Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes (BD) – T03 – Le mystère des pavots blancs
Scénariste : Nancy Springer
Dessinateur : Serena Blasco
Édition : Jungle ! (20/11/2019)
Résumé :
Londres, printemps 1889. Le Docteur Watson est introuvable !
Voici une nouvelle enquête qui intéresse aussi bien Enola Holmes que son frère Sherlock.
Pour cela, Enola doit se construire un nouveau personnage, le dernier ayant été démasqué lors de sa dernière enquête. Cette fois-ci, point de vieille demoiselle ou de jeune fille ingénue, elle va se transformer en véritable lady, élégante et raffinée.
Rendant visite à Mrs Watson, elle aperçoit un bouquet étrange. Selon le langage des fleurs, le message qu’il transmet est « malchance », « mort », « vengeance ». Mauvais présage ?
Critique :
Ayant lu tous les romans avec Enola Holmes, j’ai eu envie de me tourner, bien des années après, vers leur adaptation en bédé. Pour voir si elle était réussie et aussi, parce que j’avais oublié une grande partie de mes lectures, ne gardant dans mes souvenirs que le fait que la version roman était très bien faite et plaisante à lire.
Les dessins, des aquarelles aux tons pastels ou plus marqués, sont agréables pour les yeux.
Le petit plus revient à la mise en page originale de certaines cases (en spirales, notamment).
La mise en page est dynamique et puisque nous sommes en 80 pages, il faut résumer le plus important et ne pas s’encombrer des petits détails qui se trouvaient en plus dans le roman.
Pas de panique, l’essentiel est là et ce n’est pas compliqué de comprendre la résolution de l’affaire. Par contre, dans la bédé, il manque des informations sur la disparition de sa mère, alors que du côté des romans, c’était plus fourni en détails.
Enola a un petit nez en trompette, un visage taillé en pointe et des yeux très grands (voir la couverture), ce qui est totalement différent des illustrations sur les couvertures des romans.
Disons-le clairement, les dessins de l’adaptation font plus « girly », ce qui n’est pas vraiment un soucis, Enola n’était pas portée sur les licornes et autres fanfreluches.
Si dans l’ensemble, ça passe, je regrette que son visage dans les adaptations fasse si juvénile alors qu’il fait plus mûr, plus sérieux, sur les couvertures des romans.
En le lisant, des détails oubliés me sont revenus en mémoire. C’est dans cette enquête-ci que Watson a disparu.
Comme dans les romans, l’autrice souligne des faits de la société victorienne, pas toujours reluisants, comme ces femmes pauvres qui se coupaient les cheveux longs afin de les vendre pour en faire des perruques de cheveux naturels, le tout pour quelques sous, sur le fait que les femmes devaient porter des vêtements qui leur interdisait d’avoir une existence propre, sur les contraintes que les hommes imposent aux femmes…
Bref, cette série jeunesse ne se contente pas d’offrir quelques enquêtes et des mystères à ses lecteurs et lectrices, mais elle leur parle aussi des conditions de vie de l’époque, du social et du féminisme.
Une enquête agréable à suivre, pleine de fraîcheur, de malice, notamment parce que notre Enola damne la pion à son frangin Sherlock.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°250], Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 80 pages) et Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book).