La mort de Staline – Une histoire vraie… soviétique – Intégrale : Fabien Nury et Thierry Robin

Titre : La mort de Staline – Une histoire vraie… soviétique – Intégrale

Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Thierry Robin

Édition : Dargaud (01/12/2017)

Résumé :
Cette intégrale de « La Mort de Staline » regroupe les deux tomes de ce vrai faux récit historique signé par deux grands noms de la nouvelle BD française : Fabien Nury et Thierry Robin.

Le 2 mars 1953, en pleine nuit, Joseph Staline, le Petit Père des peuples, l’homme qui régna en maître absolu sur toutes les Russies, fait une attaque cérébrale. Il est déclaré mort deux jours plus tard.

Commence alors une lutte acharnée pour le pouvoir suprême, lutte qui concentrera toute la démence, la perversité et l’inhumanité du totalitarisme.

Qui succédera à Staline ? Une histoire vraie soviétique, à l’humour ravageur et cruel, portrait saisissant d’une dictature plongée dans la folie.

La Mort de Staline, une bande dessinée historique réaliste et documentée qui dépeint le tableau terrifiant et absurde d’un système totalitaire en pleine folie.

Critique :
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette intégrale de la Mort de Staline est drôle.

Même si l’humour est grinçant, noir et perfide… Et que l’on sait que son système est responsable de morts et de déportations par dizaine de milliers.

Il est difficile de ne pas sourire devant l’empressement de certains à satisfaire les demandes du Père des peuples (avant son attaque) et de voir les autres magouiller pour tenter de conserver leur place et leurs privilèges.

Ubuesque, mais tellement réaliste. Staline se meurt, mais il fait toujours peur. Le guide est mourant, qui va reprendre son commerce de mort et de peur ? Qui pour prendre les rênes de l’URSS ? Les camarades vont pouvoir se tirer dans les pattes, se planter des couteaux dans le dos, magouiller, négocier, piquer les dossiers de Staline…

Bien que cette histoire soit une fiction et que l’auteur précise quels événements il a ajouté ou changé dans son récit, on reste pourtant dans un récit tout à fait cohérent et il n’est pas difficile de penser que les négociations qui eurent lieu entre les membres du Politburo, dont Beria, qui ne veut pas perdre son pouvoir et qui pourtant, sera victime de son système (je ne le pleurerai pas, instant karma !), se sont bien déroulées de la sorte.

C’est la lutte finale, la lutte pour le pouvoir… Une guerre de succession (et non de sécession).

Les dessins, bien qu’ils m’aient semblé un peu bizarre au début de ma lecture, allaient comme un gant à cette histoire. Finalement, je les ai adoré.

Dans cette bédé, c’est toute l’inhumanité, tout l’illogisme d’un système qui est démontrée, qui nous saute aux yeux. Tant de morts, tant de douleur, tant de misère pour lutter contre le capitalisme ? Ben voyons… Quant à l’avenir radieux promis, il ne le fut que pour certains, une minuscule minorité, tandis que les autres en crevaient.

La première partie, est consacrée à l’agonie de Staline, tandis que la seconde est pour ses funérailles, où il se déroulera encore bien des événements, grotesques ou dramatiques.

En fait, si nous ne connaissions pas l’Histoire, on pourrait qualifier Lavrenti Beria (chef de la police secrète), Nikita Khrouchtchev, Viatcheslav Molotov, Nikolaï Boulganine et Gueorgui Malenkov de bouffons, de comiques troupiers, de types grotesques, tant ils sombrent tous dans la paranoïa et la soif de pouvoir.

Il en ressort de tout cela que cette bédé est des plus intéressantes, même si elle incorpore des passages fictionnels. Le communisme n’était pas une bonne chose et pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, cette bédé risque de leur ouvrir les yeux.

Apprenez aussi que dans la réalité, Staline, après son attaque cérébrale, est resté seul dans sa chambre, des heures et des heures (baignant dans sa pisse), personne n’osant le déranger et qu’il n’y avait presque plus de médecins pour s’occuper de son cas, puisqu’il en avait fait assassiner beaucoup, les accusant de complot, (la plupart était des juifs)…

Une bédé que je suis contente d’avoir découverte ! On en a tiré un film, mais d’après ce que j’ai entendu dire, il est moins bien que la bédé. Alors, lisez cette bédé !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°167].

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Noir burlesque – Tomes 1 & 2 : Enrico Marini

Titre : Noir burlesque – Tomes 1 & 2

Scénariste : Enrico Marini
Dessinateur : Enrico Marini

Édition : Dargaud (2021 / 2022)

Résumé :
Philadelphie, années 1950. Une chambre d’hôtel, la nuit. Assis dans un fauteuil, un homme attend, un revolver à la main. Il s’appelle Slick et guète l’arrivée de Caprice, la femme qui l’a trahi.

En ouvrant la porte, Caprice comprend aussitôt : il est venu pour se venger. Quelques mois plus tôt, Slick a loupé un casse. Il doit de l’argent à son commanditaire, Rex, un boss de la mafia irlandaise.

Ce dernier compte bien épouser Caprice, danseuse dans sa boite de nuit, après avoir éliminé Slick du paysage. Mais il s’est passé quelque chose entre Caprice et Slick. Il y a longtemps déjà, bien avant toute cette histoire. Ils étaient tombés amoureux. Et maintenant, ils jouent avec le feu…

Critique :
Cette bédé est comme un vieux film noir des années 50. Tous les ingrédients sont réunis : un bel homme style bad boys, une beauté fatale, des gangsters mafiosi (pléonasme), des armes à feu, des grandes gueules,…

Slick est le bad boy qu’on aimerait croiser dans sa vie. Cheveux blancs, belle gueule, sensuel, qui sait se battre… Et Caprice, la belle rousse, est tout aussi sensuelle que lui. Quel couple ils pourraient former !

Enrico Marini est un excellent dessinateur et si son Slick a des faux airs du Scorpion, il tient la route (jeu de mot foireux avec son prénom).

Les seules notes de couleurs, dans ces deux albums sépias, seront le rouge et le roux. Cela attire l’œil immédiatement. On a beau être dans une bande dessinée, on pense de suite à un vieux film, tant le découpage pourrait être cinématographique.

Le scénario est classique au possible, mais pourtant, il marche du tonnerre. Les personnages sont bien campés, réalistes. Les dialogues font mouches directement et les ambiances des années 50 sont fidèlement rendues.

Oui, ces deux tomes sont des odes aux romans noirs et aux films noirs américains avec deux personnages qui se tournent autour, qui s’aiment, qui baisent, puis qui se séparent, toujours avec des mots violents.

On a beau se douter de la fin de ces deux tomes, on ne peut s’empêcher de tourner les pages, afin de voir si on a raison ou tort. Si le plat est composé d’ingrédients classiques, Marini a tout de même su en changer la présentation et le goût, parce qu’il n’est pas allé dans la direction que je pensais.

Et puis, le premier album commence presque par la fin… En tout cas, il commence par une scène hautement bourrée de suspense et on à hâte d’arriver au bout pour s’assurer que… Ben oui, on s’attache très vite à Slick et à sa belle petite gueule d’amour.

Une bédé qui fait mouche, autant par son scénario conventionnel qui ne l’est pas tout à fait, que pas ses magnifiques dessins et ses ambiances années 50 superbement rendues dans ces planches sobres, mais qui disent tout ce qu’elles doivent dire.

Un vrai roman noir hard-boiled.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°165].

Détectives – Tome 4 – Martin Bec, La cour silencieuse : Herik Hanna et Thomas Labourot

Titre : Détectives – Tome 4 – Martin Bec, La cour silencieuse

Scénariste : Herik Hanna
Dessinateur : Thomas Labourot

Édition : Delcourt – Conquistador (2015)

Résumé :
Paris, 1932. Une femme est retrouvée défenestrée, étendue sans vie dans la cour de son immeuble. Les soupçons se portent sur un vieux clochard du quartier, coupable idéal que tout accable. Un peu trop au goût du plus célèbre commissaire du Quai des Orfèvres.

Perdu dans le brouillard parisien, à moins que ce ne soit dans les volutes de sa pipe, il devra redoubler de malice pour enfin lever le voile sur une affaire aussi sombre que stupéfiante.

Critique :
Comment cela se fait-il que j’aie oublié de lire le tome 4 de la saga des « Détectives » ? Je ne sais pas, mais je pourrai chanter, en imitant Johnny ♫ J’ai oublié d’le lire, j’ai oublié d’le lire ♪ (sur l’air de « J’ai oublié de vivre »).

Un crime a eu lieu dans la cour d’un immeuble : la femme a été défenestrée.

Toutes les fenêtres donnent sur la cour et pourtant, personne n’a rien vu, tout le monde dormait, épuisé, éreinté par une dure journée de travail.

Le commissaire Bec se retrouve devant une impasse, mais il est tenace, il cherche les détails, ce qui cloche, ce qui ne va pas… Et ce qui cloche, c’est ce clochard qui vivait dans la cour de l’immeuble et qui a disparu.

Si je n’ai pas vraiment apprécié les dessins assez anguleux des visages et les grosses rouflaquettes des hommes (dont celles du commissaire Bec), le scénario, par contre, m’a époustouflé et jusqu’au bout, il m’a tenu en haleine, m’apportant son lot de surprises inattendues.

Le commissaire Bec n’est pas un causant, il parle peu, mais réfléchi beaucoup, est méticuleux et droit dans ses bottes. Il a un sacré caractère et n’hésite pas à tenir tête au divisionnaire, lui rappelant toutes ces affaires qu’il a résolues parce qu’il ne s’est pas contenté de la facilité et qu’il a persévéré, qu’il n’a rien lâché.

La femme défenestrée est celle d’un collègue de la Mondaine et le divisionnaire voudrait que l’on avance plus vite dans la résolution de ce crime, pour ne pas fâcher le collègue, qui possède des copains haut placés (mais jamais plus haut que leur cul, comme le disait Audiard).

Nous sommes dans les années 30 (1930 pour ceux qui penseraient que l’on se trouve dans le futur) et les ambiances de ces années sont bien rendues, avec les petits troquets où l’on vous sert des potée aux lentilles et des gros demi. Les policiers sont un petit peu caricaturaux, mais il reflètent bien ce qu’était la maison poulaga à l’époque : gros godillots et pas toujours de la cervelle.

Une bédé ambiance années 30, une excellente bédé policière, où le scénario a été bien pensé, réfléchi, bien mis en scène et où rien n’est comme on pourrait le penser.

Même si les rouflaquettes du commissaire Bec sont moches à mourir, j’ai aimé le suivre dans son enquête, lui, son pardessus et sa pipe.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°157] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°40).

Arsène Lupin (édition révisée 2022) – T01 – Gentleman cambrioleur (1/3) : Takashi Morita et Maurice Leblanc

Titre : Arsène Lupin (édition révisée 2022) – T01 – Gentleman cambrioleur (1/3)

Scénariste : Takashi Morita (d’après Maurice Leblanc)
Dessinateur : Takashi Morita

Édition : Kurokawa (12/05/2022)
Édition Originale :
Traduction : Fabien Nabhan

Résumé :
An 1899…
À bord du La Provence, un transatlantique reliant la France aux États-Unis, une inquiétante dépêche est transmise par télégraphe :  » Arsène Lupin à votre bord, première classe… « 

Critique :
Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, n’a jamais été ma tasse de thé. Je lui ai toujours préféré les détectives privés…

Néanmoins, je n’ai rien contre lui et puisque le mangaka a ajouté des tomes à sa première série (décalant toute la numérotation des autres), je me suis décidée à acquérir les trois premiers tomes, consacrés aux débuts de l’Arsène.

Dans ce premier tome, on découvre toute la sagacité, toute l’habilité, de Lupin, véritable as du déguisement, possédant toujours un coup d’avance et ne se vantant jamais pour rien.

Alors que l’on pourrait croire que Lupin a perdu, que Lupin fanfaronne, il ne fait jamais rien gratuitement et s’il envoie une lettre à un homme pour l’avertir qu’il va le cambrioler, ce n’est pas sans une idée bien précise derrière la tête : configurer les gens et les faire aller là où il veut qu’ils aillent.

Avec 250 pages, ce premier tome fait la part belle à Arsène et à ses premières aventures. Composé des chapitres consacrés à l’arrestation de Lupin, à son emprisonnement et à son évasion, il fait en sorte que les lecteurs comprennent bien que Lupin est un homme à part, un être exceptionnel, un type insaisissable et non dénué d’humour.

Le manga ne manque pas d’action, de coups d’éclat, de déguisement, de manipulations et les policiers n’en sortiront pas grandis.

Autant où je n’avais pas apprécié certains autres tomes de cette série (et publiés avant celui-ci), autant où celui-ci a gagné ses galons et m’a donné envie de lire les deux suivants, toujours consacrés aux débuts de cette légende, de ce virtuose du déguisement, j’ai nommé : l’insaisissable Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur !

Bref, ce manga est parfait pour découvrir le gentleman cambrioleur. Ou pour le redécouvrir…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°144] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°27).

Batman – Silence : Jeph Loeb et Jim Lee

Titre : Batman – Silence

Scénariste : Jeph Loeb
Dessinateur : Jim Lee

Édition : Urban Comics DC Essentiels (2013)
Édition Originale : Batman: Hush (2009)
Traduction : Jérôme Wicky

Résumé :
Batman se retrouve assailli par tous ses ennemis, lorsqu’un mystérieux personnage qui dissimule son visage sous des bandelettes apparaît.

Son nom ? Silence. Son but ? Harceler le justicier jusqu’à lui faire perdre raison. Catwoman saura-t-elle lui apporter l’aide et le réconfort dont il a cruellement besoin ?

Critique :
Pour ceux ou celles qui voudraient découvrir Batman et son univers, ce gros comics de 300 est parfait pour cela, étant donné qu’il regroupe tout ce qui fait l’univers de Batman, tant les personnages, que les lieux.

Batman est considéré comme le plus grand détective du monde (après Sherlock Holmes et Hercule Poirot, j’ajouterais, sauf que eux ne bénéficient pas d’une super panoplie).

Batman est attaqué de tous les côtés, par ses ennemis bien connu et notre chevalier noir, après s’être retrouvé mal en point, va mener l’enquête pour tenter de percer l’identité de cet homme en bandelettes qui semble si bien le connaître.

Les dessins sont superbes, c’était la première chose qui m’avait attiré lorsque j’avais feuilleté cet album dans une bouquinerie. Jim Lee est un véritable artiste, tant au niveau des dessins, réalistes, que des couleurs, sombres ou aux lavis, lors de certains flash-back.

Pour imiter les jeunes, je dirai que j’ai kiffé grave sa mère les doubles pages que le dessinateur nous offre dans l’album.

Le scénario n’est pas en reste non plus, Jeph Loeb a réussi à me tenir en haleine durant tout son récit et je l’ai lu d’une seule traite, sans pause et je me suis laissé prendre aux entourloupes de Silence, me faisant mener par le bout du nez, jusqu’à la révélation finale.

Durant son enquête, Batman va se remémorer des épisodes importants de sa vie, notamment de son enfance et j’ai pris plaisir à les découvrir, moi qui le connaît sans tout à fait le connaître (je me suis mise aux comics sur le tard, la bédé, c’était sur le pot, heu, sur le tôt).

Catwoman est présente, elle aussi et cela a rajouté une touche de féminité dans cet univers de super-héros bodybuildé, portant leurs slips sur leurs collants. Attention, Catwoman n’est pas un joli petit chaton tout gentil, c’est une chatte sauvage, gare aux coups de griffes. Ce que j’aime, chez elle, c’est son ambivalence, on ne sait jamais vraiment de quel côté elle se trouve.

Si Superman a un côté boy-scout, Batman, lui, est un sombre héros, un personnage violent, qui se retrouvera à ça de buter un méchant (il aurait dû le faire !)… C’est ce que j’ai toujours aimé chez ce personnage de DC : sa sombritude (néologisme offert), ses tourments, son arrogance, son côté obscur. J’aime Superman aussi, mais je le préfère sombre qu’en boy-scout.

Voilà un comics que je suis contente de posséder dans ma bilbio, qui fera partie des comics que j’ai adoré et qui convient parfaitement à un/une débutant(e) dans l’univers de Batman, grâce à la multitude de personnages de cet universqui s’y trouvent, mais aussi grâce à la qualité de son scénario et la magnificence de ces dessins.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°143] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°26).

Ceci n’est pas un fait divers : Philippe Besson [LC avec Bianca]

Titre : Ceci n’est pas un fait divers

Auteur : Philippe Besson
Édition : Julliard (05/01/2023)

Résumé :
Ils sont frère et soeur. Quand l’histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans. Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : « Papa vient de tuer maman ».

Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité.

Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.

Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d’un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.

Critique :
Bizarrement, les féminicides font couler moins d’encre qu’un attentat terroriste. Pourtant, il y a des coupables et des victimes.

Se sentirait-on moins concernés par des hommes qui tue des femmes, que par des terroristes qui tuent aveuglément plusieurs personnes à la fois ? Ou bien ce sont les médias qui donnent plus de voix à un attentat qu’à des assassinats de femmes ?

Avant, lorsqu’un homme tuait sa femme, sa compagne, les journaux titraient « Il l’aimait tant qu’il l’a tué » et, comme bien des gens, j’ai mis du temps à me rendre compte de l’ineptie et de toute la fausseté de ce titre.

Non, il ne l’aimait pas, il n’aimait que lui, il n’a pas supporté que cette femme lui tienne tête, qu’elle veuille le quitter, qu’elle en aime un autre et pour se venger, il l’a assassinée. L’amour qu’il lui portait était toxique, mortel et personne n’a entendu les plaintes de la femme, personne n’a vu les signes ou pire, tout le monde a fait semblant de ne rien voir.

Avec ce roman de 200 pages, Philippe Besson frappe fort, là où ça fait le plus mal. En donnant la voix à un jeune homme, appelé par sa petite sœur parce que « papa a tué maman », il nous plonge dans l’enfer que vont devoir vivre ces deux enfants, il met le doigt là où ça fait le plus mal, versant du sel dans la plaie, pour qu’un jour, on puisse voir les symptômes et agir avant le drame.

Pas de pathos dans la narration, dans l’écriture, pas de surenchère dans le drame, juste ce qu’il m’a semblé être un bel équilibre dans ce récit où l’auteur décortique ce qui arrive après le meurtre (la visite chez les flics, l’organisation des funérailles, la vie après, le deuil, le stress post-traumatique, les questionnements, les regrets, les remords, l’impression qu’on aurait pu faire quelque chose, le procès…) et tout ce qu’il s’est passé avant, comme signes avant-coureurs, que personne n’a vraiment vu, qui ont été minimisés et que le père, violent, s’était bien gardé de crier sur tous les toits.

J’ai été horrifiée d’apprendre que le père assassin conservait les droits sur ses enfants mineurs, alors qu’il est un meurtrier… D’ailleurs, dans ce roman, bien des choses m’ont glacées d’effroi, à tel point que je ne saurais toutes les citer. Cela m’a révoltée, donné envie de vomir. Il était temps que j’apprenne…

Dans ce roman, j’étais en territoire inconnu, venant d’une famille banale où les violences conjugales n’ont jamais eu lieu (ni dans ma vie de femme mariée).

Ce roman est puissant, glaçant, c’est un coup de cœur tout en étant un coup de poing. Voilà qu’un drame atroce débouche sur une lecture captivante, émouvante, marquante.

Un comble, me direz-vous, qu’il faille un roman parlant d’une histoire vraie, d’un drame épouvantable, pour qu’il décroche plein d’étoiles à la cotation. C’est la preuve qu’il était bien écrit, d’une belle justesse.

Par contre, j’aurais aimé entendre d’autres voix que celle du fils de 19 ans, notamment celle de sa petite soeur de 13 ans, témoin du crime. De plus, j’étais persuadée que l’auteur avait dit, lors de l’émission de La Grande Librairie, qu’il avait donné la parole au père assassin. J’ai dû rêver (ou confondre avec un autre des romans présentés sur le plateau)…

Pourtant, j’aurais aimé qu’on lui donne la parole, à ce meurtrier, non pas pour lui trouver des excuses, mais pour tenter de comprendre ce qui avait basculer cet homme dans cette violence extrême (17 coups de couteau, tout de même !). L’auteur donne quelques pistes, mais j’aurais aimé avoir toutes les voix dans le récit.

Un magnifique roman, qui m’a mis de l’eau dans les yeux et dont j’ai bien du mal à décrire les émotions qui m’ont assaillies durant ma lecture. De la colère, de la rage, de la haine, l’envie de gueuler sur le système défaillant qu’est la police, la justice, les lois…

Et de la tristesse, beaucoup de tristesses devant toutes ces vies fichues irrémédiablement, tout ça à cause d’un homme qui avait peur d’être abandonné et qui ne savait pas aimer sans violence. Non, ce n’était pas un faits divers, c’est plus grave que ça et non, ce n’était pas de l’amour.

Une LC lue en apnée avec Bianca qui, tout comme moi, a été toute retournée. Là, je m’en vais piquer un Tchoupi à ma nièce….

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°138] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°21).

Le chien des Baskerville (Comics) : Russell Punter et Andrea Da rold

Titre : Le chien des Baskerville

Scénariste : Russell Punter (d’après le roman de Sir Arthur Conan Doyle)
Dessinateur : Andrea Da rold

Édition : Comics Usborne (25/10/2018)
Édition Originale : Hound Of The Baskervilles (2018)
Traduction : Nathalie Chaput

Résumé :
Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Le récit captivant et les superbes dessins détaillés de Andrea da Rold plongeront le lecteur dans l’Angleterre de l’époque victorienne, de l’effervescence de Londres à la désolation d’une lande inquiétante. L’une des aventures les plus célèbres de Sherlock Holmes, fidèlement adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée. Un livre de la collection Comics Usborne.

Critique :
Le chien des Baskerville avait été mon premier roman policier adulte, celui qui m’a fait quitter les livres de la Bibliothèque verte (Club des Cinq et L’étalon noir).

Oui, on peut le dire, Sherlock Holmes m’a déniaisée, Hercule Poirot est passé ensuite et depuis, je bouffe du polar à toutes les sauces.

Mais je n’ai jamais oublié mon premier, celui qui compte le plus, parce que lui, au moins, il m’avait marqué en me donnant un plaisir monstre. Et je parle bien de littérature, ne lisez rien de grivois entre les lignes, bande de galapiats !

Anybref, lorsque je suis tombée sur ce comics, dans une bouquinerie, j’ai sauté dessus. Pourtant, cette histoire, je la connais presque par coeur, ayant lu plusieurs fois le roman original et ayant lu (et vu) des adaptations en bédé, série, films…

Verdict ? Le récit original est respecté, le scénariste ayant fait quelques coupes pour que le tout tienne dans la centaine de pages, tout en gardant l’essentiel.

Si les dessins sont assez simplistes dans les décors, j’ai apprécié les visages de Holmes et de Watson (et que le docteur ne soit pas un gros balourd), soupiré d’aise en constatant que Holmes n’était pas affublé du manteau macfarlane et de la casquette deerstalker, bien qu’ensuite il ait été à la campagne (et c’est une tenue de campagne).

Bonheur suprême aussi, que le dessinateur n’ait pas fait n’importe quoi pour les harnachements des chevaux attelés. Les brancards sont à la juste place, au juste écartement, les pièces des harnachements sont bien dessinées, même si je n’ai pas compris la double muserole, le double sous-gorge (trop serré, en plus) et le fait que les rênes du conducteur ne soient pas reliée au mors de son cheval… Sans doute le mène-t-il à la voix.

Tout ça pour vous dire que cette une très bonne adaptation, fidèle au roman, fidèle aux personnages, à l’ambiance gothique et fantastique du roman, fidèle aux atmosphères de mystère, de peur, de suspense, qui règne dans le récit de Conan Doyle et qui, lorsque j’avais 12 ans, m’avait fait flipper ma race !

À noter que si dans les adaptations cinématographiques (ou pour la télé), le chien maudit ne ressemble jamais à rien qui fasse vraiment peur (et certains ressemblaient à des carpettes mal peignées souffrant de conjonctivite), celui de ce comics a une belle allure de grand chien féroce que l’on ne voudrait pas croiser sur une lande où la brume vient de se lever…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°135], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°18) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°04).

[SÉRIES] Stranger Things – Saison 4 – 9 épisodes (2022)

Résumé : Six mois se sont écoulés depuis la bataille de Starcourt qui a semé terreur et désolation sur Hawkins. Encore titubants, nos amis se trouvent séparés pour la première fois – et la vie de lycéen n’arrange rien.

C’est à ce moment de vulnérabilité qu’une nouvelle menace surnaturelle apparaît et, avec elle, un terrible mystère qui pourrait être la clé permettant de mettre fin aux horreurs du monde à l’envers.

La quatrième saison de Stranger Things, série télévisée américaine de science-fiction et d’horreur, est composée de neuf épisodes répartis en deux volumes, le premier comptant sept épisodes sortis le 27 mai 2022 et le deuxième, deux épisodes sortis le 1er juillet 2022, sur Netflix. Elle est la quatrième et avant-dernière saison de la série créée par Matt et Ross Duffer.

Avant sa sortie, elle est considérée par les acteurs de la série comme étant la saison la plus « effrayante », « sombre » et « intense » de Stranger Things.

Les neuf épisodes de cette saison sont filmés en Lituanie, au Nouveau-Mexique et en Géorgie (États-Unis).

Le tournage a débuté en février 2020, mais fut interrompu en raison de la pandémie de Covid-19 au début de mars 2020, ce qui a permis aux frères Duffer d’écrire toute la saison avant de la filmer. Le tournage a repris en septembre 2020 pour se conclure en septembre 2021.

Acteurs principaux :

  • Winona Ryder (VF : Claire Guyot) : Joyce Byers
  • David Harbour (VF : Stéphane Pouplard) : Jim Hopper
  • Millie Bobby Brown (VF : Clara Soares) : Jane Hopper (née Ives) / Onze / Elfe
  • Finn Wolfhard (VF : Tom Hudson) : Michael « Mike » Wheeler
  • Gaten Matarazzo (VF : Gabriel Bismuth-Bienaimé) : Dustin Henderson
  • Caleb McLaughlin (VF : Thomas Sagols) : Lucas Sinclair
  • Noah Schnapp (VF : Tom Trouffier) : William « Will » Byers
  • Sadie Sink (VF : Clara Quilichini) : Maxine « Max » Mayfield
  • Natalia Dyer (VF : Alexia Papineschi) : Nancy Wheeler
  • Charlie Heaton (VF : Julien Crampon) : Jonathan Byers
  • Joe Keery (VF : Clément Moreau) : Steve Harrington
  • Maya Hawke (VF : Emmylou Homs) : Robin Buckley
  • Brett Gelman (VF : Gilduin Tissier) : Murray Bauman
  • Priah Ferguson (VF : Dorothée Pousséo) : Erica Sinclair
  • Matthew Modine (VF : Philippe Vincent) : Dr Martin Brenner / appelé « papa » par Onze
  • Paul Reiser (VF : Pierre-François Pistorio) : Dr Sam Owens

Ce que j’en ai pensé :
Il m’a fallu du temps avant que je ne me décide à visionner la saison 4 de la série Stranger Things, alors que j’avais adoré les trois saisons précédentes.

Pourquoi n’étais-je pas chaude pour la voir ? Premièrement, parce que j’avais peur que cette 4ème saison soit celle de trop…

Oui, j’avais peur que les scénaristes n’aient pas su faire aussi bien que les précédentes, que la série ne tourne en rond, qu’à force de voir surgir des créatures horribles du monde à l’envers, cela ne devienne redondant (là, j’ai eu peur pour rien, le scénario est excellent !).

La deuxième chose qui m’a freiné, c’est que nos gamins n’en sont plus : ce sont des ados de 16 ans ! Et pour bien m’achever, une partie de la bande est partie dans un autre état, quittant la ville maudite d’Hawkins. Oh non, pas ça ! Pas une séparation !

La ville d’Hawkins sans la présence de Will Byers, de son frangin Jonathan, de leur mère et de Eleven, ça ne me donnait pas envie de regarder.

Passer de l’enfance à l’adolescence, c’est un cap important, mais dans cette série, ce qui me plaisait aussi, c’est que les gamins étaient jeunes (12/13 ans) et que ça me faisait penser à la bande de potes dans ÇA ou dans les Goonies.

Trop chous !

Et puis, je vous avouerai aussi que j’avais peur qu’à force de se mesurer à des créatures venant d’un autre monde,  l’un ou l’autre des ados (et des adultes qui les aide) ne viennent à trépasser. Déjà que Hopper, dans la saison 3, avait disparu et qu’il se retrouvait dans un camp de prisonniers en Russie !

Oui, j’avais les miquettes en commençant à visionner les 9 épisodes de la série ! Alors oui, c’est moins drôle de se retrouver avec des ados, mais je vous assure que dès les premières images, j’étais à nouveau sous le charme de cette bande de copains, de toute cette troupe hétéroclite qui n’ont jamais été et ne seront jamais les élèves populaires de leur école !

Dans cette saison, l’horrible monstre tueur sera surnommé Vecna et nous apprendrons ensuite qui il est réellement. Pout tuer, il provoque des visions chez la personne choisie, il entre dans son esprit, lui murmure à l’oreille et quand la personne est mûre, elle est soulevée du sol avant qu’il ne lui craque les os comme un poulet rôti élevé en batterie. Beurk !

La police n’a jamais vu de pareils meurtres ! La peur rôde. La fille assassinée était populaire et on a retrouvé son corps dans le mobile-home de Eddie, le marginal un peu barje de l’école. Sans pousser la réflexion plus loin, les flics trouveront qu’il fait un coupable idéal (un marginal qui aime les jeux de rôles, trop facile). Ensuite, certains esprits vont s’échauffer et ne vouloir faire justice eux-mêmes.

Heureusement que nous sommes en 1986, sans les réseaux sociaux, sinon, c’était le lynchage au niveau mondial du suspect. En tout cas, l’irruption de Eddie le banni, dans cette saison, était un vent de fraicheur et il ne m’a pas fallu longtemps pour m’attacher à ce mec un peu zinzin. Il m’a même superbement ému.

Pas eu vraiment le temps de souffler durant le visionnage de cette nouvelle saison et si certains critiques sont violentes, de mon côté, j’ai apprécié le scénario, même si, à certains moments, on a tout de même l’impression qu’il tire un peu la langue, notamment en tentant d’expliquer d’où sort Vecna et en rattachant le tout à la vie d’Eleven avant, dans le labo d’expériences honteuses sur des enfants possédants des pouvoirs psychiques.

En apprenant que les scènes avec Eleven jeunes, avaient été tournées avec une autre actrice jouant son rôle, j’ai compris qu’au départ, les Duffer Brothers (les deux scénaristes) n’avaient pas pensé à expliquer l’origine du Monde à l’envers, ni l’origine des monstres sortis par le portail (les Demogorgons et le Flagelleur Mental), dans les saisons précédentes…

Bon, les scénaristes n’avaient sans doute jamais pensé aller aussi loin dans leur série et ils ont brodé au fur et à mesure. Gaffe, c’est souvent ainsi que l’on se plante. Moi, j’ai adoré découvrir cette origine, je l’ai trouvée logique, dans la lignée de tout ce qui était arrivé pour le moment, mais ils auraient pu se prendre les pieds dans le tapis.

Ce que j’avais apprécié, dans les précédents saisons, c’est que tous les personnages avaient de l’importance : les 4 gamins originaux, Eleven et les autres qui étaient venus se greffer à la troupe (on était à 13 personnes importantes, dans le groupe de celles et ceux qui luttaient contre le monde à l’envers).

Équipe d’Hawkins

Dans cette saison 4, vu que la troupe d’amis est séparée, chacun va bricoler dans son coin afin de venir à bout de Vecna, ce qui a donné un déséquilibre dans les rôles, notamment pour Will Byers (quasi invisible alors qu’il était au centre des saisons précédentes), son frère Jonathan (camé, loin du frangin qui avait tout fait pour retrouver son petit frère dans la saison 1), Mike (l’élément central du groupe, qui n’a pas un grand rôle à jouer), Erica Sinclair (soeur de Lucas et génialissime quand elle ouvre la bouche) et Joyce Byers (Winona Ryder, tout de même) qui, bien que partie en mission en Russie, jouera plus sur le banc de touche que sur le terrain.

Ok, dans le camion de pizzas, Will, Mike et Jonathan vont remonter la piste de Eleven, l’aider, mais bon, ça restera des rôles fadasses, comparé aux actions musclées et couillues de la troupe restée à Hawkins.

Heureusement que dans la seconde partie de la saison, nos amis exilés en Californie se remueront un peu plus les miches. Comme l’ami Ricoré, ils arriveront au bon moment, mais sans les tartines et les croissants… Juste pile au bon moment. Timing parfait, les mecs !

L’équipe Californie

Mais avant que tout le monde se retrouve réuni, bien des membres de l’équipe se retrouveront isolés, de leur fait ou non. Lorsqu’on a connu la petite troupe super soudée, on a mal au coeur de les voir, au début, vivre chacun de leur côté, séparés, plus autant copains qu’avant. Maxine est même totalement seule ! Putain, les gars, ils vous est arrivé quoi, comme saloperie ! L’adolescence, terrible maladie…

Les deux seuls qui sont resté soudés, ce sont les grands : Steve et Robin (toujours aussi volubile, elle). Nancy Wheeler, grande soeur de Mike, s’en sort bien avec son job de journaliste du lycée.

Anybref, avec des décors magnifiquement horribles dans le monde à l’envers, avec un vilain méchant qui a un passé, des blessures, des fêlures, un esprit tordu et manipulateur, cette saison 4 est excellente et j’ai eu quelques frissons de peur en la visionnant.

Le dernier épisode, qui fait plus de 2h, m’a fait monter la tension et j’étais contente que le chat soit là, en mode « pétrissage » et « je veux des câlins ». Passer mes doigts dans sa fourrure douce a réussi à diminuer mon rythme cardiaque.

La bande son est, elle aussi, réussie, notamment avec le superbe morceau de Kate Bush « Running Up That Hill », qui allait très bien avec l’action que Max faisait à ce moment là (sortir de l’antre de Vecna). Un morceau qui reste dans la tête et qui n’est pas pourave du tout.

Malgré mon bémol sur le fait que certains personnages n’étaient pas assez présent dans cette saison et avait un rôle mineur par rapport aux autres (personnages et saisons antérieures), je ne pourrai pas me plaindre du Grand Méchant qui était excellent, foutait bien la trouille, comme le clown démoniaque dans ÇA ou le Freddy Krueger (A Nightmare on Elm Street).

Le final laisse entendre qu’il y aura une saison 5, tout n’est pas terminé et je pense qu’il faudra autre chose que des courses dans un supermarché des armes pour venir à bout de Vecna (qui est allé faire dodo) ou de ce qui pourrait encore se cacher dans le monde à l’envers…

Mais les scénaristes l’ont dit : 5 saisons, pas une de plus, avec une vraie fin fermée. Et pas de morts, j’espère, parce qu’ils avaient laissé sous-entendre qu’on en aurait dans la 4 (et il y en a eu un et une autre en mauvais état)…

Kate Bush, vas-y, sauve tout le monde, je les aime trop, ces gamins d’Hawkins !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°129] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°12).

Sherlock – Tome 5 – Un scandale à Buckingham (2/2) : Mark Gatiss, Steven Moffat et Jay

Titre : Sherlock – Tome 5 – Un scandale à Buckingham (2/2)

Scénaristes : Mark Gatiss et Steven Moffat
Dessinateur : Jay

Édition : Kurokawa Seinen (08/12/2022)
Édition Originale : Sherlock : Belgravia no Shûbun jp, Vol.2
Traduction : Fabien Nabhan

Résumé :
Sherlock tente de s’introduire dans le téléphone portable d’Irène qui contient des informations top secrètes susceptibles d’ébranler le pays tout entier. Mais la très intelligente Irène, qui ne manque pas de cran, continue de se jouer de Sherlock.

Personne autant que cette femme n’aura autant tenu tête à notre héros que cette femme. Comment cette formidable partie d’échecs se terminera-t-elle ?

Critique :
Nom de Zeus, qu’est-ce que l’attente fut longue ! Il a fallu 3 ans pour que la suite de l’adaptation en manga de « A scandal a Belgravia » arrive enfin.

Certes, je connais l’histoire, j’ai regardé plusieurs fois cet épisode qui met en scène Irene Adler, malgré tout, j’avais hâte de lire la suite de son adaptation en manga.

L’adaptation est fidèle et les dessins sont excellents : les visages sont fidèles aux originaux.

L’avantage de le lire en manga, c’est que cela va moins vite que l’épisode télé, ce qui fait que l’on peut prendre son temps pour tout bien assimiler et comprendre les tenants et aboutissants.

Dans la série, j’avais aimé leur interprétation d’Irene Adler, dominatrice qui savait jouer avec Sherlock, le déstabiliser, lui répliquer et lui damner le pion. Dans ce manga, c’est pareil : on ne sait jamais si Irene souffle le chaud ou le froid, si elle manipule habillement Sherlock ou si elle est sincère.

Leur duel, dans la série télé, était habillement mis en scène et comme ce manga respecte l’épisode, vous n’y trouverez rien de plus, si ce n’est leur tête-à-tête, leurs joutes, leurs piques… Un plaisir de fin gourmet !

Au moins, les concepteurs de la série n’étaient pas des manchots et ils ont réussi à mettre en scène des épisodes aux scénarios complexes où l’on ne savait pas comment cela allait se terminer, ni vers quelle direction ils allaient aller. Cet épisode ne dérogera pas à la règle et jusqu’au dernier moment, les surprises seront présentes.

Que Mark Gatiss et Steven Moffat soient remerciés pour avoir réussi à transposer Holmes dans notre siècle, à lui insuffler de la nouveauté tout en concevant les caractéristiques du détective et des personnages créés par Conan Doyle, mais en les réinventant à nouveau.

Pour les fans de la série Sherlock… (et des mangas, aussi).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°128], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°11) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°02).

[SÉRIE] Vortex – 6 épisodes (2023)

Vortex est une mini-série télévisée franco-belge en 6 épisodes réalisée en 2021 et 2022 par Slimane-Baptiste Berhoun sur un scénario de Camille Couasse et Sarah Farkas et diffusée en Suisse sur RTS Un à partir du 25 décembre 2022, en Belgique sur Tipik à partir du 27 décembre 2022 et en France sur France 2 à partir du 2 janvier 2023.

Cette série policière de science-fiction est une coproduction de Quad Drama, AT-Production et la RTBF (télévision belge), réalisée pour France 2 avec le soutien de la région Bretagne et de la région Île-de-France et la participation de la RTS (télévision suisse).

Résumé :
En 2025, Ludovic, 52 ans, commandant au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Brest en Bretagne, a refait sa vie avec Parvana après avoir perdu sa première épouse Mélanie en 1998 dans un accident.

Mélanie, qui était juge d’instruction au tribunal de grande instance de Brest, est décédée le 19 juillet 1998, une semaine après la victoire des Bleus en finale de la Coupe du Monde : elle a été retrouvée morte sur la plage de Corsen à Plouarzel, après une chute probable depuis les falaises de la pointe de Corsen où elle faisait son jogging tôt le matin.

27 ans plus tard, le 7 juillet 2025, une femme nommée Zoé Levy est retrouvée morte sur la même plage : les commandants Ludovic Béguin et Nathan Leroy inspectent la scène de crime, assistés de la PTS et de drones qui cartographient la plage depuis les airs.

Mais le soir, alors que Ludovic procède à la reconstitution de la scène de crime dans la salle de réalité virtuelle du SRPJ de Brest, un bug ouvre soudain une faille temporelle et, dans la reconstitution de la scène de crime du 7 juillet 2025, il aperçoit soudain Mélanie en train de courir sur la plage le 7 juillet 1998.

Casting :

  • Tomer Sisley : Ludovic Béguin, commandant au SRPJ de Brest
  • Camille Claris : Mélanie, la femme de Ludovic en 1998
  • Anaïs Parello : Juliette, la fille de Ludovic et Mélanie en 2025
  • Zineb Triki : Parvana Rabani, la femme de Ludovic en 2025
  • Maxime Gueguen : Sam, le fils de Ludovic et Parvana en 2025
  • Éric Pucheu : Nathan Leroy, commandant au SRPJ de Brest
  • Sandrine Salyères : Florence Leroy, la greffière de Mélanie en 1998 et la femme de Nathan en 2025
  • Juliette Plumecocq-Mech : Agathe Burtin, la technicienne VR
  • Léo Chalié : la brigadière Kim Jaguin
  • Évelyne El Garby-Klaï : la commissaire Yasmine Ben Salem en 2025
  • Marc Andreani : le commissaire Le Goff
  • Julien Floreancig : le procureur Nicolas Orsat
  • Ludovik : Hector Delavigne

Ce que j’en ai pensé :
Comme je regarde peu la télé, je sélectionne les émissions ou les programmes que je désire regarder et l’émission « C à Vous – La suite », fait partie, entre autre, de ce que j’apprécie regarder.

Coup de bol, j’étais devant l’écran de télé lorsque le présentatrice a présenté cette série qui allie l’enquête policière avec des technologies futuristes, comme les scènes de crimes en VR (réalité virtuelle).

Comme détaillé dans le résumé, c’est en regardant la scène de crime de Zoé Levy, reconstitué en VR que le commandant Ludovic Béguin (Tomer Sisley), aperçoit son épouse, en 1998, faisant son jogging, alors que lui, il se trouve en 2025.

Un vortex s’est ouvert, permettant à Ludovic de parler à son épouse, quelques jours avant son décès. Il la prévient, elle ne le croit pas, il lui livre des détails qu’elle ne peut connaître à l’avance (les buteurs, le score France-Brésil) et quand elle le croit enfin, il tente, avec elle, de lui faire échapper à cet accident qui n’en est peut-être pas un…

Je ne vous dirai rien de plus, il faut être vierge de tout détails avant de regarder cette série. Là, je ne vous ai rien donné de plus que ce que le résumé offrait et ce que j’ai entendu sur le plateau de « C à Vous ». Ni une, ni deux, j’ai regardé les deux premiers épisodes le soir même, puisque c’était diffusé sur France5.

C’est addictif, rien à dire. Les deux premiers épisodes sont passé trop vite et je n’avais qu’une seule envie, voir les suivants, savoir QUI était le coupable. Ayant suspecté les mêmes personnages que le commandant Ludovic Béguin et dans le même ordre, je me dis que je ne serais pas une trop mauvaise enquêtrice : seulement deux erreurs… Oups.

La trame, malgré les retours dans le passé, est facilement lisible et on reconnaît tout de suite les époques, notamment grâce aux voitures et à la tête des personnages. C’était agréable de se retrouver avant l’an 2000.

Un des points forts de cette série, en plus des personnages bien dans leur rôle, c’est le fait que Ludovic soit tenté de changer le passé, oubliant un peu vite que son futur changera aussi, faisant disparaître sa nouvelle femme et le fils qu’il a eue avec elle.

Hé oui, souvent, dans la vie, des malheurs apportent ensuite des bonheurs. On serait tenté d’effacer ces malheurs, mais les bonheurs qui en ont découlé s’effaceraient ensuite. Pas évident… Je ne sais pas ce que j’aurais fait, à leur place.

Le commandant Béguin est en situation de grand-écart : sauver son épouse, résoudre son meurtre et celui des suivantes, sans pour autant apporter de changements à sa vie de 2025. Dilemme atroce, à la limite du choix de Sophie. Pour une fois, c’est un triangle amoureux bien amené et jamais gnan-gnan.

L’effet papillon est donc bien développé dans cette série et les quelques changements que Mélanie, son épouse de 1998, fera, auront des conséquences importantes dans le futur de Ludovic et ils devront souvent se démerder pour arriver à réparer les erreurs.

C’est une série policière, dramatique, mais pas que… On a de l’humour, avec le personnage, pince-sans-rire, d’Agathe Burtin, la technicienne VR et avec le commandant Ludovic Béguin qui lui, n’est jamais au courant tout de suite des changements qui se sont déroulés.

Bien souvent, tout le monde va penser que Ludovic est à la masse, qu’il en tient une couche, qu’il n’est pas bien, qu’il a des problèmes de mémoire. Le pauvre ! Il ne sait jamais ce qu’il va se passer lorsqu’il rentrera chez lui ou au commissariat !

La série m’a happée et si elle a quelques petits défauts (on tourne en rond avec les meurtres et la recherche du coupable), elle n’en reste pas moins bien conçue, addictive et portée par des personnages qui allaient bien avec leur rôle, sans surjouer.

Une chouette série policière française, avec une touche de SF, ce qui a ajouté du plaisir, du suspense et du mystère.

Petites infos supplémentaires : La production a décidé de ne pas avoir recours au tournage sur fond vert (comme c’est souvent le cas) pour miser sur la VR avec la technique du « volume ».

Cette pratique a d’ailleurs été utilisée pour la première fois pour la série évènement Disney+ The Mandalorian (qui se passe dans l’univers de la saga Star Wars). Le décor est diffusé sur un mur circulaire d’écrans LED, permettant une immersion totale des comédiens et des spectateurs dans l’intrigue.

C’est la première fois que cette très jeune technologie est utilisée à cette échelle en France, où elle n’était jusqu’alors utilisée qu’à la marge pour des séquences d’action, de courses-poursuites en voiture.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°127] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°10).