La maison des jeux – 03 – Le maître : Claire North

Titre : La maison des jeux – 03 – Le maître

Auteur : Claire North
Édition : Le Bélial’ – Une Heure-Lumière (19/01/2023)
Édition Originale : The Gameshouse, book 3: The Master (2015)
Traduction : Michel Pagel

Résumé :
De nos jours. Le joueur connu sous le surnom d’Argent a défié la Maîtresse de Jeu elle-même. Fini, les intrigues de cours : c’est désormais le Grand Jeu, à côté duquel les jeux précédents, comme gagner une élection ou jouer à cache-cache à travers un pays entier pour sauver sa mémoire, semblent dérisoire.

Le globe terrestre est désormais réduit aux dimensions d’un échiquier, à travers lequel Argent doit tracer sa voie s’il veut vaincre son adversaire.

Ici, les deux protagonistes jouent pour le contrôle de la Maison des Jeux, et ont pour pièces non des personnes mais des armées entières, des factions, des organisations, des nations même.

Le résultat de cette partie déterminera l’orientation du monde ; plus rien ne sera désormais comme avant…

Critique :
C’est avec crainte et impatience que j’attendais le dernier opus de La Maison des Jeux, dont les deux premiers tomes m’avaient fait découvrir un monde où tous les événements qui s’y produisent sont liés aux jeux, dans cette fameuse Gameshouse où l’on pouvait gagner des années de vie en plus (ou en moins) comme y perdre son âme, sa famille.

Le Grand Jeu allait avoir lieu, un jeu grandeur nature (comme bien d’autres), à une grosse différence près : le joueur Argent allait affronter la Maîtresse de Jeu.

Ma crainte était que le dernier tome ne soit pas à la hauteur des deux premiers et en effet, bien que le scénario soit toujours original, que les personnages soient complexes, que le rythme soit élevé, il m’a semblé que c’était plus un jeu de grosse baston qu’un jeu d’échec, même si ce jeu a lieu sur la planète entière, que cette partie est réelle (comme toutes les autres) et que des hommes vont mourir, des fortunes disparaître, des pays et des empires s’effondrer,…

Ce n’est pas ta mort qui m’inquiète, là, même si je suis certain de te voir mourir — c’est celle de tous les pions, de toutes les tours et les reines que vous allez vous jeter mutuellement à la tête au cours de la partie. Les règles du Grand Jeu imposent que vous fournissiez vos propres pièces. Combien de temps lui faudra-t-il pour sortir la grosse artillerie, à ton avis ? Vas-tu laisser des nations s’effondrer, des gens mourir, des économies partir à vau-l’eau, simplement pour avoir une meilleure chance de la trouver et de la capturer afin de gagner cette partie ?

Un jeu d’échec, c’est raffiné, stratégique et là, on nous offre plus des jeux de guerre, à coup de missiles, de mitraillages en règle, d’assassinats de pions divers et variés, mais nous sommes loin des raffinements de jeux aperçus dans les deux premiers tomes (même si des pions y mourraient aussi).

Certes, je n’y connais pas grand-chose dans les échecs, mais j’aurais aimé d’autre opérations que « pions contre pions » afin de m’immerger dans la complexité et la subtilité des échecs, sans pour autant entrer dans des détails uniquement connus des joueurs d’échecs. L’équilibre n’est sans doute pas évident à trouver, mais vu le niveau des précédents opus, je m’attendais à mieux qu’à cette artificialité qui apparaissait de temps en temps.

Certes, dans ce jeu d’échecs grandeur nature, des rois sont tombés, des pays sont entrés en guerre, des cyber attaques ont eu lieux, il a fallu sélectionner les bons pions, activer les bonnes personnes, celles que l’on possédaient, qui nous devaient un ascenseur, contrer l’adversaire, ne pas lui laisser voir ses pièces maîtresses, ruser, s’enfuir, se planquer et roquer (interversion de la tour et du roi, permettant à ce dernier de se cacher)…

Là, pour le coup, c’était très intéressant de faire le parallèle entre les coups des deux joueurs et ce qui se passait dans le monde : terrorismes, guerres, chutes de gouvernement…

Un sous-marin sombre dans l’Antarctique. Un avion de ligne est abattu au-dessus de la Géorgie. Le Mexique balance au bord de la guerre civile. Des nationalistes extrémistes arrivent au pouvoir en Espagne et commencent à expulser ou emprisonner leurs ennemis. Une guerre de religion se déclenche au Mali. La Russie interrompt la fourniture de gaz à l’EU. Trois attentats-suicides coûtent la vie à deux cent onze marines américains dans l’Etat de Washington …

Mais à la fin, cela devenait lassant et je n’ai pas ressenti le même plaisir que pour les deux novellas précédentes dont les scénarios étaient plus fins, plus travaillés, plus stratégiques.

Pourtant, malgré mes bémols, ce dernier tome n’est pas mauvais et l’action finale est stratégiquement très bien faite, notamment avec la présence de deux anciens personnages que l’on a suivi dans les autres opus.

Les deux joueurs qui s’affrontent sont complexes, notamment Argent, qui veut gagner pour faire tomber la Maison des Jeux, responsable de trop de morts. Mais pour y arriver, Argent doit lui-même envoyer des tas de personnes au tapis (au cimetière, devrais-je dire) puisque dans le Grand Jeu, on doit utiliser ses propres pions.

Ambivalence. Hélas, j’ai moins accroché avec lui qu’avec Thene ou Remy Burke (tome 1 et 2) et il reste encore des zones d’ombre sur ce personnage qui était mystérieux.

Malgré tout, j’ai apprécié ce tome pour les réflexions qu’il pousse à faire : nous ne sommes que des pions sur l’échiquier mondial.

Nous sommes manipulés par les grands de ce monde : on nous fait croire ce que l’on veut que nous croyons, certaines choses sont mises en scène pour nous faire aller dans le sens que l’on veut que l’on aille (Hitler l’avait fait en déguisant des soldats allemands en polonais pour les accuser ensuite d’une attaque), certains récupèrent des événements tragique pour leur compte (buzz, faire des affaires, du chiffre, du business) et tout ce qui se passe autour de nous est orchestré (ou récupérés) par les puissants, les grandes puissances, les gouvernements et nous n’avons rien à dire, juste subir leurs jeux de pouvoir, leur guerre des trônes.

Attention, je suis loin de sombrer dans le négationnisme, ce n’est pas l’objet de mon message. Mais les politiciens, lobbyistes (et autres) sont des acteurs patentés, capables de dire blanc et de faire noir, de manipuler les gens, comme les joueurs de la Maison des Jeux…

Un dernier tome qui n’arrive pas à la cheville des deux autres, néanmoins, il y a des bonnes idées dedans et si elles avaient été plus travaillées en finesse, on aurait eu un excellent opus.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°166].

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Blackwater – 04 – La Guerre : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 04 – La Guerre

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (19/05/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 4: The War (1983)
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charrier

Résumé :
La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s’ouvre pour le clan ­Caskey : les années d’acharnement d’Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d’hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surviennent là où personne ne les attendait.

Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu’à Perdido, et désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey, sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu’à un fil.

Critique :
♫ Mais qu’est-ce qu’il a, doudou didonc ?
Blackwater Blackwater, c’est trop ! C’est bon ! ♪

Impossible de dire ce qu’il y a dans Blackwater pour provoquer une telle addiction ! Le fait est là, depuis la première page du premier tome, je suis sous le charme et bien incapable de dire pourquoi.

Dans cette saga familiale, il n’y a rien d’exceptionnel, pas d’aventures folles, pas de tension à couper au couteau, le fantastique reste ténu, l’écriture est simple (sans être gnangnan), et malgré tout, une fois ce quatrième tome ouvert, j’ai eu bien du mal à le refermer avant le mot « Fin ».

Dans ce quatrième tome, tout le monde a vieilli ou grandi… Frances et la peste de Miriam sont devenues des jeunes filles, Mary-Love n’est plus là pour foutre la merde dans la famille (la discorde), James a pris un coup de vieux et si la guerre n’est pas encore déclarée, les temps sont en train de changer.

Les femmes ont une place importante, dans la famille Caskey, ce sont elles qui dirigent, qui prennent les décisions et c’est sans doute ce qui me plait dans cette saga : les femmes ne sont pas des petites choses fragiles, elles se battent pour obtenir leur place méritée.

La récession est passée par là, le crash de 1929 aussi et on sent bien que tout le monde est touché par l’effondrement de l’économie. Des magasins ont fermé, les autres scieries aussi, la ville de Perdido vivote et ce sera la guerre qui la fera repartir en avant, notamment avec l’essor de la scierie des Caskey. Par contre, personne n’échappera aux tickets de rationnement et au fait que les jeunes hommes doivent s’engager.

Si le rythme n’est pas effréné, les personnages ont bien évolués, changés, pris de la bouteille, certains ayant un rôle plus important dans ce tome 4. On ne peut pas dire qu’on reste les bras croisés durant 250 pages ! Frances va en apprendre plus sur ce qu’elle est vraiment… Oui, l’élément fantastique est plus important que dans les précédents, mais sans jamais devenir trop prégnant.

Cette saga, c’est comme les eaux noires de la Blackwater ou les rouges de la Perdido : lorsque l’on plonge dedans, on est immédiatement aspiré dans un tourbillon dont il est difficile de se dépêtrer. On y est aspiré et entraîné vers le fond.

Non, non, toutes celles et ceux qui ont plongé dans les eaux troubles des deux rivières n’ont absolument pas envie qu’on leur jette une bouée de sauvetage !! On veut juste lire la saga en entier et espérer qu’ensuite, on pourra reprendre une vie normale…

Blackwater, c’est une saga familiale et fantastique qu’il faut découvrir, si ce n’est déjà fait. C’est addictif, sans pour autant posséder de l’action. En fait, ce sont les personnages qui font que l’on ait envie de poursuivre la saga. On les aime comme s’il faisait partie de notre famille. Une famille un peu bizarre, certes, mais qui ne se laisse jamais abattre.

Allez, vivement la suite !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°163].

[SÉRIES] Stranger Things – Saison 4 – 9 épisodes (2022)

Résumé : Six mois se sont écoulés depuis la bataille de Starcourt qui a semé terreur et désolation sur Hawkins. Encore titubants, nos amis se trouvent séparés pour la première fois – et la vie de lycéen n’arrange rien.

C’est à ce moment de vulnérabilité qu’une nouvelle menace surnaturelle apparaît et, avec elle, un terrible mystère qui pourrait être la clé permettant de mettre fin aux horreurs du monde à l’envers.

La quatrième saison de Stranger Things, série télévisée américaine de science-fiction et d’horreur, est composée de neuf épisodes répartis en deux volumes, le premier comptant sept épisodes sortis le 27 mai 2022 et le deuxième, deux épisodes sortis le 1er juillet 2022, sur Netflix. Elle est la quatrième et avant-dernière saison de la série créée par Matt et Ross Duffer.

Avant sa sortie, elle est considérée par les acteurs de la série comme étant la saison la plus « effrayante », « sombre » et « intense » de Stranger Things.

Les neuf épisodes de cette saison sont filmés en Lituanie, au Nouveau-Mexique et en Géorgie (États-Unis).

Le tournage a débuté en février 2020, mais fut interrompu en raison de la pandémie de Covid-19 au début de mars 2020, ce qui a permis aux frères Duffer d’écrire toute la saison avant de la filmer. Le tournage a repris en septembre 2020 pour se conclure en septembre 2021.

Acteurs principaux :

  • Winona Ryder (VF : Claire Guyot) : Joyce Byers
  • David Harbour (VF : Stéphane Pouplard) : Jim Hopper
  • Millie Bobby Brown (VF : Clara Soares) : Jane Hopper (née Ives) / Onze / Elfe
  • Finn Wolfhard (VF : Tom Hudson) : Michael « Mike » Wheeler
  • Gaten Matarazzo (VF : Gabriel Bismuth-Bienaimé) : Dustin Henderson
  • Caleb McLaughlin (VF : Thomas Sagols) : Lucas Sinclair
  • Noah Schnapp (VF : Tom Trouffier) : William « Will » Byers
  • Sadie Sink (VF : Clara Quilichini) : Maxine « Max » Mayfield
  • Natalia Dyer (VF : Alexia Papineschi) : Nancy Wheeler
  • Charlie Heaton (VF : Julien Crampon) : Jonathan Byers
  • Joe Keery (VF : Clément Moreau) : Steve Harrington
  • Maya Hawke (VF : Emmylou Homs) : Robin Buckley
  • Brett Gelman (VF : Gilduin Tissier) : Murray Bauman
  • Priah Ferguson (VF : Dorothée Pousséo) : Erica Sinclair
  • Matthew Modine (VF : Philippe Vincent) : Dr Martin Brenner / appelé « papa » par Onze
  • Paul Reiser (VF : Pierre-François Pistorio) : Dr Sam Owens

Ce que j’en ai pensé :
Il m’a fallu du temps avant que je ne me décide à visionner la saison 4 de la série Stranger Things, alors que j’avais adoré les trois saisons précédentes.

Pourquoi n’étais-je pas chaude pour la voir ? Premièrement, parce que j’avais peur que cette 4ème saison soit celle de trop…

Oui, j’avais peur que les scénaristes n’aient pas su faire aussi bien que les précédentes, que la série ne tourne en rond, qu’à force de voir surgir des créatures horribles du monde à l’envers, cela ne devienne redondant (là, j’ai eu peur pour rien, le scénario est excellent !).

La deuxième chose qui m’a freiné, c’est que nos gamins n’en sont plus : ce sont des ados de 16 ans ! Et pour bien m’achever, une partie de la bande est partie dans un autre état, quittant la ville maudite d’Hawkins. Oh non, pas ça ! Pas une séparation !

La ville d’Hawkins sans la présence de Will Byers, de son frangin Jonathan, de leur mère et de Eleven, ça ne me donnait pas envie de regarder.

Passer de l’enfance à l’adolescence, c’est un cap important, mais dans cette série, ce qui me plaisait aussi, c’est que les gamins étaient jeunes (12/13 ans) et que ça me faisait penser à la bande de potes dans ÇA ou dans les Goonies.

Trop chous !

Et puis, je vous avouerai aussi que j’avais peur qu’à force de se mesurer à des créatures venant d’un autre monde,  l’un ou l’autre des ados (et des adultes qui les aide) ne viennent à trépasser. Déjà que Hopper, dans la saison 3, avait disparu et qu’il se retrouvait dans un camp de prisonniers en Russie !

Oui, j’avais les miquettes en commençant à visionner les 9 épisodes de la série ! Alors oui, c’est moins drôle de se retrouver avec des ados, mais je vous assure que dès les premières images, j’étais à nouveau sous le charme de cette bande de copains, de toute cette troupe hétéroclite qui n’ont jamais été et ne seront jamais les élèves populaires de leur école !

Dans cette saison, l’horrible monstre tueur sera surnommé Vecna et nous apprendrons ensuite qui il est réellement. Pout tuer, il provoque des visions chez la personne choisie, il entre dans son esprit, lui murmure à l’oreille et quand la personne est mûre, elle est soulevée du sol avant qu’il ne lui craque les os comme un poulet rôti élevé en batterie. Beurk !

La police n’a jamais vu de pareils meurtres ! La peur rôde. La fille assassinée était populaire et on a retrouvé son corps dans le mobile-home de Eddie, le marginal un peu barje de l’école. Sans pousser la réflexion plus loin, les flics trouveront qu’il fait un coupable idéal (un marginal qui aime les jeux de rôles, trop facile). Ensuite, certains esprits vont s’échauffer et ne vouloir faire justice eux-mêmes.

Heureusement que nous sommes en 1986, sans les réseaux sociaux, sinon, c’était le lynchage au niveau mondial du suspect. En tout cas, l’irruption de Eddie le banni, dans cette saison, était un vent de fraicheur et il ne m’a pas fallu longtemps pour m’attacher à ce mec un peu zinzin. Il m’a même superbement ému.

Pas eu vraiment le temps de souffler durant le visionnage de cette nouvelle saison et si certains critiques sont violentes, de mon côté, j’ai apprécié le scénario, même si, à certains moments, on a tout de même l’impression qu’il tire un peu la langue, notamment en tentant d’expliquer d’où sort Vecna et en rattachant le tout à la vie d’Eleven avant, dans le labo d’expériences honteuses sur des enfants possédants des pouvoirs psychiques.

En apprenant que les scènes avec Eleven jeunes, avaient été tournées avec une autre actrice jouant son rôle, j’ai compris qu’au départ, les Duffer Brothers (les deux scénaristes) n’avaient pas pensé à expliquer l’origine du Monde à l’envers, ni l’origine des monstres sortis par le portail (les Demogorgons et le Flagelleur Mental), dans les saisons précédentes…

Bon, les scénaristes n’avaient sans doute jamais pensé aller aussi loin dans leur série et ils ont brodé au fur et à mesure. Gaffe, c’est souvent ainsi que l’on se plante. Moi, j’ai adoré découvrir cette origine, je l’ai trouvée logique, dans la lignée de tout ce qui était arrivé pour le moment, mais ils auraient pu se prendre les pieds dans le tapis.

Ce que j’avais apprécié, dans les précédents saisons, c’est que tous les personnages avaient de l’importance : les 4 gamins originaux, Eleven et les autres qui étaient venus se greffer à la troupe (on était à 13 personnes importantes, dans le groupe de celles et ceux qui luttaient contre le monde à l’envers).

Équipe d’Hawkins

Dans cette saison 4, vu que la troupe d’amis est séparée, chacun va bricoler dans son coin afin de venir à bout de Vecna, ce qui a donné un déséquilibre dans les rôles, notamment pour Will Byers (quasi invisible alors qu’il était au centre des saisons précédentes), son frère Jonathan (camé, loin du frangin qui avait tout fait pour retrouver son petit frère dans la saison 1), Mike (l’élément central du groupe, qui n’a pas un grand rôle à jouer), Erica Sinclair (soeur de Lucas et génialissime quand elle ouvre la bouche) et Joyce Byers (Winona Ryder, tout de même) qui, bien que partie en mission en Russie, jouera plus sur le banc de touche que sur le terrain.

Ok, dans le camion de pizzas, Will, Mike et Jonathan vont remonter la piste de Eleven, l’aider, mais bon, ça restera des rôles fadasses, comparé aux actions musclées et couillues de la troupe restée à Hawkins.

Heureusement que dans la seconde partie de la saison, nos amis exilés en Californie se remueront un peu plus les miches. Comme l’ami Ricoré, ils arriveront au bon moment, mais sans les tartines et les croissants… Juste pile au bon moment. Timing parfait, les mecs !

L’équipe Californie

Mais avant que tout le monde se retrouve réuni, bien des membres de l’équipe se retrouveront isolés, de leur fait ou non. Lorsqu’on a connu la petite troupe super soudée, on a mal au coeur de les voir, au début, vivre chacun de leur côté, séparés, plus autant copains qu’avant. Maxine est même totalement seule ! Putain, les gars, ils vous est arrivé quoi, comme saloperie ! L’adolescence, terrible maladie…

Les deux seuls qui sont resté soudés, ce sont les grands : Steve et Robin (toujours aussi volubile, elle). Nancy Wheeler, grande soeur de Mike, s’en sort bien avec son job de journaliste du lycée.

Anybref, avec des décors magnifiquement horribles dans le monde à l’envers, avec un vilain méchant qui a un passé, des blessures, des fêlures, un esprit tordu et manipulateur, cette saison 4 est excellente et j’ai eu quelques frissons de peur en la visionnant.

Le dernier épisode, qui fait plus de 2h, m’a fait monter la tension et j’étais contente que le chat soit là, en mode « pétrissage » et « je veux des câlins ». Passer mes doigts dans sa fourrure douce a réussi à diminuer mon rythme cardiaque.

La bande son est, elle aussi, réussie, notamment avec le superbe morceau de Kate Bush « Running Up That Hill », qui allait très bien avec l’action que Max faisait à ce moment là (sortir de l’antre de Vecna). Un morceau qui reste dans la tête et qui n’est pas pourave du tout.

Malgré mon bémol sur le fait que certains personnages n’étaient pas assez présent dans cette saison et avait un rôle mineur par rapport aux autres (personnages et saisons antérieures), je ne pourrai pas me plaindre du Grand Méchant qui était excellent, foutait bien la trouille, comme le clown démoniaque dans ÇA ou le Freddy Krueger (A Nightmare on Elm Street).

Le final laisse entendre qu’il y aura une saison 5, tout n’est pas terminé et je pense qu’il faudra autre chose que des courses dans un supermarché des armes pour venir à bout de Vecna (qui est allé faire dodo) ou de ce qui pourrait encore se cacher dans le monde à l’envers…

Mais les scénaristes l’ont dit : 5 saisons, pas une de plus, avec une vraie fin fermée. Et pas de morts, j’espère, parce qu’ils avaient laissé sous-entendre qu’on en aurait dans la 4 (et il y en a eu un et une autre en mauvais état)…

Kate Bush, vas-y, sauve tout le monde, je les aime trop, ces gamins d’Hawkins !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°129] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°12).

Erectus – 03 – Le dernier hiver : Xavier Müller [LC avec Bianca]

Titre : Erectus – 03 – Le dernier hiver

Auteur : Xavier Müller
Édition : XO (03/11/2022)

Résumé :
Et si le passé, le présent et le futur n’étaient qu’illusion ?

Vous êtes là, deux amoureux à admirer l’extraordinaire météorite qui illumine le ciel, lançant autour d’elle des pépites dorées. Puis la personne que vous aimez, tout à coup, s’endort. Et quand elle se réveille, elle n’est plus la même. Elle vous considère comme son ennemi. Pire : comme sa proie !

Paris, Rome, New York, Tahiti… le cataclysme foudroie la planète, inversant le temps, remontant aux origines, effaçant l’évolution. C’est la superrégression. Un cauchemar. Et le spectre du dernier hiver pour l’humanité…

Critique :
Le premier tomes d’Erectus m’avait emballé, le deuxième avait eu un début un peu plus lent (avant de se poursuivre superbement ensuite), j’attendais donc le dernier avec une impatience mêlée de crainte…

Le risque, avec des suites, c’est qu’il y ait une régression scénaristique ou que l’auteur se prenne les pieds dans le tapis en voulant faire mieux (ou aussi bien) et que le final ne soit pas à la hauteur des attentes. Ce qui fout en l’air tout ce qui a précédé.

Alors, verdict ? Pas de crainte à avoir, si les Humains, les animaux et les plantes vont subir des régressions, le scénario, lui, va encore évoluer !

L’auteur a fait encore plus fort, plus fort que le Roquefort, plus fort que les deux précédents, le tout, sans perte de qualité scénaristique, que du contraire ! Son récit m’a emporté, m’a balayée, tout en restant réaliste, scientifique et sans jamais lasser. Pire, son livre, je l’ai bouffé sur une seule journée, affamée que j’étais. Ou contaminée !

Dans ce dernier tome, il a poussé les curseurs encore plus loin… J’ai frémi, tant tout était réaliste et j’espère que cette trilogie restera dans le domaine de la SF, car c’est trop flippant de penser que ceci pourrait, un jour lointain (ou proche), arriver.

Je ne vous dirai pas ce qu’il se passe dans ce dernier tome, il vaut mieux être vierge de tout résumé afin d’en profiter un maximum, d’avoir l’effet de surprise, de se prendre les révélations en pleine tronche et d’admirer le talent de l’auteur pour que, tout ce qu’il a mis en place, se tienne.

Il ne suffit pas de jouer avec la science, avec les lois de la physique ou bien le temps, il faut aussi que le récit reste cohérent, que l’auteur aille au bout de son idée, sans que son imagination débordante ne perde les lecteurs en route. L’équilibre doit toujours être assuré afin de ne pas se gameller.

Ce que Xavier Müller a réussi avec brio : cohérence et réalisme étant les maîtres mots de ce dernier tome, qui est brillant (au cas où certains ne l’auraient pas compris), vertigineux, qui donne le tournis et ne vous laissera que peu de répit, sans pour autant virer au thriller survitaminé qui perdrait de sa cohérence.

L’élément fantastique qui s’ajoute ne perturbe en rien le scénario, que du contraire. Vu ce qu’il se passe, cela reste cohérent et on se laisse embarquer pour un voyage des plus fous en Normandie et ailleurs.

Le seul léger bémol, c’est qu’il y a un peu de manichéisme dans les personnages. Les Gentils sont honnêtes, corrects, droits, justes, non vénaux et leurs défauts ne sont pas énormes, ce sont des gens dont on aimerait qu’ils soient nos collègues, nos voisins, nos amis, de notre famille.

Le Méchant, lui, est intelligent, profiteur, opportuniste, bref, réaliste. Heureusement, il échappe aux clichés que l’on retrouve chez certains auteurs (Ken Follet, entre autre) où les méchants sont stéréotypés à mourir. Celui du tome 2 faisait plus méchant d’opérette, pas ici.

Le manichéisme est ténu, à tel point que je ne l’ai pas ressenti durant ma lecture et ce fut au moment d’écrire ma chronique que je m’en suis rendue compte. Pas de panique, ce léger manque de défauts chez les Gentils ne pose aucun problème durant la lecture. C’est vraiment un point de détail, tant le reste est excellent.

Oserais-je dire que la saga Erectus est bandante ?? Oui, j’ose !

Ce thriller se révèle être une lecture virale, à laquelle il n’existe aucun antidote, si ce n’est aller jusqu’au bout de sa lecture. Après, un sentiment de manque se fait ressentir. Hé oui, la trilogie est terminée, il faut reprendre une vie normale.

La lecture suivante risque de me paraître fadasse, après un tel cocktail détonnant !

Une lecture addictive pour Bianca et moi, la preuve dans sa chronique ! Une manière de bien commencer l’année avec des bons romans qui donnent des LC réussies !

PS : bonne idée que l’auteur a eue, d’insérer un rapide résumé des tomes précédents, car les ayant lus à leur sortie, ma mémoire n’avait gardé que les faits les plus marquants et j’ai eu un peu de mal à remettre les personnages, ma mémoire les ayant un peu mélangé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°112].

Bilan Livresque Annuel 2022 et Coups de Cœur selon les catégories ! [Épisode 2/3]

Afin de n’oublier aucune lectures  digne d’intérêt, je vous propose, comme les autres années, un classement par « genre littéraire ». Rentrent dans ce classement, les romans que j’ai apprécié, mais pas au point d’en avoir un coup de coeur. Ce sont les 3 Sherlock ou 3,5 (étoiles).

Si vous l’envie subite vous prenait de vouloir lire un thriller addictif, un polar addictif, de la fantasy, de la SF ou tout autre genre qui vous fasse sortir de votre zone de confort, vous pourrez piocher dans ces listes de romans que j’ai apprécié en 2022, mais qui ne se retrouvent pas nécessairement dans les coups de cœurs publiés hier.

Il y aura des redites, bien entendu : des romans classés hier se retrouveront à nouveau dans ces listes, parfois à plusieurs endroits. D’autres feront leur apparition, selon leur catégorie et leur degré d’appréciation.

Certains romans, qui n’ont pas été des coups de cœur de l’année, dont j’ai soulevé des bémols dans mes chroniques, pourraient, malgré tout, se retrouver dans ces classements, car ils n’avaient pas que des points négatifs, que du contraire.

J’ai passé toute ma liste de lecture 2022 (putain, quelle longueur !) et j’ai essayée d’être la plus juste possible, de brasser le plus large possible et de vous laisser le plus de choix possible (non, je n’ai pas des actions dans la vente des livres !). J’espère ne pas en avoir oublié… 

PS : l’ordre de classement n’a rien à voir avec le plaisir de lecture. De toute façon, les meilleurs sont signalés par de ♥♥♥♥.

La Littérature Américaine que j’ai le plus appréciée en 2022 :

  1. L’été où tout a fondu : Tiffany McDaniel ♥♥♥♥
  2. Les bisons de Broken Heart : Dan O’Brien ♥♥♥♥
  3. Un profond sommeil : Tiffany Quay Tyson ♥♥♥♥
  4. Minuit à Atlanta : Thomas Mullen ♥♥♥♥
  5. Lady Chevy : John Woods ♥♥♥♥
  6. Duchess : Chris Whitaker ♥♥♥♥
  7. American predator : Maureen Callahan ♥♥♥♥
  8. Les croassements de la nuit – Inspecteur Pendergast 04 : Preston et Child
  9. Nuit noire, étoiles mortes : Stephen King
  10. Blackwater – 01 – La Crue : Michael McDowell
  11. Blackwater – 02 – La Digue : Michael McDowell
  12. Blackwater – 03 – La Maison : Michael McDowell
  13. Billy Summers : Stephen King
  14. L’Outsider : Stephen King
  15. Le mambo des deux ours – Hap Collins et Leonard Pine 03 : Joe Lansdale
  16. Plus bas dans la vallée : Ron Rash

Les romans, policiers ou pas, qui m’ont fait  passer un bon moment de lecture tout en étant bien faits ! Cela peut être un bon cosy mystery, un thriller plus tordu que les autres, un western bien foutu… Bref, ceux que j’ai apprécié lire, sans pour autant qu’ils décrochent, tous, les médailles d’or.

  1. Détectives du Yorkshire ‭–‬ 07 ‭–‬ Rendez-vous avec la menace ‭:‬ Chapman
  2. L’assassin de la rue Voltaire – Gabriel Joly 03 : Henri Loevenbruck
  3. La Traversée des Temps – 02 – La Porte du ciel : Eric-Emmanuel Schmitt
  4. Les chroniques de St Mary’s‭ – ‬04 – Une trace dans le temps : Jodi Taylor
  5. L’Armée d’Edward : Christophe Agnus
  6. Le Loup des Ardents : Noémie Adenis
  7. Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double : Daniel O’Malley
  8. Le bureau des affaires occultes – 02 – Le fantôme du vicaire : Éric Fouassier

Thrillers addictifs, pages-turner, mais pas que ! De quoi rester accroché à son roman tout en ayant plus qu’une simple enquête… Bien souvent, des faits de société viennent se greffer dans les récits, ce qui donne à ces romans un petit plus que les autres n’ont pas.

  1. L’Armée d’Edward : Christophe Agnus
  2. Dans les brumes de Capelans : Olivier Norek
  3. Labyrinthes : Franck Thilliez
  4. La capture – Yvonne Chen 02 : Nicolas Lebel
  5. Atmom[ka] – Franck Sharko et Lucie Hennebelle 03 : Franck Thilliez
  6. Pandemia – Franck Sharko & Lucie Hennebelle 05 : Franck Thilliez
  7. Immortel – Tomás Noronha 10 : José Rodrigues dos Santos
  8. Te tenir la main pendant que tout brûle ‭:‬ Johanna Gustawsson
  9. Lontano – Famille Morvan 01 : Jean-Christophe Grangé
  10. W3 – 02 – Le mal par le mal : Jérôme Camut et Nathalie Hug

♫ Noir c’est noir ♪ Les romans Noirs, ceux qui possèdent un contexte social important, ceux qui parlent des sans-dents, des pauvres… Ce classement reprendra aussi les petites perles noires lues cette année et toutes n’étaient pas des lectures dépressives !

  1. Hangman – Les fantômes du bourreau : Sébastien Bouchery ♥♥♥♥
  2. La reine noire : Pascal Martin ♥♥♥♥
  3. Épilogue meurtrier – Trilogie de la crise HS1 : Pétros Márkaris
  4. Tapas nocturnes – Diego Martín 00 : Marc Fernandez
  5. Indomptable : Vladimir Hernández Pacín
  6. Bandidos – Diego Martín 03 : Marc Fernandez
  7. Le fourgon des fous : Carlos Liscano
  8. ‭Respirer le Noir : Collectif
  9. On était des loups : Sandrine Collette
  10. L’Aigle noir : Jacques Saussey
  11. Le carré des indigents‭ : ‬Hugues Pagan

Nouvelle catégorie, parce que Holmes mérite bien d’avoir son classement des titres lus. Au royaume des apocryphes, tous ne sont pas de bonne qualité, tous ne sont pas super. Voici ceux que j’ai lu et apprécié…

  1. Lady Sherlock – 02 – Conspiration à Belgravia : Sherry Thomas
  2. Sherlock Holmes et les protocoles des Sages de Sion : Nicholas Meyer
  3. Les vieux cahiers de Sherlock Holmes : Martine Ruzé-Moens
  4. Les voyages de Sherlock Holmes : Martine Ruzé-Moëns
  5. Sherlock Holmes – Compléments d’enquête : Jean Alessandrini
  6. Sherlock, Lupin & Moi – 12 – Le bateau des adieux : Irene Adler
  7. Sherlock, Lupin & moi – 13 – Le souterrain mortel : Irene Adler
  8. Sherlock, Lupin & moi – 14 – À la recherche de la princesse Anastasia : Adler
  9. Enola Holmes – 07 – Enola Holmes et la barouche noire : Nancy Springer
  10. Sherlock Holmes et l’héritière de Lettox Castle : Pascal Malosse
  11. Sherlock, qui est le coupable ? : Vincent Raffaitin et Collectif
  12. Sherlock Holmes et les Romanov : Pascal Malosse
  13. Simulacres martiens : Eric Brown
  14. Sherlock Holmes et l’affaire des noyades bleues : Jérôme Hohl
  15. Sherlock Holmes – Recueil d’enquêtes détonantes : Gareth Moore

Envie de dépaysement ? D’aventures ? De partir au loin sans bouger de votre divan ? Avec eux, on s’évade dans l’espace, dans le temps et on passe d’excellents moments de lecture (souvent dans le froid ou la chaleur forte).

  1. Nouvelle Babel ‭:‬ Michel Bussi
  2. Atmom[ka] – Franck Sharko et Lucie Hennebelle 03 : Franck Thilliez
  3. La Traversée des Temps – 02 – La Porte du ciel : Eric-Emmanuel Schmitt
  4. L’Odyssée de Sven : Nathaniel Ian Miller
  5. Bêtes, hommes et dieux – À travers la Mongolie interdite : Ossendowski
  6. Du fond des âges : René Manzor
  7. Tous les démons sont ici – Walt Longmire 07 : Craig Johnson

Cette classification pourrait donner la main avec celle consacrée aux romans parlant des horreurs humaines (camps, génocides, goulags, racisme,…), parce que bien souvent, les deux classements possèdent les mêmes titres, à quelques exceptions près. Ici, sont classés les romans dont je n’oublierai pas certaines scènes, certains passages…

  1. La supplication – Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse : Svetlana Alexievitch ♥♥♥♥
  2. Hangman – Les fantômes du bourreau : Sébastien Bouchery ♥♥♥♥
  3. Condor : Caryl Ferey ♥♥♥♥
  4. S’adapter : Clara Dupont-Monod ♥♥♥♥
  5. Quand tu écouteras cette chanson : Lola Lafon ♥♥♥♥
  6. Génocidé : Révérien Rurangwa ♥♥♥♥
  7. Une saison de machettes : Jean Hatzfeld (non chroniqué)
  8. Le Chant d’Haïganouch : Ian Manook ♥♥♥♥
  9. Les silences d’Ogliano : Eléna Piacentini ♥♥♥♥
  10. Un coin de ciel brûlait : Laurent Guillaume
  11. Voyage au bout de l’enfance : Rachid Benzine ♥♥♥♥
  12. Que sur toi se lamente le Tigre : Emilienne Malfatto ♥♥♥♥

Parfois, on commence une lecture sans savoir si elle va nous apporter du plaisir ou de la déception… On avait entendu des bonnes critiques sur ces romans, mais on n’est jamais à l’abri de foirer sa lecture… Ce ne fut pas le cas ici. Des bons souvenirs de lecture !

  1. Le dernier joyau des Romanov ‭:‬ Monique Dollin du Fresnel
  2. Lady Sherlock – 02 – Conspiration à Belgravia : Sherry Thomas
  3. Lontano – Famille Morvan 01 : Jean-Christophe Grangé
  4. Les croassements de la nuit – Inspecteur Pendergast 04 : Preston et Child
  5. La Nymphe Endormie : Ilaria Tuti
  6. Vivre avec nos morts : Delphine Horvilleur
  7. Les Mots immigrés : Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini
  8. Immortel – Tomás Noronha 10 : José Rodrigues dos Santos
  9. Tenir sa langue : Polina Panassenko
  10. La maison assassinée : Pierre Magnan

Chaque année, je me dis que je vais lire plus de fantasy/SF/fantastique/dystopie (j’en ai des tas dans ma PAL), et au bilan final, je me rends compte que je n’en ai pas lu beaucoup. Par contre, j’ai fait des bonnes pioches du premier coup :

  1. Le Chien du Forgeron : Camille Leboulanger
  2. Trilogie d’une Nuit d’Hiver – 02 – La Fille dans la tour : Katherine Arden
  3. Trilogie d’une Nuit d’Hiver – 03 – L’hiver de la sorcière : Katherine Arden
  4. La maison des jeux – 01 – Le serpent : Claire North ♥♥♥♥
  5. La maison des jeux – 02 – Le voleur : Claire North ♥♥♥♥
  6. Harry Potter et le prince de sang-mêlé – 06 : J.K. Rowling ♥♥♥♥
  7. Drenaï – 10 – Loup Blanc : David Gemmel
  8. Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double : Daniel O’Malley
  9. Les chroniques de St Mary’s‭ – ‬04 – Une trace dans le temps : Jodi Taylor
  10. Les chroniques de St Mary’s – 05 – Hier ou jamais : Jodi Taylor
  11. Ring Shout : P. Djèli Clark
  12. Simulacres martiens : Eric Brown
  13. Émissaires des morts – Andrea Cort 01 : Adam-Troy Castro
  14. La monture : Carol Emshwiller

Les romans marquants qui parlaient de ségrégation raciale, de l’apartheid, de racisme, de l’esclavage, des dictatures, du communisme et de ses dérives,  du totalitarisme, des guerres, des camps de concentration, des goulags, des génocides, de Tchernobyl et sa catastrophe, de fracturation hydraulique, les migrants, Daesh,… Le tout dans des romans policiers, historiques, autobiographiques, des recherches, de la littérature blanche :

  1. La supplication – Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse : Svetlana Alexievitch ♥♥♥♥
  2. Condor : Caryl Ferey ♥♥♥♥
  3. Vous ne nous séparerez pas : Régis Delpeuch ♥♥♥♥
  4. Une libération : Nicolas Rabel
  5. Toute la lumière que nous ne pouvons voir : Anthony Doerr
  6. Quand tu écouteras cette chanson : Lola Lafon ♥♥♥♥
  7. Génocidé : Révérien Rurangwa ♥♥♥♥
  8. Une saison de machettes : Jean Hatzfeld (non chroniqué)
  9. Le Chant d’Haïganouch : Ian Manook ♥♥♥♥
  10. GrandMèreDixNeuf et le secret du Soviétique ‭: ‬Ondjaki 
  11. Donbass : Benoît Vitkine
  12. Un coin de ciel brûlait : Laurent Guillaume
  13. Haine : José Manuel Fajardo
  14. Le fourgon des fous : Carlos Liscano
  15. Fracture : Eliza Griswold
  16. Voyage au bout de l’enfance : Rachid Benzine ♥♥♥♥
  17. Le cycliste de Tchernobyl : Javier Sebastian
  18. L’or vert du Sangha : Pierre Pouchairet

Parce que les Amérindiens méritent aussi d’avoir leur classement en plus des autres, parce que cette année, j’ai lu trois romans parlant de ce que les Blancs leur ont fait subir… Et que je devrais en lire plus.

  1. Nous étions libres comme le vent : David Roberts
  2. Crazy Horse – Une vie de héros : Joseph Marshall III
  3. Kill the indian in the child : Elise Fontenaille-N’Diaye

Parfois, lorsque plus rien ne va, lorsqu’on en a marre de tout, il suffit de sortir de sa PAL un auteur doudou (Camilleri et son commissaire Montalbano / Doherty et son frère Athelstan / Kinsey et sa Lady Hardcastle / Faith Martin avec Loveday & Ryder,…) pour que tout reparte ! Ce sont des polars que j’aime lire et dont j’apprécie suivre les personnages.

  1. Commissaire Montalbano – 05 – Un mois avec Montalbano : Andrea Camilleri
  2. Commissaire Montalbano – 06 – La démission de Montalbano : Camilleri
  3. Commissaire Montalbano – 07 – L’excursion à Tindari : Andrea Camilleri
  4. Commissaire Montalbano – 10 – Le tour de la bouée : Andrea Camilleri
  5. Les enquêtes de Frère Athelstan – 04 – La Colère de Dieu : Paul Doherty
  6. Les enquêtes de Frère Athelstan – 06 – Le Repaire des corbeaux : Doherty
  7. Les enquêtes de Frère Athelstan – 07 – Le Jeu de l’assassin : Paul Doherty
  8. Les enquêtes de Frère Athelstan – 08 – La Chambre du diable : Doherty
  9. Enquêtes de Lady Hardcastle – 01 – Petits meurtres en campagne ‭:‬ T.E Kinsey
  10. Enquêtes de Lady Hardcastle – 02 – Meurtres dans un village anglais : Kinsey
  11. Enquêtes de Lady Hardcastle – 03 – La mort au tournant : T. E. Kinsey
  12. Détectives du Yorkshire ‭–‬ 07 ‭–‬ Rendez-vous avec la menace ‭:‬ Chapman
  13. Loveday & Ryder – 05 – Feu d’artifice mortel : Faith Martin
  14. Loveday & Ryder – 06 – ‬Couronnement fatal à Middle Fenton ‭: ‬Faith Martin
  15. Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – 03 – Les fantômes de Bruges : Nadine Monfils
  16. Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette – 04 – Liège en eaux troubles : Nadine Monfils
  17. Aurel le consul – 05 – Notre otage à Acapulco : Jean-Christophe Rufin
  18. Les chroniques de St Mary’s‭ – ‬04 – Une trace dans le temps : Jodi Taylor
  19. Les chroniques de St Mary’s – 05 – Hier ou jamais : Jodi Taylor
  20. Les Dames de Marlow enquêtent – 01 – Mort compte triple : Robert Thorogood
  21. Sa Majesté mène l’enquête – 02 – Bain de minuit à Buckingham : S.J. Bennett

Les déceptions totales, alors que je m’attendais à de belles lectures. Parfois ce furent des découvertes d’auteurs que je voulais faire et qui ont foirées (et elles sont nombreuses, cette année) :

  1. Verre cassé : Alain Mabanckou
  2. Nos vies en flammes : David Joy
  3. L’île des chamanes : Jay Kim
  4. L’eau rouge : Jurica Pavičić
  5. Sherlock Holmes et la Bête des Stapleton : James Lovegrove
  6. Sidérations : Richard Powers
  7. 1977 : Guillermo Saccomanno
  8. Je suis l’hiver : Ricardo Romero
  9. Dans les eaux du Grand Nord : Ian McGuire
  10. Le grand monde : Pierre Lemaitre
  11. Ce qui vient après : JoAnne Tompkins
  12. Francis Rissin : Martin Mongin
  13. Omerta : R. J. Ellory
  14. Nous sommes les chasseurs : Jérémy Fel
  15. Les hommes ont peur de la lumière : Douglas Kennedy [LC avec Bianca]
  16. Arpenter la nuit : Leila Mottley
  17. Le Meurtre de Harriet Monckton ‭:‬ Elizabeth Haynes [LC avec Bianca]
  18. Fantômes : Christian Kiefer
  19. Toutes les chances qu’on se donne : Kevin Hardcastle
  20. Dessous les roses : Olivier Adam
  21. Instants sauvages : Noël Sisinni
  22. L’homme peuplé : Franck Bouysse
  23. Le secret de la cité sans soleil : Gilles Legardinier
  24. Se cacher pour l’hiver : Sarah St. Vincent (non chroniqué)
  25. True story : Kate Reed Petty (non chroniqué)
  26. Eldorado : Laurent Gaudé (non chroniqué)

Un chant de Noël – Une histoire de fantômes : José Luis Munuera

Titre : Un chant de Noël – Une histoire de fantômes

Scénariste : José Luis Munuera (d’après le roman de Charles Dickens)
Dessinateur : José Luis Munuera

Édition : Dargaud (10/11/2022)

Résumé :
Londres, 1843.
Tous les habitants, les mieux lotis comme les plus démunis, s’apprêtent à fêter Noël.

Tous, à l’exception de Scrooge. Aux yeux de cette riche commerçante, insensible au malheur des autres comme à l’atmosphère de liesse qui baigne la cité, seuls le travail et l’argent ont de l’importance.

On la dit radine, égoïste et mesquine. Elle préfère considérer qu’elle a l’esprit pratique.

Et tandis que les festivités illuminent la ville et le coeur de ses habitants, Scrooge rumine sa misanthropie…

Une nuit, des esprits viennent lui rendre visite. Ils l’emmènent avec eux, à la rencontre de la jeune fille qu’elle était, quelques années plus tôt, lorsque la cupidité n’avait pas encore rongé son coeur. Mais aussi à la découverte de celle qu’elle aurait pu devenir si elle avait choisi la voie de la bonté…

Critique :
Ebenezer Scrooge est une femme ! Et quelle femme ! Capitaliste, sèche, froide, insensible, mesquine, radine, jolie, bien habillée, cynique, voilà le portrait de son pendant féminin : Elizabeth Scrooge.

Si je ne suis pas fan des récits ou romans ayant pour thème Noël, j’ai toujours adoré les ambiances miséreuses dans le roman de Charles Dickens (Un chant de Noël) ou à sa version animée, avec Picsou dans le rôle de Scrooge.

Là, au moins, nous étions avec les sans-dents, les miséreux, ceux qui n’ont pas d’argent pour fêter Noël, pour manger à leur faim, pour se chauffer… Ceux qui auraient voulu fêter dignement Noël, mais qui n’en avait pas les moyens. Les derniers de cordée, ceux qui n’ont rien trouvé en traversant la route. Comme il en existe toujours…

J’avais donc hâte de découvrir la version féminisée de Munuera. Mes premières impression sont bonnes, notamment avec les dessins, que j’apprécie. Le style de Munuera est reconnaissable, je le connais bien. Quant au personnage d’Elizabeth Scrooge, elle est magnifique de cynisme, d’égoïsme et ses réparties sont cinglantes.

Pour elle, les pauvres sont responsables de leur état, ils devraient faire moins de gosses et travailler. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que la plupart travailler, mais ne gagnent pas assez pour faire vivre leur famille, tel Cratchit, son employé qui a 6 enfants.

Quelle est l’utilité de changer le vieux Scrooge en une jolie jeune femme ? Mais ça change tout, notamment en raison de la place des femmes dans la société anglaise des années 1830/1840. On le comprendra bien en voyant l’enfance d’Elizabeth, lorsqu’elle sera accompagnée de l’esprit des Noël passés.

Pour sortir du chemin tout tracé, elle a dû travailler plus dur, plus fort, avoir ce don avec les chiffres et ne rien laisser passer, alors qu’un homme, lui, aurait eu bien plus facile, juste parce qu’il a un truc qui pendouille entre les jambes.

Les femmes, elles, se devaient d’être des mères, des épouses dévouées, de prendre soin de leur mari, ou de leur père. Une femme soumise, rien de plus. Elle s’est battue et le résultat est cette personnalité aigrie. Elle avait le choix entre être une sainte ou une sorcière.

L’auteur fustige aussi la société anglaise, capitaliste, l’exploitation de l’Homme par l’Homme : quelque uns, super riches, sont responsables d’une multitude d’autres. Le pouvoir est détenu par les riches industriels et ils font la pluie et le beau temps, cherchant à engranger toujours plus de profit.

Scrooge aussi ne cherche qu’à augmenter sa fortune, mais ce n’est ni pour le bien d’autrui, ni pour son bien-être à elle.

La revisite de ce conte de Noël était une riche idée et elle est plus que réussie, parce que notre Elizabeth est bien plus cynique, plus têtue que le Scrooge masculin de Dickens. Elle n’a pas peur de dire qu’elle n’est pas responsable de la mort du petit Tiny Tim et d’accuser le Dieu auquel les gens croient.

Je ne spolierai pas la fin, qui n’est pas celle du roman, on ne change pas une telle personne aussi vite… ou alors juste un peu ?

Que l’on ne s’y trompe pas, dans cette magnifique histoire, il n’y a pas que les graphismes qui soient réussis !

Le scénario de Munuera est très bien trouvé et il a le mérite de nous faire réfléchir sur nous même, qui ne sommes guère différents de cette Elizabeth, qui porte des œillères et qui ne se préoccupe que d’elle-même, comme nous le faisons souvent.

Cet album dépasse le roman original, nous apportant un autre enseignement que celui de Dickens, où son Scrooge devenait un homme bon, en une seule nuit. La version de Munuera est plus réaliste, plus crédible, plus dans l’air du temps et son message n’est pas si misanthrope que cela.

Brillant !

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 80 pages).

Blackwater – 03 – La Maison : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 03 – La Maison

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (05/05/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 3: The House (1983)
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charrier

Résumé :
1928 à Perdido. Alors que le clan Caskey se déchire dans la guerre intestine et sans merci que se livrent Mary-Love et sa belle-fille, et tandis que d’autres crises – conjugales, économiques, existentielles – aux répercussions défiant l’imagination se profilent, dans les recoins sombres de la maison d’Elinor, la plus grande de la ville, les mauvais souvenirs rôdent et tissent, implacables, leurs toiles mortelles.

Critique :
Cette fois-ci, je suis retournée à Perdido sans traîner en chemin tant j’avais hâte de retrouver la famille Caskey.

Si je devais expliquer pourquoi à quelqu’un qui n’a jamais lu cette saga, je pense que j’aurais du mal à lui donner de bonnes raisons, tant c’est un tout.

L’élément fantastique est toujours présent, en tapinois, planqué dans le placard et dans le personnage d’Elinor.

Il fiche la trouille, même utilisé avec parcimonie, à la limite de l’horrifique que n’aurait pas renié Stephen King.

Le suspense ? Oui, il est présent, mais ce n’est pas l’élément principal de cette série, ni ce qui fait coller mes doigts aux pages.

Tout le sel de cette saga familiale tient dans ses personnages, dans les atmosphères, dans les dialogues, dans le contexte historique de l’Alabama, terre ségrégationniste, où les Noirs n’occupent jamais que des places subalternes, domestiques, ouvriers, sans réel espoir de se hisser au-dessus de leur condition, d’être premier de cordé. Pourtant, il y a des rues à traverser !

Un personnage important est Mary-Love, la matriarche castratrice, qui aime ses enfants, qui les aime trop et qui voudrait que cet amour soit exclusif : donc, pas de mariage et si mariage il y a, faut vivre chez elle, dépendre entièrement d’elle, dont une dépendance financière, ce qui ne plait à aucun enfant qui souhaiterait sa totale indépendance.

Elle fait partie des gens que l’on aimerait aller balancer dans l’enclos des alligators, mais cela leur donnerait des aigreurs à l’estomac. On la déteste, tout en la comprenant et en compatissant à sa demande d’amour exclusif, qui ne peut avoir lieu.

Ses manigances sont brutales, tout en étant en finesse et comme Elinor ne répond à rien, on se demande toujours quel prochaine merde elle va lui faire. Sur le final, Mary-Love et Elinor auront une discussion qui m’a passionnée et dégoûtée, tant Mary-Love étant dans le déni le plus total.

J’avais trouvé Elinor un peu en retrait dans le volume précédent, mais dans celui-ci, qui se déroule sur plusieurs années, elle va monter en puissance, se montrer intraitable et rabattre toutes les cartes. Sans que l’on sache vraiment quelles sont ses motivations secrètes.

Le seul bémol de ces romans, c’est qu’ils se lisent trop vite. Ou alors, c’est moi qui les dévore avec trop d’appétit. On avance dans le récit, mais bien des choses restent encore cachées et je n’ai qu’une envie, c’est de découvrir ce qui se cache sous tout cela.

Une saga qui m’a happée dès le départ, sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi, juste que c’est prenant, addictif, rempli de mystères et que c’est bon.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°98].

Blackwater – 02 – La Digue : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 02 – La Digue

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (22/04/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 2: The Levee (1983)
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charrier

Résumé :
Tandis que la ville se remet à peine d’une crue dévastatrice, le chantier d’une digue censée la protéger charrie son lot d’imprévus : main-d’œuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes…

Pendant ce temps dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarcale, voit ses machinations se heurter à celles d’Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer. Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis.

À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences, irréversibles.

Critique :
Ayant un peu délaissé la petite ville de Perdido et la famille Caskey, je me suis empressée d’acheter le tome 2 (et le 3), afin de poursuivre ma découverte de cette saga familiale.

Tout comme pour le premier tome, j’ai eu du mal à lâcher celui-ci, tant j’étais impatiente de savoir si le digue allait se faire et s’il y allait avoir des morts.

Mais avant de jouer au maçon et au terrassier, j’ai suivi la passe d’arme entre Elinor et sa belle-mère, Mary-Love Caskey, castratrice de ses enfants.

Cette mère aime ses enfants, elle les étouffe, ne les laisse pas vivre leur vie, ne souhaitant même pas qu’ils se mariassent, ou alors, à ses conditions et en continuant de vivre avec elle.

La preuve, son fils, Oscar, qui gère la scierie familiale, ne touche qu’un salaire dérisoire, sa mère refusant qu’il puisse prendre son indépendance. S’il a besoin d’argent, il faut qu’il lui en demande, pareil pour les courses du ménage… Il serait temps que les enfants foutent leur mère dans la rivière.

Si Elinor est un peu en retrait dans ce deuxième tome, Sister, la sœur d’Oscar, sera mise en avant, lui donnant même la possibilité de tenir tête à sa mère, la fille ayant tiré des leçons des emmerdes que son frère a eu avant de se marier.

Le côté fantastique est toujours présent, mais tapi dans un recoin sombre. La scène la plus crue arrivera sur la fin du récit, dans toute sa violence, dans toute son ignominie.

Elinor n’est pas un ange, mais à ce petit jeu, Mary-Love Caskey a de quoi voir venir, elle qui ne s’embarrasse pas des personnes, réglant leur vie tel un dictateur, plaçant ses pions là où elle veut qu’ils aillent. Certes, elle n’a pas de sang sur les mains…

Comme pour le premier tome, celui-ci est addictif, sans pour autant qu’il y ait de l’action, des péripéties ou un suspense à couper au couteau.

Non, ce qui est important, dans la saga, ce sont les atmosphères, lourdes de mystères, ces petites allusions que l’auteur fait en fin de son roman et qui sentent bon le Stephen King, les monstres tapis sous les lits.

Ce qui fait tenir ce récit, ce sont les personnages, véritable glaise qui fait tenir les briques ensemble, comme l’argile qui compose cette digue… Sans eux et les mystères, le récit s’effondrerait.

Un roman fantastique qui colle aux mains et qu’il est difficile de poser ! Si la saga continue dans cette qualité de récit, je sens que je vais bien m’amuser.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°96].

La cité des nuages et des oiseaux : Anthony Doerr

Titre : La cité des nuages et des oiseaux

Auteur : Anthony Doerr
Édition : Albin Michel Terres d’Amérique (14/09/22)
Édition Originale : Cloud cuckoo land (2021)
Traduction : Marina Boraso

Résumé :
Un manuscrit ancien traverse le temps, unissant le passé, le présent et l’avenir de l’humanité.

Avez-vous jamais lu un livre capable de vous transporter dans d’autres mondes et à d’autres époques, si fascinant que la seule chose qui compte est de continuer à en tourner les pages ?

Le roman d’Anthony Doerr nous entraîne de la Constantinople du XVe siècle jusqu’à un futur lointain où l’humanité joue sa survie à bord d’un étrange vaisseau spatial en passant par l’Amérique des années 1950 à nos jours. Tous ses personnages ont vu leur destin bouleversé par La Cité des nuages et des oiseaux, un mystérieux texte de la Grèce antique qui célèbre le pouvoir de de l’écrit et de l’imaginaire.

Et si seule la littérature pouvait nous sauver ?

Critique :
Il vaut mieux être bien concentré sur sa lecture, lorsque l’on commence à lire ce gros pavé de 690 pages car l’auteur nous présente plusieurs personnage, le tout étalé sur des époques différentes.

Qu’est-ce qui pourrait relier Zeno (1940, 1950, 2020), Seymour (2014, 2020), Konstance (2156), Anna, et Omeir (1450), alors qu’ils ne se connaissent pas ?

Sans oublier qu’ils ne sont pas sur les mêmes lignes du temps…

Est-ce que les récit allaient se croiser ? Bonne question, j’en étais à la moitié du roman et je n’en savais pas plus. Il faut ajouter à ces différents récits, des extraits d’un manuscrit, celui d’Antoine Diogène, narrant les aventures (fictives) du berger Aethon à la recherche d’une utopique cité céleste.

L’inconvénient, c’est qu’au début, tout semble décousu, on saute les époques, on passe d’un personnage à l’autre, les chapitres sont courts, ce qui fait qu’à peine remis dans le bain de l’histoire, on resaute déjà dans le temps (ou d’un personnage). L’avantage, c’est que chaque arc narratif est très riche et que les personnages sont travaillés, ne manquant pas de profondeur.

La littérature est au centre de ce récit, que ce soit avec la bibliothèque municipale, avec des textes anciens datant d’avant l’imprimerie ou dans le futur, avec des livres qui sortent de leur étagères pour s’ouvrir là où se trouve le renseignement que vous avez demandé. Est-ce que la littérature peut aider des gens ? Les sauver ? C’est à ça que le livre va répondre et entre vous et moi, je le pense, oui.

Le bandeau-titre disait « Un chef d’œuvre »… Heu, c’est peut-être abusé. Bien que des copinautes aient notés, dans leurs chroniques, que cette lecture faisait partie de leurs meilleures.

Non, ce roman ne fera pas partie de mes coups de coeur, et ce, malgré que je n’ai pas grand-chose à lui reprocher, si ce n’est 100 pages en trop, ce qui n’est pas grand-chose lorsqu’on en a 690… Lu en trois jours, ce qui en fait un roman addictif.

Mais… Il ne m’a pas fait vibrer. Le récit me semblait plus écrit pour des jeunes adultes que pour des adultes tout court. L’écriture de l’auteur est agréable, sa plume n’utilise pas des mots compliqués, ses décors étaient bien décrits, les personnages aussi, mais il manquait les émotions pour me faire vibrer réellement.

Beaucoup de sujets de société sont abordés dans ce récit (écologie, les guerres, l’homophobie, la survie, société de consommation,…), hélas, c’est trop lisse, consensuel, sans peps. Limite réducteur…

Il paraît que la critique est facile, ce qui est réducteur, car si l’on reste honnête, la critique n’est pas un art aisé, la preuve en est avec ce roman qui me laisse le cul entre deux chaises :  il est lisse, mais j’ai aimé ses atmosphères, son histoire, ses personnages, sa construction. Il ne m’a pas emporté, mais il ne m’a pas déplu non plus.

C’est un sacré pavé et je n’ai pas perçu son épaisseur, je ne me suis pas ennuyée dans son récit, même si je lui reproche une petite centaine de pages en trop. Quant à son final, il m’a bien plu, il était inattendu pour un personnage.

Alors non, ceci n’est pas un chef d’œuvre, mais ce n’est pas non plus un mauvais roman et il vaut la peine d’être découvert. Aux lecteurs et lectrices ensuite de se faire leur propre avis.

L’archipel des oubliés – Grace Campbell 03 : Nicolas Beuglet [Par Dame Ida, lectrice épuisée]

Titre : L’archipel des oubliés – Grace Campbell 03

Auteur : Nicolas Beuglet
Édition : XO (22/09/2022)

Résumé Babélio:
Cette histoire vous fera douter de tout…

Les inspectrices Grace Campbell et Sarah Geringën le savent. Malgré leurs caractères opposés, elles doivent unir leurs forces pour neutraliser l’“ homme sans visage ”, l’architecte du plan diabolique qui mènera l’humanité à sa perte.

Seule piste : un manoir égaré dans les brumes d’Écosse. Derrière les volets clos de la demeure, l’ombre d’une jeune veuve austère, en apparence innocente. Mais cette femme est-elle vraiment ce qu’elle prétend être ? Ce que les deux inspectrices découvrent dépasse leurs pires hypothèses.

Dans une course qui les entraîne du loch Ness à la Norvège, Grace et Sarah vont devoir repousser les frontières de la peur pour rejoindre l’énigmatique archipel des Oubliés – l’ultime rempart au chaos du monde.

Un thriller glaçant. Et perturbant. Car ce qui se joue sur ces terres mystérieuses pourrait bien ressembler au choix de civilisation qui se dresse devant nous…. Même de vous…

L’avis de Dame Ida :
Bon… On ne peut pas dire que le résumé Babelio qui est en réalité le plus souvent la 4e de couverture proposée par les éditeurs, nous aide beaucoup. Et c’est fort ennuyeux.

D’autant qu’à aucun moment l’Archipel des Oubliés n’est nommé comme tel dans le roman !!! Ce sera au lecteur de deviner de quoi il s’agit…

Cette présentation est d’autant plus regrettable que le chaland lambda qui n’a jamais lu un roman de Nicolas Beuglet ne saura pas que l’Archipel des Oubliés est la suite (et fin ?) des précédentes enquêtes de l’inspectrice Grace Campbell (le Dernier Message, Le Passager sans visage) et de celles de Sarah Geringën (Le Cri, Complot, l’Île du Diable) qu’il est tout bonnement impératif d’avoir lues avant si on veut suivre un minimum. Or, ce n’est pas indiqué.

Après avoir lu dans un premier temps les enquêtes de Sarah Geringën, et être arrivée au bout de la première enquête de Grace Campbell, j’avais lu la seconde qui se terminait sur l’irruption tonique de Sarah dans le bureau de Grace qui rentrait de sa dernière expédition policière à travers le monde…

Je les avais quittées là… Attendant la suite avec impatience, et c’est bien là que j’ai eu le plaisir de les retrouver. Elles n’avaient pas bougé du commissariat écossais où Grace officie.

Mais je les avais laissées à cette place un peu trop longtemps et n’avais plus un souvenir très frais des cinq premiers tomes qui avaient préparé les deux femmes à se rencontrer et à partir ensemble dans une nouvelle enquête.

Je dois avouer avoir eu un peu de mal à raccrocher les wagons et à retrouver mes repères dans les débuts de cette nouvelle enquête, notamment pour comprendre ce que Sarah pouvait vouloir à Grace. Heureusement, Beuglet nous rafraîchit la mémoire bien comme il faut.

Même s’il sait nous embarquer tambour battant dans des enquêtes rythmées où ses héroïnes elles-mêmes peinent à retrouver leur souffle, je reprendrai mes critiques habituelles concernant les arrangements de l’auteur avec la réalité.

Comme lors des cinq précédents volumes, la hiérarchie des inspectrices est inexistante et les deux femmes enquêtent en roue libre comme si de rien n’était, même si les enquêtes impliquant les polices de deux pays doivent toujours préalablement faire l’objet d’autorisations des services diplomatiques etc… La police n’est pas bureaucratique qu’en France.

Par ailleurs, le corps humain a ses limites et de voire Grace attaquer une nouvelle enquête avec un bras dans le plâtre (ce qui est assez peu crédible pour un agent de terrain en principe – si on vous autorise à travailler avec un plâtre, c’est à des tâches strictement administratives) m’a bien amusée.

Et j’ai également compris lors de la lecture des romans précédents que Grace et Sarah sont des dures à cuire, increvables, qui peuvent essuyer les coups, les tirs, les sauts dans le vide, les cascades sans égratignures, résister aux drogues, survivre à des explosions, prendre des bains d’eau glacée, alors qu’il gèle à pierre fendre sans choper un rhume et subir des situations psychologiquement traumatisantes sans jamais s’écrouler.

En lisant ce roman je me suis rappelée ce que je m’étais dit en passant des enquêtes de la norvégienne à celles de l’écossaise… Les deux femmes n’avaient peut-être pas la même histoire et les mêmes traumatismes, l’une est supposée être plus froide que l’autre… Mais je n’arrivais pas franchement à les différencier l’une de l’autre.

Et ce roman est venu renforcer cette impression. Lorsque l’auteur nous fait entrer à l’intérieur de leurs têtes respectives, c’est avec ses propres mots, son propre style, sans parvenir à décrire pour l’une et pour l’autre un flux de pensée qui leur soit propre ou original. Leurs différences ne sont visibles que de l’extérieur ou que dans le rappel de leurs biographies.

De fait, elles me sembleront presque être le clone l’une de l’autre et dans le feu de l’action, là où elles fonctionnent en tandem, j’oubliai rapidement qui est qui, comme si elles ne faisaient qu’une. L’uniformité du style de l’auteur dans le déploiement de la pensée de ses deux héroïnes ne permettra pas de leur donner à toutes les deux, une psychologie qui leur est propre. Je trouve ça un peu dommage, même si ça n’empêche pas de suivre et d’apprécier l’histoire.

Voilà pour les faiblesses du roman, selon moi. Du côté de l’intrigue en revanche… Ce n’est franchement pas mal du tout. C’est tordu à souhait et rythmé, et les pompes funèbres auront bien du boulot, avec tous les cadavres qui joncheront la route des deux inspectrices.

Et pourtant… on est franchement loin du polar réaliste ! Et je suis assez sévère quand on n’est pas assez réaliste dans un bouquin.

Même si les James Bond nous semblent toujours aussi improbables, c’est toujours avec un certain plaisir qu’on les regarde… Les histoires sont démentes, les complots granguignolesques des super-méchants n’ont absooooolument rien de crédible, et les abrutis qui travaillent pour les super-méchant ratent toujours leur cible quand ils tirent à la mitraillette ou au bazooka et James Bond, même à découvert en sortira indemne sans être décoiffé.

Et bien là, c’est pareil, sauf que l’auteur est suffisamment sadique pour faire morfler ses héroïnes. Et elles morflent très lourdement… Mais… à les entendre… « Même pas mal ».

Côté méchants, c’est pareil aussi… Les deux femmes se sont battues pendant cinq et maintenant six tomes, contre des super-vilains aux moyens illimités, que ce soit en argent, moyens techniques, relations ou contrôle des médias, capables de recruter des armées entières de sbires à leur service et d’entretenir des bases secrètes d’où ils projettent d’asservir l’humanité. Rien que ça.

C’est énorme… Je dirais même ça pourrait être carrément grotesque… Surtout pour moi qui ai du mal quand les auteurs me prennent pour une quiche à essayer de me faire gober n’importe quoi.

Et pourtant ça marche !

Pourquoi ça marche ? Et bien parce qu’à travers de ses intrigues, Nicolas Beuglet, extrapole sur certains travers de notre société afin de les dénoncer, travers basés sur des faits réels et vérifiés sur lesquels il revient en postface dans chacun de ses romans pour nous aider à mieux en prendre conscience.

On pourrait presque l’imaginer fasciné par le complotisme, car il s’efforce de nous montrer comment les puissances du profit peuvent parvenir à nous faire gober tout et n’importe quoi.

Oui mais voilà… S’agit-il d’interprétations complotistes d’éléments pourtant bien tangibles de la réalité ? Ou l’étiquette complotiste ne serait-elle pas ici posée pour décrédibiliser celui ou celle qui dénoncerait quelque chose de trop dérangeant pour certaines élites ? Questions qui se renvoient sans cesse l’une à l’autre comme notre image entre deux miroirs.

Même si ses histoires sont totalement incroyables, ce qu’elles mettent en scène ne peut que nous toucher et nous faire réfléchir… voire nous épouvanter face à la mise en abîme du sens et de la vérité de toute chose.

Je ne sais pas précisément quand il a écrit son livre mais quand à travers la bouche d’un de ses personnages il ironise sur le fait que l’on demande à la population de baisser son chauffage alors que ceux qui nous le recommandent circulent en jets privés… On ne peut que se prendre ça de plein fouet dans la figure étant donné notre actualité.

Quand il nous rappelle que le passage au tout numérique n’a certainement rien d’écologique en ce sens que les datacenters et le passage à la 5G, la généralisation du cloud et de la dématérialisation des factures ou autres documents, vont conduire le numérique à consommer encore plus d’énergie et à rejeter encore plus de carbone que jamais, on ne peut que comprendre à quel point les discours véhiculés par les médias et présentés comme des vérités écologiques mériteraient d’être repensés et décryptés… car les médias sont-ils si libres ou indépendants ? N’appartiennent-ils pas de plus en plus souvent à des grands groupes industriels ?

Il y a toujours quelque chose de vrai dans un délire disait Freud… Et le moins qu’on puisse dire c’est que les délires des super-vilains de Beuglet, aussi incroyables soient-ils contiennent une part de vérité.

À nous d’interpréter celle-ci ou de choisir sous quel angle on a envie de la voir. Et c’est ça qui fait pour moi tout le sel de cette série de romans.