Lundi mélancolie – Le jour où les enfants disparaissent : Nicci French

Titre : Lundi mélancolie – Le jour où les enfants disparaissent

Auteur : Nicci French                                                                         big_4
Édition : Pocket (2013)

Résumé :
En ce lundi brumeux à Londres, la photo de Matthew, 5 ans, fait la une de toutes les télévisions, de tous les journaux : l’enfant a disparu à la sortie de l’école quelques jours auparavant, sans laisser de traces.

Dans son cabinet, la psychanalyste Frieda Klein est témoin d’autres drames, ceux qui se jouent dans l’esprit de ses patients.

Comme Alan, cet homme très perturbé qui lui confie son rêve : il ne cesse de songer à un enfant, roux comme lui, qui serait son fils. Curieusement, cette description correspond trait pour trait au petit Matthew.

Frieda aurait-elle reçu sur son divan les confidences d’un kidnappeur d’enfant, d’un tueur peut-être ? Elle avertit le commissaire Karlsson en charge de l’affaire, mais il refuse de la prendre au sérieux…

Persuadée qu’elle doit découvrir la vérité et retrouver Matthew, Frieda va essayer de percer les pensées les plus intimes d’un psychopathe.

Pendant que près de là, dans les ténèbres, un petit garçon effrayé se demande si quelqu’un viendra jamais le délivrer de son cauchemar…

Critique : 
Frieda Klein n’a rien de l’image que l’on se fait d’un psychanalyste, c’est-à-dire un patient couché dans un divan et auquel le praticien veut faire avouer qu’il voulait coucher avec sa mère et tuer son père, ou le contraire.

Non, Frieda Klein n’a rien d’un Freud en jupons, elle est différente, elle est juste là pour aider ses patients et on aurait presque envie de prendre rendez-vous avec elle pour quelques séances.

— Le type que je suis censé soigner est complètement égocentrique. C’est ça, son véritable problème. Je veux dire, c’est grave, non ? Si je commence à trouver que mon tout premier patient est un vrai boulet.
— Vous n’êtes pas tenu de l’aimer. Vous devez juste lui venir en aide.
— Ce type, reprit Jack, rencontre des difficultés dans son couple. Mais il s’avère que lesdits problèmes ont surgi parce qu’il a envie de coucher avec une collègue de bureau. En gros, il a entrepris une thérapie dans le seul but que je lui concède que sa femme ne le comprend pas et qu’il serait en droit d’aller voir ailleurs. C’est comme s’il se mettait à l’épreuve pour être en mesure de s’autoriser à le faire sans ressentir de culpabilité.

Ami du trépidant, ne viens pas t’engager dans ce roman car il n’a rien d’un 24h/chrono où l’auteur indiquerait qu’il est 06h02 et que Frieda boit un café avant d’aller rejoindre Jack Bauer à 7h05.

Non, non, pas de course-poursuite, même si le final fait mon l’adrénaline (surtout, ami lecteur, si tu comprends certaines), mais plutôt un roman qui prend le temps de présenter les personnages et de planter le décor, sans pour autant vous donner l’impression de tourner en rond ni vous faire bailler.

Malgré l’utilisation de thèmes connus (enlèvements d’enfants, médias nécrophage et qui font dans la surenchère, personnage principal avec un lourd passé, enfance foutue en l’air, culte au disparu ou pour d’autres, la page qui est tournée, faire justice sois-même, une psy qui aide les flics dépassés), la soupe n’est pas indigeste car la manière de les aborder est telle que vous avalez le bouillon en vous délectant les babines.

Notre psychanalyste a ses petits problèmes – comme je le soulignais – mais je remercie les auteurs de ne pas en avoir fait trop, ce qui aurait ruiné le capital sympathie que j’ai ressenti pour elle.

Oui, elle boit un petit verre de temps en temps, mais sans abus notoire, oui elle a une vie sentimentale un peu merdique, mais elle ne la ramène pas non stop comme certaines autres héroïnes d’un autre roman.

Frieda, elle aime son job, mais elle aspire aussi à se retrouver chez elle, dans sa maison, cocon douillet qu’elle préserve jalousement.

Frieda ne s’arrêta pas avant d’avoir atteint sa maison, où elle ressentit le soulagement qu’elle éprouvait toujours une fois réfugiée, quand elle fermait la porte sur le monde extérieur, qu’elle respirait cette odeur de propreté et de sécurité. Dès l’instant où elle l’avait vue, trois ans auparavant, elle avait su qu’il la lui fallait absolument, même si elle n’était plus entretenue depuis des années et qu’elle faisait miteuse et mal située, coincée comme elle l’était en d’affreux box sur gauche et des HLM sur sa droite. A présent que les travaux avaient été faits, tout était à sa place.

Alors oui, elle a un passé lourd, des problèmes dont on en saura sans doute plus au prochain tome, mais pas de surenchères ni de lourdeur dans les actions de Frieda. Pas de surenchères non plus dans le glauque.

Bon, je devais être bien réveillée ou alors, l’abus de Sherlock Holmes en juin a-t-il aiguisé mon esprit parce que moi, je ne me suis pas laissée abuser comme certains personnages !

Frieda, mais où avais-tu donc la tête ?? Comment ne t’es tu pas rendue compte que [NO SPOILER] ?? Allez ma grande, tu n’es pourtant pas une imbécile, tu as même réussi là où Scotland Yard avait échoué.

Certes, nul n’est parfait ou infaillible (même pas Holmes) et une héroïne trop futée m’aurait énervée.

Un premier tome prometteur avec des personnages attachants au possible !

Challenge « Thrillers et polars » de Canel (2014-2015) et le Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda.

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Le « Mois Anglais 2014 » : Bilan de mes publications

Oui, Titine, Cryssilda & Lou avaient de nouveau osé m’inviter au célèbre « Mois Anglais » qui se déroule chaque année en juin…

C’est surtout Titine qui est la plus folle ou celle qui aime vivre le plus dangereusement, parce qu’elle avait déjà eu un aperçu de ce dont j’étais capable quand on me poussait un peu… Le « Mois anglais » 2013

Là, à cause de moi, elles doivent être en burn-out quelque part…

En 2013, j’avais déjà cartonné avec 36 fiches, mais cette année, j’ai pulvérisé les compteurs avec 62 fiches !

Sans oublier que la plupart de ces billets entrent aussi dans les challenges « I Love London », dans le « Victorien », dans le « XIXème siècle », le « Polar historique », le  « Thrillers & polars » et le « Sherlock Holmes ».

  • 11 mangas (Black Butler – City Hall)
  • 1 bédé (Sherlock Holmes : Crimes Alley 2)
  • 10 romans
  • 2 séries télé (Whitechapel – Ripper Street)
  • 1 téléfilm en deux parties (Jack The Ripper)
  • 2 films sur Jack The Ripper (From Hell – Murder by decree)
  • 16 articles sur Jack The Ripper (de mon cru)
  • 13 articles sur Sherlock Holmes (de mes petites mains)
  • 6 articles sur la série Granada (Sherlock Holmes) : 1 pour l’intor et 5 sur les épisodes.

Bilan du Mois Anglais 2014 – Tous les billets par ordre de parution :

  1. City Hall – Tome 1 : Lapeyre (relecture jamais fait de fiches)
  2. Le vrai journal de Jack l’Éventreur : Bob Garcia
  3. Sherlock Holmes Crime Alleys – Tome 2 – Vocations forcées : Cordurié
  4. City Hall – Tome 2 : Lapeyre (relecture jamais fait de fiches)
  5. City Hall – Tome 4 : Lapeyre
  6. Elephant Man – La véritable histoire de Joseph Merrick  : Howell & Ford
  7. Black Butler – Tome 1 : Yana Toboso (relecture jamais fait de fiches)
  8. Ripper Street – Saison 2 : Série
  9. Les mois d’avril sont meurtriers : Robin Cook
  10. Jack The Ripper – Intro
  11. Black Butler – Tome 2 : Yana Toboso (relecture)
  12. Jack The Ripper – 1. Petite histoire de l’East End
  13. Jack The Ripper – 2. Première victime : Mary Anne Nichols
  14. Jack The Ripper – 3. Mais que fait la police ?
  15. Black Butler – Tome 3 : Yana Toboso (relecture)
  16. Black Butler – Tome 4 : Yana Toboso (relecture)
  17. Jack The Ripper –  4. Deuxième victime : Annie Chapman
  18. From Hell : Film d’Albert et Allen Hughes (2001)
  19. J’étais Dora Suarez : Robin Cook
  20. Élémentaire mes chers parents : Pardheilla
  21. Jack The Ripper – 5. Les Lettres : « Dear Boss » – « From Hell » & « Saucy Jack »
  22. Jack The Ripper –  6. Troisième victime : Elizabeth Stride
  23. Black Butler – Tome 5 : Yana Toboso (relecture)
  24. Black Butler – Tome 6 : Yana Toboso (relecture)
  25. Meurtre par décret – Murder by decree : Film Bob Clark (1979)
  26. Jack The Ripper – 7. Quatrième victime : Catherine Eddowes
  27. Black Butler – Tome 7 : Yana Toboso (relecture)
  28. Black Butler – Tome 8 : Yana Toboso (relecture)
  29. Jack The Ripper – 8. ♫ Presse qui roule, nous casse les couilles ♪
  30. Jack The Ripper –  9. Mais que fout la police ??? [PART I]
  31. Jack The Ripper –  9. Mais que fout la police ??? [PART II]
  32. Jack The Ripper –  9. Mais que fout la police ??? [PART III & fin]
  33. Jack The Ripper – 10. Cinquième victime : Mary Jane Kelly
  34. Jack The Ripper – 11. Une légende était née : surnom
  35. Adieu demain : Michael Mention
  36. Jack The Ripper – 12. Mode opératoire, théories, suspects… [FIN]
  37. Sherlock Holmes – The Consulting Detective : Intro
  38. Sherlock Holmes – 1. Sherlock Holmes en long et en large
  39. Sherlock Holmes – 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.1. AMOUR
  40. Retour à Whitechapel : Michael Moatti
  41. Sherlock Holmes – 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.2 SEXE
  42. Sherlock Holmes – 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.3 DROGUES
  43. Sherlock Holmes – 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.3.1 Mister Sherlock et docteur Holmes
  44. Jack The Ripper – 13. Reportages Télé
  45. Sherlock Holmes – 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.4 ♫ ROCK’N ROLL♪
  46. Sherlock Holmes – 3. Holmes travestit
  47. Sherlock Holmes – 4. Gédéon Theusmanie ?
  48. Whitechapel : Série (2009)
  49. Sherlock Holmes – 5. Sherlock Holmes – Qui a dit « Sale caractère » ? [Part 1]
  50. Sherlock Holmes – 6. Sherlock Holmes – Qui a dit « Sale caractère » ? [Part 2]
  51. Sherlock Holmes – 7. Sherlock Holmes – Pour conclure (dans le foin ?)
  52. Sherlock Holmes – 8. Sherlock Holmes en bref…
  53. Le livre rouge de Jack l’Éventreur : Stéphane Bourgoin
  54. Sherlock Holmes : Série Granada [Intro]
  55. 1. Sherlock Holmes : Un scandale en Bohème – A scandal in Bohemia
  56. Jack The Ripper : Téléfilm en deux parties (1988)
  57. Comment vivent les morts : Robin Cook
  58. 2. Sherlock Holmes : Le ruban moucheté – The Speckled Band (Granada)
  59. 3. Sherlock Holmes : Les Hommes Dansants – The Dancing Men
  60. 4. Sherlock Holmes : La Ligue des Rouquins – The Red-Headed League
  61. 5. Sherlock Holmes : L’Escarboucle Bleue – The Blue Carbuncle
  62. Jack l’Éventreur démasqué – L’enquête définitive : Sophie Herfort

Bilan Mois Anglais par « genre » :

1. Romans (10 billets) : 4 sur l’Éventreur – 1 Sherlock Holmes

  1. Le vrai journal de Jack l’Éventreur : Bob Garcia
  2. Elephant Man – La véritable histoire de Joseph Merrick  : Howell & Ford
  3. Les mois d’avril sont meurtriers : Robin Cook
  4. J’étais Dora Suarez : Robin Cook
  5. Élémentaire mes chers parents : Pardheilla
  6. Adieu demain : Michael Mention
  7. Retour à Whitechapel : Michael Moatti
  8. Le livre rouge de Jack l’Éventreur : Stéphane Bourgoin
  9. Comment vivent les morts : Robin Cook
  10. Jack l’Éventreur démasqué – L’enquête définitive : Sophie Herfort

2. Films et téléfilms (3 billets) : Jack l’Éventreur

  1. From Hell : Film d’Albert et Allen Hughes (2001)
  2. Meurtre par décret – Murder by decree : Film Bob Clark (1979)
  3. Jack The Ripper : Téléfilm en deux parties (1988)

3. Séries (7 billets) : 2 sur « Jack » et 5 sur « Sherlock Holmes »

  1. Ripper Street – Saison 2 : Série
  2. Whitechapel : Série (2009)
  3. Sherlock Holmes : Un scandale en Bohème – A scandal in Bohemia
  4. Sherlock Holmes : Le ruban moucheté – The Speckled Band (Granada)
  5. Sherlock Holmes : Les Hommes Dansants – The Dancing Men
  6. Sherlock Holmes : La Ligue des Rouquins – The Red-Headed League
  7. Sherlock Holmes : L’Escarboucle Bleue – The Blue Carbuncle

4. Mangas (11 billets)

  1. City Hall – Tome 1 : Lapeyre (relecture jamais fait de fiches)
  2. City Hall – Tome 2 : Lapeyre (relecture jamais fait de fiches)
  3. City Hall – Tome 4 : Lapeyre
  4. Black Butler – Tome 1 : Yana Toboso (relecture jamais fait de fiches)
  5. Black Butler – Tome 2 : Yana Toboso (idem)
  6. Black Butler – Tome 3 : Yana Toboso
  7. Black Butler – Tome 4 : Yana Toboso
  8. Black Butler – Tome 5 : Yana Toboso
  9. Black Butler – Tome 6 : Yana Toboso
  10. Black Butler – Tome 7 : Yana Toboso
  11. Black Butler – Tome 8 : Yana Toboso

5. Sherlock Holmes canonique (13 billets)

  1. Sherlock Holmes – The Consulting Detective : Intro
  2. 1. Sherlock Holmes en long et en large
  3. 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.1. AMOUR
  4. 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.2 SEXE
  5. 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.3 DROGUES
  6. 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.3.1 Mister Sherlock et docteur Holmes
  7. 2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.4 ♫ ROCK’N ROLL♪
  8. 3. Holmes travestit
  9. 4. Gédéon Theusmanie ?
  10. 5. Qui a dit « Sale caractère » ? [Part 1]
  11. 6. Qui a dit « Sale caractère » ? [Part 2]
  12. 7. Pour conclure (dans le foin ?)
  13. 8. Sherlock Holmes en bref…

6. Sherlock Holmes : série Granada (6 billets) : 5 épisodes + 1 intro

  1. Sherlock Holmes : Série Granada [Intro]
  2. Un scandale en Bohème – A scandal in Bohemia
  3. Le ruban moucheté – The Speckled Band (Granada)
  4. Les Hommes Dansants – The Dancing Men
  5. La Ligue des Rouquins – The Red-Headed League
  6. L’Escarboucle Bleue – The Blue Carbuncle

7. Jack The Ripper (16 billets)

  1. Jack The Ripper – Intro
  2. 1. Petite histoire de l’East End
  3. 2. Première victime : Mary Anne Nichols
  4. 3. Mais que fait la police ?
  5. 4. Deuxième victime : Annie Chapman
  6. 5. Les Lettres : « Dear Boss » – « From Hell » & « Saucy Jack »
  7. 6. Troisième victime : Elizabeth Stride
  8. 7. Quatrième victime : Catherine Eddowes
  9. 8. ♫ Presse qui roule, nous casse les couilles ♪
  10. 9. Mais que fout la police ??? [PART I]
  11. 9. Mais que fout la police ??? [PART II]
  12. 9. Mais que fout la police ??? [PART III & fin]
  13. 10. Cinquième victime : Mary Jane Kelly
  14. 11. Une légende était née : surnom
  15. 12. Mode opératoire, théories, suspects… [FIN]
  16. 13. Reportages Télé

Jack l’éventreur démasqué – L’enquête définitive : Sophie Herfort

Titre : Jack l’éventreur démasqué : L’enquête définitive             big_4

Auteur : Sophie Herfort
Édition : Points (2008)

Résumé :
Ceci est une histoire vraie. En 1888, la police retrouve le corps lacéré d’une prostituée en pleine rue. Après Polly, quatre autres seront assassinées. Alors que Scotland Yard investigue, les journaux s’enflamment, les suspects se multiplient, la police n’avance pas…

Cent vingt ans après, l’enquête menée par Sophie Herfort est sans appel : Jack l’Éventreur a désormais un nom.

Critique : 
Sophie Herfort aurait-elle bel et bien répondu à cette vieille énigme qui a plus de 100 ans ? 126 ans, même.

C’est en tout cas ce qu’elle va tenter de nous démontrer… et je demandais à voir ! Voilà qui est fait.

Doit-on classer cette affaire pour autant ? Est-elle vraiment définitive ? Peut-on retourner à nos petites affaires maintenant que le voile est levé sur l’identité du tueur de Whitechapel, prénommé « Jack The Ripper » ??

Nous allons tenter de répondre à tout cela ! En tout cas, moi, j’étais curieuse de savoir ce que l’auteure allait nous proposer comme coupable et comme théorie, mobile, preuves…

Petits bémols en ce qui me concerne : j’avais regardé dernièrement deux documentaires sur l’Éventreur (merci le Net !) et l’auteure, en tant qu’invitée, avait parlé de « son » coupable, des ses motivations et parlé de quelques preuves, faits troublants… Oups, j’aurais dû lire le livre plus vite, moi.

De plus, après avoir « travaillé » en juin sur le tueur de Whitechapel dans le but de réaliser des petits articles sur les meurtres, après avoir lu des tas d’articles, regardé des documentaires, fouillé le Net et lu « Le livre rouge de Jack l’Éventreur » de Bourgoin, j’avais un peu l’overdose des faits de 1888 dont l’auteur nous sert en début de son livre !

Je vous rassure de suite, les conditions de vie de l’East End, les récits des meurtres et de l’enquête se déroule sur 85 pages très bien écrites (du mieux que l’on peut avec des faits historiques), ne laissant pas place à l’ennui, sauf si vous connaissez tout cela et que tout est encore frais dans votre mémoire. Mais même, j’ai relu avec plaisir.

Alors, son enquête ? Elle commence à la page 91, elle est clinique, précise, fouillée, travaillée. Je suis sciée.

Si Patricia Cornwell donnait l’impression dans son livre « Jack l’éventreur : Affaire classée » d’avoir réuni tous les indices qui pouvaient incriminer le peintre Sickert afin qu’ils collent à sa théorie, ici, ce n’est pas le cas.

Walter Sickert n’est pas Jack l’Éventreur ! La démonstration de Patricia Cornwell présente une faille majeure : l’enquête repose essentiellement sur une analyse de l’ADN mitochondrial recueilli sur les lettres écrites par Sickert et sur d’autres présumées de la main de l’Éventreur. Les deux concorderaient. Or, selon les experts, la probabilité qu’un élément de n’importe quel échantillon d’ADN mitochondrial puisse coïncider avec un autre échantillon serait élevé et concernerait jusqu’à dix pour cent de la population. Cornwell avait jusqu’à dix pour cent de chances que l’ADN de Sickert et de Jack soient identique, sans pour autant que les deux hommes ne fassent qu’une seule et même personne. Considérant le nombre d’individus ayant manipulé les lettres de l’Éventreur, on imagine à quel point les résultats sont contestables et faussés.

L’étude de Herfort semble plus sérieuse et bien moins onéreuse ! Son enquête semble avoir tout d’un « vraie » car elle a compulsé des tas d’ouvrages, sans oublier toutes les lettres anonymes reçues par Scotland Yard en 1888 et 1889. Du moins, toutes celles qui n’ont pas brûlées durant le Blitz de la Seconde Guerre Mondiale.

Les coïncidences entre le tueur de Whitechapel et son coupable sont étranges, troublantes, nombreuses…

Melville Macnaghten (je ne spolie rien, son nom se trouve dans la table des matières en première page du roman) est un personnage trouble et les preuves à charge sont nombreuses, les questions aussi.

Les coïncidences sont même trop nombreuses pour qu’il n’y ait pas anguille sous roche !

Malgré tout, je ne prendrai pas ce roman pour parole d’évangile car un bon enquêteur-écrivain pourrait faire de Sherlock Holmes le tueur de Whitechapel… Il suffit d’un peu de talent et de faire parler les preuves ou les faits troublants dans le sens que l’on veut.

J’avoue que l’auteure a ouvert une porte et que le tout est cohérent, bien que pour certaines choses, il puisse y avoir d’autres explications…

Je sais, je chicane, mais je n’ai pas du tout envie que l’on me prouve par A+B l’identité du tueur. Laissons planer un peu de mystère, c’est tellement plus exquis.

Au final ? On est face à une recherche précise, à un travail d’enquêtrice énorme, bien fourni, facile à lire, pas embêtant du tout, intéressant, comportant un index est bien chargé en fin de volume.

Celui qui était ignorant ne le sera plus. Celui qui en savait déjà beaucoup en apprendra un peu plus… Le prologue est déjà éclairant :

L’image d’Épinal de l’Éventreur, souvent dépeint en cape noire, chapeau haut de forme, portant cane et sac Gladstone verni, semble désormais relever du folklore. Il est vrai qu’à côté du mythe « Jack », la plupart des tueurs en série sont d’une « banalité » affligeante. Jeffrey Dahmer – le « cannibal du Milwaukee » – avait l’air d’un jeune premier, Ed Kemper – « l’ogre de Santa Cruz » – ressemblait à un bûcheron et Landru à un clerc de notaire.

Quant au préfet Sir Charles Warren, il va en prendre plein son grade ! Oui, il était incompétent…

À son arrivée à Scotland Yard, Warren [le préfet] avait entrepris de transférer les agents de l’est dans les quartiers de l’ouest et vice versa. Il ne s’y serait pas mieux pris s’il avait voulu, comme dit le Times, « que ses officiers ignorent tout de leur terrain ». L’exemple illustre parfaitement cette attitude bornée, consistant à vouloir calquer l’organisation de la police sur celle de l’armée. Warren en supporte pas l’insubordination de ses officiers. Il veut tout contrôler. Le problème est bien là. Depuis le Bloody Sunday, l’ancien militaire compte bien rester maître de la situation pour éviter que l’anarchie ne gagne.

À vous de voir si vous voulez cet homme comme coupable ou si vous préférer faire comme si ce n’était pas lui afin d’entretenir le mystère qui est bien plus attractif.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), au Challenge « Polar Historique » de Samlor (repris par Sharon), au Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, au « Mois anglais III » chez Titine et Lou, au Challenge « Victorien » chez Arieste et au Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et « Ma PAL fond au soleil 2014 » chez Metaphore.

CHALLENGE - Ma PAL Fond au soleil

5. Sherlock Holmes : L’Escarboucle Bleue – The Blue Carbuncle

Sherlock Holmes : L’Escarboucle Bleue  – The Blue Carbuncle

SAISON 1 – ÉPISODE 7

  • Producteur : Michael Cox, Stuart Doughty
  • Réalisateur : David Carson
  • Scénariste : Paul Finney
  • Décorateur : Tim Wilding
  • Musique : Patrick Gowers
  • 7ème épisode tourné
  • Série 1 : 7/7
  • 1ère diffusion : Angleterre : 5 juin 1984 – ITV Network (7ème épisode diffusé); Etats Unis : 25 avril 1985 – WGBH; France : 5 février 1989 – FR3 (7ème épisode diffusé)
  • Durée : 51 min 50 sec
  • Distribution :

Jeremy Brett …  Sherlock Holmes
David Burke …  Dr. Watson
Frank Mills …  Peterson
Frank Middlemass …  Henry Baker
Ken Campbell …  James Ryder
Desmond McNamara …  John Horner
Amelda Brown …  Jennie Horner
Brian Miller …  Inspector Bradstreet
Rosalie Williams …  Mrs. Hudson
Rosalind Knight …  Countess of Morcar

Le pitch ? La veille de Noël, Sherlock Holmes est réveillé par Peterson, un commissionnaire, qui lui confie une oie et un chapeau melon cabossé. Il les a ramassés sur le lieu d’une altercation entre ivrognes dans les rues de Londres.

Holmes lui offre l’oie et garde le chapeau melon. En l’examinant, il en déduit une multitude de détails qui stupéfient Watson.

Peu après, Peterson revient bouleversé. Son épouse vient de trouver une pierre bleue scintillante dans le jabot du volatile. Holmes réalise qu’il s’agit de l’Escarboucle bleue, pierre précieuse de valeur inestimable, qui vient d’être dérobée à la comtesse Morcar, à l’Hôtel Cosmopolitan.

La police a déjà un coupable désigné : le plombier John Homer, qui fut condamné par le passé. Mais il jure de s’être amendé et clame son innocence.

Sherlock Holmes retrouve le possesseur du chapeau melon, Mr. Henry Baker, totalement étranger à l’affaire, puis remonte la piste de l’oie et tombe ainsi sur le véritable voleur sur le marché de Covent Garden.

Rien à dire, ils savaient se fouler pour leur intro, à la Granada : au travers d’une pierre précieuse, on voit tous ses possesseurs dans le monde et dans quelles manières ils s’en sont appropriés. Tout n’est que meurtre et vol, bain de sang et violence.

Ensuite, on tombe sur deux membres du personnel qui se pelotent sur le canapé d’une chambre de l’hôtel Cosmopolitan, le tout devant le sapin de Noël. La comtesse de Morcar revient, faut arrêter les cochonneries !

Oh, catastrophe, l’escarboucle bleue de la comtesse a disparue et on arrête le pauvre John Horner, plombier mais ancien voleur reconvertit, qui avait bossé ce jour-là dans la chambre de la comtesse.

Pendant ce temps-là, Watson sort du 221b et un homme y entre, muni d’une oie blanche et morte…

Holmes tiré de son sommeil par sa logeuse, ronchonne, met la main sur une cigarette directement et cherche ensuite des allumettes. Qu’il ne trouve pas, la boite étant vide.

Bon sang, une cigarette à allumer et rien pour le faire !!

Jeremy, dans cet épisode contribua fortement au tournage de la scène de la première cigarette au saut du lit. Fumeur invétéré lui même, Jeremy connaissait les envies de nicotine irrépressibles du petit matin.

Il savait que Holmes, également dépendant du tabac, devait les ressentir lui aussi et il les intégra dans son interprétation.

Holmes était un grand fumeur, mais pour sa première pipe du matin (oups, trivial comme phrase), c’était un peu dégueulasse car elle était composée avec les vieux restes de tabac froid récupérés dans les pipes fumées la veille.

Pipes rangées dans son râtelier près de la cheminée. Heureusement Jeremy n’essaya jamais de montrer ça !!

Ensuite, la scène devient encore plus cocasse avec le détective qui se précipite dans le salon pour trouver une allumette, sa chemise de nuit entrouverte lui battant les jambes, robe de chambre grise passée sur le tout, cherchant fébrilement des allumettes pour allumer sa fichue cigarette.

Le grand détective mourant d’envie de tirer sur sa première cigarette de la journée n’est pas ici à son avantage.

Il sursautera lorsque le commissionnaire Peterson lui adressera la parole, déposant son oie et le chapeau melon sur la table.

Aaah, voir Holmes au saut du lit (mais on ne nous parle pas des petites raideurs du matin), en chemise de nuit (on glisserait bien la main dessous), le voir allongé dans le sofa pendant qu’il écoute Peterson lui expliquer comment il est entré en possession de l’oie et du chapeau melon… C’est tout simplement magnifique !

C’est aussi pour cela que j’ai sélectionné cet épisode – que je visionne toujours avec plaisir – car on pénètre dans la vie quotidienne de nos héros avec force de détails.

Cette volonté de recréer l’intimité en dehors de l’enquête, donne plus de crédibilité aux histoires et rend les personnages plus attachants.

En plus, c’est la période de Noël ! Voir Watson chargé de cadeaux, c’est magique, on rêverait d’un papa Noël tel que lui…

Et puis, aussi bien la nouvelle canonique que l’épisode de la série nous offre l’une des plus belles leçons de déduction de Holmes : le chapeau melon abandonné avec l’oie, lors de la rixe, aux pieds de Peterson.

Lorsque Watson rentre, il lit à voix haute l’article qui relate le vol de l’escarboucle bleue à la Morcar.

Holmes reste silencieux, observant le chapeau avec attention, ce qui rendra le docteur un peu moqueur sur cette étude.

Il n’aurait pas dû…

Humour avec la tête de Holmes qui lui demandera ce qu’il déduit du chapeau : Watson déduit peut de choses ! Juste le nom du proprio, mais là, c’était facile.

A partir de ce vieux melon cabossé, Holmes fait une description détaillée de son propriétaire, son aspect physique, son caractère, ses manies, son mode de vie (dont le fait qu’il n’ait probablement pas le gaz chez lui).

Watson s’esclaffe, moqueur. Notre détective devra lui expliquer le cheminement de son raisonnement infaillible (on passera sur le fait qu’une grosse tête soit le fait d’un homme intelligent, mais à cette époque, on le pensait vraiment).

Moment plus agité avec Peterson qui fait irruption, tremblant et confus : dans le jabot de son oie, il y avait… l’escarboucle bleue !

Voilà un épisode qui allie une enquête au poil, l’humour, les déductions, le jeu des acteurs et leur complicité.

« Watson, marry me, please »

Holmes est un rusé, il arrivera à retrouver le propriétaire du chapeau et de l’oie, tous les détails de ses déductions corroborés par monsieur Henry Baker. Qui est étranger au vol de la pierre.

Néanmoins le docteur ne s’avoue pas si facilement vaincu. Doutant des déductions de son ami et ayant envie de démontrer que Holmes ne peut pas toujours avoir raison, Watson interrogera le proprio du chapeau au sujet du gaz qu’il n’aurait pas fait installer chez lui.

Si Watson voulait piéger son ami et prouver son erreur, il en sera pour ses frais puisque, une fois de plus, Holmes avait raison…

Cette petite compétition intellectuelle est très amusante. Les dialogues sont toujours incisifs et percutants. Watson apparait comme un homme intelligent, fier et résolu, qui finalement éprouve une réelle admiration pour son ami.

Holmes nous prouve aussi qu’il est capable de remonter une piste, de retomber sur ses pieds et de tirer les vers hors du nez des gens qui ne veulent pas parler en rusant un peu.

La manière dont il fait parler le marchand de volailles est tout simplement excellente ! Utiliser le fait que le marchand est un jouer de pari invétéré…

Bref, le détective est au meilleur de sa forme et Brett aussi.

L’atmosphère de Noël contraste avec le côté sordide de l’affaire mais cela donne un petit plus. Je dois même vous avouer que c’est l’épisode préféré de mon homme.

Moi, j’adore voir Holmes ranger la pierre précieuse dans son tiroir, juste au côté du portrait de Irène Adler et prendre un peu le temps avant de refermer le tiroir.

Une fois de plus, Holmes se substituera à la loi, ne dénonçant pas le véritable voleur. Noël est propice au pardon.

Au moment de passer à table à minuit, Watson lui rappelle que Horner, le plombier, est toujours en prison. Abandonnant son verre de vin et la belle table, Holmes se lèvera pour aller prévenir l’inspecteur Bradstreet.

John Horner retrouvera sa femme et ses deux enfants et la vioque retrouvera sa pierre précieuse…

4. Sherlock Holmes : La Ligue des Rouquins – The Red-Headed League

 

Sherlock Holmes : La Ligue des Rouquins – The Red-Headed League

SAISON 1 – ÉPISODE 12

  • Producteur : Michael Cox, Stuart Doughty
  • Réalisateur : John Bruce
  • Scénariste : John Hawkesworth
  • Décorateur : Margaret Coombes
  • Musique : Patrick Gowers
  • 12ème épisode tourné
  • Série 2 : 5/6
  •  1ère diffusion : Angleterre : 22 septembre 1985- ITV Network (12ème épisode diffusé); Etats Unis : 6 mars 1986 – WGBH; France : 12 mars 1989 – FR3 (12ème épisode diffusé)
  • Durée : 51 min 40 sec

Jeremy Brett …  Sherlock Holmes
David Burke …  Dr. John Watson
Roger Hammond …  Jabez Wilson
John Labanowski …  Athelney Jones
Tim McInnerny …  Vincent Spaulding/John Clay
Eric Porter …  Moriarty
Reginald Stewart …  Doorman
Malcolm Weaver …  Archie
Richard Wilson …  Duncan Ross

Le pitch ? Une annonce de la Ligue des Rouquins parue dans la presse, retient l’intérêt de Jabez Wilson, qui a une boutique de prêts sur gages dans la City.

Son commis lui a signalé que cette Fondation cherchait à embaucher un homme roux, pour un très haut salaire de 4 livres par semaine.

Malgré la file des postulants, Wilson est tout de suite retenu pour sa perfection capillaire.

Son travail purement nominal consiste à recopier l’intégralité de l’Encyclopedia Britannica à raison de quatre heures par jour, tous les jours sans exception et sans quitter son poste de la journée. Mais deux mois plus tard, Jabez Wilson trouve porte close en allant à son bureau. Son employeur s’est volatilisé et la mystérieuse Ligue semble n’avoir jamais existé.

Il vient se plaindre à Sherlock Holmes d’avoir perdu son emploi, mais le détective soupçonne une affaire beaucoup plus complexe.

PS : cette vidéo est introuvable sur You Tube pour des raison de droits d’auteurs, bref, je ne sais pas vous la mettre en lien vidéo et je l’ai regardée sur un de mes DVD.

Intro : La banque située à la « Saxe Coburg Street » semble attirer l’attention d’un mystérieux homme. Le fourgon marqué d’un « V.R » pour Victoria Regina décharge des colis bien lourds, tandis qu’un des chevaux de l’attelage gratte le sol.

Le mystère est entretenu par un des hommes de l’attelage qui laisse tomber de manière délibérée un papier important sur le sol. Nous ne verrons que les main manucurées de celui qui ouvrira l’enveloppe parlant d’un dépôt de la Banque de France de 60.000.

Sherlock Holmes est en compagnie d’un client d’un roux flamboyant. L’acteur, Roger Hammond, est affublé d’une défroque presque clownesque et nous interprète un Jabez Wilson naïf et roublard, geignard et rapace, obséquieux et irascible, un désopilant personnage de farce.

Oui, « La ligue des rouquins » est un épisode marrant !

Alors que nous découvrons Holmes et son roux de client, Watson entre dans la pièce, s’excusant en découvrant Holmes occupé et il fait demi-tour.

C’est pour ce genre de chose que j’adore Jeremy Brett dans le rôle : Holmes court et saute par-dessus le canapé pour rattraper son ami et hagiographe.

— Oh, sorry Holmes.
No, no, you couldn’t have come at a better time.
I was afraid you were engaged.
I am, very much so. Dr. Watson shares my love of all that is bizarre, but outside the routine of everyday existence.

C’est une anthologie, cette scène du saut au-dessus du canapé ! (sur la vidéo regroupant des moments marrants de la série : c’est à la 1:00).

Si notre détective stupéfie son client avec ses déductions sur son dur labeur, ses travaux d’écriture, son voyage en Chine… une fois qu’il lui a expliqué le chemin de ses déductions, il se faite entendre dire « Je pensais que c’était malin, mais en fait, je vois maintenant que ce n’est rien du tout ».

Une fois la moue de Holmes passée, Jabez Wilson raconte sa mésaventure.

Son commis lui ayant parlé d’une ligue des « rouquins » qui cherchait leur roux, il s’est rendu sur place et a failli se décourager devant l’importance de la file.

Malgré tout, c’est lui qui fut choisi !

Moment très drôle : l’entrevue où Duncan Ross, le « Président de la Ligue des Rouquins », se pâme d’admiration devant la parfaite chevelure rousse de Wilson, si irrésistible que, contrevenant au règlement de la Ligue, il engage le prêteur bien qu’il soit sans enfants.

Duncan Ross est joué par Richard Wilson, qui joue Gaius dans la série « Merlin ».

Sa mission ? Recopier l’intégralité de l’Encyclopedia Britannica à raison de quatre heures par jour, tous les jours, sans exception et sans quitter son poste de la journée. Il est payé, bien entendu…

Alors qu’il énumère les mots qu’il avait déjà fait, ceux en « A », on voit Watson se retenir de rire et Holmes aussi. Ils reprennent leur sérieux afin d’écouter la fin.

Leurs figues plus en détail…

Mais deux mois plus tard, Jabez Wilson a trouvé porte close en allant à son bureau. Son employeur s’est volatilisé et la mystérieuse Ligue semble n’avoir jamais existé.

À la fin de son récit, Watson n’en peut plus, il se marre !

Holmes le sermonne bien d’un « Watson », mais lui même est prêt d’exploser, ce qu’il fait, riant un peu avant de retrouver son sérieux devant un Wilson qui ne trouve pas ça drôle du tout !

Notre brillant détective sait qu’une chose plus grave se cache sous ce qui à l’air d’être une farce coûteuse.

La description de son assistant de Wilson, celui qui bosse pour moitié prix alors qu’il a du talent, le fait tiquer de manière imperceptible.

C’est pour cela que j’aime cette aventure, c’est parce qu’elle comporte une part de mystère : pourquoi demander à un roux de recopier une encyclo et le payer ??

Pour réfléchir, Holmes va fumer… « It is quite a three pipe problem, and I beg that you won’t speak to me for fifty minutes ».

He curled himself up in his chair, with his thin knees drawn up to his hawklike nose, and there he sat with his eyes closed and his black clay pipe thrusting out like the bill of some strange bird.

Anecdote : Sherlock Holmes fumait comme un sapeur : cigarettes, cigares et pipes.

Jeremy Brett, fumeur invétéré lui-même, détestait la pipe. Son frère Patrick, expert en la matière, lui donna des leçons et lui fournit du tabac doux. Mais cela ne devint jamais un plaisir pour lui…

C’est un Holmes bondissant et ayant compris qui réveille un Watson endormi sur le fauteuil avec un livre…

Direction le magasin de Jabez Wilson afin de reconnaître les lieux : Mortimer, le buraliste, le marchand de journaux, le restaurant végétarien (hein Elyon que ça te fait pouffer de rire, ce resto !), la banque Suburbian et le dépôt de voitures McFarlane.

Quelques petits coups de canne devant le magasin de Jabez Wilson et Holmes demanda une rue quelconque à Vincent Spaulding, le commis de Wilson…

Une fois que Holmes avait vu la disposition de lieux et exécuté ce qu’il avait fait, laissant Watson et le téléspectateur (le lecteur aussi) ébahi et médusé, il avait tout compris de l’affaire et savait pourquoi on avait créé la ligue des rouquins et choisi Jabez comme digne représentant à recopier l’encyclopédie Britannique.

Non seulement Holmes est un détective brillant, il connait son Londres par cœur, mais il ne dédaigne pas d’amuser non plus.

Puisqu’il ne sait rien faire de plus maintenant, il propose à Watson d’aller écouter Sarasate qui joue au Saint-James Hall !

Notre détective aimait la musique et le violon et l’acteur a laissé transparaître les moments de purs bonheur qu’il passait à écouter le violoniste.

J’adore cette scène parce que Watson y va de sa voix off en nous parlant de ce grand homme. Holmes, hein, pas le violoniste !!

S’il y aura des moments plus calme avec la planque, ensuite, tout passe à la vitesse supérieure et on termine sur une belle notre finale : Holmes a réussi son enquête.

Rien à redire, Conan Doyle avait inventé une nouvelle bien foutue en partant d’un truc tout bête…

Petite entorse au canon dans cet épisode parce que l’on voit « le professeur » dont on devine qu’il est Moriarty.

Oui, nous aurons la confirmation que c’est le Napoléon du Crime qui était derrière tout cela. On conseillera même à Holmes de ne plus prononcer son nom s’il tient à la vie.

Moriarty est trèèès fâché, mais il le cache à son « homme de main ».

La scène finale est une de mes préférées : après avoir expliqué tout le cheminement de ses déductions à Watson qui achète un livre, se moquant un peu du fait qu’il n’ait pas compris…

Holmes lui avoue ensuite que sa vie n’est qu’une fuite en avant, ce à quoi rétorquera Watson en lui disant qu’il est un bienfaiteur de l’humanité.

Holmes lui dit alors « L’homme n’est rien, l’œuvre c’est tout, comme le disait Gustave Flaubert à George Sand ».

L’accent de Jeremy, dans la V.O est horrible et on a du mal à comprendre si on ne connait pas la phrase avant.

Pourtant, Holmes parlait très bien le français !!

Et on termine avec la sale gueule à Moriarty qui le regarde de loin…

Petite note : Si les producteurs ont inclus Moriarty et fait une grosse entorse au récit canonique, c’est pour préparer le téléspectateur à l’épisode suivant : « Le dernier problème ».

En effet, dans le canon, Doyle avait sorti son Grand Méchant de son chapeau magique, afin d’en finir avec son détective qui lui prenait tout son temps, lui qui ne voulait écrire que des romans historiques.

Mais ici, le réalisateur ne voulait pas prendre le téléspectateur néophyte au dépourvu et il a donc fait inclure Moriarty.

Je n’ai pas regardé l’épisode suivant parce que je déteste « Le dernier problème » qui ne sonne pas vraiment le glas de Holmes, mais celui de David Burke dans le rôle de Watson.

En effet, l’acteur était papa depuis peu et voulait consacrer son temps à sa jeune épouse et à l’enfant. Avant son départ, il suggéra le nom de son remplaçant.

Ce sera Edward Hardwicke, déjà connu au théâtre, qui le remplacera dans « La maison vide », épisode avec le grand retour de Holmes.

Edward Hardwicke reçut l’aval de Granada. Il fut immédiatement adopté par l’équipe. Il s’avéra être le choix idéal pour le deuxième Watson, un partenaire complémentaire et un ami sûr pour Jeremy.

David Burke / Edward Hardwicke

Dès le départ, tous deux se retrouvèrent au diapason sur leur vision du docteur et l’importance de l’amitié.

J’aime bien Edward, il joue un Watson plus mûr pour la saison 2, mais j’ai toujours eu un gros faible pour David Burke et ses petits sourires.

Là aussi le nouveau duo fonctionne à merveille.

Watson reste intelligent, actif et sensible. Edward Hardwicke lui donne un aspect plus mûr et serein, une sorte de sagesse et de bonté profondes.

Tout comme pour le premier épisode de la saison 1 qui avait été tourné en troisième lieu afin que les acteurs et le reste de la troupe trouvent ses marques et soient au top pour l’épisode d’ouverture de saison, ils firent de même pour la saison 2.

Le premier épisode tourné fut « Le Manoir de l’Abbaye », deuxième épisode, afin que le nouveau Watson/Hardwicke trouve ses marque avec Holmes/Brett et qu’ils puissent tourner « La maison vide », l’épisode le plus important de manière professionnelle.

3. Sherlock Holmes : Les Hommes Dansants – The Dancing Men

Sherlock Holmes : Les Hommes Dansants  – The Dancing Men

SAISON 1 – ÉPISODE 2

  • Producteur : Michael Cox, Stuart Doughty
  • Réalisateur : John Bruce
  • Scénariste : Anthony Skene
  • Décorateur : Michael Grimes
  • Musique : Patrick Gowers
  • 5ème épisode tourné
  • Série 1 : 2/7
  • 1ère diffusion : 1 Mai 1984 – ITV Network (Angleterre) (2ème épisode diffusé); 28 Mars 1985 – WGBH (Etats Unis); 22 janvier 1989 – FR3 (France) (5ème épisode diffusé)
  • Durée : 52 min
  • Distribution :

Jeremy Brett …  Sherlock Holmes
David Burke …  Dr. John Watson
Tenniel Evans …  Hilton Cubitt
Betsy Brantley …  Elsie Cubitt
David Ross …  Inspector Martin
Eugene Lipinski …  Abe Slaney
Lorraine Peters …  Mrs. King
Wendy Jane Walker …  Saunders
Paul Jaynes …  Walker

Le pitch ? Mr Hilton Cubitt montre à Sherlock Holmes une série de pictogrammes représentant des petits hommes dansants, trouvés dessinés à la craie en différents endroits de sa propriété du Norfolk.

Sa jeune épouse américaine Elsie, qui lui a demandé de ne pas l’interroger sur son passé, semble en savoir davantage sur ce code énigmatique. Hilton Cubitt est persuadé que ces dessins qui terrorisent Elsie, signifient un grave danger et le mutisme obstiné de son épouse le conforte dans cette idée.

Holmes parvient à déchiffrer cette écriture secrète et, alarmé, il se rend chez les Cubitt. Trop tard pour empêcher un drame !

Comme d’habitude, les premières minutes après le générique montrent les événements qui arrivent à ce qui sera un futur client pour Holmes.

Ici, scènes bucoliques de la campagne, une dame qui se promène dans son jardin.

Et puis, soudain, son regard fixe quelque chose que le téléspectateur ne voit pas, sa respiration s’accélère, elle angoisse, lâche son panier et court à la maison, laissant étonné ce qui semble être son mari, pour s’enfermer dans sa chambre, fermant toutes les tentures et en proie à une peur indescriptible.

Le public est déjà conscient que cet épisode ne sera pas une simple enquête banale, vu comment la femme se cache dans un coin sombre de la chambre.

Le réalisateur nous montre enfin ce que Elsie a vu et qui lui a fait peur : des petits dessins de bonshommes sur un mur. Mais pourquoi avoir peur de ces petits dessins ?

La magie de la télé nous fait ensuite basculer vers le salon du 211b Baker Street. Watson lit et Holmes joue avec son microscope.

Le silence est roi jusqu’à ce que Holmes apostrophe Watson sur le fait qu’il n’investira pas dans les valeurs Sud Africaine, ce qui troue le cul de Watson que l’on puisse entrer ainsi dans sa tête. Il est ébahi.

Holmes aurait-il un pouvoir de « divination » ? Non, il a le pouvoir de déduction, ce qui n’est pas la même chose.

Là où ça devient drôle, c’est que Holmes lui dit qu’il devrait lui faire signer un papier attestant du fait que Watson est totalement interloqué parce qu’il sait que dans 5 minutes, après les explications, son colocataire dira que c’était d’une simplicité absurde.

Watson jure qu’il n’en fera rien et Holmes lui explique le chemin de ses déductions, parlant que c’est le pouce de la main gauche de Watson qui l’a renseigné sur le fait qu’il ne voulait pas investir.

En effet, il y avait de la trace de craie qui atteste qu’il a joué au billard avec Thurston et qu’il lui avait parlé, il y a quelques temps, de ce que cet ami possédait une option sur une propriété en Afrique du Sud pour laquelle il voulait l’y associer.

Puisque le chéquier de Watson est dans le tiroir fermé à clé de Holmes et que le docteur n’a pas demandé la clé, c’est qu’il ne veut pas investir son argent là dedans !

Watson se marre et ajoute que c’était d’une simplicité absurde, ce à quoi Holmes répond avec agacement, qu’un problème une fois expliqué paraît toujours simple, avant de faire « Pom, pom, pom » ce qui ne manque pas d’intriguer Watson.

(L’intégrale du dialogue, en VO).

En effet, il n’a pas d’enquête… et il ne s’est pas tourné vers sa bouteille de cocaïne !  Holmes lui répète que une fois de plus, il voit mais n’observe pas… Watson en déduit qu’il a une enquête !

REDH tumblr_lxb2h0FUMB1qzyfwqUne nouvelle scène de plus assez drôle quand Holmes sort un papier de sa poche et le colle devant son front en faisant « PAF ! »

Voici les deux images que j’ai pu obtenir… L’animée et la statique. Il faut bien entendu supprimer le texte de la seconde.

En effet, Sherlock Holmes vient de recevoir une lettre de Monsieur Hilton Cubitt, du Derbyshire…

Il ne sera pas dit que je ne vous ferai pas voyager dans toute l’Angleterre durant le mois anglais, moi !

Peu de temps après, monsieur Cubitt arrive. C’est un homme assez réservé, amical, et amoureux de sa femme, plus jeune que lui, qu’il a rencontré lors d’un voyage. Il se sont vu, ils se sont plu et se sont pendus en se mariant.

Là, Hilton Cubitt est bien embêté avec ce qui arrive à sa Elsie chérie.

L’homme montre alors à Sherlock Holmes une série de pictogrammes représentant des petits hommes dansants, trouvés dessinés à la craie en différents endroits de sa propriété.

Elsie, sa jeune épouse américaine, lui a demandé avant qu’ils ne disent « oui » de ne jamais l’interroger sur son passé. Son futur mari a accepté et ils furent heureux, bien qu’ils n’eussent pas d’enfants.

Vu le comportement apeuré de son épouse, elle semble en savoir davantage sur ce code plus qu’énigmatique.

Hilton Cubitt est persuadé que ces dessins qui terrorisent Elsie, signifient un grave danger et le mutisme obstiné de son épouse le conforte dans cette idée.

Un tableau noir est installé dans le salon de Baker Street et Sherlock commence à tenter de craquer le code.

À chaque message inscrit dans la propriété, Hilton Cubitt les envoie à Holmes, ce qui lui permet d’avoir matière pour casser le code et déchiffrer le message selon sa technique personnelle.

Petite anecdote : Brett était gaucher et Holmes droitier. Jeremy dû donc « apprendre » à écrire au tableau de la main droite.

Bien que l’acteur fit beaucoup d’effort pour essayer d’écrire avec sa main droite, il n’y arriva jamais…

Finalement, il se résolu à se faire doubler quand on voyait Holmes écrire en gros plan.

Cette enquête est plus tournée vers le mystère avec les messages bizarres laissés un peu partout dans la propriété et l’épouse de Hilton Cubitt qui vit retranchée dans sa chambre.

Épouse qui, rappelons-le pour ceux du dernier rang, vient d’Amérique et qui lui a demandé, le jour de leur mariage, de ne jamais lui poser des questions sur sa vie antérieure.

Souvent chez Conan Doyle, on trouve les thèmes récurrents de l’opposition entre l’Angleterre et l’Amérique, l’Ancien Monde et le Nouveau, la délicatesse et la violence, etc… Cette nouvelle en fait partie.

Malgré ce danger que l’on sent poindre, nous avons droit tout de même à quelques moments exubérants quand Holmes/Brett saute en recevant un nouveau message qui lui permettra d’avancer dans son travail de décodage.

Pour finir, Holmes parvient à déchiffrer cette écriture secrète, et alarmé, se rend chez les Cubitt.

Trop tard, il n’a pu empêcher le drame.

Cubitt a été tué et sa femme, grièvement blessée à tenter de se suicider. Mais il remarque qu’une troisième balle a été tirée.

Alors puisque Sherlock Holmes, bien qu’ayant décodé les messages des « Hommes dansants » à partir de son esprit de déduction, n’a pu empêcher un drame et subit un échec avec la mort de Cubitt, il va aider la police à mettre la main sur le coupable.

Le détective va enquêter, fouiller, observer les traces de pas, interroger le personnel et trouver la réponse afin de faire en sorte que madame Cubitt puisse vivre en veuve et en paix de son passé.

Une fois de plus, Brett donne toutes ses lettres de noblesse à Holmes (mais je ne suis pas partiale).

Bon sang, plus je le regarde, plus je me dis « C’est lui, Holmes » et ceci, je ne l’ai vécu qu’avec Brett !

Lorsqu’il cherche des traces sur le sol, c’est de manière aérienne, il sait aussi jouer avec son regard, celui qui est un peu exaspéré lorsque Watson lui chuchote qu’il devrait proposer à la bonne, Mrs King, de s’asseoir pendant qu’il l’interroge sur les faits, la nuit du meurtre.

Mais Holmes comprend aussi qu’il en apprendra que mieux si la dame est plus à l’aise et il l’invitera à s’asseoir.

La boucle sera bouclée avec le piège tendu au moyen d’un message réalisé dans le code des « hommes dansants » par Holmes pour appréhender la coupable.

On finit avec le clin d’œil de la fin, quand Holmes donne à Watson le message qu’il avait fait envoyer au meurtrier en lui demandant de le lire.

« COME-HERE-AT-ONCE » déchiffre Watson avant de sourire : « Venez ici de suite » fait-il en souriant.

« How absurdly simple » lui répliquera un Holmes sérieux, faisant sourire Watson qui se souvenait du début de l’épisode, heu, de l’aventure.

Anecdotes sur la série :
S’il n’y avait pas eu de l’amitié dans la vie entre Jeremy et David Burke, ça se serait ressentit à l’écran et nous n’aurions pas eu droit à cette relation complice entre Holmes et Watson, ce qui donne un plus à la série, leur connivence permettant des échanges pleins d’humour.

Le dialogue d’intro sur le fait que Holmes balance à Watson qu’il ne va pas investir dans les valeurs Sud Africaines est très drôle et il correspond, à peu de choses près aux premières pages de la nouvelle de Conan Doyle.

Jeremy aimait beaucoup ce passage et c’est à lui qu’on lui doit la scène car l’équipe n’en voulait pas. L’acteur a donc appris son texte durant la pause déjeuner le dernier jour du tournage.

David Burke et lui jouèrent la scène en une seule prise, dans une atmosphère tendue, et réussirent à convaincre le réalisateur. Ouf, on l’a inclue ! On aurait perdu beaucoup sans cette scène.

Jeremy estimait avec Michael Cox que cet épisode était l’un des meilleurs de la saison. La nouvelle était d’ailleurs l’une des préférées de Conan Doyle lui même.

Jeremy Brett et David Burke sont aussi à l’origine de la scène où Watson consulte en cachette la monographie de Holmes et celle où Sherlock Holmes lui laisse la prérogative d’expliquer à sa place, le secret du décodage des hommes dansants.

Jeremy, qui était entretemps devenu un spécialiste « es holmésologie » tenait absolument au respect de l’œuvre doylienne.

Cela le conduisit parfois à des conflits avec les scénaristes et les producteurs quand ils prenaient trop de liberté avec les textes…

À suivre avec « La ligue des rouquins »…

Ci-dessous, une vidéo très marrante regroupant une partie des moments les plus « fun » de la série (faite par Elyon, une vieille connaissance).

CHALLENGE - Embarquez pour Mois anglais

2. Sherlock Holmes : Le ruban moucheté – The Speckled Band

Sherlock Holmes : Le ruban moucheté – The Speckled Band

SAISON 1- ÉPISODE 6

  • Réalisateur : John Bruce
  • Scénariste : Jeremy Paul
  • Décorateur : Michael Grimes
  • Musique : Patrick Gowers
  • 2ème épisode tourné
  • Série 1 : 6/7
  • 1ère diffusion : Angleterre : 29 mai 1984 – ITV Network (5ème épisode diffusé); Etats Unis : 11 avril 1985 – WGBH; France : 1er janvier 1989 – FR3 (2ème épisode diffusé)
  • Durée : 52 min 40 sec
  • Distribution :

Jeremy Brett …  Sherlock Holmes
David Burke …  Dr. John Watson
Jeremy Kemp …  Dr. Grimesby Roylott
Rosalyn Landor …  Helen Stoner
Denise Armon …  Julia Stoner
Rosalie Williams …  Mrs. Hudson
Tim Condren …  Thorne
Stephen Mallatratt …  Percy Armitage

SPEC 9a85c7f09a225485medLe pitch ? Miss Helen Stoner est une jeune femme terrorisée qui vient solliciter l’aide de Sherlock Holmes. Depuis quelques temps, elle se rend compte que les mêmes faits étranges ayant précédé la mort de sa sœur, sont en train de se reproduire à son égard.

Il y a deux ans, son aînée de sept ans Julia sur le point de se marier, est morte mystérieusement, en s’effondrant devant sa chambre hermétiquement close et divagant à propos d’un « ruban moucheté ».

Son beau-père Grimesby Roylott, médecin en Inde chassé à cause de sa violence et dont elle-même subit les sévices, semble menaçant, depuis leur retour en Angleterre et la mort de sa femme.

Il fréquente une bande de gitans et possède des animaux sauvages qui errent la nuit tombée en liberté dans le parc. Au moment où Helen doit prochainement se marier, son beau-père a prétexté des travaux dans sa chambre pour l’obliger à dormir dans celle de Julia.

La nuit, Helen y a entendu les mêmes étranges sifflements dont lui avait parlé sa sœur. Holmes décide de se rendre au manoir de Stoke Moran et s’introduit dans la chambre où a eu lieu le drame, située à côté de celle du médecin.

En l’examinant, il remarque entre elles une minuscule bouche d’aération, un lit scellé, un cordon de sonnette qui ne sonne pas… Il décide de passer la nuit sur place avec Watson. Quel sorte de danger vont-ils devoir affronter ?

L’histoire commence comme celle dans le canon : madame Hudson a été réveillée par une cliente, madame Hudson a réveillé Holmes et Holmes réveille Watson à son tour…

– Tout à fait désolé de vous réveiller, Watson, dit-il, mais c’est le lot de tous, ce matin. Mme Hudson a été réveillée, j’en ai subi le contrecoup, elle m’a réveillé et maintenant à votre tour.
– Qu’est-ce que c’est donc ? Un incendie ?
– Non. Une cliente. Il paraît qu’une jeune dame vient d’arriver dans un état de grande agitation et elle insiste pour me voir. Elle attend en ce moment dans le salon. Or quand de jeunes dames errent par la capitale à cette heure matinale et font sortir de leur lit les gens endormis, je présume qu’elles ont quelque chose de très pressant à leur communiquer. Si cela se trouvait être une affaire intéressante, vous aimeriez, j’en suis sûr, la prendre à son début. Que ce soit ou non le cas, j’ai pensé vous appeler et vous en fournir la possibilité.

Cette aventure, j’avais hâte de la voir dans la série. J’ai dû attendre que les éditions Altaya les ressorte toutes pour voir ENFIN cet épisode que j’avais toujours loupé à la télé.

Dans le canon, cette nouvelle a toujours été ma préférée. Allais-je l’adorer autant en version télé avec mon bel acteur ?

Attente trop longue, doublées d’attentes trop fortes, bref, si je l’adore en écrit, je ne cours pas après l’épisode télé.

J’avais imaginé la cliente de Holmes, Helen Stoner, plus belle, plus sexy, bien que dans le canon Watson précise que bien qu’elle n’ait que 30 ans, ses cheveux étaient striés de gris et qu’elle avait un air épuisé et hagard.

Mais dans ma tête, lors de la lecture, j’avais rangé ces détails dans un coin… faisant de la dame une encore jolie personne.

Pourquoi j’ai bloqué avec cet épisode ? Parce que je rêvais d’un Holmes aussi prévenant avec Helen que dans le canon et que dans l’épisode, il n’en fut rien !

Attention, à la décharge de l’épisode, je dois vous avouer que cela fait des années que je m’étais faite un film sur cette nouvelle. N’est-ce pas ma petite Elyon ?? Mais ceci est une autre histoire que je ne vous raconterai pas.

Anybref, empoisonnée par mes propres films, je m’attendais à tout autre chose et j’avais envie de crier à l’actrice « Mais saute-lui dessus ! Viole-le ! Arrache-lui ses vêtements ! Embrassez-vous fougueusement ».

Voilà le problème d’un esprit pourri par de la fiction et des rêves… D’ailleurs, j’avoue que je ne sais plus lire cette nouvelle sans avoir mon esprit qui bat la campagne.

Cette prévenance envers la cliente, que j’aurais voulu voir transposée à l’écran, n’y était pas et cela m’a grandement déçue. Et puis je n’ai pas aimé Rosalyn Landor dans le rôle d’Helen Stoner.

Par contre, j’adore comment le producteur a imaginé le meublé de Baker Street… bien que la peinture avec les chutes de Reichenbach soit d’un mauvais goût certain…

Pour ceux qui ne sont pas dans mon esprit, cet épisode est excellent, fort oppressant et on est bien loin de l’humour des premiers.

Dans le canon, cette enquête est sombre, violente, mettant à jour la noirceur d’un médecin qui, quand il utilise son art et son intelligence au service du Mal, ça fait des dégâts !

Spectateur ou lecteur, on comprend très vite qu’on est face à un épisode dramatique, mais en tant que téléspectateur, on visualise tout ce qu’il se passe dans l’intro et on tremble pour la jeune fille, qui, bien que je ne l’aime pas, traduit bien de par ses regards ou ses tremblements de voix, l’angoisse qui la saisit.

Holmes aussi, dès le départ, a senti qu’un réel danger de mort pesait sur la jeune fille venue le voir et que ce qu’elle racontait, ce n’était pas du vent (pourtant, il n’a pas vu l’intro, lui).

Jeremy Brett avait l’art de traduire ce sentiment à travers l’intensité soudaine de son regard et la raideur concentrée de son attitude. Du beau travail.

Le Dr Roylott, un des grands méchants créé par Conan Doyle, est un personnage violent et particulièrement abject. Un méchant réussi et l’acteur a le physique de l’emploi avec ses cheveux en bataille et sa bouche dure et méchante.

Dans l’intro, il balance un homme dans la rivière car il voulait que les bohémiens quitte la région. Et ils sont les invités perpétuels du docteur, qu’on se le dise.

Le docteur est aussi assez « violent » avec Helen, sa belle-fille (il a épousé la mère qui était veuve et qui est décédée maintenant), lui empoignant avec force le poignet.

Holmes n’est pas un con ou un homme qui a tendance à sous-estimer le danger, il sait que le docteur est un dangereux prédateur et il est conscient du danger qu’il fait courir à Watson. Il le lui avouera pendant leur nuit de guet, dans l’abri de jardin.

Cette scène est superbe avec ses jeux d’ombres réalisés par les éclairages.

L’atmosphère est tendue comme une corde de violon, et cette intrigue donne l’occasion à Holmes et Watson de partager des moments d’intense complicité face au danger.

Dans cet épisode, puisque Holmes va à la campagne, il portera la grande cape macfarlane et le deerstalker sur son costume noir.

Jeremy, dans le rôle du détective, s’est imprégné de son rôle (au point qu’il dira que Holmes l’épuise, tout comme le personnage avait épuisé Robert Stephens, un autre acteur, mais de film) et lorsqu’il est dans la chambre de la demoiselle, cherchant des indices, il scrute avec attention le moindre détail et la caméra suivra son regard.

Il n’hésitera pas à se coucher au sol pour l’inspecter avec sa loupe.

C’est un Holmes très grave qui mettra en garde la cliente et lui demandera de bien exécuter ses consignes, car il en va de sa vie !

La scène dans la chambre est intense (non, pas de scènes de cul) et si Holmes sauve une vie, il en prendra une autre, bien qu’il ne soit pas responsable qu’indirectement. Cette mort ne lui pèsera pas lourd sur la conscience.

Les « erreurs » commises par Conan Doyle dans le canon seront transposées dans l’épisode télé… mais bon, il faut parfois prendre des largesse avec la réalité, en littérature comme à la télé.

 

Comment vivent les morts : Robin Cook

Titre : Comment vivent les morts                     big_3

Auteur : Robin Cook
Édition : Gallimard (2003)

Résumé :
Où donc est-elle allée, la belle Marianne qui réjouissait par ses chansons la bonne société de ce patelin de la campagne anglaise ?

Et pourquoi reste-t-il invisible, ce chef de la police locale ? Et quel jeu joue-t-il, ce chef d’entreprise des pompes funèbres ? Serait-ce que, dans les petites villes, les malfrats valent largement ceux des grandes métropoles ?

Une étrange et romantique histoire d’amour fou.

Critique : 
Pour moi, dans mes souvenirs, les années 80 étaient géniales, mais j’étais gosse…  Dans ce roman de Robin Cook, l’Angleterre des années 80 n’est pas très folichonne.

Notre flic sergent sans nom de  l’A14, le service « Décès non élucidés », est toujours aussi cynique et il a embarqué son impertinence pour Thornhill, une petite ville à 140 km de Londres.

Pourquoi ? Parce que « La voix » le lui a demandé : on est sans nouvelles d’une habitante depuis 6 mois ! Ce n’est même pas son mari qui a signalé sa disparition, ni même les flics de la ville. Non, juste les commérages qui sont arrivés aux oreilles du Chief Constable et c’est lui qui a prévenu la Criminelle, passant l’eau du bain au service de notre ours mal luné de sergent enquêteur.

Mais les gens ne sont pas disposés à causer… Personne n’a rien vu, ou si peu, personne ne s’est posé de questions, rien, que dalle. Il faudra toute la ténacité et la brutalité du sergent pour dénouer ce sac de nœud.

— J’ai votre rapport et je l’ai lu. Et c’est un petit document tout riquiqui ; c’est une jupe qui ne couvrirait même pas les cuisses d’un moucheron.

— Non, pourquoi voulez-vous que je le sache ? demanda-t-il. [Inspecteur Kedward de Thornhill]
— Vraiment, vous me renversez. Vous êtes censé vous occuper de cette cambrousse. [Le sergent de l’A14]
— Ça ne signifie pas fourrer mon nez dans les affaires des autres.
— C’est pour ça que le public paie votre traitement, dis-je, c’est ce qu’on me répète à longueur de temps. Bon, passons à autre chose. C’est quel genre d’homme, ce Mardy ?

— Foutaises, dis-je. Vous dites que vous êtes flic. HLM, tours, manoirs, la police peut aller où elle veut quand ça lui chante, comme vous le savez parfaitement.
— La famille Mardy est à Thornhill depuis trois siècles.
— Quand bien même seraient-ils arrivés avec Jules César que je m’en ficherais.

La tournure de l’enquête m’a surprise car j’étais loin de me douter de tout ce que cette disparition pouvait cacher !

Mélange d’histoire d’amour intense, de magouilles et de chantages, ce roman comporte aussi quelques gens « d’en bas », tombés à cause de gens plus véreux qu’eux.  Nous sommes dans la fange de la société, celle des laissés pour compte, celle des derniers parmi les tout derniers.

Ici, les plus véreux ne sont pas toujours ceux que l’on croit et la criminalité tient plus du col blanc que du Marcel taché par des traces graisseuses dont l’origine n’est pas garantie mais douteuse.

Tout est pourri dans ce petit royaume où se retrouve concentré tous les maux d’une société à deux vitesses, ainsi qu’une forte dose de corruption. Chacun la ferme parce qu’il a tout à perdre si il l’ouvre.

Portait noir d’une société pourrissante. Le ton du début est grinçant, le sergent est à prendre avec des pincettes, cherchant la bagarre avec tout le monde provoquant le conflit non stop. Cassant même la figure de certaines personnes.

J’empoignai Sanders et le retournai. Je regrettai à présent d’avoir fait ça et de l’avoir frappé avec le râteau. Je sentis que tous, sans exception, nous commettons un tas d’erreurs, que nous le savons, et que pourtant nous devons vivre malgré tout. Il serait préférable d’être stupide, ou peut-être fou.
C’est la faculté de savoir qui cause le vrai martyre de l’existence : nous serions tous plus honnêtes sans la connaissance, et certaines personnes le sont encore. Oui, à présent, je regrettais vraiment beaucoup ce que j’avais fait à Sanders, et je savais que le coup que je lui avais porté était l’expression de mon propre désespoir.
Cependant, j’étais comme dans une galerie de miroirs : j’avais un travail à faire, et à faire vite dans le temps qui m’était imparti, et j’étais perturbé par les Mardy, aussi perturbé que je pouvais l’être, vu que je suis moi-même éternellement perturbé.
Je m’aperçus que j’avais sur moi trois Kleenex et je m’en servis pour essuyer le sang que j’avais fait couler sur le visage de Sanders.
Je trouvai de l’eau dans un seau pour nettoyer l’énorme ecchymose que je lui avais faite au visage.

La seule chose qu’il a à perdre, c’est son job, tout le reste il l’a déjà perdu… Mais niveau enquêteur, il est le meilleur et il le sait.

Un seul point noir dans le roman : un peu trop de bla-bla inutile, parfois. Malgré tout, cela reste un bon roman noir, mais en-deçà d’un « J’étais Dora Suarez ».

Hormis ce petit point noir vite percé, c’est toujours un plaisir de suivre les enquêtes du sergent sans nom de l’A14.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), au Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, à Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (Trophée 813 du meilleur roman en 1986) , au « Mois anglais III » chez Titine et Lou et au « Challenge Ma PAL fond au soleil – 2ème édition » chez Metaphore.

Jack The Ripper : Téléfilm (1988)

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Jack l’Éventreur (Jack the Ripper) est un téléfilm britanno-américain en deux parties, diffusé pour la première fois le 21 octobre 1988.

Il met en vedette Michael Caine et Jane Seymour.

Cette fiction est basée sur l’enquête de l’inspecteur Frederick Abberline sur les meurtres de Jack l’éventreur à l’automne 1888.

À l’occasion du centenaire de l’affaire, les scénaristes ont pu avoir accès aux dossier de Scotland Yard.

Ce téléfilm a été nominé trois fois aux Emmy Awards et au Golden Globes.

1. Synopsis :

À l’automne 1888, un mystérieux tueur en série terrorise l’East End de Londres en y assassinant plusieurs prostituées. Les victimes sont retrouvées égorgées et éventrées en pleine rue.

L’inspecteur Frederick Abberline est chargé de mener l’enquête avec son adjoint, le sergent George Godley (Lewis Collins).

L’investigation s’annonce difficile, aucun témoin ne semble vouloir parler, les pistes sont nombreuses et la presse extrapole les faits pour vendre ses feuilles de choux.

Guidé par un médium, Abberline se met sur la piste d’un homme aux multiples identités, comme le principal interprète de la pièce de théâtre Dr Jekyll et M. Hyde.

Mais de nouveaux éléments viennent s’ajouter à l’enquête, comme des lettres de menaces signées Jack l’Éventreur et une inscription antisémite sur un mur « The Juwes are the men That Will not be Blamed for nothing » (Les juifs sont ceux qui ne seront pas blâmés en vain).

Abberline et Godley se rendent compte que les meurtres de Whitechapel cachent quelque chose de bien plus sordide…

2. Fiche technique :

  • Titre : Jack l’éventreur
  • Titre original : Jack The Ripper
  • Réalisation : David Wickes
  • Scénario : Derek Marlowe et David Wickes
  • Production: David Wickes
  • Montage : Keith Palmer
  • Photographie : Alan Hume
  • Musique : John Cameron
  • Décors : John Blezard
  • Son : Chris Munro
  • Sociétés de production : Euston Films, Lorimar Television et Thames Television
  • Pays :  Royaume-Uni États-Unis
  • Date de sortie : 21 octobre 1988
  • Durée : 182 minutes
  • Format : Couleur
  • Langue : Anglais

3. Distribution :

  • Michael Caine : Inspecteur Frederick Abberline
  • Armand Assante : Richard Mansfield
  • Ray McAnally : William Gull
  • Lewis Collins : Sergent George Godley
  • Ken Bones : Robert James Lees
  • Jane Seymour : Emma Prentiss
  • Susan George : Katie Eddowes
  • Lysette Anthony : Mary Jane Kelly
  • Michael Gothard : George Lusk
  • Edward Judd : Tom Arnold
  • Hugh Fraser : Charles Warren
  • John Laurimore : Inspecteur John Spratling
  • Peter Armitage : sergent Kirby
  • Gary Love : Derek
  • Gary Shail : Billy White
  • Richard Morant : docteur Theodore Acland
  • Michael Hughes : Docteur Llewellyn
  • Harry Andrews : Coroner Wynne Baxter
  • Jonathan Moore : Benjamin Bates
  • George Sweeney : John Netley
  • Angela Crowe : Liz Stride
  • T.P. McKenna : O’Connor
  • Kelly Cryer : Annette
  • Sheridan Forbes : Millie
  • Roger Ashton Griffiths : Rodman
  • Ann Castle : Lady Gull

Michael Caine en inspecteur Abberline

4. Ce que j’en pense :

Avant même la musique du générique,  il est dit, en début de téléfilm, qu’ils ont eu accès aux archives de Scotland Yard, que l’histoire est basée sur des faits réels et qu’ils ont travaillé avec des criminologues… On va voir, alors !

Je serai directe : il y a du pour et du contre…

Niveau « pour », je parlerai de la reconstitution du Londres de 1888, des petites ruelles sombres de Whitechapel qui, pour l’époque où fut tourné le film, n’est déjà pas si mal (Ripper Street a de plus belles reconstitutions, mais nous ne sommes pas en 2014).

Michael Caine, ancien Sherlock Holmes, s’en sort bien avec son rôle de l’inspecteur Aberline et son adjoint Georges a tout d’un Watson, moustache comprise.

Tous les personnages sont là, les historiques, et rien à redire sur eux à ce niveau (il y aura des critiques pour certaines, mais plus bas).

Niveau « presse » de 1888, les scénaristes ont choisi le fameux journal « The Star », journal radical, et ont mis en avant le journaliste Bates (dont certains disent qu’il serait l’auteur d’une ou plusieurs missives envoyées aux policiers et signée « Jack The Ripper »).

Si au départ les journalistes ont eu le mérite de décrire les conditions de vie épouvantables des quartiers de l’East End, ensuite, ça ressemblera plus à le d’acharnement sur la police et sur Sir Charles Warren qu’autre chose…

Cette « dualité » est présente aussi dans le téléfilm, ainsi que les raison qui ont fait que Warren n’était plus en odeur de sainteté pour la populace.

La musique grandiloquente du générique fait plus penser à un film avec « Sissi » ou à la musique avant un discours de la reine d’Angleterre à Noël qu’à celle d’un téléfilm consacré au tueur de Whitechapel, mais bon, c’est secondaire.

Le rythme n’est pas trépidant mais l’histoire se déroule sans que l’on baille pour autant.

Les meurtres ont lieu comme de bien entendu, les flics pataugent, ils interrogent, distribuent des tracts, ne savent plus à quels saints se vouer, et ils ont la crainte que tout Whitechapel ne s’embrase.

Sa piétine, on réclame la démission de Warren et les gens ont peur. Tout ça, c’est correct.

Oui mais, il est où le bât qui blesse ?? On y arrive…

Put*** ! Les incohérences historiques !

Détail qui a tout de même son importance : le corps de Mary Ann Nichols avait été lavé avant son autopsie ! Ici, ils ont oublié de le faire.

Notre détective Abberline qui s’exclame, en parlant des prostituées occasionnelles de Whitechapel que « ce sont des filles à 4 shillings ».

Heu, je ne sais si c’est dû au zèle des traducteurs, mais ces pauvres filles étaient loin de gagner cette somme dans la rue. Une passe coutait dans les 2 pences, j’ai parfois entendu 6 pences.

Le shilling étant shilling est une pièce en argent valant 12 pence (1/20 de livre). En 6 « passes », elles avaient 1 shilling. Il en fallait 24 pour obtenir les fameux 4 shillings. Ça devait les tirailler en bas, si elles avaient fait 24 passes ! Bref…

J’avoue que j’ai tiqué lorsque le complot royal avec le duc de Clarence fut évoqué, mais j’ai passé outre puisqu’à l’époque, les gens avaient dit tout et n’importe quoi, dont des protections en haut lieu…

Vous me direz qu’en 1888, c’était un peu normal, la populace n’était pas aussi instruite que nous. Certes, mais accuser le pouvoir royal est habituel dans ce genre d’affaire : je me souviens des théories toutes aussi folles lors de nos sordides affaires de pédophilie en 1996. Le monde change, mais pas tant que ça.

Que les scénaristes, pour les besoin de leur histoire, jouent avec la réalité et décident de faire comme si les victimes se connaissaient avant, passe encore, c’est de bonne guerre.

Mais qu’ils vêtent les prostituées comme des dames, là, je m’insurge !

Les prostituées (et toutes les autres habitantes de Whitechapel) vivaient misérablement. Toutes leurs possessions, c’est-à-dire peu de choses, se trouvaient sur elle.

J’ai lu les rapport de la police sur le contenue des poches des victimes et croyez-moi, ce qu’elles possédaient était très chiche… Elles n’auraient jamais eu les moyens d’être si bien habillées.

Mauvais point aussi pour les dents de ces femmes qui étaient une véritable vitrine pour le dentifrice Pepsodent Whitening Blancheur Extra.

Bon sang, les gars, il leur manquaient des dents, d’autres étaient toutes noires… Pareil pour les gens de l’East End : tout ceux que l’on croise ont des dents à mettre les dentistes au chômage direct. Ils auraient pu faire attention et nous copier les dents sur Jacquouille.

Autre grosse erreur : lors de la découverte du cadavre de Liz Stride. Il est dit qu’elle a été mutilé comme les autres femmes. FAUX, elle n’a eu QUE la gorge tranchée. On pense que l’assassin a pris peur lors de l’arrivée d’un passant.

William Gull, médecin de la reine et tête de liste dans les complots : il est censé avoir plus de 70 ans et souffre d’une paralysie de tout le côté gauche suite à un infarctus…

Dans le téléfilm, il est un fringuant homme d’une soixantaine d’années et il va bien.

Autre point qui me fait tiquer : d’après les scénaristes, les meurtres auraient eu lieu dans un fiacre…

Parlons-en de la voiture ! Une magnifique voiture, avec les armoiries de la reine, tiré par deux magnifiques frisons, cocher tellement masqué que ça attire encore plus l’attention !

À chaque sortie de cette fameuse voiture, on a droit à une musique angoissante de circonstance et des bruits de respiration qui ferait penser à un Dark Vador souffrant d’asthme.

Les prostituées tuées dans une voiture, ainsi le tueur a le temps de les dépecer et personne ne verra rien et aucun flic n’osera arrêter une voiture avec les armes royales…

Vous avez fumé quoi, messieurs les scénaristes ?

Impossible, si on réfléchit deux secondes : un fiacre aurait attiré l’attention, beaucoup trop ! Surtout dans ces quartiers. À Mitre Square, ce aurait manqué de discrétion et n’oublions pas que personne n’avait rien vu ni rien entendu !

De plus, impossible de bien découper ou de mutiler le corps à cause des cahots de la voiture et de plus, il a été prouvé que les victimes n’avaient pas été transportées, mais tuées sur place.

Je vous passerai le petit effet qui fait comme si le sang s’échappait de l’arrière du fiacre… Grotesque !

Pourtant, je vous rappelle qu’il est dit en début de téléfilm qu’ils ont eu accès aux archives de Scotland Yard, que l’histoire est basée sur des faits réels et qu’ils ont travaillé avec des criminologues…

Autre horreur : Sir William Gull n’a jamais examiné le rein qui a été envoyé par courrier à George Lusk. C’est le docteur Thomas Openshaw qui a eu cette tâche.

Gull authentifie le rein comme appartenant à une femme de 45 ans souffrant d’alcoolisme et de la maladie de Bright (néphrite). Tout comme les divers médecins l’avaient constaté – du moins, c’est ce que plusieurs articles de presse relataient.

STOP, à cette époque, il était impossible de dire en auscultant un rein, s’il provenait d’un homme ou d’une femme. Il faut pour cela les techniques modernes. Sans compter que la consommation de Gin ne laisse pas de traces dans les reins ! Au moins, les scénaristes ont respecté les « conclusions » erronées de l’époque, mais pas le bon docteur.

Une dernière incohérence pour la route : l’inscription à la craie « The Juwes are the men That Will not be Blamed for nothing » retrouvée dans Mitre Square le 30 septembre, après le meurtre de Catherine Eddowes était bien trop neuve, alors que dans la réalité, l’inscription y était déjà bien avant le meurtre, les deux n’ayant aucun rapport, en principe.

Par contre, bien qu’ils aient commencé avec un complot royal, les scénaristes se sont ensuite dirigés vers un tout autre coupable, et je dis « merci », bien que ce coupable soit aussi réaliste que s’ils nous avaient sorti un Sherlock Holmes en tant que tueur de Whitechapel !

Pour la petite histoire, quatre fins différentes avaient été tournées afin de conserver le suspense pour le lancement du film. Un peu comme dans « L’empire contre-attaque » et la phrase célèbre de Dark Vador.

Si j’avais vu ce téléfilm AVANT de bosser en amateur sur le dossier « Éventreur », je n’aurais jamais décelé toutes les incohérences et le téléfilm serait passé comme une fleur, hormis pour le complot royal, les habits des prostituées et le nom du coupable.

Mon problème est que j’en savais plus sur les meurtres de 1888 depuis début juin qu’avant et cela m’a aidé à voir les incohérences, me faisant pester et me gâchant une partie de mon visionnage.

Mais si on fait abstraction de tout cela, les reconstitutions sont bien faites niveau « décors », les personnages agréables et le tout a une certaine cohérence dans le mobile et même le coupable, si, historiquement parlant, cette personne avait eu la capacité de les commettre.

Mais pas en fiacre, s’il vous plait ! Là, ils sont allé trop loin et ce qui se voulait « terrifiant » est devenu grotesque, un peu comme lorsque l’on nous monte un chien des Baskerville qui a tout d’un chien version « Muppet Show ».

Ils ont eu accès aux archives de Scotland Yard, c’est vrai…

L’histoire est bien basée sur des faits réels, même s’ils ont pris certaines grosses libertés avec la réalité pour nous faire du show.

Ils ont travaillé avec des criminologues…. Hem, et les criminologues ont validés leurs théories du fiacre ?

Il leur fallait sans doute un truc de plus « fort » que la banale réalité des choses…

Dommage…

Le petit crieur de journaux était doublé par ce qui me faisait penser à la voix française du jeune Sangoku (Dragon Ball) !

5. Autour du film :

Cent ans après les meurtres, les scénaristes ont pu avoir accès aux archives de Scotland Yard.

Ils découvrent ainsi que le double meurtre de la nuit du 30 septembre ont été commis en un temps très court, ce qui laisse à penser que l’assassin a utilisé un véhicule hippomobile.

Les rapports d’autopsie insistent sur la netteté des plaies, comme si le meurtrier connaissait parfaitement l’anatomie.

Les enquêteurs se mettent sur la piste d’un chirurgien et découvrent que Sir William Gull, l’un des médecins de la famille royale, est mort peu après le dernier meurtre.

Son acte de décès est signé par son gendre et confrère, ce qui est contraire à la déontologie. Sir Gull bénéficiait de plus d’une berline aux insignes royaux, lui évitant ainsi d’être stoppée par la police.

Les scénaristes en concluent que Sir Gull fut probablement celui qui se faisait appeler Jack l’Éventreur.

L’hypothèse a déjà été évoquée dans un livre de Stephen Knight, douze ans auparavant, et sera reprise dans de nombreuses fictions comme la bande dessinée « From Hell » et son adaptation cinématographique.

  • Les scènes intérieures ont été tournées aux Studios Pinewood à Iver Heath dans le Buckinghamshire.
  • Les scènes extérieures ont été tournées à Belper dans le Derbyshire.
  • Hugh Fraser porte les vêtements que l’ancien chef de Scotland Yard, Charles Warren, a réellement portés.
  • Quatre fins différentes ont été tournées afin de conserver le suspense pour le lancement du film.

6. Récompenses et Nominations :

  • Emmy Awards 1989 : Meilleurs maquillages dans une mini-série
  • Golden Globes Awards 1989 : Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm (Michael Caine)
  • Emmy Awards 1989 : Meilleur acteur de soutien dans une mini-série (Armand Assante)
  • Golden Globes Awards 1989 : Meilleure performance pour un acteur dans une minisérie ou téléfilm (Michael Caine)
  • Golden Globes 1989 : Meilleur acteur de soutien dans une mini-série ou téléfilm (Armand Assante)

 

1. Sherlock Holmes : Un scandale en Bohème – A scandal in Bohemia

Sherlock Holmes : Un scandale en Bohème – A scandal in Bohemia (Série Granada 1984).

SAISON 1 – ÉPISODE 1

  • Production : Michael Cox, Stuart Doughty
  •  Réalisation : Paul Annett
  •  Scénario : Alexander Baron
  •  Décors : Michael Grimes, Margaret Coombes, Tim Wilding
  •  Musique : Patrick Gowers
  •  3ème épisode tourné
  •  Série 1 : 1/7
  •  1ère diffusion : Angleterre : 24 avril 1984 – ITV Network (1er épisode diffusé)/ Etats Unis : 14 mars 1985 – WGBH/ France : 15 janvier 1989 – FR3 (4ème épisode diffusé)
  • Durée : 52 min.
  • Distributions :

Jeremy Brett …  Sherlock Holmes
David Burke …  Dr. John Watson
Gayle Hunnicutt …  Irene Adler
Wolf Kahler …  Roi de Bohemia
Michael Carter …  Godfrey Norton
Max Faulkner …  John
Tim Pearce …  Cabby
Rosalie Williams …  Mrs. Hudson
Will Tacey …  Clergyman

SCAN 7c1b27f778cf8c69Le pitch ? Une mystérieuse lettre arrivée au 221b, annonce la visite imminente d’un client. Sherlock Holmes reconnaît le roi de Bohème qui est venu sous un faux nom.

Il lui demande d’écarter le scandale qui naîtrait, au moment de ses fiançailles avec une princesse, si révélation était faite de la liaison qu’il eut jadis avec la cantatrice Irène Adler.

Le détective a trois jours jusqu’à la publication des bans, pour récupérer une photographie compromettante.

Le 24 avril 1984, l’épisode pilote de la série Granada faisait découvrir le nouveau Sherlock Holmes aux téléspectateurs anglais.

Rhââ, quel épisode que celui où Holmes se fait damner le pion par la belle Irène Adler.

D’ailleurs, la série commence par nous présenter la belle cantatrice en proie à des cambrioleurs et elle n’a pas peur d’eux. L’arme ne tremble pas. Mais on la sent « fatiguée » de tout cela.

Ensuite, la voix off de Watson nous dit que pour Sherlock Holmes, elle est LA femme

Envoyez le générique ! ♫

La seconde scène d’ouverture est celle qui voit arriver le docteur Watson à Baker Street. De retour, il appréhende l’état dans lequel il va trouver son ami et cela attise la curiosité du téléspectateur.

Après avoir croisé des fiacres qui nous transportent totalement dans l’époque de la reine Victoria, nous rencontrons madame Hudson, la logeuse.

Celle qui n’a en tout et pour tout guère plus que 20 lignes dans le Canon aura un rôle plus important ici. Rosalie Williams, son interprète, lui donnera toutes ses lettres de noblesse.

La pauvre logeuse est obligée de supporter son locataire qui est imprévisible et peut transformer tout l’étage en épais smog à cause d’une expérience de chimie…  Mais c’est presque une mère pour eux.

Rosalie Williams était heureuse de jouer le rôle de madame Hudson et le plaisir était double puisqu’elle retrouvait Jeremy Brett, avec qui elle avait travaillé quand il débutait sa carrière au Manchester’s Library Theatre.

Elle apparaît brièvement à l’écran, mais sa présence dans presque tous les épisodes, apporte une touche de tendresse.

Holmes s’amusera souvent la critiquer et la houspiller, hurlant pour avoir de l’eau chaude ou lui reprochant sa lenteur à débarrasser la table. Mais on sent bien qu’ils s’aiment, ces deux là.

Le réalisateur Paul Annett n’est pas un con, il sait entretenir le suspense et pour cela, il a utilisé un stratagème de mise en scène pour le faire monter tout doucement mais sûrement. Oui, je parle bien du suspense !

La scène où Watson entre dans leur meublé de Baker Street est tout simplement géniale de par sa conception : Holmes est assis devant le feu, fenêtre ouverte, ce qui fait « sourire » le docteur. Prévenant de la santé de son ami, notre docteur va fermer la fenêtre.

« My dear Holmes » commence-t-il pour le sermonner sur la fenêtre ouverte alors que dehors, il fait dégueu et sur le bordel qui règne sur son bureau avant de stopper net car notre brave docteur vient d’apercevoir une seringue dans un tiroir mal refermé.

Cette seringue est une référence à l’addiction de Holmes à une solution à 7% de cocaïne qu’il prenait lorsqu’il n’avait aucune affaire sur le feu.

Le regard de Watson se voile et il prononce cette phrase bien connue des lecteurs « What is it tonight ? Morphine or cocaïne ? » prêt à se sermonner son ami sur cette dangereuse manie.

Holmes lui tourne toujours le dos, il fixe la cheminée où les flammes dansent et ne bronche pas d’un poil. Le réalisateur est un sadique, il voulait faire durer le plaisir du téléspectateur pour qui c’était le tout premier épisode.

Sans nous dévoiler son visage, Holmes lui répond qu’il préconise une solution à 7% de cocaïne.

Soudain, il se retourne brusquement, les yeux fixés sur Watson et le téléspectateur découvre Jérémy Brett dans le rôle, demandant à son ami s’il veut essayer cette fameuse solution.

Les traits sont fins, ciselés, il est joli môme et moi je n’avais qu’une envie, c’est de lui confier ma petite affaire (enfin, pas à cette époque, j’étais mineure d’âge !).

Watson lui fait la leçon sur les innombrables dangers que cette drogue pourrait faire à son brillant cerveau… Pour Holmes, la drogue n’est qu’un stimulant lorsqu’il est à l’arrêt. De plus, ce n’était pas interdit à l’époque.

Ensuite, sa belle voix nous sort cette réplique bien connue : « My mind rebels against stagnation. Give me problems, give me work, give me the most abstruse cryptogram, or the most intricate analysis, and I am in my own proper atmosphere. But I abhor the dull routine of existence. I crave for mental exaltation ».

Traduction : « Mon esprit se rebelle contre la stagnation, confiez moi donc les problèmes les plus complexes, confiez moi les plus obscures cryptogrammes, les plus étranges intrigues à dénouer, je m’y retrouve dans mon propre domaine, mais j’abhorre la triste routine de l’existence. Je ne tire aucune gloire de mes succès, le problème à résoudre, et le plaisir de mettre mes dons à l’épreuve des faits sont ma seule récompense. »

Il nous précise aussi qu’il a créé la profession de détective consultant et qu’il est le seul au monde. Tout à fait canonique, bien que le passage sur sa profession vienne de « Une étude en rouge ».

Un gloussement de Holmes se produit avant qu’il n’avertisse son ami qu’il a fait un mauvais diagnostique (rhôô, le sadique ! Il a joué avec ses pieds) et qu’il a son stimulant : et il nous sort une lettre de sa poche avant de la tendre à Watson pour lui demander ce qu’il en déduit.

Dès le début, la Granada s’était voulue la plus fidèle possible aux textes et à l’univers de Conan Doyle. Et, hormis quelques fois (surtout dans les films et les dernières saisons), elle respecta son deal. Brett était fort regardant aussi, tenant à respecter les textes du canon. Canon qu’il avait lu entièrement avant le tournage !

Bref, les déductions sur l’étrange lettre reçue s’enchaînent et Brett est parfait dans le rôle du détective. Je sais que certains lui reprochent d’en faire trop, mais pour moi, tout est parfaitement dosé : les mimiques, les haussements de sourcils, les gloussements ou les éclats de rire, la gestuelle, la froideur ou la retenue. C’est Holmes !

Les acteurs sont parfaitement à leur place, ils s’entendent bien, surtout Brett avec David Burke (Watson) et cela transparaît à l’écran.

De plus, Michael Cox, le producteur, avait été malin et leur avait fait tourner « Le cycliste solitaire » en premier.

« Un scandale en Bohème » est en fait le troisième épisode tourné. Les acteurs étant rodés, il était plus facile pour eux de trouver leurs marques ainsi qu’aux membres de l’équipe, avant de tourner cet épisode crucial qui ouvrirait la série et sur lequel elle serait jugée.

On pourra juste reprocher aux deux acteurs un trop grand âge

Beaucoup oublient que Sherlock Holmes a commencé très jeune. Si l’on prend 1854 comme année de naissance la plus probable, cela lui faisait 24 ans lors de première enquête en 1878.

Sa collaboration avec John Watson a eu lieu en 1881 ou 1882… Il avait donc entre 27 et 28 ans. En 1904, il se retirait des affaires. La retraite à 50 ans, pas mal.

Jeremy Brett étant né en 1933, il avait déjà 51 ans lors du tournage de la série. David Burke était né, quant à lui, en 1934. Bref, ils n’étaient plus de toute première jeunesse, sans pour autant être de vieux croulant !

La série n’a pas trop mal vieilli et pour moi, c’est toujours un plaisir de me regarder les premières saisons.

Si cet épisode est toujours au top, il possède tout de même quelques grands moments kitch, notamment avec le fameux roi de Bohème qui, pour ne pas être reconnu, porte un loup des plus ridicules. Son costume, sa grosse moustache et sa coiffure genre « je suis en guerre avec mon coiffeur » parachevait le tout.

Revenons à notre série ! Holmes ne se montre pas impressionné pour autant d’avoir un futur king dans son salon. De toute façon, les rois et les reines, ils vont aux chiottes comme tout le monde !

Après avoir démasqué facilement ce futur roi qui pensait être incognito, Holmes lui demande de tout raconter le pourquoi du comment il a besoin de son aide.

Pas à dire, le royal récit de sa rencontre avec la cantatrice qui veut le faire chanter (maintenant qu’il va se marier avec une autre) possède aussi de grands moments de « kitchitude » ainsi que de gros accents de « Sissi » : scènes de bal sirupeuses où les musiciens ont les yeux bandés pour ne pas témoigner de ce qu’ils n’ont pas vu, les deux amants chevauchant dans la campagne, s’embrassant dans la chambre…

LA photo…

Par contre, voire Irène Adler habillée en homme dans des cabarets est un délice car le haut-de-forme lui va à ravir. Une femme libérée et qui n’avait pas peur de porter des costumes masculins.

Le choix de l’actrice était crucial et important et je dois dire que le rôle va comme un gant à Gayle Hunnicutt qui, comme nous expliqua un jour Jeremy Brett, portait un parfum « Bluebell » qui avait beaucoup perturbé Holmes. Ou l’acteur…

Il m’a d’ailleurs semblé le voir reluquer discrètement dans son décolleté lors de la scène où, déguisé en pasteur non conformiste, il fait semblant d’être mal.

Sur quoi tu louches, Sherlock ??

Une autre bonne idée, c’est d’assister au démaquillage de Holmes après son enquête chez miss Adler, déguisé en valet d’écurie : « hirsute, le visage en feu et paraissant ivre, avec des favoris et des vêtements qui ne payent pas de mine ».

Petite anecdote, Brett était tellement bien grimé qu’on ne le reconnu pas sur le plateau de tournage ! Tout comme son personnage, il avait le sens du déguisement et il aimait ça.

Holmes enquête donc chez les employés de la dame, entrant à son service comme valet d’écurie et il me semble que je l’ai vu un peu troublé lorsqu’il entendra le jolie voix de la cantatrice

Il racontera à Watson comment, en suivant la belle et son avoué, Geodfrey Norton, il assistera à leur mariage en cachette, devenant leur témoin involontaire car il en fallait un pour légaliser le mariage à l’église.

La belle Irène le remerciera et lui offrira un souverain en or pour la peine ou comme « little souvenir » (moment intensément romantique dans ma tête) et le détective décidera de l’accrocher à sa chaîne de montre, ce qui laissera Watson perplexe.

Un autre grand moment, c’est lorsque Holmes se déguisera en « un pasteur non conformiste, aimable et un peu naïf. Avec un grand chapeau noir, un pantalon trop ample, une cravate blanche, un sourire plein de sympathie, un regard attentif et un air de curiosité bienveillante » dans le but de récupérer la photo compromettante du futur roi qui avait été assez bête que pour se faire prendre en photo au côté de sa maîtresse.

D’ailleurs, je préciserai aussi que les dessins de Sidney Paget qui illustraient les « Aventures » dans le Strand Magazine ont servi de modèle pour créer les costumes et les déguisements.

À savoir aussi que certaines scènes sont la copie conforme des dessins de Paget : la visite du roi de Bohème au 221b Baker Street, celle où Irène Adler, déguisée en homme souhaite le bonsoir à Holmes sur le pas de sa porte ainsi que celle du mariage.

Dans le but de son enquête, Holmes a engagé des jeunes gens pour se disputer et chahuter assez fort au retour d’Irène et lui, en preux chevalier, il arrivera pour défendre madame Adler et il se fera assommer… seul moyen d’entrer dans la maison !

La scène avec Irène qui lui tamponne le front avec un chiffon humide est toute mignonne mais Holmes détourne la tête pour ne pas qu’elle remarque que le rouge sur son front n’est que de la peinture.

La pauvre femme ne se rend pas compte qu’elle a sur son divan le grand détective tout à fait alerte et non pas un vieux pasteur gentil et assommé.

Mais lors du faux incendie, lorsqu’elle ouvre la cachette afin de prendre le cliché où elle pose avec le futur king of Bohème, là, elle commence à avoir des doutes sur le gentil pasteur et l’incendie… qui n’est qu’un pétard fumigène lancé par Watson.

Holmes jubile dans le fiacre qui le reconduit à Baker Street, il est fier de sa trouvaille, de son plan… Oui, Holmes fut rusé ce soir là, mais le jeune homme qui lui souhaita « Bonne nuit, monsieur Holmes » devant le 221b l’était encore plus que lui !

Irène avait compris… Le lendemain, elle n’était plus là, mais elle laissait une lettre à Holmes et promettait de ne pas envoyer la fameuse photo le jour des fiançailles du roi. Elle aimait et était aimé en retour.

On sent bien aussi dans cet épisode tout le mépris et la froideur de Sherlock Holmes envers ce futur monarque prétentieux.

Lorsque le roi, furax de voir que la photo laissée n’est pas la compromettante, il ordonnera à Holmes de lui donner la lettre, ce à quoi il lui répondra « It is adressed to me ». « C’est adressé à moi »… Alors Sherlock, c’est « Fuck the king ».

Dans cette aventure, Holmes se rend compte aussi qu’il a eu affaire à une femme intelligente et rusée, une femme blessée par un homme qu’elle avait aimé et qui lui avait promis le mariage.

Holmes refusera la chevalière que le roi voulait lui offrir, ne souhaitant que la photographie où Irène était seule.

Il ne serrera pas la main tendue par ce roi qui était tout content que tout cela se termine bien pour son matricule et qu’il puisse se fiancer avec sa princesse de La Tronche En Biais.

Le soir, devant la cheminée, on verra Holmes contempler la photo de la belle puis jouer du violon… Mélancolique Holmes ?

Je me suis un peu étendue sur ce premier épisode, mais les suivants seront plus court.

Si vous ne l’avez jamais vue, je vous signale que cette série vaut le détour pour le soin extrême qui a été apporté à la reconstitution des décors et des costumes : raffinés ET fidèles aux goûts et aux critères sociaux de l’époque.

Au moins, on ne voit pas évoluer Holmes affublé de cette stupide deerstalker et de ce foutu manteau « macfarlane », vêtements adaptés à la campagne mais pas à la ville de Londres.

Dans le canon, il ne les porte qu’à deux reprises, dans HOUN (« Le chien des Baskerville ») et dans SILV (« Flamme d’argent »). Normal, il était à la campagne !

Ici, l’acteur évolue dans un costume sombre et un haut-de-forme qui lui vont à ravir.

De plus, Jeremy était grand et mince, tout comme Holmes : 76 kg pour 1,88m. Holmes mesurait 6 pieds, soit 1,80m mais paraissait encore plus grand en raison de sa minceur.

Pas d’anachronisme avec la pipe calebasse non plus ! Holmes fume des pipes droites (triviale, cette phrase) et d’époque.

Ils ont fait aussi attention aux moindres détails : même les titres des journaux concordent aux évènements de l’époque.

Jeremy Brett avait un peu peur que dès le premier épisode on ne montre tous les « clichés » holmésiens à l’écran : Holmes et la drogue, Holmes jouant du violon, Holmes et « La Femme », Holmes et le célèbre monologue « Mon esprit refuse la stagnation… » (Extrait de la seconde nouvelle de Conan Doyle « Le Signe des Quatre »), Holmes déguisé, etc…

Au final l’histoire se tient bien et esquisse un portrait habile et réussi du détective.

Dès le premier épisode, on en sait déjà un peu plus sur le détective, utilisant comme clichés les véritables infos du canon et évitant les faux « clichés ».

Le scénario reste très proche de l’œuvre originale et on retrouve des dialogues entiers extraits du Canon : le prologue de Watson sur Irene Adler, la célèbre réplique de Holmes : « I am lost without my Boswell » (Sans mon historiographe, je suis un homme perdu), le dialogue sur la cocaïne…

Quand à supposer que Holmes éprouva pour Irène Adler de l’amour, le producteur, Michael Cox, voyait dans cette histoire une relation ambivalente de sexualité refoulée.

Selon lui, on pouvait imaginer que Sherlock Holmes lui vouait un amour platonique.

Une affaire à suivre dans l’article de demain qui continue sur un autre épisode tout aussi mythique pour moi.

L’épisode en V.O de « A scandal in Bohemia » n’étant plus disponible sur You Tube, j’ai inclus quelques clips à la place.

Par contre, il reste toujours la petite vidéo que j’avais réalisée pour illustrer une fanfiction « Holmes/Adler » que j’avais écrite en août 2011 pour un concours sur Fanfic-fr.

Il fallait écrire une histoire sur la musique « A postcard » de Purcell (violon mélancolique) et j’avais pondu « Requiem pour une ombre » (ici, c’est la vidéo, pas mon texte !).

Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, au « Mois anglais III » chez Titine et Lou, au Challenge « Victorien » chez Arieste, au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict et au Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park.