Palais des mille vents ‭– 0‬2 – Les nuits de Saint-Petersbourg : Kate McAlistair [LC avec Bianca]

Titre : Palais des mille vents ‭– 0‬2 – Les nuits de Saint-Petersbourg

Auteur : Kate McAlistair
Édition : L’Archipel (20/10/2022)

Résumé :
Un nourrisson épargné par la neige et les loups

Au XIXe siècle, une nuit en hiver près de Saint-Pétersbourg. John et Maura, un jeune couple de scientifiques anglais, sont à la recherche d’une relique de grande valeur ayant appartenu à Gengis Khan. Le père de Maura, un officier irlandais, poursuit le même but. Mais il n’a jamais accepté que sa fille se marie sans son consentement avec un Anglais.

Désireux de se débarrasser de ce gendre qu’il hait, il le dénonce au tsar comme espion lors d’une soirée impériale. Le couple, menacé d’être arrêté par des cosaques, est contraint de fuir alors que s’annonce une violente tempête de neige.

Le lendemain à l’aube, la princesse Iéléna Vatchenko découvre sur ses terres un nourrisson épargné par la neige et les loups. Persuadée qu’il est envoyé par Dieu pour réincarner Alekseï, le jumeau nouveau-né qu’elle vient de perdre, elle le ramène au domaine.

Son époux, Vassili, n’ose la détromper. Craignant de la voir sombrer dans la folie, il accepte d’adopter le petit orphelin et de l’élever comme son fils en même temps que Viktor, leur enfant légitime.

Par amour, il va préserver ce secret coûte que coûte, quitte à défier son cousin le tsar, sa terrible police secrète, son propre frère et même cet inquiétant officier irlandais venu réclamer un mystérieux carnet à dessins convoité à la fois par la Russie et par l’empire britannique…

Critique :
Dans le premier tome, on avait chevauché par monts et par steppes, à tel point qu’on avait mal au cul…

Dans le deuxième tome, comme on ne bouge presque pas et que l’on voyage en troïka, pas de risque d’avoir mal son fessier.

Si j’avais apprécié les voyages dans le premier, je n’ai pas eu trop de mal à devenir casanière et à vivre dans un vaste domaine, entourée de personnel, des chevaux et de chiens. par contre, nous ne retrouverons pas les personnages du premier tome, si ce n’est deux d’entre eux, mais brièvement. On peut donc les lire indépendamment l’un de l’autre.

Dans cette Russie des années 1850, les femmes n’ont pas de droits, le personnel (les moujiks) est réduit en esclavage, peut recevoir des coups et seuls les premiers nés mâles héritent des domaines, terres, richesses. Effectivement, pour ne pas fractionner des possessions, il vaut mieux tout léguer à un seul, même si, dans le fond, c’est injuste.

Si j’ai apprécié ma lecture, j’aurai tout de même quelques reproches à faire, notamment en ce qui concerne, encore et toujours, le manichéisme des personnages. On retrouvera quelques fois le méchant, Edouard Fleming (du premier tome, père de Maura), toujours vénère sur les anglais et sur le fait que sa fille en ait épousé un. Les gentils, eux, sont très gentils…

L’autre méchant sera Vladislav, le frère cadet de Vassili Vatchenko, qui, même dans sa description, n’échappera pas aux clichés : petits yeux cruels et haleine fétide. Pas d’équilibre non plus dans ce personnage, qui est un jaloux, un profiteur et incapable de se satisfaire de ce qu’on lui donne. Cadet, il n’a hérité de rien, pourtant, son frère lui verse une importante pension, mais ça ne suffit pas à monsieur qui veut être calife à la place du calife. Il est cruel, envieux, bref, on a envie de lui coller une balle entre les deux yeux.

Ce qui m’a le plus intéressé, dans ce roman, c’est la partie historique : on entre de plain-pied dans la Russie des années 1850, dans ses coutumes, dans son climat rude (prévoyez des petites laines et des thermolactyl), dans les chasses, dans l’élevage des barzoïs (lévriers poilus), dans la politique, avec le Tsar Nicolas Ier, ses magouilles de salons, les secrets d’alcôve… Bref, tout ce que j’adore !

Ce roman, c’est un drame : celui d’une mère qui perd un nouveau-né, qui en recueille un autre et un vilain méchant qui tentera le tout pour le tout pour foutre en l’air la famille de son aîné, afin de tout posséder. Oubliez les Bisounours !

Bien qu’il n’y ait pas vraiment d’action dans ce roman, je ne me suis pas ennuyée durant une grande partie du récit. Par contre, j’ai patiné à un moment donné de ma lecture et avec 50 pages de moins, cela aurait donné plus de rythme à ce roman qui en possède peu, certes, mais qui est captivant tout de même (même si je lui préfère le premier tome).

Un roman historique qui se laisse lire, un beau voyage dans une Russie fractionnée entre les riches et les moujiks, obligés de travailler dur et sans relâche pour que les pétés de thunes puissent se prélasser dans leur petit confort… Des personnages manichéens, certes, malgré tout, j’ai éprouvé beaucoup de sympathies pour la famille de Vassili Vatchenko et de son épouse flamboyante, Iéléna.

Malgré mes quelques bémols, je peux dire que c’est une LC de réussie avec ma copinaute Bianca et que je serai présente pour lire le troisième tome.

 

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Noir burlesque – Tomes 1 & 2 : Enrico Marini

Titre : Noir burlesque – Tomes 1 & 2

Scénariste : Enrico Marini
Dessinateur : Enrico Marini

Édition : Dargaud (2021 / 2022)

Résumé :
Philadelphie, années 1950. Une chambre d’hôtel, la nuit. Assis dans un fauteuil, un homme attend, un revolver à la main. Il s’appelle Slick et guète l’arrivée de Caprice, la femme qui l’a trahi.

En ouvrant la porte, Caprice comprend aussitôt : il est venu pour se venger. Quelques mois plus tôt, Slick a loupé un casse. Il doit de l’argent à son commanditaire, Rex, un boss de la mafia irlandaise.

Ce dernier compte bien épouser Caprice, danseuse dans sa boite de nuit, après avoir éliminé Slick du paysage. Mais il s’est passé quelque chose entre Caprice et Slick. Il y a longtemps déjà, bien avant toute cette histoire. Ils étaient tombés amoureux. Et maintenant, ils jouent avec le feu…

Critique :
Cette bédé est comme un vieux film noir des années 50. Tous les ingrédients sont réunis : un bel homme style bad boys, une beauté fatale, des gangsters mafiosi (pléonasme), des armes à feu, des grandes gueules,…

Slick est le bad boy qu’on aimerait croiser dans sa vie. Cheveux blancs, belle gueule, sensuel, qui sait se battre… Et Caprice, la belle rousse, est tout aussi sensuelle que lui. Quel couple ils pourraient former !

Enrico Marini est un excellent dessinateur et si son Slick a des faux airs du Scorpion, il tient la route (jeu de mot foireux avec son prénom).

Les seules notes de couleurs, dans ces deux albums sépias, seront le rouge et le roux. Cela attire l’œil immédiatement. On a beau être dans une bande dessinée, on pense de suite à un vieux film, tant le découpage pourrait être cinématographique.

Le scénario est classique au possible, mais pourtant, il marche du tonnerre. Les personnages sont bien campés, réalistes. Les dialogues font mouches directement et les ambiances des années 50 sont fidèlement rendues.

Oui, ces deux tomes sont des odes aux romans noirs et aux films noirs américains avec deux personnages qui se tournent autour, qui s’aiment, qui baisent, puis qui se séparent, toujours avec des mots violents.

On a beau se douter de la fin de ces deux tomes, on ne peut s’empêcher de tourner les pages, afin de voir si on a raison ou tort. Si le plat est composé d’ingrédients classiques, Marini a tout de même su en changer la présentation et le goût, parce qu’il n’est pas allé dans la direction que je pensais.

Et puis, le premier album commence presque par la fin… En tout cas, il commence par une scène hautement bourrée de suspense et on à hâte d’arriver au bout pour s’assurer que… Ben oui, on s’attache très vite à Slick et à sa belle petite gueule d’amour.

Une bédé qui fait mouche, autant par son scénario conventionnel qui ne l’est pas tout à fait, que pas ses magnifiques dessins et ses ambiances années 50 superbement rendues dans ces planches sobres, mais qui disent tout ce qu’elles doivent dire.

Un vrai roman noir hard-boiled.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°165].

Blackwater – 04 – La Guerre : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 04 – La Guerre

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (19/05/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 4: The War (1983)
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charrier

Résumé :
La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s’ouvre pour le clan ­Caskey : les années d’acharnement d’Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d’hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surviennent là où personne ne les attendait.

Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu’à Perdido, et désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey, sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu’à un fil.

Critique :
♫ Mais qu’est-ce qu’il a, doudou didonc ?
Blackwater Blackwater, c’est trop ! C’est bon ! ♪

Impossible de dire ce qu’il y a dans Blackwater pour provoquer une telle addiction ! Le fait est là, depuis la première page du premier tome, je suis sous le charme et bien incapable de dire pourquoi.

Dans cette saga familiale, il n’y a rien d’exceptionnel, pas d’aventures folles, pas de tension à couper au couteau, le fantastique reste ténu, l’écriture est simple (sans être gnangnan), et malgré tout, une fois ce quatrième tome ouvert, j’ai eu bien du mal à le refermer avant le mot « Fin ».

Dans ce quatrième tome, tout le monde a vieilli ou grandi… Frances et la peste de Miriam sont devenues des jeunes filles, Mary-Love n’est plus là pour foutre la merde dans la famille (la discorde), James a pris un coup de vieux et si la guerre n’est pas encore déclarée, les temps sont en train de changer.

Les femmes ont une place importante, dans la famille Caskey, ce sont elles qui dirigent, qui prennent les décisions et c’est sans doute ce qui me plait dans cette saga : les femmes ne sont pas des petites choses fragiles, elles se battent pour obtenir leur place méritée.

La récession est passée par là, le crash de 1929 aussi et on sent bien que tout le monde est touché par l’effondrement de l’économie. Des magasins ont fermé, les autres scieries aussi, la ville de Perdido vivote et ce sera la guerre qui la fera repartir en avant, notamment avec l’essor de la scierie des Caskey. Par contre, personne n’échappera aux tickets de rationnement et au fait que les jeunes hommes doivent s’engager.

Si le rythme n’est pas effréné, les personnages ont bien évolués, changés, pris de la bouteille, certains ayant un rôle plus important dans ce tome 4. On ne peut pas dire qu’on reste les bras croisés durant 250 pages ! Frances va en apprendre plus sur ce qu’elle est vraiment… Oui, l’élément fantastique est plus important que dans les précédents, mais sans jamais devenir trop prégnant.

Cette saga, c’est comme les eaux noires de la Blackwater ou les rouges de la Perdido : lorsque l’on plonge dedans, on est immédiatement aspiré dans un tourbillon dont il est difficile de se dépêtrer. On y est aspiré et entraîné vers le fond.

Non, non, toutes celles et ceux qui ont plongé dans les eaux troubles des deux rivières n’ont absolument pas envie qu’on leur jette une bouée de sauvetage !! On veut juste lire la saga en entier et espérer qu’ensuite, on pourra reprendre une vie normale…

Blackwater, c’est une saga familiale et fantastique qu’il faut découvrir, si ce n’est déjà fait. C’est addictif, sans pour autant posséder de l’action. En fait, ce sont les personnages qui font que l’on ait envie de poursuivre la saga. On les aime comme s’il faisait partie de notre famille. Une famille un peu bizarre, certes, mais qui ne se laisse jamais abattre.

Allez, vivement la suite !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°163].

Le chien de Serloc Kolmes : Joseph Jacquin et Aristide Fabre

Titre : Le chien de Serloc Kolmes

Auteurs : Joseph Jacquin et Aristide Fabre
Édition : OXYMORON (2016)

Résumé :
Le grand détective anglais, Serloc Kolmes, est convié à Paris pour enquêter sur un nouveau méfait du gang des « perceurs de muraille ». Il amène avec lui sa fille Lizzie afin d’allier l’utile à l’agréable et lui permettre de découvrir la capitale française.

Bridget, la gouvernante et Punch, le chien de la famille, inséparable compagnon de la demoiselle, font également partie du voyage.

Critique :
Un célèbre slogan aurait pu dire que « Ça la couleur de Sherlock Holmes, mais ce n’est pas du Sherlock Holmes ».

En effet, si Serloc Kolmes ressemble, phonétiquement, au nom de l’illustre détective de Baker Street, il est, tout comme lui,  capable de déduction et c’est un excellent enquêteur.

Les différences les plus marquantes sont qu’il habite à Chelsea, qu’il n’a pas de docteur Watson, qu’il est veuf, avec une fillette, un chien et que le récit se déroule sous le règne de George V.

Malgré ces grosses différences qui rapprochaient plus ce détective de la boisson gazeuse à base de gingembre que du pur single malt d’origine, ça pétillait bien et l’enquête que Holmes, pardon, Kolmes menait à Paris me plaisait bien.

On sentait bien que le texte était à destination d’un jeune public et qu’il datait des années 1910. En 100 ans, la manière d’écrire et de s’adresser aux jeunes n’est plus la même. Malgré tout, bien que simpliste, le récit était plaisant et les déductions du Canada Dry© valaient bien celle de l’original, bien que celui-ci soit fleur bleue avec sa fille.

Et puis, patatras, la boisson gazeuse a soudain perdu de son pétillant, de son sucre, de son gingembre et m’a laissé un mauvais goût en bouche : QUOI ??? Jamais le grand Sherlock Holmes ne se serait comporté de la sorte, devenant une sorte de loque humaine pleurnicharde !

D’accord, ce n’est pas le vrai, c’est une copie, mais bon sang, même s’il fallait le retirer du jeu pour laisser le chien intervenir, les auteurs auraient pu lui donner un autre rôle que celui du père éploré qui se plie aux exigences des ravisseurs, nom d’une pipe.

À ce prix-là, on aurait pu se contenter de nommer le détective Tartempion et l’affaire était faite, il pouvait alors se replier en Angleterre et se ronger les sangs. Mais si on lui donne, phonétiquement, le nom du grand détective, alors, il doit au moins se comporter comme tel et ne pas baisser les bras, mais enquêter en loucedé.

Eh oui, le chien Punch, propriété de la fille de Serloc Kolmes, deviendra ensuite le protagoniste principal qui, tel Rex chien flic, cherchera inlassablement la piste de sa jeune maîtresse.

Bravo, d’ailleurs, au flair exceptionnel de ce chien, qu’il me soit arrivé pareille mésaventure, il n’aurait pas fallu compter sur mon chien pour me retrouver, ce dernier étant incapable de suivre des pistes…

Je ne dirai pas que ce pastiche est mauvais, il m’a fait passer une matinée de lecture agréable, sans prise de tête, si ce n’est de m’énerver en comprenant que le Kolmes n’était absolument pas en embuscade, grimé en dieu sait quoi afin de retrouver les bandits kidnappeurs… Ben non… Heureusement que le chien était là, il vaut mieux que Kolmes, qui, là, était devenu pire qu’un boisson gazeuse éventée et oubliée au soleil.

Bon, ceci n’est pas le polar de l’année, ni même le pastiche de la semaine, mais il méritait tout de même que je le découvre, moi qui adore lire les pastiches holmésiens. Malheureusement, il ne sera pas dans le haut du panier, fût-il celui d’un chien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°153] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°36).

Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis : Paul C. Doherty

Titre : Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis

Auteur : Paul C. Doherty
Édition : 10/18 – Grands détectives (2006)
Édition Originale : The Field Of Blood (1999)
Traduction : Christiane Poussier et Nelly Markovic

Résumé :
À l’automne 1380, frère Athelstan espérait enfin pouvoir se consacrer à ses turbulents paroissiens de Southwark, mais sa fonction de secrétaire du coroner de Londres, sir John Cranston, l’oblige bien malgré lui à se plonger dans une nouvelle et ténébreuse affaire.

Trois corps dont celui d’un messager royal sont découverts dans une bâtisse en ruine. Le même jour, une jeune prostituée accuse son ancienne patronne, dame Kathryn Vestler, d’avoir commis plusieurs assassinats.

Avec sa virtuosité coutumière, Paul Harding nous entraîne, au cœur d’un Londres flamboyant et inquiétant, sur les pas de ses deux héros dans une aventure où les cadavres foisonnent, l’amour fait des siennes et un trésor suscite toutes les convoitises…

Critique :
Malgré la crasse et l’insalubrité des ruelles, des auberges, des tavernes, c’est toujours avec plaisir que je trouve frère Athelstan et le coroner Sir John Cranston, pour enquêter sur des meurtres mystérieux ou des petites énigmes qui semblent banales, au départ, mais qui se révèlent souvent plus profondes qu’il n’y paraissait.

Comme d’habitude, dans ce neuvième tome, nous nous trouvons face à trois affaires à résoudre : trois corps retrouvés dans une maison en ruine, plusieurs corps retrouvés enterrés dans un champ et deux jeunes amoureux qui ne peuvent se marier en raison de la parenté de leurs aïeules.

Pour une fois, la plus petite des énigmes ne cachait pas de profondeur insoupçonnée, elle était simple, sans être simpliste et il faudra aussi un coup de pouce du destin pour aider Athelstan dans cette tâche difficile puisque son prédécesseur a liquidé les registres paroissiaux.

Les deux plus grosses enquêtes, avec les meurtres, seront moins faciles à résoudre. Pourtant, Athelstan doit le faire, sinon, une femme sera pendue et pour l’autre, sa paroisse devra payer une amende faramineuse, puisque l’un des assassinés est un messager royal (selon la loi de l’époque, le village où l’on découvre le corps est frappé d’une lourde amende, à moins qu’on n’arrête le meurtrier). Inique, comme loi.

— Vous connaissez la loi, reprit-il. À moins que cette paroisse ne livre le meurtrier, tout le monde ici paiera une amende sur la moitié de ses biens. Les juges du roi, ajouta-t-il après avoir, d’un geste, apaisé la clameur grandissante, siègent au Guildhall. Je suis sûr qu’un édit sera émis. La taxe serait fort lourde.

Athelstan n’a pas beaucoup d’éléments pour résoudre toutes ces enquêtes, mais il est rempli de sagacité et bien souvent, un détail, viendra l’éclairer. Parfois, c’est le hasard qui lui fait voir ce détail, qui le met sur la piste. Malgré tout, il possède de petites cellules grises qui fonctionnent très bien.

Son duo improbable avec le ventripotent et soiffard coroner marche du tonnerre, parce qu’ils ont beau être diamétralement opposé de caractère et de méthode de vie, tous les deux cherchent à rendre justice, à emprisonner les coupables et laisser les innocents hors des prisons.

Non, on ne révolutionne pas le polar, les véritables coupables ne sont pas vraiment une surprise, je les avais repéré de suite et soupçonné, mais le tout était de prouver qu’ils étaient coupables et là, c’est moins facile. Heureusement que Athelstan a la ruse du serpent…

Un polar historique qui se lit tranquillement, sans se prendre la tête, mais qui fait du bien au moral, car, une fois de plus, je retrouve des vieux copains et on a éclusé quelques chopes de bières ensemble.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°151], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°34) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°08).

Nellie et Philéas, Détectives Globe-trotters – 01 – Le crime de Whitechapel : Roseline Pendule

Titre : Nellie et Philéas, Détectives Globe-trotters – 01 – Le crime de Whitechapel

Auteur : Roseline Pendule
Édition : Gulf Stream Editeur (07/04/2022)

Résumé :
Quand Nellie Bly, la célèbre reporter, rencontre Phileas Fogg, le héros de Jules Verne, les coupables n’ont qu’à bien se tenir !

Le Londres du XIXe siècle pour décor, les meurtres de Jack l’éventreur comme contexte : une aventure corsée aux rebondissements multiples et inattendus ! 1889, New York puis Londres.

Quoi de mieux qu’un tour du monde pour dénicher des scoops ? Elizabeth, journaliste en herbe surnommée Nellie, quitte New York pour Londres.

La capitale anglaise est en effervescence : Jack l’éventreur aurait encore frappé ! Persuadée que cette exclusivité lui vaudra l’article du siècle, Elizabeth mène l’enquête et rencontre Phileas, un jeune gentleman lui aussi fasciné par l’affaire.

Désormais en duo, les apprentis détectives cavalent après les indices dans les sombres ruelles de la ville. Et si l’assassin n’avait rien à voir avec l’insaisissable Jack ?

Critique :
Les auteurs adorent raconter sur la jeunesse de personnages, qu’ils soient de fiction (Holmes, Lupin) ou réels (Agatha Christie, Alfred Hitchcock).

Ici, l’autrice a mélangé la fiction (Phileas Fogg) avec la réalité (Elizabeth Cochrane devenue Nellie Bly).

En ouvrant ce roman jeunesse, je me demandais bien comme l’autrice allait pouvoir faire intervenir deux gamins face à un tueur tel que Jack The Ripper.

J’ai tiqué en voyant la date : 1889 ? Mais, les crimes se sont déroulés en 1888, en 1889, le Jack avait pris sa retraite ! Lui manquait-il des trimestres pour sa pension ? Bon sang, mais c’est bien sûr : Jack était une femme et on lui avait sucré des mois de cotisations !!

Pas de doute, nous sommes bien dans de la littérature jeunesse : notre Elizabeth, passagère clandestine sur un navire, tombe sur un gentil capitaine, qui ne la passe pas par dessus-bord (sinon, pas de roman) et qui ne lui demandera pas de jouer à la prostituée pour son équipage (sinon, le roman serait interdit au moins de 18 ans et réservé pour des pervers pédophiles).

Dans les romans jeunesse, tout se goupille assez facilement et deux enfants de 12/13 ans arrivent à enquêter, relever des indices, suivre des pistes, là où les flics de Scotland Yard n’y arrivent pas (l’inspecteur Fix n’est pas une lumière non plus). Bref, ils se démerdent mieux que des adultes !

Elizabeth et Phileas sont deux personnages sympathiques, des gamins dont on aimerait qu’ils soient nos amis, si nous avions leur âge. Phileas est un détective en herbe, se livrant à des déductions, comme un Sherlock Holmes, tandis que Elizabeth est plus débrouillarde, sait mentir et jouer la comédie.

Ce sont deux mondes qui se télescopent, puisque Elizabeth est tombée dans la pauvreté après le décès de son père, tandis que Phileas est issu de la bourgeoisie pétée de thunes dont le père est toujours en voyage. Le choc des cultures…

Le roman se lit très vite, sur une petite soirée, les 153 pages sont avalées et digérées. Rien d’exceptionnel dans l’enquête et la résolution. J’avais compris, avant l’heure, ce qu’il en était réellement de l’assassinat. Ce n’était pas la foire aux boyaux, aux tripes, donc…

Si j’ai bien aimé cette lecture détente, je ne peux pas dire qu’elle m’ait emportée ou que je l’ai adorée, comme la série des « Sherlock, Lupin & moi », dont l’écriture est un niveau au-dessus de ce roman.

Malgré tout, il est agréable à lire, sans prise de tête et après avoir lu quelques romans assez sombres, un peu de douceur ne faisait pas de tort. Je lirai sans doute les deux autres romans, juste pour la parenthèse qu’ils m’offriront lorsque j’en aurai besoin.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°147], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°30) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°07).

Une étude en émeraude : Neil Gaiman, Rafael Albuquerque et Rafael Scavone

Titre : Une étude en émeraude

Scénaristes : Rafael Albuquerque et Rafael Scavone
Dessinateur : Neil Gaiman

Édition : Black River
Édition Originale : A study in emerald (2018)
Traduction : David Guelou

Résumé :
L’éventreur frappe à Londres et seul le plus grand détective du monde saura l’arrêter !

Face à un étrange assassinat d’horreur cosmique, un détective de génie et son partenaire sont appelés à l’aide. Dans un monde où Sherlock Holmes et Chtulhu cohabitent, ce mystère surnaturel conduira les deux enquêteurs de Baker Street jusqu’au Palais de la Reine afin de résoudre un meurtre transcendant le genre humain.

Critique :
Ce comics met en scène la rencontre de Holmes et Watson au Barts (hôpital) et leur aménagement au 221b, Baker Street, mais avec quelques changements…

Notamment dans l’origine de la blessure de Watson, qui n’a rien à voir avec la balle Jezail reçue, mais plutôt à une rencontre bizarre avec une créature qui ressemble fort à une sorte de Grand Ancien…

Jamais l’auteur ne nommera les noms de nos deux personnages, mais on nous parle de Baker Street, de détective, de l’inspecteur Lestrade… Cela y ressemble fort, même si Watson n’est pas médecin, mais tireur d’élite. Bizarre, non ? Là, j’étais perdue.

Le plus dur, ce furent les dessins, qui ne cassaient pas trois pattes à un pigeon (oui, foutons un peu la paix aux canards) et étaient assez moches à regarder. Le cheval et son attelage ne ressemblaient à rien. D’ailleurs, dans la réalité, je n’ai jamais vu d’attelages et d’harnachements pareils !

À se demander comment l’animal arrive à tracter le cab avec des limons (brancards) aussi éloigné de ses flancs et cette barre devant son poitrail… Pire, un de ses postérieurs adopte même une position totalement impossible physiquement (un antérieur oui, pas un postérieur). Autant où cela passe avec les chevaux dans un Picsou, autant où c’est inconcevable ici.

Non, une jambe arrière, ça ne plie pas dans ce sens-là !

Quant à Watson et Holmes, c’est une catastrophe ! Les gros favoris de Holmes lui donnait un visage bestial et la barbe de Watson m’a fait penser au visage d’un homme des cavernes. Bref, ça commençait mal, très mal !

Malgré tout, un bon point pour le costume sobre de Holmes et le chapeau haut de forme (et non cette foutue macfarlane et ce deerstalker que l’on ne porte qu’à la campagne !). Ah oui, pardon, rien n’indique qu’il s’agisse de Holmes et Watson…

L’enquête se présente comme « Une étude en rouge », sauf que le truc étalé au mur n’a pas la couleur rouge du sang, mais d’une couleur verte, comme issue d’une boîte de slime de notre enfance. Le mort n’était pas humain… Fox Mulder est demandé sur la scène de crime.

Nous sommes clairement dans du fantastique. La reine Victoria  est un poulpe vert et elle règne depuis 700 ans au moins. Cthulhu, sors de son corps, cochon ! Ah, ces Grands Anciens qui nous ont envahis… Ça doit puer le poulpe partout (et la marée aussi).

Bon, je ne vais pas vous raconter des craques, je n’aimais pas cette adaptation de « Une étude en rouge », en version fantastique. Holmes et Watson méritaient mieux.

Ah mais oui, suis-je bête, j’ai encore oublié que, vu qu’on ne les nomme jamais, ils pourraient aussi bien être Bonhommet et Tilapin, nos deux personnages. D’ailleurs… en relevant quelques indices, que je ne nommerais pas, pour ne pas divulgâcher… Nom de Zeus, bon sang, mais c’est bien sûr !! Eureka, j’ai trouvé ! Fiat lux !

Voilà ce qui arrive lorsque l’on écrit sa chronique tout en lisant : on écrit ses impressions à chaud et une fois parvenu à la fin de l’album, on se rend compte que le final est excellent et qu’il troue le cul. Note pour plus tard : ne plus écrire ses impressions à chaud en lisant !

Si je ne suis pas fan des enquêtes de Holmes dans l’univers du fantastique et encore moins avec les Grands Anciens, je dois dire que lorsqu’on termine cette lecture, elle est beaucoup plus intéressante qu’au départ, car l’auteur a réussi à en faire une autre adaptation et là, j’avoue qu’elle m’a sciée, dans le bon sens du terme.

Hélas, les dessins sont moches, les décors ressemblent à du carton pâte, les attelages de cab ne ressemblent à rien, un cheval a son canon (bas de sa jambe arrière) qui se plie dans un sens impossible…

Bref, si les scénaristes ont fait preuve de créativité (même en pompant chez Lovecraft) lors de leur adaptation de « Une étude en rouge », le dessinateur, lui, ne s’est pas foulé.

Bien que j’ai râlée plein ma panse en commençant… Puis, en finissant cette lecture, elle est remontée dans mon estime (sauf pour les gribouillis).

Comme quoi, tout est possible et la vérité était ailleurs.

Un comic à réserver aux fans de Holmes à la sauce fantastique et qui aiment les vrais morceaux de poulpe.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°132], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°15) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°03).

Les Sept crimes de Rome : Guillaume Prévost

Titre : Les Sept crimes de Rome

Auteur : Guillaume Prévost
Édition : 10-18 (2006)

Résumé :
Rome, décembre 1514. A quelques jours de Noël, un jeune homme décapité est découvert sur la statue de Marc Aurèle. Une inscription au sang signe le crime : « Eum qui peccat… », « Celui qui pèche… ».

Peu après, c’est un vieillard qui est retrouvé sur le Forum, nu, mort et attaché à une échelle. La colonne de Trajan dévoile son funèbre secret, et la fin de la sentence : « … Deus castigat », « … Dieu le punit ». La sanglante mise en scène ne fait que commencer…

Installé au Vatican depuis peu, occupé à ses travaux d’anatomie, de peinture ou d’optique, Léonard de Vinci se passionne pour l’affaire.

Avec l’aide de Guido, un jeune étudiant en médecine, le peintre tente de démasquer un assassin qui montre autant d’intelligence à égarer les soupçons que de cruauté à exécuter ses victimes.

Un policier machiavélique qui, des mystères de la bibliothèque Vaticane aux secrets des ruines antiques, nous entraîne dans un jeu de piste haletant, savant et macabre.

Critique :
1514… Non, ce n’est pas la date où ce polar historique est entré dans ma biblio, même si ça faisait bien 500 ans qu’il y prenait les poussières…

Nous sommes en décembre 1514, à Rome et des crimes horribles ont lieu dans la ville où le pape siège. On a retrouvé un homme décapité, mais pas sa tête… Puis d’autres crimes suivront, tous violents.

Ne me demandez pas pourquoi je n’ai pas lu ce roman plus tôt… Ni pourquoi il a fini dans une caisse. Le hasard m’a fait retomber dessus et j’en ai profité pour le lire.

Alors que je m’attendais à une lecture lente et ennuyeuse (me demandez pas pourquoi cet apriori), c’est tout le contraire qui est arrivé et les 280 pages sont passées assez vite, sans que jamais je ne piquasse du nez dessus.

Cette enquête, si elle ne va pas à l’allure d’un cheval au galop comme pour un thriller, elle se déroule tout de même à une allure de marche rapide, sans qu’il y ait trop de temps mort.

L’écriture de l’auteur est simple, sans être simpliste et il a réussi le subtil équilibre entre polar et histoire. Pas de doute, nous sommes à Rome en 1514, on le ressent bien dans le récit, mais sans que cela vienne polluer l’enquête.

Les personnages sont bien faits aussi : Guido Sinibaldi, le jeune étudiant en médecine n’est pas un branquignole, même s’il fait ses débuts en tant qu’enquêteur, quant à Leonard de Vinci, ce fut un véritable plaisir de le côtoyer (pour du faux, je ne suis pas contemporaine de son époque).

D’ailleurs, par bien des aspects (déguisements, enquête, recherche des indices, bluff), il m’a fait penser à un Sherlock Holmes, le talent pour la peinture en plus.

Le suspense est bien maîtrisé, l’enquête avance d’un bon pas, mais sans aller trop vite (là aussi, il faut savoir équilibrer) et l’explication finale arrivera avant la dernière page, afin que l’on puisse recevoir les explications et courir un peu à la poursuite de la personne coupable (que je n’avais pas vu venir).

Si le mobile est classique (ils ne sont pas légion non plus), la mise en scène était recherchée. Les crimes, en plus de ne pas être banals, avaient de la logique et de la recherche. Il y en avait aussi dans la manière qu’a eue l’auteur pour nous raconter tout cela.

Le petit incident qui arrive à la fin m’a fait rire, je l’avoue… Limite si je me suis pas esclaffée. Le Vatican m’excommuniera pour cela, mais je m’en tape ! Bravo, Leonard !

Par contre, je mérite d’aller au coin pour avoir laissé ce chouette polar historique croupir dans mes étagères avant d’aller dans une caisse de rangement. Là, honte à moi.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°131], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°14) et Le Challenge « Le tour du monde en 80 livres chez Bidb » (Madagascar).

Indians ! – L’ombre noire de l’homme blanc : Tiburce Oger et Collectif

Titre : Indians ! – L’ombre noire de l’homme blanc

Scénariste : Tiburce Oger
Dessinateurs : Collectif

Édition : Bamboo Grand angle (16/11/2022)

Résumé :
Le parcours sauvage et violent de l’aigle sacré des Indiens pendant la conquête de l’Ouest. Un western qui sent la poudre et la boue… En seize histoires, Indians retrace de 1540 à 1889 les épisodes sombres de la conquête de l’Ouest.

Quatre siècles de colonisation qui vont mener, entre les massacres et les maladies propagées par les colons, à un génocide qui n’a jamais porté officiellement ce nom mais qui décima 14 millions d’Amérindiens.

Décrivant la face cachée du rêve américain, Indians est un vibrant hommage aux peuples autochtones opprimés…

Critique :
Ayant adoré Go West, je me suis faite offrir la version Indians, basée sur le même concept : un seul scénariste, mais un dessinateur pour chaque histoire qui passera en revue un chapitre important de l’Histoire des Amérindiens.

On commencera à l’arrivée des Conquistadors et on terminera en 1889, lorsque les derniers Indiens déposeront les armes, conscient qu’ils ne vaincront jamais l’Homme Blanc vu que ce dernier est comme un nuage de sauterelles : infini et innombrable.

Contrairement à l’album Go West, où le fil rouge était une montre, dans celui-ci, c’est le vol d’un aigle que l’on apercevra de temps en temps, ou un personnage qui reviendra sur plusieurs chapitres (ou un descendant).

Ce que j’ai apprécié, c’est qu’il n’y avait pas de manichéisme dans les personnages, que ce soit du côté des Indiens ou des colons, dont certains avaient une conscience, une âme. Cela se verra surtout dans l’épisode avec les horribles écoles pour casser l’Indien.

Quant aux Indiens, ce n’étaient pas des anges, ils s’attaquaient entre eux, se pillaient, mais sans jamais arriver au niveau de l’Homme Blanc qui lui, commit un génocide, purement et simplement.

Tous les dessins ne se valent pas, mais j’ai apprécié les histoires, même si elles auraient mérité, toutes, un album rien qu’à elles toutes seules, tant il y avait de la richesse dedans et tant de choses à raconter.

Bien que différent et en peu en deçà du « Go West » qui se consacrait à la Conquête de l’Ouest, le tome consacré aux Amérindiens n’en reste pas moins excellent.

Du moins, pour celles et ceux qui voudraient en apprendre un peu plus sur les guerres Indiennes, sur les traitements que l’Homme Blanc, l’envahisseur, a fait subir aux Amérindiens. Au moins, ces derniers ont résistés, mais une fois les armes déposées, on a fait tout ce qu’il fallait pour qu’ils n’existent plus…

Terrifiant…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XXX] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°00).

Le palais des mille vents – 01 – L’héritage des steppes : Kate McAlistair [LC avec Bianca]

Titre : Le palais des mille vents – 01 – L’héritage des steppes

Auteur : Kate McAlistair
Édition : L’Archipel (14/10/2021)

Résumé :
Lahore, 1838. Adolescent, Morgan vit sous le joug de son père, un mercenaire aussi cruel qu’ivrogne. Il tombe amoureux de Chali, une jeune princesse mongole, mais celle-ci doit épouser le petit-fils de l’empereur du Pendjab.

Morgan s’efforce de l’oublier en prenant sous son aile Maura, une fillette venue rejoindre son père, le colonel Fleming, redoutable chef de la police de l’empereur.

Un jour, c’est le drame : alors que Morgan tente de s’opposer à son père ivre, ce dernier tombe du balcon et se tue. Fleming l’accuse de meurtre. Le jeune garçon parvient à lui échapper et s’enfuit dans l’Himalaya.

Dix ans ont passé. Maura est mariée à un botaniste britannique qui œuvre dans le renseignement. Au cours d’une réception au Palais des mille vents, en Russie, elle reconnaît Morgan. À nouveau sous son charme, elle manœuvre pour qu’il devienne le guide de l’expédition de son mari. Attiré par Maura, Morgan refuse tout d’abord.

Mais lorsqu’il comprend que cette expédition est en réalité une mission de sauvetage de la princesse Chali, à présent veuve et pourchassée par des tueurs, il n’a plus qu’un désir : venir en aide à celle qu’il n’a jamais pu oublier…

Critique :
Pour qui veut voyager sans bouger de son canapé, ce roman est parfait, puisque, en plus de vous faire voyager sur la carte de l’Asie et de la Russie, il vous offrira aussi une plongée dans le temps, puisque l’histoire commence en 1838.

Au Pendjab, Morgan vit dans un élevage de chevaux, avec sa mère, d’origine Hindoue et son père, un anglais violent, alcoolique et tout basculera lorsque ce crétin à la main lourde, qui passe ses rages sur son épouse, chutera de son balcon… Oui, bien fait pour sa gueule, mais Fleming, le redoutable chef de la police de l’empereur, l’accusera et le poursuivra jusque dans les montagnes.

Si vous cherchez un roman qui dépote avec de l’action à tous les chapitres, il faudra laisser ce roman de côté, car lui, il s’attache plus aux us et coutumes des pays, des époques et est très descriptif dans les lieux, les paysages. Sans rire, j’ai été transportée du Pendjab à la Russie, les steppes, je les ai bien visualisées et je dois dire que c’est ce qui a fait que je me suis attachée à ce roman.

L’histoire est des plus conventionnelles, le plaisir étant dans la manière dont l’autrice nous la conte. Là où le bât blesse un peu (un comble, lorsque l’on voyage dans une caravane), c’est dans l’histoire d’amour et dans les personnages principaux.

Morgan est un jeune garçon sympathique, qui crève de trouille devant son père. Dix ans plus tard, le voici paré de toutes les qualités (beau, intelligent, parfait cavalier, il sait se battre, il est gentil,…). Fleming est le grand méchant, mais on ne sait pourquoi il voue une telle haine au jeune Morgan, qui ne lui a jamais rien fait. Pas de nuances dans les portraits des personnages, ce qui est dommage.

L’histoire d’amour est un peu bateau, à mon sens, dû au fait que Morgan, à 15 ans, est tombé amoureux de Chali (dernière descendante du célèbre Gengis Khan), avec qui il n’a échangé quelques mots, bien qu’il ait passé du temps avec elle (barrière de la langue). En même temps, il aime bien aussi Maura (par amour du goût ?), 12 ans, qui lui offrira un baiser avant qu’il ne s’enfuie.

Ce sont des gosses, des ados, des amourettes de jeunesse, à laquelle, en principe, on ne donnera jamais suite. Bingo, 10 ans après, Morgan croise à nouveau la route de Maura, mariée : son comportement sera un peu aberrant, jouant un jeu de séduction dangereux, bien que Morgan la repousse.

Rien n’est logique dans le comportement de Maura qui reveut un baiser, afin d’être sûre qu’elle aime son mari et non Morgan (comme si c’étaient des mets à goûter). Elle m’a fait penser à une gamine et non à une femme de 22 ans (à cette époque, on était mûre plus tôt). Morgan, lui, aime toujours sa princesse, mais peut-être aussi Maura, il ne sait pas…

Je n’ai rien contre les histoires d’amour dans les romans, mais j’apprécie tout de même qu’elles n’aient rien à voir avec du Harlequin. Morgan aime le souvenir de Chali, il l’idéalise et Maura fait pareil avec lui.

Bref, on perd du temps avec leurs chipoteries et autant ou j’avais apprécié Maura jeune, autant où elle m’a un peu exaspéré adulte. Rien de grave, mais j’ai eu l’impression d’un « tout ça pour ça ? ».

Malgré tout, cela ne m’a pas empêché de déguster le récit du voyage de la caravane de chevaux et de chameaux, dans les steppes kirghizes, chevauchant durant des heures, chassant avec un aigle, vivant à la dure, toujours à la merci de pillards. Les descriptions sont précises, très vivantes, belles et c’est ce qui m’a fait le plus vibrer dans ce roman.

Un roman à l’histoire ultra classique, mais racontée autrement, avec beaucoup de précisions dans les us et coutumes des différentes cultures abordées, de détails dans les paysages traversés, le climat, la nature, afin d’y immerger le lecteur pour qu’il se sente plus proche de ce que vivent les personnages, que ce soit dans la chaleur du Pendjab ou dans la froide Russie.

C’est grâce à ma copinaute Bianca que j’ai lu ce roman avec elle. Une LC réussie ! Comme il est à suivre, nous avons décidé de poursuivre le voyage. Tout comme moi, Bianca a apprécié le voyage. Suivez le lien et vous saurez tout !