Titre : Diadorim
Auteur : João Guimarães Rosa 🇧🇷
Édition : 10/18 Domaine étranger (1997) / LP (2007)
Édition Originale : Grande Sertão : veredas (1956)
Traduction : Maryvonne Lapouge-Pettorelli
Résumé :
À travers amours et guerres, envoûté par l’énigmatique Diadorim, évoquant toutes les aventures qui firent de lui un preux jagunço, un gardien de troupeaux, Riobaldo raconte les journées encore brûlantes passées de bataille en bataille, les longues chevauchées à méditer sur la vie et la mort, dans le décor aride du sertão, lieu de l’épreuve, de la révélation et de la confrontation à l’infini.
Unique roman et chef-d’œuvre du plus grand écrivain brésilien du XXe siècle, Diadorim apparaît d’ores et déjà, au même titre que Don Quichotte, La Chanson de Roland ou Faust pour la tradition européenne, comme une œuvre mythique de dimension universelle.
« Un véritable tour de force sur le plan de la langue. Une des œuvres formellement les plus abouties du siècle. » Mario Vargas Llosa
« Une œuvre d’une dimension rare en littérature… L’un des plus grands livres qu’on ait jamais écrits. Brutal, tendre, cordial, sauvage, vaste comme le Brésil lui-même. » Jorge Amado
Critique :
Lorsque je furète en bouquinerie, je ne fais pas que chercher les romans se trouvant sur ma wish, je suis attentive aux autres et lorsque je tombe sur des auteurs dont le nom semble être hispanique, je lis le 4ème afin de voir s’il pourrait participer au Mois Espagnol et Sud-Américain. Bingo avec celui-ci !
Un roman culte, qu’ils disaient… L’un des plus grands livres qu’on ait jamais écrits. Diantre, fallait plus en jeter, j’étais déjà conquise à l’avance !
Mon édition 10/18 fait 630 pages et le style de l’auteur m’a déconcerté dès le départ : pas de chapitrage, des dialogues peu nombreux et inclus dans le texte. Heureusement qu’il y avait des paragraphes, sinon, j’aurais sauté des lignes sans même m’en rendre compte.
Je ne peux pas dire que j’ai détesté ce roman, ni que l’écriture était merdique. Que du contraire, le style est riche, très riche, trop riche, peut-être, car on passe d’une langue vulgaire à une poétique (ou l’inverse), c’est bourré de néologismes, ardu, obscur et on a de temps temps l’impression que notre narrateur ne parle pas bien le Brésil.
Anybref, le narrateur est un grand bavard et qu’il a tendance à raconter trop, dans un récit monolithique, ce qui m’a lassé, avant que je n’arrive à la moitié du récit.
De quoi ça cause, ce roman ? C’est l’histoire de Riobaldo et de sa bande armée, des jagunços, qui sont des brigands à la solde des grands propriétaires terriens (les fazendeiros), des gardes du corps, généralement embauchés par les propriétaires de plantations et les « colonels » dans les arrière-pays du Brésil.
Dans cette partie de l’arrière-pays (le sertão), une région semi-aride, on pratique l’élevage et ce sont des zones de non-droit où tous les sales coups sont permis.
Ces brigands sont souvent associés à des politiciens véreux (pléonasme) ou sont libres de toutes attaches. Ils pratiquent le racket, bref, ils sont un peu des mafiosi qui vous demande de les payer pour assurer votre protection.
Notre Riobaldo, ce guérilleros au service de riches propriétaires terriens, bossant aussi parfois pour des politiciens, des hommes de guerre, vivant comme un hors-la-loi, nous raconte donc tout et son histoire est un mélange d’histoire de guerre, d’aventures, d’amour, de western. C’est aussi un récit halluciné, comme sous emprise de drogues.
Ce roman n’est pas facile à lire, il est touffu, part dans tous les sens, est inclassable, si ce n’est avec les romans qui divisent les lecteurs : ceux qui ont réussi à le lire et ceux qui se sont paumés dedans. Je me suis paumée, même si je me suis accrochée et finalement, j’ai sauté des paragraphes après avoir peiné dans la première moitié.
Bon, ce texte n’était pas pour moi, trop ardu, trop dense, trop lyrique… Les aventures de Riobaldo et de ses guérilleros étaient semées d’embûches, comme le fut ma lecture, chaotique, de ce pavé qui est devenu indigeste.
Si vous êtes tenté de vous attaquer à ce monument de la littérature, allez-y lentement, picorer un peu tous les jours, faites durer le plaisir, sinon, la nausée arrivera vite et vous serez incapable de terminer ce roman (pourtant, la fin est belle et recèle une belle surprise).
Bon, j’ai tenté le coup, j’ai raté… Pas grave !
Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°36].