La guerre des mondes – T01/02 : Vicente Cifuentes et Dobbs (d’après H. G. Wells)

Titre : La guerre des mondes – T01/02

Scénariste : Dobbs (d’après H. G. Wells)
Dessinateur : Vicente Cifuentes 🇪🇸

Édition : Glénat (11/01/2017)

Résumé :
Voilà plusieurs jours que des projectiles précis et réguliers frappent la Terre depuis la Planète Rouge. Dans la petite bourgade d’Ottershaw en Angleterre (🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿), le Professeur Ogivly a du mal à croire à la théorie d’une attaque extraterrestre émise par son jeune élève.

Pourtant, lorsqu’un météore tombe non loin de chez lui, il découvre, niché en son cratère, un cylindre géant qui ne peut qu’être l’œuvre d’une civilisation supérieure. Et il apprend à ses dépens que cette dernière n’a pas véritablement d’intentions pacifiques.

De la capsule extra-terrestre émerge un « tripode » , une immense machine de mort qui sera rejointe par bien d’autres, semant le chaos et la destruction.

L’extermination ne fait que commencer…Récit apocalyptique précurseur du genre au message antimilitariste, le roman La Guerre des mondes, plusieurs fois porté sur grand écran, trouve enfin en BD l’adaptation fidèle qu’il mérite.

Critique :
Que Dieu protège la reine, les Martiens nous ont envahi ! Oui, la reine, pas le roi Charles, parce qu’à cette époque, même Elizabeth II n’est pas encore l’ébauche d’un projet…

Nous sommes en 1894, c’est donc Victoria Regina qui est assise sur le trône. Même si les tenues des dames ne ressemblent pas à celles de l’époque victorienne.

Dans le Surrey, Angleterre, un vaisseau Martien a atterri, creusant un grand cratère. Le vaisseau, sorte de truc phallique bien droit, recèle une créature que personne n’a envie de croiser dans sa vie.

Dire que les Anglais, imbu d’eux-mêmes, pensent avoir affaire à une civilisation primitive… Hé, quand on se déplace en vaisseau spatial, on est tout sauf primitif, normalement.

N’ayant jamais lu le roman original, je ne pourrais pas juger de la fidélité de l’adaptation. Mais je peux déjà vous parler des dessins, que j’ai apprécié. Les visages sont détaillés, on ne peut pas confondre deux personnages ensemble, il y a du dynamisme dans les dessins, autant que dans le scénario.

Par contre, les policiers sont un peu trop bodybuildés, comme s’ils sortaient d’un blockbuster américain… Comme je le disais plus haut, l’habillement des femmes n’est absolument pas victorien, plus années 30. Pourtant, pas de voitures, tout le monde est à vélo, à cheval, monté ou attelé.

La publication originale du roman est 1898, sans doute qu’en adaptant le roman, le scénariste a décidé de ne pas se faire chier avec la mode d’avant 1900… Ce n’est pas le plus important dans cette adaptation.

Ce qui est important, c’est le message : ces Martiens sont arrivés, tels des conquistadors, des colonisateurs et ils exterminent tout ce qui n’est pas comme eux. Ce que faisaient toujours les colonisateurs et à cette époque, l’empire Britannique avec moult colonies, protectorats et territoires.

Dans le roman (et dans cette adaptation), le grand empire Britannique est mis à genoux, il n’est plus tout-puissant. Ce récit est avant tout un pamphlet contre l’impérialisme, contre les massacres qui furent perpétrés, au nom de l’empire. Avec ce récit, l’impérialisme est rhabillé pour l’hiver.

Envahir les autres, prendre leurs richesses, leurs vies, c’est génial pour l’empire, mais quand la roue tourne et que l’Angleterre se fait envahir et décimer à son tour, là, on ne rigole plus ! À noter que les bondieusards sont aussi rhabillés pour l’hiver.

Cette adaptation est très bien faite et durant ma lecture, j’ai eu peur, j’ai serré les dents (et les fesses), devant tous ces morts, des gens tués pour rien, ces militaires impuissants, ces civils emprisonnés dans un tripode et puis pressé comme des oranges, devant ces visions d’apocalypse, qui n’est pas biblique, ni divine, mais extra-terrestre.

C’est un récit violent, sanglant, horrible. C’est un récit de survie, de fuite en avant pour notre narrateur. On est loin du gentil E.T téléphone maison.

Notre narrateur est un peu perdu entre je vais voir les martiens, je mets ma famille à l’abri, je retourne dans notre maison chercher une photo, je tente de sauver des gens, je repars sur les routes. Ce qui pourrait manquer de cohérence dans ses errances a pour but de nous en raconter le plus possible, car il sera témoin de bien des choses.

Une lecture qui ne laisse pas indifférente !

#lemoisanglais

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°54] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°02].

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‭Lazarus – T02 – ‬Ascension : Greg Rucka, Michael Lark et Santiago Arcas

Titre : Lazarus – T02 – ‬Ascension

Scénariste : Greg Rucka
Dessinateur : Michael Lark et Santiago Arcas 🇪🇸

Édition : Glénat Comics (2015)
Édition Originale : Lazarus, book 2: Lift (2014)
Traduction : Alex Nikolavitch

Résumé :
Forever démasque une rébellion prenant source dans les rues de Los Angeles. Dans le même temps, les Barret, une famille de Déchets tombée en disgrâce, part pour un voyage de 500 miles pour Denver. Leur but : se faire repérer par les Carlyle et entrer à leur service… (Contient Lazarus (2013) #5-9)

Critique :
La série Lazarus est une dystopie qui fait froid dans le dos. Dans ce monde, il y a quelques familles qui décident de tout, il y a les serfs (qui sont employés par les Familles) et le reste, ce sont les rebus, les déchets…

Mais attention, pour être employé par les familles, vous devez être au-dessus du lot, tant au niveau de vos compétences, que du niveau de votre santé.

Forever Carlyle est le Lazarus de cette famille : une sorte de tueur à gage, l’ange gardien de sa famille, une femme d’action, super entraînée, super transformée, qui résiste aux balles.

En fait, les familles, c’est comme une mafia : on les paie pour louer, occuper des terres, on leur donne un tribut et en échange, la famille doit vous protéger, vous aider…

Oui, ça c’est la théorie, en pratique, après des inondations et une tempête, les Barret qui exploitent une ferme du Montana, n’ont pas vu l’aide arriver et quand elle est enfin arrivée, trop tard, tout était détruit et Carlyle, le big boss, allait réclamer le paiement pour cette aide.

Les pérégrinations de cette famille seront l’autre arc narratif de ce tome, le premier étant l’enquête de Forever, après avoir découvert qu’on volait du matériel et que la famille pouvait être en danger.

Le premier tome m’avait bien accroché, alors j’ai récidivé avec le deuxième. Si dans le premier, on faisait connaissance avec ce monde dystopique aux règles violentes, j’avais trouvé que les personnages étaient trop faiblement esquissé, qu’ils n’avaient pas de profondeurs.

Dans ce deuxième tome, on en apprend un peu plus sur Forever, le Lazarus de la famille Carlyle, propre fille du grand patron.

Les dessins sont très bien faits, réalistes, je les apprécie. Le scénario, qui semblait assez classique au départ (des familles qui se font la guerre, des gens qui tentent de survivre,…), mettra assez vite le lecteur mal à l’aise, vu ce qu’il aborde : l’oppression des classes laborieuses par les classes dirigeantes, la loi du plus fort, la sélection selon les capacités de chacun, un environnement post apocalypse, viols, attaques, corruption, êtres humains mis au rebus,…

Dans cette série, c’est le capitalisme pervers, outil d’asservissement, qui est mis en avant, nous montrant des gens prêts à tout, afin d’avoir un avenir meilleur, pour eux ou pour leurs enfants…

Tout le monde rêve d’une vie moins dure, plus agréable, rien de plus. De déchets, ils veulent arriver au stade de serf, même si c’est pour être esclave, parce qu’au moins, ils mangeront et auront une couverture sociale. Hélas, l’ascenseur social ne fera pas monter tout le monde au niveau suivant…

Bref, une fois de plus, on est dans l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Nous ne sommes pas que dans des guerres intestines entre familles, pas que dans les missions accomplies par Forever, mais dans un univers qui éveillent des échos horriblement familiers dans nos têtes.

Assurément, un comics que je suis contente d’avoir découvert et que je compte bien poursuivre, afin de voir si les auteurs vont continuer dans cette lignée ou encore nous surprendre.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°198] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°34].

La terre des vampires – Intégrale (3 Tomes) : David Muñoz et Manuel Garcia

Titre : La terre des vampires – Intégrale (3 Tomes)

  • Tome 1 – Exode
  • Tome 2 – Requiem
  • Tome 3 – Résurrection

Scénariste : David Muñoz
Dessinateur : Manuel Garcia

Édition : Les Humanoïdes Associés (2013)

Résumé :
Un cataclysme a recouvert l’atmosphère de la terre d’une couche de poussières qui filtre les rayons UV : résultat, les vampires qui se cachaient le jour règnent à présent en maîtres et font de la planète leur terrain de chasse…

La survie de l’espèce humaine est menacée. Seuls et dissimulés au milieu des décombres d’une ville ravagée, deux adultes et une poignée d’enfants tentent de s’en sortir. Affamés, ils n’ont pas d’autre issue qu’affronter les dangers de l’extérieur.

Sous l’influence d’un mystérieux sauveur qui se joint à eux, ils font le pari désespéré de traverser l’Europe, à la recherche d’un refuge où les derniers hommes se seraient regroupés…

Critique :
Cette série sur les vampires a été d’abord publiée en trois albums (que je viens de lire) et après avoir rédigé mes chroniques au brouillon, je me suis rendue compte qu’il existait une intégrale. Alors, j’ai décidé de groupir les chroniques en une seule.

Tome 1 – Exode [Babelio] : Un cataclysme a eu lieu, pire que le recul de l’âge de la pension : il n’y a plus de soleil ! Un espère de nuage de poussières bloque ses rayons, ce qui fait que pour les vampires, c’est la fête du slip : ils peuvent se balader comme ils veulent, H24. Pour eux, maintenant, c’est open bar !

Les humains, qui n’ont pas envie de servir de garde-manger aux vampires (ou d’être sucé par eux), se planquent. Ils sont de moins en moins nombreux. Les conditions de vie sont dures, sans soleil. On se caille les miches.

Je ne me plaindrai pas des dessins, qui sont très beaux et réalistes. Les tons accentuent le fait qu’il n’y a plus de soleil et que tout est brumeux.

Par contre, en ce qui concerne le scénario de ce premier tome, il est basique de chez basique ! Il m’a d’ailleurs fait penser au film « Blade », vous savez, le vampire qui ne voulait pas en être un et qui chassait ses semblables… De l’autre, on a une femme et des enfants (qui ne sont pas les siens) qui tentent de survivre et qui vont croiser la route de Nil le vampire (Blade).

Alors oui, ce premier album n’est pas mauvais en soi, j’ai apprécié cette lecture, mais il n’y avait rien de neuf sous le soleil (qui ne brillent plus sur nos têtes, dans cette bédé), rien qui ne sortait de l’ordinaire, rien qui « pepsait », rien d’original, même dans les vampires, puisque nous avons un bon et des méchants…

Ça se laisse lire, mais ne vous attendez pas à des surprises. Malgré tout, je vais lire la suite, puisqu’on me l’a gentiment prêtée, afin de savoir ce qu’il va se passer. On ne sait jamais, le scénario pourrait casser la baraque ensuite…

Tome 2 – Requiem [Babelio] : Ah ben voilà qui est mieux ! Sans révolutionner le monde, le scénario est plus intéressant, on en apprend un petit peu plus sur le passé de Nil. Notre petite troupe hétéroclite, composée d’enfants et de leur accompagnatrice, vont croiser la route d’un groupe d’humains qui semblent avoir un grand intérêt pour Nil le gentil vampire…

Les dessins sont toujours supers, le côté fantastique horreur, bien représenté et puisque ce tome 2 était plus intéressant que le 3, je n’ai pas attendu longtemps avant de me jeter dessus avec la voracité d’un vampire affamé sur une poche de sang.

Tome 3 – Résurrection [Babelio] : Ce dernier tome me laissera sur ma faim et le cul entre deux chaises. Sur ma faim parce que la fin est ouverte, que l’on n’aura pas toutes les réponses à nos questions et le cul entre deux chaises parce qu’après avoir commencé sur les chapeaux de roues, on a du mou dans la corde dans le final.

Le côté horrifique est renforcé dans ce dernier album, notamment lorsque un jeune personnage devient vampire et suce le sang… Oui, j’ai été horrifiée par la transformation, dans tous les sens du terme, de cette petite fille.

Les quelques scènes de flash-back répondent à des questions, mais d’autres resterons sans réponses, la fin étant trop ouverte. Les scènes d’action sont dynamiques, bien faites et le suspense est à son comble durant une bonne partie de ce dernier album.

Pour bien faire, cette série aurait mérité un scénario plus approfondi. Pour cela, un album de plus aurait été nécessaire (ou une pagination plus importante par album). À cause du scénario un peu faiblard, on a une série B qui se laisse lire, mais qui se fera oublier très vite. Une sorte d’hommage au film Blade, sans pour autant y arriver vraiment.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°191] et le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°20].

 

 

 

 

 

 

 

 

Hunger Games – HS – La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur : Suzanne Collins

Titre : Hunger Games – HS – La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur

Auteur : Suzanne Collins
Édition : Pocket Jeunesse (20/05/2020)
Édition Originale : Hunger Games, book 0: The Ballad of Songbirds and Snakes (2020)
Traduction : Guillaume Fournier

Résumé :
C’est le matin de la Moisson qui doit ouvrir la dixième édition annuelle des Hunger Games. Au Capitole, Coriolanus Snow, dix-huit ans, se prépare à devenir pour la première fois mentor aux Jeux.

L’avenir de la maison Snow, qui a connu des jours meilleurs, est désormais suspendu aux maigres chances de Coriolanus. Il devra faire preuve de charme, d’astuce et d’inventivité pour faire gagner sa candidate.

Mais le sort s’acharne. Honte suprême, on lui a confié le plus misérable des tributs : une fille du district Douze. Leurs destins sont désormais liés. Chaque décision peut les conduire à la réussite ou à l’échec, au triomphe ou à la ruine.

Dans l’arène, ce sera un combat à mort.

Critique :
De la saga Hunger Games, on peut dire que je connaissais quasi rien, si ce n’est les grandes lignes.

Des films, je pense n’avoir pas vu plus de 15 minutes, toutes diffusions confondues.

Qu’est-ce que je suis allée foutre dans cette saga, alors ? La faute à la super chronique de l’ami Yvan (du blog ÉMotions)…

Oui, j’ai mis du temps avant de lire ce roman, qui est en fait un préquel, sorti plusieurs années après la saga éponyme, mais qui se déroule avant (vous suivez toujours ?)…

Puisque je ne savais rien, je suis entrée dans ce récit, vierge de toutes informations, vierge de tous préjugés, puisque je ne connaissais pas les personnages.

C’est en rédigeant ma chronique et en cherchant les infos pour ma fiche que j’ai appris que ce récit se déroulait 60 ans avant l’action des premiers livres. C’est là aussi que j’ai découvert qui était Coriolanus Snow et que son comportement bizarre, envers l’un de ses camarades, a pris tout son sens.

Moi qui m’était demandée, à ce moment-là, pourquoi Coriolanus agissait de la sorte… Là, maintenant que je sais qui il est ensuite, tout s’éclaire !

Être vierge de toute l’histoire était une bonne chose, puisque au départ, je me suis attachée sans peine à ce Coriolanus (et non Coronavirus), jeune garçon de 18 ans, dont le père fut riche, mais qui a tout perdu lors des bombardements du district 13. Il en bave, ne possède que peu de choses, vit avec sa grand-mère (je l’adore) et sa cousine, qui est la reine de la débrouillardise. J’étais sans préjugés envers lui, pas comme celles et ceux qui avaient lu la saga…

Cela a beau être de la littérature pour adolescent, je n’ai jamais eu l’impression que l’autrice sombrait dans la facilité ou le simplisme. Elle n’a pas peur de donner de la profondeur à ces personnages, des ambivalences, des défauts, des qualités et de faire s’interroger certains personnages sur le bien fondé de ces jeux cruels, destinés à rappeler aux districts qu’ils ont commencé la guerre et qu’ils l’ont perdue.

Oui, mais les ados que l’on envoie dans l’arène n’étaient même pas nés quand la guerre à pris fin, ou alors, c’était des bambins, des enfants. Comme si nous obligions des jeunes allemands à se battre jusqu’à la mort dans une arène, pour continuer de les rabaisser et de leur rappeler qu’ils nous ont fait la guerre. Je ne serais pas pour.

Même si la saga ne m’avait jamais intéressée et que je ne savais que peu de choses, j’ai eu très facile de me couler dans cet univers dystopique très glaçant, je dois dire.

Non, ceci n’est pas de la SF, cela pourrait arriver à un pays comme les États-Unis ou à un pays européen. Tout est possible et quand les gens sont prêts à sacrifier un peu de liberté pour un peu plus de sécurité, on se rapproche un peu plus du gouffre.

Si cette lecture n’est pas un coup de coeur (il ne saurait y en avoir à chaque fois), elle reste néanmoins un lecture qui m’a fait réfléchir.

Le récit m’a touché, notamment avec les personnages des districts, obligés de se battre jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un/une et ces habitants du Capitole, même plus capable de penser par eux-mêmes, qui reproduisent des actes barbares, sans penser aux conséquences, qui vivent dans une société dictatoriale, totalitaire et en sont fiers, heureux.

Les grenouilles qui se complaisent dans la marmite d’eau que l’on fait chauffer lentement…

 

[SÉRIE] Vortex – 6 épisodes (2023)

Vortex est une mini-série télévisée franco-belge en 6 épisodes réalisée en 2021 et 2022 par Slimane-Baptiste Berhoun sur un scénario de Camille Couasse et Sarah Farkas et diffusée en Suisse sur RTS Un à partir du 25 décembre 2022, en Belgique sur Tipik à partir du 27 décembre 2022 et en France sur France 2 à partir du 2 janvier 2023.

Cette série policière de science-fiction est une coproduction de Quad Drama, AT-Production et la RTBF (télévision belge), réalisée pour France 2 avec le soutien de la région Bretagne et de la région Île-de-France et la participation de la RTS (télévision suisse).

Résumé :
En 2025, Ludovic, 52 ans, commandant au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Brest en Bretagne, a refait sa vie avec Parvana après avoir perdu sa première épouse Mélanie en 1998 dans un accident.

Mélanie, qui était juge d’instruction au tribunal de grande instance de Brest, est décédée le 19 juillet 1998, une semaine après la victoire des Bleus en finale de la Coupe du Monde : elle a été retrouvée morte sur la plage de Corsen à Plouarzel, après une chute probable depuis les falaises de la pointe de Corsen où elle faisait son jogging tôt le matin.

27 ans plus tard, le 7 juillet 2025, une femme nommée Zoé Levy est retrouvée morte sur la même plage : les commandants Ludovic Béguin et Nathan Leroy inspectent la scène de crime, assistés de la PTS et de drones qui cartographient la plage depuis les airs.

Mais le soir, alors que Ludovic procède à la reconstitution de la scène de crime dans la salle de réalité virtuelle du SRPJ de Brest, un bug ouvre soudain une faille temporelle et, dans la reconstitution de la scène de crime du 7 juillet 2025, il aperçoit soudain Mélanie en train de courir sur la plage le 7 juillet 1998.

Casting :

  • Tomer Sisley : Ludovic Béguin, commandant au SRPJ de Brest
  • Camille Claris : Mélanie, la femme de Ludovic en 1998
  • Anaïs Parello : Juliette, la fille de Ludovic et Mélanie en 2025
  • Zineb Triki : Parvana Rabani, la femme de Ludovic en 2025
  • Maxime Gueguen : Sam, le fils de Ludovic et Parvana en 2025
  • Éric Pucheu : Nathan Leroy, commandant au SRPJ de Brest
  • Sandrine Salyères : Florence Leroy, la greffière de Mélanie en 1998 et la femme de Nathan en 2025
  • Juliette Plumecocq-Mech : Agathe Burtin, la technicienne VR
  • Léo Chalié : la brigadière Kim Jaguin
  • Évelyne El Garby-Klaï : la commissaire Yasmine Ben Salem en 2025
  • Marc Andreani : le commissaire Le Goff
  • Julien Floreancig : le procureur Nicolas Orsat
  • Ludovik : Hector Delavigne

Ce que j’en ai pensé :
Comme je regarde peu la télé, je sélectionne les émissions ou les programmes que je désire regarder et l’émission « C à Vous – La suite », fait partie, entre autre, de ce que j’apprécie regarder.

Coup de bol, j’étais devant l’écran de télé lorsque le présentatrice a présenté cette série qui allie l’enquête policière avec des technologies futuristes, comme les scènes de crimes en VR (réalité virtuelle).

Comme détaillé dans le résumé, c’est en regardant la scène de crime de Zoé Levy, reconstitué en VR que le commandant Ludovic Béguin (Tomer Sisley), aperçoit son épouse, en 1998, faisant son jogging, alors que lui, il se trouve en 2025.

Un vortex s’est ouvert, permettant à Ludovic de parler à son épouse, quelques jours avant son décès. Il la prévient, elle ne le croit pas, il lui livre des détails qu’elle ne peut connaître à l’avance (les buteurs, le score France-Brésil) et quand elle le croit enfin, il tente, avec elle, de lui faire échapper à cet accident qui n’en est peut-être pas un…

Je ne vous dirai rien de plus, il faut être vierge de tout détails avant de regarder cette série. Là, je ne vous ai rien donné de plus que ce que le résumé offrait et ce que j’ai entendu sur le plateau de « C à Vous ». Ni une, ni deux, j’ai regardé les deux premiers épisodes le soir même, puisque c’était diffusé sur France5.

C’est addictif, rien à dire. Les deux premiers épisodes sont passé trop vite et je n’avais qu’une seule envie, voir les suivants, savoir QUI était le coupable. Ayant suspecté les mêmes personnages que le commandant Ludovic Béguin et dans le même ordre, je me dis que je ne serais pas une trop mauvaise enquêtrice : seulement deux erreurs… Oups.

La trame, malgré les retours dans le passé, est facilement lisible et on reconnaît tout de suite les époques, notamment grâce aux voitures et à la tête des personnages. C’était agréable de se retrouver avant l’an 2000.

Un des points forts de cette série, en plus des personnages bien dans leur rôle, c’est le fait que Ludovic soit tenté de changer le passé, oubliant un peu vite que son futur changera aussi, faisant disparaître sa nouvelle femme et le fils qu’il a eue avec elle.

Hé oui, souvent, dans la vie, des malheurs apportent ensuite des bonheurs. On serait tenté d’effacer ces malheurs, mais les bonheurs qui en ont découlé s’effaceraient ensuite. Pas évident… Je ne sais pas ce que j’aurais fait, à leur place.

Le commandant Béguin est en situation de grand-écart : sauver son épouse, résoudre son meurtre et celui des suivantes, sans pour autant apporter de changements à sa vie de 2025. Dilemme atroce, à la limite du choix de Sophie. Pour une fois, c’est un triangle amoureux bien amené et jamais gnan-gnan.

L’effet papillon est donc bien développé dans cette série et les quelques changements que Mélanie, son épouse de 1998, fera, auront des conséquences importantes dans le futur de Ludovic et ils devront souvent se démerder pour arriver à réparer les erreurs.

C’est une série policière, dramatique, mais pas que… On a de l’humour, avec le personnage, pince-sans-rire, d’Agathe Burtin, la technicienne VR et avec le commandant Ludovic Béguin qui lui, n’est jamais au courant tout de suite des changements qui se sont déroulés.

Bien souvent, tout le monde va penser que Ludovic est à la masse, qu’il en tient une couche, qu’il n’est pas bien, qu’il a des problèmes de mémoire. Le pauvre ! Il ne sait jamais ce qu’il va se passer lorsqu’il rentrera chez lui ou au commissariat !

La série m’a happée et si elle a quelques petits défauts (on tourne en rond avec les meurtres et la recherche du coupable), elle n’en reste pas moins bien conçue, addictive et portée par des personnages qui allaient bien avec leur rôle, sans surjouer.

Une chouette série policière française, avec une touche de SF, ce qui a ajouté du plaisir, du suspense et du mystère.

Petites infos supplémentaires : La production a décidé de ne pas avoir recours au tournage sur fond vert (comme c’est souvent le cas) pour miser sur la VR avec la technique du « volume ».

Cette pratique a d’ailleurs été utilisée pour la première fois pour la série évènement Disney+ The Mandalorian (qui se passe dans l’univers de la saga Star Wars). Le décor est diffusé sur un mur circulaire d’écrans LED, permettant une immersion totale des comédiens et des spectateurs dans l’intrigue.

C’est la première fois que cette très jeune technologie est utilisée à cette échelle en France, où elle n’était jusqu’alors utilisée qu’à la marge pour des séquences d’action, de courses-poursuites en voiture.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°127] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°10).

Ikigami – Préavis de mort (Double) – Tome 1 : Motorô Mase

Titre : Ikigami – Préavis de mort (Double)

Scénariste : Motorô Mase
Dessinateur : Motorô Mase

Édition : Kazé Seinen (2015)

Résumé :
Dans ce pays, une loi entend assurer la prospérité de la nation en rappelant à tous la valeur de la vie. Pour ce faire, un jeune sur mille entre 18 et 24 ans est arbitrairement condamné à mort par une micro-capsule injectée lors de l’entrée à l’école.

Lorsqu’on reçoit l’ikigami, c’est qu’il ne nous reste plus que 24h à vivre. Mais à quoi passer cette dernière journée, lorsqu’on n’a pas eu le temps de faire sa vie ?

Critique :
La vie n’a pas de prix, mais bien souvent, nous l’oublions, il faut que nous manquions de mourir pour s’en rappeler, ou que nous voyons partir des plus jeunes que nous…

Alors, pour bien faire comprendre à toute la population la valeur de la vie, un pays, totalitaire, inocule une capsule dans les vaccins que sont obligés de recevoir les élèves. Un sur les mille mourra entre ses 18 et 24 ans, de manière arbitraire.

Sont préavis, il le recevra 24h avant sa mort… C’est un ikigami et c’est pour assurer la prospérité de la nation.

Prospérité ? J’t’en foutrai, moi, de ta prospérité. Depuis quand la mort d’un jeune assure-t-elle la prospérité de la nation ? C’est un devoir ? Ben merde alors… Mais bon, je n’ai jamais été atteinte de patriotisme non plus… Défendre mes proches, oui, mais sacrifier ma vie pour le pays qui se fout bien de moi, je ne suis pas encore prête.

Dans ce premier tome, nous assisterons à plusieurs réactions, suite à la réception du préavis de mort. Au moins, aucun des personnages ne réagira de la même manière et j’ai apprécié les questionnements que se pose Fujimoto, qui est un livreur d’ikigami, même si je trouve qu’ils arrivent fort rapidement, comme s’il mettait déjà le système en doute.

Fujimoto a raison, le système est arbitraire et débile, puisqu’on ne sait pas à quoi cela sert d’éliminer une personne sur mille. C’est même totalement absurde ! Mais si les régimes totalitaires ne l’étaient pas, cela se saurait !

La menace n’empêche pas les jeunes de se comporter comme des salopards, comme la bande de harceleurs et les sanctions qui pèsent sur les familles, si jamais le futur mort semait des troubles, n’a pas empêché l’un des personnages à se venger avant de mourir.

La lecture est intéressante parce qu’elle permet de se poser une question terrible, à laquelle nous n’avons pas toujours de réponse : qu’aurais-je fait à la place de ? Que ce soit à la place du fonctionnaire qui fait son job et délivre ses ikigamis ou à la place des personnes qui apprennent qu’il leur reste 24h avant de mourir.

Malgré tout, je suis restée sur ma faim… Fujimoto n’a pas beaucoup de place pour la rébellion, ni pour poser trop de questions. Quant aux chapitres consacrés à ceux qui allaient mourir, s’ils étaient intéressants, je n’ai pas envie que toute la série se déroule de la même manière, cela deviendrait redondant.

Un manga qui oscille entre thriller et dystopie, qui instaure un climat de malaise face à ces crimes institutionnalisés, réglés comme du papier millimétré et dont les fonctionnaires sont très fiers de cette « Loi pour la prospérité nationale » et du système mis en place pour que personne ne sache à l’avance dans quel vaccin la puce mortelle va être insérée (ni dans quel élève).

Ma foi, j’ai beau être restée sur ma faim, je vais tout de même lire le deuxième opus afin de voir si l’histoire bouge où si elle reste statique.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°121] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°04).

Erectus – 03 – Le dernier hiver : Xavier Müller [LC avec Bianca]

Titre : Erectus – 03 – Le dernier hiver

Auteur : Xavier Müller
Édition : XO (03/11/2022)

Résumé :
Et si le passé, le présent et le futur n’étaient qu’illusion ?

Vous êtes là, deux amoureux à admirer l’extraordinaire météorite qui illumine le ciel, lançant autour d’elle des pépites dorées. Puis la personne que vous aimez, tout à coup, s’endort. Et quand elle se réveille, elle n’est plus la même. Elle vous considère comme son ennemi. Pire : comme sa proie !

Paris, Rome, New York, Tahiti… le cataclysme foudroie la planète, inversant le temps, remontant aux origines, effaçant l’évolution. C’est la superrégression. Un cauchemar. Et le spectre du dernier hiver pour l’humanité…

Critique :
Le premier tomes d’Erectus m’avait emballé, le deuxième avait eu un début un peu plus lent (avant de se poursuivre superbement ensuite), j’attendais donc le dernier avec une impatience mêlée de crainte…

Le risque, avec des suites, c’est qu’il y ait une régression scénaristique ou que l’auteur se prenne les pieds dans le tapis en voulant faire mieux (ou aussi bien) et que le final ne soit pas à la hauteur des attentes. Ce qui fout en l’air tout ce qui a précédé.

Alors, verdict ? Pas de crainte à avoir, si les Humains, les animaux et les plantes vont subir des régressions, le scénario, lui, va encore évoluer !

L’auteur a fait encore plus fort, plus fort que le Roquefort, plus fort que les deux précédents, le tout, sans perte de qualité scénaristique, que du contraire ! Son récit m’a emporté, m’a balayée, tout en restant réaliste, scientifique et sans jamais lasser. Pire, son livre, je l’ai bouffé sur une seule journée, affamée que j’étais. Ou contaminée !

Dans ce dernier tome, il a poussé les curseurs encore plus loin… J’ai frémi, tant tout était réaliste et j’espère que cette trilogie restera dans le domaine de la SF, car c’est trop flippant de penser que ceci pourrait, un jour lointain (ou proche), arriver.

Je ne vous dirai pas ce qu’il se passe dans ce dernier tome, il vaut mieux être vierge de tout résumé afin d’en profiter un maximum, d’avoir l’effet de surprise, de se prendre les révélations en pleine tronche et d’admirer le talent de l’auteur pour que, tout ce qu’il a mis en place, se tienne.

Il ne suffit pas de jouer avec la science, avec les lois de la physique ou bien le temps, il faut aussi que le récit reste cohérent, que l’auteur aille au bout de son idée, sans que son imagination débordante ne perde les lecteurs en route. L’équilibre doit toujours être assuré afin de ne pas se gameller.

Ce que Xavier Müller a réussi avec brio : cohérence et réalisme étant les maîtres mots de ce dernier tome, qui est brillant (au cas où certains ne l’auraient pas compris), vertigineux, qui donne le tournis et ne vous laissera que peu de répit, sans pour autant virer au thriller survitaminé qui perdrait de sa cohérence.

L’élément fantastique qui s’ajoute ne perturbe en rien le scénario, que du contraire. Vu ce qu’il se passe, cela reste cohérent et on se laisse embarquer pour un voyage des plus fous en Normandie et ailleurs.

Le seul léger bémol, c’est qu’il y a un peu de manichéisme dans les personnages. Les Gentils sont honnêtes, corrects, droits, justes, non vénaux et leurs défauts ne sont pas énormes, ce sont des gens dont on aimerait qu’ils soient nos collègues, nos voisins, nos amis, de notre famille.

Le Méchant, lui, est intelligent, profiteur, opportuniste, bref, réaliste. Heureusement, il échappe aux clichés que l’on retrouve chez certains auteurs (Ken Follet, entre autre) où les méchants sont stéréotypés à mourir. Celui du tome 2 faisait plus méchant d’opérette, pas ici.

Le manichéisme est ténu, à tel point que je ne l’ai pas ressenti durant ma lecture et ce fut au moment d’écrire ma chronique que je m’en suis rendue compte. Pas de panique, ce léger manque de défauts chez les Gentils ne pose aucun problème durant la lecture. C’est vraiment un point de détail, tant le reste est excellent.

Oserais-je dire que la saga Erectus est bandante ?? Oui, j’ose !

Ce thriller se révèle être une lecture virale, à laquelle il n’existe aucun antidote, si ce n’est aller jusqu’au bout de sa lecture. Après, un sentiment de manque se fait ressentir. Hé oui, la trilogie est terminée, il faut reprendre une vie normale.

La lecture suivante risque de me paraître fadasse, après un tel cocktail détonnant !

Une lecture addictive pour Bianca et moi, la preuve dans sa chronique ! Une manière de bien commencer l’année avec des bons romans qui donnent des LC réussies !

PS : bonne idée que l’auteur a eue, d’insérer un rapide résumé des tomes précédents, car les ayant lus à leur sortie, ma mémoire n’avait gardé que les faits les plus marquants et j’ai eu un peu de mal à remettre les personnages, ma mémoire les ayant un peu mélangé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°112].

Bilan Livresque Annuel 2022 et Coups de Cœur selon les catégories ! [Épisode 2/3]

Afin de n’oublier aucune lectures  digne d’intérêt, je vous propose, comme les autres années, un classement par « genre littéraire ». Rentrent dans ce classement, les romans que j’ai apprécié, mais pas au point d’en avoir un coup de coeur. Ce sont les 3 Sherlock ou 3,5 (étoiles).

Si vous l’envie subite vous prenait de vouloir lire un thriller addictif, un polar addictif, de la fantasy, de la SF ou tout autre genre qui vous fasse sortir de votre zone de confort, vous pourrez piocher dans ces listes de romans que j’ai apprécié en 2022, mais qui ne se retrouvent pas nécessairement dans les coups de cœurs publiés hier.

Il y aura des redites, bien entendu : des romans classés hier se retrouveront à nouveau dans ces listes, parfois à plusieurs endroits. D’autres feront leur apparition, selon leur catégorie et leur degré d’appréciation.

Certains romans, qui n’ont pas été des coups de cœur de l’année, dont j’ai soulevé des bémols dans mes chroniques, pourraient, malgré tout, se retrouver dans ces classements, car ils n’avaient pas que des points négatifs, que du contraire.

J’ai passé toute ma liste de lecture 2022 (putain, quelle longueur !) et j’ai essayée d’être la plus juste possible, de brasser le plus large possible et de vous laisser le plus de choix possible (non, je n’ai pas des actions dans la vente des livres !). J’espère ne pas en avoir oublié… 

PS : l’ordre de classement n’a rien à voir avec le plaisir de lecture. De toute façon, les meilleurs sont signalés par de ♥♥♥♥.

La Littérature Américaine que j’ai le plus appréciée en 2022 :

  1. L’été où tout a fondu : Tiffany McDaniel ♥♥♥♥
  2. Les bisons de Broken Heart : Dan O’Brien ♥♥♥♥
  3. Un profond sommeil : Tiffany Quay Tyson ♥♥♥♥
  4. Minuit à Atlanta : Thomas Mullen ♥♥♥♥
  5. Lady Chevy : John Woods ♥♥♥♥
  6. Duchess : Chris Whitaker ♥♥♥♥
  7. American predator : Maureen Callahan ♥♥♥♥
  8. Les croassements de la nuit – Inspecteur Pendergast 04 : Preston et Child
  9. Nuit noire, étoiles mortes : Stephen King
  10. Blackwater – 01 – La Crue : Michael McDowell
  11. Blackwater – 02 – La Digue : Michael McDowell
  12. Blackwater – 03 – La Maison : Michael McDowell
  13. Billy Summers : Stephen King
  14. L’Outsider : Stephen King
  15. Le mambo des deux ours – Hap Collins et Leonard Pine 03 : Joe Lansdale
  16. Plus bas dans la vallée : Ron Rash

Les romans, policiers ou pas, qui m’ont fait  passer un bon moment de lecture tout en étant bien faits ! Cela peut être un bon cosy mystery, un thriller plus tordu que les autres, un western bien foutu… Bref, ceux que j’ai apprécié lire, sans pour autant qu’ils décrochent, tous, les médailles d’or.

  1. Détectives du Yorkshire ‭–‬ 07 ‭–‬ Rendez-vous avec la menace ‭:‬ Chapman
  2. L’assassin de la rue Voltaire – Gabriel Joly 03 : Henri Loevenbruck
  3. La Traversée des Temps – 02 – La Porte du ciel : Eric-Emmanuel Schmitt
  4. Les chroniques de St Mary’s‭ – ‬04 – Une trace dans le temps : Jodi Taylor
  5. L’Armée d’Edward : Christophe Agnus
  6. Le Loup des Ardents : Noémie Adenis
  7. Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double : Daniel O’Malley
  8. Le bureau des affaires occultes – 02 – Le fantôme du vicaire : Éric Fouassier

Thrillers addictifs, pages-turner, mais pas que ! De quoi rester accroché à son roman tout en ayant plus qu’une simple enquête… Bien souvent, des faits de société viennent se greffer dans les récits, ce qui donne à ces romans un petit plus que les autres n’ont pas.

  1. L’Armée d’Edward : Christophe Agnus
  2. Dans les brumes de Capelans : Olivier Norek
  3. Labyrinthes : Franck Thilliez
  4. La capture – Yvonne Chen 02 : Nicolas Lebel
  5. Atmom[ka] – Franck Sharko et Lucie Hennebelle 03 : Franck Thilliez
  6. Pandemia – Franck Sharko & Lucie Hennebelle 05 : Franck Thilliez
  7. Immortel – Tomás Noronha 10 : José Rodrigues dos Santos
  8. Te tenir la main pendant que tout brûle ‭:‬ Johanna Gustawsson
  9. Lontano – Famille Morvan 01 : Jean-Christophe Grangé
  10. W3 – 02 – Le mal par le mal : Jérôme Camut et Nathalie Hug

♫ Noir c’est noir ♪ Les romans Noirs, ceux qui possèdent un contexte social important, ceux qui parlent des sans-dents, des pauvres… Ce classement reprendra aussi les petites perles noires lues cette année et toutes n’étaient pas des lectures dépressives !

  1. Hangman – Les fantômes du bourreau : Sébastien Bouchery ♥♥♥♥
  2. La reine noire : Pascal Martin ♥♥♥♥
  3. Épilogue meurtrier – Trilogie de la crise HS1 : Pétros Márkaris
  4. Tapas nocturnes – Diego Martín 00 : Marc Fernandez
  5. Indomptable : Vladimir Hernández Pacín
  6. Bandidos – Diego Martín 03 : Marc Fernandez
  7. Le fourgon des fous : Carlos Liscano
  8. ‭Respirer le Noir : Collectif
  9. On était des loups : Sandrine Collette
  10. L’Aigle noir : Jacques Saussey
  11. Le carré des indigents‭ : ‬Hugues Pagan

Nouvelle catégorie, parce que Holmes mérite bien d’avoir son classement des titres lus. Au royaume des apocryphes, tous ne sont pas de bonne qualité, tous ne sont pas super. Voici ceux que j’ai lu et apprécié…

  1. Lady Sherlock – 02 – Conspiration à Belgravia : Sherry Thomas
  2. Sherlock Holmes et les protocoles des Sages de Sion : Nicholas Meyer
  3. Les vieux cahiers de Sherlock Holmes : Martine Ruzé-Moens
  4. Les voyages de Sherlock Holmes : Martine Ruzé-Moëns
  5. Sherlock Holmes – Compléments d’enquête : Jean Alessandrini
  6. Sherlock, Lupin & Moi – 12 – Le bateau des adieux : Irene Adler
  7. Sherlock, Lupin & moi – 13 – Le souterrain mortel : Irene Adler
  8. Sherlock, Lupin & moi – 14 – À la recherche de la princesse Anastasia : Adler
  9. Enola Holmes – 07 – Enola Holmes et la barouche noire : Nancy Springer
  10. Sherlock Holmes et l’héritière de Lettox Castle : Pascal Malosse
  11. Sherlock, qui est le coupable ? : Vincent Raffaitin et Collectif
  12. Sherlock Holmes et les Romanov : Pascal Malosse
  13. Simulacres martiens : Eric Brown
  14. Sherlock Holmes et l’affaire des noyades bleues : Jérôme Hohl
  15. Sherlock Holmes – Recueil d’enquêtes détonantes : Gareth Moore

Envie de dépaysement ? D’aventures ? De partir au loin sans bouger de votre divan ? Avec eux, on s’évade dans l’espace, dans le temps et on passe d’excellents moments de lecture (souvent dans le froid ou la chaleur forte).

  1. Nouvelle Babel ‭:‬ Michel Bussi
  2. Atmom[ka] – Franck Sharko et Lucie Hennebelle 03 : Franck Thilliez
  3. La Traversée des Temps – 02 – La Porte du ciel : Eric-Emmanuel Schmitt
  4. L’Odyssée de Sven : Nathaniel Ian Miller
  5. Bêtes, hommes et dieux – À travers la Mongolie interdite : Ossendowski
  6. Du fond des âges : René Manzor
  7. Tous les démons sont ici – Walt Longmire 07 : Craig Johnson

Cette classification pourrait donner la main avec celle consacrée aux romans parlant des horreurs humaines (camps, génocides, goulags, racisme,…), parce que bien souvent, les deux classements possèdent les mêmes titres, à quelques exceptions près. Ici, sont classés les romans dont je n’oublierai pas certaines scènes, certains passages…

  1. La supplication – Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse : Svetlana Alexievitch ♥♥♥♥
  2. Hangman – Les fantômes du bourreau : Sébastien Bouchery ♥♥♥♥
  3. Condor : Caryl Ferey ♥♥♥♥
  4. S’adapter : Clara Dupont-Monod ♥♥♥♥
  5. Quand tu écouteras cette chanson : Lola Lafon ♥♥♥♥
  6. Génocidé : Révérien Rurangwa ♥♥♥♥
  7. Une saison de machettes : Jean Hatzfeld (non chroniqué)
  8. Le Chant d’Haïganouch : Ian Manook ♥♥♥♥
  9. Les silences d’Ogliano : Eléna Piacentini ♥♥♥♥
  10. Un coin de ciel brûlait : Laurent Guillaume
  11. Voyage au bout de l’enfance : Rachid Benzine ♥♥♥♥
  12. Que sur toi se lamente le Tigre : Emilienne Malfatto ♥♥♥♥

Parfois, on commence une lecture sans savoir si elle va nous apporter du plaisir ou de la déception… On avait entendu des bonnes critiques sur ces romans, mais on n’est jamais à l’abri de foirer sa lecture… Ce ne fut pas le cas ici. Des bons souvenirs de lecture !

  1. Le dernier joyau des Romanov ‭:‬ Monique Dollin du Fresnel
  2. Lady Sherlock – 02 – Conspiration à Belgravia : Sherry Thomas
  3. Lontano – Famille Morvan 01 : Jean-Christophe Grangé
  4. Les croassements de la nuit – Inspecteur Pendergast 04 : Preston et Child
  5. La Nymphe Endormie : Ilaria Tuti
  6. Vivre avec nos morts : Delphine Horvilleur
  7. Les Mots immigrés : Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini
  8. Immortel – Tomás Noronha 10 : José Rodrigues dos Santos
  9. Tenir sa langue : Polina Panassenko
  10. La maison assassinée : Pierre Magnan

Chaque année, je me dis que je vais lire plus de fantasy/SF/fantastique/dystopie (j’en ai des tas dans ma PAL), et au bilan final, je me rends compte que je n’en ai pas lu beaucoup. Par contre, j’ai fait des bonnes pioches du premier coup :

  1. Le Chien du Forgeron : Camille Leboulanger
  2. Trilogie d’une Nuit d’Hiver – 02 – La Fille dans la tour : Katherine Arden
  3. Trilogie d’une Nuit d’Hiver – 03 – L’hiver de la sorcière : Katherine Arden
  4. La maison des jeux – 01 – Le serpent : Claire North ♥♥♥♥
  5. La maison des jeux – 02 – Le voleur : Claire North ♥♥♥♥
  6. Harry Potter et le prince de sang-mêlé – 06 : J.K. Rowling ♥♥♥♥
  7. Drenaï – 10 – Loup Blanc : David Gemmel
  8. Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double : Daniel O’Malley
  9. Les chroniques de St Mary’s‭ – ‬04 – Une trace dans le temps : Jodi Taylor
  10. Les chroniques de St Mary’s – 05 – Hier ou jamais : Jodi Taylor
  11. Ring Shout : P. Djèli Clark
  12. Simulacres martiens : Eric Brown
  13. Émissaires des morts – Andrea Cort 01 : Adam-Troy Castro
  14. La monture : Carol Emshwiller

Les romans marquants qui parlaient de ségrégation raciale, de l’apartheid, de racisme, de l’esclavage, des dictatures, du communisme et de ses dérives,  du totalitarisme, des guerres, des camps de concentration, des goulags, des génocides, de Tchernobyl et sa catastrophe, de fracturation hydraulique, les migrants, Daesh,… Le tout dans des romans policiers, historiques, autobiographiques, des recherches, de la littérature blanche :

  1. La supplication – Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse : Svetlana Alexievitch ♥♥♥♥
  2. Condor : Caryl Ferey ♥♥♥♥
  3. Vous ne nous séparerez pas : Régis Delpeuch ♥♥♥♥
  4. Une libération : Nicolas Rabel
  5. Toute la lumière que nous ne pouvons voir : Anthony Doerr
  6. Quand tu écouteras cette chanson : Lola Lafon ♥♥♥♥
  7. Génocidé : Révérien Rurangwa ♥♥♥♥
  8. Une saison de machettes : Jean Hatzfeld (non chroniqué)
  9. Le Chant d’Haïganouch : Ian Manook ♥♥♥♥
  10. GrandMèreDixNeuf et le secret du Soviétique ‭: ‬Ondjaki 
  11. Donbass : Benoît Vitkine
  12. Un coin de ciel brûlait : Laurent Guillaume
  13. Haine : José Manuel Fajardo
  14. Le fourgon des fous : Carlos Liscano
  15. Fracture : Eliza Griswold
  16. Voyage au bout de l’enfance : Rachid Benzine ♥♥♥♥
  17. Le cycliste de Tchernobyl : Javier Sebastian
  18. L’or vert du Sangha : Pierre Pouchairet

Parce que les Amérindiens méritent aussi d’avoir leur classement en plus des autres, parce que cette année, j’ai lu trois romans parlant de ce que les Blancs leur ont fait subir… Et que je devrais en lire plus.

  1. Nous étions libres comme le vent : David Roberts
  2. Crazy Horse – Une vie de héros : Joseph Marshall III
  3. Kill the indian in the child : Elise Fontenaille-N’Diaye

Parfois, lorsque plus rien ne va, lorsqu’on en a marre de tout, il suffit de sortir de sa PAL un auteur doudou (Camilleri et son commissaire Montalbano / Doherty et son frère Athelstan / Kinsey et sa Lady Hardcastle / Faith Martin avec Loveday & Ryder,…) pour que tout reparte ! Ce sont des polars que j’aime lire et dont j’apprécie suivre les personnages.

  1. Commissaire Montalbano – 05 – Un mois avec Montalbano : Andrea Camilleri
  2. Commissaire Montalbano – 06 – La démission de Montalbano : Camilleri
  3. Commissaire Montalbano – 07 – L’excursion à Tindari : Andrea Camilleri
  4. Commissaire Montalbano – 10 – Le tour de la bouée : Andrea Camilleri
  5. Les enquêtes de Frère Athelstan – 04 – La Colère de Dieu : Paul Doherty
  6. Les enquêtes de Frère Athelstan – 06 – Le Repaire des corbeaux : Doherty
  7. Les enquêtes de Frère Athelstan – 07 – Le Jeu de l’assassin : Paul Doherty
  8. Les enquêtes de Frère Athelstan – 08 – La Chambre du diable : Doherty
  9. Enquêtes de Lady Hardcastle – 01 – Petits meurtres en campagne ‭:‬ T.E Kinsey
  10. Enquêtes de Lady Hardcastle – 02 – Meurtres dans un village anglais : Kinsey
  11. Enquêtes de Lady Hardcastle – 03 – La mort au tournant : T. E. Kinsey
  12. Détectives du Yorkshire ‭–‬ 07 ‭–‬ Rendez-vous avec la menace ‭:‬ Chapman
  13. Loveday & Ryder – 05 – Feu d’artifice mortel : Faith Martin
  14. Loveday & Ryder – 06 – ‬Couronnement fatal à Middle Fenton ‭: ‬Faith Martin
  15. Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – 03 – Les fantômes de Bruges : Nadine Monfils
  16. Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette – 04 – Liège en eaux troubles : Nadine Monfils
  17. Aurel le consul – 05 – Notre otage à Acapulco : Jean-Christophe Rufin
  18. Les chroniques de St Mary’s‭ – ‬04 – Une trace dans le temps : Jodi Taylor
  19. Les chroniques de St Mary’s – 05 – Hier ou jamais : Jodi Taylor
  20. Les Dames de Marlow enquêtent – 01 – Mort compte triple : Robert Thorogood
  21. Sa Majesté mène l’enquête – 02 – Bain de minuit à Buckingham : S.J. Bennett

Les déceptions totales, alors que je m’attendais à de belles lectures. Parfois ce furent des découvertes d’auteurs que je voulais faire et qui ont foirées (et elles sont nombreuses, cette année) :

  1. Verre cassé : Alain Mabanckou
  2. Nos vies en flammes : David Joy
  3. L’île des chamanes : Jay Kim
  4. L’eau rouge : Jurica Pavičić
  5. Sherlock Holmes et la Bête des Stapleton : James Lovegrove
  6. Sidérations : Richard Powers
  7. 1977 : Guillermo Saccomanno
  8. Je suis l’hiver : Ricardo Romero
  9. Dans les eaux du Grand Nord : Ian McGuire
  10. Le grand monde : Pierre Lemaitre
  11. Ce qui vient après : JoAnne Tompkins
  12. Francis Rissin : Martin Mongin
  13. Omerta : R. J. Ellory
  14. Nous sommes les chasseurs : Jérémy Fel
  15. Les hommes ont peur de la lumière : Douglas Kennedy [LC avec Bianca]
  16. Arpenter la nuit : Leila Mottley
  17. Le Meurtre de Harriet Monckton ‭:‬ Elizabeth Haynes [LC avec Bianca]
  18. Fantômes : Christian Kiefer
  19. Toutes les chances qu’on se donne : Kevin Hardcastle
  20. Dessous les roses : Olivier Adam
  21. Instants sauvages : Noël Sisinni
  22. L’homme peuplé : Franck Bouysse
  23. Le secret de la cité sans soleil : Gilles Legardinier
  24. Se cacher pour l’hiver : Sarah St. Vincent (non chroniqué)
  25. True story : Kate Reed Petty (non chroniqué)
  26. Eldorado : Laurent Gaudé (non chroniqué)

Du fond des âges : René Manzor

Titre : Du fond des âges

Auteur : René Manzor
Édition : Calmann-Lévy Noir (19/10/2022)

Résumé :
Nouvelle-Zélande. Un enfant est poursuivi dans les rues de Christchurch par un pick-up noir. Des coups de feu éclatent, les gens hurlent. L’enfant est touché, mais l’homme à ses trousses est abattu au moment où il allait l’achever.

À l’hôpital, le petit garçon est identifié : il s’agit de Nateo Taylor, le fils du célèbre explorateur Marcus Taylor. Nateo avait disparu sans laisser de trace. D’où revient-il ? Et pourquoi a-t-on voulu l’éliminer ?

Un an auparavant, le glaciologue Marcus Taylor dirige une expédition à Vostok, la station scientifique implantée au beau milieu de l’Antarctique. Un organisme vieux de 800 000 ans a été découvert à quatre kilomètres sous la glace et doit être remonté pour être étudié.

De cette expédition qui tourne au cauchemar, seul Marcus reviendra…

Critique :
Voilà un thriller survitaminé qui commence par une scène très violente : un gamin est poursuivi dans les rues de Christchurch, avant de recevoir une balle dans le dos…

Le ton était donné, l’auteur voulait y aller en force et afin d’augmenter le rythme cardiaque et de jouer avec le suspense, le vilain a fait un retour en arrière d’un an. Ensuite, il a alterné les chapitres se déroulant un an auparavant, en Antarctique et ceux se passant en Nouvelle-Zélande. Adrénaline garantie !

N’ayant pas lu le résumé, la surprise a été totale lorsque durant le voyage de l’équipe en Antarctique, ils ont eu un petit soucis… Et qu’ensuite, la mission a tourné à l’horreur pure, à l’épouvante, aux frissons dans le dos.

Non pas en raison d’une créature sortie des enfers ou de l’apparition d’un vampire ou d’un contrôleur des contributions hurlant « Des sous ». Bien pire que ça ! Là, on joue sur l’être humain et sa capacité à être égoïste au possible ou d’être solidaire.

On sait jusqu’où l’être humain est capable d’aller pour survivre (et même au-delà) et c’est ce qui fait le plus peur, dans ces pages. L’Homme est un monstre.

Ce thriller fait son job : il est divertissant, donne des frissons, fait peur, fait monter l’angoisse d’un côté, lors de la mission en Antarctique, puis vient casser un peu cette hausse cardiaque avec ce qu’il se passe en Nouvelle-Zélande, avant que cette partie ne devienne, elle aussi, bourrée d’adrénaline et de mystères.

L’auteur souffle donc le froid (l’Antarctique et ses températures record négatives) et le chaud (Nouvelle-Zélande, sous la canicule).

Où se situe donc le cheveu dans la soupe ? Les personnages m’ont semblés manquer de profondeur, ce qui est dommage parce que ce thriller n’hésite pas à surfer (ou skier ?) sur des faits de sociétés tel que la perte d’un enfant, le deuil impossible, les maladies génétiques rares, les bactéries, la science sans conscience, la ferveur religieuse, le déni, la survie, les démons qui hantent certains personnages,…

Mais voilà, certains ne sont qu’esquissés trop brièvement, expliquées en vitesse, comme si le nombre de pages était imparti et qu’on arrivait au bout de ce quota. Il manquait des explications sur la disparition et sur le retour d’un personnage, sur l’arrivée du Maori aveugle et sur cette culture que l’on ne connait pas.

Avec quelques pages de plus, l’auteur aurait pu étoffer un peu ces vides et donner plus de profondeur à son roman.

Il vaut mieux le considérer, avant sa lecture, comme un thriller endiablé et rythmé, qui vous fera passer quelques moments angoissants et ne pas rechercher les émotions ressenties lors de la lecture d’Apocryphe, un autre roman de l’auteur.

Ce thriller fait le job, sans aucun doute. Il ne laisse que peu de répit et sa lecture est addictive. Il ne faut pas lui demander plus. Les émotions ressenties seront du niveau de la peur et des angoisses et vu que l’écriture est assez cinématographique, vous n’aurez aucun soucis à le vivre dans votre tête. Gare aux écarts de températures… Moi, durant ma lecture, j’ai sué de trouille !

Hélas, s’il m’a bien divertit, il ne restera sans doute pas dans ma mémoire comme d’autres romans…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°81].

L’archipel des oubliés – Grace Campbell 03 : Nicolas Beuglet [Par Dame Ida, lectrice épuisée]

Titre : L’archipel des oubliés – Grace Campbell 03

Auteur : Nicolas Beuglet
Édition : XO (22/09/2022)

Résumé Babélio:
Cette histoire vous fera douter de tout…

Les inspectrices Grace Campbell et Sarah Geringën le savent. Malgré leurs caractères opposés, elles doivent unir leurs forces pour neutraliser l’“ homme sans visage ”, l’architecte du plan diabolique qui mènera l’humanité à sa perte.

Seule piste : un manoir égaré dans les brumes d’Écosse. Derrière les volets clos de la demeure, l’ombre d’une jeune veuve austère, en apparence innocente. Mais cette femme est-elle vraiment ce qu’elle prétend être ? Ce que les deux inspectrices découvrent dépasse leurs pires hypothèses.

Dans une course qui les entraîne du loch Ness à la Norvège, Grace et Sarah vont devoir repousser les frontières de la peur pour rejoindre l’énigmatique archipel des Oubliés – l’ultime rempart au chaos du monde.

Un thriller glaçant. Et perturbant. Car ce qui se joue sur ces terres mystérieuses pourrait bien ressembler au choix de civilisation qui se dresse devant nous…. Même de vous…

L’avis de Dame Ida :
Bon… On ne peut pas dire que le résumé Babelio qui est en réalité le plus souvent la 4e de couverture proposée par les éditeurs, nous aide beaucoup. Et c’est fort ennuyeux.

D’autant qu’à aucun moment l’Archipel des Oubliés n’est nommé comme tel dans le roman !!! Ce sera au lecteur de deviner de quoi il s’agit…

Cette présentation est d’autant plus regrettable que le chaland lambda qui n’a jamais lu un roman de Nicolas Beuglet ne saura pas que l’Archipel des Oubliés est la suite (et fin ?) des précédentes enquêtes de l’inspectrice Grace Campbell (le Dernier Message, Le Passager sans visage) et de celles de Sarah Geringën (Le Cri, Complot, l’Île du Diable) qu’il est tout bonnement impératif d’avoir lues avant si on veut suivre un minimum. Or, ce n’est pas indiqué.

Après avoir lu dans un premier temps les enquêtes de Sarah Geringën, et être arrivée au bout de la première enquête de Grace Campbell, j’avais lu la seconde qui se terminait sur l’irruption tonique de Sarah dans le bureau de Grace qui rentrait de sa dernière expédition policière à travers le monde…

Je les avais quittées là… Attendant la suite avec impatience, et c’est bien là que j’ai eu le plaisir de les retrouver. Elles n’avaient pas bougé du commissariat écossais où Grace officie.

Mais je les avais laissées à cette place un peu trop longtemps et n’avais plus un souvenir très frais des cinq premiers tomes qui avaient préparé les deux femmes à se rencontrer et à partir ensemble dans une nouvelle enquête.

Je dois avouer avoir eu un peu de mal à raccrocher les wagons et à retrouver mes repères dans les débuts de cette nouvelle enquête, notamment pour comprendre ce que Sarah pouvait vouloir à Grace. Heureusement, Beuglet nous rafraîchit la mémoire bien comme il faut.

Même s’il sait nous embarquer tambour battant dans des enquêtes rythmées où ses héroïnes elles-mêmes peinent à retrouver leur souffle, je reprendrai mes critiques habituelles concernant les arrangements de l’auteur avec la réalité.

Comme lors des cinq précédents volumes, la hiérarchie des inspectrices est inexistante et les deux femmes enquêtent en roue libre comme si de rien n’était, même si les enquêtes impliquant les polices de deux pays doivent toujours préalablement faire l’objet d’autorisations des services diplomatiques etc… La police n’est pas bureaucratique qu’en France.

Par ailleurs, le corps humain a ses limites et de voire Grace attaquer une nouvelle enquête avec un bras dans le plâtre (ce qui est assez peu crédible pour un agent de terrain en principe – si on vous autorise à travailler avec un plâtre, c’est à des tâches strictement administratives) m’a bien amusée.

Et j’ai également compris lors de la lecture des romans précédents que Grace et Sarah sont des dures à cuire, increvables, qui peuvent essuyer les coups, les tirs, les sauts dans le vide, les cascades sans égratignures, résister aux drogues, survivre à des explosions, prendre des bains d’eau glacée, alors qu’il gèle à pierre fendre sans choper un rhume et subir des situations psychologiquement traumatisantes sans jamais s’écrouler.

En lisant ce roman je me suis rappelée ce que je m’étais dit en passant des enquêtes de la norvégienne à celles de l’écossaise… Les deux femmes n’avaient peut-être pas la même histoire et les mêmes traumatismes, l’une est supposée être plus froide que l’autre… Mais je n’arrivais pas franchement à les différencier l’une de l’autre.

Et ce roman est venu renforcer cette impression. Lorsque l’auteur nous fait entrer à l’intérieur de leurs têtes respectives, c’est avec ses propres mots, son propre style, sans parvenir à décrire pour l’une et pour l’autre un flux de pensée qui leur soit propre ou original. Leurs différences ne sont visibles que de l’extérieur ou que dans le rappel de leurs biographies.

De fait, elles me sembleront presque être le clone l’une de l’autre et dans le feu de l’action, là où elles fonctionnent en tandem, j’oubliai rapidement qui est qui, comme si elles ne faisaient qu’une. L’uniformité du style de l’auteur dans le déploiement de la pensée de ses deux héroïnes ne permettra pas de leur donner à toutes les deux, une psychologie qui leur est propre. Je trouve ça un peu dommage, même si ça n’empêche pas de suivre et d’apprécier l’histoire.

Voilà pour les faiblesses du roman, selon moi. Du côté de l’intrigue en revanche… Ce n’est franchement pas mal du tout. C’est tordu à souhait et rythmé, et les pompes funèbres auront bien du boulot, avec tous les cadavres qui joncheront la route des deux inspectrices.

Et pourtant… on est franchement loin du polar réaliste ! Et je suis assez sévère quand on n’est pas assez réaliste dans un bouquin.

Même si les James Bond nous semblent toujours aussi improbables, c’est toujours avec un certain plaisir qu’on les regarde… Les histoires sont démentes, les complots granguignolesques des super-méchants n’ont absooooolument rien de crédible, et les abrutis qui travaillent pour les super-méchant ratent toujours leur cible quand ils tirent à la mitraillette ou au bazooka et James Bond, même à découvert en sortira indemne sans être décoiffé.

Et bien là, c’est pareil, sauf que l’auteur est suffisamment sadique pour faire morfler ses héroïnes. Et elles morflent très lourdement… Mais… à les entendre… « Même pas mal ».

Côté méchants, c’est pareil aussi… Les deux femmes se sont battues pendant cinq et maintenant six tomes, contre des super-vilains aux moyens illimités, que ce soit en argent, moyens techniques, relations ou contrôle des médias, capables de recruter des armées entières de sbires à leur service et d’entretenir des bases secrètes d’où ils projettent d’asservir l’humanité. Rien que ça.

C’est énorme… Je dirais même ça pourrait être carrément grotesque… Surtout pour moi qui ai du mal quand les auteurs me prennent pour une quiche à essayer de me faire gober n’importe quoi.

Et pourtant ça marche !

Pourquoi ça marche ? Et bien parce qu’à travers de ses intrigues, Nicolas Beuglet, extrapole sur certains travers de notre société afin de les dénoncer, travers basés sur des faits réels et vérifiés sur lesquels il revient en postface dans chacun de ses romans pour nous aider à mieux en prendre conscience.

On pourrait presque l’imaginer fasciné par le complotisme, car il s’efforce de nous montrer comment les puissances du profit peuvent parvenir à nous faire gober tout et n’importe quoi.

Oui mais voilà… S’agit-il d’interprétations complotistes d’éléments pourtant bien tangibles de la réalité ? Ou l’étiquette complotiste ne serait-elle pas ici posée pour décrédibiliser celui ou celle qui dénoncerait quelque chose de trop dérangeant pour certaines élites ? Questions qui se renvoient sans cesse l’une à l’autre comme notre image entre deux miroirs.

Même si ses histoires sont totalement incroyables, ce qu’elles mettent en scène ne peut que nous toucher et nous faire réfléchir… voire nous épouvanter face à la mise en abîme du sens et de la vérité de toute chose.

Je ne sais pas précisément quand il a écrit son livre mais quand à travers la bouche d’un de ses personnages il ironise sur le fait que l’on demande à la population de baisser son chauffage alors que ceux qui nous le recommandent circulent en jets privés… On ne peut que se prendre ça de plein fouet dans la figure étant donné notre actualité.

Quand il nous rappelle que le passage au tout numérique n’a certainement rien d’écologique en ce sens que les datacenters et le passage à la 5G, la généralisation du cloud et de la dématérialisation des factures ou autres documents, vont conduire le numérique à consommer encore plus d’énergie et à rejeter encore plus de carbone que jamais, on ne peut que comprendre à quel point les discours véhiculés par les médias et présentés comme des vérités écologiques mériteraient d’être repensés et décryptés… car les médias sont-ils si libres ou indépendants ? N’appartiennent-ils pas de plus en plus souvent à des grands groupes industriels ?

Il y a toujours quelque chose de vrai dans un délire disait Freud… Et le moins qu’on puisse dire c’est que les délires des super-vilains de Beuglet, aussi incroyables soient-ils contiennent une part de vérité.

À nous d’interpréter celle-ci ou de choisir sous quel angle on a envie de la voir. Et c’est ça qui fait pour moi tout le sel de cette série de romans.