Mois du Polar [Chez Sharon] – Bilan

Merdouille, le Mois de Février est déjà terminé et le Mois du Polar aussi… Une fois de plus, j’ai fait ma stakhanoviste et j’ai inondé la pauvre Sharon de multiples chroniques. Et encore, je n’ai pas chroniqué tout ce que j’ai lu…

Pour une fois, je me suis presque tenue à mon programme de lecture et je n’ai fait que peu d’écart (oups, une erreur dans un pastiche holmésien à lire : j’en ai lu un autre), par contre, j’ai ajouté d’autres bédés policières sur lesquelles j’étais tombée par hasard.

Même si la liste à lire reste longue dans les livres (bédés, mangas, comics), ce mois de folie l’a faite diminuer un tout petit peu (si je ne la remplissais pas d’un autre côté, cela irait mieux aussi, mais ai-je envie que ma PAL aille mieux ??). Poser la question, c’est y répondre.

Certains titres sélectionnés dans les mangas et les comics n’ont toujours pas été lus… Rhôô, la vilaine que je suis ! Ben non, je n’ai pas eu le temps de lire la suite de « My home hero » (manga) et certains romans retournent, à nouveau, dans les abysses de ma PAL…

Mon objectif, comme tous les ans, était d’augmenter les nationalités lues. Mon programme de lecture était donc, en partie, basé sur des auteurs autres que les traditionnels français, anglais, américains…

En débutant le Mois du Polar, j’en était à 93 nationalités de noircies sur le planisphère de Livraddict et lors de la clôture, je n’en suis qu’à 96 nationalités. Ben oui, la faute m’en incombe !

Si les auteurs en provenance de Guinée (Mystère Sankolo), de Madagascar (Les 7 crimes de Rome) et d’Ukraine (Les patriotes) n’avaient pas encore été cochées, il est apparu ensuite que l’Algérie (Morituri), le Sénégal (Ramata) et le Nigéria (Lagos Lady) l’étaient déjà ! Imbécile, j’aurais dû vérifier avant…

Tant pis. Ce n’est déjà pas si mal, il y a quelques années, ma carte ne comportait que 52 nationalités différentes. Mon but est de dépasser le chiffre 100 et je peux le faire, puisque je possède des romans d’auteurs aux nationalités non encore cochées !

En 2022, j’avais battu mon record avec 40 fiches pour le Mois du Polar.

Cette année, je n’ai pas fait de folie puisque j’ai 43 fiches. Difficile de faire mieux. J’aurais pu, mais j’aurais terminé sur les rotules et ce n’était pas mon but… J’étais déjà bien épuisée assez… mdr

En tout cas, je remercie Sharon d’avoir, une fois de plus, organisé son Mois du Polar, malgré les événements qui se sont produit et qui l’ont empêché d’y participer comme elle l’aurait souhaité…

Bilan Mois du Polar : 43 Fiches

  1. Les Chiens de Pasvik – Les enquêtes de la police des rennes 04 : Olivier Truc [Challenge Thriller & Polars N°118] [Mois du Polar – Février 2023 – 01]
  2. [SÉRIES] Capitaine Marleau – Saison 4 – Épisode 8 – Follie’s [Challenge Thriller & Polars N°119] [Mois du Polar – Février 2023 – 02]
  3. Mystere Sankolo : Mamady Koulibaly [Challenge Thriller & Polars N°120] [Mois du Polar – Février 2023 – 03] (Guinée)
  4. Ikigami – Préavis de mort (Double) – Tome 1 : Motorô Mase [Challenge Thriller & Polars N°121] [Mois du Polar – Février 2023 – 04]
  5. Indians ! – L’ombre noire de l’homme blanc : Tiburce Oger et Collectif [Challenge Thriller & Polars N°122] [Mois du Polar – Février 2023 – 05]
  6. Commissaire Llob – 02 – Morituri : Yasmina Khadra [Challenge Thriller & Polars N°123] [Mois du Polar – Février 2023 – 06] (Algérie)
  7. Monster – Tomes 01 à 10 : Naoki Urasawa [Challenge Thriller & Polars N°124] [Mois du Polar – Février 2023 – 07]
  8. Sherlock, Lupin & moi – 15 – Le Mystère de l’homme au chapeau : Irene Adler [Challenge Thriller & Polars N°125] [Mois du Polar – Février 2023 – 08]
  9. Harlem Shuffle : Colson Whitehead [Challenge Thriller & Polars N°126] [Mois du Polar – Février 2023 – 09]
  10. [SÉRIE] Vortex – 6 épisodes (2023) [Challenge Thriller & Polars N°127] [Mois du Polar – Février 2023 – 10]
  11. Sherlock – Tome 5 – Un scandale à Buckingham (2/2) : Mark Gatiss, Steven Moffat et Jay [Challenge Thriller & Polars N°128] [Mois du Polar – Février 2023 – 11] [Challenge British Mysteries 2023 – N°2]
  12. [SÉRIES] Stranger Things – Saison 4 – 9 épisodes (2022) [Challenge Thriller & Polars N°129] [Mois du Polar – Février 2023 – 12]
  13. The creep : John Arcudi et Jonathan Case [Challenge Thriller & Polars N°130] [Mois du Polar – Février 2023 – 13]
  14. Les Sept crimes de Rome : Guillaume Prévost [Challenge Thriller & Polars N°131] [Mois du Polar – Février 2023 – 14] (Madagascar)
  15. Une étude en émeraude : Neil Gaiman, Rafael Albuquerque et Rafael Scavone [Challenge Thriller & Polars N°132] [Mois du Polar – Février 2023 – 15]
  16. Lagos lady – Amaka Thriller 01 : Leye Adenle [Challenge Thriller & Polars N°133] [Mois du Polar – Février 2023 – 16]  (Nigeria)
  17. Agatha Christie (BD) – 11 – Le train bleu : Agatha Christie et Marc Piskic ‬[Challenge Thriller & Polars N°134] [Mois du Polar – Février 2023 – 17]
  18. Le chien des Baskerville (Comics) : Russell Punter et Andrea Da rold [Challenge Thriller & Polars N°135] [Mois du Polar – Février 2023 – 18]
  19. Commissaire Montalbano – 09 – La peur de Montalbano : Andrea Camilleri ‬[Challenge Thriller & Polars N°136] [Mois du Polar – Février 2023 – 19]
  20. Une saison pour les ombres : R. J. Ellory [Challenge Thriller & Polars N°137] [Mois du Polar – Février 2023 – 20]
  21. Ceci n’est pas un fait divers : Philippe Besson [LC avec Bianca] [Challenge Thriller & Polars N°138] [Mois du Polar – Février 2023 – 21]
  22. Les aventures de Jack Palmer – T12 – L’enquête corse : René Pétillon [Challenge Thriller & Polars N°139] [Mois du Polar – Février 2023 – 22] [BABELIO]
  23. Le chien des Basketville : René Pétillon [Challenge Thriller & Polars N°140] [Mois du Polar – Février 2023 – 23] [BABELIO]
  24. L’art du crime – Tome 2 – Le paradis de la terreur : Marc Omeyer et Eric Stalner [Challenge Thriller & Polars N°141] [Mois du Polar – Février 2023 – 24] [BABELIO]
  25. ‭Seul le silence (BD) : Fabrice Colin, Richard Guérineau et R. J. Ellory ‬[Challenge Thriller & Polars N°142] [Mois du Polar – Février 2023 – 25]
  26. Batman – Silence : Jeph Loeb et Jim Lee ‬[Challenge Thriller & Polars N°143] [Mois du Polar – Février 2023 – 26]
  27. Arsène Lupin (édition révisée 2022) – T01 – Gentleman cambrioleur (1/3) : Takashi Morita et Maurice Leblanc [Challenge Thriller & Polars N°144] [Mois du Polar – Février 2023 – 27]
  28. Agatha Christie (BD) – Tome 23 – Les vacances d’Hercule Poirot : Didier Quella-Guyot, Agatha Christie et Thierry Jollet [Challenge Thriller & Polars N°145] [Mois du Polar – Février 2023 – 28] [Challenge British Mysteries 2023 – N°6]
  29. Agatha Christie (BD) – Tome 12 – Meurtre en Mésopotamie : François Rivière, Chandre et Agatha Christie [Challenge Thriller & Polars N°146] [Mois du Polar – Février 2023 – 29] [BABELIO]
  30. Nellie et Philéas, Détectives Globe-trotters – 01 – Le crime de Whitechapel : Roseline Pendule [Challenge Thriller & Polars N°147] [Mois du Polar – Février 2023 – 30] [Challenge British Mysteries 2023 – N°7]
  31. L’homme-bouc : Éric Corbeyran et Aurélien Morinière [Challenge Thriller & Polars N°148] [Mois du Polar – Février 2023 – 31]
  32. Vidocq – Tome 1 – Le suicidé de Notre-Dame : Richard D. Nolane et Sinisa Banovic [Challenge Thriller & Polars N°149] [Mois du Polar – Février 2023 – 32] [BABELIO]
  33. Trois : Valérie Perrin ‬[Challenge Thriller & Polars N°150] [Mois du Polar – Février 2023 – 33]
  34. Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis : Paul C. Doherty [Challenge Thriller & Polars N°151] [Mois du Polar – Février 2023 – 34] [Challenge British Mysteries 2023 – N°8]
  35. Le choc de Carnac : Sophie Marvaud [LC avec Bianca] [Challenge Thriller & Polars N°152] [Mois du Polar – Février 2023 – 35]
  36. Le chien de Serloc Kolmes : Joseph Jacquin et Aristide Fabre [Challenge Thriller & Polars N°153] [Mois du Polar – Février 2023 – 36]
  37. Sherlock Holmes et le secret de la Vallée Noire : Jean-Noël Delétang [Challenge Thriller & Polars N°154] [Mois du Polar – Février 2023 – 37]
  38. Ramata : Abasse Ndione [Challenge Thriller & Polars N°155] [Mois du Polar – Février 2023 – 38] [BABELIO]
  39. C’est pour mieux te manger : Ji Yeon Kim [Challenge Thriller & Polars N°156] [Mois du Polar – Février 2023 – 39]
  40. Détectives – Tome 4 – Martin Bec, La cour silencieuse : Herik Hanna et Thomas Labourot [Challenge Thriller & Polars N°157] [Mois du Polar – Février 2023 – 40]
  41. Vidocq – T02 – Le complot Napoléon : Nolane et Banovic [Challenge Thriller & Polars N°158] [Mois du Polar – Février 2023 – 41] [BABELIO]
  42. Vidocq – T03 – Le Cadavre des Illuminati : Nolane et Banovic [Challenge Thriller & Polars N°159] [Mois du Polar – Février 2023 – 42] [BABELIO]
  43. Les Patriotes : Sana Krasikov [Challenge Thriller & Polars N°160] [Mois du Polar – Février 2023 – 43]

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Bilan Mensuel Livresque : Février 2023

Février, le mois le plus court de l’année, est déjà terminé. Ces 28 jours ont passé très vite, trop vite, mais au moins, on voit les jours qui rallongent et ça, c’est le pied !

Malgré la petitesse de ce mois, je n’ai pas chômé en Février et j’ai lu comme une affamée (oui, je suis poétesse). C’est bien simple, le 17 février, j’avais déjà 100 lectures à mon compteur. Oui, j’ai mis le paquet. Ne plus pondre de chronique pour toutes les bédés lues me fait gagner un temps énorme, que je mets à profit pour lire ou faire d’autres choses.

Ce mois-ci, le Bilan des Lectures est de 17 Romans, 28 Bédés, 12 Mangas et 9 Comics. Ce qui me fait un total de 66 lectures (J’ai pulvérisé le record de 60 lectures d’Octobre 22) !

Babelio me dit que j’ai déjà 120 lectures à mon compteur de l’année. Le but est d’atteindre les 450 lectures au moins. À ce rythme là, je vais y arriver !

Oui, en 28 jours, j’ai lu plus qu’en 31 (janvier). Une semaine de mal de gorge m’a bien aidé à lire plus… Malheureusement, à cause de ça, j’ai moins vu la pioupioutte, même si je l’ai eue au téléphone et qu’elle m’a raconté tout ce qu’elle avait à raconter. J’avais tout de même réussi à la voir un week-end, à aller me promener avec elle (avec le chien et mon homme).

Sa majesté de 3 ans (et des rawettes) ronchonnait parce qu’elle aurait aimé prendre son vélo à trois roues pour aller promener le chien… Dans de l’herbe haute, ça n’avance pas super, le vélo… Alors je lui ai proposé qu’à notre retour, on prenne son petit vélo et qu’on aille se promener sur la route. Mademoiselle a sauté de joie et elle a ajouté qu’il fallait prendre aussi le chien et tonton.

La petite était contente, on roulait avec son vélo, la chienne était heureuse de repartir en balade et encore plus contente que l’on coure un peu parce que mademoiselle avait dit « plus vite, tata »… Bref, les seuls à tirer la langue et à avoir mal partout, ce fut mon homme et moi ! Mais la petite était contente et la chienne remuait la queue. Un rien les amuse.

J’ai eu aussi la chance d’aller promener le nouveau petit bonhomme et il m’a fait des grands sourires ! 4 mois, déjà, ça grandit vite, ça pousse bien, mais ma mère a eu toutes les peines du monde pour l’endormir et j’ai fait ma part aussi pour qu’il arrête de pleurer et qu’il s’endorme. Mission réussie !

Le chat est toujours égal à lui-même : indépendant quand ça l’intéresse et intéressé par les câlins, quand ça l’arrange. C’est un vrai chat ! Dernièrement, je lui avais donné ses croquettes du soir, alors qu’il n’était pas dans sa pièce.

Une vingtaine de minutes plus tard, monsieur débarque, s’assied à côté de mon pied et miaule. Pensant qu’il n’a pas vu que sa gamelle était remplie, je remonte avec lui et découvre que oui, il avait bien vu qu’il avait sa ration. Il avait de l’eau, les litières étaient propres…

Que voulait-il ? Un brossage, tout simplement ! Lorsque j’ai pris sa brosse en main, j’ai bien vu que c’était ça qu’il voulait et j’ai donc brossé monsieur durant un bon quart d’heure et en effet, il en avait besoin ! Il perd déjà des poils. En tout cas, même sans savoir parler, ce Minou sait se faire comprendre.

Par contre, lorsque j’ai été malade, le matou n’a pas aimé ma toux… Il déteste lorsque l’on tousse ou que l’on éternue (qu’on sonne à la porte aussi, ou tout autre bruit de sonnette à la télé qui ressemble au nôtre). Ce qui fait que nos petits moments de câlins ont été abrégé par ma toux sèche qui faisait sauter le chat au sol.

D’ailleurs, la bête est maline, elle reconnait les signes précurseurs d’une quinte de toux, rien qu’à ma respiration qui change. Il a donc passé une grande partie de ses siestes, couché sur le canapé, à une distance de sécurité d’au moins 30cm avec moi et mon mal de gorge.

J’ai commencé le mois avec Commissaire Llob – 02 – Morituri, de Yasmina Khadra, un roman noir qui n’est pas un roman avec une enquête ciselée, comme un polar ordinaire, mais juste une enquête pour que l’auteur puisse critiquer le régime algérien, tout en contournant la censure. Sans que ce soit un coup de foudre, j’ai aimé son commissaire désabusé et le côté politique du roman.

Génialissime, le nouveau tome de Sherlock, Lupin & moi – 15 – Le Mystère de l’homme au chapeau d’Irene Adler était sorti. Même si je préfère leurs aventures lorsqu’ils sont gamins, je ne dédaigne pas leurs aventures adultes (la soixantaine). C’est une enquête réussie et un auteur qui ne prend pas son jeune lectorat pour des bébés.

Les Sept crimes de Rome de Guillaume Prévost nous entraîne en 1514 et nous allons enquêter avec Leonard De Vinci et du jeune Guido Sinibaldi. L’enquête avance d’un bon pas, sans aller trop vite. Un polar que je possédais depuis des années et que j’aurais mieux fait de ne pas trop laisser trainer dans ma biblio !

Après l’Italie, cap sur le Nigéria ! Lagos lady –  Amaka Thriller  01 de Leye Adenle n’a pas un rythme d’enfer, d’ailleurs, un rythme trop élevé aurait nuit au récit. Ce roman noir, sombre, n’est pas difficile à lire, mais il ne vous donnera pas envie d’aller en vacances au Nigéria… Un roman noir où il a manqué des émotions. Malgré tout, il était intéressant de le découvrir.

C’est toujours un plaisir d’aller en Sicile retrouver le Commissaire Montalbano – 09 – La peur de Montalbano d’ Andrea Camilleri, afin de passer un bon moment avec ce commissaire un peu bougon, mais fin palais. 6 nouvelles qui ne sont pas de niveau égal, mais dont une (Le quatrième secret) est un véritable petit bijou…

Après le soleil de la Sicile, le froid de nord-est du Canada, dans le trou du cul gelé du monde avec Une saison pour les ombres de R. J. Ellory (et on s’étonne que je tombe malade avec de tels écarts de température). Ce roman sombre et froid, est très bien construit, j’ai apprécié le voyage et l’alternance des époques. Il aura juste manqué un produit inflammable qui aurait transformé cette lecture en brasier…

Ceci n’est pas un fait divers de Philippe Besson parle d’un féminicide et fait mal au bide, appuyant le couteau dans la plaie, celle constituée du silence des gens ordinaires, des flics qui ne font pas leur job, du système qui n’est pas adapté et comporte toujours des illogismes, des horreurs, des aberrations totales. Non, quand un homme tue une femme, ce n’est pas de l’amour, c’est juste de la haine. Une lecture qui ne laisse pas indifférente. ♥

Ramata d’Abasse Ndione n’est pas vraiment un roman policier. Ce roman parle de pouvoir, de politique, de corruption, d’une vengeance posthume, d’un scandale politique qui menace d’éclater et qu’il faut étouffer. C’est une fresque étalée sur 20 ans et il est très facile de s’y perdre au fil des pages. Et je m’y suis perdue…

Trois de Valérie Perrin est une lecture qui me laisse le cul entre deux chaises. J’ai aimé ma lecture, elle était plaisante, même si guère trépidante, mais il y avait trop de drames et 200 pages en trop. De l’autre côté, j’ai apprécié ces trois jeunes, leur personnalité… Hélas, il m’a manqué bien des émotions, comme le fait de  vibrer avec le trio.

Cherchant un peu de légèreté, j’ai ouvert Nellie et Philéas, Détectives Globe-trotters – 01 – Le crime de Whitechapel de Roseline Pendule, qui se déroule dans le Londres de 1889. C’est léger, c’est amusant, mais on sent bien que c’est de la littérature jeunesse. Une lecture sans prise de tête, mais rien de plus.

Puisque j’étais déjà à Londres, autant y rester, tout en reculant sur la ligne du temps pour arriver en 1380. Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis de Paul C. Doherty est comme toujours composé de 3 affaires, dont une semble plus simpliste que les deux autres, qui concernent des crimes. Un polar historique qui se lit tout seul, en compagnie de mes deux vieux copains, un frère et un coroner.

Dans la vallée du soleil de Andy Davidson est un western fantastique avec une sorte de vampire qui s’introduit dans le corps de Travis Stillwell, un tueur en série. Ce roman de Gallmeister avait tout pour me plaire et finalement, j’ai passé des pages entières, tant je me suis ennuyée dans le récit, à tel point que je n’ai même pas fait une petite chronique pour Babelio.

Roman jeunesse publié au début des années 1900 et ça se ressent bien dans Le chien de Serloc Kolmes de Joseph Jacquin et Aristide Fabre, sorte de pastiche holmésien avec un Kolmes papa d’une petite fille qui va vivre une aventure bien angoissante et qui ne pourra compter que sur son chien… Pas le pastiche de l’année et un Serloc Kolmes bien loin du détective original.

Petit tour en Bretagne, au temps du néolithique avec Le choc de Carnac de Sophie Marvaud. L’enquête n’est présente que pour permettre à l’autrice de nous présenter les trois peuples vivant sur ces terres, leur mode de vie, la manière dont est construite leur société, sans que cela ne devienne lourd ou pompeux. C’est facile à lire (hormis les noms des personnages) et cela met en avant tous les travers humains, qui eux, ne changent jamais.

Une fois de plus, on envoie le détective de Baker Street en France dans Sherlock Holmes et le secret de la Vallée Noire de Jean-Noël Delétang. Si ce pastiche est un peu mieux que l’autre ((Le mystère des reliques de St Martin de Tours), il n’en reste pas moins que les personnages sont plats comme une carte postale et insipides. L’enquête est correcte, ce qui sauve un peu l’affaire. Mais lorsque je lis un pastiche holmésien, c’est pour retrouver ce qui faisait mon plaisir chez Conan Doyle : un Holmes hautain, prétentieux, dédaigneux.

La réécriture du conte du Petit Chaperon Rouge, c’est dans C’est pour mieux te mangerJi Yeon Kim va s’évertuer, dans son récit, à en chambouler la narration afin de ne pas tout vous montrer d’entrée de jeu. Bien qu’il ne soit pas toujours facile de s’y retrouver dans les noms des personnages, lorsque l’on a tous les éléments et que l’on voit la fresque dans son ensemble, on est sur le cul.

Grande fresque étalée sur plus de 70 ans, Les Patriotes de Sana Krasikov nous fera faire le grand écart entre l’URSS et les États-Unis. Le système stalinien, dans toute son horreur, dans toute son hypocrisie, dans tout son illogisme… Malgré le fait que certains passages m’ont fait ressentir de l’ennui, cette lecture est marquante, comme le sont toujours celles parlant de l’ex-URSS…

Bilan Mensuel : 17 Romans

  1. Commissaire Llob – 02 – Morituri : Yasmina Khadra (Algérie)
  2. Sherlock, Lupin & moi – 15 – Le Mystère de l’homme au chapeau : Irene Adler
  3. Les Sept crimes de Rome : Guillaume Prévost (Madagascar)
  4. Lagos lady –  Amaka Thriller  01 : Leye Adenle (Nigeria)
  5. Commissaire Montalbano – 09 – La peur de Montalbano : Andrea Camilleri
  6. Une saison pour les ombres : R. J. Ellory
  7. Ceci n’est pas un fait divers : Philippe Besson [LC avec Bianca]
  8. Ramata : Abasse Ndione (Sénégal) [Babelio]
  9. Nellie et Philéas, Détectives Globe-trotters – 01 – Le crime de Whitechapel : Roseline Pendule
  10. Trois : Valérie Perrin
  11. Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis : Paul C. Doherty
  12. Dans la vallée du soleil : Andy Davidson – Non chroniqué
  13. Le chien de Serloc Kolmes : Joseph Jacquin et Aristide Fabre
  14. Le choc de Carnac : Sophie Marvaud [LC avec Bianca]
  15. Sherlock Holmes et le secret de la Vallée Noire : Jean-Noël Delétan
  16. C’est pour mieux te manger: Ji Yeon Kim (Corée du Sud)
  17. Les Patriotes : Sana Krasikov (Ukraine)

Bilan Mensuel : 28 Bédés / 12 Mangas / 9 Comics = 49 lectures

  1. La Guerre des Lulus – T01 – 1914, La maison des enfants trouvés : Hautière et Hardoc
  2. La Guerre des Lulus – T02 – 1915, Hans : Hautière et Hardoc
  3. Dark museum – T01 – American gothic : Alcante, Gihef et Stéphane Perger
  4. Duke – Tome 6 – Au-delà de la piste : Yves H. et Hermann
  5. Les enfants de la Résistance – T07 – Tombés du ciel : Ers et Vincent Dugomier
  6. Les enfants de la Résistance- T08 – Combattre ou mourir : Ers et Dugomier
  7. Black Beard – T01 – Pendez-les haut et court ! : Jean-Yves Delitte
  8. Black Beard – T02 – Ma mort est douce : Jean-Yves Delitte
  9. Elfes – T34 – La Voie des Zul-Kassaï : Istin et Giovanni Lorusso
  10. Elfes – T35 – Le Havre des ombres : Christophe Arleston et Dimat
  11. Seul le silence (BD) : Fabrice Colin, Richard Guérineau et R. J. Ellory
  12. L’homme-bouc : Éric Corbeyran et Aurélien Morinière
  13. Détectives – T04 – Martin Bec, La cour silencieuse : Hanna et  Labourot
  14. Agatha Christie (BD) – T11 – Le train bleu : Agatha Christie et Marc Piskic
  15. Agatha Christie (BD) – T23 – Les vacances d’Hercule Poirot : Didier Quella-Guyot, Agatha Christie et Thierry Jollet
  16. Agatha Christie (BD) – T12 – Meurtre en Mésopotamie : Rivière, Chandre et Christie [Babelio]
  17. Jack Palmer – T12 – L’enquête corse : René Pétillon [Babelio]
  18. Le chien des Basketville : René Pétillon [Babelio]
  19. L’art du crime – T02 – Le paradis de la terreur : Omeyer et Stalner [Babelio]
  20. L’art du crime – T03 – Libertalia : Olivier Berlion et Pedro Mauro
  21. Vidocq – T01 – Le suicidé de Notre-Dame : Nolane et Banovic [Babelio]
  22. Vidocq – T02 – Le complot Napoléon : Nolane et Banovic [Babelio]
  23. Vidocq – T03 – Le Cadavre des Illuminati : Nolane et Banovic [Babelio]
  24. Le château des millions d’années – T01 – L’héritage des ancêtres : Richard D. Nolane et Zeljko Vladetic
  25. Le château des millions d’années – T02 – Depuis la nuit des temps : Richard D. Nolane et Zeljko Vladetic
  26. Louisiana – T03 – La couleur du sang : Léa Chrétien et Gontran Toussaint
  27. La peau de l’autre – T01 – Pile et face : Serge Le Tendre et Gaël Séjourné
  28. La peau de l’autre – T02 – Vice & versa : Serge Le Tendre et Gaël Séjourné
  29. Monster – T10 – Pique-Nique : Naoki Urasawa [MANGA]
  30. Monster – T11 – L’angle mort : Naoki Urasawa [MANGA]
  31. Monster – T12 – La villa des roses : Naoki Urasawa [MANGA]
  32. Monster – T13 – Évasion : Naoki Urasawa [MANGA]
  33. Monster – T14 – Cette nuit-là : Naoki Urasawa [MANGA]
  34. Monster – T15 – La porte de la mémoire : Naoki Urasawa [MANGA]
  35. Monster – T16 – Je t’attendais : Naoki Urasawa [MANGA]
  36. Monster – T17 – C’est moi : Naoki Urasawa [MANGA]
  37. Monster – T18 – Scène d’apocalypse : Naoki Urasawa [MANGA]
  38. Berserk – Tome 05 : Kentaro Miura [MANGA]
  39. Sherlock – T05 – Un scandale à Buckingham : Gatiss, Moffat et Jay [MANGA]
  40. Arsène Lupin (édition révisée 2022) – T01 – Gentleman cambrioleur (1/3) : Takashi Morita et Maurice Leblanc [MANGA]
  41. Grande Épopée de Picsou – T01 – Jeunesse de Picsou : Don Rosa [COMICS]
  42. Grande Épopée de Picsou – T02 – Jeunesse de Picsou : Don Rosa [COMICS]
  43. The creep : John Arcudi et Jonathan Case [COMICS]
  44. Une étude en émeraude : Neil Gaiman, Albuquerque et Scavone [COMICS]
  45. Le chien des Baskerville : Russell Punter et Andrea Da rold [COMICS]
  46. Captain America – 03 – Naissance d’un empire : Nick Spencer [COMICS]
  47. Captain America – 04 – Secret empire : Nick Spencer [COMICS]
  48. Batman – Silence : Jeph Loeb et Jim Lee [COMICS]
  49. Avengers vs X-Men (Deluxe) : Bendis, Ed Brubaker et collectif [COMICS]

 

Les Patriotes : Sana Krasikov

Titre : Les Patriotes

Auteur : Sana Krasikov
Édition : Albin Michel (21/08/2019)
Édition Originale : The Patriots (2018)
Traduction : Sarah Gurcel

Résumé :
Alors que les États-Unis sont frappés par la Grande Dépression, Florence Fein, à seulement 24 ans, quitte Brooklyn pour une ville industrielle de l’Oural, dans la toute jeune URSS.

Elle n’y trouvera pas ce qu’elle espérait : un idéal d’indépendance et de liberté. Comme de nombreux Refuzniks, son fils Julian, une fois adulte, émigre aux États-Unis. Des années plus tard, en apprenant l’ouverture des archives du KGB, il revient en Russie et découvre les zones d’ombre de la vie de sa mère.

Entremêlant époques et lieux, ce premier roman magistral de Sana Krasikov nous plonge au cœur de l’affrontement Est-Ouest en explorant, à travers le destin de trois générations d’une famille juive, l’histoire méconnue de milliers d’Américains abandonnés par leur pays en pleine terreur stalinienne, et les conséquences de nos choix individuels sur la vie de nos enfants.

Critique :
Les patriotes, c’est une grande fresque familiale qui va s’étaler sur plus de 70 ans (de 1934 à 2008) et nous faire faire un grand écart entre les États-Unis et l’URSS (sur une mappe monde, l’écart n’est pas énorme, mais prenez un planisphère et vous comprendrez).

Florence est comme bien des jeunes, elle a un idéal, a des objectifs nobles, elle veut être utile, a de grands idéaux. Bien souvent, les grands idéaux se terminent vite, une fois qu’on a compris que l’on est peu de choses.

Hélas Florence, est dans le déni et ne veut jamais comprendre que le communisme et l’URSS ne sont pas aussi beaux et grands qu’elle l’avait imaginé, qu’on lui avait vendu. Bien souvent, j’ai eu envie de lui renverser de l’eau sur le crâne, afin qu’elle se réveille.

Dans ce roman, l’autrice met en scène une vie ordinaire, celle de Florence, une immigré juive en provenance des États-Unis, parlant le russe, ainsi que celle d’autres personnages, qu’elle croisera au fil de sa vie dans cette URSS qui lui a tout volé, dans ce système sans logique, dans cette grande machine à broyer les êtres humains, afin de nourrir la grande machine bureaucratique du parti-État stalinien…

Si j’ai toujours été attirée par la Russie, l’URSS et son système totalitaire, celui mis en place par Staline, me donne toujours envie de vomir et de partir en courant. Dans le récit, l’illogisme des décisions est bien expliqué, il est implacable, vous faisant passer, en peu de temps, de héros à un traitre à la patrie.

Diviser pour régner, régner par la peur, par la force, par  les dénonciations, par les purges, pas les ordres implacables, sans logique. Vous contestez ? Paf, une balle. Vous vous plaignez ? Paf. Vous faites preuve de pas assez de zèle dans votre mission ? Paf aussi. Trop de zèle ? Paf, comme le chef du NKVD, Nikolaï Iejov, en fit l’expérience.

La paranoïa règne en maître et dans ce genre de régime, pas de place pour l’entre-deux. Leur vision est primaire, binaire. Vous êtes soit « avec eux » ou « contre eux ». Prosoviétiques ou antisoviétiques, cet état d’esprit primitif ne laisse aucune place à la neutralité. Avec eux, c’est l’enfer ou le paradis, pas de place pour le purgatoire, pas de place pour la neutralité, pour le « pas d’avis ».

Hélas, cet état d’esprit binaire n’est jamais loin de nous, on le revoit souvent remonter à la surface lors d’événements importants ou tragiques. La majorité attend de vous que vous suiviez la meute et son opinion générale. Elle n’admet pas que vous soyez le cul entre deux chaises, incapable d’émettre un jugement pour ou contre, alors que vous, vous voudriez juste avoir plus de données, plus de temps, moins d’émotions, pour émettre un avis.

Non, le système binaire n’admet comme réponse que oui ou non, que je suis avec vous ou contre vous, mais pas de « oui, mais… ». La diversité d’opinion, ce n’est pas bon, comme ce l’était du temps de l’autre moustachu parano, assassin de son peuple, qui continuait de le révérer, parce qu’il avait été endoctriné, le cerveau lessivé et parce que critiquer le système, le gouvernement, la machine implacable, c’était un aller-simple pour la mort ou pour un camp de travail.

J’ai beau avoir lu des récits des exactions cette grande machine à broyer les êtres humains, cela me glace toujours autant, surtout quand mon cerveau fait des connections avec notre époque actuelle, où, comme dans ce système totalitaire, des gens s’arrogent le droit de dire ce qu’il faut expurger de la littérature, en retirer ce qui n’est pas bon, pas propre, pas reluisant, comme des mots insultants (N word), ou en ôter les pages sombres de l’Histoire humaine. Réécrire les livres, les traduite autrement…

En URSS aussi, des gens disaient ce qu’on pouvait lire ou ne pas lire, de la littérature étrangère et attention, le vent tournait vite. Mais c’est bien connu, ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. Et le système tourne très vite, faisant de vous un traître alors que vous n’avez fait que respecter les ordres donnés. Faisons gaffe de ne jamais faire revivre un tel système chez nous.

Si au départ, j’avais trouvé Florence un peu fade, rêveuse, engoncée dans le déni, à un moment du récit, elle m’a coupé les jambes lorsqu’elle dénoncera une personne, afin de sauver sa famille, parce qu’elle s’est fait un film dans sa tête, parce que le salopard en face d’elle a bien su jouer avec ses peurs primaires. C’est violent, on a envie de l’engueuler, de la clouer au pilori, et puis, vient la question horrible : qu’est-ce que j’aurais fait, moi ? Ce ne serait sans doute pas glorieux !

Dans ce gigantesque récit, il y a eu des passages qui m’ont ennuyés, qui étaient moins intéressants que d’autres, ce qui a rendu cette lecture un peu laborieuse. Nous sommes face à une brique de 608 pages et lorsque le récit n’avance plus, les pages se tournent plus lentement et on ne se voit pas avancer. J’ajouterai aussi que je n’ai eu que peu d’empathie pour les personnages…

Malgré ces bémols, cette lecture m’a remué les tripes, notamment lorsque j’ai encore relu les exactions du système stalinien, porté par toute une horde de sans grades, prêt à faire leur sale boulot et à appliquer les règles iniques, illogiques, pour ne pas perdre leur place, sans aucun doute et se retrouver du mauvais côté de la table. Certains y ont aussi pris goût, à ce petit pouvoir sur les autres…

La propagande du système m’a retourné l’estomac, surtout qu’elle a toujours lieu, et que j’ai vu des jeunes écolières écrire des lettres aux soldats russes qui font la guerre aux ukrainiens. Et il n’y a pas que là-bas que la propagande est toujours en place.

Mettre les pieds à Perm, dans un camps de prisonniers réduit à pire que des esclaves m’a aussi fait frémir, à nouveau. Dans ces camps, les morts ne comptaient pas, il y en avait plein d’autres pour les remplacer. En Russie communiste, la vie d’une personne ne valait rien.

Cette lecture me marquera durablement, comme l’ont toujours fait les romans (fiction ou autobiographique) qui parlent du système stalinien, des goulags, des interrogatoires où les agents du NKVD écrivait l’histoire eux-mêmes et vous extorquait une signature ensuite, sans vous laisser la possibilité de vous en sortir, puisque qu’elle que soit votre réponse, elle était mauvaise, ou alors, ils vous la retournaient dans la figure, transformée, et vous enfonçait encore plus dans l’absurde.

Un roman fort, une grande fresque, où j’ai apprécié les personnages sur la fin, quand je les ai mieux compris.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°160] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°43 – FIN).

Détectives – Tome 4 – Martin Bec, La cour silencieuse : Herik Hanna et Thomas Labourot

Titre : Détectives – Tome 4 – Martin Bec, La cour silencieuse

Scénariste : Herik Hanna
Dessinateur : Thomas Labourot

Édition : Delcourt – Conquistador (2015)

Résumé :
Paris, 1932. Une femme est retrouvée défenestrée, étendue sans vie dans la cour de son immeuble. Les soupçons se portent sur un vieux clochard du quartier, coupable idéal que tout accable. Un peu trop au goût du plus célèbre commissaire du Quai des Orfèvres.

Perdu dans le brouillard parisien, à moins que ce ne soit dans les volutes de sa pipe, il devra redoubler de malice pour enfin lever le voile sur une affaire aussi sombre que stupéfiante.

Critique :
Comment cela se fait-il que j’aie oublié de lire le tome 4 de la saga des « Détectives » ? Je ne sais pas, mais je pourrai chanter, en imitant Johnny ♫ J’ai oublié d’le lire, j’ai oublié d’le lire ♪ (sur l’air de « J’ai oublié de vivre »).

Un crime a eu lieu dans la cour d’un immeuble : la femme a été défenestrée.

Toutes les fenêtres donnent sur la cour et pourtant, personne n’a rien vu, tout le monde dormait, épuisé, éreinté par une dure journée de travail.

Le commissaire Bec se retrouve devant une impasse, mais il est tenace, il cherche les détails, ce qui cloche, ce qui ne va pas… Et ce qui cloche, c’est ce clochard qui vivait dans la cour de l’immeuble et qui a disparu.

Si je n’ai pas vraiment apprécié les dessins assez anguleux des visages et les grosses rouflaquettes des hommes (dont celles du commissaire Bec), le scénario, par contre, m’a époustouflé et jusqu’au bout, il m’a tenu en haleine, m’apportant son lot de surprises inattendues.

Le commissaire Bec n’est pas un causant, il parle peu, mais réfléchi beaucoup, est méticuleux et droit dans ses bottes. Il a un sacré caractère et n’hésite pas à tenir tête au divisionnaire, lui rappelant toutes ces affaires qu’il a résolues parce qu’il ne s’est pas contenté de la facilité et qu’il a persévéré, qu’il n’a rien lâché.

La femme défenestrée est celle d’un collègue de la Mondaine et le divisionnaire voudrait que l’on avance plus vite dans la résolution de ce crime, pour ne pas fâcher le collègue, qui possède des copains haut placés (mais jamais plus haut que leur cul, comme le disait Audiard).

Nous sommes dans les années 30 (1930 pour ceux qui penseraient que l’on se trouve dans le futur) et les ambiances de ces années sont bien rendues, avec les petits troquets où l’on vous sert des potée aux lentilles et des gros demi. Les policiers sont un petit peu caricaturaux, mais il reflètent bien ce qu’était la maison poulaga à l’époque : gros godillots et pas toujours de la cervelle.

Une bédé ambiance années 30, une excellente bédé policière, où le scénario a été bien pensé, réfléchi, bien mis en scène et où rien n’est comme on pourrait le penser.

Même si les rouflaquettes du commissaire Bec sont moches à mourir, j’ai aimé le suivre dans son enquête, lui, son pardessus et sa pipe.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°157] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°40).

C’est pour mieux te manger : Ji Yeon Kim

Titre : C’est pour mieux te manger

Auteur : Ji Yeon Kim
Édition : Matin Calme (20/01/2022)
Édition Originale : Red Riding Hood (2019)
Traduction : Anne Barthellemy & E. J. Lee

Résumé :
L’homme est un loup pour l’homme.

Brave Minjue, elle a fait toute la route depuis la campagne pour rendre visite à sa grand-mère Sooja, avec des courses plein le coffre de la voiture. Elles ont parlé un peu. Elles ont caressé le chien.

Ensuite la colocataire de Minjue a fait une promenade avec la vieille dame. Elles ont papoté, mère-grand a raconté des bribes de sa jeunesse. C’était un après-midi ordinaire.

À ceci près que mère-grand, Sooja, était morte quelques semaines plus tôt.

Critique :
La réplique « C’est pour mieux te manger » est connue de tous les enfants et anciens enfants, puisque tout le monde a eu droit au conte du Petit Chaperon Rouge.

Et dans la version de Charles Perrault, ça se terminait très mal pour la gamine et sa mère-grand. La morale était violente mais le message était clair : méfiez-vous du loups.

Loup qui, nous ne le savions pas, symbolisait le mâle, le prédateur sexuel qui séduit une jeune fille.

Dans ce roman policier, réécriture du conte, à la trame narrative dans le désordre (c’est pour mieux te surprendre), on se retrouve avec une jeune fille qui va enquêter sur l’incendie de la maison de Sooja, la mère-grand de Minjue, qui est la seule survivante de l’incendie (le frère de Minjue était mort aussi dans l’incendie). C’est tout ce qu’il vaut mieux connaître du résumé.

Lorsque je lis de la littérature coréenne, le plus difficile est toujours les noms et prénoms des différents protagonistes, le nom de famille étant toujours le premier, ce qui fait que bien souvent, je fais une soupe avec les différents personnages.

Ici, hormis quelques erreurs, je m’y suis bien retrouvée. Semer des petits cailloux blancs, à la manière d’un petit Poucet est la meilleure chose pour retrouver qui est qui (noter les noms sur un petit papier) et ne pas se perdre dans la forêt des prénoms.

Au départ, impossible de savoir où le récit va nous entraîner, vu que c’est une réécriture du conte du Petit Chaperon Rouge, mais que les protagonistes du conte (Chaperon Rouge, la grand-mère, le chasseur et le loup) vont sortir de leur rôle d’origine et endosser un autre, bien différent, dans ce récit.

Oui, il faut s’accrocher au départ et persévérer dans cette construction à l’envers, qui ne dévoilera la totalité de l’histoire qu’au compte goutte. Votre galette, c’est en morceau qu’elle vous sera servie et pour mériter de croquer dedans, il va falloir tout lire afin de reconstruire le puzzle, qui, je l’avoue, était bien pensé et inattendu.

En déroulant son histoire, l’auteur en profite aussi pour parler de la société sud-coréenne, des difficultés de trouver du travail, d’avoir un CDI, de l’argent, des difficultés à se loger, des prix exorbitants des cautions locatives, des rapports familiaux…

Le problème c’est qu’aucun des personnages n’a réussi à me faire vibrer, tant ils étaient plats, même s’ils pouvaient être oppressants par moment. L’écriture, elle, m’a semblée sans émotion, assez froide.

Par contre, j’ai aimé le malaise ressenti à un moment donné, avec la grand-mère qui semble perdre la tête, lors d’un accident, lors de certaines rencontres, lorsque l’on commence à ajuster les pièces du puzzle.

Ce roman policier est intéressant de par la construction de son intrigue, à l’envers, afin de pouvoir cacher les choses essentielles du récit et laisser le lecteur comme deux ronds de flamby, lorsque tout le tableau apparaît. Ah ben merde alors, fut mon exclamation en comprenant. Non, elle ne passera pas à la postérité, ma phrase.

La littérature coréenne n’est pas facile, souvent exigeante, et j’ai souvent bien du mal avec elle, mais je persévère et, de temps en temps, on y fait des découvertes surprenantes. Dommage que les personnages n’aient pas su me faire vibrer. Par contre, le final était original et m’a cloué le bec.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°156] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°39).

Sherlock Holmes et le secret de la Vallée Noire : Jean-Noël Delétang

Titre : Sherlock Holmes et le secret de la Vallée Noire

Auteur : Jean-Noël Delétang
Édition : La geste (01/09/2021)

Résumé :
Au plus profond du Berry, ce pastiche à la manière de Sir Arthur Conan Doyle entraîne le lecteur en 1903, dans une aventure haute en couleurs – au sein de l’École de peinture de Crozant – et riche en étapes pittoresques, de Gargilesse à Nohant.

Quoi de plus inattendu pour un détective que d’être recruté par un peintre impressionniste ?…

Quoi de plus exotique pour un Anglais que d’être invité à une noce berrichonne ?… Quoi de plus sidérant pour le Docteur Watson que d’être confronté à de la sorcellerie ?… Quoi de plus excitant pour Sherlock Holmes que de devoir enquêter sur les traces de George Sand ?

Voici le récit mouvementé d’une enquête historique diabolique menée par l’enquêteur le plus célèbre du monde.

Critique :
Une fois de plus, on envoie Sherlock Holmes en France et cette fois-ci, c’est dans le Berry, non loin de Nohant, là où se trouve la maison de George Sand.

Ma critique de l’autre roman de cet auteur (Le mystère des reliques de St Martin de Tours) était assez virulente, car ce roman était plus un mémoire dédié à la gastronomie de Tours, à son architecture, à son Histoire, mais nullement un pastiche holmésien.

De plus, j’avais reproché à l’auteur d’avoir changé le prénom de John Watson, le faisant devenir un Charles et aussi sur le fait que nos deux amis s’appelaient par leurs prénoms. Non, désolée, hérésie ! Et je ne comprends toujours pas pourquoi l’auteur a changé notre John en un Charles… Faire un pastiche à la Conan Doyle donne le droit d’interpréter certaines choses, de changer certains faits, mais pas les prénoms.

Dans ce roman, au moins, nos protagonistes passeront moins de temps  table, à boire et à manger, même si l’auteur en profitera pour parler de la région qui entoure la ville de Nohant, de sa gastronomie, des noces qui durent plusieurs jours, sans oublier de faire parler le patois à tous les habitants, ce qui rendra la lecture de certains paragraphes plus ardue.

Mais bon, au moins, je n’avais pas l’impression d’être dans un Montalbano où la gastronomie tient une place importante. Désolée, mais Sherlock Holmes, bien qu’il n’ait jamais dédaigné manger (sauf durant ses enquêtes), ni aller au restaurant, n’est pas un gourmand à la manière d’un commissaire Montalbano.

Ce qui j’aime, lorsque je lis une nouvelle de Sherlock Holmes, c’est qu’une histoire qui semblait banale a priori (comme un roux engagé et payé pour recopier l’encyclopédie britannique), pouvait se révéler bien plus sordide, complexe, minutieuse, bien pensée, que ce qu’elle n’avait laissé présager au départ (non, je ne vais pas divulgâcher The Red-Headed League).

Un bon point pour le départ de ce roman, l’affaire semble banale, presque anecdotique et ensuite, elle évoluera vers autre chose de plus grave, sans pour autant que la résolution casse la cheville de Watson… C’est correct, mais ça ne va pas vous défriser, surtout si vous lisez des polars à longueur d’année (ok, depuis la reine du crime, on peut dire que TOUT a été fait).

Contrairement au précédent roman, celui se lit plus vite, on a moins l’impression de tourner en rond et de perdre son temps à table, avec un Watson qui ne songe qu’à boire du Vouvray et à se baffrer. Le roman, bien que faisant l’éloge de la région, ne vire pas en Guide du Routard. Ouf !

Hélas, la pire des choses, en plus du changement de prénom de John (oui, j’en ai fait une fixation), que Mary Watson soit toujours vivante en 1903 (là, je peux passer), du fait que le narrateur signale que Holmes ne parle pas super bien le français (hein ??), c’est que notre détective soit fadasse, aussi épais qu’un ticket de métro et bien loin du personnage hautain créé par Conan Doyle.

Bon, comparé à précédent roman, il semble moins charmant et moins intéressé par la région, un peu plus hautain ou dédaigneux (notamment quand on lui parle et que lui n’a pas envie) et moins rieur que dans le précédent roman, malgré tout, il lui manque ce qui fait tout son sel : son caractère hautain qui fait qu’on ne voudrait pas vivre avec lui, même si on l’adore.

Un bon point tout de même pour ce pastiche qui est tout de même un peu mieux que son prédécesseur.

Entre nous, on aurait eu un polar avec Tartempion qui enquêtait, aidé de son vieil ami Machinskof et l’affaire aurait été la même puisque l’on ne retrouve pas ce que l’on aime (et que l’on cherche) en lisant un Sherlock Holmes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°154] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°37).

Le chien de Serloc Kolmes : Joseph Jacquin et Aristide Fabre

Titre : Le chien de Serloc Kolmes

Auteurs : Joseph Jacquin et Aristide Fabre
Édition : OXYMORON (2016)

Résumé :
Le grand détective anglais, Serloc Kolmes, est convié à Paris pour enquêter sur un nouveau méfait du gang des « perceurs de muraille ». Il amène avec lui sa fille Lizzie afin d’allier l’utile à l’agréable et lui permettre de découvrir la capitale française.

Bridget, la gouvernante et Punch, le chien de la famille, inséparable compagnon de la demoiselle, font également partie du voyage.

Critique :
Un célèbre slogan aurait pu dire que « Ça la couleur de Sherlock Holmes, mais ce n’est pas du Sherlock Holmes ».

En effet, si Serloc Kolmes ressemble, phonétiquement, au nom de l’illustre détective de Baker Street, il est, tout comme lui,  capable de déduction et c’est un excellent enquêteur.

Les différences les plus marquantes sont qu’il habite à Chelsea, qu’il n’a pas de docteur Watson, qu’il est veuf, avec une fillette, un chien et que le récit se déroule sous le règne de George V.

Malgré ces grosses différences qui rapprochaient plus ce détective de la boisson gazeuse à base de gingembre que du pur single malt d’origine, ça pétillait bien et l’enquête que Holmes, pardon, Kolmes menait à Paris me plaisait bien.

On sentait bien que le texte était à destination d’un jeune public et qu’il datait des années 1910. En 100 ans, la manière d’écrire et de s’adresser aux jeunes n’est plus la même. Malgré tout, bien que simpliste, le récit était plaisant et les déductions du Canada Dry© valaient bien celle de l’original, bien que celui-ci soit fleur bleue avec sa fille.

Et puis, patatras, la boisson gazeuse a soudain perdu de son pétillant, de son sucre, de son gingembre et m’a laissé un mauvais goût en bouche : QUOI ??? Jamais le grand Sherlock Holmes ne se serait comporté de la sorte, devenant une sorte de loque humaine pleurnicharde !

D’accord, ce n’est pas le vrai, c’est une copie, mais bon sang, même s’il fallait le retirer du jeu pour laisser le chien intervenir, les auteurs auraient pu lui donner un autre rôle que celui du père éploré qui se plie aux exigences des ravisseurs, nom d’une pipe.

À ce prix-là, on aurait pu se contenter de nommer le détective Tartempion et l’affaire était faite, il pouvait alors se replier en Angleterre et se ronger les sangs. Mais si on lui donne, phonétiquement, le nom du grand détective, alors, il doit au moins se comporter comme tel et ne pas baisser les bras, mais enquêter en loucedé.

Eh oui, le chien Punch, propriété de la fille de Serloc Kolmes, deviendra ensuite le protagoniste principal qui, tel Rex chien flic, cherchera inlassablement la piste de sa jeune maîtresse.

Bravo, d’ailleurs, au flair exceptionnel de ce chien, qu’il me soit arrivé pareille mésaventure, il n’aurait pas fallu compter sur mon chien pour me retrouver, ce dernier étant incapable de suivre des pistes…

Je ne dirai pas que ce pastiche est mauvais, il m’a fait passer une matinée de lecture agréable, sans prise de tête, si ce n’est de m’énerver en comprenant que le Kolmes n’était absolument pas en embuscade, grimé en dieu sait quoi afin de retrouver les bandits kidnappeurs… Ben non… Heureusement que le chien était là, il vaut mieux que Kolmes, qui, là, était devenu pire qu’un boisson gazeuse éventée et oubliée au soleil.

Bon, ceci n’est pas le polar de l’année, ni même le pastiche de la semaine, mais il méritait tout de même que je le découvre, moi qui adore lire les pastiches holmésiens. Malheureusement, il ne sera pas dans le haut du panier, fût-il celui d’un chien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°153] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°36).

Le choc de Carnac : Sophie Marvaud [LC avec Bianca]

Titre : Le choc de Carnac

Auteur : Sophie Marvaud
Édition : 10/18 Grands détectives (07/01/2021)

Résumé :
Carnac, 4.700 avant J.-C. Trois peuples se partagent le territoire : les Pêcheurs de la côte, les Nomades de la Forêt-des-Buttes, et de nouveaux venus, les Cultivateurs, qui incendient les terres pour les défricher.

Lorsqu’un homme chargé d’un message de paix est assassiné, la guerre semble inévitable. Trois femmes s’interposent alors : Lynx, une jeune nomade audacieuse, Paruline, la deuxième épouse d’un riche pêcheur, et La Vivace, une cultivatrice dévouée.

Leur enquête révèle peu à peu des secrets inavouables… Le sort de chaque peuple se jouera lors d’une grande cérémonie rituelle au milieu des menhirs.

Critique :
Ce polar historique nous fait voyager assez loin dans le temps : en 4.700 avant J-C ! N’oubliez pas vos vêtements en laine et quelques fourrures de bêtes pour le voyage.

Pour le lieu, ce sera Carnac, dans ce qui n’est pas encore nommé le Morbihan. Avant l’alignement des pierres (Obélix serait-il le coupable de cet alignement ?). Trois peuples vivent dans le coin : les pêcheurs, les nomades et les cultivateurs. Ces derniers rêvent d’expansion.

Qui dit expansion, dit déforestation ! Hé oui, plus de 6.000 ans avant notre ère, pour obtenir plus de terres à cultiver, il fallait déboiser ! Bon, ce n’était pas pour planter du soja ou de la palme…

L’Homme n’était pas différent avant et ce polar historique va nous le prouver en nous faisant passer du temps avec différents protagonistes des trois peuples, afin que nous les connaissions mieux. L’enquête autour d’un assassinat sera le meilleur prétexte pour que nous les rencontrions tour à tour.

Les travers humains sont bien présents dans le récit : jalousie, soif de pouvoir, avidité, richesses étalées, peur des Autres (notamment ceux qui vivent du nomadisme), envie d’être encore plus calife qu’avant, soif de reconnaissance, méchanceté, peurs qui mènent à des désastres, crimes, vengeances… De ce côté là, l’évolution n’a pas eu lieu, nous n’avons pas changé, que du contraire !

Il ne faut pas vous attendre à une enquête poussée : elle se résoudra très vite, quitte à aller un peu vite dans l’accusation et la justice. En fait, l’enquête se poursuivra encore, à petits pas, lorsqu’il appert que le crime pourrait avoir plusieurs coupables, chacun ayant commis un acte répressible.

Le rythme du récit est assez lent, il y a peu d’action, pourtant, cette lecture est intéressante pour le côté historique et psychologique des Hommes qui composent cette fresque et qui pourraient être nos contemporains, tant leurs comportements, leurs pensées, leurs actions, sont les mêmes que les nôtres.

Non, ce ne sera pas le polar de l’année, sauf du néolithique (les librairies existaient déjà, non ?), ce ne sera pas non plus la lecture du mois, juste une lecture intéressante au niveau préhistorique.  Néolitiquement parlant, c’était pas mauvais du tout.

Anybref, ce roman policier m’a fait passer un bon moment, sans prise de tête. J’ai apprécié les portraits des différents personnages, les travers des Humains, si contemporains, que des femmes soient mises en avant (pour l’enquête, en plus) et si la résolution de l’énigme ne cassera pas trois pattes à un mammouth congelé, elle n’en est pas moins réaliste et si humaine.

Alors, pas de regrets pour cette LC avec Bianca, même si ça manquait de punch et d’action. Le plaisir était ailleurs. Bon, maintenant, je peux remiser mes fourrures et prendre un bain, parce que je dois fouetter le poisson, la forêt, la fumée…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XXX] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°XX).

Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis : Paul C. Doherty

Titre : Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis

Auteur : Paul C. Doherty
Édition : 10/18 – Grands détectives (2006)
Édition Originale : The Field Of Blood (1999)
Traduction : Christiane Poussier et Nelly Markovic

Résumé :
À l’automne 1380, frère Athelstan espérait enfin pouvoir se consacrer à ses turbulents paroissiens de Southwark, mais sa fonction de secrétaire du coroner de Londres, sir John Cranston, l’oblige bien malgré lui à se plonger dans une nouvelle et ténébreuse affaire.

Trois corps dont celui d’un messager royal sont découverts dans une bâtisse en ruine. Le même jour, une jeune prostituée accuse son ancienne patronne, dame Kathryn Vestler, d’avoir commis plusieurs assassinats.

Avec sa virtuosité coutumière, Paul Harding nous entraîne, au cœur d’un Londres flamboyant et inquiétant, sur les pas de ses deux héros dans une aventure où les cadavres foisonnent, l’amour fait des siennes et un trésor suscite toutes les convoitises…

Critique :
Malgré la crasse et l’insalubrité des ruelles, des auberges, des tavernes, c’est toujours avec plaisir que je trouve frère Athelstan et le coroner Sir John Cranston, pour enquêter sur des meurtres mystérieux ou des petites énigmes qui semblent banales, au départ, mais qui se révèlent souvent plus profondes qu’il n’y paraissait.

Comme d’habitude, dans ce neuvième tome, nous nous trouvons face à trois affaires à résoudre : trois corps retrouvés dans une maison en ruine, plusieurs corps retrouvés enterrés dans un champ et deux jeunes amoureux qui ne peuvent se marier en raison de la parenté de leurs aïeules.

Pour une fois, la plus petite des énigmes ne cachait pas de profondeur insoupçonnée, elle était simple, sans être simpliste et il faudra aussi un coup de pouce du destin pour aider Athelstan dans cette tâche difficile puisque son prédécesseur a liquidé les registres paroissiaux.

Les deux plus grosses enquêtes, avec les meurtres, seront moins faciles à résoudre. Pourtant, Athelstan doit le faire, sinon, une femme sera pendue et pour l’autre, sa paroisse devra payer une amende faramineuse, puisque l’un des assassinés est un messager royal (selon la loi de l’époque, le village où l’on découvre le corps est frappé d’une lourde amende, à moins qu’on n’arrête le meurtrier). Inique, comme loi.

— Vous connaissez la loi, reprit-il. À moins que cette paroisse ne livre le meurtrier, tout le monde ici paiera une amende sur la moitié de ses biens. Les juges du roi, ajouta-t-il après avoir, d’un geste, apaisé la clameur grandissante, siègent au Guildhall. Je suis sûr qu’un édit sera émis. La taxe serait fort lourde.

Athelstan n’a pas beaucoup d’éléments pour résoudre toutes ces enquêtes, mais il est rempli de sagacité et bien souvent, un détail, viendra l’éclairer. Parfois, c’est le hasard qui lui fait voir ce détail, qui le met sur la piste. Malgré tout, il possède de petites cellules grises qui fonctionnent très bien.

Son duo improbable avec le ventripotent et soiffard coroner marche du tonnerre, parce qu’ils ont beau être diamétralement opposé de caractère et de méthode de vie, tous les deux cherchent à rendre justice, à emprisonner les coupables et laisser les innocents hors des prisons.

Non, on ne révolutionne pas le polar, les véritables coupables ne sont pas vraiment une surprise, je les avais repéré de suite et soupçonné, mais le tout était de prouver qu’ils étaient coupables et là, c’est moins facile. Heureusement que Athelstan a la ruse du serpent…

Un polar historique qui se lit tranquillement, sans se prendre la tête, mais qui fait du bien au moral, car, une fois de plus, je retrouve des vieux copains et on a éclusé quelques chopes de bières ensemble.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°151], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°34) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°08).

Nellie et Philéas, Détectives Globe-trotters – 01 – Le crime de Whitechapel : Roseline Pendule

Titre : Nellie et Philéas, Détectives Globe-trotters – 01 – Le crime de Whitechapel

Auteur : Roseline Pendule
Édition : Gulf Stream Editeur (07/04/2022)

Résumé :
Quand Nellie Bly, la célèbre reporter, rencontre Phileas Fogg, le héros de Jules Verne, les coupables n’ont qu’à bien se tenir !

Le Londres du XIXe siècle pour décor, les meurtres de Jack l’éventreur comme contexte : une aventure corsée aux rebondissements multiples et inattendus ! 1889, New York puis Londres.

Quoi de mieux qu’un tour du monde pour dénicher des scoops ? Elizabeth, journaliste en herbe surnommée Nellie, quitte New York pour Londres.

La capitale anglaise est en effervescence : Jack l’éventreur aurait encore frappé ! Persuadée que cette exclusivité lui vaudra l’article du siècle, Elizabeth mène l’enquête et rencontre Phileas, un jeune gentleman lui aussi fasciné par l’affaire.

Désormais en duo, les apprentis détectives cavalent après les indices dans les sombres ruelles de la ville. Et si l’assassin n’avait rien à voir avec l’insaisissable Jack ?

Critique :
Les auteurs adorent raconter sur la jeunesse de personnages, qu’ils soient de fiction (Holmes, Lupin) ou réels (Agatha Christie, Alfred Hitchcock).

Ici, l’autrice a mélangé la fiction (Phileas Fogg) avec la réalité (Elizabeth Cochrane devenue Nellie Bly).

En ouvrant ce roman jeunesse, je me demandais bien comme l’autrice allait pouvoir faire intervenir deux gamins face à un tueur tel que Jack The Ripper.

J’ai tiqué en voyant la date : 1889 ? Mais, les crimes se sont déroulés en 1888, en 1889, le Jack avait pris sa retraite ! Lui manquait-il des trimestres pour sa pension ? Bon sang, mais c’est bien sûr : Jack était une femme et on lui avait sucré des mois de cotisations !!

Pas de doute, nous sommes bien dans de la littérature jeunesse : notre Elizabeth, passagère clandestine sur un navire, tombe sur un gentil capitaine, qui ne la passe pas par dessus-bord (sinon, pas de roman) et qui ne lui demandera pas de jouer à la prostituée pour son équipage (sinon, le roman serait interdit au moins de 18 ans et réservé pour des pervers pédophiles).

Dans les romans jeunesse, tout se goupille assez facilement et deux enfants de 12/13 ans arrivent à enquêter, relever des indices, suivre des pistes, là où les flics de Scotland Yard n’y arrivent pas (l’inspecteur Fix n’est pas une lumière non plus). Bref, ils se démerdent mieux que des adultes !

Elizabeth et Phileas sont deux personnages sympathiques, des gamins dont on aimerait qu’ils soient nos amis, si nous avions leur âge. Phileas est un détective en herbe, se livrant à des déductions, comme un Sherlock Holmes, tandis que Elizabeth est plus débrouillarde, sait mentir et jouer la comédie.

Ce sont deux mondes qui se télescopent, puisque Elizabeth est tombée dans la pauvreté après le décès de son père, tandis que Phileas est issu de la bourgeoisie pétée de thunes dont le père est toujours en voyage. Le choc des cultures…

Le roman se lit très vite, sur une petite soirée, les 153 pages sont avalées et digérées. Rien d’exceptionnel dans l’enquête et la résolution. J’avais compris, avant l’heure, ce qu’il en était réellement de l’assassinat. Ce n’était pas la foire aux boyaux, aux tripes, donc…

Si j’ai bien aimé cette lecture détente, je ne peux pas dire qu’elle m’ait emportée ou que je l’ai adorée, comme la série des « Sherlock, Lupin & moi », dont l’écriture est un niveau au-dessus de ce roman.

Malgré tout, il est agréable à lire, sans prise de tête et après avoir lu quelques romans assez sombres, un peu de douceur ne faisait pas de tort. Je lirai sans doute les deux autres romans, juste pour la parenthèse qu’ils m’offriront lorsque j’en aurai besoin.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°147], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°30) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°07).