Sherlock, Lupin & moi – HS – Les meilleures enquêtes de Sherlock Holmes : Irene Adler

Titre : Sherlock, Lupin & moi – HS – Les meilleures enquêtes de Sherlock Holmes

Auteur : Irene Adler
Édition : Albin Michel Jeunesse (11/11/2022)
Édition Originale : Sherlock, Lupin & Io : Il più grandi casi di Sherlock Holmes (2018)
Traduction : Nathalie Nédélec-Courtès

Résumé :
Les meilleures enquêtes de Sherlock Holmes, selon Sherlock Holmes !

Le détective le plus célèbre de tous les temps raconte les enquêtes les plus importantes de sa carrière : Une étude en rouge, La Vallée de la peur, Le Signe des quatre, Le Chien des Baskerville.

Critique :
Si vous avez déjà lu le canon holmésien, ce roman hors série ne vous apportera rien de plus que ce que vous avez déjà lu…

L’avantage, c’est que les histoires originales sont plus courtes, plus ramassées.

Fatalement, en 300 pages, il faut sabrer dans les romans de Conan Doyle pour arriver à tout caser et transformer un peu les textes sous peine de plagiat total.

Pas de panique pour les puristes, l’auteur (un duo d’auteurs) ne change pas le canon, il le remet juste à sa sauce, ce qui fait que les récits fait par certains qui, dans les textes originaux, étaient longs, se retrouvent limités à leur plus simple expression.

Oui, dans Le signe des Quatre, La vallée de la peur et une étude en rouge, les récits explicatifs, qui se déroulaient aux États-Unis ou en Inde et aux iles Andaman, étaient longs… Certains les trouvaient trop longs, je l’ai déjà lu dans certaines critiques.

Dans ce hors série, Holmes se retrouve soit avec la fille adoptive d’Irene Adler, ou avec toute l’équipe et, comme ils ont du temps à tuer, ils demandent à Holmes de leur raconter ces enquêtes.

Ma foi, ça m’a fait du bien de les relire, de me les remettre en mémoire, notamment l’histoire de « La vallée de la peur », que j’avais un peu oubliée…

À lire si vous ne voulez pas relire les 4 romans canoniques de Sherlock Holmes ou pour faire lire à des plus jeunes, qui voudraient découvrir Holmes, mais qui auraient peur de l’épaisseur des romans originaux (pour certains, ce doit être très épais).

PS : la note s’est pas pour les romans de Conan Doyle, mais pour ce HS qui les rassemble et qui ne m’a rien apporté, si ce n’est une remise à jour et un petit moment de lecture détente.

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°210] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°08].

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Moriarty – Tome 12 : Ryôsuke Takeuchi et Hikaru Miyoshi

Titre : Moriarty – Tome 12

Scénariste : Ryôsuke Takeuchi
Dessinateur : Hikaru Miyoshi

Édition : Kana Dark (28/01/2022)
Édition Originale : Yûkoku no Moriarty, book 12 (2016)
Traduction : Patrick Honnoré

Résumé :
Milverton, alias le Roi du harcèlement, détient le secret de Mary et il est prêt à rendre impossible le mariage de John avec celle-ci.

Pour sauver John des griffes de ce répugnant personnage qui trouve un plaisir pervers à humilier des innocents, Sherlock est décidé à l’affrontement !!

Et à éliminer le Mal puissant qui écrase Londres, radicalement s’il le faut !

Critique :
Oui, j’ai beau avoir été déçue par cette série, je continue toujours de la suivre, de loin, avec moins d’acharnement qu’au début, juste par curiosité, afin de vérifier qu’elle ne va subitement retrouver grâce à mes yeux.

Et comme j’ai eu le tome à prêter, s’il ne me plait pas, je n’aurai rien perdu, si ce n’est du temps.

Je n’aime toujours pas le personnage de Holmes, dans ce manga, qui est impoli, injurieux et je détesterai toujours le tutoiement entre lui et Watson, ainsi que l’utilisation de leurs prénoms.

Milverton, le maître chanteur canonique, est une sale crapule qu’on a envie de balancer par la fenêtre, en ça, le personnage est pire que celui de la nouvelle. Abject, totalement.

Dans ce tome 12, c’est Sherlock Holmes et John Watson qui sont mis en avant. On suivra Holmes dans son enquête pour tenter de récupérer les papiers compromettants chez Milverton et son intrusion dans la maison du maître chanteur, en tant que plombier, avec Watson à la tuyauterie.

Anybref, la première moitié du récit est assez simpliste, rien de neuf sous le soleil, si ce n’est un Watson un peu crétin, un Holmes qui dit « Cool » et une enquête qui se déroule pas si mal que ça.

Là où le scénario change diamétralement de chemin, c’est la de la seconde partie qui là, devient des plus intéressantes et des plus intrigantes. Le final relance même tout le bazar, il est des plus inattendu ! Et bien pensé.

Tiens, pour une fois, je satisfaite de ma lecture ! Et j’ai envie de lire la suite…

PS : par contre, les dessins des personnages, on dirait qu’ils sont tous des copiés collés : même visage en pointe, même nez pointu, juste les cheveux qui changent… Sans des coiffures différentes, tous les personnages seraient interchangeables.

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°207] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°05].

Kukulkan – Le secret du cénote oublié : Grégory Cattaneo

Titre : Kukulkan – Le secret du cénote oublié 🇲🇽

Auteur : Grégory Cattaneo
Édition : Ex Aequo Rouge (30/01/2022)

Résumé :
XIe siècle. Atlantique Nord. En découvrant un poste avancé vidé de tous ses occupants, les Vikings décident d’abandonner leur colonie du Vínland. Des trois navires survivants, celui conduit par Björn et Ari refuse de retourner au Groenland et prend une tout autre route qui le fait dériver vers le sud…

De nos jours. La journaliste Calypso est envoyée au Mexique (🇲🇽) pour enquêter sur la Santa Muerte, un culte macabre dont plusieurs cartels se réclament. Elle rencontre par hasard un professeur spécialiste des Vikings qui disparaît mystérieusement…

Au cours d’une plongée en caverne, Ludo, guide et plongeur, découvre un cadavre décapité dans un cénote… Pour l’inspecteur Gómez de la police fédérale, cela ne fait aucun doute : le meurtre est signé par les cartels dont les règlements de comptes entachent la vie idyllique de la Riviera Maya.

Ces personnages, que rien ne destinait à se rencontrer, vont à leur façon s’engager dans une enquête qui les conduira dans la jungle du Yucatán, sur la piste de la légende de Kukulkan, dont le secret millénaire changera l’histoire du Mexique.

Critique :
Comme à mon habitude, je préfère lire un roman se déroulant au Mexique que d’y aller : c’est moins coûteux et moins dangereux.

Oui, dans ce roman, vous n’avez pas envie de croiser des flics mexicains qui se sont déjà rendus coupables d’agressions, d’extorsions, de vols, envers les touristes ou la populace.

Par contre, au fond de son divan, il est agréable de lire ce roman qui nous entraîne dans les cénotes (moi qui rêve de plonger, mais qui ai trop peur de le faire), dans l’Histoire avec le Vinland et dans des aventures un peu folles, pas à la Indiana Jones, mais dans cet état d’esprit.

Le premier chapitre est intrigant, car il nous emmène dans le passé, à bord d’un navire viking, voyageant vers le Vinland (coucou, Thorfinn) avant de poursuivre leur route plus bas… Mais jusqu’où ?

Dans ce roman, le rythme n’est pas trépidant, mais il est difficile de s’ennuyer, notamment en raison des arcs narratifs, consacrés aux différents personnages et à leurs actions.

Si au départ, tout le monde est séparé, ensuite, plusieurs personnages s’associeront (une journaliste, deux plongeurs, un assistant de prof à UCLA) afin de résoudre les meurtres horribles qui sont arrivés (cadavre décapité retrouvé dans un cénote).

Aidés de l’inspecteur Gómez et d’une légiste, tout ce petit monde va faire fonctionner ses petites cellules grises. Bon, dans la réalité, cela irait tout autrement, mais nous sommes dans la fiction, alors, tout le monde peut collaborer en bonne entente.

Quant aux lecteurs, ils auront du mal à démêler le vrai du faux, notamment ce qui concerne les légendes. Et j’ai été surprise en lisant, en fin de roman, ce qui était vrai et inventé. Par contre, peu de surprises pour les méchants de l’histoire, ils étaient prévisibles et aussi voyant qu’une grosse verrue sur le nez d’une top-model…

Malgré tout, je me suis laissée emporter par le tourbillon de l’histoire, de l’enquête, des mystères, des cadavres décapités, des légendes, des récits de viking, des plongées dans les cénotes (ça donne envie !), des messages cachés, des exécutions sanglantes et rendons à l’auteur ce qui est à lui : ses personnages sont sympas et attachants (sauf les méchants, bien entendu).

Non, ce n’est pas le thriller de l’année, il n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il fait bien le job de vous divertir, de vous entraîner dans une folle aventure, de vous instruire (déjà pas mal, ça !), de vous faire voyager comme si vous y étiez, de vous faire vibrer avec les flash-back consacrés aux vikings et de n’être jamais ennuyeux.

C’est déjà pas si mal que ça ! Une lecture agréable, une grande aventure et une évasion, au fond de mon canapé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°200] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°44].

L’homme qui corrompit Hadleyburg : Wander Antunes et Mark Twain

Titre : L’homme qui corrompit Hadleyburg

Scénariste : Wander Antunes 🇧🇷 (d’après Mark Twain)
Dessinateur : Wander Antunes

Édition : La boîte à bulles (17/08/2022)

Résumé :
Hadleyburg, ville dont la réputation est d’être la plus intègre d’Amérique, reçoit un jour la visite d’un homme mystérieux. Ce dernier est venu pour laver l’offense qui lui a, jadis, été faite par ses habitants : trop imbus d’eux-mêmes, ils en avaient oublié les règles de base de l’hospitalité.

Cet étranger a décidé de porter le fer là où cela leur ferait le plus mal : en faisant voler en éclat leur réputation de probité…

Critique :
De Mark Twain, je ne connaissais que Tom Sawyer et Huckleberry Finn, que l’on retrouvera justement dans cette adaptation, alors qu’ils ne s’y trouvent pas dans le roman original.

Hadleyburg est une petite ville qui a une réputation de probité. Oui, mais, jamais personne ne les a soumis à la tentation !

« Il est hasardeux de se prétendre honnête quand on n’a jamais vraiment fait face à la tentation »

Alors un homme, désireux de se venger, va foutre le renard dans les poules. S’il a eu, à un moment donné, le désir de se venger en tuant ceux qui l’avaient offensé, il a trouvé que c’était trop simple, il fallait que les coupables souffrent.

Si je n’ai pas vraiment les dessins, le scénario, lui, m’a plu ! Le plan de l’homme en noir est audacieux, ne demandant que peu de travail, puisque ce seront les habitants de la ville qui feront tout à sa place.

Une fois le ver dans le fruit, le renard dans les poules, il suffit de s’asseoir, de prendre du pop-corn et de regarder l’âme humaine se corrompre, faire des plans sur la comète, parce qu’avec 40.000$ proposé, tout le monde se sent pousser des ailes et s’imagine être l’élu. Y en aura-t-il pour rester honnête et ne pas avoir le tournis ??

Une bédé qui se lit avec délice, le sourire aux lèvres devant ses personnes qui se vantaient de leur probité, de leur honnêteté et qui vont se déchirer devant un sac d’or, le tout sous le regard amusé et cynique d’un balayeur, de Tom Sawyer et d’Huckleberry Finn et sous les yeux du pasteur qui ne sait plus à quel saint se vouer.

Les dialogues sont excellents, surtout lorsqu’on ne voit pas les personnages mais que l’on assiste à l’orage qui a lieu dans le ciel, parfaite illustration de ce qui se passe à l’intérieur, avec les notables.

Une excellente bédé.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°18].

‭Reine Rouge – Antonia Scott 01 : Juan Gomez-Jurado

Titre : Reine Rouge – Antonia Scott 01

Auteur : Juan Gomez-Jurado 🇪🇸
Édition : Fleuve Noir (2022) / Pocket Thriller (2023)
Édition Originale : Reina Roja (2018)
Traduction : Judith Vernant

Résumé :
La série phénomène vendue à 2 millions d’exemplaires Antonia Scott est spéciale. Très spéciale. Elle n’est ni flic ni criminologue. Elle n’a jamais porté d’arme ni d’insigne, et pourtant, elle a résolu des dizaines d’affaires criminelles. Avant de tout arrêter.

Depuis un tragique accident, Antonia se terre dans un appartement vide et n’aspire qu’à une chose : qu’on lui fiche la paix. C’était compter sans l’inspecteur Jon Gutiérrez.

Missionné pour lui faire reprendre du service, il parvient à la convaincre d’étudier un dernier dossier, celui d’un assassin sans scrupule qui s’en prend aux héritiers des plus grandes fortunes d’Espagne.

Sa particularité ? L’homme ne semble motivé ni par l’appât du gain, ni par le plaisir de tuer. Un cas complexe auquel la police madrilène n’entend rien. En un mot, le terrain de jeu favori d’Antonia Scott.

Critique :
Une fois de plus, j’avais loupé LE thriller dont tout le monde parlait…

Ben non, je n’en avais pas entendu parler, et pourtant, je visite des blogs, Babelio, Livraddcit. Ou alors, j’en ai entendu parler et puis, j’ai tout oublié. Problème résolu puisque je l’ai lu.

Il est bien ? Oui, il est addictif, rempli de suspense, de déductions, d’action, d’adrénaline, bref, tous les ingrédients d’un thriller qui pulse et qui fait son job.

Ai-je envie de lire la suite et de retrouver le duo hors norme ? Oui, absolument. Est-ce que ce thriller marquera ma mémoire ? Non, pas vraiment.

Qu’on ne s’y trompe pas, je ne vais pas descendre ce roman, il m’a bien diverti durant deux jours (560 pages – format poche – lues en 48h, c’est un bon rendement). J’ai apprécié le duo formé par Jon Gutiérrez, flic usé et viré pour faute déontologique et Antonia Scott, une femme brisée, au cerveau éblouissant, qui ne voulait pas bosser sur cette affaire de crime.

Un attelage disparate mais qui fonctionne bien et qui vous tira le carrosse avec fougue et humour, sans vraiment perdre de rythme. C’est la bonne découverte de ce thriller, même si Antonia est trop intelligente que pour être crédible et que le roman possède des ficelles et des trucs un peu gros. Mais ça passe.

Pour le scénario, il est classique sans l’être, déjà vu tout en étant cuisiné autrement et cela donne un plat assez speedé, bourré d’épices et qui ravira les plus blasés, même si certaines réflexions d’Antonia me sont restées hermétiques, sans explications ultérieures. Ou alors, j’avais le cerveau en compote !

L’autre bon côté du scénario, c’est que les enlèvement ne sont pas comme d’habitude, notamment dans les revendications. J’ai aimé la psychologie de certains personnages secondaires, torturés, tiraillés, mais restant tels qu’ils ont toujours été : inflexibles.

Dans Alice au pays des merveilles (à ne pas confondre avec Ça glisse au pays des merveilles), la reine rouge, un peu chtarbée, lui disait que dans son pays, il fallait courir pour rester sur place. Pour Antonia, c’est courir pour se mettre au niveau des prédateurs, toujours plus rusés, plus fourbes, plus sadiques.

Alors non, ce ne sera pas le livre de l’année, mais c’est un excellent thriller qui vous happera assez vite et ne vous lâchera plus jusqu’au final, bourré de suspense, d’adrénaline et de choses dont je ne vous dirai pas, afin de ne rien divulgâcher !

Un thriller addictif, qui déstabilise, qui intrigue, qui tient en haleine, qui fait son boulot, qui le fait bien, même s’il n’est pas toujours crédible…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°189] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°17].

Le soldat désaccordé : Gilles Marchand

Titre : Le soldat désaccordé

Auteur : Gilles Marchand
Édition : Aux Forges de Vulcain (1/08/2022)

Résumé :
Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécu au milieu de l’enfer.

Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.

Critique :
Un ancien Poilu qui enquête pour retrouver un disparu durant la Der des Der, c’est un peu comme dans « Gueules d’ombre » de Lionel Destremau, mais contrairement à ce roman, celui-ci, je l’ai adoré !

Sa mission ? Retrouver, pour le compte de Mme Joplain, son fils Émile, qui n’est jamais revenu de la guerre… Oui, mais, nous sommes en 1925, un peu tard, non ?

Le nom de notre ancien Poilu, qui a perdu sa main gauche durant le conflit, nous ne le connaîtrons jamais, mais cela ne m’a posé aucun problème.

Son enquête, minutieuse, va le mener de piste en souvenirs des uns et des autres et après moult interrogations, il va entendre des récits du front, les anciens se livrant facilement à cet enquêteur, lui qui a connu les tranchées comme eux et qui en est revenu mutilé.

Durant son enquête, notre mutilé sans nom, va comprendre que la mère a caché l’existence d’une femme qu’il aimait et il se rendra compte aussi que cette affaire va lui permettre de passer en revue ses souvenirs de guerre, guerre dont il n’est jamais vraiment sorti, lui qui voulait faire son devoir, à tel point qu’il refusa les permissions…

Un roman sur la Première Guerre Mondiale, mais aussi un roman d’amour, une belle histoire qui prend encore plus de d’ampleur lorsque l’on est sur un champ de bataille ou sur le No Man’s Land, sous les obus, la mitraille…

Dans ce roman de 200 pages, on va à l’essentiel, mais l’auteur n’hésite pas à donner de l’épaisseur aux personnages secondaires, à tel point qu’on les voit, qu’on les entend nous raconter leurs souvenirs. Ils ont pris corps, ils sont réalistes. Tout, d’ailleurs, dans ce roman, est d’un réalisme à couper le souffle et jamais l’histoire d’amour ne deviendra guimauve.

L’écriture de l’auteur est belle, agréable à lire et certains néologismes m’ont fait penser à Frédéric Dard, auteur qui avait pour habitude de créer des verbes à partir de mots (comme « Pompefunébrer »).

En 1925, la France fêtait sa victoire depuis sept ans. Ça swinguait, ça électroménageait, ça jazzait, ça cinématographiait, ça mistinguait. L’Art déco flamboyait, Paris s’amusait et s’insouciait. Coco Chanélait, André Bretonnait, Maurice Chevaliait.

Un roman qui se lit trop vite, qui se termine trop rapidement, tant j’aurais encore bien passé du temps avec le mutilé sans nom, ses souvenirs, ses pensées un peu naïves, mais jamais imbéciles, ses anecdotes sur l’après guerre, où l’on apprendra que des villages se sont battus pour récupérer des morts afin de pouvoir les noter sur leur monument…

Si on avait su qu’un boche c’était rien qu’un Français qui parle allemand, on aurait eu du mal à continuer à leur tirer dessus.

Des blessés, c’était pas ce qui manquait, il y en avait partout. C’est même ce qu’on faisait de mieux à l’époque : les estropiés et les morts.

On voulait des lions, on a eu des rats.
On voulait le sable, on a eu la boue.
On voulait le paradis, on a eu l’enfer.
On voulait l’amour, on a eu la mort.
Il ne restait qu’un accordéon. Désaccordé. Et lui aussi va nous quitter.

Un roman court, mais intense, beau, lucide, poétique, bref, on en redemande ! Et je le recommande.

Les Enquêtes de Lady Hardcastle – 04 – Meurtres sur grand écran : T. E. Kinsey [LC avec Bianca]

Titre : Les Enquêtes de Lady Hardcastle – 04 – Meurtres sur grand écran

Auteur : T. E. Kinsey
Édition : City Policier (05/01/2022)
Édition Originale : A Picture of Murder (2018)
Traduction : Karine Forestier

Résumé :
Branle-bas de combat chez Lady Hardcastle. En cette période d’Halloween, elle accueille chez elle les acteurs d’un film d’horreur dont la projection est organisée au village voisin pour les habitants.

La séance de cinéma est un succès et tout le monde est ravi. Jusqu’au moment où, pendant la nuit, l’un des acteurs est retrouvé assassiné. Et le scénario macabre se reproduit bientôt avec un autre meurtre.

Les uns après les autres, les acteurs tombent comme des mouches, assassinés d’une manière qui rappelle étrangement le scénario du film. Alors que la police est impuissante et que les villageois crient aux esprits démoniaques, l’excentrique Lady Hardcastle se lance dans l’enquête, avec l’aide de Florence, sa dame de compagnie.

Elles vont devoir faire appel à tout leur talent de détectives amateurs pour démasquer l’assassin avant le clap de fin…

Critique :
Le cinématographe ? Mais qu’est-ce donc que cette invention diabolique où les images sont animées ? Ça marchera jamais, ce truc !

Hé oui, je me mets à la place des personnes, qui, en 1910, purent aller voir des petits spectacles en images animées, sans le son, bien entendu.

Pour certains bigots, puristes, peureux, ce devait être l’œuvre du diable et un groupe de fanatiques de Dieu est bien décidé à faire interdire la diffusion d’un petit film parlant de sorcière.

Le plaisir de cette série de cosy mystery est en premier lieu dans les personnages principaux : deux femmes, une lady excentrique d’une quarantaine d’années et sa dame de compagnie (la trentaine), qui sont devenues de vieilles amies (pour nous aussi, ce sont des amies). Dans leurs dialogues aussi, croustillants, remplis d’humour, de verve et de réparties en tout genre.

Le côté petit village y est pour beaucoup aussi, dans le charme de ces romans. Esprit de clocher, mais pas trop, tout le monde se connaît, on est un peu superstitieux, on aime aller boire un verre au pub et colporter des ragots. Bref, ambiances petits villages anglais des années 1910.

Lorsqu’une troupe d’acteurs viennent loger chez lady Hardcastle et projettent leur petit film parlant de sorcière, c’est la levée de pancartes chez les puritains et l’amusement chez les autres. Et puis, les morts comment à se ramasser à la pelle ! Qui tue les acteurs du film ? Et pourquoi ?

Si certains détails, lors des meurtres, m’ont semblés un peu étrange, mon cerveau n’a jamais tilté ! Impossible de trouver qui était le meurtrier (ou la meurtrière), impossible de trouver le mobile et je me grattais encore la tête lorsque j’ai commencé à entrevoir le truc et à comprendre, mais pas à tout comprendre. Là, je me suis bien faite avoir et j’adore ça.

Une fois de plus, c’est un bon moment de passé avec ce duo d’enquêtrices atypiques, hors normes, amusantes, irrévérencieuses, toujours à l’affut d’un bon mot ou d’une réplique piquante.

L’action est lente, bien entendu, dans un cosy, on ne court pas, on prend le temps de vivre, de causer, de boire du thé, du café et de mener son enquête à son aise, tout en se grattant le crâne parce que notre Lady Hardcastle ne trouvait pas non plus la solution. Puis sa lanterne magique s’est éclairée…

Sans être devin, m’est avis que le cinématographe va faire le buzz… Un jour !

Une LC réussie avec ma copinaute Bianca, qui a pris autant de plaisir que moi durant sa lecture et qui est restée sur le cul, elle aussi, avec la solution finale, qui était inédite, même si la reine du crime a l’a déjà faite.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°181].

Blackwater – 06 – Pluie : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 06 – Pluie

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (17/06/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 6: Rain (1983)
Traduction : Yoko Lacour & Hélène Charrier

Résumé :
Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s’être assagi : révélations écrasantes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse.

Mais quelque chose surplombe Perdido, ses habitants et ses rivières. Le temps des prophéties est enfin venu.

Critique :
Et voilà, c’est fini… La saga de la famille Caskey est terminée. Je voulais attendre un peu plus avant d’entamer le dernier tome, mais je n’ai pas su résister longtemps : je voulais savoir ! Tout en ayant peur d’être déçue par le final.

Mettons fin au suspense tout de suite, le final était à la hauteur et il ne pouvait se dérouler autrement. La boucle est bouclée…

Une fois de plus, nous suivons l’évolution de la famille Caskey qui devient encore plus riche que riche, sans que pour autant ils ne développent des choses bien avec leurs fortunes. Malgré tout, certains personnages évoluent.

Sister continue de s’enfoncer dans l’imbécilité, à se transformer en Mary-Love (sa mère acariâtre qui faisait marcher tout le monde à la baguette) et Lilah, la fille de Frances, devient pire que Miriam au même âge, tandis que Miriam, elle, s’est assagie un peu.

Plus d’horreur et de fantastique, dans ce dernier tome et ce qui était dans la rivière, mort, n’était pas sans doute assez mort puisque ces esprits sortiront de l’eau et pas que pour chatouiller les pieds des dormeurs.

Ce sont des passages d’épouvante, mais je n’ai pas compris pourquoi les morts dans la rivière sortaient maintenant pour demander des comptes. Parce qu’ils sentaient qu’Elinor vieillissait et qu’elle perdait de son pouvoir de transformation ? Dans la scène finale, je l’ai compris, mais pas avant… Sauf si c’est pour dire qu’un jour, tout se paie, surtout les crimes.

Anybref, ce n’est pas le plus important ! La saga est finie… L’histoire a commencée en 1919, lors de la crue et nous terminons ce sixième tome en 1969 : les personnages ont pris un coup de vieux, d’autres sont mort, des enfants sont nés, des petits-enfants aussi.

Cette saga, c’est 50 ans d’histoire américaine, même si nous n’aurons que peu d’échos de ce qu’il se passe ailleurs, puisque c’est aussi un huis-clos dans la ville de Perdido, une ville du Sud, en Alabama…

Au moins, chez les Caskey, le personnel Noir est bien traité et bien payé. Mais on sent tout de même, chez les plus anciens, une sorte de déférence envers les maîtres Blancs.

Les Caskey m’ont marqué, notamment dans le fait que les femmes aient toujours eu leur mot à dire, qu’elles soient les plus fortes, que l’homosexualité féminine ne soit pas fustigée et dans le fait que chez eux, on se « vole » les bébés ou les enfants…

Mary-Love avait pris Miriam, le nouveau-né de son fils, Elinor prendra Lilah, sa petite-fille, qui se fera ensuite voler par Miriam, tandis que Quennie empruntera son petit-fils durant 7 ans… Et si Lilah avait voulu des enfants, Miriam (sa tante) lui en aurait pris un, elle le dira elle même. Heu, les gars, c’est pas normal de voler les enfants des autres !

S’il ne pouvait en être autrement du final, ne vous attendez pas à recevoir toutes les réponses à vos questions sur Elinor et sa race. Il restera des questions sans réponses, à nous d’y répondre, ou de laisser planer les mystères. Cela ne m’a pas dérangé.

Cette saga en 6 volumes, en plus d’en jeter dans la biblio grâce à ses magnifiques couvertures, est une saga que j’ai adoré, sans pour autant que ce soit des coups de cœur, mais j’ai aimé les ambiances, les atmosphères, les auras de mystères, l’Histoire de l’Amérique, vue au travers du prisme de cette famille étonnante, où j’ai aimé des personnages plus que tout et détesté d’autres (et aimé les détester).

Une saga qui m’a attrapée et qui ne m’a plus lâchée, même si j’ai espacé dans le temps la lecture des 6 tomes. Une saga qui m’a tenue en haleine avec peu de choses, sans que jamais je ne m’ennuie une seule seconde. Un mystère ! Une belle découverte.

Le serpent et le coyote : Matz et Philippe Xavier

Titre : Le serpent et le coyote

Scénariste : Matz
Dessinateur : Philippe Xavier

Édition : Le Lombard – Signé (26/08/2022)

Résumé :
USA, 1970. Joe se balade en camping-car dans les grands espaces du Far West. Il y fait des rencontres : un petit coyote, pour commencer, mais aussi des gens plus ou moins bien intentionnés ? des voyous locaux, des agents du FBI, un U.S. Marshal, d’anciens amis plus ou moins fréquentables…

Mais qui est vraiment ce bon vieux Joe ? Ceux qui croisent son chemin ont tendance à voir leur espérance de vie se réduire dangereusement…

Critique :
Quel super road movie nous ont offert Matz et Xavier !

Matz nous offre un scénario classique mais pas tant que ça, quant à Xavier, il nous offre des planches sublimes, avec des décors grandeur nature des régions américaines, dont celles dignes d’un western de Sergio Leone.

Les premières pages sont sans paroles, mais les yeux ont de quoi faire : regarder les paysages traversés par Joe, dans son camping car.

Au départ, on ne sait rien de Joe, s’il se balade parce qu’il est arrivé à la pension ou s’il est vacances… On l’apprendra plus tard et le scénariste utilisera les flash-back pour nous faire découvrir son passé, sa jeunesse, qui a commencé dans les années de la prohibition.

Le petit truc en plus, dans ce road movie, c’est la présence d’un jeune coyote, que Joe a recueilli et qui voyage avec lui, répondant par des « Wiiff » aux questions que lui posent Joe, l’écoutant religieusement lui conter son passé. Les expressions de ce chiot, avec une oreille tombante, était des plus réussies et je me suis attachée à lui.

Joe n’est pas un héros, il ne faut pas lui chercher des poux dans la tête. Ceux qui le chercheront le trouverons. Pourtant, j’ai apprécié son personnage aussi, malgré son caractère un peu bourru. Le fait qu’il soigne et adopte le petit coyote y est sans doute pour quelque chose.

Dans cette bédé de 150 pages, non seulement les dessins sont excellents, mais il en est de même pour les ambiances. J’ai aimé les tons jaunes employés pour les étendues désertiques, j’ai apprécié les tons sépias pour les flash-back et si le scénario semble convenu dès le départ, la manière de le raconter est celle qui change tout.

Et puis, cette bédé au faux airs de western, ce n’est pas qu’un road movie, c’est aussi une chasse entre prédateurs, où le meilleur gagne… Ou juste le plus rapide à tirer. Un récit où les salopards ne sont pas toujours de la mafia ou des bandits…

Anybref, ceci est une bédé pour adultes qui prouve, une fois encore, que les bandes dessinées, ce n’est pas que pour les tits n’enfants et que les scénarios peuvent être étoffés, intelligents, profonds, travaillés…

On aurait tort de s’en priver !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°175].

Blackwater – 05 – La Fortune : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 05 – La Fortune

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (03/06/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 5: The Fortune (1983)
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charrier

Résumé :
Le clan Caskey se développe et se transforme. Certaines branches font face à la mort, d’autres accueillent la vie.

Entre rapprochements inattendus, haines sourdes et séparations inévitables, les relations évoluent. ­Miriam, ­désormais à la tête de la scierie et noyau dur de la famille, continue à faire grandir la richesse.

Suite à une découverte surprenante et miraculeuse – excepté pour une personne –, c’est la ville entière qui va bientôt prospérer. Mais la soudaine fortune suffira-t-elle alors que la nature commence à ­réclamer son dû ?

Critique :
Une fois de plus, j’ai adoré ce cinquième et avant-dernier tome de la saga consacrée au clan Caskey.

La fortune sourit aux audacieux, mais surtout à ceux qui ont un don pour renifler du pétrole (sans avions renifleurs). Elinor en a la capacité et son don va permettre à la famille de devenir encore plus riche qu’ils n’étaient.

Oui, mais, cela à un coût, non ?

Comme d’habitude, on ne peut pas dire que ce récit est trépidant et pourtant, j’y étais accrochée, impossible de le lâcher, j’aurais bien poursuivi mon voyage pour avoir encore du temps de lecture.

Le côté fantastique a toujours été ténu, dans la saga, même si l’on sait, depuis le départ, que Elinor n’est pas comme tout le monde. Dans ce cinquième tome, le fantastique est plus présent, sans pour autant que cela dérange, on s’y est habitué depuis le début, à la créature.

Dans le final, on a à nouveau un gros truc important qui se passe, d’ailleurs, on l’avait senti venir. Un personnage, un des importants, change totalement, se retirant de plus en plus à l’intérieur d’iel-même (no spolier, même sur le sexe), alors qu’un autre dépasse les bornes en décidant de ne plus bouger son cul et de transformer un membre de sa famille en esclave.

Le tome 6, le dernier, m’attend sur la table, j’ai envie de sauter dessus et d’un autre côté, je repousse ce moment, parce qu’ensuite, je devrais dire bye-bye à la famille Caskey et depuis le premier tome, je l’adore.

Surtout que dans cette famille, les femmes ont leur mot à dire et leur rôle à jouer et pas que dans une cuisine !

Un excellent tome qui nous apprend un peu plus sur les créatures, sans pour autant apporter toutes les réponses, Elinor ne les connaissant pas toutes non plus.