Titre : Les vieux fourneaux – Tome 7 – Chauds comme le climat
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Cauuet
Édition : Dargaud (04/11/2022)
Résumé :
C’est la fête à Montcoeur ! Le maire a décidé d’organiser un « pique-nique de l’amitié et du vivre-ensemble ». Hélas, le vivre-ensemble a du plomb dans l’aile, ou plutôt un pic à brochette dans les fesses. Celles du maire, en l’occurrence, victimes d’une agression de Berthe, l’ancienne amante de Mimile.
La fête est donc de courte durée, d’autant qu’on apprend bientôt la mort d’Armand Garan-Servier, le patron de l’entreprise qui porte son nom.
À son décès s’ajoutent d’ailleurs plusieurs incendies inexpliqués qui ne font qu’attiser les tensions déjà palpables dans le village…
Critique :
Super chouette, mes vieux préférés sont de retour pour mon anniversaire ! J’en ai donc profité pour me faire offrir leur dernier album et me marrer intelligemment.
Les Vieux Fourneaux sont des râleurs, des vieux ronchons, des anarchistes, des manifestants, des vieux qui mettent les pieds dans les plats (surtout Pierrot), qui se mêlent de tout et qui n’hésitent dénoncer des choses à voix haute, là où les autres se taisent (ou ne savent rien).
Dans ce nouvel album, avec humour, le scénariste nous parle de ces sociétés qui font du chiffre à donf, sans avoir fait des investissements, sans avoir créé de l’emploi,… Mais pas que ça !
Le récit, comme toujours, secoue les consciences, nous réveille en piquant là où il faut, nous parle de notre société de consommation, de la montée du racisme, de l’intolérance, de l’esclavage, avec les migrants qui bossent pour pas cher, afin que nous puissions acheter des choses bon marché, que les petits producteurs puisse récolter leurs fruits ou légumes sans se ruiner en salaires, ou que d’autres puissent faire de grosses marges bénéficiaires.
Non, les problèmes de nos sociétés ne viennent pas des étrangers, non ils ne sont pas coupables de tout, responsable de n’importe quoi (un barbu sur le toit de Notre-Dame le jour de l’incendie ? Porte nawak)…
Mais l’auteur ne se contente pas de tout balancer sans argumenter, sans dialoguer avec le coupable des exactions. Critiquer, balancer sur nos sociétés, c’est une chose, mais il faut aussi expliquer pourquoi des personnes basculent du côté obscur.
Bref, ce nouvel album est excellent et il fait du bien au moral. Nos petits vieux ont encore des choses à dénoncer, avec une virulence mâtinée de tendresse, qui nous fait rire et sourire.
Que ça fait du bien au zygomatiques et au cerveau.
Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages).