La guerre des mondes – T01/02 : Vicente Cifuentes et Dobbs (d’après H. G. Wells)

Titre : La guerre des mondes – T01/02

Scénariste : Dobbs (d’après H. G. Wells)
Dessinateur : Vicente Cifuentes 🇪🇸

Édition : Glénat (11/01/2017)

Résumé :
Voilà plusieurs jours que des projectiles précis et réguliers frappent la Terre depuis la Planète Rouge. Dans la petite bourgade d’Ottershaw en Angleterre (🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿), le Professeur Ogivly a du mal à croire à la théorie d’une attaque extraterrestre émise par son jeune élève.

Pourtant, lorsqu’un météore tombe non loin de chez lui, il découvre, niché en son cratère, un cylindre géant qui ne peut qu’être l’œuvre d’une civilisation supérieure. Et il apprend à ses dépens que cette dernière n’a pas véritablement d’intentions pacifiques.

De la capsule extra-terrestre émerge un « tripode » , une immense machine de mort qui sera rejointe par bien d’autres, semant le chaos et la destruction.

L’extermination ne fait que commencer…Récit apocalyptique précurseur du genre au message antimilitariste, le roman La Guerre des mondes, plusieurs fois porté sur grand écran, trouve enfin en BD l’adaptation fidèle qu’il mérite.

Critique :
Que Dieu protège la reine, les Martiens nous ont envahi ! Oui, la reine, pas le roi Charles, parce qu’à cette époque, même Elizabeth II n’est pas encore l’ébauche d’un projet…

Nous sommes en 1894, c’est donc Victoria Regina qui est assise sur le trône. Même si les tenues des dames ne ressemblent pas à celles de l’époque victorienne.

Dans le Surrey, Angleterre, un vaisseau Martien a atterri, creusant un grand cratère. Le vaisseau, sorte de truc phallique bien droit, recèle une créature que personne n’a envie de croiser dans sa vie.

Dire que les Anglais, imbu d’eux-mêmes, pensent avoir affaire à une civilisation primitive… Hé, quand on se déplace en vaisseau spatial, on est tout sauf primitif, normalement.

N’ayant jamais lu le roman original, je ne pourrais pas juger de la fidélité de l’adaptation. Mais je peux déjà vous parler des dessins, que j’ai apprécié. Les visages sont détaillés, on ne peut pas confondre deux personnages ensemble, il y a du dynamisme dans les dessins, autant que dans le scénario.

Par contre, les policiers sont un peu trop bodybuildés, comme s’ils sortaient d’un blockbuster américain… Comme je le disais plus haut, l’habillement des femmes n’est absolument pas victorien, plus années 30. Pourtant, pas de voitures, tout le monde est à vélo, à cheval, monté ou attelé.

La publication originale du roman est 1898, sans doute qu’en adaptant le roman, le scénariste a décidé de ne pas se faire chier avec la mode d’avant 1900… Ce n’est pas le plus important dans cette adaptation.

Ce qui est important, c’est le message : ces Martiens sont arrivés, tels des conquistadors, des colonisateurs et ils exterminent tout ce qui n’est pas comme eux. Ce que faisaient toujours les colonisateurs et à cette époque, l’empire Britannique avec moult colonies, protectorats et territoires.

Dans le roman (et dans cette adaptation), le grand empire Britannique est mis à genoux, il n’est plus tout-puissant. Ce récit est avant tout un pamphlet contre l’impérialisme, contre les massacres qui furent perpétrés, au nom de l’empire. Avec ce récit, l’impérialisme est rhabillé pour l’hiver.

Envahir les autres, prendre leurs richesses, leurs vies, c’est génial pour l’empire, mais quand la roue tourne et que l’Angleterre se fait envahir et décimer à son tour, là, on ne rigole plus ! À noter que les bondieusards sont aussi rhabillés pour l’hiver.

Cette adaptation est très bien faite et durant ma lecture, j’ai eu peur, j’ai serré les dents (et les fesses), devant tous ces morts, des gens tués pour rien, ces militaires impuissants, ces civils emprisonnés dans un tripode et puis pressé comme des oranges, devant ces visions d’apocalypse, qui n’est pas biblique, ni divine, mais extra-terrestre.

C’est un récit violent, sanglant, horrible. C’est un récit de survie, de fuite en avant pour notre narrateur. On est loin du gentil E.T téléphone maison.

Notre narrateur est un peu perdu entre je vais voir les martiens, je mets ma famille à l’abri, je retourne dans notre maison chercher une photo, je tente de sauver des gens, je repars sur les routes. Ce qui pourrait manquer de cohérence dans ses errances a pour but de nous en raconter le plus possible, car il sera témoin de bien des choses.

Une lecture qui ne laisse pas indifférente !

#lemoisanglais

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°54] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°02].

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‭Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – 05 – Leffe-toi et marche ! : Nadine Monfils ‬[LC avec Bianca]

Titre : Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – 05 – Leffe-toi et marche !

Auteur : Nadine Monfils
Édition : Robert Laffont – La bête noire (16/03/2023)

Résumé :
En ouvrant le journal, Georgette découvre la disparition de son amie Justine, passionnée d’histoire, et qui effectuait des recherches à l’abbaye de Leffe. Il ne lui en faut pas plus pour entraîner Magritte dans l’aventure. Et ce n’était pas gagné : René est anticlérical, mais bon, il aime boire une bonne Leffe…

Une fois là-bas, nos deux détectives accompagnés de leur chienne Loulou rencontrent le savoureux chanoine Jean Baptiste, amoureux de Jésus, de la bière et des chansons paillardes. Il a son QG au Confessionnal, un bistrot haut en couleurs, en face de l’abbaye.

Ce dernier leur apprend que Justine aurait découvert un parchemin dévoilant la formule secrète de la bière donnant la vie éternelle, rien que ça. Sauf que sous le chapeau boule se cachent quelques meurtres bien arrosés et des mystères en trompe l’œil.

Critique :
René Magritte, anticlérical assumé, acharné, qui se retrouve à l’abbaye de Leffe, parmi les chanoines, c’est une situation qui a tout pour être explosive.

Heureusement, c’est à l’abbaye de Leffe, non loin de Dinant, qu’il va enquêter. Leffe, c’est la bière ! Chouette, se dit-il. Hélas, on ne la brasse plus à Leffe…

Qu’à cela ne tienne, Magritte pourra faire profiter tout le monde de ses réflexions à voix haute, de ses piques, de son cynisme et de son politiquement incorrect. Pour notre plus grand plaisir !

Ce cinquième tome est plus rythmé que les précédents, plus trépidant et même si ce n’est pas de course poursuite ou de l’enquête effrénée, les temps morts sont peu nombreux. C’est palpitant et on aura quelques cadavres pour nous occuper, dont certains seront bien découpés…

L’humour est omniprésent, dans les dialogues, dans les portraits un peu barré de certains personnages, comme avec les chanoines (certains étant gratinés), la vieille à la chaussette, Miss Piggy et le commissaire Maricq, qui lui n’est pas le couteau le plus affuté du tiroir.

Comme de bien entendu, Carmen, la femme de ménage des Magritte, reine de la loque à reloqueter (une faignasse), viendra foutre le chien dans les poules, astiquera un chicon (je vous laisse imaginer l’acte) et chargera la mule René, puisqu’elle le déteste (et c’est réciproque). On la déteste, mais sans elle, ce ne serait pas le même…

En fait, l’enquête n’est jamais que le prétexte pour nous en apprendre un peu plus sur le personnage étrange qu’était Magritte, un sale gamin, amateur de farces, qui a eu une vie assez étrange. Moi qui n’ai jamais été fan de ses peintures, je suis sous le charme du personnage, même quand il fait preuve de mauvaise foi.

Sans avoir un dénouement à la Agatha Christie qui vous laisse la bouche ouverte, la découverte de l’identité du coupable m’a surprise, car j’étais loin d’avoir trouvé son identité, même si j’ai suspecté tout le monde (ainsi, je gagne toujours, mais bonjour les bavures), en ce compris ceux qui ont défunté plus tard.

René Magritte a été plus intelligent que moi, il a trouvé… Quant à son chien, Loulou, elle est meilleure que tous les chiens policiers réunis.

Anybref, voilà une belle lecture détente, une lecture qui apporte une touche de bonheur, un rayon de soleil, un petit plaisir polardesque, le tout en buvant des Leffe et en blasphémant un peu. Ma foi (oups), que demander de plus ?

Encore un autre roman des folles enquêtes de Magritte et Georgette, un de cet acabit, avec autant d’humour et de rythme. Il reste encore quelques abbayes et monastères à faire, non ?

Nous possédons six marques de bières trappistes en Belgique : Achel, Chimay, Orval, Rochefort, Westmalle et Westvleteren. Quant aux bières d’abbaye, les plus connues sont la Leffe (c’est fait), la Grimbergen, la Maredsous, l’Abbaye d’Aulne, la Val-Dieu, l’Affligem et la Floreffe. On a encore de quoi s’amuser chez les fabricants de bière, même si la plupart ne sont plus fabriquées dans les abbayes…

Une LC réussie et enjouée avec ma copinaute Bianca, à qui je souhaite de déguster une bonne Leffe ! La fois dernière, avec Magritte, on mangeait des boulets à la liégeoise, maintenant, on peut boire jusqu’à plus soif !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XXX].

Triple Crossing : Sebastian Rotella

Titre : Triple Crossing

Auteur : Sebastian Rotella
Édition : 10/18 (2013)
Édition Originale : Triple Crossing (2012)
Traduction : Anne Guitton

Résumé :
Chaque nuit, sur la Ligne entre le Mexique et les États-Unis, une foule de migrants tentent leur chance. Et chaque nuit, les agents de la patrouille frontalière américaine sont là pour les refouler.

Certains, sans scrupule, profitent de la faiblesse des clandestins et donnent libre cours à leurs penchants sadiques.

D’autres, comme Valentin Pescatore, essaient de s’en tenir aux règles. Cela ne l’empêche pas de commettre une entorse qui pourrait lui valoir une sanction sévère, à moins de collaborer…

Mais avec qui, au juste ? C’est bien les Américains qui lui demandent d’infiltrer une famille de narcos de Tijuana, mais qui peut garantir que son inexpérience ne va pas l’entraîner du côté de la corruption, de la drogue et de l’argent facile ? En tout cas, c’est ce que redoute Leo Méndez, flic mexicain aux allures de justicier…

Sebastian Rotella nous conduit vers de troubles frontières dans un thriller saisissant sur la mondialisation du crime.

Critique :
Bienvenue sur la Ligne, celle qui sépare le Mexique des États-Unis. Tout y est beau, calme et les clandestins qui tentent le passage sont accueillis par les agents de la patrouille frontalière américaine…

Bon, retour dans la réalité : non, ce n’est pas un endroit où il fait bon vivre et gare à ceux ou celles qui se font choper par les agents de la patrouille frontalière américaine !

Le seul qui soit humain, c’est Valentin Pescatore, jusqu’à ce qu’il franchisse la ligne et ne se retrouve du côté obscur de la Force.

Enfin, pas de son plein gré… Valentin va devoir coopérer avec Isabel Puente, une responsable du FBI qui va lui demander d’infiltrer la mafia mexicaine dirigée par les Ruiz Caballero… Ce sera facile, il est déjà infiltré !

Dans ce roman, l’auteur nous parlera des clandestins, qui, toutes les nuits, tentent la traversée de la frontière, des agents de la frontière qui les brutalisent, de la corruption au Mexique, aux États-Unis, des trafiquants, de la drogue…

Le tout est assez copieux, surtout qu’il y a de nombreux personnages et que le récit est émaillé de mots ou de phrases en espagnol, sans traduction. Alors oui, les insultes, on les comprend assez bien, mais il y a des phrases que je n’ai pas comprises.

Autre inconvénient, si les deux tiers du récit sont intéressants, le dernier tiers est plus ennuyeux, malgré quelques rebondissements supplémentaires, une fois nos narcos arrivés à la Triple Frontière (Paraguay, Brésil et Argentine).

Si les implications de personnes hautes placées dans la corruption fait froid dans le dos, si leur implication dans les mafias locales, police mexicaine comprise, donne des sueurs froides, le bât blesse avec Junior Ruiz Caballero, le chef de cette mafia, qui est un branquignole au nez poudré non stop (il ne sniffe pas du bicarbonate) et sans épaisseur. Il ne sait pas cheffer… On est loin d’Adan Barrera, le narco charismatique de « Cartel » (Don Winslow).

De plus, le final est un peu mou du genou… Si j’avais lu Triple Crossing avant la trilogie de Don Winslow, sans doute aurais-je été subjuguée, hélas, je l’ai lu après… La comparaison ne devrait pas avoir lieu, mais c’est difficile de ne pas faire le parallèle, vu les sujets traités : narcos, corruption, drogues, trafics,…

Malgré tout, Triple Crossing sera parfait pour celles et ceux qui voudraient entrer dans le monde des narcos, sans pour autant bouffer une trilogie ultra violente.

Triple Crossing est un roman assez doux (tout est relatif, bien entendu), sorte de documentaire romancé qui ne voudrait pas être trop violent. À lire pour en savoir plus sur la corruption « mafia, police, politiques ».

PS : par contre, le résumé de roman, chez 10/18, est un peu… bancal !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°203] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°49].

La part de l’ombre – T02 – Rendre justice‭ : ‬Patrice Perna et Francisco Ruizgé

Titres : La part de l’ombre – T02 – Rendre justice

Scénariste : Patrice Perna
Dessinateur : Francisco Ruizgé 🇪🇸

Édition : Glénat (06/01/2021)

Résumé :
Doit-on être puni pour avoir tenté de tuer Hitler ?

Avril 1955. Le tribunal de première instance de Berlin a confirmé en appel la condamnation de Maurice Bavaud, exécuté quatorze ans plus tôt pour sa tentative d’assassinat d’Adolf Hitler.

Bien décidé à ne pas en rester là, l’ancien agent de la Kriminalpolizeï Guntram Muller fait de l’annulation de ce verdict une affaire personnelle. Mieux, il veut voir Bavaud honoré en héros national.

Pris en étau entre des services secrets américains intrusifs et des autorités soviétiques méfiantes, il se voit confier la responsabilité d’interviewer rien de moins que Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du parti communiste qui s’apprête à renier officiellement la politique de Staline dans les semaines à venir.

Dans le final haletant de La Part de l’Ombre, Patrice Perna s’interroge sur l’importance du travail bibliographique et du devoir de mémoire.

Le flegmatique Guntram, en explorant le passé, est sur le point de mettre au jour les enjeux réels de cette affaire. Quand une injustice passé finit-elle d’avoir des répercussions sur le présent ?

Critique :
Nous retrouvons Muller, poursuivant son enquête sur Bavaud, notamment auprès de l’ambassade Suisse en Allemagne (de l’Est).

La Suisse, par le biais de son ambassadeur, se retranche derrière la décision de la justice et les codes de la loi, ajoutant que durant la Seconde Guerre Mondiale, ils étaient neutres et que c’est donc pour cela qu’ils n’ont jamais proposer, aux nazis, d’échanger des espions nazis contre Bavaud, ressortissant suisse.

Oui, mais… On peut aussi être neutre et avoir des relations cordiales avec les différents belligérants, tirer son épingle du jeu. Les relations bienveillantes, même avec les allemands, ça peut aider, durant une guerre. Mais il ne faudrait pas que l’on ressorte ce passé peu glorieux de sous les tapis…

Et maintenant, 15 ans après, les suisses ne font rien pour réhabiliter Bavaud ? Refusant même de faire appel de la décision de justice qui condamne, à nouveau, Bavaud, à l’emprisonnement (alors qu’il a été guillotiné en 1941!).

Dès les premières pages, la Suisse est rhabillée pour 36 hivers, Muller ne se privant pas pour mettre le nez de l’ambassadeur dans leur merde, notamment avec l’or des Juifs, volé par les nazis et dormant gentiment dans les banques suisse. Oh, il est shocking, monsieur l’ambassadeur, quand Guntram Muller lui balance tout à la figure.

Dans ce second tome, le côté espionnage prend le dessus (services secrets américains, Stasi, politburo), on en apprend plus sur les différents personnages, on a quelques surprises (que j’avais deviné, la ficelle était un peu grosse) et ça complote un peu partout.

Plus d’action dans ce second tome, là où le premier prenait son temps. On bouge plus, l’histoire est assez dense, complexe et se consacre plus à Guntram Muller et sa part d’ombre (on le verra en découvrant son passé et son implication) qu’a Bavaud, même si tout est lié.

Guntram Muller est un personnage complexe, tout en nuances, pas facile à cerner. D’ailleurs, les autres personnages sont, eux aussi, complexes, réalistes et terriblement humains.

Le final est explosif… et à la hauteur !

Une bédé qui mélange habillement l’espionnage, la guerre froide, les dialogues percutants, la politique, la justice, l’Histoire, les faits réels et fictionnels, le tout dans des ambiances pesantes de l’après guerre et d’un Berlin coupé en deux.

Les dessins sont bien faits, ce qui ne gâche rien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°202] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°45].

Kukulkan – Le secret du cénote oublié : Grégory Cattaneo

Titre : Kukulkan – Le secret du cénote oublié 🇲🇽

Auteur : Grégory Cattaneo
Édition : Ex Aequo Rouge (30/01/2022)

Résumé :
XIe siècle. Atlantique Nord. En découvrant un poste avancé vidé de tous ses occupants, les Vikings décident d’abandonner leur colonie du Vínland. Des trois navires survivants, celui conduit par Björn et Ari refuse de retourner au Groenland et prend une tout autre route qui le fait dériver vers le sud…

De nos jours. La journaliste Calypso est envoyée au Mexique (🇲🇽) pour enquêter sur la Santa Muerte, un culte macabre dont plusieurs cartels se réclament. Elle rencontre par hasard un professeur spécialiste des Vikings qui disparaît mystérieusement…

Au cours d’une plongée en caverne, Ludo, guide et plongeur, découvre un cadavre décapité dans un cénote… Pour l’inspecteur Gómez de la police fédérale, cela ne fait aucun doute : le meurtre est signé par les cartels dont les règlements de comptes entachent la vie idyllique de la Riviera Maya.

Ces personnages, que rien ne destinait à se rencontrer, vont à leur façon s’engager dans une enquête qui les conduira dans la jungle du Yucatán, sur la piste de la légende de Kukulkan, dont le secret millénaire changera l’histoire du Mexique.

Critique :
Comme à mon habitude, je préfère lire un roman se déroulant au Mexique que d’y aller : c’est moins coûteux et moins dangereux.

Oui, dans ce roman, vous n’avez pas envie de croiser des flics mexicains qui se sont déjà rendus coupables d’agressions, d’extorsions, de vols, envers les touristes ou la populace.

Par contre, au fond de son divan, il est agréable de lire ce roman qui nous entraîne dans les cénotes (moi qui rêve de plonger, mais qui ai trop peur de le faire), dans l’Histoire avec le Vinland et dans des aventures un peu folles, pas à la Indiana Jones, mais dans cet état d’esprit.

Le premier chapitre est intrigant, car il nous emmène dans le passé, à bord d’un navire viking, voyageant vers le Vinland (coucou, Thorfinn) avant de poursuivre leur route plus bas… Mais jusqu’où ?

Dans ce roman, le rythme n’est pas trépidant, mais il est difficile de s’ennuyer, notamment en raison des arcs narratifs, consacrés aux différents personnages et à leurs actions.

Si au départ, tout le monde est séparé, ensuite, plusieurs personnages s’associeront (une journaliste, deux plongeurs, un assistant de prof à UCLA) afin de résoudre les meurtres horribles qui sont arrivés (cadavre décapité retrouvé dans un cénote).

Aidés de l’inspecteur Gómez et d’une légiste, tout ce petit monde va faire fonctionner ses petites cellules grises. Bon, dans la réalité, cela irait tout autrement, mais nous sommes dans la fiction, alors, tout le monde peut collaborer en bonne entente.

Quant aux lecteurs, ils auront du mal à démêler le vrai du faux, notamment ce qui concerne les légendes. Et j’ai été surprise en lisant, en fin de roman, ce qui était vrai et inventé. Par contre, peu de surprises pour les méchants de l’histoire, ils étaient prévisibles et aussi voyant qu’une grosse verrue sur le nez d’une top-model…

Malgré tout, je me suis laissée emporter par le tourbillon de l’histoire, de l’enquête, des mystères, des cadavres décapités, des légendes, des récits de viking, des plongées dans les cénotes (ça donne envie !), des messages cachés, des exécutions sanglantes et rendons à l’auteur ce qui est à lui : ses personnages sont sympas et attachants (sauf les méchants, bien entendu).

Non, ce n’est pas le thriller de l’année, il n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il fait bien le job de vous divertir, de vous entraîner dans une folle aventure, de vous instruire (déjà pas mal, ça !), de vous faire voyager comme si vous y étiez, de vous faire vibrer avec les flash-back consacrés aux vikings et de n’être jamais ennuyeux.

C’est déjà pas si mal que ça ! Une lecture agréable, une grande aventure et une évasion, au fond de mon canapé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°200] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°44].

‭Lazarus – T02 – ‬Ascension : Greg Rucka, Michael Lark et Santiago Arcas

Titre : Lazarus – T02 – ‬Ascension

Scénariste : Greg Rucka
Dessinateur : Michael Lark et Santiago Arcas 🇪🇸

Édition : Glénat Comics (2015)
Édition Originale : Lazarus, book 2: Lift (2014)
Traduction : Alex Nikolavitch

Résumé :
Forever démasque une rébellion prenant source dans les rues de Los Angeles. Dans le même temps, les Barret, une famille de Déchets tombée en disgrâce, part pour un voyage de 500 miles pour Denver. Leur but : se faire repérer par les Carlyle et entrer à leur service… (Contient Lazarus (2013) #5-9)

Critique :
La série Lazarus est une dystopie qui fait froid dans le dos. Dans ce monde, il y a quelques familles qui décident de tout, il y a les serfs (qui sont employés par les Familles) et le reste, ce sont les rebus, les déchets…

Mais attention, pour être employé par les familles, vous devez être au-dessus du lot, tant au niveau de vos compétences, que du niveau de votre santé.

Forever Carlyle est le Lazarus de cette famille : une sorte de tueur à gage, l’ange gardien de sa famille, une femme d’action, super entraînée, super transformée, qui résiste aux balles.

En fait, les familles, c’est comme une mafia : on les paie pour louer, occuper des terres, on leur donne un tribut et en échange, la famille doit vous protéger, vous aider…

Oui, ça c’est la théorie, en pratique, après des inondations et une tempête, les Barret qui exploitent une ferme du Montana, n’ont pas vu l’aide arriver et quand elle est enfin arrivée, trop tard, tout était détruit et Carlyle, le big boss, allait réclamer le paiement pour cette aide.

Les pérégrinations de cette famille seront l’autre arc narratif de ce tome, le premier étant l’enquête de Forever, après avoir découvert qu’on volait du matériel et que la famille pouvait être en danger.

Le premier tome m’avait bien accroché, alors j’ai récidivé avec le deuxième. Si dans le premier, on faisait connaissance avec ce monde dystopique aux règles violentes, j’avais trouvé que les personnages étaient trop faiblement esquissé, qu’ils n’avaient pas de profondeurs.

Dans ce deuxième tome, on en apprend un peu plus sur Forever, le Lazarus de la famille Carlyle, propre fille du grand patron.

Les dessins sont très bien faits, réalistes, je les apprécie. Le scénario, qui semblait assez classique au départ (des familles qui se font la guerre, des gens qui tentent de survivre,…), mettra assez vite le lecteur mal à l’aise, vu ce qu’il aborde : l’oppression des classes laborieuses par les classes dirigeantes, la loi du plus fort, la sélection selon les capacités de chacun, un environnement post apocalypse, viols, attaques, corruption, êtres humains mis au rebus,…

Dans cette série, c’est le capitalisme pervers, outil d’asservissement, qui est mis en avant, nous montrant des gens prêts à tout, afin d’avoir un avenir meilleur, pour eux ou pour leurs enfants…

Tout le monde rêve d’une vie moins dure, plus agréable, rien de plus. De déchets, ils veulent arriver au stade de serf, même si c’est pour être esclave, parce qu’au moins, ils mangeront et auront une couverture sociale. Hélas, l’ascenseur social ne fera pas monter tout le monde au niveau suivant…

Bref, une fois de plus, on est dans l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Nous ne sommes pas que dans des guerres intestines entre familles, pas que dans les missions accomplies par Forever, mais dans un univers qui éveillent des échos horriblement familiers dans nos têtes.

Assurément, un comics que je suis contente d’avoir découvert et que je compte bien poursuivre, afin de voir si les auteurs vont continuer dans cette lignée ou encore nous surprendre.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°198] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°34].

‭La frontière : ‬Patrick Bard

Titre : ‭La frontière

Auteur : Patrick Bard
Édition : Points Thriller (2003)

Résumé :
Bienvenue à Ciudad Juàrez, frontière américano-mexicaine… du mauvais côté du Rio Grande, celui du Mexique. Bienvenue dans « la ville où même le diable a peur de vivre ».

Journaliste au grand quotidien espagnol El Diario, Toni Zambudio est envoyé à Juàrez par son rédacteur en chef pour enquêter sur une série de meurtres abominables : en moins de deux ans, les cadavres de cinquante trois jeune filles atrocement mutilées ont été retrouvés aux abords de la ville.

Crimes rituels commis par une secte satanique ? Œuvre d’un terrifiant serial killer ?

Toutes les questions restent en suspens dans cet univers d’extrême pauvreté où la mondialisation économique a apporté avec ses usines l’humiliation, le commerce de la chair, la violence et la mort.

Et ce que va découvrir Toni Zambudio est pire encore que le pire des cauchemars… Terriblement noir et violent, ce roman ne fait hélas que se baser sur des faits réels.

Critique :
Vous en avez marre du temps pourri du mois de mai, de cette pluie qui n’arrête pas de tomber (du moins, en Belgique), de ces températures trop basses pour mai ?

Vous rêvez de vacances, de soleil, de farniente ? Alors pourquoi ne pas prendre un billet pour le Mexique et la charmante ville de Ciudad Juàrez ? Si, si, elle est charmante et peuplée de Bisounours…

Bon, ce n’est pas ce roman noir qui me donnera envie d’aller passer des vacances au Mexique ! J’aurais mieux fait de lire un guide du routard, cela aurait été moins dangereux pour ma santé mentale.

Ciudad Juàrez « la ville où même le diable a peur de vivre »… La ville du crime n’a jamais aussi bien porté son nom puisque des jeunes femmes se sont assassiner, mutiler, dépecer, violer, profaner et vous compléterez la liste. Les cadavres des prostituées assassinées par jack The Ripper étaient en meilleur état… C’est vous dire.

Partant de faits divers réels, l’auteur en profite aussi pour nous parler des conditions de travail abominables et précaires qui sont celles des travailleuses à la frontera : salaires de misère, pas de sécurité, pas d’hygiène et l’obligation, tous les mois, de montrer son tampon usagé pour prouver qu’elles ne sont pas enceintes.

Bosser pour des multinationales, à bas prix, pour que les actionnaires et les hauts dirigeants s’en foutent plein les fouilles… Dans des usines qui se foutent bien de polluer à mort, de foutre en l’air les nappes phréatiques et où la corruption, la mordida, comme ils disent (pot-de-vin).

Comme prévient l’auteur, une centaine de jeunes femmes ont été retrouvées violées et mutilées ces dernières années à Juarez, et si l’on a bien arrêté et jugé quelques coupables ou prétendus tels, l’ensemble de l’affaire n’a jamais été élucidé.

Ce livre est donc plus qu’une fiction, c’est une œuvre de révolte qui dénonce, entre autres, la perversité d’un système où les grandes multinationales viennent chercher chez les plus pauvres la main-d’œuvre bon marché, corvéable et humiliable à merci.

On ose espérer que la réalité est un peu moins horrible, mais c’est malheureusement loin d’être une certitude. Lorsque l’on peut faire fabriquer des marchandises à bas prix et se faire une grosse marge bénéficiaire, certains n’hésitent pas et y vont à fond, se moquant de la misère humaine qu’ils créent et de la pollution qu’ils font.

Un roman noir ultra violent, réaliste, inspiré de faits divers vrais et qui vous plongera dans la noirceur humaine, sans vous laisser entrevoir une mini lumière au fond du tunnel. Ici, tout est sombre, sanglant, sans concession. Une lecture en mode « j’arrête de respirer ».

Ciudad Juàrez est la capitale mondiale du meurtre, pas celle des gentils Bisounours et elle a une réputation à tenir. Croyez-moi, elle le fait super bien et ce roman ultra noir ne vous donnera pas envie d’aller vous balader dans cette ville (ni même au Mexique).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XXX] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°XX].

‭Trois vies par semaine : Michel Bussi ‬[LC avec Bianca]

Titre : Trois vies par semaine

Auteur : Michel Bussi
Édition : Presses de la Cité (02/03/2023)

Résumé :
Habiter trois villes différentes ? Posséder trois identités reconnues ? Aimer trois femmes intensément ? Avoir trois vies par semaine. Pour tirer les fils de ce nouveau suspense qui mêle les thèmes de l’exil, la vengeance, la multiplicité d’une vie… l’unique Michel Bussi.

Un mort
Deux disparus
Trois femmes amoureuses

Un corps est retrouvé dans la vallée de la Meuse, au cœur des Ardennes. Accident, suicide, meurtre ?

La révélation de l’identité de la victime plonge la capitaine Katel Marelle dans la sidération. Renaud Duval menait-il… trois vies par semaine ?

Trois femmes attendent son retour. Chacune revendique d’être son unique amour. Ensemble, elles vont tenter de percer l’énigme d’une impossible triple vie… Mais comme dans un théâtre d’illusions, des ombres rôdent, prêtes à se venger. Qui sait la vérité ? Qui manipule ? Qui tire les ficelles ?

Critique :
♫ Mais trois nuits par semaine, c’est sa peau contre ma peau et je suis avec elle ♪ comme le chantait si bien Indochine. Romantique…

Bon, dans le roman, ça l’est moins puisque l’on suspecte l’homme que l’on vient de retrouver mort avait trois identités différentes… Putain, c’était James Bond ?

Dans ce nouveau roman de Michel Bussi, les lecteurs seront comme les flics : ils se gratteront la tête, tentant de comprendre ce qu’il s’est passé, comment un homme a pu avoir trois identités différentes, mener plusieurs vies, sans que personne ne s’en rendre compte.

Ce nouveau roman est addictif et exécute parfaitement son travail : divertir, apporter du suspense, des mystères, des secrets, faire fumer les neurones, faire courir tous ses personnages (et nous avec) comme des marionnettes, afin de résoudre toutes ses énigmes.

Durant une grande partie de ma lecture, au fur et à mesure que le mystère s’épaississait, je me suis demandée ce que l’auteur nous cachait, ce qu’il avait dissimulé, afin de nous surprendre dans son twist final.

Bon, twist il y avait, mais j’ai connu des plus fous dans ses autres romans (et pas qu’à Saint-Tropez). Malgré tout, c’était bien trouvé, mais ça ne m’a pas donné un effet bœuf et si ma mâchoire s’est décrochée à un moment donné, l’explication qui est venue ensuite n’avait rien de waw (elle était juste réaliste). J’avouerai tout de même que je n’avais pas trouvé l’explication…

À ce petit bémol s’ajoutera celui des personnages, dont certains sont stéréotypés et absolument pas réalistes, notamment la capitaine de gendarmerie, Katel Marelle (quelle est agaçante) et Agnès (le surnom de Nanesse était lourd, à la fin), qui a une manière assez étrange de décrire son mari qui vient de mourir. Irréaliste, presque !

Renaud n’était pas vraiment beau, mais il possédait un charme bien à lui. Ses yeux étaient d’un gris particulier, on ne le distingue pas bien sur les photos. Gris crayon-à-papier. Très clair. Une mine entre le 4 H et le 3 H, pour être précise, souvent on en plaisantait. Des cheveux châtain clair, ou blond foncé, comme vous voulez. Et puis il avait cette façon de marcher, soit trop voûtée, soit trop raide, comme s’il ne pouvait régler sa colonne vertébrale que sur deux ou trois positions.

Malgré tout, cette lecture était agréable et véritablement addictive ! Il est difficile de lâcher le roman, qui est très bien agencé, notamment avec ces changements de personnages au fil des chapitres, ce qui nous fait suivre l’histoire à tous les niveaux, tout en faisant monter le suspense et augmenter les mystères.

Les quelques bémols ne pèseront pas lourds dans la balance, surtout que j’avais besoin d’évasion et d’un roman qui me scotche, vu mes quelques déceptions dernièrement.

Une LC réussie, avec Bianca, sans aucun doute, même si, tout comme moi, elle est d’accord sur le fait qu’on a déjà eu beaucoup mieux…

♫ Mais dis-moi toutMarionnettisteJ’ai des ficelles à mon destinTu me fais faire un tour de pisteMais où je vais, je n’en sais rien ♪ (*)
(*) Marionnettiste de Pierre Bachelet

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°196].

Inca – 01 – L’Empire des Quatre Quartiers : Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier

Titre : Inca – 01 – L’Empire des Quatre Quartiers

Scénaristes : Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier
Dessinateur : Lionel Marty

Édition : Glénat (2013)

Résumé :
Pour unifier le peuple inca : un enfant élu… Tel Moïse, Amaru fut trouvé nourrisson, flottant dans un panier sur le lac Titicaca. Il portait derrière l’oreille un tatouage de serpent, et dans ses langes était caché une statuette.

S’il parvient à réunir les trois autres statuettes de l’Antisuyo, Amaru réalisera son destin de Fils du Soleil : c’est ce qu’un chamane lui a prédit dans les montagnes… Mais pour l’heure, il a été choisi pour être sacrifié pour la splendeur de l’Empire inca…

Laurent Granier, auteur de films et d’ouvrages sur le sujet, s’associe au scénario à LF Bollée pour créer cette nouvelle série : une fresque authentique et cruelle sur le sort trop peu connu du peuple inca. Lionel Marty y ajoute sa patte réaliste et spectaculaire.

Critique :
Sur le lac Titicaca, un panier contenant un nourrisson à l’étrange tatouage de serpent, est déposé. Il est recueilli par une femme.

C’est l’Élu, on veut le tuer, alors, pour le protéger, on l’a balancé à la flotte. Tiens, un air de déjà-vu…

Moïse sauvé des eaux ! Non, c’est Amaru. Il avait une statuette avec lui et d’après le résumé, s’il retrouve les autres, il pourra les assembler et devenir le Fils du Soleil !

♫… Les cités d’or ♪… Enfant du soleil ♪ Ton destin est sans pareil ♪ L’aventure t’appelle ♪ N’attends pas et cours vers elle ♫

Franchement, je ne sais pas trop ce que je vais bien pouvoir raconter dans cette chronique, parce que ma lecture m’a laissé dubitative pour plein de raisons.

Premièrement, le récit ressemble à un fouillis où il est difficile de s’y retrouver. Si les dessins au départ, laissent présager de belles promesses, ensuite, ils sont assez moches, notamment dans les gros plans d’Amaru, notre appelé à être l’élu. Dont on ne sait pas grand-chose et à qui il est difficile de s’attacher.

Bon, sans compter qu’un élu, des gens qui veulent le tuer, ça sent l’archi connu ! Lorsque l’on s’attaque à des trucs vieux comme le monde, il faut le sublimer, le cuisiner autrement et offrir aux lecteurs un récit qui fait « waw ».

Là, pour le moment, ça fait juste « Pchittt »…

À voir si le tome 2 (et dernier tome) apportera des réponses ou un peu plus d’émotions, parce que tout cela est absent de ce premier tome (qui ne donne même pas envie de lire la suite).

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°30].

Tango – 06 – Le fleuve aux trois frontières : Matz et Philippe Xavier

Titre : Tango – 06 – Le fleuve aux trois frontières

Scénaristes : Matz et Philippe Xavier
Dessinateur : Philippe Xavier

Édition : Le Lombard (08/10/2021)

Résumé :
La triple frontière, entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Les spectaculaires chutes d’Iguazú ne suffisent pas à en faire un paradis terrestre : la jungle est pleine de contrebandiers, de trafiquants et de tueurs.

Tango et Mario croient donner un coup de main à Mike, mais ce dernier leur a caché les vraies raisons de sa présence.

Les mauvaises surprises s’accumulent, et l’heure de régler les vieux comptes a sonner pour Tango…

Critique :
Impossible pour John Tango de faire du cheval tranquillement, dans la cordillère des Andes ! Un coup de fil et hop, faut revenir pour aller sortir d’un mauvais pas un pote, Mike.

Les voici parti aux spectaculaires chutes d’Iguazú, qu’on aurait envie d’aller voir aussi, si ce n’était pas aussi dangereux dans le coin.

Non, il ne fait pas bon vivre à la triple frontière, entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Et si j’en doutais un peu, cet album va me l’expliquer violement, me donnant juste envie de rester dans mon canapé.

Une fois de plus, nous voici dans un road trip violent, où les balles vont fuser, le sang couler, les vengeances s’accomplir. Mike leur expliquera pourquoi il en veut à un type en particulier.

Les dessins sont toujours très bien exécutés, les scènes de combats aussi et rien ne change en ce bas monde : corruption, vols, assassinats, expulsions, gangs, mafias et autres joyeusetés. Un mec blindé de fric et avec des hommes armés à sa solde, s’il veut votre bout de terrain, il le prendra, vous laissant le choix entre le fric et la balle (si on vous laisse le choix).

Si on creuse un peu, cet album n’est pas exceptionnel, il est dans la veine des précédents : de l’action, des combats, des armes à feu, des gens à sauver, des méchants super méchants, bref, Tango et Mario, c’est un une sorte d’Agence Tous Risques, à deux et en plus violent que la série bon enfant.

On a un album qui parle de vengeance et qui comporte tout ce qu’il faut pour faire un album rempli d’action, mais avec peu de réflexion : c’est le plus fort ou le plus rusé qui gagne, ou du moins, celui qui tire le premier. Bref, plus de muscles que de cervelles.

Mais dans l’ensemble, ça se laisse lire, ça dépayse, on prend son pied parce que les méchants sont punis et que les gentils gagnent. Même si les gentils ont un tas de cadavres qui leur collent à leurs basques, vu tous ceux qu’ils ont dégommé.

Une série à lire pour le côté action, pas le côté réflexion (sauf le premier album qui était excellent). Une série qui vaut pour le dépaysement et le duo, qui fonctionne très bien. et parce que, de temps en temps, juste de l’action, ça ne fait pas de mal au cerveau…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°195] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°28].