Frankenstein ou Le Prométhée moderne : Mary Shelley

 Titre : Frankenstein ou Le Prométhée moderne

Auteur : Mary Shelley

Édition: Marabout (1964) / J’ai Lu (1993 – 1997 – 2005) / Presse Pocket(2000) / LP (2009)

Résumé :
Victor Frankenstein, scientifique genevois, est recueilli sur la banquise par un équipage faisant route vers le Pôle Nord.

Très tourmenté, il livre son histoire au capitaine du bateau : quelque temps auparavant, il est parvenu à donner la vie à une créature surhumaine.

Mais celle-ci sème bientôt la terreur autour d’elle…

Critique :
Tout d’abord, remarquons que ce roman a été écrit par une femme. À l’époque (1818), ce n’était pas rien ! Voilà, c’était la minute féministe…

Moi aussi, lorsque j’ai décidé de lire ce livre (les années 1990), je croyais tout savoir sur Frankenstein.

Et bien, comme on dit chez nous, j’aurais mieux fait de laisser croire les bonnes sœurs, elles sont quand même là pour ça…

J’avais tout faux ! Mais vraiment tout faux. Une claque que je me suis prise dans la figure. Mon jeune âge de l’époque était sans doute la cause.

Maintenant, je sais qu’il ne faut pas confondre le Professeur Frankenstein et la créature du Professeur Frankenstein, cette même créature composée de divers fragments de cadavres.

Oui, je croyais tout savoir, je ne savais rien et je sais qu’on ne sait rien…

Fichtre, quel livre. Il a remis mes pendules à l’heure.

Mary Shelley n’est pas tout à fait contemporaine à Conan Doyle, pourtant, son livre a un petit rapport avec Sherlock Holmes et c’est une amie qui m’a ouvert les yeux dernièrement.

Quel rapport ? me demandez-vous…

La science, bande de béotiens !

L’incroyable génie de ce professeur Frankenstein qui aura été capable de faire vivre des bouts de chair cousus grâce à des décharges électriques.

La morale de ce livre pourrait se traduire par une phrase de Rabelais : «science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Pour être encore plus clair, les scientifiques doivent réfléchir aux conséquences de leurs actes plutôt qu’à la gloire. Ce que le professeur ne fit pas… et qui paya les pots cassés ? Sa pauvre créature. Oui, pauvre créature, je le dis haut et fort.

Moi qui croyait le connaître et moi qui « pensais » la haïr, et bien, ce fut tout le contraire. Non, la créature n’est pas à blâmer, mais son créateur, oui !

Tout comme Icare, le professeur Frankenstein a voulu s’approcher de Dieu, mais en créant ce « monstre », ses ailes ont brûlé et il s’est écrasé au sol.

Si ça s’arrêtait là, encore, ça irait. Mais Mary Shelley va plus loin en montrant que la créature elle-même est une victime de la mégalomanie du professeur.

Elle souffre, cette créature, d’être fuie par les humains. Sa souffrance suinte de toutes les pages du roman. J’ai eu mal avec elle. Oui, elle a tué… mais le professeur l’avait abandonné à son triste sort. Que pouvait-elle faire ?

Donc, à la différence : Conan Doyle en bon médecin, prône la science et Mary Shelley en dénonce les mauvais aspects. Et elle a eu bien raison.

Deux visions différentes d’une même force…

Mettez vos a priori sur le côté, laissez croire les bonnes sœurs et ne pensez pas tout savoir d’une œuvre avant de vous être penchée dessus parce que ce roman vous remettra à votre place.

Un livre de plus qui m’a marqué au fer rouge.

Titre participant au Challenge « La littérature fait son cinéma – 2ème année » chez Kabaret Kulturel en au Challenge « Les 100 livres à lire au moins une fois » chez Bianca.

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Dracula : Bram Stoker

 Titre : Dracula

Auteur : Stoker Bram
Édition : J’ai Lu

Résumé :
Jonathan Harker, jeune notaire, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer un client, le Comte Dracula, nouveau propriétaire d’un domaine à Londres. A son arrivée, il découvre un pays mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de Dracula.

Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu’éprouver une angoisse grandissante.
Très vite, il se rend à la terrifiante évidence : il est prisonnier d’un homme qui n’est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres…

Grand classique de la littérature de vampires, best-seller de tous les temps après la Bible, Dracula est une source d’inspiration inépuisable.

Critique :
Dracula, je l’ai découvert en 1993, c’est vous dire que ça fait une sacrée paye. Je n’ajouterai rien aux commentaires dithyrambiques qui ont été fait, mais j’apporterai tout de même ma petite contribution à l’édifice.

Ce livre, je l’avais choisi pour me faire peur, pour lire autre chose qu’un polar, pour frissonner et regarder sous mon lit si le comte ne s’y cachait pas… Oui, j’étais encore mineure à l’époque !

Pourtant,, ce livre, quand je le prend en main, il fait remonter d’autres souvenirs dans ma mémoire. Ce livre, j’étais en train de le lire lorsque j’ai eu mon « petit » accident. La lame de la Grande Faucheuse n’est pas passée loin, mais je m’en suis tirée avec un peu de sang sur le crâne et une violente commotion cérébrale. Z’avaient pas envie de me voir débouler, là Haut… Je les comprends !

Et voilà tout le problème de cette commotion ! Je crevais d’envie de finir ce livre qui ne me faisait pas peur car j’appréciais le comte Dracula.

Malheureusement, frustration intense : de violents maux de tête m’empêchaient de lire la moindre page. Au bout de deux mots, les lignes se mélangeaient.

Un mois sans lire, un mois sans Dracula… l’horreur à l’état pur.

Je me suis bien rattrapée ensuite et j’ai dévoré le livre dès que j’ai su. Magnifique ! Quelle fresque, quels personnages.

Une belle histoire d’amour et un livre que Monsieur Francis Ford Coppola a su rendre hommage à l’écran.

Lisez « Dracula » au lieu des livres avec des vampires végétariens qui se nourrissent de sang de biche (que fait la protection des animaux ??) et vont encore à l’école alors qu’ils ont cent ans, au moins !

Dracula, c’est sombre, sanglant, peuplé de vampires qui se nourrissent du sang de vierges ou de nourrissons, qui tuent sans pitié et qui dorment dans des cercueils. Ils ne sentent pas la fleur de rose et sont infréquentables.

Dracula, c’est une belle histoire d’amour qui ne virent pas à l’eau de rose guimauve et sentimentale. Non, c’est tragique et pas gnan-gnan.

Ça, c’est du vampire !! Allez, buvons un cou… (vieux jeu de mot vampirique).

Titre ayant participé au Challenge « La littérature fait son cinéma – 2ème année » chez Kabaret Kulturel en participant au Challenge « Les 100 livres à lire au moins une fois » chez Bianca.

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Orgueil et préjugés : Jane Austen

 Titre : Orgueil et préjugés

Auteur : Jane Austen
Édition : Livre de Poche (2011)

Résumé :
Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen.

Son histoire, sa question, est en apparence celle d’un mariage: l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ?

Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l’épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu’il n’y a en fait qu’un héros qui est l’héroïne, et que c’est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.

Critique :
Voilà un livre qui a failli faire de moi une serial-killeuse ! Pourquoi ? Mais parce que j’ai eu très souvent eu envie de commettre des meurtres durant ma lecture, pardi !

Rassurez-vous, j’ai apprécié ce livre dont une connaissance m’avait recommandé la lecture. Mais bon, les Classiques et moi, cela fait deux… Mes penchants naturels m’entraînant plutôt vers les polars, la bit-lit ou la fantasy.

Pourtant, n’écoutant que mon courage, j’ai entamé la lecture, plus sceptique que la fosse du même nom mais qui s’écrit pas pareil…

Conquise je fus, mais ce fut aussi la part belle pour les pulsions criminelles qui se sont réveillées lors de ma lecture.

La faute à qui ? A certains personnages… Je vous explique :

– Mrs Benner, la mère, souffrant des nerfs de manière imaginaire, mais sortant ce prétexte à tout bout de champs, futile, un peu bêbête, chiante, fofolle, bref, une mère qui me donnait envie de faire irruption dans le livre et de la dézinguer.

– Mr Collins, le pasteur chieur, qui, même avec tous les éléments sous son nez ne voit rien, confondant les « non » avec les « oui ». Plus casse-pied que lui, tu meurs. Un monument de prétention ridicule, de courbettes et de léchage de bottes. Véritable plaie.

A chaque fois qu’il ouvrait la bouche, je l’aurais bien étranglé ou enfoncé un bâillon dans le fond de sa gorge.

– Lydia Bennet, une des soeurs plus jeune, totalement fofolle, prête à tout, écervelée au possible, devenant une véritable chienne en chaleur dès qu’un homme en uniforme passe à proximité…

« Lydia, reviens, stupide cruche, je ne viens pas de dire qu’il y avait un militaire qui passait dans ma critique !! ».

Bref, une vraie petite dinde, comme je vous le disais plus haut et elle ne se rendra même pas compte de sa conduite détestable, ni du mal qu’elle aura fait à sa famille… Encore une que j’aurais bien baffé avec grand plaisir et sa mère avec, parce que ensuite, lors du retour de Lydia, elle se comportera encore plus de manière totalement irréfléchie.

– Lady Catherine de Brough est une pétasse pédante, se prenant pour le nombril du monde, donnant des leçons et des conseils à tous (des ordres, surtout, déguisés en conseils et avis éclairés) comme si elle avait la science infuse et la connaissance ultime. Mâdâme sait tout mieux que tout le monde…

Le genre de personne que nous avons tous connu dans notre vie et qui me donnait envie de passer à la guillotine, rien que ça ! Vieille folle, va, agrippée à ses principes comme une moule à son rocher.

Elle fera l’erreur de trop et… non, je ne l’ai pas éventrée, pour cette outrecuidance ultime, cette ingérence absolue, bien que l’envie ne m’ait pas manquée… mais cela aura eu une conséquence positive.

– Miss Bingley : petite vaniteuse, tournant autour de Darcy comme une mouche autour d’un pot de miel, se prenant elle aussi pour le centre du monde, moqueuse, une sale petite peste que j’aurais bien aimé pousser du haut des escaliers… le genre d’amie que l’on ne souhaite pas, hormis à sa pire ennemie.

– Whickam est quant à lui un opportuniste qui, telle la chanson de Dutronc, retourne sa veste et drague tout ce qui pourrait lui servir… Juste bon à pendre…

– Jane Bennet, la douce et gentille Jane… non, pas d’envie de meurtre sur elle, je l’aimais bien, même si elle est trop gentille. Incapable d’avoir une langue de vipère, de penser que les gens sont mauvais, même si on le lui met sous le nez, cherchant des excuses pour excuser le comportement de la personne. Cette fille aurait trouvé des excuses aux plus grands bouchers de l’Histoire. Malgré tout, je l’ai bien aimé.

Mes préférences iront à Elizabeth Bennet, à Fitzwilliam Darcy, à Mr Bingley et au pauvre Mr Bennet qui a épousé sa cruche de femme.

Pour ce qui est de ma critique de l’oeuvre, je dirais que même si c’est un livre où ne règne pas une action trépidante, sans suspense à proprement parler, je ne me suis embêtée en le lisant, tournant les pages en rythme.

La société de l’époque y est décrite avec une certaine férocité, une ironie mordante qui n’était pas pour me déplaire.

Et, malgré mes envies de passer certains personnages à la moulinette, sans eux, le livre aurait été moins bon. Ils en sont le sel, les épices, on réagit en les écoutant, bref, ils ont leurs raisons d’être.

Mon seul regret ? Oui, il y en a un et de taille : ne pas avoir lu ce livre plus tôt !!!

Livre lu dans le cadre du Challenge « La littérature fait son cinéma – 2ème année » chez Kabaret Kulturel. Participe aussi au challenge « Les 100 livres à avoir lu au moins une fois » chez Bianca.


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Des fleurs pour Algernon : Daniel Keyes

 Titre : Des fleurs pour Algernon

Auteur : Daniel Keyes
Édition: J’ai Lu

Résumé :
Algernon est une souris de laboratoire, Charlie Gordon un simplet employé aux médiocres besognes. Tous deux vont emprunter, grâce à une découverte du docteur Strauss et du professeur Nemur, le chemin vers l’intelligence.

Suivi par la psychologue Alice Kinnian dont il tombe rapidement amoureux, Charlie va faire de grands progrès sur le plan intellectuel.

Ainsi, au terme du troisième mois de traitement, il consigne dans son journal, originellement intitulé CONTE RANDU : J’ai téléphoné à Landsdoff au New Institute for Advanced Study, au sujet de l’utilisation des paires d’ions produites par effet photo-nucléaire, pour des recherches exploratoires en biophysique.

La progression est fulgurante. Mais le plus dur est à venir, et la découverte du monde qui l’entoure sera sans concession.

Puis soudain le rêve s’effondre, Algernon décline et finit par mourir.

Petit plus : A rapprocher de Quotient intellectuel à vendre de John Boyd, cette fable émouvante conviendra autant aux jeunes lecteurs avides de découvertes qu’aux amateurs qui seraient passés à côté de ce livre aujourd’hui classique.

Il obtint en effet le prix Hugo en 1960 et fut porté à l’écran par Ralph Nelson en 1968 sous le titre de Charly.

Critique : 
« Un bon livre, c’est un livre qui te fait mal quand tu le refermes. »

Cette année 2012 est un bon millésime car riche en « coups de coeur »  littéraires.

Ces coups de coeur, je les dois aux critiques sur Babelio, qui m’ont données envie d’enrichir ma bibliothèque, mais aussi à certains membres qui m’ont conseillé des livres dont ils se doutaient qu’ils me procureraient des heures de plaisir.

Et bien, ce livre, c’est aussi grâce aux bonnes critiques lues sur Babelio et surtout grâce au fait que Métaphore me l’ai recommandé comme j’hésitais avec un autre titre.

Cette oeuvre de science-fiction (que je n’aurais eu l’idée de lire), je l’ai acquise et lue dans le cadre du challenge « Romans Cultes » organisé par Métaphore.

C’est grâce à son challenge que j’ai découvert cette pépite.

« Des fleurs pour Algernon » fera, lui aussi, partie de ces romans qui me hanteront encore longtemps après avoir tourné la dernière page.

Pourtant, ma première impression, en commençant ma lecture, fut un écarquillement des yeux pas possible.

En effet, sur la première ligne, je venais de lire « Conte randu » et je me suis dit qu’il devait y avoir une grève des correcteurs, le jour où le livre fut édité.

La deuxième ligne me fit tiquer aussi sur une faute d’orthographe énorme et là je me suis dit qu’il devait y avoir une subtilité que je n’avais pas vu, étant donné que j’avais commencé ma lecture en buvant mon premier café, au réveil.

Ok, c’est Charlie Gordon, le « héros » qui nous parle et vu qu’il est arriéré mental, ces fautes d’orthographe sont normales.

Le personnage de Charlie est sympathique, on aurait presque envie de gueuler sur tous ceux qui se moquent de lui, sans que Charlie s’en rende compte.

Évidemment, il est toujours plus facile de se moquer de ceux qui ne savent pas se défendre, cela nous rend plus fort…

Charlie ne veut qu’une chose, devenir « un telligent ». La science le fera, mais les rêves, une fois qu’ils sont réalisés, ne sont pas toujours agréables et Charlie va le découvrir à ses dépends.

Puisque son QI se développe, Charlie va tout doucement se rendre compte que les autres se moquaient de lui, qu’il peut éprouver de la colère, que lui aussi peut devenir condescendant envers les autres parce qu’ils n’ont pas un esprit aussi vif que le sien.

Voilà donc un roman qui m’a pris aux tripes, me laissant à la fin avec une boule dans la gorge parce que l’issue est tout tracée.

J’ai suivi l’évolution de Charlie, son retour dans son passé, dans ses souvenirs qui sont remontés à la surface durant l’augmentation de son QI, j’ai souffert avec lui en découvrant que sa mère, après avoir fait comme si son fils était « normal », a tout fait pour le rendre intelligent, préférant se dire que c’était de la paresse plutôt qu’une déficience mentale.

Le début est fort prenant, on remarque de suite l’amélioration de Charlie en lisant ses billets où les fautes s’estompent, où les phrases deviennent de plus en plus construite.

L’homme ayant toujours eu peur de ce qu’il ne connaît pas, de ce qui est différent de lui, voilà que les collègues de travail de Charlie ont peur de lui, ne veulent plus le voir, son niveau d’intelligence étant tellement élevé, qu’ils se sentent en infériorité devant lui.

Et vu qu’ils s’élevaient en écrasant un plus faible, une fois que le faible d’esprit devient un génie, ça les rabaissent.

Le pire c’est que Charlie devient comme eux, regardant les autres qui sont moins vifs d’esprit que lui, avec supériorité, changeant de personnalité, perdant même son sourire qu’il affichait tout le temps auparavant.

Si une partie du livre peut sembler moins importante, je l’ai lue avec avidité parce que elle signifiait aussi la révolte de Charlie qui en avait marre de ne pas être traîté en être humain et sa fuite, avec Algernon.

Arriéré avant, cobaye ensuite, il se révoltait contre ceux qui le considérait comme leur « propriété », comme s’ils lui avaient donné naissance. Ils traitaient Charlie comme Algernon, la souris blanche devenue intelligente, elle aussi, suite à une manipulation scientifique.

L’auteur ne s’appesantit pas non plus sur la vie de misère de Charlie, distillant plutôt tout cela dans les rapports écrits par Charlie, lorsqu’il se souvient et comprend. Je pense que c’est encore pire de cette manière. On a mal avec lui.

La fin est prenante, vous collant une boule dans la gorge lorsque Charlie se rend compte que le processus s’inverse…

Je l’ai terminé avec les larmes aux yeux, tant je m’étais attachée au personnage et tant il est déprimant de se rendre compte de sa déchéance.

C’est comme lorsqu’une personne atteinte d’Alzheimer se rend compte, dans un bref moment de lucidité, qu’elle perd les pédales… ça lui fait mal et aux autres aussi.

Ce livre a beau être de la science-fiction, il illustre de belle manière les dangers de la science ou de la médecine, lorsqu’elle utilise son savoir à mauvais escient.

Comme le disait Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Et c’est la vie et l’âme de Charlie qu’ils ont ruiné, même si le fait de devenir aussi intelligent était son rêve. Ceci dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions…

Le mal était plus fort que le bien qui fut fait et, ma foi, ils auraient mieux fait de lui ficher la paix, à Charlie !

Après un roman pareil, un de ceux qui me hantera longtemps après que la dernière page se soit tournée, il me faut lire un roman simple, un roman avec un meurtre ou un truc léger, une lecture qui ne prendra pas la tête, qui ne me nouera pas les tripes, ne me causera pas de l’humidité dans les yeux, un truc du genre…

Lire un Harlequin ? Non, j’ai dit « divertissant », pas « abrutissant » ! Oh, vite, un San-Antonio !

Lu dans le cadre des challenges « Romans Cultes » de Métaphore et « La littérature fait son cinéma » de Kabaret KulturelParticipe aussi au challenge « Les 100 livres à avoir lu au moins une fois » chez Bianca.

American Psycho : Bret Easton Ellis

Titre : American Psycho

Auteur : Bret Easton Ellis
Édition : 10-18 (2005)

Résumé :
« Je suis créatif, je suis jeune, […] extrêmement motivé et extrêmement performant. Autrement dit, je suis foncièrement indispensable a la société ».

Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman correspond au profil type du jeune Yuppie des années Trump.

Comme ses associés de la Chemical Bank, il est d’une ambition sans scrupules. Comme ses amis, de il rythme ses soirées-cocktails pauses cocaïne.

À la seule différence que Patrick Bateman viole, torture et tue. La nuit, il dévoile sa double personnalité en agressant de simples passants, des clochards, voire un ami. Mais il ne ressent jamais rien. Juste une légère contrariété lorsque ses scénarios ne se déroulent pas exactement comme prévu…

Critique :

ABANDON !! Oui et je vous jure que ça me fait bien râler (pour rester un tant soit peu polie) parce que ce roman, je voulais à tout prix le découvrir, surtout en lisant toutes les critiques positives sur Babelio..

Et oui, je savais ce qui m’attendait, du moins en ce qui concerne les scènes gores.

En fait, ce n’est pas ça qui m’a fait décrocher, mais les quantités de ce que je nommerai des élucubrations (celles d’Antoine me faisaient rire, pas celles des personnages du roman).

Déjà, dès les premières pages, j’ai soupiré en découvrant la scène du taxi et les dialogues sans queue ni tête. Surréaliste…

Et ce ne fut qu’une longue suite de soupirs en tournant les pages et en tombant sur des pavés indigestes de bla-bla, de liste de marques pire que si je me trouvais sur une chaîne consacrée aux pubs.

Ok, c’est bien que l’auteur insiste sur le fait que l’argent a fait d’eux des esclaves, que le dieu fric est leur maître et que ces gens ont perdu toute notion de ce qu’est la réalité. Mais de là à nous décrire, jusqu’à l’indigestion, les détails de leurs repas et toutes leurs vaines distractions… Soupirs, soupirs.

Heureusement que ces divagations endormantes étaient entrecoupées de scènes plus sanglantes pour me réveiller.

Patrick Bateman, notre personnage principal est psychopathe à ses heures perdues et il dézingue des SDF. On passe son temps comme on peu, non ?

Golden boy friqué, il est élégant, ne porte que des costumes qui valent votre mois de salaire, il est plus brillant qu’un sapin de Noël illuminé et nous pouvons dire que c’est une espèce de bôgosse. Bôgosse infernal et infect, oui !

Le pire, c’est que nous entrons à un moment dans l’ère du surréalisme poussé à pleine puissance puisque personne ne s’émeut des traces de sang sur les draps, le sol, les journaux imbibés de fluide vital que la femme de ménage dépose tout simplement dans la poubelle.

Il l’a vraiment fait ou pas ? Il a rêvé, fumé, disjoncté tout seul ?

Je n’en sais rien parce qu’au final, j’ai zappé des centaines de pages, les tournant en grimaçant pour finir par lancer le livre sur la table, de rage.

Même le sang qui giclait m’énervait à cause de tout le reste.

Le plus râlant ? Au boulot, tout était terminé, plié, encodé, clôturé, bref, j’avais le droit de m’affaler dans mon fauteuil de bureau, de mettre les pieds sur la table et de lire durant 4h…

Non, je n’avais rien d’autre à lire avec moi… et là, ce fut un long cri de douleur. Mes collègues ont cru que le PC avait planté, serveur y compris et que toutes les données étaient perdues. Z’ont eu peur.

Non, c’était juste ma frustration de lecture après quelques chef-d’œuvre littéraires. American Psycho ne sera pas mon coup de cœur et ma critique ira dans le sens contraire des autres.

Le livre qui a ébranlé l’Amérique ne m’a pas ébranlé, moi…

P’têt que le film avec Christian Bale sauvera les meubles ?

Titre participant aux Challenges « Romans Classiques » de Métaphore et « La littérature fait son cinéma » de Kabaret Kulturel.

Le chien des Baskerville : Sir Arthur Conan Doyle

Titre : Le chien des Baskerville                              big_5

Auteur : Sir Arthur Conan Doyle
Edition : Livre de Poche Policier – Robert Laffon (1966)

Résumé :

Sir Charles Baskerville, revenu vivre une paisible retraite dans le manoir de ses ancêtres, au coeur des landes du Devonshire, est retrouvé mort à la lisière des marécages, le visage figé dans une absolue terreur. Autour du cadavre, on relève les empreintes d’un chien gigantesque.

Ami et médecin de la victime, James Mortimer sait que son patient était troublé par une vieille malédiction : un chien viendrait de l’enfer pour réclamer les âmes des descendants des Baskerville.

Il décide de faire appel à Sherlock Holmes pour protéger Henry, l’héritier de la victime. En acceptant, le fameux détective ignore qu’il met en péril sa propre vie.

Paru en 1902, ce roman est la plus célèbre des aventures d’Holmes. Il est baigné d’éléments fantastiques qui amènent le fameux détective à douter de ses pouvoirs de déduction.

Même le docteur Watson a du mal à le suivre ! La résolution du mystère mettra fin à ses interrogations. Cette fois-ci, le maître de la logique s’en tire de justesse.
 

Critique :

Ah, lui, il a une histoire : c’est mon premier roman policier et mon premier Sherlock Holmes !

Le titre m’avait attiré parce que l’on parlait d’un chien et que j’adore les chiens.

Bon, celui-là de chien, je l’aime un peu moins car le fait de le croiser vous fait avaler votre certificat de naissance sur le champ…

Je me revois encore, les yeux rivés sur le texte, découvrant le personnage atypique de Sherlock Holmes et celui du docteur Watson, la lande et son brouillard, ses cris lugubres…

Un chien sortit des Enfers et qui continue sa triste besogne suite à la malédiction de la famille Baskerville… Magnifique mais ça me fichait des frissons.

A 13 ans, on était bien plus impressionnable, que voulez-vous…

Et quelle enquête ! J’avais adoré, même si elle possède quelques points faibles.

Par contre, pas de chance pour moi d’avoir commencé par le roman où Holmes est quasi absent, Doyle ayant même pensé à le faire avec uniquement Watson.

Pourquoi ? Parce que Doyle n’aimait pas son personnage de Holmes, lui, il voulait gagner sa vie avec des romans historiques, pas avec des romans policiers.

Pourtant, il pouvait dire merci à Holmes car son détective avait fait de lui un auteur qui gagnait sa vie avec son œuvre et lui permettait de prendre un fiacre au lieu des transports en communs.

Donc, Doyle ayant fait mourir Holmes dans les chutes de Reichenbach et ayant tenu bon sur le fait de ne pas le faire revenir, et bien, il ne tint pas tout à fait parole… « Gling gling », tiroir caisse ??

S’étant débarrassé de son encombrant détective dans « le dernier problème » paru en décembre 1893, Doyle le fait revenir en 1901 dans « le chien des Baskerville » qui se passe avant le « dernier problème » et ce, afin d’avoir à éviter de ressusciter son personnage. Pas con.

Holmes reviendra pour de bon en 1903, dix ans après que son auteur lui ait donné la mort…

Livre excellent. Même en re-re-relecture, l’émerveillement continue encore et encore.

« Le Chien des Baskerville » (The Hound of the Baskervilles) fut adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télé. Une de ses nombreuses versions, fut, entre autre, réalisé par Terence Fisher et sorti en 1959 avec Peter Cushing dans le rôle de Sherlock Holmes et Christopher Lee dans celui de Sir Henry Baskerville.

Re-re-re-lu dans le cadre des challenges « La littérature fait son cinéma » de Kabaret Kulturel, « Sherlock Holmes » de Lavinia et « I Love London » de Titine et Maggie.

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La vie privée de Sherlock Holmes : Michael Hardwick

Titre : La vie privée de Sherlock Holmes

Auteur : Michael Hardwick
Édition: Néo (1985)

Résumé :
A lire les aventures de Sherlock Holmes racontées par son ami le docteur Watson, ne prendrait-on pas l’illustre détective pour une froide machine à penser, tout en cerveau et sans cœur ?

Mais peut-être est-ce parce que Watson a laissé de côté certains épisodes, estimant que la vérité — comme le gibier — gagne parfois à ne pas être consommée sur l’heure.

Partant de cette hypothèse, Michael et Mollie Hardwick ont imaginé, avec l’autorisation des héritiers de Sir Arthur Conan Doyle, les présents textes qui font avec humour justice de cette réputation de froideur, voire de misogynie.

Certes, la singulière affaire de la ballerine russe nous montre un Sherlock Holmes peu enthousiasmé par l’ardeur d’une robuste danseuse, mais du stratagème dont il se sert pour lui échapper mieux vaut ne pas tirer les mêmes conclusions que l’imprésario de la dame si l’on ne veut pas encourir les foudres de l’honnête Watson.

Le cœur de Sherlock Holmes n’a-t-il donc jamais vibré ? Si — et à l’occasion de l’affaire, plus curieuse encore, où la recherche d’un mari disparu conduit les deux amis à la découverte d’un secret d’Etat sur les bords du Loch Ness dans une enquête qui, pour être apocryphe, n’en ravira pas moins les lecteurs fervents de Sir Arthur Conan Doyle.

Critique :
Imaginez ma tête lorsque je tombai sur ce pastiche, dans une bouquinerie, et lorsque mes yeux se posèrent sur la couverture des Éditions Néo avec la femme aux seins nus, aux seins lourds et aux seins blancs (Sardou, sors de ma tête)…

Nous n’étions pas encore en 1990 (si j’me souviens bien), j’étais toujours mineure et je n’avais jamais vu le film de Billy Wilder. (Internet n’existait pas pour le commun des mortels que nous étions, les enfants !). Ma question était : pouvais-je acheter ce livre ? Était-il porno ou juste pour moi ?

Une fois mon achat terminé, je rentrai à la maison toute guillerette – dans un dessin animé, j’aurais sautillé de bonheur et chantonné. Ce fut avec voracité que je me jetai sur le livre afin de découvrir ce que j’imaginais sur mon détective préféré.

Je manquai de m’étrangler quand Holmes avoua que lui et Watson étaient ensemble… juste pour éviter de devoir jouer à l’étalon reproducteur avec la danseuse russe. Déjà à l’époque, cela me crispait pareille relation. Cela énerva Watson aussi. Non mais !

Le livre me laissa tout de même un goût amer, l’auteur s’évertuant à arrêter le récit juste au moment où cela devenait intéressant dans la chambre de Holmes avec Gabrielle… « Tu brûle mon esprit, ton amour étrangle ma vie… » (désolée, Johnny Hallyday chante sa chanson dans ma tête).

J’aurais bien hurlé de frustration, tiens, quand le récit fut coupé, me laissant imaginer tout ce que je voulais, alors que mon plus désir était de lire noir sur blanc ! Je ne saurai jamais s’ils ont fait plus… Le genre de question existentielle qui me pourrit la vie.

Critique aussi pour notre Watson qui avait plus l’air d’un nigaud que d’un homme à l’intelligence normale. Mycroft en sorte de comploteur me fit bien rire, surtout pour les réparties entre l’aîné et le cadet, bien qu’à la fin, je mélange le film et le livre.

La petite révélation sur le mariage avorté de Holmes à cause de sa fiancée qui était morte, lui faisant dire de manière cynique que l’on ne pouvait pas faire confiance aux femmes, me fit hésiter entre le rire jaune et le rire franc.

Vingt ans après, j’hésite toujours et je passe successivement de l’un à l’autre.

La fin de l’enquête me laissa sur la partie charnue de mon anatomie : révélations ! Mince alors, je ne l’avais pas vue venir, celle là. Himmel gott !!

Même si ce n’était pas « mourir d’amour enchaîné », les chaînes des menottes restant dans les poches de Mycroft, cela y ressemblait très fort. Auf wiedersehen, Gabrielle…

La fin me laissa la larme à l’oeil, Watson lisant les nouvelles et Holmes lui demandant son flacon de cocaïne. Snif.

Quelques temps après avoir lu le livre, le film passait à la télévision, me remplissant de bonheur. Le septième ciel, rien de moins ! En y repensant, je me dis que ma folie n’est pas guérie et c’est tant mieux.

Comme je suis accro, j’ai encore regardé l’adaptation cinématographique en février 2012. Watson est toujours aussi nigaud, mais je ne regrette pas d’avoir lu le livre.

La relecture du roman me fruste encore plus parce que je sais… et comme je suis un peu maso, je le relis encore et toujours !

« La Vie privée de Sherlock Holmes » (The Private Life of Sherlock Holmes) est un film britannique réalisé par Billy Wilder en 1970.

Titre participant aux challenges « La littérature fait son cinéma » de Kabaret Kulturel et à celui de « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict.

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L’île au trésor : Robert Louis Stevenson

Titre : L’île au trésor

Auteur : Robert Louis Stevenson

Édition : Le Livre de Poche (1973)

Résumé :

Le succès considérable d’un livre qui, a priori, n’était pas destiné aux enfants, lui a causé beaucoup de tort, et ses lecteurs adultes se font sans doute plus rares aujourd’hui.

Pourtant, à l’image de « Robinson Crusoé » ou de « Moby Dick », « L’Île au trésor » constitue bel et bien un pilier essentiel de notre littérature.

Ce récit investit un mythe, lui donne chair et couleurs, et l’inscrit dans notre imaginaire de façon irréversible.

Délaissant les clichés, Stevenson crée une atmosphère de cauchemar, fait revivre des pirates sanguinaires, plus vrais que nature, qui s’entre-déchirent sur une île pestilentielle brûlée par le soleil, battue par le ressac.

La mer, il la décrit peu, et ne s’embarrasse guère de métaphores : mais elle nous pénètre de son sel, de sa houle, de son vacarme.

Sans aucun effet de style, il charge son encre d’iode et de sang, déroule son fil narratif avec un mélange unique de tension et de fragilité sereine.

Et nous lègue un chef-d’oeuvre universel, en toute simplicité.

Critique :

C’est un fameux trois-mâts, fin comme un oiseau… Hisse et ho… Santiano ? Non, c’est l’Hispaniola. Raté !

« Hisse et ho, marins d’eau douce ! Souquez ferme et plus vite avant que Jack Sparrow n’ait vent du trésor et ne nous le souffle ! ».

De l’histoire, je ne connaissais que celle de la série animée réalisée par Osamu Dezaki (à vos souhaits) et diffusée en France en 1987 au très célèbre Club Dorothée (celui que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître).

Je confirme que la série animée était assez fidèlement adaptée du roman et que non, le livre n’est pas pour les ti n’enfants !

Ce roman, c’est celui d’une chasse au trésor, d’une île mystérieuse, des pirates et des honnêtes gens embarqué sur le même bateau… sans que les braves gens ne s’en doutent…

Bref, une vraie histoire de pirates et de trésor comme on les aime, le livre qu’il faut lire lorsque la pluie cingle les carreaux dehors, que le vent souffle, que la baromètre est calé sur « tempête » et qu’un bon feu de bois crépite dans la cheminée.

Ce roman, c’est aussi dépaysement assuré, aventures garanties, frissons et gilet de sauvetage en option. Et l’impôt sur la fortune en cas de découverte du trésor ? Voyez cela avec sa Majesté le roi d’Angleterre !

Dans ce roman, il y a des marins qui boivent (à la santé des putains d´Amsterdam ?), y a des marins qui meurent, qui fomentent et qui complotent, prêts à se mutiner (à défaut de se lutiner).

Le pitch ? Le héros et le narrateur, c’est Jim Hawkins, un gamin qui a croisé le chemin d’un marin nommé Billy Bones (plus pirates que marin). C’est un ivrogne, il est violent et cet homme est venu se réfugier dans l’auberge de ses parents.

Lorsque Bones avalera son certificat de naissance, tout va s’enchaîner et c’est sur une lande sombre et désertique, battue par les vents que Jim verra avec épouvante surgir…

Mais non, pas le Chien maudit des Baskerville… Heathcliff, dégage toi aussi, c’est pas ta lande désertique.

Non, il assistera, impuissant, à l’arrivée d’une bande de flibustiers (et pas d’eau douce) à l’aspect plus qu’inquiétant et fermement décidés à avoir la peau de Billy Bones qui, d’après eux, possèderait la carte de l’emplacement d’un trésor !

Mais c’est Jim qui a la carte et c’est lui qui se retrouvera sur le pont de l’Hispanolia en route vers cette île mystérieuse où ce scélérat de capitaine Flint a enterré son trésor… Yo, oh, oh, et une bouteille de rhum.

Pas de bol quand on jacasse trop (n’est-ce pas, sieur Trelawney ?) et que même le perroquet connaît le but du voyage, c’est que l’on court le risque de se retrouver avec de drôles d’hommes d’équipage dont le plus inquiétant de tous n’est autre que Long John Silver, le flibustier le plus redouté de son temps…

Le matricule du pauvre Jim et de ses amis, le docteur Livesey, Sir Trelawney et le capitaine Smolett va chauffer, c’est sûr !

Waw, ça c’était de l’aventure qui décoiffe !

Lu dans le cadre des Challenges « Romans Cultes » de Métaphore et « La littérature fait son cinéma » de Kabaret Kulturel.

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CHALLENGE - La littérature fait son cinéma 1

Des souris et des hommes : John Steinbeck

Titre : Des souris et des hommes                    big_5

Auteur : John Steinbeck
Édition : Gallimard (1972)

Résumé :

George Milton et Lennie Small, deux amis, errent sur les routes de Californie. George protège et canalise Lennie, une âme d’enfant dans un corps de géant.

Lennie est en effet un colosse tiraillé entre sa passion – caresser les choses douces – et sa force incontrôlable.

Animés par le rêve de posséder leur propre exploitation, ils travaillent comme journaliers, de ranch en ranch.

L’amitié qui les lie est pure et solide, mais ne suffit pas à les protéger de la maladresse de Lennie.

Une maladresse presque poétique, qui les conduit à changer sans cesse de travail, et qui laisse poindre à l’horizon un drame sans égal.

Critique : 

Allez, la 101ème sera pour moi !

Non, je ne vous parle pas de la 101ème division aéroportée US (Airborne Division), mais bien de la 101ème critique (chez Babelio) sur ce livre que je n’hésiterai pas à qualifier de chef-d’œuvre littéraire.

Ce livre, c’est court, c’est bref, mais c’est de l’intense, du concentré.

Comme quoi, il vaut mieux un petit roman percutant qu’un gros roman endormant… La taille ne fait pas tout, c’est la manière de manier la plume qui est importante (Canel, si tu me lis…).

Je ne permettrai pas de déflorer le roman, vous êtes grand assez que pour l’acheter/louer et le lire. Croyez-moi, il en vaut la peine.

Des personnages principaux, nous en savons peu sur leur passé, juste le strict minimum. Pourtant, loin de les survoler, nous sommes en plein dedans. Ils sont attachants, touchants…

Lennie est un grand et fort gars, avec l’esprit d’un enfant, Georges, son ami, le protège et le canalise. Ensemble, ils travaillent comme journaliers, de ranch en ranch. Le rêve de Lennie est d’avoir une petite ferme, avec des lapins et il adore que Georges lui raconte encore et encore ce rêve qu’ils ont.

Roman dévoré d’une traite !

Le final, je l’ai vu venir… Il m’a fait prendre conscience que je devrais prendre rendez-vous chez l’ophtalmologue, pour cause de « vision troublée ». Fort troublée… Les dernières lignes, je les voyais de moins en moins bien.

A mon avis, je devais avoir une crasse dans chaque oeil car ils sont devenu singulièrement humides suite à l’activité des glandes lacrymales.

Une superbe découverte littéraire !

PS : En tapant le titre dans le moteur de recherche, j’ai découvert que l’acteur Gary Sinise (« Forrest Gump » – « Apollo 13 » – « Snake Eyes » – « La Ligne verte » – Mac Taylor dans « Les Experts Manhattan ») avait joué le rôle de Georges (face à Malkovich dans le rôle de Lennie) et qu’il avait même produit le film.

Durant ma lecture, Georges avait la tête de Gary Sinise…

Lu dans le cadre des Challenges « Romans Cultes » de Métaphore et « La littérature fait son cinéma – 2ème année » de Kabaret Kulturel.

Participe aussi au challenge « Les 100 livres à avoir lu au moins une fois » chez Bianca.

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Le Portrait de Dorian Gray : Oscar Wilde

Titre : Le Portrait de Dorian Gray

Auteur : Oscar Wilde
Édition: Livre de Poche (2005)

Résumé :
Par la magie d’un voeu, Dorian Gray conserve la grâce et la beauté de la jeunesse. Seul son portrait vieillira.

Le jeune dandy s’adonne alors à toutes les expériences, s’enivre de sensations et recherche les plaisirs secrets et raffinés. « Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais », « il faut guérir l’âme par les sens, guérir les sens par l’âme ».

Oscar Wilde voulut libérer l’homme en lui donnant comme modèle l’artiste. Pour se réaliser, il doit rechercher le plaisir et la beauté, sous toutes ses formes, bien ou mal.

Petit plus : L’art n’a rien à voir avec la morale. Dans une langue raffinée, l’auteur remet en question la société, le mariage, la morale et l’art. Ses propos sont incisifs et humoristiques.

Ce livre scandalisa l’Angleterre victorienne, Oscar Wilde fut mis en prison pour avoir vécu ce qu’il écrivait.

Au siècle suivant, Proust, Gide, Montherlant, Malraux ont contribué à la célébrité du génial écrivain.

Critique :
Dialogue imaginaire :
– Belzébuth ? Méphisto ? Hadès ? Est-ce que quelqu’un pourrait me répondre ? Y a quelqu’un ? demanda Dorian Gray.

– Que veux-tu, petit homme ? répondit une voix sépulcrale.

– Je souhaiterais vivre longtemps mais sans vieillir… Pouvez-vous m’aider, monsieur le Seigneur des Ténèbres ?

– Nous avons des excellentes crèmes anti-rides : de l’Huile Ofolaz, de l’Oré-Al de chez Bête En Cours ou de la Diader Mine. Au choix.

– Maître des Ténèbres, je ne suis pas prêt à vous vendre mon âme pour une quelconque crème anti rides ! Je refuse de vieillir, point !

– Tu rigoles ou quoi ? s’esclaffa le diable. Jane Fonda semble avoir 20 ans dans ses spots publicitaire !

– S’il vous plaît, Votre Ténébreuse majesté ? Qui est cette Jane Fonda ?

– Oublie, c’est dans le futur ! Fais-toi tirer le portrait, mon cher Dorian et laisse-moi faire le reste ! rugit le diable dans un rire démentiel.

Et voilà comment, par la magie d’un voeu (ou d’un pacte avec le Diable, nul le sait), Dorian Gray conservera la grâce et la beauté de sa jeunesse. Seul son portrait vieillira.

Mais à tout pacte, il y a une contrepartie et Dorian laissera plus que son âme dans ce petit arrangement !

Durant tout le roman, nous le voyons s’avilir, à défaut de vieillir, n’hésitant pas à tuer pour que son petit secret soit aussi bien conservé que sa jeunesse. Et point de vue conservateur, c’était du costaud !

Au départ, je n’avais pas l’intention de lire ce roman d’Oscar Wilde, même en sachant que c’était CE livre qu’il avait écrit tandis que Conan Doyle écrivait « Le signe des quatre ».

Nos deux auteurs avaient reçu une avance d’un américain nommé Joseph Marshall Stoddart, qui venait d’être nommé directeur du Lippincott’s Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie.

Une avance pour quoi ? Pour écrire chacun un roman…

Wilde, écrivit « The picture of Dorian Gray » qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain et Conan Doyle, lui, s’était vu réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de Sherlock Holmes ! Ce fut « Le signe des quatre ».

Honte à moi… Si une connaissance ne m’avait pas conseillé, séance tenante, de me procurer ce livre et de le lire, je ne l’aurais jamais lu. Et je serais passée à côté d’un grand moment de lecture !

La descente de Dorian dans un abîme de noirceur est tout simplement magnifique. On lit et on est impuissant devant ce qui se trame.

Excellent !

Lu dans le cadre du challenge « La littérature fait son cinéma » de Kabaret Kulturel, du challenge « Romans Cultes » de Métaphore et « I Love London » de Maggie et TitineParticipe aussi au challenge « Les 100 livres à avoir lu au moins une fois » chez Bianca.

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