La Folie des grandeurs est un film franco-hispano-italo-allemand réalisé par Gérard Oury, sorti en 1971.
Très librement adapté de Ruy Blas de Victor Hugo, le film raconte, dans l’Espagne du XVIIe siècle, les mésaventures de l’ignoble Don Salluste, cupide et hypocrite ministre des Finances du roi d’Espagne, déchu et chassé de la cour par la reine. Ivre de vengeance, et prêt à tout pour retrouver ses fonctions et sa richesse, il manipule son ancien valet Blaze, transi d’amour pour la souveraine, afin de compromettre cette dernière.
Le grand succès de ses films Le Corniaud en 1965 et La Grande Vadrouille en 1966 permet à son idée de voir le jour. Bourvil et Louis de Funès, têtes d’affiche des deux films, sont prévus dans les rôles de Blaze et de don Salluste.
Après la mort de Bourvil d’un cancer en septembre 1970, et sur suggestion de Simone Signoret, Oury distribue le rôle de Blaze à Yves Montand.
Bénéficiant d’un important budget de 18 millions de francs, cette « superproduction » européenne est tournée en Espagne et en France, notamment dans le somptueux palais de l’Alhambra de Grenade. La musique du film est composée par le chanteur pop Michel Polnareff.
Synopsis :
Espagne, XVIIe siècle, Siglo de Oro. Don Salluste de Bazan est ministre du roi d’Espagne Charles II. C’est un être fourbe, hypocrite et cupide qui collecte lui-même les impôts, qu’il détourne en grande partie à son profit. Il est haï par la population qu’il exploite.
Accusé par la reine Marie-Anne de Neubourg, une belle princesse bavaroise, d’avoir fait un enfant illégitime à une de ses dames d’honneur, il est déchu de ses fonctions et condamné à se retirer dans un monastère.
Décidé à se venger en cocufiant le roi qui la répudierait, il entre en contact avec son séduisant neveu, César, devenu brigand, mais ce dernier refusant d’entrer dans sa machination, il le fait capturer par ses sbires et l’envoie comme esclave aux Barbaresques. Il décide alors d’utiliser pour sa vengeance Blaze, son valet récemment congédié et dont il a découvert les sentiments pour la reine : il le fera passer pour César et l’aidera à séduire la reine.
Distribution :
- Louis de Funès : don Salluste, marquis de Montalegre, baron del Pisco
- Yves Montand : Blaze
- Alice Sapritch : doña Juana, la duègne
- Karin Schubert : Marie-Anne de Neubourg, reine d’Espagne
- Alberto de Mendoza (VF : Bernard Woringer) : Charles II, roi d’Espagne
- Les Grands d’Espagne comploteurs
- Jaime de Mora y Aragón (VF : Jean-Henri Chambois) : le marquis de Priego
- Eduardo Fajardo (en) : Cortega
- Antonio Pica (VF : Jean Martinelli) : le duc de Los Montès
- Joaquín Solísnote 1 : le duc de Sandoval
- Venantino Venantini (VF : Jean-Pierre Duclos) : le marquis del Basto
Ce que j’en ai pensé :
Ce film, je n’en pense que du bien. Je me fiche bien que les critiques, à l’époque, n’en aient dit que du mal.
On ne peut pas m’accuser de partialité parce que, même si j’adore Louis de Funès, je n’aime pas toute sa filmographie (je ne l’ai même pas vue en entier).
Depuis que je suis gamine (et ça fait longtemps), j’ai toujours aimé ce film. Il me faisait rire et me fait toujours rire. De plus, je connais les répliques par cœur et je peux les dire à l’avance…
En plus, dans ce film, qui se déroule en Espagne du XVIIe siècle, sous le règne de Charles II, il y a de magnifiques destriers dedans (oh putain, les six chevaux noirs attelés au carrosse de don Salluste, je les veux bien) et puis, il y a la musique géniale qui passe derrière (de Polnareff).
J’adore tout, dans cette comédie, notamment le réveil de Don Salluste au son des pièces d’or agitées par Blaze, l’inénarrable strip-tease d’Alice Sapritch ou celle-ci se faisant lécher la main par un chien…
Et puis, les répliques sont drôles, cultes et certaines sont tellement vraies et toujours d’actualité. D’ailleurs, avec la crise du covid, les riches sont devenus encore plus riches.
— Cette année, la récolte a été très mauvaise, alors il faut payer le double. C’est normal ! Les pauvres c’est fait pour être très pauvres et les riches très riches.
— Mais qu’est ce que je vais devenir ? Je suis ministre, je ne sais rien faire !
Comme d’habitude, De Funès joue le rôle d’un méchant et il le fait bien, parce que ce méchant, on l’adore, même s’il n’aime que l’argent, le pouvoir, le luxe… De toute façon, les autres ne valent pas mieux que lui, eux qui conspirent contre lui et contre le roi.
— Eh ben en tout cas on va pas moisir ici, j’ai un plan pour tous nous évader : Nous rentrons à Madrid, nous conspirons, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, je l’épouse et me voilà reine !
Non, les mimiques de De Funès ne m’ont jamais agacé, ni dérangé, j’aime ses mimiques, même si elles sont répétitives. De Funès est parfait pour jouer le rôle d’un riche esclavagiste (il ne respecte pas son personnel), opportuniste, voleur, abuseur des faibles et dans le déni, bien souvent, puisqu’il rend les autres responsables de ses fautes.
Oui, dans ses films, ça me fait rire, par contre, dans la vraie vie, là, ça ne fait pas rire du tout. Mais l’acteur est aussi très fort pour faire aimer ses personnages détestables.
Alors oui, je le connais pas coeur, mais j’ai profité, une fois de plus, de son passage à la télé, pour le regarder une fois de plus et en faire une petite fiche pour le Mois Espagnol.
PS : Sorti en décembre 1971, La Folie des grandeurs attira plus de 5 millions de spectateurs, un résultat honorable mais inférieur à ceux du Corniaud et de La Grande Vadrouille, et décevant en terme de recettes pour les producteurs au regard de leur investissement. Il se classe ainsi à la 4e place du box-office français de l’année, loin derrière la superproduction Disney de l’époque, Les Aristochats.
Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°02].