"My mind rebels at stagnation. Give me problems, give me work, give me the most abstruse cryptogram, or the most intricate analysis, and I am in my own proper atmosphere. But I abhor the dull routine of existence. I crave for mental exaltation". Sherlock Holmes, Sign of four (Le signe des quatre)
Scénariste : Russell Punter (d’après le roman de Sir Arthur Conan Doyle) Dessinateur : Andrea Da rold
Édition : Comics Usborne (25/10/2018) Édition Originale : Hound Of The Baskervilles (2018) Traduction : Nathalie Chaput
Résumé :
Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.
Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.
Le récit captivant et les superbes dessins détaillés de Andrea da Rold plongeront le lecteur dans l’Angleterre de l’époque victorienne, de l’effervescence de Londres à la désolation d’une lande inquiétante. L’une des aventures les plus célèbres de Sherlock Holmes, fidèlement adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée. Un livre de la collection Comics Usborne.
Critique :
Le chien des Baskerville avait été mon premier roman policier adulte, celui qui m’a fait quitter les livres de la Bibliothèque verte (Club des Cinq et L’étalon noir).
Oui, on peut le dire, Sherlock Holmes m’a déniaisée, Hercule Poirot est passé ensuite et depuis, je bouffe du polar à toutes les sauces.
Mais je n’ai jamais oublié mon premier, celui qui compte le plus, parce que lui, au moins, il m’avait marqué en me donnant un plaisir monstre. Et je parle bien de littérature, ne lisez rien de grivois entre les lignes, bande de galapiats !
Anybref, lorsque je suis tombée sur ce comics, dans une bouquinerie, j’ai sauté dessus. Pourtant, cette histoire, je la connais presque par coeur, ayant lu plusieurs fois le roman original et ayant lu (et vu) des adaptations en bédé, série, films…
Verdict ? Le récit original est respecté, le scénariste ayant fait quelques coupes pour que le tout tienne dans la centaine de pages, tout en gardant l’essentiel.
Si les dessins sont assez simplistes dans les décors, j’ai apprécié les visages de Holmes et de Watson (et que le docteur ne soit pas un gros balourd), soupiré d’aise en constatant que Holmes n’était pas affublé du manteau macfarlane et de la casquette deerstalker, bien qu’ensuite il ait été à la campagne (et c’est une tenue de campagne).
Bonheur suprême aussi, que le dessinateur n’ait pas fait n’importe quoi pour les harnachements des chevaux attelés. Les brancards sont à la juste place, au juste écartement, les pièces des harnachements sont bien dessinées, même si je n’ai pas compris la double muserole, le double sous-gorge (trop serré, en plus) et le fait que les rênes du conducteur ne soient pas reliée au mors de son cheval… Sans doute le mène-t-il à la voix.
Tout ça pour vous dire que cette une très bonne adaptation, fidèle au roman, fidèle aux personnages, à l’ambiance gothique et fantastique du roman, fidèle aux atmosphères de mystère, de peur, de suspense, qui règne dans le récit de Conan Doyle et qui, lorsque j’avais 12 ans, m’avait fait flipper ma race !
À noter que si dans les adaptations cinématographiques (ou pour la télé), le chien maudit ne ressemble jamais à rien qui fasse vraiment peur (et certains ressemblaient à des carpettes mal peignées souffrant de conjonctivite), celui de ce comics a une belle allure de grand chien féroce que l’on ne voudrait pas croiser sur une lande où la brume vient de se lever…
Résumé :Six mois se sont écoulés depuis la bataille de Starcourt qui a semé terreur et désolation sur Hawkins. Encore titubants, nos amis se trouvent séparés pour la première fois – et la vie de lycéen n’arrange rien.
C’est à ce moment de vulnérabilité qu’une nouvelle menace surnaturelle apparaît et, avec elle, un terrible mystère qui pourrait être la clé permettant de mettre fin aux horreurs du monde à l’envers.
La quatrième saison de Stranger Things, série télévisée américaine de science-fiction et d’horreur, est composée de neuf épisodes répartis en deux volumes, le premier comptant sept épisodes sortis le 27 mai 2022 et le deuxième, deux épisodes sortis le 1er juillet 2022, sur Netflix. Elle est la quatrième et avant-dernière saison de la série créée par Matt et Ross Duffer.
Avant sa sortie, elle est considérée par les acteurs de la série comme étant la saison la plus « effrayante », « sombre » et « intense » de Stranger Things.
Les neuf épisodes de cette saison sont filmés en Lituanie, au Nouveau-Mexique et en Géorgie (États-Unis).
Le tournage a débuté en février 2020, mais fut interrompu en raison de la pandémie de Covid-19 au début de mars 2020, ce qui a permis aux frères Duffer d’écrire toute la saison avant de la filmer. Le tournage a repris en septembre 2020 pour se conclure en septembre 2021.
Acteurs principaux :
Winona Ryder (VF : Claire Guyot) : Joyce Byers
David Harbour (VF : Stéphane Pouplard) : Jim Hopper
Millie Bobby Brown (VF : Clara Soares) : Jane Hopper (née Ives) / Onze / Elfe
Finn Wolfhard (VF : Tom Hudson) : Michael « Mike » Wheeler
Gaten Matarazzo (VF : Gabriel Bismuth-Bienaimé) : Dustin Henderson
Caleb McLaughlin (VF : Thomas Sagols) : Lucas Sinclair
Noah Schnapp (VF : Tom Trouffier) : William « Will » Byers
Sadie Sink (VF : Clara Quilichini) : Maxine « Max » Mayfield
Matthew Modine (VF : Philippe Vincent) : Dr Martin Brenner / appelé « papa » par Onze
Paul Reiser (VF : Pierre-François Pistorio) : Dr Sam Owens
Ce que j’en ai pensé :
Il m’a fallu du temps avant que je ne me décide à visionner la saison 4 de la série Stranger Things, alors que j’avais adoré les trois saisons précédentes.
Pourquoi n’étais-je pas chaude pour la voir ? Premièrement, parce que j’avais peur que cette 4ème saison soit celle de trop…
Oui, j’avais peur que les scénaristes n’aient pas su faire aussi bien que les précédentes, que la série ne tourne en rond, qu’à force de voir surgir des créatures horribles du monde à l’envers, cela ne devienne redondant (là, j’ai eu peur pour rien, le scénario est excellent !).
La deuxième chose qui m’a freiné, c’est que nos gamins n’en sont plus : ce sont des ados de 16 ans ! Et pour bien m’achever, une partie de la bande est partie dans un autre état, quittant la ville maudite d’Hawkins. Oh non, pas ça ! Pas une séparation !
La ville d’Hawkins sans la présence de Will Byers, de son frangin Jonathan, de leur mère et de Eleven, ça ne me donnait pas envie de regarder.
Passer de l’enfance à l’adolescence, c’est un cap important, mais dans cette série, ce qui me plaisait aussi, c’est que les gamins étaient jeunes (12/13 ans) et que ça me faisait penser à la bande de potes dans ÇA ou dans les Goonies.
Trop chous !
Et puis, je vous avouerai aussi que j’avais peur qu’à force de se mesurer à des créatures venant d’un autre monde, l’un ou l’autre des ados (et des adultes qui les aide) ne viennent à trépasser. Déjà que Hopper, dans la saison 3, avait disparu et qu’il se retrouvait dans un camp de prisonniers en Russie !
Oui, j’avais les miquettes en commençant à visionner les 9 épisodes de la série ! Alors oui, c’est moins drôle de se retrouver avec des ados, mais je vous assure que dès les premières images, j’étais à nouveau sous le charme de cette bande de copains, de toute cette troupe hétéroclite qui n’ont jamais été et ne seront jamais les élèves populaires de leur école !
Dans cette saison, l’horrible monstre tueur sera surnommé Vecna et nous apprendrons ensuite qui il est réellement. Pout tuer, il provoque des visions chez la personne choisie, il entre dans son esprit, lui murmure à l’oreille et quand la personne est mûre, elle est soulevée du sol avant qu’il ne lui craque les os comme un poulet rôti élevé en batterie. Beurk !
La police n’a jamais vu de pareils meurtres ! La peur rôde. La fille assassinée était populaire et on a retrouvé son corps dans le mobile-home de Eddie, le marginal un peu barje de l’école. Sans pousser la réflexion plus loin, les flics trouveront qu’il fait un coupable idéal (un marginal qui aime les jeux de rôles, trop facile). Ensuite, certains esprits vont s’échauffer et ne vouloir faire justice eux-mêmes.
Heureusement que nous sommes en 1986, sans les réseaux sociaux, sinon, c’était le lynchage au niveau mondial du suspect. En tout cas, l’irruption de Eddie le banni, dans cette saison, était un vent de fraicheur et il ne m’a pas fallu longtemps pour m’attacher à ce mec un peu zinzin. Il m’a même superbement ému.
Pas eu vraiment le temps de souffler durant le visionnage de cette nouvelle saison et si certains critiques sont violentes, de mon côté, j’ai apprécié le scénario, même si, à certains moments, on a tout de même l’impression qu’il tire un peu la langue, notamment en tentant d’expliquer d’où sort Vecna et en rattachant le tout à la vie d’Eleven avant, dans le labo d’expériences honteuses sur des enfants possédants des pouvoirs psychiques.
En apprenant que les scènes avec Eleven jeunes, avaient été tournées avec une autre actrice jouant son rôle, j’ai compris qu’au départ, les Duffer Brothers (les deux scénaristes) n’avaient pas pensé à expliquer l’origine du Monde à l’envers, ni l’origine des monstres sortis par le portail (les Demogorgons et le Flagelleur Mental), dans les saisons précédentes…
Bon, les scénaristes n’avaient sans doute jamais pensé aller aussi loin dans leur série et ils ont brodé au fur et à mesure. Gaffe, c’est souvent ainsi que l’on se plante. Moi, j’ai adoré découvrir cette origine, je l’ai trouvée logique, dans la lignée de tout ce qui était arrivé pour le moment, mais ils auraient pu se prendre les pieds dans le tapis.
Ce que j’avais apprécié, dans les précédents saisons, c’est que tous les personnages avaient de l’importance : les 4 gamins originaux, Eleven et les autres qui étaient venus se greffer à la troupe (on était à 13 personnes importantes, dans le groupe de celles et ceux qui luttaient contre le monde à l’envers).
Équipe d’Hawkins
Dans cette saison 4, vu que la troupe d’amis est séparée, chacun va bricoler dans son coin afin de venir à bout de Vecna, ce qui a donné un déséquilibre dans les rôles, notamment pour Will Byers (quasi invisible alors qu’il était au centre des saisons précédentes), son frère Jonathan (camé, loin du frangin qui avait tout fait pour retrouver son petit frère dans la saison 1), Mike (l’élément central du groupe, qui n’a pas un grand rôle à jouer), Erica Sinclair (soeur de Lucas et génialissime quand elle ouvre la bouche) et Joyce Byers (Winona Ryder, tout de même) qui, bien que partie en mission en Russie, jouera plus sur le banc de touche que sur le terrain.
Ok, dans le camion de pizzas, Will, Mike et Jonathan vont remonter la piste de Eleven, l’aider, mais bon, ça restera des rôles fadasses, comparé aux actions musclées et couillues de la troupe restée à Hawkins.
Heureusement que dans la seconde partie de la saison, nos amis exilés en Californie se remueront un peu plus les miches. Comme l’ami Ricoré, ils arriveront au bon moment, mais sans les tartines et les croissants… Juste pile au bon moment. Timing parfait, les mecs !
L’équipe Californie
Mais avant que tout le monde se retrouve réuni, bien des membres de l’équipe se retrouveront isolés, de leur fait ou non. Lorsqu’on a connu la petite troupe super soudée, on a mal au coeur de les voir, au début, vivre chacun de leur côté, séparés, plus autant copains qu’avant. Maxine est même totalement seule ! Putain, les gars, ils vous est arrivé quoi, comme saloperie ! L’adolescence, terrible maladie…
Les deux seuls qui sont resté soudés, ce sont les grands : Steve et Robin (toujours aussi volubile, elle). Nancy Wheeler, grande soeur de Mike, s’en sort bien avec son job de journaliste du lycée.
Anybref, avec des décors magnifiquement horribles dans le monde à l’envers, avec un vilain méchant qui a un passé, des blessures, des fêlures, un esprit tordu et manipulateur, cette saison 4 est excellente et j’ai eu quelques frissons de peur en la visionnant.
Le dernier épisode, qui fait plus de 2h, m’a fait monter la tension et j’étais contente que le chat soit là, en mode « pétrissage » et « je veux des câlins ». Passer mes doigts dans sa fourrure douce a réussi à diminuer mon rythme cardiaque.
La bande son est, elle aussi, réussie, notamment avec le superbe morceau de Kate Bush « Running Up That Hill », qui allait très bien avec l’action que Max faisait à ce moment là (sortir de l’antre de Vecna). Un morceau qui reste dans la tête et qui n’est pas pourave du tout.
Malgré mon bémol sur le fait que certains personnages n’étaient pas assez présent dans cette saison et avait un rôle mineur par rapport aux autres (personnages et saisons antérieures), je ne pourrai pas me plaindre du Grand Méchant qui était excellent, foutait bien la trouille, comme le clown démoniaque dans ÇA ou le Freddy Krueger (A Nightmare on Elm Street).
Le final laisse entendre qu’il y aura une saison 5, tout n’est pas terminé et je pense qu’il faudra autre chose que des courses dans un supermarché des armes pour venir à bout de Vecna (qui est allé faire dodo) ou de ce qui pourrait encore se cacher dans le monde à l’envers…
Mais les scénaristes l’ont dit : 5 saisons, pas une de plus, avec une vraie fin fermée. Et pas de morts, j’espère, parce qu’ils avaient laissé sous-entendre qu’on en aurait dans la 4 (et il y en a eu un et une autre en mauvais état)…
Kate Bush, vas-y, sauve tout le monde, je les aime trop, ces gamins d’Hawkins !
Titre : Le serpent et la lance – Tome 1 – Ombre-Montagne
Scénariste : Hub Dessinateur : Hub
Édition : Delcourt (24/11/2021)
Résumé :
Depuis plusieurs mois, certains paysans découvrent les cadavres momifiés de jeunes femmes assassinées. Afin d’éviter tout trouble, les autorités tentent de dissimuler ces horribles meurtres à leur peuple.
L’enquête est discrètement confiée à Serpent, un haut fonctionnaire cruel privé de ses deux bras. De son côté, le prêtre Cozatl tente de s’adjoindre les services de son ami d’enfance, OEil-Lance…
Critique :
Cette bédé ayant pour univers les Aztèques m’intriguait, j’ai donc saisi l’opportunité lorsqu’on m’a proposé de ma la prêter.
J’allais pouvoir lire ces 180 pages…
Oui, c’est l’équivalent de 4 tomes d’un coup, au moins, il ne faut pas attendre 36 ans entre deux albums. Et puisque tout à été écrit à l’avance, on évitera les erreurs entre deux albums.
J’avoue avoir eu bien du mal à comprendre le début et ce n’est qu’en allant lire le résumé ailleurs que j’ai capté : trois enfants sont nés, leurs origines sociales sont différentes, mais le destin va les réunir plusieurs fois.
La première, dans leur enfance, dans une école et ensuite, lorsque Oeil-Lance et Serpent seront chargés, chacun par une personne différente (l’empereur pour Serpent, Cozatl pour Oeil-Lance), d’enquêter sur ces momies que l’on retrouve un peu partout, comme si quelqu’un se vengeait. Serpent est surtout missionné pour étouffer cette affaire et faire taire les témoins…
L’univers des Aztèques n’est pas celui de Pat Patrouille (on voit que j’ai dû me farcir des épisodes avec ma nièce). Il y a des sacrifices et vu la famine qui a frappé l’empire, celui-ci contrattaque avec encore plus de sacrifices. Le sang coule, âmes sensibles, fermez les yeux pour ces passages.
L’avantage de cet album, c’est qu’avec 180 pages, l’auteur peut prendre le temps de nous présenter la civilisation Aztèque, ses différents personnages, ainsi que de faire des flash-back pour nous parler de leur jeunesse, lorsqu’ils étaient condisciples.
Mélangeant les passages réels avec ceux qui ont lieu dans des rêves, l’auteur peut nous présenter aussi des apparitions fantomatiques qui serviront à Oeil-Lance de mener son enquête et de trouver le coupable qui sème les cadavres momifiés et énucléés des jeunes filles enlevées, se rapprochant de plus en plus de la ville où se tient le pouvoir central.
Ne vous attendez pas à une enquête trépidante, on est plus dans un récit qui prend son temps, que dans un Jack Bauer survitaminé. Surtout que Oeil-Lance traîne les pieds, tandis que son ancien condisciple détesté se retrouve à devoir gérer un peu trop de momies et à faire taire un peu trop de monde.
Ce n’est pas un album que l’on dévore en une seule fois, j’ai dû moi-même recommencer quelques fois afin de tout bien comprendre, de tout bien avoir en tête les différents protagonistes, ceux que nous voyons naître en début d’album.
Mon père l’a trouvée trop compliquée et à arrêté sa lecture, de mon côté, je l’ai poursuivie, parce je sentais qu’il y avait du bon dans ces pages et je ne me suis pas trompée. En fait, il faut être concentré durant sa lecture, les noms des personnages sont compliqués, ils ne portent pas des noms du calendrier, n’en déplaise à certains.
Si les graphismes m’ont un peu déroutés au départ, je m’y suis habituée. Maintenant que j’ai découvert le style de Hub, j’ai bien envie de me faire sa série dans le Japon médiéval.
La suite sera dans le prochain album (ce sera une trilogie) et je serai au rendez-vous.
En fait, cette bédé, elle se mérite, elle ne nivèle pas par le bas, mais vous tire par le haut. Hub s’est donné les moyens de ses ambitions et il n’a pas fait dans la demi-mesure.
Auteur : Stephen King Édition : Albin Michel (2019 / Livre de Poche (2020) Édition Originale : The Outsider (2018) Traduction : Jean Esch
Résumé :
PARFOIS, LE MAL PREND LE VISAGE DU BIEN.
Le corps martyrisé d’un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City.
Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l’un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l’équipe locale de baseball, professeur d’anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.
Pourtant, malgré l’évidence, Terry Maitland affirme qu’il est innocent.
Et si c’était vrai ?
Critique :
Au rayon de mes lectures super en retard, j’avais un King datant de 2019. Comme ils vieillissent très bien, je ne me suis pas inquiété…
Stephen King ne perd pas de temps et nous plonge de suite dans une enquête sur le meurtre épouvantable d’un garçon d’une dizaine d’années.
Les témoignages sont unanimes, les empreintes le seront aussi : le coupable est le coach de base-ball, le professeur d’anglais, le très estimé Terry Maitland.
Oui mais, il y a des preuves et des témoignages qui le disculpent, puisqu’il était ailleurs et jusqu’à ce jour, personne ne possède le don d’ubiquité, ce don qui permettrait d’être à deux endroits à la fois.
Stephen King nous plonge au cœur d’une famille où tout vient de s’écrouler. Non, pas celle de l’enfant assassiné de manière horrible et gore, mais dans celle de l’accusé, celui qui, maintenant, est vilipendé par toute la ville, par les amis qui l’appréciaient, par les gens dont il a entraîné les gamins, qu’il a invité à des barbecues. Les vestes se retournent très vite dans ce genre d’accusation.
La douleur d’une famille qui perd un enfant, même dans les conditions d’un meurtre, il est assez facile de s’y identifier, mais celle d’un accusé d’un meurtre pédophile, là, c’est plus complexe, cela va à l’envers de ce que nous sommes.
Oui, mais, et si l’homme n’était pas coupable ? Y a-t-on songé, dans ce déversement de haine ? Qu’en sera-t-il de sa vie après l’accusation ? Foutue, irrémédiablement, tout comme celle de la famille du jeune gamin assassiné…
Arrivé au tiers de ce roman fantastique, sans trop reprendre ma respiration, je savais que j’avais en main un très bon Stephen King. Mais allait-il virer en Excellent Roman du King par après ? Mystère et boule de gomme et je compte bien faire un peu durer le suspense, maintenant que j’ai ma réponse.
L’élément fantastique est présent, mais il n’est pas le plus important. Ne cherchez pas un monstre sous votre lit. D’ailleurs, ce qui m’a fait le plus peur, dans ce roman, c’est le côté rouleau compresseur de la Justice et de la police.
Être accusé d’un crime que l’on n’a pas commis, un crime pédophile en plus, c’est l’élément le plus glaçant. Vous savez que vous êtes innocent, mais personne ne vous écoute, même lorsque votre avocat prouve que vous n’étiez pas là le jour du meurtre.
La vindicte populaire, le lynchage public, ça fout la trouille aussi. Idem pour l’hystérie collective. Même innocenté ensuite, il restera toujours des traces sur vous et votre famille en souffrira, parce que le tribunal populaire, qui aime juger, qui aime crier fort, chuchotera qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Bref, vous êtes mort socialement, même en étant innocenté.
L’inspecteur Ralph Anderson fait partie des personnage principaux, Holly Gibney arrivera bien après. Une fois de plus, Stephen King n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour que ses personnages soient réalistes et attachants. On sait peut de choses d’eux, mais c’était suffisant, pas besoin de plus.
Les 800 pages de la version poche se lisent toutes seules, l’écriture du King fait toujours le job et jamais je ne me suis ennuyée. Quelques piques envers Trump m’ont fait sourire et les références à Holmes m’ont fait plaisir. Effectivement, dans cette histoire, lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.
Maintenant, je peux vous le dire, c’est un Très Bon Stephen King, mais pas du niveau de Son Excellentissime ÇA.
Malgré tout, son Outsider fait peur : il cible des enfants, se nourri de la tristesse des gens, prend l’apparence de gentilles personnes pour commettre ses forfaits et se repait ensuite de tout ce qui en découle. C’est un manipulateur terrible. Et les manipulateurs, ça me fout la trouille.
Pas un coup de coeur, mais il n’est pas passé loin… En attendant, cela reste un roman du King comme je les aime : de l’épouvante, du mystère, des personnages forts, réalistes, une créature parfaitement maîtrisée, qui fait peur, un récit où on ne s’ennuie jamais et un final bourré d’adrénaline.
Résumé :
Du plus jeune et plus petit des Ogres, c’est toute l’histoire d’une famille et de ses membres qui nous est contée. Héritage, coutumes, tiraillements… Un superbe récit gothique autour du déterminisme familial.
Petit est le fils du Roi-Ogre. À peine plus grand qu’un simple humain, il porte sur lui le signe de la dégénérescence familiale qui rend chaque génération plus petite que la précédente à force de consanguinité.
Son père veut sa mort, mais sa mère voit en lui la possible régénération de la famille puisqu’il pourrait s’accoupler à une humaine tel que le fit jadis le Fondateur de la lignée.
Elle le confie alors à la tante Desdée, la plus ancienne d’entre eux, qui déshonorée en raison de son amour pour les humains, vit recluse dans une partie de l’immense château.
Seulement voilà, contrairement au souhait de sa mère, elle tentera d’élever Petit à l’inverse des moeurs familiales…
Tiraillé entre les pulsions violentes dont il a hérité et l’éducation humaniste qu’il a reçue de Desdée, Petit trouvera-t-il sa place ? Et survivra-t-il à l’appétit vorace de sa famille ?
Critique :
Once upon a time, au pays des ogres…
Cette bande dessinée m’avait intriguée, j’aurais aimé en savoir plus et c’est donc pour cela que je l’ai acquise.
Premières impressions ? Les dessins sont superbes, ils me plaisent, les tons en noir et blanc aussi. Allez, vendu et hop, directement à la lecture.
Le récit n’est pas fait pour les petits enfants : nous sommes au pays des ogres, ils vivent dans un château et sont cannibales. Donc, en tant qu’être humain, faites gaffe à vos miches, vous pourriez bien finir dans leur assiette, ou en amuse-gueule, comme nous grignoterions une carotte devant la télé. Sauf que la carotte, elle n’est pas vivante !
Dans cette famille de géant, au fur et à mesure du temps qui passe, les géants naissent de moins en moins grands, la consanguinité les rend aussi un peu tarés et la seule à ne pas être cannibale est l’ancêtre, Desdée, celle qui va prendre Petit sous son aile et le laisser grandir dans un environnement plus sécurisé, son père voulant le bouffer pour cause de petite taille.
Oui, chez eux, la taille est importante !
Cette bédé nous plonge dans un monde cruel, gore, horrible, gothique, un monde où la loi du plus fort est toujours la meilleure et où il faut manger pour ne pas être mangé.
Dans cette bédé, les dessins, les expressions, sont tout aussi importantes que les textes et je me suis régalée, me demandant où tout cela allait nous mener et surtout, quel rôle Petit allait pouvoir jouer, lui qui est tout de même plus grand que les humains, plus petit que le plus petit des ogres, qui ne mange pas d’humains, mais qui refuse de se reproduire.
Ce conte de fée est violent, sans concession, comme l’étaient à l’origines les contes de fées (oublions les mièvreries faites par Disney), il met en scène un enfant qui va devoir grandir dans le secret et ensuite, trouver sa voie, sauf qu’il ne veut pas de celle qu’on lui trace et qu’il va devoir trouver sa propre voie et surtout, se défaire de ses frères dégénérés qui veulent le bouffer (et son père aussi).
Un conte de fées cruel, mais excellent ! Il me tarde de pouvoir lire la suite.
PS : l’ouvrage est plus grand qu’une bédé ordinaire et ce premier tome fait 174 pages… Oui, c’est lourd à tenir dans ses mains !
Titre : West Legends – Tome 6 – Butch Cassidy & the wild bunch
Scénariste : Christophe Bec Dessinateur : Michel Suro
Édition : Soleil Productions (26/01/2022)
Résumé :
Le Wild Bunch de Cassidy terrorise la région depuis trop longtemps. Un avis de recherche avec une forte récompense de 3 500 $ a été posé sur la tête du malfrat, mort ou vif, ce qui attire bon nombre de chasseurs de primes.
Ce soir-là dans un relais, deux d’entre eux semblent être tombés sur une partie de la bande. Cassidy vit-il ses dernières heures ?
Critique :
Je n’avais pas aimé le film « La horde sauvage » et jamais été fan des films avec « Butch Cassidy et The Sundance Kid » (avec Paul Newman et Robert Redford), ce qui pourrait faire penser que cet album n’était pas pour moi.
Eh bien, détrompez-vous, malgré l’extrême violence de ce sixième tome, j’ai apprécié de chevaucher aux côtés de la bande de Butch Cassidy, le Wild Bunch (la horde sauvage).
Les dessins des visages sont bien fait, les décors aussi (même s’ils sont peu nombreux à être en grandes cases) et les couleurs chaleureuses.
Malgré mon évident plaisir devant cette nouvelle histoire, je ne me priverai pas pour souligner les petites choses qui auraient pu être améliorées, notamment dans le rythme de l’histoire.
On commence lentement, avec beaucoup de cases par page, beaucoup de dialogues, de détails. Très bien, c’est agréable, le scénariste prend le temps de nous immerger dans l’époque, les lieux, dans la bande et tout ce qui tourne autour (les shérifs, marshals,…), mais ensuite, une fois la course poursuite engagée, cela s’accélère et on manquera de détails sur la communauté dans la montagne.
Et quelques explications n’auraient pas été superflues. Même s’il est impossible d’expliquer pourquoi des gens peuvent tourner de la sorte (et s’y complaire), même avec un prédicateur fort à la tête de leur communauté, un chouia de modération aurait été appréciable, parce que là, ça tourne un peu trop au récit d’horreur et d’épouvante.
C’était exaltant, il y avait de l’action, du suspense, de l’adrénaline, mais une fois l’épisode terminé et le souffle retombé, on en vient à se demander s’il était nécessaire d’en arriver à cette extrémité.
Ce genre d’extrémités sont réelles, elles ont déjà eu lieu, mais bien souvent dans des circonstances bien précises et limitées dans le temps. J’ai dû mal à croire qu’autant de gens puissent continuer de telles pratiques et s’y vautrer dedans. Moi, là, je vire végan de suite.
Anybref (comme le disais une copinaute), cet album est bon, il sait tenir son lecteur (lectrice) en haleine, lui donner envie de se carapater de la montagne en hurlant après sa mère, il y a de quoi lire dans les phylactères, c’est l’aventure avec un super grand A, on a des femmes hors-la-loi qui n’ont pas froid aux yeux, de la chevauchée dynamique, mais il est à réserver à des adultes et je préciserai que certaines scènes pourraient heurter la sensibilité de certains. J’ai grimacé de dégoût, mais je n’ai pas fermé les yeux.
L’Ouest sauvage dans toute sa splendeur… violente !
Édition : Urban Comics – DC Deluxe (04/03/2022) Édition Originale : Batman: Earth One, book 3 (2021) Traduction : Alex Nikolavitch
Résumé :
Après la mort de son frère, le nouveau maire de Gotham, Jessica Dent se remet de ses blessures et est décidée à faire de la ville un endroit à nouveau sûr.
De son côté, Batman continue sa croisade contre le crime, s’associant avec de nouveaux alliés surprenants comme Killer Croc ou une voleuse d’exception : Catwoman !
Critique :
Ayant commencé cette série en retard, je n’ai pas dû attendre 6 ans entre ma lecture du tome 2 et celle du dernier tome. Juste un an et demi…
L’album, toujours scénarisé par Geoff Johns et dessiné par Gary Frank (magnifiques dessins), reprend là où nous avions laissé Batman dans le tome 2.
Un bref résumé permet aux lecteurs de se remettre le plus important en mémoire.
Harvey Dent est mort, les criminels de Gotham s’agitent, deviennent de plus en plus violents, possèdent des armes et la population se demande si ce n’est pas la faute à Batman : les criminels s’adaptent aux méthodes du justicier…
Le scénario est riche, il ne se contente de nous proposer des courses-poursuites, mais intègre des mystères et quelques retournements de situations qui m’ont scotchés dans mon canapé, les doigts pris dans la toile d’araignée… heu, de la chauve-souris !
Les dessins ne sont pas en reste, les planches sont soignées, les dessins ultra précis, magnifiques, les détails bien rendus, que ce soit au niveau vestimentaires ou des émotions. Parfois, des arrière-plans sont floutés, le dessinateur se permettant de ne pas redessiner entièrement le décor que nous venons de voir.
L’album pourrait presque se lire indépendamment des deux autres, l’histoire n’ayant pas vraiment une continuité pure et dure, mais étant plutôt tournée vers des épisodes de la vie de Batman, le tout relié par un fil ténu : raconter la genèse, mais autrement.
Je le rappelle pour ceux ou celles qui ne le sauraient pas : l’univers « Terre-Un » permet à des auteurs d’avoir le droit de se réapproprier un personnage et son univers, sans tenir compte du canon.
Malgré tout, il y a un personnage bien connu de l’univers de Batman qui m’a semblé fort peu développé dans cet album : Catwoman, que l’on retrouve telle qu’on la connait, sans vraiment de grands changements, si ce n’est sa tenue… Pour la nouveauté, on repassera, avec ce personnage qui reste conforme au canon, sans avoir été réinventée, dommage.
Malgré ce petit bémol, le reste est excellent et celle lecture fut un plaisir. Une lecture pour les fans, ou pour ceux et celles qui voudraient découvrir Batman, sans pour autant se farcir les milliers de publications de la chauve-souris.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°33 – Dites 33] et le Mois Américain (Non officiel) – Septembre 2022.
Auteur : Stephen King Édition : Livre de Poche Fantastique (2014) – 624 pages Édition Originale : Full dark, no stars (2010) Traduction : Nadine Gassie
Résumé : 1922
Un fermier du Nebraska assassine sa femme avec la complicité de leur fils pour l’empêcher de vendre sa propriété à un éleveur de porcs. Le début d’une véritable descente aux enfers dans un univers de violence et de paranoïa.
Grand Chauffeur
Une auteure de polar se fait violer sauvagement au bord d’une route. Rendue à moitié folle par l’agression, elle décide de se venger elle-même de l’homme et de son effrayante complice…
Extension Claire
Un homme atteint d’un cancer, fait un pacte faustien avec un inconnu : en échange d’un peu de vie, il vend un ami d’enfance dont il a toujours été jaloux pour souffrir (ô combien !) à sa place…
Bon Ménage
Une femme découvre par hasard qu’elle vit depuis plus de vingt ans aux côtés d’un tueur en série. Que va-t-il se passer maintenant qu’il sait qu’elle sait…
Critique :
1922, l’épouse d’un fermier veut vendre les 100 acres de bonne terre (putain, des bonnes terres), afin qu’une société y installe son usine à abattre des cochons, ce qui apportera de la pollution dans la rivière.
Son époux, fermier de son état ne veut pas (comme je le comprend, quand on aime la terre, on ne la vend pas), alors, il tue sa femme…
— Oui, vas-y, étrangle-là, fout-la dans le puit !
— Rhô, ce n’est pas bien de penser ça, me souffle ma conscience. On ne tue pas pour des terres, fussent-elles bonnes.
— Oh, sa femme, la chieuse, veut les vendre, foutre le camp ailleurs et ne pense même pas à son gamin, qui n’aura plus de terres à hériter, plus tard. La terre, ça ne se vend pas. Hop, dans le puit, la chieuse !
Une écrivaine se fait violer sur le bord de la route.
— Vengeance ! Flingue ce salopard de violeur, je suis d’accord avec toi.
— On ne peut pas se faire justice soi-même ! me crie une fois de plus cette foutue conscience qui ne me laisse pas tranquille.
— La Justice, c’est comme la vierge Marie : à force de ne pas la voir, le doute s’est installé !
— Non, elle ne peut pas tuer son violeur, elle doit aller porter plainte à la police !
— Pfff, la police, elle ne la croira pas, elle lui demandera si elle ne l’a pas un peu cherché et si les flics interrogent l’enfoiré, il dira qu’ils sont eu des rapports sexuels un peu plus violents, mais qu’elle était d’accord. Alors, une balle entre les deux yeux et l’affaire est réglée !
La troisième histoire, assez courte, met mal à l’aise, en cause un personnage qui n’a aucun remords, même pas un soupçon… Quant à la quatrième et dernière, je l’ai moins aimé, elle m’a semblée fort longue dans son développement et je me suis un peu ennuyée, jusqu’au final.
Une fois de plus, le King m’a transformé en lectrice haineuse, appelant ou cautionnant les meurtres, sans que cela me pose problème. C’est grave ? Ce serait un effet King ?
Ne cherchez pas des étoiles dans ces pages, tout y est sombre, tout n’y est que noirceur de l’âme humaine. Pourtant, au départ, nous étions en présence de gens ordinaires, pas d’assassins. Oui mais voilà, les circonstances ont fait qu’ils ont basculés du côté obscur de la Force, à tort ou à raison.
La question que je me pose souvent : et moi, qu’aurais-je fait à leur place ? Pourrais-je tuer pour des terres ? Oups, oui. Pourrais-je tuer pour me venger ? Oui, absolument. Serais-je prête à passer un contrat avec le diable et transformer en enfer la vie d’une personne que je n’aime pas ? Oh oui, oh oui, oh oui. Survivre au fait d’apprendre que mon mari est un serial killer ? Là, plus compliqué, faut des épaules solides.
Mais aurais-je le courage (ou la folie) de tuer vraiment ? Là, j’en suis moins sûre. Le vouloir, c’est une chose, le faire, c’en est une autre.
L’art de la nouvelle n’est jamais facile, mais Stephen King a toujours su tirer son épingle du jeu et, une fois de plus, il nous offre des nouvelles sombres, sans lumière, sans rédemption, sans même une once de regret ou de prise de conscience dans les esprits de ceux et celles qui ont franchi la ligne rouge.
Malheureusement, si j’ai aimé cette lecture, je n’ai pas vibré comme il m’arrive de le faire, d’habitude, avec les récits du King. Attention, ces nouvelles sont bonnes, noires, sombres, mais elles manquaient parfois d’émotions brutes, comme l’auteur est capable d’en faire naître dans mon petit coeur.
Sans regretter cette découverte, ce roman ne me marquera pas au fer rouge comme d’autres ont pu le faire (ÇA, Misery, Shining, Simetierre, La ligne verte, Dolores Claiborne, Docteur Sleep).
Titre : La Conspiration des Fantômes – David Ash 02
Auteur : James Herbert Édition : Milady (2010) Édition Originale : The ghosts of sleath (1994) Traduction : Thierry Arson
Présentation Babelio:
Rien ne semblait pouvoir troubler la tranquillité de Sleath, un petit village paisible au cœur de la campagne anglaise… jusqu’à ce que les fantômes apparaissent et une succession d’événements aussi bizarres que terrifiants.
David Ash, enquêteur spécialisé dans les phénomènes, paranormaux, tourmenté par les sombres secrets de son propre passé, est appelé pour élucider la situation, et ce qu’il découvre va le conduire au bord de la folie. Car Sleath est loin d’être le paradis auquel voudraient croire ses habitants, et si les morts sont revenus pour l’anéantir, ce n’est pas par hasard !
L’avis de Dame Ida :
Je n’avais pas vraiment eu de chances dernièrement dans ma quête du grand frisson fantastique…
Une histoire de loup-garou machiste que j’ai abandonnée pour éviter d’exploser le tensiomètre tant le personnage principal était parfaitement imbuvable…
Une série sur un ersatz de monstre du loch Ness qui s’est transformée en histoire sentimentale (sympathique certes, mais ce n’était pas ce que je recherchais alors)…
Il fallait d’urgence que je me refasse !
Je partais donc sur une très classique histoire de fantômes pour me remettre de ces émotions inattendues et enfin claquer des dents à m’en faire péter toutes mes couronnes, pour la plus grande joie de mon dentiste.
Et ben chuis ben aise à m’boudène ! Ou autrement dit, je suis heureuse de n’être pas fâchée de me pâmer de satisfaction, parce que ça déchirait délicatement sa race.
Non seulement les fantômes s’en prennent aux vivants… Mais en plus ils s’en prennent même à d’autres fantômes ! Et pas à n’importe quels fantômes !!! Non Madame ! Ils s’en prennent aux fantômes des gens qu’ils sont conduits eux-mêmes de vie à trépas !
Et oui, leur sadisme peut vous suivre au-delà de votre mort !!!
Bref, vous m’avez comprise : mieux vaut éviter de décéder dans le bucolique village de Sleath !
Enfin une histoire avec des vrais fantômes animés de mauvaises intentions !
Enfin des personnages principaux sympathiques même si chacun à leurs manière ils ont quelque peu morflé ! Et oui, notre enquêteur du paranormal qui ne croit pas trop au paranormal mais un peu quand même parce que… je ne vais pas non plus spoiler… a un peu tendance à lever le coude plus qu’il ne le faudrait.
Mais bon l’alcool est le partenaire séculaire des enquêteurs cabossés n’est-il pas vrai (même s’il est recommandé par les professionnels de santé de modérer sa consommation et, par la police, de n’avoir pas bu avant de prendre le volant!) ? C’est un cliché un peu malheureux. J’aurais préféré notre enquêteur dépendant au Xanax ou affecté de ne je sais quel équivalent de trouble anxieux.
Et ce qui ne gâche rien, c’est que l’auteur nous distille un savant suspens qui monte crescendo, et des rebondissements scénaristiques auxquels je ne m’attendais pas trop, suivant sagement et passivement ma lecture.
L’écriture est cependant assez standard. C’est vrai qu’avec les traductions (traduire c’est trahir un peu, dit-on) ont toujours un peu tendance à éroder les éventuelles originalités stylistiques des auteurs étrangers, et que peu de livres parviennent à se distinguer sur ce registre.
Cela étant cette écriture plutôt simple a un côté « cinématographique ». Disons qu’en suivant cette narration d’une grande précision, les informations et détails amenés par l’auteur m’ont conduite assez facilement à visualiser les lieux et les scènes.
Pourtant, le texte n’est pas réduit à du factuel descriptif, loin s’en faut. Sans que cela ne se transforme en roman psychologique, les mouvements introspectifs des personnages principaux voire secondaires dans une moindre mesure, se déploient de manière suffisante pour les rendre vivant, et palpables.
Ai-je trouvé quelques longueurs parfois ? Humm… Joker ! Je vous laisserai vous faire votre avis sur la question parce qu’en ce moment où je suis un peu surmenée, j’ai un peu tendance à piquer facilement du nez quand je lis. Forcément, quand on relis quatre fois la même page, ça paraît un peu long, non ?
Alors… Qu’est-ce qui vient du livre ? Qu’est-ce qui vient de moi ? Soyons honnêtes, c’est certainement à 70 % de mon fait.
Et puis dans beaucoup de romans, la progression de l’action n’est pas homogène, s’emballant dans certains passages et se ralentissant dans d’autres. Alors faut-il vraiment parler de longueur ? Je laisserai à vos éminentes sagacités la responsabilité d’un avis à ce propos.
Bref, c’est le genre de romans que j’aimerais bien voir adapté en film, et de préférence un soir Halloween, ou par une nuit d’orage.
Bon… Ce n’est pas du Stephen King non plus… Mais c’est très très très correct du début à la fin.
Résumé :
Arrachés à l’Est de la Birkanie par des marchands d’esclaves, Morogg et des dizaines d’Orcs sont conduits en Ourann. Avec un compagnon de cellule, il profite de l’étroitesse des lacets montagneux que le convoi emprunte pour provoquer la chute de son fourgon.
Les survivants doivent alors traverser des marais qu’on dit habités par une créature légendaire. Ils n’ont d’autre choix que s’y enfoncer.
Critique :
Dans les peuplades Orcs, toutes ne sont pas des tribus composées de guerriers assoiffés de batailles, de violences, de sang ou d’étripaillements en tout genre. Non, certaines vivent tranquillement leur petite vie d’Orcs.
Puis vinrent les esclavagistes… Ce n’étaient pas des Hommes, pas des Elfes, même pas des Nains non plus, juste des Orcs, mais des bagarreurs, cette fois.
Moroog n’est pas un guerrier, sa famille s’est faite assassiner par les esclavagistes et il a réussi à leur fausser compagnie, avec quatre compagnons d’infortune et leur fuite se déroulera au milieu d’un marais où, paraît-il, rôde une bête qui a réussi à foutre les chocottes à Ayraak, le redoutable capitaine de la compagnie du Croc de Fer (personnage du tome 6).
Pour une fois, nous sommes loin des clichés habituels avec les Orcs. Le scénario tourne autour du survivalisme, mais pas dans une arène avec des guerriers balèzes, juste dans un marais des plus inquiétant, donnant lieu à un huis-clos vaseux, qui ne s’enlisera jamais tant il est bien pensé.
C’est une chasse à l’Orc ou chasseurs et proies appartiennent au même peuple. Juste que les poursuivants sont des guerriers et les poursuivis des non-guerriers, épuisés, blessés… Chances de survie des fugitifs en cas d’affrontement avec les chasseurs ? Zéro !
Les dessins sont superbes, les couleurs tout autant et le tout donne une vie propre au marais, sans que l’on ait besoin d’en dire trop. Il est présent, on ne sait pas ce que cache ses eaux boueuses, mais on n’est pas pressé de le découvrir. D’ailleurs, qui a envie de croiser le truc horrible qui vit dans un marais ??
Moroog est un Orc comme je n’en ai pas encore croisé dans la saga : il est proche de la nature, il connaît les plantes qui soignent, il se dévoue pour ses compagnons qui se sont enfuis avec lui.
La saloperie qui hante les marais n’est pas un monstre ordinaire, ce que j’ai apprécié. Il y avait une véritable recherche dans le truc. Pas dans le côté horrible, mais dans le côté « nature ». Je n’en dirai pas plus.
Le scénario de la chasse à l’homme, même si ce sont des Orcs, semble convenu, trop vu, mais les auteurs ne se sont pas contentés de nous servir un truc réchauffé en copiant les recettes connues. Ils ont mis leur grain de sel à eux, le petit truc en plus, notamment dans les personnages, dont Moroog, Orc qui n’est pas guerrier, qui rêve d’une autre vie, de passer à autre chose.
Ils n’étaient pas des guerriers, mais leur union a fait leur force face à la Nature qui ne rigolait pas !
Un album qui nous propose autre chose que les Orcs habituels, un peuple de l’Est qui n’a pas la violence chevillée au corps, qui n’appartiennent pas à des compagnies de guerres, qui ont d’autre objectifs de vie.
C’est tout aussi appréciable que de mettre en scène des guerrières Orcs. Et comme les scénarios sont bien foutus, moi je signe pour en avoir encore d’autres ainsi !