Batman – Silence : Jeph Loeb et Jim Lee

Titre : Batman – Silence

Scénariste : Jeph Loeb
Dessinateur : Jim Lee

Édition : Urban Comics DC Essentiels (2013)
Édition Originale : Batman: Hush (2009)
Traduction : Jérôme Wicky

Résumé :
Batman se retrouve assailli par tous ses ennemis, lorsqu’un mystérieux personnage qui dissimule son visage sous des bandelettes apparaît.

Son nom ? Silence. Son but ? Harceler le justicier jusqu’à lui faire perdre raison. Catwoman saura-t-elle lui apporter l’aide et le réconfort dont il a cruellement besoin ?

Critique :
Pour ceux ou celles qui voudraient découvrir Batman et son univers, ce gros comics de 300 est parfait pour cela, étant donné qu’il regroupe tout ce qui fait l’univers de Batman, tant les personnages, que les lieux.

Batman est considéré comme le plus grand détective du monde (après Sherlock Holmes et Hercule Poirot, j’ajouterais, sauf que eux ne bénéficient pas d’une super panoplie).

Batman est attaqué de tous les côtés, par ses ennemis bien connu et notre chevalier noir, après s’être retrouvé mal en point, va mener l’enquête pour tenter de percer l’identité de cet homme en bandelettes qui semble si bien le connaître.

Les dessins sont superbes, c’était la première chose qui m’avait attiré lorsque j’avais feuilleté cet album dans une bouquinerie. Jim Lee est un véritable artiste, tant au niveau des dessins, réalistes, que des couleurs, sombres ou aux lavis, lors de certains flash-back.

Pour imiter les jeunes, je dirai que j’ai kiffé grave sa mère les doubles pages que le dessinateur nous offre dans l’album.

Le scénario n’est pas en reste non plus, Jeph Loeb a réussi à me tenir en haleine durant tout son récit et je l’ai lu d’une seule traite, sans pause et je me suis laissé prendre aux entourloupes de Silence, me faisant mener par le bout du nez, jusqu’à la révélation finale.

Durant son enquête, Batman va se remémorer des épisodes importants de sa vie, notamment de son enfance et j’ai pris plaisir à les découvrir, moi qui le connaît sans tout à fait le connaître (je me suis mise aux comics sur le tard, la bédé, c’était sur le pot, heu, sur le tôt).

Catwoman est présente, elle aussi et cela a rajouté une touche de féminité dans cet univers de super-héros bodybuildé, portant leurs slips sur leurs collants. Attention, Catwoman n’est pas un joli petit chaton tout gentil, c’est une chatte sauvage, gare aux coups de griffes. Ce que j’aime, chez elle, c’est son ambivalence, on ne sait jamais vraiment de quel côté elle se trouve.

Si Superman a un côté boy-scout, Batman, lui, est un sombre héros, un personnage violent, qui se retrouvera à ça de buter un méchant (il aurait dû le faire !)… C’est ce que j’ai toujours aimé chez ce personnage de DC : sa sombritude (néologisme offert), ses tourments, son arrogance, son côté obscur. J’aime Superman aussi, mais je le préfère sombre qu’en boy-scout.

Voilà un comics que je suis contente de posséder dans ma bilbio, qui fera partie des comics que j’ai adoré et qui convient parfaitement à un/une débutant(e) dans l’univers de Batman, grâce à la multitude de personnages de cet universqui s’y trouvent, mais aussi grâce à la qualité de son scénario et la magnificence de ces dessins.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°143] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°26).

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Le chien des Baskerville (Comics) : Russell Punter et Andrea Da rold

Titre : Le chien des Baskerville

Scénariste : Russell Punter (d’après le roman de Sir Arthur Conan Doyle)
Dessinateur : Andrea Da rold

Édition : Comics Usborne (25/10/2018)
Édition Originale : Hound Of The Baskervilles (2018)
Traduction : Nathalie Chaput

Résumé :
Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Le récit captivant et les superbes dessins détaillés de Andrea da Rold plongeront le lecteur dans l’Angleterre de l’époque victorienne, de l’effervescence de Londres à la désolation d’une lande inquiétante. L’une des aventures les plus célèbres de Sherlock Holmes, fidèlement adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée. Un livre de la collection Comics Usborne.

Critique :
Le chien des Baskerville avait été mon premier roman policier adulte, celui qui m’a fait quitter les livres de la Bibliothèque verte (Club des Cinq et L’étalon noir).

Oui, on peut le dire, Sherlock Holmes m’a déniaisée, Hercule Poirot est passé ensuite et depuis, je bouffe du polar à toutes les sauces.

Mais je n’ai jamais oublié mon premier, celui qui compte le plus, parce que lui, au moins, il m’avait marqué en me donnant un plaisir monstre. Et je parle bien de littérature, ne lisez rien de grivois entre les lignes, bande de galapiats !

Anybref, lorsque je suis tombée sur ce comics, dans une bouquinerie, j’ai sauté dessus. Pourtant, cette histoire, je la connais presque par coeur, ayant lu plusieurs fois le roman original et ayant lu (et vu) des adaptations en bédé, série, films…

Verdict ? Le récit original est respecté, le scénariste ayant fait quelques coupes pour que le tout tienne dans la centaine de pages, tout en gardant l’essentiel.

Si les dessins sont assez simplistes dans les décors, j’ai apprécié les visages de Holmes et de Watson (et que le docteur ne soit pas un gros balourd), soupiré d’aise en constatant que Holmes n’était pas affublé du manteau macfarlane et de la casquette deerstalker, bien qu’ensuite il ait été à la campagne (et c’est une tenue de campagne).

Bonheur suprême aussi, que le dessinateur n’ait pas fait n’importe quoi pour les harnachements des chevaux attelés. Les brancards sont à la juste place, au juste écartement, les pièces des harnachements sont bien dessinées, même si je n’ai pas compris la double muserole, le double sous-gorge (trop serré, en plus) et le fait que les rênes du conducteur ne soient pas reliée au mors de son cheval… Sans doute le mène-t-il à la voix.

Tout ça pour vous dire que cette une très bonne adaptation, fidèle au roman, fidèle aux personnages, à l’ambiance gothique et fantastique du roman, fidèle aux atmosphères de mystère, de peur, de suspense, qui règne dans le récit de Conan Doyle et qui, lorsque j’avais 12 ans, m’avait fait flipper ma race !

À noter que si dans les adaptations cinématographiques (ou pour la télé), le chien maudit ne ressemble jamais à rien qui fasse vraiment peur (et certains ressemblaient à des carpettes mal peignées souffrant de conjonctivite), celui de ce comics a une belle allure de grand chien féroce que l’on ne voudrait pas croiser sur une lande où la brume vient de se lever…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°135], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°18) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°04).

Une étude en émeraude : Neil Gaiman, Rafael Albuquerque et Rafael Scavone

Titre : Une étude en émeraude

Scénaristes : Rafael Albuquerque et Rafael Scavone
Dessinateur : Neil Gaiman

Édition : Black River
Édition Originale : A study in emerald (2018)
Traduction : David Guelou

Résumé :
L’éventreur frappe à Londres et seul le plus grand détective du monde saura l’arrêter !

Face à un étrange assassinat d’horreur cosmique, un détective de génie et son partenaire sont appelés à l’aide. Dans un monde où Sherlock Holmes et Chtulhu cohabitent, ce mystère surnaturel conduira les deux enquêteurs de Baker Street jusqu’au Palais de la Reine afin de résoudre un meurtre transcendant le genre humain.

Critique :
Ce comics met en scène la rencontre de Holmes et Watson au Barts (hôpital) et leur aménagement au 221b, Baker Street, mais avec quelques changements…

Notamment dans l’origine de la blessure de Watson, qui n’a rien à voir avec la balle Jezail reçue, mais plutôt à une rencontre bizarre avec une créature qui ressemble fort à une sorte de Grand Ancien…

Jamais l’auteur ne nommera les noms de nos deux personnages, mais on nous parle de Baker Street, de détective, de l’inspecteur Lestrade… Cela y ressemble fort, même si Watson n’est pas médecin, mais tireur d’élite. Bizarre, non ? Là, j’étais perdue.

Le plus dur, ce furent les dessins, qui ne cassaient pas trois pattes à un pigeon (oui, foutons un peu la paix aux canards) et étaient assez moches à regarder. Le cheval et son attelage ne ressemblaient à rien. D’ailleurs, dans la réalité, je n’ai jamais vu d’attelages et d’harnachements pareils !

À se demander comment l’animal arrive à tracter le cab avec des limons (brancards) aussi éloigné de ses flancs et cette barre devant son poitrail… Pire, un de ses postérieurs adopte même une position totalement impossible physiquement (un antérieur oui, pas un postérieur). Autant où cela passe avec les chevaux dans un Picsou, autant où c’est inconcevable ici.

Non, une jambe arrière, ça ne plie pas dans ce sens-là !

Quant à Watson et Holmes, c’est une catastrophe ! Les gros favoris de Holmes lui donnait un visage bestial et la barbe de Watson m’a fait penser au visage d’un homme des cavernes. Bref, ça commençait mal, très mal !

Malgré tout, un bon point pour le costume sobre de Holmes et le chapeau haut de forme (et non cette foutue macfarlane et ce deerstalker que l’on ne porte qu’à la campagne !). Ah oui, pardon, rien n’indique qu’il s’agisse de Holmes et Watson…

L’enquête se présente comme « Une étude en rouge », sauf que le truc étalé au mur n’a pas la couleur rouge du sang, mais d’une couleur verte, comme issue d’une boîte de slime de notre enfance. Le mort n’était pas humain… Fox Mulder est demandé sur la scène de crime.

Nous sommes clairement dans du fantastique. La reine Victoria  est un poulpe vert et elle règne depuis 700 ans au moins. Cthulhu, sors de son corps, cochon ! Ah, ces Grands Anciens qui nous ont envahis… Ça doit puer le poulpe partout (et la marée aussi).

Bon, je ne vais pas vous raconter des craques, je n’aimais pas cette adaptation de « Une étude en rouge », en version fantastique. Holmes et Watson méritaient mieux.

Ah mais oui, suis-je bête, j’ai encore oublié que, vu qu’on ne les nomme jamais, ils pourraient aussi bien être Bonhommet et Tilapin, nos deux personnages. D’ailleurs… en relevant quelques indices, que je ne nommerais pas, pour ne pas divulgâcher… Nom de Zeus, bon sang, mais c’est bien sûr !! Eureka, j’ai trouvé ! Fiat lux !

Voilà ce qui arrive lorsque l’on écrit sa chronique tout en lisant : on écrit ses impressions à chaud et une fois parvenu à la fin de l’album, on se rend compte que le final est excellent et qu’il troue le cul. Note pour plus tard : ne plus écrire ses impressions à chaud en lisant !

Si je ne suis pas fan des enquêtes de Holmes dans l’univers du fantastique et encore moins avec les Grands Anciens, je dois dire que lorsqu’on termine cette lecture, elle est beaucoup plus intéressante qu’au départ, car l’auteur a réussi à en faire une autre adaptation et là, j’avoue qu’elle m’a sciée, dans le bon sens du terme.

Hélas, les dessins sont moches, les décors ressemblent à du carton pâte, les attelages de cab ne ressemblent à rien, un cheval a son canon (bas de sa jambe arrière) qui se plie dans un sens impossible…

Bref, si les scénaristes ont fait preuve de créativité (même en pompant chez Lovecraft) lors de leur adaptation de « Une étude en rouge », le dessinateur, lui, ne s’est pas foulé.

Bien que j’ai râlée plein ma panse en commençant… Puis, en finissant cette lecture, elle est remontée dans mon estime (sauf pour les gribouillis).

Comme quoi, tout est possible et la vérité était ailleurs.

Un comic à réserver aux fans de Holmes à la sauce fantastique et qui aiment les vrais morceaux de poulpe.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°132], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°15) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°03).

The creep : John Arcudi et Jonathan Case

Titre : The creep

Scénariste : John Arcudi
Dessinateur : Jonathan Case

Édition : Urban Comics Indies (2014)

Résumé :
Un adolescent se suicide deux mois après la mort de son meilleur ami. Désespérée par l’incompétence des autorités, la mère de la victime contacte un amour de jeunesse, le détective privé Oxel Kärnhus.

Le corps déformé par une maladie dégénérative, Oxel possède le physique d’un monstre et une sensibilité à fleur de peau. La peur et la pitié qu’il inspire lui seront d’une aide précieuse dans son enquête.

Critique :
♫ But I’m a creep ♪ I’m a weirdo ♪ What the hell am I doing here? ♫ I don’t belong here ♫ (*)

Creep désigne un insecte, une vermine mais aussi un sale type.

Pourtant, si Oxel Kärnhus a maintenant une sale tête, il n’en reste pas moins humain et pour ses enquêtes, il est perspicace.

Qu’est-ce qui pousse un jeune à se suicider et, deux mois plus tard, à ce que son pote fasse de même ? Je n’en avais pas la moindre idée, leurs mères non plus et Oxel va avoir bien du mal à comprendre.

Si je n’ai pas trop aimé les dessins (ce n’est pas rédhibitoire), j’ai apprécié les changements de trames et de tons lors des flash-back, ainsi que la mise en scène que les auteurs ont faite pour illustrer la folie du grand-père, qui se voit dans la neige, au temps du far-west.

Une enquête sur un des deux adolescents qui se sont suicidé… En commençant ma lecture, j’ai trouvé que ce comics avec une trame classique, comme dans bien des polars, et, en fin de compte, elle n’était pas aussi classique que je l’avais pensé. Tout ça grâce au dénouement, mais pas que !

Les auteurs ont su donner de l’épaisseur à Oxel, et ce, sans mauvais jeu de mot. En effet, atteint d’une maladie dégénérative, qui lui donne une apparence monstrueuse, Oxel a tout d’un monstre, pour les sales gamins de son quartier, qui lui mènent la vie dure. Il est sympathique, touchant, émouvant.

Vu sa carrure imposante, Oxel aurait pu être badass, un cogneur, un mec avec la haine, la rage, mais il n’en est rien. Timide, n’aimant pas le téléphone (nous sommes dans les années 80), mais possédant la ténacité d’un bouledogue et il faudra bien ça pour comprendre ce qui a poussé deux ados à se tirer une balle.

Un comics que j’ai pris plaisir à découvrir, notamment grâce à son détective hors-norme, émouvant, avec une sensibilité à fleur de peau, qui ne lâchera rien, même si, durant tout un temps, il avait baissé les bras.

Un polar qui semble classique, de prime abord, mais qui ne l’est pas. Un récit simple, efficace, sombre, avec un dénouement inattendu et un suspense bien maîtrisé.

Bref, un bon moment de lecture !

(*) Radiohead

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°130] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°13).

Batman – The Dark Knight Returns : Frank Miller et Klaus Janson

Titre : Batman – The Dark Knight Returns

Scénariste : Frank Miller
Dessinateur : Klaus Janson

Édition : Urban Comics (2022)

Résumé :
Des années après avoir pris une retraite forcée, Bruce Wayne est devenu un quinquagénaire aigri et porté sur l’alcool. Mais la plongée de Gotham City dans le crime et le désespoir va le pousser à redevenir le justicier Batman. Traqué par la police et le gouvernement, le Chevalier Noir va mener sa dernière horde sauvage.

Critique :
Puisque la collection « Le meilleur de Batman », proposant les 10 meilleurs albums, permet de découvrir, à petit prix, l’univers de la chauve-souris, je ne me suis pas privée de m’offrir celui-ci.

Bardaf, mauvaise pioche pour ma pomme. Déjà, les dessins ne m’ont pas emballés du tout, pire, je les ai détesté (certains sont laids), ainsi que les couleurs pastelles.

Mais bon, le scénario était le plus important, n’est-ce pas ? Oui, mais entre lui et moi, cela n’a pas matché non plus.

Dans cet album, on découvre un Bruce Wayne qui a vieilli, aigri, rouillé, alcoolo, se lamentant et n’ayant plus enfilé le costume depuis 10 ans. À ce niveau-là, le home pour petits vieux n’est plus très loin (on dit EPAHD chez vous ou « demi biscuit et crève la dalle » pour ceux qui y sont).

Ah ça, pour admirer le côté obscur de Batman, on est servi ! Dark Vador en ferait une crise de jalousie ! Notre justicier est à la fois juge, juré, procureur et bourreau des vilains méchants de Gotham, ce qui hérisse le poil de certains bien pensants.

D’accord, ce faire justice soi-même n’est pas bien, c’est la porte ouverte aux erreurs, mais dans le cas de Batman, il corrige les méchants qui viennent de braquer une banque ou les mutants qui font monter les taux de criminalité de la ville.

Puisque les flics sont impuissants, moi, je ne suis pas contre un justicier qui fasse leur job (oui, je sais, ce n’est pas bien !). La mise en scène de talk-show où les gens débattent sur le justicier masqué donne une bonne impression de la pensée de l’Amérique au sujet des justiciers.

Pas si rouillé que ça, le Batman, tout compte fait, malgré une inactivité de 10 ans. Par contre, le scénario ne m’a pas emballé non plus et j’ai lu ce comics sans plaisir aucun. Et je vous jure qu’il y avait de la lecture, le scénariste n’a pas été avare de paroles.

Sans doute était-ce un récit trop emblématique pour que je le lise aussi vite, alors que j’ai commencé à découvrir, il y a peu, non seulement les comics, mais surtout Batman.

Tant pis pour moi, j’aurai essayé au moins, mais entre cet album de Batman et moi, la rencontre n’a jamais eu lieu et je vais m’empresser de le ranger dans ma biblio. Un jour, peut-être, plus tard, je saurai l’apprécier (ou pas).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°43] et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

Autre couverture chez Delcourt (Batman – Dark Knight – Édition intégrale)

 

Calvin et Hobbes – Tome 9 – On n’arrête pas le progrès ! : Bill Watterson

Titre : Calvin et Hobbes – Tome 9 – On n’arrête pas le progrès !

Scénariste : Bill Watterson
Dessinateur : Bill Watterson

Édition : Hors collection (2011)
Édition Originale :
Traduction : Laurent Duvault

Résumé :
Calvin est un petit garçon comme les autres qui adorent se raconter des histoires. Il imagine des aventures extraordinaires avec tigre en peluche, Hobbes, doué de parole.

Une création originale de Bill Watterson, qui a su séduire un large public par son inventivité, son humour et son intelligence.

Critique :
Qui c’est qui fout le bordel dans la maison ? Qui c’est qui ne veut jamais que ses parents passent une soirée tranquille au resto ? Qui c’est qui a fait monter le prix du baby-sitting ?

Ben c’est Calvin, bien entendu ! Et après avoir enfermé sa baby-sitter dehors, je pense que le prix va tripler !

Calvin & Hobbes, c’est un de mes duos préférés. Gamine, j’adorais Boule & Bill (je les aime toujours), mais ils étaient bien plus sage que le duo créé par Bill Watterson.

Non, Calvin n’est pas un gentil petit garçon, que du contraire, il est capable de rendre tout le monde chèvre par ses bêtises, ses réflexions et ses excuses pour ne pas faire ses devoirs. Son imagination est débordante, tantôt il se voit en T-Rex dans la cour de l’école, en géant, en Spiff le spationaute ou en Hyperman, un super-héros.

Bien que l’on n’ait pas envie de l’avoir comme petit frère ou comme fils, Calvin reste un personnage plus qu’attachant et ses réflexions ne sont jamais dénuées de vérité. Un philosophe en culottes courtes et au t-shirt rayé.

Quant à son tigre parlant (peluche ou pas ? Mystèèèèère), bien qu’il vendrait toute la famille pour une boîte de thon, bien qu’il s’amuse à sauter sur Calvin lorsque ce dernier rentre de l’école, il est encore plus sarcastique que son jeune ami.

Si la série ne donne jamais de dates ou de références permettant de la situer dans le temps, on peut tout de même la situer dans les années 80/90, bien avant l’apparition des téléphones portables, des smartphones, de lecteurs DVD ou autres gadgets de notre époque.

Cela lui permet avant tout de rester intemporelle et de bien vieillir. De toute façon, la critique de la société américaine, faite par l’auteur, est elle-même intemporelle.

Anybref, les albums de Calvin & Hobbes, ce sont des petits bonbons acidulés, que l’on a envie de bouffer toute la journée, mais que l’on suçote avec parcimonie, pour ne pas arriver trop vite à la fin du paquet (bah, on recommencera à relire les 24 tomes), afin de faire durer le plaisir le plus longtemps possible.

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 64 pages) et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

Deadwood Dick – Tome 3 – Black Hat Jack : Mauro Boselli, Stefano Andreucci et Joe R. Lansdale

Titre : Deadwood Dick – Tome 3 – Black Hat Jack

Scénariste : Mauro Boselli et Joe R. Lansdale
Dessinateur : Stefano Andreucci

Édition : Paquet (18/08/2021)
Édition Originale : Deadwood Dick, tomo 3 : Black Hat Jack (2020)
Traduction : Roma Paris London

Résumé :
27 juin 1874, seconde bataille d’Adobe Wells. Deadwood Dick, son ami Black Hat Jack et une centaine de chasseurs de bison font face à des centaines de Comanches, Cheyenne et Kiowas.

Un jour où il n’a pas été facile de conserver son scalp !

Critique :
Chevaucher aux côtés de Deadwood Dick est synonymes d’emmerdes !

Déjà, il est Noir et dans l’Ouest hyper raciste, surtout après la guerre de Sécession, c’est garantit sur facture qu’il va se faire refouler de partout.

Les autres emmerdes qui se pointent, ce sont les Comanches qui circulent dans la plaine et qui n’ont pas l’air d’y être pour se balader et prendre l’air.

Mais lorsque que des centaines de guerriers Comanches, Cheyennes et Kiowas se rassemblent et entrent sur le sentier de la guerre, ça sent le roussi pour les scalps des chasseurs de bisons.

Je me plaignais du tome 2 qui, tout en étant ultra violent, était un peu faiblard du scénario, le tome 3 a comblé mes attentes en me proposant un récit où le scénario n’était pas résumé à sa plus simple expression !

Oui, la violence est omni présente, on ne se bat pas contre des Indiens en la jouant Bisounours, eux-mêmes n’étant pas des enfants de cœur. Avec le recul, on les comprend, ils étaient chez eux, tout compte fait, comme nous le dira, avec philosophie, le copain de Deadwood, Black Hat Jack.

L’auteur n’a pas fait l’erreur de rendre Deadwood Dick solidaires des Indiens, même s’il comprend lui aussi leur rage, il ne va pas se transformer en défenseur de ce peuple, ce serait un peu anachronique et ne donnerait rien d’intéressant point de vue scénaristique.

Il n’a pas la haine des Rouges comme les autres, mais quand il faut se défendre, il n’hésite pas à flinguer, à y aller franco et à risquer ses fesses pour sauver deux pauvres cow-boys solitaires, loin de chez eux. Ah non, un seul, l’autre est déjà mort, tué par les Indiens en colère.

Les Indiens, eux, ne comprennent pas toujours comment ce soldat, Noir, victime des Blancs comme eux (et tout son peuple aussi), peut défendre leur cause et se battre à leur côté. Deadwood est seul, être ami avec un Blanc est mal vu, avec un autre Noir, c’est double emmerdes assurées, alors, faire copains avec les Indiens, ce serait un suicide. Deadwood a choisi son camp.

La saga de Deadwood Dick, c’est du super bon western, violent, bourré de racisme des Blancs (ce qui était la norme à l’époque, ne pas en tenir compte serait débile), mais au moins, il sait se défendre, il a de la répartie, que ce soit avec sa langue ou avec ses colts (et si un Blanc voyait la taille de son tich, il en tomberait à la renverse, sauf sans doute un certain Rocco Sifredi).

Voilà du western comme je les aime : de la violence (non, j’en suis pas fière) et des scénarios qui tiennent la route, qui sont travaillés, même si on sent, dessous, le côté pulp ou dîme novel.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°40], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

The Seven Deadly Sins : Tze Chun et Artyom Trakhanov

Titre : The Seven Deadly Sins

Scénariste : Tze Chun
Dessinateur : Artyom Trakhanov

Édition : Panini Comics – Best of Fusion Comics (2021)
Édition Originale : The Seven Deadly Sins (2018)
Traduction : Laurence Belingard

Résumé :
Sept péchés mortels, une seule mission (qui est mortelle également !). Au Texas en 1857, des criminels condamnés à mort sont recrutés par un prêtre pour une mission suicide en territoire Comanche.

Ce groupe hétéroclite est emmené par un hors-la-loi au passé sanglant, dans une aventure digne des plus grands Westerns.

« Un Western classique dans son déroulé mais aux personnages originaux et à la partie graphique pleine de feu ! » – ComicStories

Après Sentient et la science-fiction, Sara et le film de guerre, voici 7 Deadly Sins qui explore l’univers Western de façon résolument moderne, avec des dessins signés Artyom Trakhanov.

Critique :
Ma première impression n’a pas été bonne en ouvrant cette bédé : les dessins étaient horribles !

Les traits sont assez carrés et les chevaux possèdent une musculature exagérée. Les couleurs étaient dans des tons criards. Bref, pas ma tasse de thé.

Si les dessins sont importants dans une bédé, le scénario l’est tout autant…

En résumé, un padre engage 7 criminels pour traverser le territoire Comanche, dans le but d’arrêter les massacres que fait Nuage Noir, suite à ce qu’on lui a fait comme merdes dans le passé. Ce voyage est pour les 8 personnes une sorte de rédemption, tous étant représenté par un péché capital.

Hélas, si pour certains, le péché est bien représenté (la luxure qui était en fait de la pédophilie et la gourmandise qui était du cannibalisme), pour d’autres, on se pose des questions.

De plus, le passé de certains personnages est plus détaillé que celui des autres, notamment celui de la femme, Malene et Jericho Marsh.

Ultra violent, ce western ne fait pas dans les concessions. La vengeance est un plat qui se savoure aussi bien froid que chaud et le sang va couler.

Le final est apocalyptique, assez rapide et s’il m’a fait plaisir, tout le reste m’a laissé un peu dubitative.

Bref, à oublier dans mon cas.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°35], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

Batman – Terre un – Tome 3 : Geoff Johns et Gary Frank

Titre : Batman – Terre un – Tome 3

Scénariste : Geoff Johns
Dessinateur : Gary Frank

Édition : Urban Comics – DC Deluxe (04/03/2022)
Édition Originale : Batman: Earth One, book 3 (2021)
Traduction : Alex Nikolavitch

Résumé :
Après la mort de son frère, le nouveau maire de Gotham, Jessica Dent se remet de ses blessures et est décidée à faire de la ville un endroit à nouveau sûr.

De son côté, Batman continue sa croisade contre le crime, s’associant avec de nouveaux alliés surprenants comme Killer Croc ou une voleuse d’exception : Catwoman !

Critique :
Ayant commencé cette série en retard, je n’ai pas dû attendre 6 ans entre ma lecture du tome 2 et celle du dernier tome. Juste un an et demi…

L’album, toujours scénarisé par Geoff Johns et dessiné par Gary Frank (magnifiques dessins), reprend là où nous avions laissé Batman dans le tome 2.

Un bref résumé permet aux lecteurs de se remettre le plus important en mémoire.

Harvey Dent est mort, les criminels de Gotham s’agitent, deviennent de plus en plus violents, possèdent des armes et la population se demande si ce n’est pas la faute à Batman : les criminels s’adaptent aux méthodes du justicier…

Le scénario est riche, il ne se contente de nous proposer des courses-poursuites, mais intègre des mystères et quelques retournements de situations qui m’ont scotchés dans mon canapé, les doigts pris dans la toile d’araignée… heu, de la chauve-souris !

Les dessins ne sont pas en reste, les planches sont soignées, les dessins ultra précis, magnifiques, les détails bien rendus, que ce soit au niveau vestimentaires ou des émotions. Parfois, des arrière-plans sont floutés, le dessinateur se permettant de ne pas redessiner entièrement le décor que nous venons de voir.

L’album pourrait presque se lire indépendamment des deux autres, l’histoire n’ayant pas vraiment une continuité pure et dure, mais étant plutôt tournée vers des épisodes de la vie de Batman, le tout relié par un fil ténu : raconter la genèse, mais autrement.

Je le rappelle pour ceux ou celles qui ne le sauraient pas : l’univers « Terre-Un » permet à des auteurs d’avoir le droit de se réapproprier un personnage et son univers, sans tenir compte du canon.

Malgré tout, il y a un personnage bien connu de l’univers de Batman qui m’a semblé fort peu développé dans cet album : Catwoman, que l’on retrouve telle qu’on la connait, sans vraiment de grands changements, si ce n’est sa tenue… Pour la nouveauté, on repassera, avec ce personnage qui reste conforme au canon, sans avoir été réinventée, dommage.

Malgré ce petit bémol, le reste est excellent et celle lecture fut un plaisir. Une lecture pour les fans, ou pour ceux et celles qui voudraient découvrir Batman, sans pour autant se farcir les milliers de publications de la chauve-souris.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°33 – Dites 33] et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.

Deadwood Dick – Tome 2 – Entre le Texas et l’enfer : Maurizio Colombo, Pasquale Frisenda et Joe R. Lansdale

Titre : Deadwood Dick – Tome 2 – Entre le Texas et l’enfer

Scénariste : Maurizio Colombo et Joe R. Lansdale
Dessinateur : Pasquale Frisenda

Édition : Paquet (2021)

Résumé :
Il est des moments où vouloir rendre service peut créer des problèmes aux bons samaritains. Imaginez le cow boy noir américain Deadwood Dick, qui essaie d’aider un mourant dans le désert.

Et maintenant, imaginez tout ce qui lui tombe dessus: des flingueurs flous, des prostituées chinoises, et un corps plus que douteux…

Adapté d’une nouvelle de Joe R. Lansdale dont il reprend le style irrévérencieux et enjoué, cet album nous plonge dans un Far-West poussiéreux, sombre et violent.

Critique :
Poursuivant mes aventures avec Nat Love, mieux connu sous le nom de Deadwood Dick, je l’ai rejoint sur une attaque par des pillards sadiques : la bande de Rayo.

Les emmerdes vont commencer et ne vont pas se terminer avant la fin de cet album, le faisant plus ressembler à un western sanglant de Tarantino qu’à un épisode de la vie dans l’Ouest.

Le premier tome était assez violent, mais la violence me semblait « juste », non exagérée, mais ici, c’est massacres et compagnie, à tel point que le scénario se retrouve noyé dans les coups de feu tirés par Deadwood Dick et ses opposants qui veulent lui faire la peau.

Pourtant, Deadwood ne demandait qu’une chose : pouvoir enterrer l’homme qu’il avait croisé, coincé sous son cheval, au pied d’un arbre. Le cimetière avait l’air bien, j’y ai même aperçu la tombe d’Arch Stanton (cfr Le Bon, la Brute et le Truand – Il buono, il brutto, il cattivo : « Bill Carson m’avait seulement dit : La tombe marquée Inconnu, a côté d’Arch Stanton »).

La ville de Hide and Horns est un vrai modèle de sauvagerie, de barbarie, d’inhumanité. Peuplé de mecs bas de plafond ou d’un proxénète Chinois véreux, qui voient tous d’un mauvais œil l’arrivée d’un Buffalo Soldier, Noir de peau, qui veut y enterrer un autre Noir.

Un bain de sang, voilà le résumé de cet album qu’il faut lire avec les tripes bien accrochées, tant c’est du western ultra violent, sans concession, avec une pointe de lumière tout de même, sur le final.

Les dessins de Pasquale Frisenda sont différents de ceux du premier album, dessinés par Corrado Mastantuono. Entre nous, je préférais les premiers. Corrado Mastantuono avait un coup de crayon qui me plaisait mieux pour Deadwood Dick.

Mais Pasquale Frisenda réussi à rendre la glauquitude de la ville et de ses habitants. Pour peu, on sentirait bien l’odeur de poudre, de sang, de tripes qui se rependent, de la merde, de la pisse et du sperme, parce que d’après les filles, Deadwood en a une grande et elle est toute noire !

Je préférais le premier tome, où il y avait un scénario moins violent, même s’il n’en manquait pas et que ce n’était pas un album pour les petits enfants. Ici, c’est encore pire, en ce qui concerne la violence et le racisme (ce qui était normal à l’époque), mais cela noie un peu le scénario dans des scènes de flingage dignes du roman « Une assemblée de chacals » de S. Craig Zahler.

Un western ultra violent, à réserver aux cœurs bien accrochés ou à ceux et celles qui ont envie de vivre l’Ouest dans ce qu’il avait de plus crasse, de plus gore, de plus dégueu.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°32], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur. et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.