Journal d’une fille de Harlem : Julius Horwitz

Journal d'une fille de Harlem - Julius Horwitz

Titre : Journal d’une fille de Harlem

Auteur : Julius Horwitz
Édition : Points (2015)
Édition originale : 1971

Résumé :
Mieux qu’un essai, ce Journal révèle l’ordinaire de la vie -misère, racisme, drogue, prostitution, criminalité – dans les ghettos noirs américains.

Le rapprochement avec le Journal d’Anne Frank ne manquera pas d’être fait : pourtant, A. N., jeune Noire de quinze ans qui écrit ces pages, est un personnage fictif.

Julius Horwitz, qui a passé quinze ans dans les services de l’Assistance américaine, l’a imaginée pour prêter sa voix aux centaines d’enfants de Harlem, Watts, Chicago, Washington, qu’il a interviewés et dont les déchirants récits ont servi à composer celui-ci

r160076870Critique :
New-York, dans les années 70. La 104ème rue dans Harlem et personne ne devrai avoir le désir de vivre dans cet chancre, dans cet immeuble merdique juste bon pour les cafards, les punaises et les rats, mais pas pour des humains.

Pourtant, ils sont nombreux à s’y entasser, mais c’est surtout des femmes célibataires avec des tas de marmots dont chacun est issu d’une paire de couilles différentes.

Oui, ces enfants n’ont pas de pères, ici, les hommes ont la trouille d’être père. Ils savent juste baiser des femmes, des filles, les violer, mais assumer, oh mon dieu non !

Je pensais avoir lu assez bien de romans parlant de la misère sociale, humaine, je pensais avoir déjà touché le fond depuis longtemps (en littérature), surtout après la lecture de « Rafael, derniers jours » et je constate, pour mon plus grand effroi, que non, on peut encore aller plus bas que bas.

Les habitants de cet immeuble sont tous à l’Assistance et c’est un cercle vicieux puisqu’ils y sont souvent depuis au moins deux générations et que les filles ne songent qu’à une chose : tomber enceinte, avoir un enfant et ainsi posséder un dossier à l’Assistance et recevoir de l’argent.

Qu’elles aient 16 ans, 15 ans ou même 13 ans, ce n’est pas un soucis pour elles, elles ne visent que ça comme plan de carrière et ne se rendent même pas compte qu’elles vivront toute leur vie sous le joug de l’Assistance, comme leurs mères, vivotant dans des immeubles insalubres où l’on paie des 28$ par semaine comme loyer.

Ici, vous n’aurez pas beaucoup de noms de personnages à retenir, nous connaîtrons juste les prénoms des deux frères et de la sœur de la narratrice, celle qui écrit dans son journal et qui se nomme A.N. Une jeune fille Noire de 15 ans qui voudrait s’en sortir.

Moi qui aime les dialogues, j’en ai été sevrée dans ce roman puissant et sombre. Il n’y en a aucun ! C’est comme si nous lisions en cachette le journal de A.N. et notre jeune fille nous les retranscrit en mettant juste le prénom de la personne devant.

Rassurez-vous, si au départ cela surprend, on s’immerge vite dans le récit et on oublie très vite cette narration dont nous avons peu l’habitude (sauf si on a lu « Le journal d’Anne Frank »).

Par contre, la plongée dans l’abject est forte, vertigineuse, horrible, c’est véritablement un peuple des abysses qui vit à Harlem, Brooklyn dans ces immeubles où les W.C sont dans le couloir, en panne, où l’eau chaude est une denrée rare, la propreté aussi, mais les rats et les cafards plus nombreux que les gens de l’immeuble.

On y découvre la mère de A.N. qui a cessée de se battre depuis longtemps, qui vit dans ce taudis sans même s’en rendre compte, qui y reste comme si elle devait expier une faute inconnue.

Cette femme, tombée enceinte trop tôt, a pourtant terminé ses secondaires, mais n’a pas cherché du travail et est entrée dans le cercle infernal de l’Assistance qu’elle rend responsable de tout. Elle ne cherche pas de nouvel appartement, mais c’est de la faute de l’Assistance. Elle ne s’occupe plus de ces enfants, mais c’est pas à cause d’elle, elle est innocente.

J’aurais eu envie de lui foutre des coups de pieds au cul, de la battre comme elle bat Harriet parce qu’elle ne sait pas lui parler, ne sait pas l’aider, ne veut pas s’en sortir, même. Comme les autres habitants, elle se complait dans sa crasse dans sa misère.

Les mères se droguent, boivent, se prostituent, et les jeunes filles font de même. Seule A.N. veut s’en sortir et elle au moins, elle n’a pas peur, comme les autres, de franchir ce cercle vicieux qui fabrique des générations d’assistés.

L’écriture de l’auteur est violente, sans concession, les portraits des gens qui y vivent sont colorés, vivants, le récit est des plus réaliste et on comprend pourquoi lorsqu’on lit que l’auteur a lui-même émargé de l’Assistance.

En lisant un roman pareil, on se rend compte de la chance qu’on a d’avoir de l’eau chaude, une douche, à manger, du chauffage, 3 ou 4 pièces en plus de la chambre à coucher.

Un roman fort sombre où la seule touche d’espoir est A.N. qui nous dresse un portrait plein de lucidité de son monde.

Étoile 4,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017) et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

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Rafael, derniers jours : Gregory Mcdonald

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Titre : Rafael, derniers jours

Auteur : Gregory Mcdonald
Édition : 10-18 (2005)

Résumé :
Il est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d’une décharge publique, quelque part dans le sud-ouest des États-Unis.

Mais l’Amérique ne l’a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff films, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s’appelle Rafael, et il n’a plus que trois jours à vivre…

Avec ce roman, Gregory Mcdonald n’a pas seulement sondé le cœur de la misère humaine, il lui a aussi donné un visage et une dignité.

the-brave-1997Critique :
♫ 4 consonnes et 3 voyelles, c’est le prénom de Rafael ♪

Oui, je sais, c’est pas terrible de commencer sa chronique de cette manière, mais c’est le seul truc que j’ai trouvé pour faire baisser la pression après avoir terminé la lecture – d’une traite (d’humains ?) – de ce roman.

Depuis le temps qu’il traine dans ma PAL, depuis le temps que je pose ma main dessus mais que je la retire, comme si les pages étaient brûlantes.

Et elles le sont, brûlantes ! Si je le sais, c’est parce que j’ai lu les chroniques de mes collègues Babeliotes.

J’ai terminé ma lecture avec l’envie de hurler, avec les tripes nouées, avec le cœur au bord des lèvres et les larmes au bord des yeux.

La descente aux Enfers est vertigineuse et pourtant, elle ne fait que 180 pages… Mais on sombre dans une telle noirceur humaine, dans du tellement abject, qu’on ne peut en ressortir que lessivé, groggy, mal dans sa peau et avec juste une envie, se refaire toute sa collection de Super Picsou pour tenir le coup.

Dans le fameux chapitre 3, celui dont l’auteur prévient du caractère pouvant choquer les âmes sensibles, j’ai posé le livre quelques minutes lorsque le vieux sadique a parlé d’énucléation, puis j’ai repris ma lecture ensuite, le cœur battant à cause du malaise.

Au final, je ne sais pas ce qui m’a fait le plus mal : la naïveté touchante de Rafael, le programme de ce qu’on compte lui faire durant le snuff movie ou le fait qu’il se fasse baiser jusqu’au trognon avec les 30.000$ que sa famille ne recevra jamais pour sa vie qu’il va leur donner.

Un peu des 3 sans doute. J’avais toujours envie de hurler,  à chaque page, à chaque ligne qui décrit la misère dans laquelle vivent ces gens et qui n’est pas de la fiction, même dans nos pays sois-disant évolués et civilisés.

Quand à la réalité des snuff movies, elle est encore plus abjecte, plus dégoutante car se dire qu’il y a des gens qui aiment regarder ça et qu’il en existe capable de tourner ce genre de films… J’en ai les poils qui se hérissent de dégoût.

180 pages qui vous essorent, qui vous donnent envie de pleurer devant cette misère crasse, devant ces gens qui essaient de s’en sortir, mais c’est trop dur, alors ils se complaisent là où ils sont, sachant que de toute façon ils sont perdus pour notre société.

Un portrait émouvant, pudique, beau, dur, et ces derniers jours qui vous donnent envie de lui hurler de ne pas se présenter à l’entrepôt, de fuir, de vivre… De ne pas être si naïf, si confiant.

Un magnifique et sombre roman qui restera gravé dans ma chair et dans mon esprit.

Étoile 5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017) et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

BILAN - Coup de coeur

CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - Eagle+flag

Des clairons dans l’après-midi : Ernest Haycox

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Titre : Des clairons dans l’après-midi

Auteur : Ernest Haycox
Édition : Actes Sud (2013) – Collection « L’Ouest, le vrai » dirigée par Bertrand Tavernier

Résumé :
Dans un coin perdu du Dakota, la jeune Josephine Russel fait la connaissance de l’énigmatique Kern Shafter, aux allures de gentleman, que ronge un lourd secret et un désir de vengeance. Shafter rejoint comme simple soldat le Septième de cavalerie que commande le général Custer.

Histoire d’amour et de vengeance sur fond de la plus célèbre bataille des guerres Indiennes, Little Big Horn, que Haycox retrace avec une extraordinaire lucidité. Un magnifique roman épique et intime, lyrique et précis.

la-bataille-de-little-big-hornCritique :
— Holà, Tavernier, à boire ! Servez-moi quelque chose de bon, de fort, de puissant, de goûtu. Pas une infâme piquette !

— Alors, madame, je vous conseille de boire à cette bouteille, de poser vos lèvres sur ces clairons de l’après-midi, vous m’en direz des nouvelles. Et puis, je suis Bertrand Tavernier, le directeur de la collection, pas le serveur.

— Excellent ce breuvage, Tavernier… On sent qu’il a pris son temps de murir en fût de chêne et que l’auteur a bien fait son travail, qu’il a su faire décanter son récit et lui additionner tout ce qui fait un grand cru.

— Vous m’avez demandé de vous servir de la qualité, madame, ce que j’ai fait en vous proposant ce grand-cru Western de chez Ernest Haycox, un maître en la matière. Ceci n’est pas un Western de gare. Vous sentez sa longueur en bouche ? Un roman que vous n’oublierez pas de sitôt, croyez-moi !

— En effet ! Il a une odeur de grandes plaines sauvages, un soupçon de Black Hills, de la Frontière, si proche, une odeur de poudre à fusil, de cheval, de sueur, de cuir des selles, de poker, des bagarres dans le saloon, du sang, de la trahison… Oh, des indiens qui galopent dans la bouteille !

— Bien sûr qu’il y a des indiens, sinon, ça manquerait de corps et vous avez sans doute souffert avec tout les corps, sur la fin… Vous remarquerez que les personnages principaux, qui composent de divin nectar, ont été travaillés, taillés avec amour, blessés, aussi, mais cela forge le caractère.

— Oh, j’ai ressenti un gros faible pour le mystérieux Ken Shafter : ses fêlures, ses zones d’ombre, la violence intérieure qu’il trimballe, son passé dont qu’on ne nous dévoilera qu’à petites doses, ses allures de gentleman, ses envies de vengeance.

J’ajouterai aussi que la jeune Josephine Russell est réussie, elle aussi, et à l’opposée des femmes que l’on a tendance à croiser dans des Westerns de mauvaises factures. Joséphine, c’est une jeune femme complexe,  libre et elle n’a rien d’une femme soumise. De plus, ses jugements sur Shafter sont pertinents.

“Vous avez été blessé une fois et vous avez cessé de grandir. Vous avez passé les dernières années de votre vie à rapetisser […]. Vous avez brillamment réussi à vous transformer en homme insignifiant”

— Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus !

— Que nenni, monsieur Tavernier ! Même les personnages les plus secondaires, que nous ne croiserons qu’une seule fois, sont brillamment mis en place et ils nous dévoilent un véritable pan de la vie à cette époque (les deux tenancières des hôtels en sont des exemples vivants), non loin de cette fameuse Frontière qui recule pendant que les autres avancent.

— Les habitants de la frontière veulent aller vers l’ouest. Ils voient que les Indiens leur barrent le chemin. Alors, ils vont tuer quelques Indiens et les Indiens vont les tuer. Cela provoquera un incident. Les gens d’ici se plaindront au Congrès et le Congrès fera pression sur le ministère de la Guerre. Et c’est nous que l’on enverra.

Même son Méchant de l’histoire est soigné et l’auteur nous brossera un portrait qui n’est ni tout blanc, ni tout noir, mais tout en nuance de gris, comme il le fait pour le général Custer, dont les différents protagonistes nous dresserons un portrait à charge ou à décharge, sans lui trouver des excuses ou tout mettre sur son dos.

Tour à tour indulgent et débordant d’intolérance furieuse, il [Custer] n’avait aucun semblant d’équilibre, et il était tellement aveugle face à son propre caractère qu’il enfreignait inutilement le règlement de l’armée au nom de la vertu absolue, alors qu’il condamnait et punissait instantanément un subordonné à la moindre infraction. Il était toutes ces choses : un ensemble primitif d’émotions, de désirs et de rêves jamais apaisés, jamais maîtrisés, ni raffinés par la maturité, car il n’avait jamais grandi.

Mon dieu, Tavernier, et cette plume ! Elle m’a emportée dans la vie courante de la garnison d’un fort, j’ai vécu avec ses soldats, suivi leurs rituels, eu faim et froid avec eux, ressenti l’épuisement des longues chevauchées et puis, ce climat du Dakota, qu’elle merveilleuse manière qu’a Haycox de le présenter.

[la tempête] brisa les lignes télégraphiques qui partaient vers l’est et arrêta les trains en provenance de Saint Paul. Elle surgit des grands espaces vides au nord, semblable à de grandes vagues indomptables, de plus en plus hautes, de plus en plus violentes, et cette fureur qui tonnait contre les murs de Fargo finit par emporter toutes les choses fragiles, en secouant chaque construction jusque dans ses fondations. Les habitants de la ville se comptaient et dressaient la liste de ceux qui s’étaient laissé surprendre, loin de chez eux, en sachant que la mort rôdait au-dehors.Une corde avait été tendue de l’hôtel au restaurant et du restaurant au saloon, et les gens se déplaçaient en suivant ce chemin borné, à l’aveuglette.

Ce temps qui change constamment, qui passe de la chaleur la plus accablante au vent le plus glacial, sans prévenir. La plume de Haycox nous le démontre bien par des petits épisodes de la vie quotidienne. Niveau décors, il n’est pas en reste non plus. On les voit, on les vit.

En fait, dans ce Western haut de gamme, on peut dire que toute l’action est sur la fin du récit, mais le talent de l’auteur fait que, ce qu’un cinéaste considérerait comme des moments “inutiles” sont absolument essentiels dans le récit et l’auteur ne s’en prive pas, pour notre plus grand plaisir.

Un roman Western fort, bien construit, bien raconté, des personnages travaillés, réalistes, ou le plus insignifiant a son rôle, où aucun n’obéit aux règles immuables du genre et qui nous conte une bataille dont on a entendu beaucoup parler mais dont on ne sait pas grand-chose, au final, et dont il est facile, avec le recul, de juger.

Le régiment avait affronté les Sioux au summum de leur puissance, la plus grande concentration de forces jamais vue dans les plaines. Invaincu et libre, ce pouvoir sioux repartait sans se presser maintenant, tandis que Terry et ses troupes dévastées étaient incapables de le suivre.

Sa description de la bataille de Little Big Horn est des plus réaliste, on s’y croirait, même si nous n’aurons qu’un seul point de vue, celui du groupe de Shafter et pas celui de Custer ou des Sioux.

De plus, si quelqu’un a un jour pensé – ou lu – que la bataille de Little Big Horn avait été un combat rapide, engagé et perdu en fort peu de temps, et bien, il avait tout faux : la bataille a au moins duré un jour et demi (et c’est long quand tu crèves de soif ou de douleur !!).

L’auteur nous décrit aussi, au plus juste, la panique des soldats, dont certains n’avaient jamais été au feu, ainsi que l’indécision dont font preuve certains officiers ou soldats, mais aussi le courage dont certains firent preuve !

— Et bien, si quelqu’un avait encore un doute sur le fait que la Belette a aimé ce western, ses personnages, son histoire, ses combats violents à la fin…
— Hé, au fait, M’sieur Tavernier, tu aurais pu appeler ce roman « Kern le survivant » !
— Tu as regardé trop le Club Dorothée, toi.
— Oui, sans doute…
— Je te ressers un verre de la cuvée « L’Ouest, le Vrai » ?
— Sans hésiter, Bertrand, mais pas tout de suite si tu le permets, laisse un peu celui-ci reposer, c’était du costaud, on n’en boit pas tous les jours au petit déjeuner !
— En effet… Bien que j’ai connu une polonaise qui en buvait au petit-déjeuner !
— Toi, tu as trop regardé les Tontons, toi !

Pour citer une conclusion de Bertrand Tavernier qui résume ce que je voudrais vous dire mais que je n’y arrive pas tant les mots se bousculent dans ma tête : « Portrait magnifique, à la fois mesuré et impitoyable, généreux et lucide. […] Haycox nous restitue une réalité complexe, âpre, déroutante, avec une vérité plus grande que certains historiens qui reconstruisent la réalité de manière abstraite. »

Je dirai plus sobrement « Putain, quel grand roman western qui rend ses lettres de noblesse au genre trop souvent décrié et méprisé ! ».

PS : Mes excuses les plus plates à monsieur Bertrand Tavernier, directeur de cette belle collection « L’Ouest, le vrai » auquel je prête des dialogues imaginaires avec moi pour cette chronique.

— J’y ai réfléchi, murmura Shafter. Le général Terry a divisé ses forces en deux sections, afin d’approcher les Sioux en tenailles. C’était une erreur. Puis Custer a séparé son régiment en trois. Autre erreur. Il devait attendre l’arrivée de Gibbon. Il devait envoyer un éclaireur pour savoir où était Gibbon. Mais il n’a pas envoyé d’éclaireur. Et il n’a pas attendu. Deux autres erreurs. Nous comptions sur Crook, mais Crook n’est jamais venu. Additionnez tous ces éléments.
— Si Terry n’avait pas divisé ses troupes, si Custer avait attendu…

Étoile 4,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

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Fables – Tome 10 – Les fils de l’empire : Bill Willingham & Mark Buckingham

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Titre : Fables – Tome 10 – Les fils de l’empire

Scénariste : Bill Willingham
Dessinateurs : Middleton Joshua – Inaki Miranda – Mark Buckingham – Allred Mikael

Édition : Panini France (2010) / Vertigo Classiques (2013)

Résumé :
Les Fables, exilés dans le monde des Communs, viennent de porter un coup fatal à l’Adversaire en détruisant l’un des plus précieux trésors de l’Empire. Pendant que le chef des Royaumes panse ses plaies et retrouve des forces, les citoyens de Fableville profitent du bref moment d’accalmie que leur accorde cette victoire.

Mais chacun sait que la trêve ne durera pas. La tempête couve déjà, et les vents eux-mêmes devront choisir leur camp.

12042_t10Critique :
Comment détruire Fableville et en même temps le monde des Communs (des humains) ? Pas de soucis, la Reine des Neiges a un plan encore plus diabolique que de chanter « Libérée, délivrée » durant 365 jours, 24h sur 24, volume à fond…

Quoi ? Mais quel pourrait être ce plan encore plus inhumain que ce truc que même à Guantánamo ils n’osent pas faire, tant c’est horrible ??

Oh, juste la broutille des Quatre Fléaux : la pestilence, le feu, l’hiver non stop et la famine. On a échappé au pire !

Voilà un tome qui ne fait pas beaucoup avancer le Schmilblic mais qui repose un peu le lecteur fortement éprouvé par les tomes précédents.

Tandis que cette salope de Reine des Neiges expose son plan pour nous exterminer jusqu’au dernier, c’est Noël à Fableville et nous avons droit à quelques scènes de vie courante chez Blanche Neige et Bigby et leur six louveteaux.

Alors qu’on sourit et qu’on se dit que là, on va se la couler douce, le scénariste – le fourbe – nous sort de notre torpeur bienveillante pour nous emmener, nous et toute la famille du Grand Méchant Loup, chez son père, Mr North, vent du Nord de son état et que Bigby, son rejeton, déteste au plus haut point.

Une fois de plus je n’ai pas vu le temps passer ! Même si l’histoire ne progresse guère, on apprend d’autres faits sur nos Fables et on est toujours étonné de ce que l’on découvre, souvent à l’opposé de ce que l’on imaginait.

Le seul bémol sera pour les dessins de Michael Allred dont le trait est fort simpliste, même si Bigby est plus beau sous son trait que celui qui nous le dessine avec les lèvres rentrées.

Par contre, son Pinocchio, j’ai failli ne pas le reconnaître tant il était différent de l’habituel !

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Totem » par Liligalipette (Loups) et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - Lone Ranger

Durango – Tome 10 – La proie des chacals : Yves Swolfs

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Titre : Durango – Tome 10 – La proie des chacals

Scénariste : Yves Swolfs
Dessinateur : Yves Swolfs

Édition : Alpen Publishers (1991) / Les Humanoïdes Associés (2006) / Soleil (2007)

Résumé :
Lors d’une étape à un point d’eau, Durango surprend 4 cavaliers traînant de force une jeune indienne. Profitant de l’arrêt pour s’enfuir, cette dernière lui dévoile l’intention des 4 hommes : la vendre aux mexicains.

Sous le regard d’un indien tapis dans l’ombre d’une bâtisse isolée, Durango élimine l’un des malfrats qui le menaçait ainsi que 2 de ses compères, le dernier prenant la fuite.

Durango décide de poursuivre sa route et c’est en arrivant dans la ville la plus proche, Howland, qu’il est reconnu et emprisonné…

PlancheA_277480Critique :
♫ Chabadabada chabadabada ♪ Nos cœurs y croient ♪ Dabadabada ♫ Dabadabada ♫ Comme une chance ♪ Comme un espoir ♫

Que voilà une belle historie d’amûûr dans les plaines arides et torrides du Texas ou de l’Arizona (on ne le précise pas) !

Mais attention, les p’tits gars, nous sommes dans Durango, pas dans un Harlequin…

Alors, avec une scène de baiser final plus qu’hypothétique pour cette version de « Un indien, une squaw » (Un homme, une femme), faudra dégainer plus vite que l’ombre de Lucky Luke et viser bien pour ne pas finir l’aventure en cadavre troué, telle une passoire.

La scène d’intro n’est déjà pas pour les p’tits n’enfants : des hommes tirent une pauvre squaw indienne (pléonasme, je sais) derrière leurs chevaux et demandent à Durango de faire celui qui n’a rien vu, rien entendu…

— De passage alors ? Dans ce cas, il faut que je te mette au parfum ! Quand on croise quatre cavaliers qui trainent une peau-rouge derrière un cheval dans les environs de Howland, on ne se pose pas de question… On continue son chemin en trouvant ça tout ce qu’il y a de plus… normal !

Moi, jamais j’aurais osé dire pareille chose au beau Durango ! Bang, bang, bang… Trois hommes au tapis et un qui s’enfuit.

Tout compte fait, Durango, il a un cœur ! Il aurait pu laisser tomber l’indien qui voulait récupérer sa squaw enlevée, puisque ce dernier lui avait payé sa dette en le sortant du mauvais pas dans lequel Durango s’était foutu ensuite.

Mais non, Durango, chevauchant devant, son Mauser à la ceinture, va l’aider à mettre les pieds dans un nid de crotales tous plus vils les uns que les autres.

— C’est quoi au juste votre job, Warner ? Le trafic des squaws seulement ou de la chaire fraiche en général ? Ce n’était pas la première d’après ce que j’ai compris !

Avec des tons gris pour représenter les nuits et des tons tirant dans les jaunes pour les chaudes journées, cet album ce lit d’une traite (des indiennes ?) et est garantit sans temps mort mais avec des tas de cadavres qui, telles les feuilles mortes, vont se ramasser à la pelle.

Pas de pitié pour les trafiquants !

— Moi je ne laisserais pas ce scorpion en vie… Même blessé, un scorpion est toujours dangereux !

En plus d’avoir un excellent scénario qui met en lumière les trafics d’indiennes à destination des bordels de Mexico, des dessins de plus en plus excellents (on voit l’évolution lorsqu’on se refait toute la collection d’une traite… des squaws), des dialogues au poil et peu de temps mort.

— Mais dis donc, à part ton couteau, tu n’es pas armé ?
— C’est mieux… Un indien désarmé, ça inspire confiance… On se paie sa tête, mais il n’est pas dangereux !
— Ça se défend ! Good luck, chap !

Bref, cet album possède aussi tous les codes du western classique où un homme, qui n’a rien d’un saint, va aider un autre à retrouver sa belle, alors que l’un est Blanc et l’autre Indien.

— Tes bottes, mon frère ! Les visages pâles ne savent pas marcher en silence !
— Personne n’est parfait !

De plus, j’ai trouvé un air de ressemblance entre l’Indien et le futur vampire Kergan…

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Au moins, dans cet album, contrairement à ce que les cinéastes américains ont dépeint durant des années dans leurs films, on montre que les indiens ne sont pas nécessairement les sauvages dans l’affaire…

J’voulais dire « Bande de chacals, vous allez crever comme des chacals ». Mais ça faisait deux fois « chacals »… Quoi, on dit des « chacaux » ? [Astérix, mission Cléopâtre]

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur,  le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - The magnificent seven

Durango – Tome 9 – L’or de Duncan : Yves Swolfs

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Titre : Durango – Tome 9 – L’or de Duncan

Scénariste : Yves Swolfs
Dessinateur : Yves Swolfs

Édition : Alpen Publishers (1990) / Les Humanoïdes Associés (2006) / Soleil (2007)

Résumé :
Lucy Steelgrave et Durango suivent les dernières volontés de Duncan, qui voulait mettre sa fille à l’abri du besoin. Il a indiqué la cachette d’un trésor dans la région où il était autrefois shérif.

Dans le même temps, un condamné nommé Ryan s’évade et part lui aussi à la recherche du trésor : il s’agit de l’ancien adjoint de Duncan, qui avait rassemblé le trésor en magouillant au cours de son mandat.

Arrivés à destination, Durango et Lucy se font dérober la carte par la bande de Dragon Lily, une femme desperado.

durango09pl_3690Critique :
♫ Regarder devant soi ♪ Sans jamais baisser les bras, je sais…♪ C’est pas le remède à tout, ♫ Mais ‘faut se forcer parfois… ♫ Lucy, Lucy dépêche toi, on vit, ♫ On ne meurt qu’une fois… ♪ Et on n’a le temps de rien, Que c’est déjà la fin mais… ♫

Non, non, je vous rassure de suite, Durango ne s’est pas à mis à pousser la chansonnette pour Lucy l’ex-madame Steelgrave dont il devait jouer au bodyguard lors d’une partie de chasse (voir le tome 8).

Là, ils auraient tout deux envie de chanter « Elles sont où les pépètes à Duncan ?? ».

Allez, c’est parti pour une chasse au magot, plus violente que celle de Fort Boyard, parce que à côté de Dragon Lilly, les tigres du Fort ont l’air de minous inoffensifs.

Cet album est la suite du précédent « Une raison pour mourir » et même si on pourrait lire les deux indépendamment, il est conseillé de se faire le diptyque.

Ici, tous les codes de la chasse au magot enterré sont respectés, de la carte dessinée qu’on se fait chouraver, de l’emplacement exact qu’il faut demander à une autre personne qui n’a rien trouvé de mieux que de casser sa pipe (c’est bête, hein ??), du cheminement dans la montagne, en passant par d’autres gens qui veulent le magot aussi, qui vous suivent, vous kidnappent, vous font boire la tasse…

— Toutes les tombes ne sont pas aussi muettes qu’on le dit…

Sans oublier le bon vieux cimetière et les coups de feu pour la possession du magot.

Les dialogues sont piquants, violents, avec une pointe d’humour noir que j’ai adoré.

— SALOPERIE !! ASSASSIN ! C’ÉTAIT MON DERNIER NEVEU !
— Il fallait en faire des pasteurs ou des chefs de gare, si tu y tenais tant que ça, à tes neveux !

Le scénario est maitrisé, on n’est plus dans des villes aux prises avec des bandits sans foi ni loi, même si cet album possède son lot de serpents à sonnettes, dont une femme, Dragon Lilly.

Notre tireur au Mauser et aux yeux d’émeraudes devra encore se tirer d’un sale guêpier, mais on le connait bien, l’animal, il cause pas beaucoup, mais il agit vite et bien.

— Ce voyage est interminable… surtout en compagnie d’un oiseau sinistre qui ne dit pas trois mots par jour.

Encore un album que j’ai pris plaisir à relire pour la 36ème fois au moins.

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur,  le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

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CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - Cow-Boys

Fables – Tome 9 – Les Loups : Bill Willingham & Mark Buckingham

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Titre : Fables – Tome 9 – Les Loups

Scénariste : Bill Willingham
Dessinateur : Mark Buckingham – Jim fern – Shawn McManus

Édition : Panini France (2010)

Résumé :
La communauté des Fables, installée en secret parmi nous, a été frappée de plein fouet par l’Adversaire, son ennemi de longue date.

Mais l’heure de la vengeance a sonné. Dernier bastion à résister, Fableville entend bien rester libre et en faire voir de toutes les couleurs au conquérant assoiffé de pouvoir.

Cependant, le seul capable de mener à bien le plan de représailles a pris la clé des champs, et même si l’agent chargé de le retrouver réussit sa mission, il aura du mal à le convaincre de revenir. Sauf si le retour de Bigby Wolf s’assortit d’un bonus…

11614_t9Critique :
♫ Qui craint le grand méchant loup ♪
C’est p’têt’ vous, c’n’est pas nous ♪

Non, c’est sûrement pas Mowgli qui a peur de Bigby Wolf, le Grand Méchant Loup de Fableville qui a décidé de disparaître de la surface de la terre.

En véritable petit Sherlock Holmes, notre beau Mowgli va remonter sa piste jusqu’en Russie, où elle s’arrête, discuter avec des loups, se battre avec leur Alpha et arriver enfin à une bonne déduction au sujet de l’endroit où se trouve Bigby !

Là, je suis contente de revoir un peu plus mes deux préférés que sont Blanche-Neige et Bigby !

Ce tome met notre Loup à l’honneur avec une mission, qui, si vous l’acceptez, consistera à infiltrer les anciens Royaumes pour tenter de mettre l’Adversaire à mal. Mission phallique puisque notre loup devra grimper le long du Haricot magique de Jack…

Une fois de plus j’ai aimé les ambiances, les dialogues, les situations, les personnages qui évoluent, qu’on prend plaisir à revoir, à découvrir sous un autre jour ou à faire plus ample connaissance.

Par contre, je me dis qu’à la Ferme les habitants manquent de logique : ils ont interdit à Bigby d’y mettre les pieds, normal vous me direz, c’est le Méchant Loup, mais se trouvait déjà, à la Ferme des Fables, la panthère Bagheera et le tigre Shere-Khan et maintenant, les 6 rejetons de Blanche, des louveteaux et pire, monsieur North, le papa de Bigby !

Oui, Bigby, tu es en droit de te poser des questions sur la logique de tes semblables. Mais que veux-tu, tu es victime de leur peurs primales et ancestrales et toi, tu n’as pas le droit de mettre une patte à la Ferme alors que tu n’en mangerais aucun.

En plus d’avoir passé un excellent moment avec la piste de Mowgli (mdr), la mission d’infiltration de Bigby et la surprise finale, j’ai eu aussi bien du plaisir avec la mission de Cendrillon.

Allez, vivement la suite pour voir si le plan pour contrer l’Adversaire va fonctionner…

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017) et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - Elementary

 

 

Lucky Luke – Tome 18 – À l’ombre des derricks : Morris & Goscinny

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Titre : Lucky Luke – Tome 18 – À l’ombre des derricks

Scénariste : Morris
Dessinateur : Morris

Édition : Dupuis (19)

Résumé :
Lucky Luke est appelé par le maire de Titusville pour faire régner l’ordre dans la ville qui fait l’objet d’une véritable ruée vers le pétrole.

Des puits sont creusés de toutes parts et certains esprits malveillants sont bien décidés à imposer leur loi pour s’enrichir et prendre le pouvoir.

Parmi eux, le méchant Barry Blunt, un ancien avocat sans scrupule qui veut récupérer tous les puits de pétrole de la région.

Mais Luke, nouveau shérif de la ville, va tout faire pour les neutraliser.

luckyluke_t18Critique : 
— Quelle est cette affreuse odeur ?
— C’est le parfum le plus délicieux de la terre ! c’est le parfum du pétrole !…

Hé oui, il n’y avait pas que les ruées vers l’or jaune qui fit courir les gens, il y a eu aussi celle de l’or noir qui les transforma véritablement en fous aussi.

Mais revenons en arrière, si vous me le permettez…

Parce que si vous avancez quand moi je recule, comment voulez-vous que je vous… explique !

1857, Titusville en Pensylvanie, à une époque où l’on méprisait le pétrole, ce truc noir et puant qui ne servait à rien et qui foutait en l’air les terres ou les puits dans lesquels il jaillissait.

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Un jour, on découvrit qu’il faisait un merveilleux combustible mais personne n’avait de technique infaillible pour le trouver, alors, on s’en référait au petit bonheur la chance pour le trouver.

Puis vint le colonel Edwin Drake qui inventa, pour le plus grand bonheur des petits vieux, l’inspecteur Derrick !

Oh, pardon, je me trompe de derrick ! Ce n’est pas l’ami policier des après-midis de nos chers petits vieux dont on parle ici, mais de la tour en charpente en bois montée au-dessus d’une installation de forage (nous sommes en 1859, pas encore de charpentes métalliques).

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Mais qu’est-ce que le colonel Drake venait d’inventer, là ?? Tout à coup, tout le monde devient fou et c’est la ruée vers l’Or Noir à l’Est !

— Avec mon compère, Billy Smith, en creusant notre puits, nous avons déchaîné l’enfer. Les gens ont perdu la raison ! Tout le monde cherche du pétrole, négligeant tout le reste ! Même l’eau commence à manquer dans la région ! Et on me surnommait « le fou » quand je suis arrivé. [Colonel Drake]

Un bordel monstre vient de naître et ce qui est décrit dans ces pages ne fait pas honneur au genre humain qui aurait tendance à régresser lorsqu’il a la possibilité de s’enrichir.

Évidemment, Goscinny et Morris ont choisi l’humour pour illustrer ces gens qui ne vivent plus que pour le forage et la découverte du pétrole : le maire ne se sent plus, le juge creuse et je juge plus, le shérif est parti prospecter, ne reste présent et sain d’esprit que l’adjoint du shérif qui lui n’aime que le whisky.

Niveau du méchant, on en a un qui est super en la personne de Barry Blunt, ancien avocat, homme roublard qui voudrait, non pas être calife à la place du calife, mais posséder tous les puits de pétroles des autres et pour y arriver, il ne lésinera pas sur les magouilles et les intimidations.

Pour contrebalancer le méchant qu’on ne peut pas récupérer, il y a son ancien homme à tout faire, Bingle et avec lui vont naître des comiques de situation tel le fait qu’après avoir voulu sortir de sa cellule, il ne voudra plus la quitter quand le pétrole jaillira pendant qu’il creusait un souterrain pour s’évader. Il ferait tout pour y retourner…

— Je suis un criminel endurci !!… J’ai de mauvais penchants !… Je battais mes petits frères !…[Bingle]

Si tout le reste n’est que fiction, l’invention du derrick par le colonel Drake est bien réel et la page explicative en début d’aventure nous donnera quelques explications sur ce phénomène qui pris une ampleur dingue, transformant de vertes prairies en champ de boue immonde.

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Encore un bel album qui parle d’écologie avant l’heure et de folie humaine, le tout avec humour.

À noter que je devrais acheter les nouveaux albums pour ne plus avoir ces couleurs merdiques qui colorisaient tous les paysages ou les personnages en une seule et même couleur !

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Ma page…

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur,  le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

Fables – Tome 8 – Les mille et une nuits (et jours) : Bill Willingham & Mark Buckingham

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Titre : Fables – Tome 8 – Les mille et une nuits (et jours)

Scénariste : Bill Willingham
Dessinateur : Mark Buckingham, Lan Medina & Jim Fern

Édition : Panini Comics (2009) / Vertigo Classiques (2013)

Résumé :
Maintenant qu’ils connaissent la véritable identité de l’Adversaire, les Fables fourbissent leurs armes pour défendre leur bastion dans le monde des Communs et cherchent à forger de nouvelles alliances avec les Royaumes jusque-là épargnés par l’ennemi.

Mais l’arrivée à Fableville d’une délégation venue d’Arabie démontre à quel point la formation d’une coalition peut s’avérer délicate – surtout quand l’un des deux camps dissimule des armes de destruction magique !

9782365772129_p_6Critique :
Exit mes personnages préférés que sont Le Grand méchant Loup Bigby et Blanche, qui est un peu en retrait…

Même si on a droit à sa présence avec ses 6 rejetons tout poilus sous la surveillance de tante Rose !

Par contre, cet album est l’occasion pour nous découvrir deux sexy baby en les personne de Mowgli et de Sinbad…

Oups, pardon, je me laisse aller !

Je disais donc que ce huitième tome était aussi l’occasion pour nous et les habitants de Fableville de découvrir d’autres Fables, en provenance direct d’Orient.

En effet, la précédente mission de Mowgli, touriste perpétuel, consistait à faire venir une délégation des Fables des terres arabes afin de créer une sorte d’alliance.

Et là, je me pose quelques questions… La délégation arabe est représentée de manière fort caricaturale avec son harem, ses esclaves et sa manie de traiter les Fables de New-York de chiens d’infidèles, de pouilleux ou autres mots doux…

Non, je ne nierai pas que certains dignitaires contemporains se déplaçent avec ce que nous appellerons des esclaves modernes, on n’a rien inventé dans la fiction, la réalité la dépassera toujours.

Certes, on a le côté burlesque d’un Yusuf, bras droit de Sinbad, qui essaie de parler anglais et qui utilise les mauvais mots, on aussi une belle preuve de l’incurie du nouveau Maire, le Prince Charmant, mais même si Sinbad évolue, ça reste malgré tout une caricature assez exagérée.

Maintenant, l’auteur a-t-il caricaturé ce qu’il pense être la manière de vivre des gens du Moyen-Orient ou bien est-ce juste la caricature des personnages de Fables puisque ceux que nous avons en face de nous n’existent que dans les contes !

Je pencherais pour la représentation des personnages fictifs des fables et non d’une grossière représentation des gens existant réellement, même si ce genre d’hurluberlus esclavagistes existent bel et bien (mais ne sont pas la majorité, heureusement).

Malgré ce petit côté caricatural, je reste sur une très bonne impression de cet album, les dessins de Lan Medina étant sublimes tandis que ceux de Jim Fern pour la dernière partie (la balade de Rodney et June) sont fort simplistes avec peu de nuances dans les couleurs des arrières-plans.

Ce tome 8 nous réserve encore quelques belles surprises niveau traitrise et Frau Totenkinder joue un rôle central dans leur lute contre un ennemi introduit sournoisement avec les émissaires des Fables d’Arabie.

Et puis, l’introduction des nouveaux Fables est bien réalisée, on les juge, on les découvre sous un autre jour, on les apprécie, et l’avenir nous dira si nous avons bien fait ou pas, parce que ce n’est pas le premier Fable à qui je donnerais le bon Dieu sans confession et qui est un traitre fini.

D’autres évoluent dans le bon sens, comme Rose-Rouge et Boy Blue qui sont plus matures et plus courageux qu’on aurait pu le croire au départ, quand au Prince Charmant, il est pareil à lui même et à voulu être maire à la place du Roi Cole juste pour lui ravir son titre, son joujou, comme il fait avec les femmes… Après, il se rend compte qu’il n’est pas fait pour le poste.

Vivement les prochains tomes que je les dévore à pleines dents !!

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017) et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - Eagle+flag

Durango – Tome 8 – Une raison pour mourir : Yves Swolfs

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Titre : Durango – Tome 8 – Une raison pour mourir

Scénariste : Yves Swolfs
Dessinateur : Yves Swolfs

Édition : des Archers (1988) / Dargaud (1988) / Alpen Publishers (1991) / Les Humanoïdes Associés (2006) / Soleil (2007)

Résumé :
Durango est engagé par M. Steelgrave afin de le protéger ainsi que sa femme lors d’une partie de chasse. Cependant Lucy Steelgrave a d’autres projets : elle souhaite assassiner son mari avec la complicité d’une bande de desperados dont elle connaît bien le chef.

Durango, séduit par Lucy, est assommé et Steelgrave est tué, tout comme ses employés. Un vieux cow-boy, Duncan, aide alors Durango à retrouver la bande de Lucy, qui commet de nombreux meurtres, au désespoir de cette dernière.

Après un braquage conçu et mis en œuvre par Lucy et ses complices, Durango et Duncan anéantissent la bande, Lucy exceptée.

Critique :
Chienne de vie pour Durango, tout de même ! À peine entré dans la rue principale et boueuse d’une petite ville que déjà, on lui tombe sur le râble !

On se calme les mecs ! Laissez-lui au moins le temps d’attacher son cheval avant de lui sortir cette vieille affiche ou le beau visage de notre Blondin s’étalait sous un « Reward ».

Il est amnistié, notre bellâtre qui tire plus vite que l’ombre de Lucky Luke… Mais on ne l’écoute jamais, alors, ben, pour les trois gogos, ce sera « Bardaf, c’est l’embardée » et  » un allez simple pour le terminus des prétentieux ».

Dans ma tête, Whitney Houston est en train de chanter « I will always love you » car notre Durango vient d’être engagé par le riche maire de la ville à servir de garde du corps à son épouse, une top biche qui aimerait aller chasser alors que ce n’est pas vraiment la saison… Bodyguard le retour ?

Intraitable qu’il est notre Durango, avec la jolie blonde qui se rend compte que son mari a engagé un homme qui est incorruptible, dangereux et têtu et qui, ayant passé un contrat avec le mari, ira jusqu’au bout, même si elle surenchérit.

Retour dans les plaines plus chaudes des États-Unis, exit la neige de Loneville, exit la ville sans foi ni loi, mais bien des mystères avec cette épouse qui veut tout d’un coup aller chasser le gros gibier alors que ce n’est pas la saison et que pour cela, il faut aller assez loin.

Une fois de plus, on tire, dans tous les sens, et surtout dans des bandits, on se fait taper dessus, on se fait avoir, on piste des méchants et on finit tout ça avec une nouvelle inattendue et une suite au prochain épisode.

Certes, ça ressemble à du convenu au niveau de certaines situations, mais lorsqu’on est plongée dans un Durango, tout le reste s’efface et il ne reste que l’homme aux mitaines de cuir…

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur,  le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - The magnificent seven