La capture – Yvonne Chen 02 : Nicolas Lebel

Titre : La capture – Yvonne Chen 02 (Qui sème les coups récolte la vengeance)

Auteur : Nicolas Lebel
Édition : Le Masque (23/03/2022)

Résumé :
Morguélen. Un nom funèbre pour une île bretonne giflée par les vents. Un terrain idéal pour la lieutenante Chen, lancée dans une traque sans merci. Dans son viseur : des tueurs à gages insaisissables, les Furies, déesses du châtiment.

Mais à l’heure de la rencontre, la partie pourrait bien compter plus de joueurs qu’il n’y paraît. Et quand le prêtre de cette île du bout du monde entre à son tour dans la danse, une seule certitude demeure : quelqu’un va mourir.

Jeu de miroirs à huis clos, le nouveau roman de Nicolas Lebel entraîne le lecteur dans une course échevelée où tout n’est qu’ombres et reflets. Porté par l’humour et l’ingéniosité inégalables du lauréat du Prix des lecteurs du Livre de Poche, La Capture impose Nicolas Lebel comme l’une des voix les plus brillantes du thriller français.

Critique :
Si Dave avait écrit sa lettre à Hélène, exilée sur l’île Morguélen, pas sûr que ça aurait eu le même effet qu’un exil  aux îles des Kerguelen.

Parce que Morguélen (mêle si ça rime super bien avec Helen) se situe en Bretagne et que, ce n’est pas le bout du monde !

♪ Quelle idée, ma douce Hélène, de t’exiler sur l’île Morguélen ♫ (ou comment pourrir votre journée en vous collant la chanson dans la tête).

Bon, on ne va pas se mentir, Yvonne Chen n’est pas mon personnage préféré ! Malgré son caractère de cochon, sa voie éraillée et sa tronche de grenouille, je lui préfère, et de loin, le Capitaine Mehrlicht.

La lieutenante Chen est froide, antipathique au possible, imbuvable et si ça coince de la sorte entre nous, c’est sans doute parce que c’est une femme. Bizarrement, une telle froideur, ce manque d’empathie qu’elle a pour les autres, je pense que ça passerait mieux avec un mec. Me demandez pas pourquoi, docteur.

Chen m’a fait l’effet dune poêle Tefal : déjà que tout glisse sur elle, sans attacher et moi, je ne me suis pas attachée à elle non plus.

Cela ne m’a pas empêché de passer un moment rempli de suspense et de mystère avec notre flic au caractère de merde, qui, poursuivant les assassins de son collègue, va mener son enquête sur la petite île de Morguélen, sorte de trou perdu qui ne s’anime que durant les périodes de vacances.

Moi, je me méfie toujours des petits coins paumés qui semblent super calme, lorsque je lis un roman policier ou un thriller ! C’est bien souvent au moment où débarque notre personnage que le taux de mortalité explose en masse et que l’insécurité règne en maîtresse de maison.

Comme aux échecs, notre Chen va devoir avancer sur un échiquier dangereux, sans savoir où se trouvent les Furies, tandis que de l’autre côté, deux flics de l’OCLCH avancent, eux aussi, à pas de loup, sans savoir si l’homme qu’ils espionnent est un criminel de guerre ou pas.

N’ayant jamais joué aux échecs autrement qu’avec Ron Weasley (on a les références que l’on peut), je sais tout de même que parfois, pour gagner, il faut savoir sacrifier des pions importants…

Dans ce roman, les apparences sont trompeuses et même si j’ai vite deviné où se trouvait la couille dans le pâté, je manquais de certitudes pour affirmer avoir raison.

Comme avec un iceberg, je n’avais trouvé qu’une petite partie, ce qui était immergé, je l’ai découvert au fur et à mesure, me faisant avoir comme une bleue ! Génial, il y avait des surprises dans la surprise du Kinder© !

Non, non, ce n’était pas une saloperie de salmonelle, rassurez-vous, vous pourrez déguster le roman sans risque. C’est comme une sorte de double effet Kiss Cool (pour les plus anciens qui ont passé l’âge des Kinder) et l’explosion finale en bouche pour la fin. Là, je vous garantis que je n’avais rien vu venir !

Si le roman possède moins d’humour que dans ceux consacrés aux enquêtes du Capitaine Mehrlicht, l’auteur ne sera jamais avare de bons mots, de situations cocasses (notamment avec les chansons de Johnny), de vérités vraies, de mettre en scène ses potes auteurs (Claire Favan, Alexis Laipsker, Mazza et de mettre Norek à la Pléiade)…

Et puis, on ne s’y embête pas, le rythme, sans être trépidant, ne nous laisse pourtant pas le temps de flâner et de cueillir des fleurs. La preuve, j’ai lu ce roman en même pas 24h. Une fois qu’on est plongée dedans, c’est comme dans une piscine, on n’a pas envie d’en sortir.

Un scénario bien trouvé, qui laisse la place aux surprises, au suspense, aux mystères et qui se termine d’une manière inattendue, ce qui relance les dés pour le prochain épisode, si suite il y a… C’est intelligent de la part de l’auteur. Un twist génial.

Mon seul bémol sera pour Yvonne Chen, qui n’aura pas le prix de la sympathie du public, ni des collègues, ni celui de la politesse, mais je pense qu’elle s’en moque comme de ma première paire de chaussettes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°260] – Dernière du challenge.

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Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double : Daniel O’Malley

Titre : Au service surnaturel de sa majesté – 02 – Agent double

Auteur : Daniel O’Malley
Édition : Pocket (2018) – 864 pages
Édition Originale : Stiletto (2016)
Traduction : Valérie Le Plouhinec

Résumé :
Quand, après des années de combats acharnés , deux organisations secrètes et rivales sont contraintes d’allier leurs forces, une seule personne semble en mesure de les aider à conclure cette paix nécessaire : Myfanwi Thomas, la très fantasque héroïne de The Rook.

D’un côté, la Checquy, organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne britannique.

De l’autre, les Greffeurs, une société de peu recommandables alchimistes belges adeptes de manipulations génétiques en tous genres. Sans compter les mystérieux Antagonistes, qui tentent par tous les moyens de faire échouer les négociations.

Critique :
Imaginez un James Bond avec des pouvoirs surnaturels… Non, non, pas avec une baguette magique comme Harry Potter, oubliez la magie !

En Grande-Bretagne, des gens naissent avec des talents surnaturels, qui peuvent aller de dissoudre les os, ou d’avoir une ombre qui est un portail direct pour l’Espagne ou de voir au travers des choses…

Et tous ces talents sont discrètement escamotés à leur famille, sont formés et ensuite, ils travaillent pour le gouvernement et donc, pour Sa Majesté !

Le premier tome était étonnant, il m’avait bien plu, malheureusement, lorsqu’on a trop à lire, une majorité des romans croupissent dans les étagères, oubliés et il était plus que temps que je le dépoussière.

Ce thriller fantastique est un mélange de surnaturel, de SF, de fantastique (normal) et le tout est saupoudré d’humour british, de dialogues qui pulsent, de situations cocasses.

Sans oublier des références à notre monde tout ce qu’il y a de plus normal puisque l’auteur aborde aussi la peur de l’autre, la haine que l’on cultive, que l’on inculque aux plus jeunes, au pardon impossible.

Nos amis de la Checquy (ceux qui bossent pour Sa Majesté) veulent enterrer la hache de guerre avec les Greffeurs (les alchimistes belges adeptes de manipulations génétiques) et que leur deux organisations fusionnent, au lieu de se tirer dans les pattes. Ce qui ne plait pas à tout le monde, des deux côtés, et l’on sent la haine transpirer chez certains membres de la Checquy.

Après autant d’années, j’avais même oublié que les Greffeurs étaient belges ! Des belges du Nord, bien entendu, surtout avec des titres comme « Graaf » (comte), grootvader (grand-père) et puis, j’ai vu passer une insulte bien flamande (Klootzak). Pas de panique, pas besoin d’avoir fait néerlandais deuxième langue pour comprendre.

C’est burlesque, bien entendu, sans pour autant devenir du n’importe quoi. À partir du moment où vous acceptez les phénomènes surnaturels, les gens qui possèdent des dons anormaux et des autres qui se greffent des tas de trucs en plus dans le corps, devenant parfois des superman, il n’y aura pas de problème.

On pourrait croire qu’avec une brique pavesque de 860 pages, l’ennui poindrait le bout de son nez : ben non !

Le scénario est bien pensé, le récit est bien mis en page, on alterne les passages avec de l’action, des combats, un éclaircissement sur la provenance de la haine entre les Greffeurs et la Checquy, des scènes de la vie quotidienne pour les Greffeurs présent sur le sol anglais,…

Bon, il n’aurait pas fallu plus de pages, sinon, le risque aurait été grand de tourner en rond. Heureusement, on l’évite !

Ce thriller fantastique, qui ne se prend pas au sérieux, sans pour autant virer au grand n’importe quoi, m’a apporté des instants de détente, une pause rafraichissante, des moments où je n’ai pas pu m’empêcher de sourire, bref, un moment de lecture détente dans le sens le plus agréable du terme.

Nous ne sommes pas dans de la grande littérature, loin de là, mais parfois, tout ce que les lecteurs demandent, c’est un peu d’humour dans ce monde de brute, une bulle de tranquillité et des instants dédiés au burlesque, au loufoque, à l’absurde, à l’irréel.

Ce n’était peut-être pas une mauvaise chose de l’avoir laissé prendre les poussières durant 4 ans, à ce pavé… Il est tombé à point nommé quand j’avais besoin de me détendre l’esprit, les zygomatiques et de m’évader avec du fantastique.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°259] et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

Le Scorpion – Tome 14 – La tombe d’un dieu : Stephen Desberg et Luigi Critone

Titre : Le Scorpion – Tome 14 – La tombe d’un dieu

Scénariste : Stephen Desberg
Dessinateur : Luigi Critone

Édition : Dargaud (27/05/2022)

Résumé :
Au Caire, le Scorpion a retrouvé Méjaï. Mais elle lui a interdit de se mêler de sa vie et de celle de leur enfant… qui semble avoir disparu. A bord d’une felouque descendant les eaux du Nil, le Scorpion compte bien découvrir la vérité, mais il a besoin d’argent.

Ainsi se remet-il au service de la Sabbatéenne, une femme plus dangereuse encore, capable de percer les mystères du passé. La Sabbatéenne s’est lancée sur les traces du plus mystérieux des pharaons, Akhenaton, l’inventeur du dieu unique.

Elle est persuadée qu’en trouvant sa tombe, elle pourra faire le lien avec son grand prêtre Tamose, le Moïse de la Bible, et l’exode vers la Palestine, aujourd’hui revendiquée par les juifs, les musulmans et les chrétiens d’Occident. Mais la quête tourne mal. Des hommes armés les attaquent.

Le trésor de la tombe d’Akhenaton attire toutes les convoitises, et particulièrement celles du puissant Al Kabir, le maître de Méjaï qui possède la clé de ses secrets.

Critique :
Depuis que Marini n’est plus là, le Scorpion n’est plus tout à fait le même… Il est sans doute plus facile de copier certains dessins que d’autres.

Les dessins de Luigi Critone sont presque à l’identique de ceux de Marini, beaucoup mieux que dans le précédent tome, où ils ne m’avaient pas conquis, mais il leur manque toujours un petit truc : l’âme que possédaient les anciens.

Malgré tout, adorant les aventures du Scorpion, je ne pouvais manquer ce nouveau rendez-vous, en terre Égyptienne. Un petit résumé de l’album précédent se trouve au début de celui-ci, ce qui est une bonne idée, car deux années se sont écoulées entre le tome 13 et le 14.

Il est une fois de plus question de religions, ce qui est des plus normal, à cette époque. Trois religions se côtoient et vivent en harmonie.

Il y a, bien entendu, des fanatiques qui ne veulent pas que l’on remette certaines choses en question et qui sont prêt à tout pour empêcher le Scorpion et la Sabbatéenne d’arriver à leur fin.

Derrière ces fanatiques, il y a surtout des hommes qui les manipulent, qui tirent les ficelles, qui n’ont pour objectif que d’étendre leur empire, leur pouvoir, ou tout simplement le garder. Pour eux, la religion n’est qu’un prétexte et tout le reste est politique. L’empire Ottoman vacille et certains voudraient en tirer parti, quand d’autres voudrait qu’il reste encore.

La recherche de la tombe du pharaon hérétique apportera un autre éclairage sur un épisode archi-connu de l’Ancien Testament.

Nous sommes loin des premiers albums qui m’avaient emportés, qui avaient été des coups de coeur, malgré tout, je suis contente de retrouver mon Scorpion et ses quêtes.

Pourtant, s’il avait été moins attaché à sa quête de la vérité et moins égoïste, Méjaï n’aurait pas perdu ce qu’elle a perdu…

Un bon album, correct, qui remonte d’un cran par rapport au précédent et qui laisse présager, je l’espère, que les suivants ne nous décevrons pas.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°258] Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 46 pages).

 

Labyrinthes : Franck Thilliez

Titre : Labyrinthes

Auteur : Franck Thilliez
Édition : Fleuve Noir (05/05/2022)

Résumé :
Un scène de pure folie dans un chalet. Une victime au visage réduit en bouillie à coups de tisonnier. Et une suspecte atteinte d’une étrange amnésie.

Camille Nijinski, en charge de l’enquête, a besoin de comprendre cette subite perte de mémoire, mais le psychiatre avec lequel elle s’entretient a bien plus à lui apprendre. Car avant de tout oublier, sa patiente lui a confié son histoire.

Une histoire longue et complexe. Sans doute la plus extraordinaire que Camille entendra de toute sa carrière.

« Tout d’abord, mademoiselle Nijinski, vous devez savoir qu’il y a cinq protagonistes. Toutes des femmes. Écrivez, c’est important : « la kidnappée », « la journaliste », « la romancière », « la psychiatre »… Et concentrez-vous, parce que cette histoire est un vrai labyrinthe où tout s’entremêle. La cinquième personne sera d’ailleurs le fil dans ce dédale et, j’en suis sûr, apportera les réponses à toutes vos questions. »

Critique :
Comment se faire entuber royalement lorsqu’il n’y a pas d’élections, un contrat d’assurance à signer, un banquier à voir ?

Il faut lire un romans de Franck Thilliez, surtout ceux consacrés au Manuscrit inachevé. Entubage garantit.

Les deux premiers m’avaient retournés le cerveau, j’étais prête à me faire avoir pour le troisième, à me tordre les méninges, à téléphoner au M.I.6 pour qu’ils me résolvent les énigmes cachées par l’auteur (même eux n’y arrivent pas toujours).

On commençait déjà avec une putain d’énigme : un assassiné et puis, le psy commence à raconter une histoire démentielle à la fliquette de service et surtout à nous.

Et là, durant toute ma lecture, je me suis demandé quel putain de rapport il pouvait y avoir entre la jeune kidnappée (Julie, bien connue de ceux qui ont lu les romans précédents), une journaliste, une romancière du dimanche et une psy qui ne supporte plus les ondes et qui s’est réfugiée dans le plus profond trou du cul de la France (non, ce n’est pas celui que vous penser, celui de Jupiter).

Alternant les chapitres avec ses différents personnages féminins, l’auteur arrive à nous balancer 4 récits différents sans que l’on capte que pouic dans leur rapport entre elles. Vous le saurez après, bien entendu, mais en attendant, je me suis fait fumer le cerveau et ça n’a rien donné.

Autant où ses deux précédents romans consacrés au Manuscrit Inachevé m’avaient emporté, celui-ci a eu plus de mal. La faute sans doute au fait que je n’avais pas envie de recroiser la route de Caleb, ni celle de la pauvre Julie, kidnappée et dont on retrouvait la trace dans le tome 2, mais pas comme je l’aurais voulu… Il y avait aussi beaucoup de violence (trop ?), de trucs gore, de choses malsaines. Cette fois-ci, elles ont moins bien passées que d’habitude.

Attention, je n’ai pas dit que son nouveau roman était mal foutu, mal écrit ou inintéressant ! Je l’ai lu en même pas 24h, ce qui est tout de même un signe qu’il m’a collé aux mains. Mais durant une partie, j’ai souffert avec Julie et je n’avais pas envie d’avoir mal avec cette pauvre gamine, ni avec les autres personnages. Là, je me suis dit que je n’avais peut-être pas pris le bon roman au bon moment.

Et puis… Bardaf, la première torgnole ! Oh punaise, elle a fait mal, celle-là ! J’ai failli porter plainte pour coups et blessures à une pauvre lectrice qui ne s’y attendait pas du tout. Comme si ça ne suffisait pas, l’auteur m’a encore foutu des claques, en punition de ma mémoire défaillante, pour ne pas avoir reconnu le nom d’une protagoniste. Honte à moi, en effet.

En conclusion, le dernier roman de Thilliez est un véritable labyrinthe où il est bon de se perdre, de suivre son fil rouge à lui, de se laisser enfumer, entuber, de se prendre des claques, des coups de pieds au cul, tout en faisant abstraction de certains passages très/trop violents, de scènes difficiles, gore…

Cela en vaut pourtant la peine, car la récompense suprême se trouve dans le final du livre où, après s’être pris dans la gueule, moult claques, on se retrouve apaisée.

Les méninges se sont tordues, mais beaucoup moins que dans le premier, où l’ami Yvan et d’autres m’avaient expliqué certaines choses, avant que je ne les explique à d’autres ensuite.

L’avantage serait de les lire cul à cul, car j’ai oublié quelques détails du premier ainsi que d’autres du second, mais l’essentiel (qui n’est pas dans Lactel©), c’est que le final soit là pour éclairer le tout et apaiser un peu mon cœur tourmenté.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°257].

Dans les brumes de Capelans : Olivier Norek

Titre : Dans les brumes de Capelans

Auteur : Olivier Norek
Édition : Michel Lafon Thriller (07/04/2022)

Résumé :
Une île de l’Atlantique, battue par les vents, le brouillard et la neige…
Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense…
Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles…
La jeune femme qu’il y garde enfermée…
Et le monstre qui les traque.

Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l’aveugle.

Critique :
Lorsque je lis un roman de Franck Thilliez, je sais d’office que je vais me faire avoir. C’est radical, garantit sur facture et malgré mon attention éveillée, je ne vois jamais venir le truc.

Avec un roman d’Olivier Norek, je reste méfiante durant ma lecture, plissant les yeux et prenant une moue intelligente, comme si je lisais attentivement un contrat d’assurance (ou de banque), me demandant où ils vont m’enfumer (pour rester polie).

L’arnaque de Norek, je l’ai sentie venir, sans en être tout à fait sûre, marchant sur des œufs, car je pouvais me tromper et me faire entuber ailleurs, pendant que l’auteur détournait mon attention avec des brumes épaisses. Comme les magiciens qui détournent votre attention afin que vous ne voyez pas le truc.

D’ailleurs, lorsque l’auteur a installé un refuge pour animaux, avec un plein étage de chats, mes sueurs froides ont commencées. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir réserver comme sort aux félins ?

Ouf, aucun animal n’a eu à souffrir de la haine de cet auteur, véritable serial-kat-killer. Il a sans doute eu peur de mes menaces dans mes précédentes chroniques… Il n’a pas osé (mdr).

La construction du thriller est intéressante, dès le départ, la curiosité est titillée avec cette intro en trois prénoms. Intrigante au possible. Je ne savais  pas trop sur quel pied il allait faire danser le lectorat, surtout que c’était le roman où le commandant Victor Coste revenait. Tout pouvait foirer.

Pas de foirade, pas de naufrage, un suspense maintenu, sans pour autant cavaler dans tous les sens, comme des poulets sans têtes (oups, pardon, messieurs les policiers).

Alternant les chapitres avec plusieurs personnages, dont le capitaine Russo, le commandant Coste sur l’île de Saint-Pierre, le prédateur tueur enleveur de gamines, une de ses victimes et les personnages situés en France, il était impossible de s’ennuyer ou de trouver le temps long.

Le récit n’est pas survolté : il est maîtrisé ! La nuance est importante. Courir partout dans un thriller ne m’intéresse plus, j’ai pris de l’âge. Là, Coste (facile je sais) n’est plus celui que nous avons connu dans la trilogie 9-3. Il est brisé, blessé, mutique, ce n’est plus le commandant d’avant, même si, sous la carapace, il reste de sa personnalité telle que nous l’avons connue.

Le suspense est maintenu, distillé au goutte-à-goutte, jusqu’à ce que ça nous pète à la gueule et que l’on se dise « Oh non ! ». Ben si…

Les personnages sont travaillés, sans pour autant que l’auteur se soit appesantit dessus. Avec peu de mots, il arrive à nous en esquisser les grandes lignes et à nous les faire apprécier, surtout Mercredi et son grand-père.

Les dialogues sont percutants, les décors décrits avec minuties pour certains et lors de ma lecture, j’ai été transportée au bout du monde, sur l’île de Saint-Pierre, où les brouillards n’ont rien à envier aux terribles smog du Londres holmésien.

L’ambiance sera pesante, dans le final, lorsqu’il faudra affronter cette purée de pois qui vous masque votre main au bout de votre bras. Terrible ! Prévoyez une corde pour revenir à votre habitation.

Le commandant Coste fait donc un retour réussi, ailleurs que dans le fameux 9-3, aux antipodes de la France, perdu au milieu de l’océan, dans un job différent que celui de flic, sans pour autant avoir quitté la maison poulaga.

Le récit est maîtrisé, le suspense est bien réparti, les mystères, telles des brumes, se lèveront petit à petit, après vous avoir baladé dans le roman. Lorsque l’on croit que tout est plié, il en avait gardé sous la pédale. Génial.

Hélas, l’auteur n’a pas réussi à me piéger, cette fois-ci, les assureurs restant les maîtres de l’entubage (avec banques et politiciens).

Malgré tout, le scénario était bien pensé et cela ne m’a pas empêché de frissonner, de m’accrocher au roman, de ressentir le suspense, les affres des mystères, cherchant le chaînon manquant (que je n’avais pas trouvé) qui relierait tous les fils ensemble.

C’est diabolique, tout en étant différent du diabolisme de la trilogie du 9-3. Un excellent thriller pour célébrer le retour du commandant Coste et qui peut se lire, indépendamment des autres.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°256].

Les Thés meurtriers d’Oxford – 02 – Beau Thé Fatal : H.Y Hanna [Par Dame Ida, théïnomane invétérée]

Titre : Les Thés meurtriers d’Oxford – 02 – Beau Thé Fatal

Auteur : H.Y Hanna
Édition : City (11/05/2022)
Édition Originale : Oxford Tearoom Mysteries, book 2: Tea with Milk and Murder (2016)
Traduction : Diane Garo

Résumé Babelio :
Lors d’un cocktail à Oxford, Gemma Rose, propriétaire d’un salon de thé, entend une conversation inquiétante quelques minutes avant qu’une étudiante de l’université ne meure empoisonnée. Simple coïncidence ?

Et le nouveau conjoint de sa meilleure amie Cassie pourrait-il être impliqué ? Gemma décide de mener sa propre enquête, aidée par les vieilles commères de son village de l’Oxfordshire et par son ancien amour d’université, l’inspecteur Devlin O’Connor.

Mais sa mère fait du grabuge dans le charmant salon de thé anglais de Gemma, sa meilleure amie est furieuse de la voir fouiner… et ce mystère s’avère plus intriqué qu’un bretzel au chocolat !

Gemma réalise un peu tard qu’elle pourrait bien être la prochaine sur la liste du tueur. Sauf si sa petite chatte tigrée, Muesli, parvient à la sauver.

L’avis de Dame Ida :
Or donc, après le jeune inspecteur Morse et l’inspecteur Lewis (évoqué dans cet opus), à la télévision, c’est au tour de Gemma Rose, tenancière de salon de thé so british, de résoudre les crimes mystérieux qui semblent frapper Oxford et ses environs.

Sachant que les environs en question sont la jolie région des Costwolds, vous me direz qu’on risque même à un moment de voir Agatha Raisin débouler comme une tornade dans le salon de thé de Miss Gemma Rose pour réclamer un gin tonic et une part de lasagnes surgelées ou un curry entre deux clopes.

Mais non ! Vous qui entrez ici renoncez à tout espoir de cross-over puisque ça n’existe qu’à la télévision, et que Morse et Lewis ne se situent pas dans la même décennie que Gemma ou Agatha… Et parce qu’Agatha préfère les pubs au salon de thé ! De toute façon elle ne boit que du café.

Mais pourquoi je vous parle de la Raisin moi ? On trouvera bien un grain ou deux de raisin dans un scone que Gemma ou sa mère vous auront préparé et servi dans ce salon de thé.

Ah ben oui, parce que c’est sa mère qui œuvre en cuisine maintenant. Sans doute cela l’aidera à avoir un œil sur elle pour essayer de lui fourguer un mari puisque la trentaine approche tic-tac, tic-tac, et toussa toussa…

Anybref, sa copine et serveuse Cassie a trouvé un beau galeriste prêt à la couvrir d’attentions et à propulser sa carrière de peintre en devenir… Gemma ne devrait-elle pas se réjouir de voir sa copine casée et à la veille de se réaliser en tant qu’artiste ?

Humm… C’est bien mal connaître la mesquinerie féminine qui consiste chez certaines d’entre nous à très mal vivre que les copines se casent quand on est soi-même incapable de sauter le pas, malgré la présence de deux beaux spécimens de la gent masculine prêts à vous courtiser.

Mais… Gemma ne se rend même pas compte de ça… Jurant ses grands dieux qu’elle ne veut que le bonheur de sa copine etc… A d’autres… Si elle compte tromper ses lectrices, on ne me la fait pas à moi et je trouve ça… Nul ! Faut dire que jadis une copine m’a fait le coup et qu’elle a fini rayée de mon répertoire d’adresses (on n’avait pas encore de smartphones au précédent millénaire figurez-vous !).

Oui mais voilà… Ce séduisant galeriste en fait des tonnes et il aurait peut-être des trucs pas nets à cacherdans ses placards… En tout cas c’est ce qu’on pourrait penser quand une jeune créature sapée comme jamais et bijoutée comme Sa Majesté déboule bourrée au vernissage de Cassie en tapant un scandale, invectivant le maître des lieux avant de s’écrouler raide morte.

Et évidemment comme Gemma était là au moment des adieux définitifs de la jeune créature au music-hall au terme de sa grande scène du II, et qu’elle a aperçu des trucs étranges dans le jardin en prenant l’air ; et comme elle continue à jouer à « cache-cache » avec l’inspecteur nommé sur l’enquête qui n’est autre que son séduisant ex-petit ami, étrangement pété de thunes pour un flic, toujours célibataire ce qui ne gâche rien, la voici partie pour prendre une part active à cette enquête.

Comme quoi les Costwolds et la séculaire cité universitaire d’Oxford sont bien devenues une « no-go-zone » bourgeoise, où les morts violentes sont en pleine expansion sans que ça n’empêche l’immobilier d’y flamber…

Et comme quoi nul n’est obligé de faire l’école de police pour résoudre des crimes en Angleterre depuis qu’une certaine Miss Marple s’y est mise.

Alors ? Faut-il ou non continuer à suivre cette nouvelle série de cosy mysteries ?

Je vous avais dit que je réservais mon jugement à cet égard après la lecture du premier opus et attendais de voir comment les personnages allaient évoluer et l’auteure progresser dans sa manière de construire une intrigue.

Et surtout… échapperait-on au « je t’aime moi non plus » usant que nous infligent certains auteurs, afin de nous tenir en haleine avec la vie sentimentale de leurs héros, sans se rendre compte qu’au bout d’un moment, s’ils n’ont pas conclu, c’est qu’ils sont sévèrement névrosés, impuissants, frigides ou affecté d’un complexe d’œdipe chronique incurable ?

À moins qu’ils n’aient trop lu de romans à l’eau de rose (c’est possible mais franchement moins fréquent chez les mecs tout de même)?

Mais quoi qu’il en soit au bout d’un moment ces tergiversations nous emmerdent prodigieusement à terme et il serait grand temps de passer aux choses sérieuses (comme une bonne scène de partie de jambes en l’air décrite en détail).

Or donc qu’en est-il avec ce second tome ?

Eh bien, question intrigue on est clairement en progrès. Pas de liste réduite de suspects évidents dès le départ, tout le monde pourra voir ce qu’il dit réutilisé contre lui-même.

On liste des pistes, on les explore, on les ferme, on les rouvre… et même quand on croyait l’affaire dans le sac on se retrouve face à une impasse rendant obligatoire d’explorer d’autres possibilités.

Je regretterai néanmoins un léger abus du facteur chance et d’heureuses coïncidences dans cet opus. Si ça peut marcher dans la littérature jeunesse, je suis hélas considérée comme adulte depuis trop longtemps pour encore croire que le Père Noël puisse passer plusieurs fois par an.

Mais je ne serai pas trop sévère. On a une bonne brochette de personnages récurrents attachants bien que leur psychologie mérite d’être davantage creusée.

Par exemple, le gang des « vieilles chouettes » désigne un petit groupe sympathique de dames âgées expertes es ragots et donnant volontiers un coup de main au salon de thé se voit toujours désigné sous ce terme générique…

Certes, elles ont chacune un prénom (qu’on oublie vite), l’une d’elle est un peu ronde… Mais… pour le moment nous n’avons qu’une perception assez floue ou indistincte de ce groupe dont je ne suis plus très sûre de savoir s’il est composé de trois ou de quatre retraitées.

Quant au père de Gemma qui n’est que peu présent hors de son domicile, on pourra trouver étrange qu’il ne se soit pas déplacé en une occasion que nous tairons, pour ne pas spoiler, mais pour laquelle tout parent normalement constitué bouge un peu ses fesses quand même.

Le style est assez agréable et léger. La banalité de la vie quotidienne de l’héroïne vient se nouer à la trame de l’intrigue comme pour l’ancrer dans une certaine réalité.

Et le choix d’une rédaction à la première personne présentant le roman comme un récit vivant où la narratrice semble capable de prendre ses distances vis-à-vis d’elle-même avec humour et d’alléger la charge émotionnelle des aspects les plus lourds du roman, vient renforcer cette impression d’agréable légèreté.

Et puis… Il y a la recette finale. C’est une tradition avec cette série : l’auteur nous offre à la fin du roman, la recette d’une pâtisserie servie au salon de thé et évoquée dans l’histoire.

Pour le premier volume, nous avions eu droit à la recette des scones avec lequel la victime a été étouffée… Et là, ce sera la recette secrète du cheesecake qui relance les ventes du salon de thé et que la mère de Gemma tient de sa propre mère !

Pour les hésitations sentimentales de Gemma je crains hélas que nous ne soyons pas au bout de nos aventures… Toujours deux partis intéressants en perspective… Et qui se savent en rivalité par-dessus le marché.

Gemma semble craquer davantage pour l’un des deux, et cela semble réciproque mais l’autre n’a pas l’air de vouloir lâcher l’affaire.

C’est certainement moins lourdingue qu’avec Agatha Raisin, qui, en plus tombe amoureuse du premier pantalon venu… Mais les premières indications données, quant à l’intrigue du troisième volume annoncée à la fin du livre, me laisse encore un peu sceptique et prudente. Elle n’a pas l’air d’être pressée de choisir.

Pour le moment… ça peut passer. Après tout Gemma n’a que 29 ans (les aura-t-elle indéfiniment ?), et on peut après tout comprendre qu’elle puisse encore se faire quelques illusions ou avoir quelques pudeurs l’empêchant de foncer tête baissée dans une affaire avec un mâle.

Mais… il ne faudra pas qu’elle hésite trop longtemps si elle ne veut pas lasser ses lecteurs.

Après tout Lizzie Martin s’est décidée assez vite elle… Je vous l’accorde, il n’y avait pas non-plus beaucoup de concurrence, donc ça aide… Et puis elle était pressée de se caser en bonne victorienne obligée de convoler pour coucher et ne pas se retrouver à la rue.

Alors oui effectivement, quand t’as ta propre affaire et le choix entre deux beaux mecs pleins aux as… Le truc qui n’arrive jamais au pauvres mortelles que nous sommes… ça finit vite par devenir insupportable. Elle nous nargue cette tête à claque, épicétou !

En résumé, j’ai passé un agréable moment avec ce cosy mystery léger et sans trop de prétentions, qui nous offre des personnages récurrents attachants, et dont la construction des intrigues mérite encore d’évoluer vers un peu plus de maturité.

En espérant que le personnage principal finira par faire des choix sentimentaux lui permettant également d’évoluer plutôt que de stagner dans une hésitation redondante qui a terme pourra nous faire fuir, nous continuerons à apprécier le style vivant de l’écriture et surtout, la recette finale qui ravira les gourmandes.

Mais… peut-être vaudra-t-il mieux lire cette série à un rythme espacé pour éviter l’indigestion ?

Drenaï – 10 – Loup Blanc : David Gemmel

Titre : Drenaï – 10 – Loup Blanc

Auteur : David Gemmel
Édition : Milady Fantasy (21/01/2015) – 600 pages
Édition Originale : White Wolf (2004)
Traduction : Rosalie Guillaume

Résumé :
Skilgannon le Damné a disparu des pages de l’histoire. Il a quitté les terres de Naashan, emportant avec lui les légendaires Épées de la Nuit et du Jour. Les assassins envoyés à ses trousses par la Reine Sorcière furent incapables de le retrouver.

Trois ans plus tard, loin de là, une foule déchaînée se rassemble autour d’un monastère. Elle est accueillie par un prêtre désarmé. Mais en quelques terrifiantes secondes, la situation bascule, et la rumeur se répand à travers les terres de l’Est : Skilgannon est de retour.

Il doit maintenant voyager à travers un royaume hanté par les démons en direction d’un temple mystérieux et de la déesse sans âge qui y règne. Toujours poursuivi par des tueurs et une armée d’ennemis face à lui, le Damné se lance dans une quête pour ramener les morts à la vie.

Mais il ne voyage pas seul. L’homme qui marche à ses côtés est Druss la Légende.

Critique :
Dans ce roman, David Gemmel fait du Gemmel, comme d’habitude. Ce n’est pas une critique, juste une constatation.

Je veux dire par-là que la trame ressemble aux autres : un guerrier compétent, torturé par son passé, en rédemption, qui a du sang sur les mains, qui n’a peur de rien.

Olek Skilgannon, qui n’a pas hésité à massacrer tous les habitants d’une ville (femmes et enfants compris), sur les ordres de sa reine, est aussi un homme respectueux des femmes (il ne viole pas les femmes, est respectueux, pas de #metoo avec lui). Hé, il a des valeurs.

Il vivait tranquille, peinard, puis les gens du village ont commencé à accuser les prêtres de tous les maux : famine, maladies et autres trucs. L’effet de meute a commencé et on a assisté à des passages à tabac de prêtres qui avaient soignés les gens durant une épidémie. Même dans la fantasy, l’humain reste le même.

Alternant les récits au présent avec ceux du passé qui éclairent la vie de quelques protagonistes (Skilgannon en tête), on suit nos personnages, fuyant l’avancée des envahisseurs, le récit se portant sur plusieurs d’entre eux.

Outre le guerrier aux épées de légendes, on croisera aussi un vieux guerrier de 50 ans, armé d’une hache mythique, elle aussi : Druss la légende. Comme Skilgannon, il est sans pitié sur un champ de bataille, a du sang sur les mains, mais respecte les femmes. Druss, je l’adore.

Les personnages sont comme souvent dans les romans de Gemmel : des guerriers terribles avec des codes moraux. Uniquement chez les héros, bien entendu, les autres, ce sont des crapules finies.

Autre chose, dans l’univers de Gemmel, on a toujours une quête qui paraît impossible à réussir ou une citadelle à défendre… Ici, ce sera la quête impossible. Comme je vous le disais, Gemmel fait du Gemmel, il y a une marque de fabrique reconnaissable entre toutes. Bizarrement, cela ne m’a jamais dérangé.

La première moitié du récit est assez lente, l’auteur pose ses décors, installe ses héros, les figurants, déroule son récit, nous propose des combats épiques (sa marque de fabrique aussi) et raconte le passé (et le passif) des personnages principaux.

La marque reconnaissable de Gemmel, c’est qu’il est aussi capable de captiver ses lecteurs dès les premières lignes.

Son style d’écriture est sans fioritures, simple, sans être simpliste. Il sait décrire le monde qu’il a créé, les différents peuples qui l’habitent (on retrouve des inspirations du nôtre) et habiller ses personnages, faisant en sorte qu’on ait l’impression de déjà les connaître.

Mélangeant habilement l’action au présent, les escarmouches, les souvenirs du passé, les événements qui se déroulent ailleurs, mettant un brin d’humour, Gemmel nous balade dans son monde imaginaire sans que l’on souffre de l’ennui.

On marche aux côtés de grands hommes, et même si ce sont des guerriers sans pitié et que Skilgannon ait massacré, avec son armé, une ville entière, on sent la rédemption sous la cuirasse, les remords, l’envie de changer les choses.

Nos guerriers, surtout Druss, ne sont pas avares de petites pensées philosophiques. Pas de la grande philosophie, pas de celle de comptoir non plus. Juste des pensées claires, nettes, précises, véridiques, poussant même le vice à se livrer à des discussions plus poussées.

Mon bémol ira pour le Grand Méchant qui est méchant jusqu’au bout des ongles (oups, il aime couper des doigts) : il aime torturer les gens, les faire souffrir longtemps, les faire hurler, mutiler, assassiner, frapper, battre,… Bref, rien pour équilibrer le portrait, ce qui est dommage.

David Gemmel applique, une fois de plus, la recette qu’il a mis au point et qu’il reproduit dans tous ses romans. Comme d’autres… Et bizarrement, ça marche à tous les coups ! Ses univers et ses personnages sont riches, c’est ce qui fait toute la différence. Les femmes dans ses romans sont fortes, ce ne sont pas des petits choses fragiles et c’est toujours appréciable.

J’étais resté quelques années sans lire du Gemmel, je m’y étais remise dans le cadre du Mois Anglais en 2020 et à chaque mois de juin, j’ai sorti de ma biblio ses romans que je n’avais pas encore lus. Cela m’a fait un bien fou.

Ce n’est pas de la grande littérature, mais j’apprécie les héros torturés qu’il met en scène, j’aime certaines de leurs valeurs (pas les massacres), leurs pensées, leur philosophie, la psychologie de certains.

Et puis, avec Gemmel, c’est l’évasion et le souffle de la grande aventure assurées.

#MoisAnglais2022
Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book). Dernière fiche…  Et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

Les enquêtes d’Enola Holmes (BD) – Tome 4 – Le secret de l’éventail : Serena Blasco et Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes (BD) – Tome 4 – Le secret de l’éventail

Scénariste : Nancy Springer
Dessinateur : Serena Blasco

Édition : Jungle ! (2017)

Résumé :
Mai 1889, Londres.
Enola semble reconnaître sur son chemin Lady Cecily Alistair, accompagnée de deux chaperonnes. La jeune femme, en détresse, confie à Enola son éventail rose qui contient un message codé d appel au secours.

Enola découvre que Cecily est séquestré en attendant son mariage avec Bramwell, son peu aimable cousin.

Enola décide alors de venir au secours de Cecily et elle s aperçoit que son frère Sherlock est investi de la même mission. Mais Enola a bien l intention de mener son enquête seule…

Critique :
Dans cette quatrième aventure, il est question des toilettes pour dame (une nouveauté, le WC publique) et de mariage forcé.

On recroise la route de Cecily Allistair, en mauvaise posture avec une robe qui entrave les chevilles et un message secret, adressé à Enola, à l’aide d’un éventail.

Notre jeune héroïne continue de vivre seule et de se débrouiller, tout en se cachant de ses deux frangins, surtout de Mycroft.

Lorsqu’elle mène son enquête au sujet de miss Allistair, Enola tombera même sur son Sherlock de frère, avec qui elle a plus de points communs qu’avec Mycroft.

Comme toujours, les thèmes abordés dans ce quatrième tome ne sont pas des thèmes faciles, puisqu’ils parlent des conditions de la femme dans la société victorienne, les mariages qui se faisaient souvent entre cousins (avant qu’ils n’arrêtent ces horreurs), les mariages arrangés, les petits boulots des pauvres, les orphelinats…

Les romans ne prenaient pas les lecteurs pour des crétins et abordaient ces thèmes, les adaptations bédés ne dérogent pas à la règle, même si, avec 72 pages, il faille bien tailler dans une partie du récit et des petites histoires qui gravitent autour.

Les relations entre Enola et Sherlock changent doucement, elle lui répond du tac-au-tac, le mettant face à ses propres choix de vie à lui et montrant bien aux lecteurs que les hommes avaient plus de droits que les femmes, à cette époque, notamment dans le fait de pouvoir rester célibataire sans que cela ne choque la bonne société. Pour une femme, c’était trèèèès mal vu.

L’avantage de ces adaptations, c’est que si vous n’avez pas envie de vous lancer dans le roman (230 pages), vous pouvez très bien vous contenter de la bédé, tout en gardant à l’esprit qu’elle est moins complète ! Ou alors, faire comme moi qui ait lu les romans il y a un certain temps et qui ai oublié bien des détails.

De plus, bien que nous soyons dans de la littérature jeunesse, l’autrice Nancy Springer ne prenait pas ses lecteurs pour des demeurés à qui il faut tout cacher en l’emballant dans de la soie rose bonbon.

Non, il n’y a pas d’effusion de sang, de meurtres horribles, ou tout autre chose dans la même veine. Il y a juste des véritables morceaux de société victorienne, dans ce qu’elle avait de moins reluisant, de plus détestable, sans pour autant que les romans sombrent dans le pathos.

L’équilibre entre les deux est maintenu, on reste dans de la littérature jeunesse, on n’entrera pas dans les détails sordides de la société victorienne.

J’avais apprécié les romans, j’apprécie aussi les adaptations en bédé, bien que pas très fan des nez retroussés, mais bon, c’est un point de détail…

#MoisAnglais2022

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°255], Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 72 pages) et Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book).

Harry Potter ‭–‬ 06 ‭–‬ Harry Potter et le prince de sang-mêlé ‭:‬ J.K. Rowling [LC avec Bianca]

Titre : Harry Potter ‭–‬ 06 ‭–‬ Harry Potter et le prince de sang-mêlé

Auteur : J.K. Rowling
Édition : Folio Junior (2017) – 752 pages
Édition Originale : Harry Potter, book 6: Harry Potter and the Half-Blood Prince (2005)
Traduction : Jean-François Ménard

Résumé :
Dans un monde de plus en plus inquiétant, Harry se prépare à retrouver Ron et Hermione.

Bientôt, ce sera la rentrée à Poudlard, avec les autres étudiants de sixième année. Mais pourquoi Dumbledore vient-il en personne chercher Harry chez les Dursley ?

Dans quels extraordinaires voyages au cœur de la mémoire va-t-il l’entraîner ?

Critique :
Ma relecture de la saga Harry Potter se poursuit et cela m’aura appris plusieurs choses : mon tome préféré est toujours « Le Prisonnier d’Azkaban ».

Ensuite, j’ai mieux compris le comportement d’ado chiant de Harry dans « La Coupe De Feu » (nous avons tous et toutes été des ados chiants).

Quant à « L’ordre du Phoenix », que j’avais moyennement apprécié lors de sa lecture, est passé maintenant dans ceux que j’ai adorés.

Je me demandais donc ce qui allait ressortir de la relecture du tome 6, un tome important puisque l’avant-dernier…

À l’époque, je l’avais dévoré dès sa sortie, voulant tout savoir, me demandant bien qui pouvait être ce Prince de Sang-Mêlé, ce qu’était un horcruxe, pestant sur les autres qui n’écoutaient pas Harry qui leur disait que Malfoy mijotait des trucs louches et vouant aux gémonies Rogue, tout comme Harry.

Et puis, dans la bataille finale, ma gorge s’était serrée et des vilaines poussières dans mes yeux les avaient fait couler. Cet instant-là, cette scène-là, c’est comme si l’autrice avait pris une batte de base-ball et m’avait frappé en plein ventre. Rowling venait de me tuer…

J’avais hurlé de rage, fâchée contre tous ceux qui n’avaient pas écouté, une fois de plus, les mises en garde de Harry (tel Cassandre, condamné à ne jamais être cru), quant à Rogue, je l’avais traité de fils de femme de petite vertu et de tout un tas de nom d’oiseaux que je n’oserais jamais répéter ici.

Déjà que tout au long de ma découverte de la saga, j’avais souhaité à Rogue moult sorts, dont le pire étant celui du « Loréal Paskeje Levobien » afin de rendre ses cheveux brillants et non gras.

Lors de ma relecture, tout a changé, rien n’était le même : fini le mystère autour du livre des potions ayant appartenu au « Prince de Sang-Mêlé », fini les émotions de tristesse, de chagrin, lors de la perte d’un personnage, puisque « je le savais » et que j’avais connaissance aussi du « pourquoi ». Fini d’insulter la pauvre mère de Rogue de prostituée et par là même, son rejeton de : « fils de ».

Maintenant que je savais ce que je savais, j’ai relu ce tome avec un autre esprit et au lieu de me braquer sur certains personnages que je détestais (Malefoy et Rogue), je les ai vus sous un autre jour, celui de ce qu’ils étaient vraiment.

Ok, Malefoy reste un sale gamin de merde qui se la joue, qui se la pète, qui crâne et qui n’a rien dans le bide. Toujours envie de lui en foutre une sur la gueule. Pour Rogue, c’était différent (sauf pour ses cheveux gras – Beurk).

En règle générale, je ne fais jamais de relectures (sauf exceptions) : toutes les perceptions changent, comme les émotions, les ressentis, ce que l’on pensait des personnages…

Si dans ce tome, Harry semble être un emmerdeur, contestant tous les ordres ou ce que les autres lui répondent, je trouve qu’en fait, il n’en est rien (moi aussi je sais contester).

Il soupçonne certains de fomenter des trucs pas nets, il sait que Voldemort est puissant, il sait aussi surtout que personne ne l’écoutait lorsqu’il disait qu’il était de retour. Faire l’autruche est tellement plus facile pour tout le monde. Hélas, on ne croit jamais les porteurs de mauvaises nouvelles ou ceux qui voient des dangers arriver.

Moi, j’ai toujours fait confiance à Harry, mais à l’époque où j’avais lu ce nouveau roman, j’aurais dû aussi faire confiance à la sagacité de Dumbledore. Hélas, les événements auxquels j’avais assisté de visu m’avaient fait craindre qu’il n’avait pas mis sa confiance dans de bonnes mains.

Une fois à Poudlard, tout s’enchaîne, sans pour autant filer à la vitesse d’un balai « Éclair de Feu ». Rowling nous décrit la vie à Poudlard, qui à repris et si Ron était enchanté d’avoir plus de temps libre entre les cours pour se la couler douce (on dirait un peu moi), il n’en fut rien, vu la tonne de devoirs que les élèves de 6è auront à rendre.

Dans la saga HP, il y a plusieurs choses appréciables : les tomes montent en puissance, suivant l’âge des lecteurs des premiers jours.

Les personnages ne sont pas figés, ils sont ambivalents, ambigus (certains), ils peuvent, de temps en temps, nous exaspérer, mais ils restent réalistes, notamment en grandissant et en prenant de l’âge. Nous aussi nous changions très vite, à ces âges-là. Les sentiments amoureux commençaient à arriver, avec leur cortège de crétineries, de serments pour la vie et de jalousie quant l’être aimé discutait avec d’autres personnes.

Les références à notre monde sont aussi très bien faite, notamment avec ce ministère qui ne se bouge pas trop le cul, mettant sa tête dans le sable, accusant Harry d’être un fanfaron, un menteur, alors qu’il avait raison (moi, ça me met toujours en rage d’être traitée de menteuse ou accusée à tort).

Puis, comme tous les gouvernements, ensuite, ils viennent vers vous, la bouche en cul de poule, minaudant pour vous demander des services. Va à la merde ! Harry a eu raison de les envoyer chier, avec plus de formes, bien entendu.

Voldemort est un vrai tyran, un dictateur, qui, comme eux, s’entourent, en vrac, de personnes fortes, de celles qui veulent être protégées en appartenant à un groupe « fort ». N’ayant aucun ami, aucune personne de confiance, parce que le tyran est un parano, se créant bien souvent lui-même les ennemis qui le mettront au sol.

Oui, on peut dire ce que l’on veut, mais cette saga est bien faite, réfléchie, intelligente et contrairement à ce que pourraient penser des illuminés qui sont contre la magie, Harry Potter, ce n’est pas des romans où l’on se jette des sorts à la gueule durant 600 pages. Non, c’est plus profond que ça. Mais pour le savoir, il faut les lire.

Si je ne fais jamais de relecture des livres que j’ai adoré (hormis ceux d’Agatha Christie et de Conan Doyle – les exceptions), relire la saga d’Harry Potter, en sachant tout, en connaissant les véritables raisons de certains, est tout de même bénéfique, car maintenant, j’ai une autre vision de ces gens.

Les émotions ne sont plus les mêmes, elles ne sont plus « brutes de décoffrage », puisque « je sais ». Tout comme pour les mystères, qui n’existent plus maintenant.

Ces émotions importantes pour moi sont différentes ou absentes et cela m’a permis de me concentrer sur d’autres détails, sur d’autres choses, de voir le récit autrement, un peu comme quand je relis un Hercule Poirot et que je me souviens de l’identité du coupable : à ce moment-là, on voit les indices laissés pas l’autrice, on comprend où l’on s’est fait berner et la lecture est différente.

C’est la même histoire, mais ce n’est plus tout à fait la même non plus…

Une relecture que j’ai bien fait de refaire. Une LC de plus réussie avec Bianca, qui préfère le tome 6 au 5…

#MoisAnglais2022</a

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°2XX], Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book) et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

Shi – Cycle 1 – Tome 3 – Revenge ! : José Homs et Zidrou

Titre : Shi – Cycle 1 – Tome 3 – Revenge !

Scénariste : Zidrou
Dessinateur : José Homs

Édition : Dargaud (2018)

Résumé :
Janvier 1852. Les photos prises dans la maison close ont été récupérées et leurs nouveaux possesseurs n’hésitent pas à s’en servir pour faire chanter les principaux concernés, leur extorquant ainsi d’importantes sommes d’argent qui serviront à de « nobles » desseins.

Quant à Jennifer, elle a été déclarée morte, brûlée dans l’incendie qu’elle aurait elle-même provoqué. Mais il n’en est rien. Personne ne peut arrêter la vengeance une fois qu’elle est en marche.

Plus de place pour la pitié en ce monde. Jay et Kita l’ont bien compris et se salir les mains ne les dérange plus.

Ne restent derrière elles que les cadavres de ceux qui ont eu le malheur de se mettre en travers de leur chemin et l’idéogramme « Shi », symbole de leur haine envers la société.

Critique :
Les hommes de la haute ont été s’amuser au lupanar, ne se contentant pas de relations « plan-plan », mais demandant des plaisirs à la carte, comme se faire fouetter, jouer au chien, avoir des relations avec des gamines impubères, se faire pisser dessus, se faire enfoncer un canon dans le cul…

Ils n’ont jamais vu le petit trou (oups) dans une toile, permettant de prendre des photos, appelées encore daguerréotype (à une époque où l’appareil photo était super rare et pas inclus dans n’importe quel smartphone bas de gamme – je précise pour les plus jeunes qui ne s’imaginent pas ça possible).

Lorsque l’on possède dans ses mains de pareilles photos, c’est assurément une main gagnante et on peut alors leur demander n’importe quoi. L’ancêtre du Revenge Porn, en quelque sorte…

Si je ne cautionne pas les revenge porn, ici, je suis plus tolérante et cela me fait même doucement ricaner (oui, le chantage, ce n’est pas bien, c’est mal).

Les auteurs continuent de nous parler de la ville de Londres, qui, bien qu’étant arpentée par des chevaux et non des voitures, n’en est pas moins extrêmement polluée : vingt-cinq mille chevaux à nourrir et cent tonnes de crottin à ramasser. Après, il faut s’en débarrasser, de la merde, comme de celles des vaches qui donnent le lait super frais aux gens friqués…

Bref, en 1852, Londres est une arche à la dérive. C’est aux pauvres, que l’on exige qu’ils mettent la main à la poche, les riches, les nantis, les hommes au pouvoir peuvent assassiner un pauvre, ce n’est pas grave du tout et une gamine résume bien ce qu’elle pense de tout cela : Dieu est du côté de ceux qui boivent le thé à 17h, la bouche en cul d’poule.

Dans les bas-fonds, il n’est pas recommandé d’aller s’y promener, si vous êtes un richard, car à pas d’âge, les gosses se promènent avec des armes pour attaquer, voler,…

Le ton est toujours empreint de cynisme et j’aime ça. Les auteurs sont lucides, ils ne se privent pas de taper sous la ceinture. Le ton utilisé par les personnages est grinçant, non dénué d’humour, parfois.

Les vengeances de nos deux femmes se mettent en place, on sait maintenant qui fait du chantage aux « galipetteurs », afin d’obtenir de l’argent et pourquoi ; des secrets sont levés ; des révélations sont faites et une horrible trahison termine ce tome 3. Et merde, je n’ai pas le tome 4 sous la main, ce qui me frustre !

L’élément fantastique n’est pas présent dans cet opus, les légendes japonaises autour des Dieux le sont, par contre. C’est de ces légendes, autour des différents dieux, qui sont exploitées par les auteurs et le tout s’incorpore bien dans le récit, pour le moment.

Par contre, cette fois-ci, pas de bond dans le temps pour arriver à notre époque, il faudra attendre pour connaître la suite des mésaventures du marchand de mines anti-personnel.

Un troisième tome qui continue dans la bonne lignée du premier avec un scénario original,  à tiroir et des dialogues soignés.

Le rythme est rapide, sans pour autant que l’on perde pied, les personnages sont tous bien distincts les uns des autres, ils acquièrent un peu plus de profondeur, sans jamais sombrer dans le manichéisme.

Les dessins sont toujours bien exécutés, maîtrisés et les couleurs sont parfaites. Bref, rien à redire, si ce n’est : vivement que je lise le tome 4 !

#MoisAnglais2022

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°253], Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages) et Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book).