Troie – Tome 2 – Le Bouclier du Tonnerre : David Gemmell

Titre : Troie – Tome 2 – Le Bouclier du Tonnerre

Auteur : David Gemmell
Édition : Bragelonne (2008) / Milady (2016)
Édition Originale : Troy, book 2: Shield of Thunder (2006)
Traduction : Rosalie Guillaume

Résumé :
La guerre menace.

Tous les rois de la Grande Verte se rassemblent, chacun dissimulant de sinistres plans de conquête et de pillage.

Dans ce maelström de traîtrise, trois voyageurs vont faire osciller la balance: Piria, une prêtresse fugitive cachant un terrible secret; Calliadès, un guerrier aux idéaux élevés et à l’épée redoutable; et son meilleur ami, Banoclès, qui se taillera une légende dans les combats à venir.

Ensemble, ils voyagent jusqu’à la fabuleuse cité de Troie, où les ténèbres viendront bientôt éclipser pour des siècles les triomphes et les tragédie des mortels ordinaires.

Car l’époque glorieuse de l’âge du bronze n’est pas taillée pour les hommes, mais pour les héros !

Critique :
Cela faisait des lustres que je n’avais plus lu un Gemmel et que le tome deux de Troie attendait sagement dans ma biblio (10 ans, au bas mot).

N’allais-je pas me noyer dans la Grande Verte en reprenant le récit après un aussi long hiatus ?

Et bien non, je suis rentrée dans le récit facilement, même si j’avais oublié que le tome 1 finissait en apothéose.

Tiens, doit-on appeler cette saga de la fantasy, alors qu’elle n’en est pas ?

Nous sommes clairement dans du roman Historique qui revisite la Guerre de Troie… Mais puisque la guerre de Troie est une légende, alors, c’est de la fantasy ?

C’est de la « Fantasy historique », nous répondrons les experts, même si l’histoire de Troie est une grosse mythe. Oui, je féminise le mot parce qu’ainsi, on peut jouer avec sa phonétique (et repenser à une sale blague bien drôle).

À l’analyse, c’est un peu ça : l’histoire de celui qui a la plus grosse… galère. Des enfants me lisent peut-être, restons sobre.

Ce sont des jeux de roi, qui jouent à la guerre des trônes à grands coups de « Je t’humilie, tu grognes, je te pousse à bout, je joue avec toi, je recommence une humiliation devant les autres rois et boum, tu tombes dans mon piège ». Ou alors, c’est toi, Priam, qui est tombé dans le jeu d’Ulysse, le roi laid.

Au jeu des trônes, on gagne ou on perd mais personne ne sait s’il n’est pas tombé sur plus fourbe que lui-même.

En lisant du Gemmel, on est sûre de ne pas s’ennuyer mais hélas, Gemmel a toujours cuisiné les mêmes ingrédients et ses récits ont souvent la même construction. Je râle souvent sur ce point et pourtant, j’adore cet auteur et ses romans.

Si le récit commence en douceur (façon de parler, hein) avec Ulysse voguant sur sa Penelope (rien de grivois, il a donné le nom de son épouse à sa galère. Un signe ? Pour certains, l’affaire Penelope fut une galère), transportant des cochons livrés par une certaine Circée et nous racontant des histoires le soir, au coin du feu.

♫ Tiens bon la vague et tiens bon le vent… Hissez haut ! Santiano ! ♪

Des nouveaux personnages se mettent en place, on retrouve d’autres, déjà connus de par la légende et on vogue à grands coups de rames sur la Méditerranée, sentant déjà que ça finira en bain de sang, avec des combats, des batailles, des guerres de rois.

Sans vouloir être méchante, Gemmel est facile à lire et en deux jours, j’ai dévoré ce pavé de plus de 600 pages (version Milady) sans vraiment en relever la tête tant j’étais captivée par les récits, les bagarres, les tractations politico-militaires dans le fond, les fourberies (pas celles de Scapin) des uns pour éliminer les autres.

L’auteur a usé les mêmes ficelles pour bon nombre de ses romans dont celle de faire passer un personnage pour mort alors qu’il lutte contre la mort et puis, pouf, il revient à nous. Bon, sans son affaiblissement, il n’aurait sans doute pas pu semer une graine dans un ventre…

Les personnages peuvent nous faire rire (Banoclès), vomir (Pelée le pédophile incestueux), rêver (Achille, Herctor, Helycon) mais ils ne nous laissent jamais indifférent.

Si peu d’entre eux évolueront dans le récit, Ulysse, lui, passera de type sympa à abject en entrant dans le jeu des rois et en pillant les villes pour le compte d’Agamemnon. Les rois sont des monstres et transforment tous les autres en monstres aussi, tout ça pour le pouvoir.

Ne vous attendez pas à relire la légende de Troie car Gemmel et tous ses personnages s’amusent à lui tordre le cou, la rendant moins fantastique, plus terre-à-terre, sans intervention des Dieux, demis-Dieux, quart-Dieux. Les Hommes croient en eux, mais ils ne pointent jamais le bout de leur nez.

L’équilibre du récit est atteint car l’auteur alterne les moments détendus, plus tendus, l’humour, les choses graves, les batailles, le repos avant la reprise, fait monter la tension avant de nous montrer autre chose, nous frustrant au passage.

C’est de la fantasy historique dynamique, épique (et colégram), rythmée sans temps mort qui revisite la Guerre de Troie avec brio car on a souvent l’impression d’y être et d’entendre les rames plonger dans la Grande Verte pendant que le vent fait jouer nos cheveux. Non Céline Dion, tu ne chantera pas !

Mais pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour le le tome 2, moi ? Maintenant, faudrait pas que je laisse le tome 3 prendre encore la poussière durant 10 ans…

David Gemmel, ça faisait longtemps que je ne t’avais plus lu, mais j’ai eu l’impression de retrouver des vieux potes et un conteur qui m’a fait vivre des tas d’aventures de fantasy. Ce fut un plaisir de revenir vers toi. Dommage que tu nous ai quitté (2006).

PS : le fait d’avoir vu le film « Troie » m’a aidé à mettre des visages sur certains personnages. Ainsi, lorsque Achille et Hector se battent à mains nues dans un combat de lutte, j’avais sous mes yeux le sexy musclé Brad Pitt et le beau Eric Bana. Miam !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°279, Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9) et le Challenge Pavévasion – Saison 1 (17 mars – 15 avril ?) chez Mez Brizées [Lecture N°04 – 674 pages en version Milady Poche].

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L’épopée de Gengis Khan – Tome 2 – Le seigneur des steppes : Conn Iggulden

Titre : L’épopée de Gengis Khan – Tome 2 – Le seigneur des steppes

Auteur : Conn Iggulden
Édition : Pocket (2011)
Édition Originale : The epic story of the great conqueror: Lords of the Bow (2008)
Traduction : Jacques Martinache

Résumé :
L’appétit de conquête de Gengis Khan n’a plus aucune limite. Après avoir unifié les tribus mongoles à la pointe de l’épée, le voilà qui tourne son regard vers l’Est.

L’ennemi chinois est sa prochaine proie. Mais n’est-ce point un trop grand défi pour le grand Khan ?

Le chemin est long et pénible pour arriver jusqu’à l’Empire du milieu. Ses cavaliers mongols n’ont jamais combattus de villes fortifiées. Et au moindre revers, comment réagiront ses bouillants généraux ?

Cette campagne est un tournant périlleux pour le chef de guerre.

S’il ne succombe pas aux dangers d’une telle entreprise, Gengis Khan deviendra alors un conquérant de légende…

Critique :
Non, Gengis Khan n’est pas arrivé à pied de la Chine… (contrepèterie offerte).

Mais il devait posséder l’anneau de pouvoir de Sauron puisqu’il a réussi à unifier les tribus mongoles sous une seule bannière : la sienne.

Un seul homme pour les trouver, un seul homme pour les unifier, les gouverner et dans la steppe les lier. Gengis, c’est un meneur, un unificateur.

Maintenant, direction l’empire Jin : une grande marche dans le désert, ensuite des attaques, l’élimination du petit royaume Xixia, des batailles, un siège, bref, tout ce que des conquérants font habituellement.

Mais lorsqu’on est dans l’armée de Gengis, c’est autre chose que de l’habituel. Chez les Mongols, même les femmes ont du cran, les gosses ne sont pas de pleurnichards et les guerriers ne veulent qu’une chose : faire des razzias, attaquer, tuer, égorger, violer, voler… Des guerriers nés.

Si vous n’aimez pas les récits de guerre, passez votre chemin et allez lire « Le club des Huns », une bédé d’humour où Attila veut avoir la Gaule.

Lorsqu’on lit la biographie romancée d’un conquérant légendaire, il faut s’attendre à bouffer de la stratégie militaire, des assauts de forteresse et de femmes (les viols sont courants), des attaques, des morts…

On pourrait penser que tout cela deviendra vite rébarbatif, mais non, les pages se tournent, on chevauche dans l’armée du grand Khan, on vit dans une yourte, on bouffe du mouton, on pue et on tue. Résumé ainsi, ça pourrait vous faire fuir, mais tout est fait pour que le lecteur ne s’ennuie pas et que l’action ne déborde pas sur le fond.

Les personnages sont travaillés (personne ne se souvient de comment étaient les frères et les généraux de Gengis) et on a beau être face à des guerriers sanguinaires, malgré tout, on s’attache à certains, on râle sur d’autres, on admire leur courage…

L’avantage, c’est que chez Gengis, on travaille au mérite : pas d’imbéciles à la tête de son armée (on ferait bien de s’en inspirer). Ta place, si tu la mérites, tu l’obtiendras, sinon, tu n’auras que dalle.

Gengis Khan est un homme dur, comme le fut son père. Dans les steppes mongoles, les mauviettes ne font pas long feu et tout est fait pour endurcir les gamins.

Par contre, Gengis, tu ne vaux pas toujours grand-chose en psychologie enfantine ! Toi qui aurait aimé que ton père soit encore en vie pour voir ton ascension et lire la fierté dans ses yeux, tu refuses ce regard de père à ton fils aîné que tu penses n’être pas ton fils, malgré que tout le monde te dit qu’il ressemble à ton père à toi. Nul n’est parfait, mon petit Gengis…

Un roman biographique romancé qui permet d’entrer dans la vie de Gengis Khan, de chevaucher à ses côtés, de boire de l’airak et de découvrir la vie des guerriers Mongols et leur avancée expansionniste dans les territoires voisins.

De l’action, des combats, de la stratégie, des hommes au pouvoir parce qu’ils ont fait leurs preuves (et non pas en raison de leur naissance) et des guerriers sans peur.

Un roman que j’ai tenté de dévorer lentement, en savourant les mots, les personnages, le cadre avant de me jeter dessus et d’avaler 350 pages en un seul jour tant j’étais prise dans l’histoire et que je ne voulais plus la lâcher.

Note pour moi-même : ne pas attendre 8 ans avant de lire le tome 3 !!

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°266, Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9) et Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°17].

Sherlock Holmes – Une vie : André-François Ruaud et Xavier Mauméjean

Titre : Sherlock Holmes – Une vie

Auteurs : André-François Ruaud et Xavier Mauméjean
Édition : Les Moutons Electriques (13/11/2012)

Résumé :
Sherlock Holmes est une des plus grandes figures de la culture populaire et son seul nom est synonyme de mystère policier, de brouillard londonien et de crimes énigmatiques.

Depuis 1887, Sherlock Holmes est le détective privé par excellence. Devenu très rapidement un véritable mythe, avant même la sortie de sa soixantième et dernière aventure en 1927, Sherlock Holmes demeure pour certains un héros de fiction créé par Arthur Conan Doyle.

Mais pour le plus grand nombre, c’est un homme « qui a vraiment existé », dont les enquêtes sont rapportées par son ami, le docteur Watson.

C’est cette vie que nous avons voulu faire redécouvrir, sous la forme d’une véritable biographie.

Depuis sa naissance en 1854 jusqu’à sa disparition à l’orée des années 1930, une vie de légende, où se croisent également les figures de John H. Watson, du frère aîné Mycroft Holmes, de sir Arthur Conan Doyle, mais encore d’Oscar Wilde, de Winston Churchill, d’Arsène Lupin, de la compositrice Augusta Holmes ou du comédien William Gillette.

L’ère victorienne et au-delà : Sherlock Holmes, toute une existence.

Critique :
Sherlock Holmes est une légende ! Mais dans quel sens du terme faut-il prendre ce mot ?

Par la représentation, embellie, de la vie et des exploits de Holmes, qui se conserve dans la mémoire collective ou dans le sens que Holmes est devenu un détective célèbre, talentueux, qui a atteint le succès et une notoriété certaine dans son domaine ?

Ou est-ce un peu des deux à la fois à tel point que l’on ne sait plus où commence la fiction et où se termine la réalité (ou le contraire) ?

De toute façon, comme tout bon holmésien, on est d’accord sur le fait que Holmes a vraiment existé et qu’il n’est pas mort, sa chronique mortuaire n’étant pas parue dans le Times (celle d’Hercule Poirot, oui – mes excuses).

C’est le postulat que pose les deux auteurs : Et si Sherlock Holmes avait réellement existé, arpentant un Londres réel, Watson étant son biographe et Conan Doyle son agent littéraire en lieu et place d’être son père littéraire ? Mais alors, ça change tout…

Oui, le fait de poser le postulat d’un Sherlock Holmes réel permet d’aller beaucoup plus loin dans sa biographie que ne l’autorise les écrits canoniques (peu bavards) et de creuser plus loin en essayant de deviner les identités cachées sous certain personnages comme le roi de Bohême ou le duc Holderness…

Attention, gardez bien à l’esprit, en entamant ce pavé de plus de 500 pages, que les auteurs puisent aussi bien dans les récits canoniques que dans les apocryphes.

Holmes n’a jamais rencontré Lupin dans les récits de Conan Doyle, mais dans ceux de Leblanc, oui. Quant au recueil de nouvelles « Les exploits de Sherlock Holmes », ils sont de la main de Adrian Conan Doyle et Dickson Carr et n’appartiennent pas au canon.

Passant en revue un large éventail des aventures de Holmes, des personnages, s’attachant à nous démontrer que Mary Morstan n’était peut-être pas l’oie blanche que l’on pense, que Irene Adler était sans doute sous la coupe de Moriarty et que Watson ne s’est pas marié deux fois mais qu’il est juste retourne vivre avec Mary, après une séparation, ce guide vous fera sans doute voir d’autres choses dans le canon, lorsque vous le lirez (ou le relirez).

Le brave Watson m’avait à l’époque abandonné pour se marier : c’est l’unique action égoïste que j’aie à lui reprocher tout au long de notre association. J’étais seul.

Holmes dit lui-même dans « L’aventure du soldat blanchi » que Watson l’avait abandonné pour se marier et que c’était l’unique action égoïste qu’il avait à lui reprocher… L’aventure est datée de janvier 1903 et Watson avait épousé Mary Morstan à la fin du « Signe des quatre » qui se déroule en septembre 1888. Sauf si Holmes considère que le mariage avec Mary n’était pas un acte égoïste…

C’est un essai copieux, rempli de conjectures, d’hypothèses, de supputations qu’un non initié pourrait prendre pour argent comptant.

Malgré tout, ils se basent sur des études sérieuses, sur des enquêtes, sur des travaux, sur l’Histoire, la politique, la sociologie, pour reconstituer les chaînons manquants, pour construire les pièces manquantes au puzzle et nous donner une vision plus large de ce que le canon nous offre.

Maintenant que je l’ai enfin lu, je comprend pourquoi dans « London Noir » (pas encore chroniqué), André-François Ruaud parlait de la mère de Holmes qui aurait loué un appartement au 24 Montague Street.

C’est dû au fait qu’une véritable Mrs Holmes a vécu à cette adresse et que les auteurs ont repris ce fait véridique pour en faire une extrapolation en la déclarant mère de Sherlock.

Le chercheur Michael Harrison a découvert la preuve selon laquelle une certaine Mrs Holmes loua un appartement au n°24, Montague Street, en 1875. Une telle adresse correspond indubitablement au premier logement de Sherlock Holmes à Londres. Le détective, dans un rare moment de confidence, ne déclara-t-il pas à Watson : « Lorsque j’arrivai à Londres, je louai une chambre dans Montague Street, juste sur l’angle en partant du British Museum ». Ce renseignement démontre qu’il n’y avait pas de brouille particulière entre la mère et son fils cadet, car il apparaît douteux que cette Mrs Holmes ayant pris une location près de Russell Square n’ait pas été la propre mère de Sherlock, assurant le logement de son fils cadet voulant s’établir à Londres.

Véritable pavé consacré à Sherlock Holmes, au docteur Watson, à Conan Doyle mais pas que… Londres est aussi très présente, avec ses brumes, ainsi que la société victorienne, qui est passée à la moulinette, le tout au travers du prisme des enquêtes de Holmes et des faits qui se passèrent à son époque.

À noter que dans les « annexes », vous avez l’intégralité des aventures canoniques et d’autres, une ligne du temps intitulée « Sherlock Holmes et son temps, une chronologie » et, dans cette édition augmentée, des nouvelles plus une étude du Scandale en Bohême. Sans oublier des illustrations après chaque chapitre.

C’était copieux et cette lecture fut une belle découverte. Shame on me, cette biographie fait partie de ma PAL depuis juin 2011 ! Je ne m’y étais jamais attaquée et c’est bête car cette lecture était un vrai plaisir. Il m’a fallu 9 ans pour me décider, on a connu plus rapide…

Maintenant, deux questions ? La fiction devient partie intégrante de la réalité ou est-ce la réalité qui se fond dans la fiction ?

Tout dépend de votre point de vue, si vous considérez Holmes comme un personnage ayant réellement existé (et vous vous prêtez au jeu – The Game) ou si vous pensez qu’un personnage de fiction n’a pas à devenir réel. Dans le second cas, cette biographie vous semblera indigeste, sinon, régalez-vous !

PS : mais pourquoi les auteurs parlent de Mary Ann Nicholson alors que c’est Mary Ann Nichols, une des victime de Jack The Ripper. Je le saurais sans doute en lisant « Les nombreuses morts de Jack L’Éventreur » puisque les auteurs ont établis des biographies sur plein de gens (Hercule Poirot, Nero Wolfe, Arsène Lupin, Jack The Ripper, Frankenstein, Harry Potter, Miss Marple et Dracula).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°262 et Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9).

Ancienne édition

Bilan Livresque Mensuel : Janvier 2015

Oui, je sais, j’ai du retard… pas ma faute ! Quand on travaille plus, on gagne moins de temps de blog…

Bon, quoi de neuf pour ce premier Bilan Livresque de l’année ??

Peu mieux faire je dirais.

7 romans, 2 bédés et 1 roman en bédé (5 relectures de bédés, mais vous conviendrez que ça ne compte pas !)

J’ai commencé le mois avec un polar noir de George P. Pelecanos « Un Nommé Peter Karras » (ICI). ‭ Un grand roman noir qui prend son temps pour planter le décor, ressemblant plus, au départ, à un roman « Historique » sur les conditions de vie des immigrés qu’à un polar et dont la construction nous donne même un petit puzzle chronologique de la vie de Peter Karras.

Le précédent opus m’avait déjà bien plu et diverti, j’ai donc sauté sur le second qui a fait de même ! Cette fois-ci, c’est « Quatre enquêtes de Sherlock Holmes – La BD dont vous êtes le héros » que nous propose l’auteur, Ced (ICI). Le précédent était drôle, celui-ci est plus sérieux, mais les enquêtes ne sont pas pour autant simpliste. Bref, je me suis bien amusée une fois de plus.

La couverture de cette bédé m’avait attirée, mais j’ai terminé ma lecture fort mitigée avec ce « Dr Watson – Le Grand Hiatus » de Stéphane Betbeder et de Darko Perovic (ICI). Niveau enquête, c’est correct, mais c’est le comportement de Watson qui me gêne, ainsi que le petit côté fantastique.

Là, j’en suis sortie encore plus mitigée ! « Sherlock Holmes – Les Chroniques de Moriarty T1 – Renaissance » de Cordurié et Fattori (ICI) m’a laissé un goût aigre dans la bouche. Le scénario est brillant, j’adore l’histoire mais elle serait mieux passée auprès de moi avec d’autres personnages que ceux du canon holmésien. Un quidam quelconque ou un Van Helsing auraient mieux convenu à ce genre de récit fantastique.

Voilà un auteur qui me fait toujours autant d’effet et qui ne m’a pas encore déçu jusqu’à présent. Gare à lui s’il le fait un jour… « L’effet papillon » de Jussi Adler-Olsen est jouissif, tout simplement (ICI). Un récit qui prend son temps mais qui ne vous endormira pas. Et quelle profondeur…

Les coups de cœur s’enchaine en ce mois de janvier… J’avais depuis longtemps abandonné les romans de Maxime Chattam qui ne répondaient plus à mes besoins. Mais ici, l’auteur a changé son écriture et nous livre un petit bijou avec « Que ta volonté soit faite » (ICI) ! La psychologie des différents personnages est très fine et bien mise en œuvre. Là, on est dans le très fin et on touche à l’excellence à tous les points de vue. C’est un roman noir très fort, prenant et un coup de cœur, aussi fort que les coups de poings que j’ai pris. Chattam, il shoote et ça fait mal, mais c’est bon.

Là, j’ai failli abandonner ma lecture avant la page 50… Heureusement, j’ai persévéré et mon entêtement s’est révélé payant. « La collection » de ce beau Paul Cleave (ICI) a fini par m’entrainer dans son récit. L’écriture est simple mais sans concession avec la ville de Christchurch ou notre société. L’humour est grinçant, noir et ça, j’adore. Du suspense, une toile d’araignée gigantesque, et un thriller qui sait ne pas suivre les codes. Idem en ce qui concerne les serial-killer : l’auteur ne brasse jamais deux fois la même chose.

Ma LC mensuelle avec le groupe fut intéressante, pourtant, au départ, c’est avec un long soupir que j’ai ouvert « Long Spoon Lane » de Anne Perry (ICI). Je déteste le fait que Thomas Pitt ne soit plus à Bow Street. J’ai donc lu et j’ai adoré, surotut le petit côté contemporain que cette enquête avait. Au final, c’est un petit roman noir bien serré que j’ai dégusté. Et 1 titre de moins dans la PAL Noire ! (reste plus que 90 titres dedans).

Un autre coup de cœur avec le roman de Shannon Burke « 911 » (ICI). Des ambulanciers dans Harlem… Attention, c’est sombre, c’est du p’tit roman noir serré et vos tripes vont se remuer parce que l’auteur a dû mettre les siennes pour l’écrire. C’est sans concession aucune.

On m’en avait parlé en bien, de ce roman, alors, je l’ai acheté. J’ai eu raison car « Grossir le Ciel » de Franck Bouysse (ICI) est un roman riche, élégant, sans jamais être lourd, sans jamais en faire trop. Bref, c’est d’une rare noblesse. Une vraie pépite, ce roman qui se déroule dans le milieu rural.

Bilan Livresque Janvier :  7 romans, 2 bédés, 1 roman bédé (5 numériques)

  1. Un Nommé Peter Karras‭ : George P. Pelecanos
  2. Quatre enquêtes de Sherlock Holmes – BD dont vous êtes le héros : Ced
  3. Dr Watson – Le Grand Hiatus : Stéphane Betbeder & Darko Perovic
  4. Sherlock Holmes – Chroniques de Moriarty T1 – Renaissance : Cordurié & Fattori
  5. L’effet papillon : Jussi Adler-Olsen [NUM]
  6. Que ta volonté soit faite : Maxime Chattam [NUM]
  7. La collection : Paul Cleave [NUM]
  8. Long Spoon Lane : Anne Perry [NUM]
  9. 911 : Shannon Burke [NUM]
  10. Grossir le Ciel : Franck Bouysse

Punition pour un si petit bilan ???

Bilan Livresque : Juillet 2014

Et en juillet, quoi de neuf niveau bilan ?? 13 livres dévorés et 1 manga, je suis contente de moi surtout qu’il y en avait des bien dodus dans ma sélection livresque.

Un grand cru aussi car j’ai eu quelques Coup de coeur (7) ! Sans oublier deux tomes en moins dans ma PAL Noire (grâce aux LC de Bianca).

Le mois a commencé avec la LC pour Bianca : « Ashworth Hall » de Anne Perry (commencé le 30 juin au soir) et qui me fait diminuer ma PAL Noire d’un titre ! (ICI) Un huis-clos hors de Londres et sans « tea time », ça nous change !

Commencé en juin, pas ajouté sur le bilan de juin puisque mit en pause le temps de lire le roman d’Anne Perry de la LC, j’avais omis de notre « Un intérêt particulier pour les morts » de Ann Granger (ICI) ! Très agréable, Londres antérieur à Sherlock Holmes, mais il y avait comme un parfum des enquêtes de Charlotte et Pitt !

Un emprunt avec ce court roman de Jérémie Guez « Paris la nuit » que j’ai adoré mais dont je n’ai pas tiré de chronique. Si la descente aux enfers de deux jeunes après un braquage vous tente, commencez avec ce roman court mais percutant.

Depuis quelques temps, il m’attendait bien sagement le « Donnybrook » de Franck Bill (ICI). Un véritable coup de coeur que ce roman noir dont je ne m’attendais pas à une telle tournure. Superbe.

Puisque j’étais bien installée dans les romans noirs et coups de coeur, j’ai poursuivi avec le très sombre « Mais c’est à toi que je pense » de Braunbeck (ICI). Ceci n’est pas un livre pour les âmes sensibles, même si l’auteur a réussi à mettre de la tendresse dans son récit.

La lecture, c’est ma drogue… mais elle fait moins de dégâts que celle fumée, injectée, sniffé dans « La faux soyeuse » d’Éric Maravélias (ICI). Si une personne de votre entourage vous dit qu’il pourrait prendre de la drogue et gérer le tout, fichez-lui ce livre dans les mains ! Un coup de pied au cul et un autre coup de cœur. Le troisième et c’est pas terminé.

Ayant lu « 1275 âmes » de Jim Thompson, sachant que le titre original était « Pop. 1280 » et qu’il manquait donc 5 âmes, je me suis penchée – dès que je l’ai trouvé – sur « 1280 âmes » de Jean-Bernard Pouy (ICI) qui a créé le détective Pierre de Gondol qui va enquêter sur les 5 âmes disparues du roman lors de sa traduction. Génial ! Humour et enquête littéraire.

J’avais fait une petite incursion sur le continent Américain dans le roman précédent, alors j’ai décidé de sortir de ma PAL d’exception le prometteur « Trois mille chevaux vapeurs » d’Antonin Varenne (ICI). Le voyage fut parfois violent, mais je ne le regrette pas, malgré les chevauchées dans les montagnes qui ont mis mes fesses à vif. Mon quatrième coup de cœur.

Niveau manga, c’est le tome 16 de Black Butler (ICI) que j’ai lu ce mois-ci. L’enquête de Ciel et Sebastian continue au Weston College et ne prendra pas fin dans ce tome.

Ne reniant jamais mon vice, j’ai attrapé le premier tome de la « Jeunesse de Sherlock Holmes à Pau – Prélude 1 » de Pardheillan (ICI) qui a inventé une jeunesse à mon détective préféré. Plus un roman initiatique sur la future méthode holmésienne qu’un roman policier avec des enquêtes. Les enquêtes sont justes là pour agrémenter le tout.

Mon cinquième coup de cœur fut pour le « Dossier 64 » (ICI) de Jussi Adler-Olsen qui décidément, ne me lasse pas avec son « Département V ». La manière dont le récit est agencé éveille notre curiosité et lui permet de nous coller son pied au cul.

Avec un peu d’avance parce que je pensais que je n’aurais plus le temps de lire autre chose ensuite, je me suis dépêchée de sortir « Brunswick Gardens » d’Anne Perry (ICI) pour la LC du mois d’août chez Bianca. Un tome un peu endormant… mais un second titre en mois sur la PAL Noire.

Mitchum, vous connaissez ? Et bien, c’était lui qui jouait le rôle du méchant dans « La nuit du chasseur » réalisé par Charles Laughton (1957) et tiré du roman de Davis Grubb qui fut publié en 1953 (ICI). Un duel magnifique entre un petit garçon de 9 ans et un prêcheur qui veut lui faire dire où son père a enterré le magot volé à la banque. Sixième coup de coeur !

Mon septième et dernier coup de cœur du mois est pour « Une terre d’ombre » de Ron Rash (ICI). Un récit émouvant, envoutant, passionnant sur les dommages collatéraux de la Grande Guerre, même au-delà de l’océan.

Bilan Livresque Juillet : 13 romans + 1 manga

  1. Ashworth Hall : Anne Perry (commencé le 30 juin au soir) (PAL Noire)
  2. Un intérêt particulier pour les morts : Ann Granger
  3. Paris la nuit : Jérémie Guez
  4. Donnybrook : Franck Bill (Coup de coeur)
  5. Mais c’est à toi que je pense : Braunbeck (Coup de coeur)
  6. La faux soyeuse : Éric Maravélias (Coup de coeur)
  7. 1280 âmes : Jean-Bernard Pouy
  8. Trois mille chevaux vapeurs : Antonin Varenne (Coup de coeur)
  9. Jeunesse de Sherlock Holmes à Pau – Prélude 1 : Pardheillan
  10. Black Butler – Tome 16 : Yana Toboso
  11. Dossier 64 : Jussi Adler-Olsen (Coup de coeur)
  12. Brunswick Gardens : Anne Perry (PAL Noire)
  13. La nuit du chasseur : Davis Grubb (Coup de coeur)
  14. Une terre d’ombre : Ron Rash (Coup de coeur)

Ashworth Hall : Anne Perry [Charlotte et Thomas Pitt 17]

Titre : Ashworth Hall                                       big_3

Auteur : Ashworth Hall  
Édition :  10/18

Résumé :
En cette fin de XIXe siècle, les dissensions politiques et religieuses en Irlande n’en finissent pas d’empoisonner le gouvernement britannique ; la guerre civile menace.

Une rencontre secrète est alors organisée entre protestants et catholiques irlandais dans le superbe manoir d’Ashworth Hall, et le commissaire Pitt se voit contraint d’assurer, en toute discrétion, la sécurité du lieu.

Aidé de l’inspecteur Tellman et de sa femme Charlotte, Pitt surveille le déroulement de cet événement à hauts risques tandis que la tension monte entre les invités.

Lorsque l’un des convives est assassiné, l’atmosphère du château pourrait bien tourner à l’explosion de violence et mettre en péril la paix de tout le royaume.

Critique : 
Qui a commencé entre les O’Timmins et les O’Hara ? Nous ne le saurons jamais avec certitude, mais entre les Irlandais catholiques et les Irlandais Protestants, l’entente n’est pas au beau fixe…

Un peu comme dans « Les rivaux de Painful Gulch » de Morris… L’humour en moins, bien entendu. Quant à leur entente avec les Anglais… Là, c’est tout aussi pire ! Toutes ces querelles sont comme des pelotes de laine dont on ne sait plus trop où se trouve le bout.

— Oublions le passé, Gracie. Nous ne devrions pas non plus être là où nous sommes. Ici se sont succédé les Normands, les Vikings, les Danois, les Romains. Les Écossais, au départ, venaient d’Irlande.
— Non, Madame, les Écossais viennent d’Écosse, la contredit Gracie.
Charlotte secoua la tête.
— En Écosse, il y avait les Pictes. Les Écossais venus d’Irlande les ont chassés de leurs terres. […]
— Bon alors, si les Écossais venaient d’Irlande et ont envahi l’Écosse, d’où y viennent, les Irlandais ? Pourquoi ils peuvent pas s’entendre, comme tout le monde ?
— Parce que certains Écossais protestants ont été chassés par les Anglais et sont retournés en Irlande, où la majorité de la population, entre-temps, était devenue catholique.

Au XIXème, déjà, les dissensions politiques et religieuses entre catho et protestants en Irlande n’en finissaient pas d’empoisonner le gouvernement britannique car la guerre civile menaçait de se déclarer entre les deux factions.

Que faire ? Tenter d’apaiser les tensions à l’aide d’une secrète réunion  entre protestants et catholiques irlandais, sans omettre dans le lot des modérés et un médiateur. Le médiateur ayant déjà reçu des menaces de morts, il faut le protéger discrètement…

Par qui ? Par le commissaire Pitt, pardi ! Où ? Dans le superbe manoir d’Ashworth Hall, demeure d’Emily, la sœur de sa femme Charlotte. Comment ? En toute discrétion, je vous prie ! Les déguisements « robes de soirées » et « smoking » seront de rigueur.

Voilà Pitt déguisé en bodyguard… Kevin Costner était bien plus efficace dans le rôle car le médiateur Greville s’est noyé dans sa baignoire, le tout à l’insu de son plein gré ! Un meurtre, oui, c’est bien cela. Ah c’est bête, comment on va faire, maintenant, pour la réunion, hein ?

Pour une fois, nous n’arpenterons pas les ruelles de Londres, nous ne prendrons pas le thé chez les ladys car nous sommes dans un huis-clos !

Le meurtre a eu lieu et la directive est « Que personne ne sorte ». Pitt, aidé de son second, Tellman (au départ, déguisé en valet peu coopératif), doit résoudre ce meurtre dans les plus brefs délais avant que l’ambiance ne tourne à l’explosion (dans tous les sens du terme).

Ici, pas de ladys dans le sens premier du terme – vous savez, celles qui boivent du thé – mais des irlandaises catho ou protestantes qui se regardent en chiens de faïence. Pas évident, dès lors, de trouver un sujet de conversation qui ne soit pas sujet à controverses ou à disputes. Hormis parler de la pluie et du beau temps, ou chiffons, il ne reste pas grand-chose comme sujets de discussion à l’hôtesse et à sa sœur Charlotte.

Entre leurs maris ou leurs frères, l’ambiance n’est pas mieux, je dirais même qu’elle est plus tendue que le « matériel » d’un acteur porno sur le point d’entrer dans… heu, en action !

Chacun se renvoie la faute, certains se vautrent dans le statut de victimes, d’autres dans les lits qui ne sont pas les leur et on se demande s’ils ont vraiment le désir d’arranger leurs différents où s’ils ne préfèrent pas mieux que tout continue, afin d’avoir encore une cause pour laquelle mourir ou des légendes fausses à raconter.

— Vous n’êtes qu’une Anglaise arrogante, qui se moque bien de savoir que les Irlandais meurent de faim par votre faute ! Vous me rendez malade. Pas étonnant que l’on vous déteste !
— J’ai jamais dit qu’on avait raison, dit Gracie d’un ton las. Je dis seulement qu’Alexander Chinnery a pas tué Neassa Doyle et que vous mentez depuis trente ans, parce que ce mensonge sert votre cause. Vous arriverez jamais à faire la paix, parce que ça vous plaît d’être des victimes. Moi, j’ai pas envie de dire que tous mes malheurs, c’est de la faute des autres. Ça voudrait dire que je suis une marionnette qu’on manipule comme on veut.

Cela m’a changé de mes habituels « Charlotte Pitt » de rester à l’intérieur d’un manoir et de voir les gens prêts à se sauter à la gorge au nom d’une cause.

Le côté politique m’a bien plu et j’ai appris des choses durant ma lecture en suivant les flèches décochées par chaque camp. Entre nous, vu leur comportement, ils donnaient envie de pleurer, vu leur incommensurable bêtise.

— Et si Mr. Doyle et Mr. O’Day connaissaient la vérité, ils changeraient peut-être d’attitude, non ? demanda gracie avec une pointe d’espoir dans la voix.
— Non, répondit Charlotte sans hésiter. Cela signifierait que leur famille leur a menti. Ce n’est jamais bon à apprendre.
— Même si c’est la vérité ?
— Surtout si c’est la vérité.

Conseil, si vous le lisez, faites comme moi : prenez des notes lors de la présentation des personnages afin de vous y retrouver dans les noms des Irlandais catho ou protestants ! Sans cela, vous risquez d’être perdu et de ne pas profiter aussi bien du récit.

Bien que j’ai deviné de suite qui était plus louche que les autres, bien que je ne me sois pas trompée dans les noms des coupables, non seulement ça n’a pas gâché mon plaisir, mais je dois confesser que j’avais tout de même fait une petite erreur de jugement…

Un roman court, différent des autres, mais qui se lit tout seul, le tout dans une ambiance assez houleuse additionnée d’un huis-clos explosif !

♫ J’ai voulu planter un oranger
Là où la chanson n’en verra jamais ♪
Là où les arbres n’ont jamais donné ♫
♪ Que des grenades dégoupillées ♫

Lu dans le cadre du Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), du Challenge « Polar Historique » de Samlor (repris par Sharon), du Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, de l’Objectif « PAL Noire à Zéro » de George et « Vingt Mille Lieues Sous Mes Étagères » by The Cannibal Lecteur, du Challenge « Victorien » chez Arieste, du Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Ma PAL fond au soleil » chez Métaphore et, last but not least, d’une LC chez Bianca.

CHALLENGE - Ma PAL Fond au soleil

Le canard qui se noie : Erle Stanley Gardner [Perry Mason 20]

Titre : Le canard qui se noie

Édition: Presses de la Cité, Coll. « Un Mystère » n° 191 (1954)
Résumé :

Je m’appelle Witherspoon, John L. Witherspoon et j’aimerais vous consulter… professionnellement.

– Je ne m’occupe que des affaires qui me semblent vraiment attrayantes. La routine ne m’intéresse pas.

– Je crois que celle-ci a de quoi vous plaire… Ma fille Loïs est sur le point d’épouser un jeune homme qui termine ses études. Loïs, a vingt et un ans; lui, quelque six mois de plus. Il s’intéresse beaucoup à la physique et la chimie… C’est un garçon particulièrement intelligent. Mais il ignore qui il est.

– Vous voulez dire qu’il ne connaît pas son père ?

– Ni son père, ni sa mère. La femme que Marvin Adams – c’est son nom – avait toujours considérée comme sa mère, lui a révélé, avant de mourir, qu’il avait été kidnappé à l’âge de trois ans.

– Intéressant, fit Mason en regardant la pointe de ses chaussures. Et qu’en dit votre fille ?
– Elle dit…
– Si tu me laissais le dire moi-même, papa ?…

Critique :

Ce que j’ai toujours apprécié, dans les romans consacré à l’avocat américain Perry Mason, hormis le côté policier mêlé au juridique et aux procès dans les Cours de justice ou les Tribunaux, ce sont les titres marrants.

« Le canard qui se noie » (The Case of the Drowning Duck) ne déroge pas à la règle !

De quoi ça cause ?

Avant toutes choses, je dois vous en préciser une importante : oubliez le vieux monsieur que vous avez peut-être vu à la télévision (dans les années 85-90) et qui était joué par Raymond Burr ! Bien que le même Raymond Burr ait joué le rôle de l’avocat dans une série des années 50 (de 1957 à 1966 – 271 épisodes). Mais c’est celle des années 90 qui nous a marqué.

Donc, Perry Mason, dans les romans d’origine, est loin d’être un vieillard, c’est une jeune avocat d’une trentaine d’années, il est grand, élégant, il est jeune, il est beau et je ne sais pas s’il sent bon le sable chaud… Sûrement.

De même pour sa secrétaire Della Street : elle est jeune, bien roulée, à cent lieue de l’honnête grand-mère qui l’interprétait dans la série. Par contre, oui, elle a un gros faible pour son patron et vice-versa.

Quand au détective, oubliez aussi le détective gaffeur Ken Malanski ! Dans les romans, c’est Paul Drake et il est autrement plus débrouillard que sa copie télévisée.

De plus, nous sommes dans les années de l’après guerre, fin des années quarante ou début des cinquante (en 54 dans ce roman) et à cette époque, on ne prévient pas son détective privé à l’aide d’un texto/SMS, mais on cherche une cabine publique ! Le télégramme est toujours d’application aussi. Cela est plus amusant quand les choses sont moins simples.

Nous sommes prêts ?

John L. Witherspoon, homme richissime, consulte professionnellement Perry alors que celui-ci passe des vacances avec sa secrétaire… Ce dernier est peu emballé par l’affaire du monsieur, de prime abord.

Que lui veut-il, à Perry ? Sa fille Loïs (20 ans, elle est belle et futur riche) est sur le point d’épouser un jeune homme (Marvin Adams) qui termine ses études, adore la chimie, les sciences et les expériences avec des canetons. C’est un garçon particulièrement intelligent. Mais il ignore qui il est.

Vous me direz qu’il n’a qu’à consulter sa carte d’identité… Oui, mais, ce n’est pas si simple !
La femme qu’il a toujours considérée comme sa mère, lui a révélé, avant de mourir, qu’il avait été kidnappé à l’âge de trois ans. Hé, ça change tout, non ?? Qui est papa ? Qui est maman ? That is the question…

Intrigué, le futur beau-père a fureté un peu et qu’a-t-il découvert ? Que le fiston est bien le fils de sa mère (qui avait menti sur son lit de mort, la garce, croyant aider le fiston) et de son père et que ce dernier, loin d’être un milliardaire, était un meurtrier et fut pendu pour le meurtre de son associé (je ne dévoile rien, on l’apprend très vite). Oups, gênant lorsqu’on aime la fille dudit milliardaire, non ?

Pourtant, certains détails dans les minutes du procès dérangent Perry. Là, il est chaud bouillant pour enquêter sur un meurtre vieux de 18ans !

Entretemps, notre Marvin, féru de science, avait démontré devant plusieurs personnes que l’on pouvait noyer un caneton sans le toucher.

Le truc ? Ajouter un produit dans l’eau qui annihile le pouvoir imperméable des plumes du caneton, les faisant alors se gorger d’eau et couler (d’où le titre du roman).

Attention, je précise qu’aucun caneton mignon n’est mort dans l’expérience, Marvin le repêchant à chaque fois !

Comme les emmerdes ne se déplacent jamais qu’en paquet de dix, voilà ti pas qu’on découvre le cadavre d’un détective et que, dans son aquarium, il y avait un caneton qui se noyait !

Quand on sait que ce détective avait été engagé par monsieur Witherspoon-Plein-De-Fric pour enquêter, avant, sur les origines de son futur gendre… Directement tous les regards se portent sur Marvin…

Arme du crime ? Acide chlorhydrique versé dans un pot, avec une pincée de cyanure pour assaisonner le tout. Mortel le gaz !

Et beau-papa, il serait pas coupable aussi ? Qui sait ? Il a peut-être voulu faire accuser son futur gendre, comme il l’avait dit ? Ben le voilà sur le banc des accusés, tout cela à cause du caneton (celui de l’aquarium dans la maison du détective mort, le coin-coin n’est pas mort, lui) dont il a juré qu’il était à lui, alors que rien de ne le distinguait de ses congénères.

A propos d’emmerdes en paquet de dix plus une gratuite : zut, un cadavre de plus dans la maison du milliardaire, tué de la même manière que le détective !  Et là, son épouse pourrait être coupable, non ?

Witherspoon-Plein-de-Fric n’aurait-il pas été donner la canne à pêche au futur refroidi qui avait la jambe dans le plâtre ? Ouille, ça ce corse (comme disait Astérix lors de ses aventures dans la même région).

Tiens, et l’ancienne affaire ? Si ce n’était pas celui qui fut pendu, le coupable, qui c’était alors ?

Nous voici avec une belle brochette de tueurs potentiels !

Perry Mason entrera dans la danse, une fois de plus, n’hésitant pas à maquiller une scène de crime en changeant l’eau du caneton, à en ajouter un autre dans une voiture, et ainsi de suite. Le tout en tirant les fils et en se faisant épauler par l’équipe du détective Drake.

On a beau dire que la trame reste la même : Mason défend toujours un innocent, démonte les témoins à la barre et fait cracher le morceau au(x) coupable(s) en plein tribunal, ou dans le bureau du juge… Ses enquêtes sont palpitantes et à chaque fois on se dit que là, il va pas y arriver.

Perry Mason gagne toujours et c’est jubilatoire, pour ceux qui aiment le milieu du Droit et des Tribunaux, de se lire un petit Erle Stanley Gardner de temps en temps, pour s’offrir une p’tite enquête de derrière les fagots.

De plus, last but not least, je ne m’attendais pas à ce (ces ?) coupable(s) là.

Coin-coin !

Lu dans le cadre des challenges : « PAL Noire à Zéro » de George, « Vingt mille lieues sous mes étagères » du Cannibal Lecteur (moi), « Thrillers et Polars » de Liliba.

Le Crucifié de Farriers’ Lane : Anne Perry [Charlotte et Thomas Pitt 13]

Titre : Le Crucifié de Farriers’ Lane

Auteur : Anne Perry
Edition :  10/18

Résumé :

Alors que Thomas et Charlotte Pitt assistent ensemble – une fois n’est pas coutume à une représentation théâtrale, le juge Samuel Stafford meurt empoisonné dans une loge voisine.

II s’apprêtait à rouvrir le dossier d’un homme condamné cinq ans plus tôt à la pendaison pour le plus horrible des meurtres.

L’inspecteur Pitt se retrouve donc avec deux enquêtes criminelles à mener ; or police et magistrature ne semblent guère disposées à lui faciliter la tâche.

Heureusement Charlotte est à ses côtés pour l’aider à découvrir la vérité.

Critique :

Thomas Pitt, vous êtes un inspecteur de police comme on en fait plus (sauf dans les livres et les séries). Vous êtes tenace, perspicace, têtu, malin et vous suivez les pistes tel un chien de chasse suivant du gros gibier.

Incorruptible, pour vous la notion de Justice passe avant tout. Il en est de même pour votre femme, bien que, parfois, elle prenne un peut trop de risques…

En tout cas, Pitt, votre droiture devrait être citée en exemple et copiée !

Au cas où certains ne suivraient pas (ceux du fond, à côté du radiateur), j’apprécie très fort les enquêtes de Thomas Pitt, aidé de sa femme Charlotte.

Par contre, je ne sais parfois plus les titres que j’ai lu et ce livre, j’étais persuadée de l’avoir lu. Il n’en était rien… Heureusement que je m’en suis rendue compte en fouillant des mes notes.

Parce que je vais vous dire, moi, lecteurs, que celui-là mérite son lot d’étoiles à la cotation boursière !

Mais venons-en au principal :

En découvrant le titre, je m’attendais à tomber sur une enquête autour d’un « fraîchement » crucifié, mais en fait, nous commençons par l’empoisonnement d’un juge, alors qu’il était au théâtre.

Devinez qui était non loin ? L’inspecteur Thomas Pitt, son épouse Charlotte et Caroline, la maman de Charlotte.

Un juge raide mort, ce n’est pas courant… Empoisonné avec de l’opium, encore moins…

Petit bémol ? Celui-ci avait, apparemment, l’intention de réouvrir un procès, vieux de cinq ans, où il avait siégé en tant que juge à la Cour d’Appel !

Quel procès ? Celui de Godman, un acteur, juif (vous comprendrez l’importance de sa nationalité ensuite) déclaré coupable d’avoir crucifié l’amant de sa soeur à la porte d’un maréchal-ferrant de Farriers’ Lane.

Jugé coupable, en première instance et en appel, il fut pendu haut-et-court sous les vivas du bon peuple… Dois-je préciser qu’il clamait son innocence ?

Ce crime horrible (la crucifixion, pas la pendaison) avait déclenché des émeutes antisémites lors de l’arrestation de Godman, puisque, selon ces braves gens, seul un juif aurait eu le culot de crucifier un homme.

On murmure même qu’ils auraient déjà fait le coup à un type, du temps d’un certain Ponce Pilate, un homme fort propre qui se lavait les mains…

Bref, vous l’aurez compris, le climat, en Angleterre, à cette époque, était anti-juif et propice à tout faire flamber chez ces pauvres gens qui n’étaient coupables que d’avoir une autre religion et d’autres croyances, sans oublier qu’ils avaient crucifié, à une époque lointaine, Notre Seigneur Jésus-Christ, ce que le bon peuple anglais n’avait toujours pas avalé. Amen !

Cette tension, on la ressentira tout au long du roman, les juifs étant accusé de tous les maux, dont celui de ne pas être vraiment des « êtres humains » comme les autres. Édifiant !

Je me suis dit, en lisant certaines répliques, pas piquée des vers : « Mais quel esprit étroit ils avaient, à cette époque… » et une petite voix m’a susurré « à cette époque seulement ? ».

Non, rien ne change en ce bas monde. Le livre nous fait comprendre que les esprits étroits d’alors le sont toujours.

En tout cas, c’est aussi un camouflet adressé à la peine de mort (à l’époque, on les pendait) et, qui sait, aux erreur judiciaires… Je n’en dirai pas plus.

Les quatre cent pages  se sont déroulée au rythme de l’enquête de Thomas Pitt, aidé de temps en temps par son épouse.

Non seulement il doit résoudre la mort du juge, mais aussi comprendre quelles preuves il avait découvert pour avoir décider d’interroger, cinq ans après, les protagonistes, les avocats, les témoins et les juges de la Cour d’Appel.

Y a-t-il un rapport entre la mort du juge et le procès ? Oui ? Non ?

Pitt hésite, se tâte, enquête, ce qui n’est pas facile car casse-gueule. Beaucoup ont à perdre dans cette histoire, si, d’aventure, il s’avérait que le procès ne fut pas équitable et l’enquête bâclée.

Se pourrait-il que le coupable de la crucifixion ne le soit pas et que l’on ait pendu un innocent ?? Si oui, très grave !

Pitt aura bien besoin de sa sagacité pour venir à bout de cette enquête, tout en sachant que, si erreur il y a eu au procès, c’est tout le système judiciaire anglais qui risque de trembler sur ses fondations, les juges qui risquent d’être remis en question et puis, la populace était tellement contente de pendre un juif.

Cette haine, on la ressentira vraiment tout au long du roman avec les clichés de fous que la société anglaise avait sur eux.

L’autre côté du livre qui m’a plu, c’est l’amusement que j’ai ressenti avec la mère de Charlotte, veuve, qui nous la joue « cougar » en tombant amoureuse d’un homme plus jeune qu’elle, déclenchant l’ire de sa fille qui ne veut pas voir sa mère batifoler avec un acteur qui a l’âge d’être son fils.

Dans ce roman, Caroline Ellison se montre sous un autre jour, sortant du carcan dans lequel on l’a forcée à entrer et découvrant l’amour. Tout à fait différente de son rôle dans « L’étrangleur de Cater Street ».

A un moment, j’ai pensé que madame Perry n’avait pas potassé la manière de crucifier une personne, étant donné qu’il est dit que des clous de maréchalerie étant fixés dans les paumes et les pieds de l’homme.

Hors, la paume des main étant trop fragile pour supporter le poids du corps, les clous étaient enfoncés dans les avant-bras, entre le radius et le cubitus (oui, oubliez les représentations du Christ en croix, ce n’est pas la réalité).

Et là, elle nous le faisait tenir avec des clous dans les mains ?

Ouf, l’honneur fut sauf lorsque dans la description, le policier déclara qu’en plus des clous dans les paumes des mains, il y en avait aussi dans les avant-bras.

Ce que j’ai adoré dans le livre ? La petite claque sur mon nez dans les cent dernières pages ! (trois, en fait, de claques sur mon nez).

Toute fière d’avoir remarqué un détail qui clochait lors de la mort du juge Stafford, j’étais persuadée de détenir mon coupable dès les premières pages, mon sentiment se renforçant un peu plus sur la fin, sans que je sache le mobile.

Mes claques, je me les suis prise avec plaisir, Madame Anne Perry ayant bien mélangé les cartes et ayant gardé tous les atouts dans sa manche.

Oui, j’avais raison avec mon coupable, mais il me manquait encore beaucoup de chose ! Ce furent les trois claques.

Un régal, cette lecture et cette plongée dans le Londres victorien et la discussion entre Pitt et… Oscar Wilde, qui lui donnera une information de première catégorie.

1/128 (PAL Noire)



Les Hauts de Hurle-Vent : Emily Brontë

Titre : Les Hauts de Hurle-Vent

Auteur : Emily Brontë
Édition: Livre de Poche
Résumé :

Lorsque Mr Earnshaw ramène d’un voyage un enfant abandonné, Heathcliff, les réactions de ses enfants évoquent les orages qui s’abattent sur le domaine des Hauts du Hurlevent.

Le fils Hindley n’accepte pas cette enfant sombre et lui fait vivre un enfer.

La fille, Catherine, se lie très vite à lui, d’un amour insaisissable et fusionnel.

Tous trois grandissent, dans cet amas de sentiments aussi forts qu’opposés.

Heathcliff devient un homme sans scrupule, qui jure de se venger des deux hommes ayant empêché le déploiement de son amour : Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine.

La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif.

Dans les paysages sauvages et immuables des landes du Yorkshire, les déchirements sont nombreux, et cohabitent dans une passion extrême et des tourments destructeurs.

Critique :

Ce que Edmond Dantès avait fait avec finesse, Heathcliff  l’a fait avec rudesse… Ce que le premier avait réalisé avec une ruse magistrale, le second a fait dans le registre bestial.

De quoi je parle ? De vengeance, pardi ! Mais là où je donnais raison à Dantès (le comte de Monte-Cristo), l’approuvant, même, je ne suis pas du même avis pour la vengeance d’Heathcliff.

Ce roman, il traînait dans ma PAL depuis tellement longtemps que son prix était encore en francs belge, c’est vous dire ! Acheté en 1997 ou 98, je l’avais entamé avant de le refermer. Je n’étais pas prête à le lire à ce moment là.

Profitant de deux challenges (voir fin de la critique), je me suis décidée à le sortir pour enfin le lire.

Bien que je l’ai moins apprécié que « Jane Eyre », la lecture m’a entrainé dans cette ambiance sombre et morose, sans que j’éprouve de l’amitié pour les personnages principaux, hormis Hareton.

Attention, je ne veux pas dire que les personnages manquent d’épaisseur, non, que du contraire !

C’est que certains m’ont tapés sur les nerfs, tant ils étaient susceptibles de déclencher chez moi de l’amour, de l’amitié, de la colère, voire de la haine… Oui, tous ces sentiments à l’égard de chaque personnage.

Catherine Earnshaw est une petite fille fort gâtée, assez égoïste, nombriliste. Pourtant, elle aura de l’amitié pour le petit bohémien ramené par son père, par un soir très sombre.

Bien qu’étant tout le temps avec lui, bien que l’aimant, elle le sacrifiera pour un mariage avec un pâle type nommé Edgar Linton. Là, je l’ai maudite, moi aussi. Pourtant, j’ai souffert avec elle.

Son frère, Hindley, fut un salaud avec Heathcliff, et lorsqu’il deviendra veuf, il finira alcoolo, brutalisant son fils, le tuant, presque.

Le fameux Edgard Linton est, limite, une couille molle, le vieux Joseph récite la Bible mais ne l’applique guère et le pire sera le fils d’Heathcliff, une sorte d’hypocondriaque gémissant à qui j’aurais bien collé un coup de pied dans le fondement.

Quand à Cathy, la fille de Catherine, elle se comportera bien sottement avec la gémisseur de service, ne s’améliorant que sur la fin du roman.

Pareils sentiments contradictoires pour Heathcliff, qui, bien que je l’ai approuvé dans la première partie de sa vengeance, sur Hindley (le frère aîné de Catherine, pour ceux qui ne suivent pas), je n’ai pas aimé qu’il laisse le petit Hareton (le fils de Hindley) sans éducation, faisant de lui presque une bête.

Heathcliff n’a aucun scrupule et comme il a juré de se venger des deux hommes qu’il estime être les responsable de l’empêchement de son amour pour Catherine (Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine), il ira jusqu’au bout, détruisant tout sur son passage, ne rêvant que d’asservir le descendant de la famille Earnshaw afin que le fils du maître soit un serf sur ses propres terres. Violent !

La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif, son leitmotiv, et au final, j’éprouvais une sorte de gêne car il pousse la vengeance trop loin, même sur l’unique fille de son amour, Catherine.

Ce livre m’a remué les tripes, oppressé, dérangé, presque.

Heathcliff est comme un vampire qui veut sucer la vie de ses ennemis à petites gorgées, les faisant mourir à petit feu.

Pour ce qui est de la description des lieux, c’est tout simplement magnifique, on a l’impression d’être sur la lande et je comprend mieux quand Phoebe, personnage de la série « Friends » qui, parlant de ce livre, disait à Rachel que « la lande symbolise le caractère sauvage d’Heatcliff » (Saison 5, épisode 9).

Ce que j’ai aimé aussi, c’est la narration. Toute l’histoire étant racontée par Helen Dean (dite parfois Nelly) à Lockwood. C’est une narration qui se fait même « en tiroir » parfois, Nelly racontant ce qu’un personnage lui a raconté ou écrit. C’est spécial, mais terriblement efficace.

Par contre, les mariages entre cousins, ça passe moins bien chez moi, même si la loi tolère les mariages au quatrième degré.

Ici, on sent bien que la série Dallas a dû s’en inspirer, parce que Heathcliffe qui épouse la soeur d’Edgar (le mari de Catherine, son amour), son fils Linton qui épousera la fille qu’Edgar a eu avec Catherine et celle-ci qui, veuve, se remariera avec le neveu de sa mère…

Bigre ! Comment diable une fille de pasteur, sortant peu (Internet loin d’être inventé) et d’à peine trente ans, a donc telle bien pu nous sortir un roman aussi noir ?

Pas de sexualité « apparente », mais on frôle la nécrophilie lorsque Heathcliff avoie avoir fait ouvrir le cercueil de Catherine, des années plus tard, pour contempler son visage.

Bref, une lecture éprouvante, remuante, oppressante, la lande et son brouillard envahissant votre corps, sans oublier les fantômes qui parcourent les lieux. Un seul rayon de soleil dans tout le roman : la fin.

Aucun regret d’avoir attendu si longtemps pour le lire, ça en valait la peine. Il me fallait juste attendre le bon moment. Ne passez pas à côté.

Livre lu dans le cadre du challenge « Romans cultes » organisé par Métaphore ainsi que dans le challenge commun « PAL Noire à ZéroVingt mille lieux sous mes étagères » où je suis en partenariat avec « Les livres de Georges ». 

Participe aussi au challenge « Les 100 livres à avoir lu au moins une fois » chez Bianca.

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« Objectif PAL Noire à Zéro » ou « Vingt mille lieues sous mes étagères »

Qu’est-ce qu’une PAL Noire ? C’est en fait une PAL des Origines, la genèse, si vous préférez. Le fond du fond de nos étagères, les livres qui croupissent depuis des lustres et des lustres, prenant la poussière.

Retroussant mes manches, prenant mon courage à deux mains, j’ai donc décidé de m’y attaquer cette année en lisant au moins 1 livre par mois, plus si je le peux…

Quelle idée ? Quelle mouche m’a piquée ? Juste une envie née de mon passage sur Les Livres de Georges (le logo, c’est à elle et L’Or Des Chambres).

Elle proposait de s’attaquer, avec l’aide de L’Or, à cette fichue PAL qui date de Mathusalem.

Trouvant que l’idée était géniale, je me suis dis que c’était peut-être ce qu’il me fallait pour enfin lire les vieux brols qui trainent sous mes étagères depuis des millénaires, à tel point que les couvertures furent peintes à la main par des hommes du Paléolithique ou du Néolithique, au choix.

Bref, je m’étais dit que je devrais prendre exemple sur elles et m’y mettre sérieusement !

Et me voilà en partenariat avec « Les livres de Georges » et « L’Or Des Chambres » pour le challenge « Objectif PAL Noire à zéro ».

Avant que Georges ne me propose de faire le challenge avec elle, j’avais déjà pensé à un logo pour ce challenge que je voulais me faire, celui où Gaston Lagaffe se trouve endormi sous une montagne de livres, lettres en retard et autres paperasses, le tout dans une béatitude rarement égalée !

Transformant un tout petit peu le titre d’un roman de Jules Verne « Vingt mille lieues sous les mers », j’en avais fait :

Vingt mille lieues sous mes étagères…

 

En partenariat avec « Les livres de George », voici la liste des livres qui concourent pour « Objectif PAL Noire à Zéro » et c’est aussi une sacrée plongée dans « Vingt mille lieues sous mes étagères » :

Tous les titres datent tous au moins d’avant 2008… Parfois de 2008 même.

45 lus/59 = 14

  1. Affaire Lerouge : Gaboriau (Août 2013 – 26/132)
  2. Affaire Nicolas Le Floch : Parot (Mai 2012 – 24/132)
  3. Alexandre Tome 1 – Le feu du ciel : Renault (Juillet 2013 – 25/132)
  4. Alexandre 1 – Fils du songe : Manfredi
  5. Annales Compagnie Noire 1 – Compagnie Noire : Cook (Sept 2013 – 27/132)
  6. Annales Compagnie Noire 2 – Château Noir : Cook (Sept 2013 – 28/132)
  7. Annales Compagnie Noire 3 – Rose Blanche : Cook (Sept 2013 – 29/132)
  8. Ashworth Hall : Perry (Juin 2014 – 33/132)
  9. Assassinats d’Origine Contrôlée : Le Boloc’h & Marchesseau (Janv 2014 – 30/132)
  10. Bain de barbelés : Erle Stanley Gardner
  11. Bedford Square : Perry (Août 2014 – 35/129)
  12. Belgarath 1- Années noires : Eddings
  13. Belgarath 2 – Années d’espoir : Eddings
  14. Bienfaits de la mort (les) : Lee Jackson (Janv 2013 – 15/132)
  15. Bourreau de Hyde Park : Perry (Avril 2014 – 31/132)
  16. Brunswick Gardens : Anne Perry (Juillet 2014 – 34/129)
  17. Cadavre de Bluegate Field : Anne Perry (Octobre 2012 – 5/132)
  18. Canard qui se noie (le) : Erle Stanley Gardner (Lu sept 2012 – 3/132)
  19. Carte du pendu : Jeffery Deaver (Janv 2013 – 19/132)
  20. Conspiration de Whitechapel (la) : Anne Perry (Oct 2014 – 37/129)
  21. Crime de L’hôtel Saint-Florentin : Parot
  22. Crucifié de Farriers’Lane : Perry  (Lu septembre 2012 – 1/132)
  23. Double assassinat rue Morgue : Edgar Allan Poe (Lu octobre 2012 – 9/132)
  24. Dragon banni – Age du feu 3 : E.E Knight (Nov 2012 – 12/132)
  25. Enfants de Hùrin : J.R.R. Tolkien (Lu sept 2012 – 2/132)
  26. Étrange cas docteur Jekyll  : R. L. Stevenson (Lu octobre 2012 – 8/132)
  27. Floris 1 – Floris, fils du Tsar :  Monsigny (Mars 2013 – 20/132)
  28. Floris 2 – Cavalier de St-Pétersbourg : Monsigny (Mars 2013 – 21/132)
  29. Half Moon Street : Anne Perry (Septembre 2014 – 36/129)
  30. Hauts de Hurle-Vent (les) : Emily Brontë (Lu sept 2012 – 4/132)
  31. Homme au ventre de plomb : Parot (Lu fév 2013 – 16/132)
  32. Iacobus : Matilde Asensi (Lu fév 2013 – 18/132)
  33. Justine, ou les infortunes de la vertu : Marquis de Sade
  34. Liaisons dangereuses : C De laclos (« Badinage et libertinage ») (Oct 2012 – 6/132)
  35. Liste des 7 : Marc Frost (Juillet 2016)
  36. Long Spoon Lane : Anne Perry (Janvier 2015)
  37. Maudits sauvages : Bernard Clavel
  38. Meneur de loups (le) : Dumas A (Lu fév 2013 – 17/132)
  39. Meurtre sur Voie Appia : Steven Saylor (Décembre 2012 – 13/132)
  40. Prophétie : Samson CJ
  41. Que ton règne vienne : Barthelemy (Lu octobre 2012 – 7/132)
  42. Resurrection Row : Perry Anne (Lu Avril 2013 – 23/132)
  43. Rois navigateurs 1 – Le Manteau des étoiles : Garry Kilworth
  44. Rois navigateurs 2 – Le Temps des guerriers : Garry Kilworth
  45. Rutland Place : Anne Perry (Lu Avril 2013 – 22/132)
  46. Sacrifice du guerrier 1 : J. Martel (Lu Novembre 2012 – 10/132)
  47. Sacrifice du guerrier 2 : J. Martel (Lu Novembre 2012– 11/132)
  48. Sang des farines (le) : Parot
  49. Southampton Row : Perry (Novembre 2014 – 38/129)
  50. Téméraire 3 –  Les chemins de la soie : Novik
  51. Téméraire 4 –  Empire d’ivoire : Naomi Novik
  52. Temps des loups (le) 1 : Douriaux (Lu Janv 2013 – 14/132)
  53. Traitor’s Gate : Perry (Lu Avril 2014 – 32/132)
  54. Troie 2 – Bouclier du Tonnerre : Gemmel (Juin 2020)
  55. Troie 3 – La chute des rois : Gemmel
  56. L’épopée de Gengis Khan – T02 – Seigneur des steppes : Iggulden (Juin 2020)
  57. Sherlock Holmes – Une vie : Ruaud et Mauméjean (Juin 2020)
  58. Jack l’Éventreur, les morts : Ruaud & Bétan (Juin 2020)