjà pas mal, ça !), de vous faire voyager comme si vous y étiez, de vous faire vibrer avec les flash-back consacrés aux vikings et de n’être jamais ennuyeux.

C’est déjà pas si mal que ça ! Une lecture agréable, une grande aventure et une évasion, au fond de mon canapé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°200] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°44].

La part de l’ombre – T01 Tuer Hitler : Patrice Perna et Francisco Ruizgé

Titres : La part de l’ombre – T01 – Tuer Hitler

Scénariste : Patrice Perna
Dessinateur : Francisco Ruizgé 🇪🇸

Édition : Glénat (06/01/2021)

Résumé :
Berlin, décembre 1955. Nous sommes à l’aune de la guerre froide. Guntram Muller est journaliste pour un des plus grand quotidien, le Berliner Zeitung. Il s’intéresse à une affaire assez singulière et très éloignée des préoccupations du Rédacteur en chef : le procès en révision de Maurice Bavaud, un jeune Suisse que l’on dit « illuminé » exécuté par les nazis en 1941 pour avoir tenté d’assassiner Adolf Hitler.

Ce procès, réclamé par la Confédération Suisse se soldera finalement par un jugement pour le moins étonnant : le jeune « terroriste », décapité en 1941, est condamné à cinq ans de détention et cinq ans de perte des droits civiques. Guntram, ancien inspecteur de la célèbre Kripo (Kriminalpolizei), enrôlé dans l’Abwehr en 1939, s’intéresse de près à cette histoire.

Et pour cause. Il a été mandaté, à l’époque des faits, par un proche de Himmler, pour enquêter sur les éventuels complices qui auraient pu aider le jeune Suisse a approcher aussi facilement le Führer dans le lieu le plus sécurisé, le fameux Nid d’Aigle.

En 1955, toujours tourmenté par son passé, Guntram tente de réhabiliter la mémoire de Maurice Bavaud et se lance dans une vaste enquête, journalistique cette fois. Il est aidé en cela par un jeune homme, garçon de bureau au journal, pour lequel il s’est pris d’affection. Wolf Fiala rêve de devenir reporter comme son idole, le célèbre Albert Londres. Il va aider Guntram à dérouler le fil complexe de l’histoire de Bavaud.

On découvrira toutes les hypothèses échafaudées au cours de cette étrange affaire : Bavaud était-il un fou de Dieu, tueur solitaire ?

Etait-il un espion agissant pour le compte d’une organisation secrète, A-t’il été mandaté par les alliés ou par un proche d’Hitler ? Comment a-t’il pu approcher le dictateur d’aussi près et à plusieurs reprises ? Pourquoi la Suisse a-t’elle refusé de l’aider en l’échangeant contre un espion Allemand ? Mais les apparences sont rarement fidèles à ce que sont les Hommes en réalité…

Critique :
En 1938, Maurice Bavaud, un jeune Suisse, a tenté de tuer Hitler. Il a été condamné et décapité. 15 ans plus tard, on le recondamne à nouveau !

Pourquoi ? Parce que : « Attendu qu’en vertu de l’article 211 du code pénal, la vie d’Adolphe Hitler mérite une protection juridique au même titre que n’importe quel être humain ».

Qu’en 1938, on condamne cette tentative assassinat, c’est compréhensible, Hitler est au sommet, et ce, jusqu’à son suicide et la capitulation de l’Allemagne.

Mais après, en sachant ce qu’Hitler a commis, avec l’aide de sa clique de nazis, on aurait dû décorer Maurice Bavaud, ou, au pire, le condamner pour avoir raté son coup !

Ben non, lors de la révision de son procès demandée par son père, 15 ans après, on recondamne cet homme qui est mort ! Sérieusement ? Oui, sérieusement, on condamne Maurice Bavaud, mort par décapitation en 1941, à cinq ans de détention et cinq ans de perte des droits civiques ! Heu ?? Ubuesque, non ?

Ok, je vais éviter de voir les choses par le petit bout de la lorgnette, comme le suggère Guntram Muller, journaliste, à son jeune padawan.

Alors, tentons de comprendre comme Bavaud en est arrivé à vouloir tuer le moustachu (je lui en veux de ne pas avoir réussi)… Enquêtons aux côtés de nos deux journalistes, dans le Berlin de l’Est.

Une tentative d’homicide est condamnable, quelque soit la personne que l’on souhaitait envoyer au boulevard des allongés, quand bien même c’était Hitler, quand bien même c’était assassiner un tyran. Ôter la vie est un crime.

Le récit est assez lent et à la fin de ce premier tome, on ne sait toujours pas qui était vraiment Bavaud, ni si ce qu’on a dit de lui est véridique ou si certains voulaient juste le faire passer pour un fou, un illuminé de la religion.

Il n’en reste pas moins que cet homme a réussi à se retrouver, par deux fois, dans l’entourage proche du moustachu et armé, qui plus est !

Ce premier album va mettre en images les hypothèses échafaudées au cours de cette étrange affaire, ainsi que l’enquête menée par Guntram Muller, journaliste au Berliner Zeitung et le jeune Wolf Fiala, qui rêve de devenir reporter comme son idole, Albert Londres.

Les mystères sont présents et à la fin de ce premier album, il est difficile d’échafauder des hypothèses, de tirer des conclusions, de faire des déductions. Je dois même avouer que je n’avais pas connaissance de cette tentative d’assassinat du moustachu. Les autres, oui, mais pas celle-ci. Cette bédé m’enverra au lit moins bête, tiens !

Les dessins sont réalistes, très agréables et les décors des années 50, dans Berlin divisée, sont très bien faits aussi. Des bâtiments sont en ruine, des murs effondrés, on voit que tout n’a pas encore été reconstruit.

Fin du suspense, je me lance sur le second tome ! Et la critique du second volet est pour demain après-midi

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°201] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°43].

Le Mois Anglais is back ! It’s a wonderful month [June 2023 – Season 12]

Le Mois Anglais est de retour ! La preuve que le temps passe vite, très vite. Comme toujours, je participe et je compte bien ne pas me tourner les pouces (les organisatrices aimeraient sans doute que je glandouille).

Pas de bol, je ne suis même pas fatiguée du Mois Espagnol & Sud-Américain (+ de 50 fiches), que du contraire, je suis gonflée à bloc, prête à enchaîner directement sur l’Anglais (même pas mal, même pas peur). Et comme le Pavé de l’été n’aura pas lieu en été 2023, je pourrai me reposer en juillet…

Pour ne pas changer, je vais faire honneur à des monuments anglais tels Sherlock Holmes (même son père littéraire est écossais), Hercule Poirot (qui est belge), Harry Potter et Jack The Ripper (ah, là, on ne sait pas qui il est !). Mais il n’y aura pas que ces personnages anglais bien connus…

J’ai aussi des bédés avec Churchill, avec les 5 espions de Cambridge et Dorian Gray. Puis j’ai aussi, dans ma pile, des mangas (Moriarty, Black Butler et Emma).

De quoi bien m’amuser lors de mes lectures et comme ce soir, je suis en vacances annuelles (yes !), j’espère avoir du temps. 

Pour les genres littéraires, comme d’habitude, j’ai des polars et romans noirs, mais j’ai aussi l’intention (aurai-je le temps ??) de lire des romans historiques, de la fantasy, de la SF, des études, des essais, de la romance M/M… Bref, je ne serai pas sectaire dans mes lectures.

Pour la localisation, je ne resterai pas qu’en Angleterre, j’ai bien envie d’aller ailleurs (tant que l’auteur est anglais…), comme chez les communistes, dans des camps de concentration, à Paris pendant la Saint-Barthélemy, au Japon, à Berlin, dans l’Iowa et ailleurs, si affinités. 

Comme pour le Mois Espagnol et Sud-Américain, certaines de mes lectures seront sombres, très sombres…

Alors, comme chaque année, ma liste à lire est énôôôrme ! Impossible pour moi de ne pas surcharger, tant j’ai envie de tout lire, même si je sais que jamais je n’y arriverai…

Mais bon, on ne sait jamais, sur un malentendu, je pourrais arriver à tout lire (un vieux rêve : un Mois Anglais qui dure indéfiniment ou le mois de juin qui n’en finirait pas et mes congés non plus). 

Liste à lire (romans, bédés, mangas) ou à regarder (séries, films) : 

  1. [SÉRIE] Hercule Poirot – S05 – Épisode 07 – Le Miroir du mort 
  2. [SÉRIE] Hercule Poirot – S08 – Épisode 01 – Les Vacances d’Hercule Poirot 
  3. [SÉRIE] Hercule Poirot – S10 – Épisode 01 – Le Train Bleu 
  4. [FILM] Meurtre au soleil (Evil Under the Sun) de Guy Hamilton (1982)
  5. [FILM] Enola Holmes 2 de Harry Bradbeer (2022)
  6. La Taverne aux oubliés – Frère Athelstan 10 : Doherty Paul [Polar]
  7. La Malédiction des Baskerville : Gauthier Wendling [Polar – Jeu]
  8. Sherlock Holmes et les trois terreurs d’hiver : James Lovegrove [Fantasy] 
  9. Amants de Baker Street – 01 – Le détective et le soldat blessé : Isabelle Lesteplume [Polar / Romance M/M]
  10. Trahison sanglante – Le dossier Dracula : Latham [Fantastique] [Polar]
  11. L’affaire Baskerville – 02 – Une étude en ombre : Emma Jane Holloway [Polar]
  12. Sherlock Holmes Contre Frankenstein : Whitehead [Fantastique] [Polar]
  13. Sherlock, Lupin & moi – Les meilleures enquêtes de Holmes : I. Adler [Polar]
  14. Enquêtes Secrètes de Sherlock Holmes – Jack l’Égorgeur : Trouilhet [Polar]
  15. Sherlock Holmes – Anthologie du célèbre détective, sur papier et à l’écran : Rodolphe Massé [Étude / Essai]
  16. Les filles de Whitechapel et Jack l’Éventreur : Paul West [Polar]
  17. L’affaire Jack l’Éventreur – Une radioscopie : Didier Chauvet [Étude / Essai]
  18. Jack l’éventreur n’est pas un homme : Pascale Leconte [Étude / Essai]
  19. Hercule Poirot, une vie : Ruaud et Mauméjean [Étude]
  20. La veillée de Noël / Jack l’éventreur : Anne Perry [Polar]
  21. Meurtres à Kingfisher Hill – Poirot 04 : Hannah Sophie [Polar]
  22. Son espionne royale – 04 – Et la fiancée de Transylvanie : Bowen [Polar]
  23. Sa Majesté mène l’enquête – 03 – Chasse royale à Sandringham : Bennett
  24. Le Mort à vif – Factory 05 : Robin Cook (UK) [Roman Noir]
  25. La môme vert-de-gris : Peter Cheyney [Roman Noir]
  26. Maudit mercredi – Frieda Klein 03 : French Nicci [Polar]
  27. Je suis Pilgrim : Hayes Terry [Thriller]
  28. Mystères de Tregarrick – 01 – Meurtres à marée haute : Dennison [Polar]
  29. Brazilian Psycho : Joe Thomas [Polar] 🇪🇸 + 🇬🇧
  30. Étude en noir : José Carlos Somoza [Polar] 🇪🇸 + 🇬🇧
  31. Enquêtes criminelles – Petits crimes victoriens : A. Beddingfeld [Polar – Jeu]
  32. À l’hôtel Bertram – 10 – Miss Marple : Agatha Christie [Polar]
  33. Les dames de Marlow  – 02 – Il suffira d’un cygne : Robert Thorogood [Polar]
  34. Griffes : Malika Ferdjoukh [Polar – Jeunesse]
  35. Six Versions – 01 – Les orphelins du Mont Scarclaw : Matt Wesolowski [Polar]
  36. La société royale : Robert J. Lloyd [Polar]
  37. Birdman – 01 – Jack Caffery : Hayder Mo [Thriller]
  38. Le jour du Diable : Hurley Andrew Michael [Thriller]
  39. Kolyma – 02 – Leo Demidov : Tom Rob Smith [Polar]
  40. L’équarrisseur – Anjelica Henley 01 : Nadine Matheson [Thriller]
  41. Les Moissons : Erin Young [Polar]
  42. Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02 : Ray Celestin [Polar]
  43. Mafioso – Michael Talbot et Ida Davies 03 : Ray Celestin [Polar]
  44. Agent Sonya : Macintyre Ben [Espionnage]
  45. La taupe : John Le Carré [Espionnage]
  46. Angleterre – Brexit et conséquences : Serge Enderlin [Étude / Essai]
  47. Harry Potter et les reliques de la mort ‭:‬ J.K. Rowling [Fantastique]
  48. En quête de Jake : Miéville China [Fantastique]
  49. Merfer : Miéville China [Fantastique]
  50. Étrange cas de l’homme mécanique : Hodder [Fantastique Steampunk]
  51. Anno Dracula – 01 : Newman Kim [Fantastique]
  52. Chroniques St Mary’s 06 – En cas de problème : Taylor Jodi [Fantastique]
  53. Chroniques St Mary’s 07 – Petits arrangements avec l’Histoire [Fantastique]
  54. L’Héritage de Molly Southbourne : Thompson Tade [Horreur]
  55. Blood song – 01 – La voix du sang : Ryan Anthony [Fantasy]
  56. Raven Blade – 01 – L’Appel du loup : Ryan Anthony [Fantasy] 
  57. La première loi – 01 – Premier sang : Abercrombie Joe [Fantasy] 
  58. Assassin’s Creed – 05 – Forsaken : Bowden [Fantasy]
  59. Mage de Bataille – 01 : Peter A. Flannery [Fantasy]
  60. Rigante – 03 – Le cœur de corbeau : David Gemmell [Fantasy]
  61. Les épées de la nuit et du jour – Drenaï 11 : David Gemmell [Fantasy]
  62. L’âge du feu – 04 – L’attaque du dragon : Knight E. E. [Fantasy]
  63. Vorrh – 01 : Brian Catling [Fantasy]
  64. Le livre des Terres Bannies – 01 – Malice : John Gwynne [Fantasy]
  65. Coeur de loup : Katherine Rundell [Aventure]
  66. Les Filles du manoir Foxcote : Eve Chase [Roman]
  67. Les sorcières de Pendle : Halls Stacey [Historique]
  68. L’honneur du samouraï – Musashi Miyamoto 02 : Kirk David [Historique]
  69. L’homme de Berlin – Gregor Reinhardt 01 : McCallin Luke [Historique]
  70. La Quête : Lyndon Robert [Historique]
  71. Les Douze enfants de Paris : Willocks Tim [Historique]
  72. La Femme du prisonnier : Maggie Brookes [Historique]
  73. Un monde sans fin – Kingsbridge 02 : Ken Follett [Historique]
  74. Les couturières d’Auschwitz : Lucy J. Adlington [Historique]
  75. L’enfant d’Auschwitz : Lily Graham [Historique]
  76. L’enfant qui décida de suivre son père à Auschwitz : Dronfield [Historique]
  77. West : Carys Davies [Historique]
  78. Moriarty – Tome 12 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  79. Moriarty – Tome 13 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  80. Moriarty – Tome 14 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  81. Black Butler – Tome 32 : Yana Toboso [Manga]
  82. Emma – Tomes 01 / 02 / 03 / 04 : Kaoru Mori [Manga]
  83. Holmes et les mystères de Londres – 01 – La Noyée de la Tamise : Michel Suro, J-P Pécau et Scarlett [Bédé]
  84. Enola Holmes – 05 – L’énigme du message perdu : Blasco et Springer [Bédé]
  85. Enola Holmes – 06 – Métro Baker Street : Blasco et Springer [Bédé]
  86. 13 Devil Street – 01  1888 : Benoît Vieillard [Bédé]
  87. Hercule Poirot (BD) – 07 – Drame en Trois Actes : Brémaud et Zanon [Bédé]
  88. Hercule Poirot (BD) – 08 – Poirot joue le jeu : Marek et Christie [Bédé]
  89. Agatha Christie – 06 – La nuit qui ne finit pas : Rivière et Leclercq [Bédé]
  90. Agatha Christie  – 08 – Le meurtre de Roger Ackroyd : Lachard [Bédé]
  91. Agatha Christie – 17 – Témoin muet : Marek et Christie [Bédé]
  92. Agatha Christie – 22 – Le Couteau sur la nuque : Marek et Christie [Bédé]
  93. Shi, cycle 1 – 04 – Victoria : José Homs et Zidrou [Bédé]
  94. Shi, cycle 2 – 05 – Black Friday : José Homs et Zidrou [Bédé]
  95. Les Cinq de Cambridge – 01 – Trinity : Olivier Neuray et V. Lemaire [Bédé]
  96. Les Cinq de Cambridge – 02 – 54 Broadway : Neuray et Lemaire [Bédé]
  97. Les Cinq de Cambridge – 03 – Étangs du patriarche : Neuray, Lemaire [Bédé]
  98. Sherlock Holmes – La BD dont vous êtes le héros – 08 – Ténèbres sur Londres : Boutanox [Bédé]
  99. Dorian Gray : Enrique Corominas [Bédé] 🇪🇸 + 🇬🇧
  100. La guerre des mondes – T01/02 : Cifuentes et Dobbs [Bédé] 🇪🇸 + 🇬🇧

Fils d’homme : Augusto Roa Bastos

Titre : Fils d’homme

Auteur : Augusto Roa Bastos 🇵🇾
Édition : Points – Signatures (2018)
Édition Originale : Hijo de Hombre (1960)
Traduction : François Maspero

Résumé :
Les habitants d’Itapé et de Sapukai sont des êtres exsangues. Les premiers vénèrent un Christ de bois et de souffrance. Les seconds sont des révoltés.

À Itapé, la famille Jara tente l’impossible pour échapper à l’esclavage. À Sapukai, un mystérieux docteur guérit tous les maux.

Dans ces deux villages du Paraguay brûlés par le destin, les hommes vont résister durant un siècle à la folie et à la guerre.

Cette parabole, qui embrasse un siècle d’histoire du Paraguay autour de trois personnages messianiques – Gaspar Mora, Casiano Jara, Cristóbal Jara – et d’un narrateur ambigu et traître, Miguel Vera, a pour centre et pour raison d’être l’homme paraguayen, crucifié chaque jour par l’inclémence humaine et chaque jour ressuscité à l’espérance.

Bouleversant toute chronologie, les neuf parties, qui s’articulent selon un ordre non linéaire, sont autant de variations sur la résistance de l’homme à l’élimination physique et à la dégradation morale.

Fils d’homme, intense chef-d’œuvre de la littérature latino-américaine, valut à Roa Bastos 42 ans d’exil.

Critique :
En fouinant dans les bouquineries, je trouve souvent ce que je cherche et parfois aussi ce que je ne cherche pas vraiment, et ce fut le cas avec ce roman d’un auteur paraguyen.

Puisque le 4ème de couverture parlait d’un intense chef-d’œuvre et que je pouvais l’acquérir à petit prix, je n’ai pas hésité longtemps et hop, dans le panier d’achat.

Il tombait bien pour le Mois Espagnol et Sud-Américain et me permettrait de noircir un nouveau pays sur mon planisphère (le Paraguay).

Mais que dire sur cette lecture ? Ben, heu, en en fait, heu… Le plus important sera pour dire que je ne suis pas d’accord avec ce qui est dit sur le 4ème : intense chef-d’œuvre de la littérature latino-américaine. Bon, après, les goûts et les couleurs…

Ce roman est en fait constitué de plusieurs récits, comme des nouvelles (mais qui suivent un fil rouge), et qui nous racontent les us et coutumes des paysans paraguayens début du XXème siècle, vivant dans des villages retirés, ainsi que des souvenirs de l’époque, sous la dictature de Francia, bien avant.

J’ai apprécié le premier chapitre, avec un vieil homme qui raconte la mort tragique de son père, assassiné froidement par le dictateur Francia dont il était pourtant le serviteur fidèle. J’étais à fond dans l’histoire avec ce gringo, venu de nulle part et devenu un espèce de médecin. Les récits parlant de guerre, de combats, je les ai appréciés aussi.

Et puis, entre les deux, j’ai souvent décroché de ma lecture, passant des paragraphes, sautant des pages avant de perdre tout à faire le fil du récit, de mélanger les personnages et de finir par refermer ce bouquin sans avoir goûté au chef-d’œuvre annoncé.

Je retiendrai que ce roman offre 20 ans d’histoire du Paraguay, depuis la révolte paysanne (1912) jusqu’à la fin de la guerre du Chaco contre les Boliviens (de 1932 à 1935).

Ce roman montre aussi les souffrances et la misère que vécu la population paraguayenne au début des années 1900. Pour ne pas dire « un enfer »…

Hélas, entre lui et moi, le coup de foudre n’a pas eu lieu, dommage pour moi, parce que les critiques sur Babelio étaient plus qu’élogieuses.

Je voyais descendre du train ces hommes qui revenaient du bout du monde : il leur manquait un bras, une jambe, ils avaient le visage brûlé, couturé de cicatrices, certains étaient sans yeux, sans doigts, sans mains. Des déchets humains, c’est de ça qu’ils avaient l’air ! On devait se donner beaucoup de mal pour reconnaître ce qu’ils avaient été dans ce qui restait d’eux ? Des étrangers sous tous les rapports. Ces hommes qui avaient été autrefois jeunes et forts. Ils n’avaient pas pu mourir pour la gloire de la patrie, ils ne pouvaient plus mourir pour la gloire de Dieu… Miséricorde Seigneur, Dieu des Armées, Dieu Fort et Maître de la Mort !

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°38].

‭Lazarus – T02 – ‬Ascension : Greg Rucka, Michael Lark et Santiago Arcas

Titre : Lazarus – T02 – ‬Ascension

Scénariste : Greg Rucka
Dessinateur : Michael Lark et Santiago Arcas 🇪🇸

Édition : Glénat Comics (2015)
Édition Originale : Lazarus, book 2: Lift (2014)
Traduction : Alex Nikolavitch

Résumé :
Forever démasque une rébellion prenant source dans les rues de Los Angeles. Dans le même temps, les Barret, une famille de Déchets tombée en disgrâce, part pour un voyage de 500 miles pour Denver. Leur but : se faire repérer par les Carlyle et entrer à leur service… (Contient Lazarus (2013) #5-9)

Critique :
La série Lazarus est une dystopie qui fait froid dans le dos. Dans ce monde, il y a quelques familles qui décident de tout, il y a les serfs (qui sont employés par les Familles) et le reste, ce sont les rebus, les déchets…

Mais attention, pour être employé par les familles, vous devez être au-dessus du lot, tant au niveau de vos compétences, que du niveau de votre santé.

Forever Carlyle est le Lazarus de cette famille : une sorte de tueur à gage, l’ange gardien de sa famille, une femme d’action, super entraînée, super transformée, qui résiste aux balles.

En fait, les familles, c’est comme une mafia : on les paie pour louer, occuper des terres, on leur donne un tribut et en échange, la famille doit vous protéger, vous aider…

Oui, ça c’est la théorie, en pratique, après des inondations et une tempête, les Barret qui exploitent une ferme du Montana, n’ont pas vu l’aide arriver et quand elle est enfin arrivée, trop tard, tout était détruit et Carlyle, le big boss, allait réclamer le paiement pour cette aide.

Les pérégrinations de cette famille seront l’autre arc narratif de ce tome, le premier étant l’enquête de Forever, après avoir découvert qu’on volait du matériel et que la famille pouvait être en danger.

Le premier tome m’avait bien accroché, alors j’ai récidivé avec le deuxième. Si dans le premier, on faisait connaissance avec ce monde dystopique aux règles violentes, j’avais trouvé que les personnages étaient trop faiblement esquissé, qu’ils n’avaient pas de profondeurs.

Dans ce deuxième tome, on en apprend un peu plus sur Forever, le Lazarus de la famille Carlyle, propre fille du grand patron.

Les dessins sont très bien faits, réalistes, je les apprécie. Le scénario, qui semblait assez classique au départ (des familles qui se font la guerre, des gens qui tentent de survivre,…), mettra assez vite le lecteur mal à l’aise, vu ce qu’il aborde : l’oppression des classes laborieuses par les classes dirigeantes, la loi du plus fort, la sélection selon les capacités de chacun, un environnement post apocalypse, viols, attaques, corruption, êtres humains mis au rebus,…

Dans cette série, c’est le capitalisme pervers, outil d’asservissement, qui est mis en avant, nous montrant des gens prêts à tout, afin d’avoir un avenir meilleur, pour eux ou pour leurs enfants…

Tout le monde rêve d’une vie moins dure, plus agréable, rien de plus. De déchets, ils veulent arriver au stade de serf, même si c’est pour être esclave, parce qu’au moins, ils mangeront et auront une couverture sociale. Hélas, l’ascenseur social ne fera pas monter tout le monde au niveau suivant…

Bref, une fois de plus, on est dans l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Nous ne sommes pas que dans des guerres intestines entre familles, pas que dans les missions accomplies par Forever, mais dans un univers qui éveillent des échos horriblement familiers dans nos têtes.

Assurément, un comics que je suis contente d’avoir découvert et que je compte bien poursuivre, afin de voir si les auteurs vont continuer dans cette lignée ou encore nous surprendre.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°198] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°34].

Diadorim : João Guimarães Rosa

Titre : Diadorim

Auteur : João Guimarães Rosa 🇧🇷
Édition : 10/18 Domaine étranger (1997) / LP (2007)
Édition Originale : Grande Sertão : veredas (1956)
Traduction : Maryvonne Lapouge-Pettorelli

Résumé :
À travers amours et guerres, envoûté par l’énigmatique Diadorim, évoquant toutes les aventures qui firent de lui un preux jagunço, un gardien de troupeaux, Riobaldo raconte les journées encore brûlantes passées de bataille en bataille, les longues chevauchées à méditer sur la vie et la mort, dans le décor aride du sertão, lieu de l’épreuve, de la révélation et de la confrontation à l’infini.

Unique roman et chef-d’œuvre du plus grand écrivain brésilien du XXe siècle, Diadorim apparaît d’ores et déjà, au même titre que Don Quichotte, La Chanson de Roland ou Faust pour la tradition européenne, comme une œuvre mythique de dimension universelle.

« Un véritable tour de force sur le plan de la langue. Une des œuvres formellement les plus abouties du siècle. » Mario Vargas Llosa

« Une œuvre d’une dimension rare en littérature… L’un des plus grands livres qu’on ait jamais écrits. Brutal, tendre, cordial, sauvage, vaste comme le Brésil lui-même. » Jorge Amado

Critique :
Lorsque je furète en bouquinerie, je ne fais pas que chercher les romans se trouvant sur ma wish, je suis attentive aux autres et lorsque je tombe sur des auteurs dont le nom semble être hispanique, je lis le 4ème afin de voir s’il pourrait participer au Mois Espagnol et Sud-Américain. Bingo avec celui-ci !

Un roman culte, qu’ils disaient… L’un des plus grands livres qu’on ait jamais écrits. Diantre, fallait plus en jeter, j’étais déjà conquise à l’avance !

Mon édition 10/18 fait 630 pages et le style de l’auteur m’a déconcerté dès le départ : pas de chapitrage, des dialogues peu nombreux et inclus dans le texte. Heureusement qu’il y avait des paragraphes, sinon, j’aurais sauté des lignes sans même m’en rendre compte.

Je ne peux pas dire que j’ai détesté ce roman, ni que l’écriture était merdique. Que du contraire, le style est riche, très riche, trop riche, peut-être, car on passe d’une langue vulgaire à une poétique (ou l’inverse), c’est bourré de néologismes, ardu, obscur et on a de temps temps l’impression que notre narrateur ne parle pas bien le Brésil.

Anybref, le narrateur est un grand bavard et qu’il a tendance à raconter trop, dans un récit monolithique, ce qui m’a lassé, avant que je n’arrive à la moitié du récit.

De quoi ça cause, ce roman ? C’est l’histoire de Riobaldo et de sa bande armée, des jagunços, qui sont des brigands à la solde des grands propriétaires terriens (les fazendeiros), des gardes du corps, généralement embauchés par les propriétaires de plantations et les « colonels » dans les arrière-pays du Brésil.

Dans cette partie de l’arrière-pays (le sertão), une région semi-aride, on pratique l’élevage et ce sont des zones de non-droit où tous les sales coups sont permis.

Ces brigands sont souvent associés à des politiciens véreux (pléonasme) ou sont libres de toutes attaches. Ils pratiquent le racket, bref, ils sont un peu des mafiosi qui vous demande de les payer pour assurer votre protection.

Notre Riobaldo, ce guérilleros au service de riches propriétaires terriens, bossant aussi parfois pour des politiciens, des hommes de guerre, vivant comme un hors-la-loi, nous raconte donc tout et son histoire est un mélange d’histoire de guerre, d’aventures, d’amour, de western. C’est aussi un récit halluciné, comme sous emprise de drogues.

Ce roman n’est pas facile à lire, il est touffu, part dans tous les sens, est inclassable, si ce n’est avec les romans qui divisent les lecteurs : ceux qui ont réussi à le lire et ceux qui se sont paumés dedans. Je me suis paumée, même si je me suis accrochée et finalement, j’ai sauté des paragraphes après avoir peiné dans la première moitié.

Bon, ce texte n’était pas pour moi, trop ardu, trop dense, trop lyrique… Les aventures de Riobaldo et de ses guérilleros étaient semées d’embûches, comme le fut ma lecture, chaotique, de ce pavé qui est devenu indigeste.

Si vous êtes tenté de vous attaquer à ce monument de la littérature, allez-y lentement, picorer un peu tous les jours, faites durer le plaisir, sinon, la nausée arrivera vite et vous serez incapable de terminer ce roman (pourtant, la fin est belle et recèle une belle surprise).

Bon, j’ai tenté le coup, j’ai raté… Pas grave !

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°36].