Titre : Sherlock Holmes et l’affaire des noyades bleues
Auteur : Jérôme Hohl
Édition : Astrid Franchet (16/11/2021)
Résumé :
Londres 1903. Sherlock Holmes est au plus mal. Watson est appelé au célèbre appartement de Baker Street, dans lequel le détective a provoqué un incendie.
Un accident selon Holmes, qui ne semble plus maîtriser son addiction aux psychotropes, surtout depuis une malheureuse affaire de prise d’otage dans laquelle il a échoué et qui a contribué à brouiller les deux amis. La réputation de Holmes est sévèrement entachée.
Mycroft, son frère, et Watson vont essayer de réveiller l’enquêteur en lui. Une affaire de mystérieuses noyades tombe à point nommé. Et si Sherlock et Watson entreprenaient le voyage sur le continent pour démontrer au monde que Sherlock Holmes est toujours le plus brillant des détectives ?
Critique :
Comme je l’ai souvent dit, le format court va mieux aux enquêtes de Sherlock Holmes, que le long.
Il vaut mieux une petite nouvelle qui frétille, qu’un long roman qui roupille.
Dans le cas de ce roman, la taille est parfaite, ni trop courte, ni trop longue.
Le rythme est bien géré : on prend son temps de développer l’histoire, de mener l’enquête, de suivre les pistes, d’étoffer le récit de détails historiques, de donner de l’épaisseur aux personnages, le tout sans se perdre dans des choses inutiles.
L’enquête est bien menée, remplie de mystères et pas simpliste du tout, puisque j’ai été surprise des révélations découvertes par Holmes. Là, je suis ravie.
Évidemment, j’ai deux bémols à faire (sinon, ce ne serait pas moi) : le premier concerne les personnages de Holmes et Watson. Non, pas de panique, ils sont canoniques.
Mais nom de Zeus, à l’époque victorienne comme à l’époque édouardienne, ils n’utilisaient pas leurs prénoms pour l’un de l’autre ! Qu’on laisse les prénoms de Sherlock et de John pour notre époque contemporaine. Ici, dans le récit, l’auteur commence avec les prénoms puis passe définitivement aux noms de famille, avant de revenir de temps en temps aux prénoms.
L’autre bémol, plus important, est sur le fait que les auteurs nous ressortent encore et toujours Vous-Savez-Qui ! Alors, je peux comprendre (et admettre) qu’on utilise ce méchant canonique avant 1891, mais pas ensuite. Il est tombé dans le gouffre, qu’on l’y laisse pourrir et qu’on ne l’en ressorte plus, merci ! J’apprécierais que les auteurs nous en inventent des autres, les méchants ne manquent pas dans la vie réelle…
Ces bémols ne sont que le reflet de mon opinion, ils n’engagent que moi et ne sont pas rébarbatifs, c’est juste l’expression de ma pensée. Ils n’entravent rien au plaisir de lecture, si ce n’est une mini exaspération de ma part.
Le point fort du roman est que l’enquête est cohérente, pas simpliste, possédant un rythme ni trop lent, ni trop rapide et que les personnages de Holmes et Watson ne s’écartent pas de leurs originaux.
Holmes est comme nous le connaissons, dépressif, en proie à ses démons intérieurs, passant d’un état exalté à celui de plus apathique, intransigeant avec les autres et face à un Watson qui ne sait plus quoi faire pour le garder dans le droit chemin. Leur amitié à pris un coup, mais elle est toujours présente.
Anybref, ceci est un très bon pastiche holmésien, l’Historique de l’époque est présent, sans recouvrir le récit, les décors de la ville de Colmar sont bien restitués, sans que cela empiète sur le récit, l’auteur intégrant bien tous les ingrédients à son gâteau, sans forcer sur le sucre et le gras.
Une lecture qui m’a agréablement surprise et j’espère qu’il y aura une suite, de la même qualité scénaristique.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°187].