La maison des jeux – 03 – Le maître : Claire North

Titre : La maison des jeux – 03 – Le maître

Auteur : Claire North
Édition : Le Bélial’ – Une Heure-Lumière (19/01/2023)
Édition Originale : The Gameshouse, book 3: The Master (2015)
Traduction : Michel Pagel

Résumé :
De nos jours. Le joueur connu sous le surnom d’Argent a défié la Maîtresse de Jeu elle-même. Fini, les intrigues de cours : c’est désormais le Grand Jeu, à côté duquel les jeux précédents, comme gagner une élection ou jouer à cache-cache à travers un pays entier pour sauver sa mémoire, semblent dérisoire.

Le globe terrestre est désormais réduit aux dimensions d’un échiquier, à travers lequel Argent doit tracer sa voie s’il veut vaincre son adversaire.

Ici, les deux protagonistes jouent pour le contrôle de la Maison des Jeux, et ont pour pièces non des personnes mais des armées entières, des factions, des organisations, des nations même.

Le résultat de cette partie déterminera l’orientation du monde ; plus rien ne sera désormais comme avant…

Critique :
C’est avec crainte et impatience que j’attendais le dernier opus de La Maison des Jeux, dont les deux premiers tomes m’avaient fait découvrir un monde où tous les événements qui s’y produisent sont liés aux jeux, dans cette fameuse Gameshouse où l’on pouvait gagner des années de vie en plus (ou en moins) comme y perdre son âme, sa famille.

Le Grand Jeu allait avoir lieu, un jeu grandeur nature (comme bien d’autres), à une grosse différence près : le joueur Argent allait affronter la Maîtresse de Jeu.

Ma crainte était que le dernier tome ne soit pas à la hauteur des deux premiers et en effet, bien que le scénario soit toujours original, que les personnages soient complexes, que le rythme soit élevé, il m’a semblé que c’était plus un jeu de grosse baston qu’un jeu d’échec, même si ce jeu a lieu sur la planète entière, que cette partie est réelle (comme toutes les autres) et que des hommes vont mourir, des fortunes disparaître, des pays et des empires s’effondrer,…

Ce n’est pas ta mort qui m’inquiète, là, même si je suis certain de te voir mourir — c’est celle de tous les pions, de toutes les tours et les reines que vous allez vous jeter mutuellement à la tête au cours de la partie. Les règles du Grand Jeu imposent que vous fournissiez vos propres pièces. Combien de temps lui faudra-t-il pour sortir la grosse artillerie, à ton avis ? Vas-tu laisser des nations s’effondrer, des gens mourir, des économies partir à vau-l’eau, simplement pour avoir une meilleure chance de la trouver et de la capturer afin de gagner cette partie ?

Un jeu d’échec, c’est raffiné, stratégique et là, on nous offre plus des jeux de guerre, à coup de missiles, de mitraillages en règle, d’assassinats de pions divers et variés, mais nous sommes loin des raffinements de jeux aperçus dans les deux premiers tomes (même si des pions y mourraient aussi).

Certes, je n’y connais pas grand-chose dans les échecs, mais j’aurais aimé d’autre opérations que « pions contre pions » afin de m’immerger dans la complexité et la subtilité des échecs, sans pour autant entrer dans des détails uniquement connus des joueurs d’échecs. L’équilibre n’est sans doute pas évident à trouver, mais vu le niveau des précédents opus, je m’attendais à mieux qu’à cette artificialité qui apparaissait de temps en temps.

Certes, dans ce jeu d’échecs grandeur nature, des rois sont tombés, des pays sont entrés en guerre, des cyber attaques ont eu lieux, il a fallu sélectionner les bons pions, activer les bonnes personnes, celles que l’on possédaient, qui nous devaient un ascenseur, contrer l’adversaire, ne pas lui laisser voir ses pièces maîtresses, ruser, s’enfuir, se planquer et roquer (interversion de la tour et du roi, permettant à ce dernier de se cacher)…

Là, pour le coup, c’était très intéressant de faire le parallèle entre les coups des deux joueurs et ce qui se passait dans le monde : terrorismes, guerres, chutes de gouvernement…

Un sous-marin sombre dans l’Antarctique. Un avion de ligne est abattu au-dessus de la Géorgie. Le Mexique balance au bord de la guerre civile. Des nationalistes extrémistes arrivent au pouvoir en Espagne et commencent à expulser ou emprisonner leurs ennemis. Une guerre de religion se déclenche au Mali. La Russie interrompt la fourniture de gaz à l’EU. Trois attentats-suicides coûtent la vie à deux cent onze marines américains dans l’Etat de Washington …

Mais à la fin, cela devenait lassant et je n’ai pas ressenti le même plaisir que pour les deux novellas précédentes dont les scénarios étaient plus fins, plus travaillés, plus stratégiques.

Pourtant, malgré mes bémols, ce dernier tome n’est pas mauvais et l’action finale est stratégiquement très bien faite, notamment avec la présence de deux anciens personnages que l’on a suivi dans les autres opus.

Les deux joueurs qui s’affrontent sont complexes, notamment Argent, qui veut gagner pour faire tomber la Maison des Jeux, responsable de trop de morts. Mais pour y arriver, Argent doit lui-même envoyer des tas de personnes au tapis (au cimetière, devrais-je dire) puisque dans le Grand Jeu, on doit utiliser ses propres pions.

Ambivalence. Hélas, j’ai moins accroché avec lui qu’avec Thene ou Remy Burke (tome 1 et 2) et il reste encore des zones d’ombre sur ce personnage qui était mystérieux.

Malgré tout, j’ai apprécié ce tome pour les réflexions qu’il pousse à faire : nous ne sommes que des pions sur l’échiquier mondial.

Nous sommes manipulés par les grands de ce monde : on nous fait croire ce que l’on veut que nous croyons, certaines choses sont mises en scène pour nous faire aller dans le sens que l’on veut que l’on aille (Hitler l’avait fait en déguisant des soldats allemands en polonais pour les accuser ensuite d’une attaque), certains récupèrent des événements tragique pour leur compte (buzz, faire des affaires, du chiffre, du business) et tout ce qui se passe autour de nous est orchestré (ou récupérés) par les puissants, les grandes puissances, les gouvernements et nous n’avons rien à dire, juste subir leurs jeux de pouvoir, leur guerre des trônes.

Attention, je suis loin de sombrer dans le négationnisme, ce n’est pas l’objet de mon message. Mais les politiciens, lobbyistes (et autres) sont des acteurs patentés, capables de dire blanc et de faire noir, de manipuler les gens, comme les joueurs de la Maison des Jeux…

Un dernier tome qui n’arrive pas à la cheville des deux autres, néanmoins, il y a des bonnes idées dedans et si elles avaient été plus travaillées en finesse, on aurait eu un excellent opus.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°166].

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Airborne 44 – Tomes 4 – Destins croisés : Philippe Jarbinet

Titre : Airborne 44 – Tomes 4 – Destins croisés

Scénariste : Philippe Jarbinet
Dessinateur : Philippe Jarbinet

Édition : Casterman (2012)

Résumé :
Je marche dans une guerre qui broie tout : les hommes, les femmes, les enfants, les paysages… Rien, ni personne, ne lui échappe… Même mes souvenirs semblent vouloir mourir… Je marche dans une guerre noire, mais je garde l’espoir qu’il y ait au bout… …une lumière.

Critique :
Nous retrouvons Gavin, le soldat américain, là où nous l’avions laissé, sur la plage de Omaha Beach, bien que depuis le précédent album, il ait avancé avec son unité.

Unité décimée, bien entendu. Malgré tout, pas le choix, faut avancer, faut aller se mesurer, une fois encore, avec les soldats allemands, qui n’ont plus rien à perdre, qui savent très bien qu’après, ce sera l’Allemagne qui sera envahie par les autres, alors, ils se battent avec l’acharnement de ceux qui sont désespérés.

Peu de dialogues, au début de cet album, mais le scénariste nous fait partager les pensées de Gavin, qui, bien qu’enfonçant des portes ouvertes, n’en restent pas moins pétries de vérités.

Les dessins sont toujours magnifiquement bien réalisés et toute la violence des combats est bien rendue. Pas de manichéisme, heureusement, entre les soldats américains et allemands, les salauds comme ceux qui n’ont rien demandé se trouvant des deux côtés de la barrière.

Une fois de plus, beaucoup d’émotions dans ce quatrième tome, qui termine d’une belle manière, le récit commencé dans le précédent et s’attache à nous montrer des petites histoires dans la grande, notamment une malencontreuse erreur d’un soldat qui lui pèsera sur le cœur et un beau geste de pardon d’un autre côté.

L’album ne tournera pas que autour de Gavin, nous suivrons aussi une jeune fille dans la résistance, dans les hôpitaux de fortune sur le front où les hommes estimaient que les femmes n’étaient pas capables d’être autre chose qu’infirmière et dans la ville de Paris où les résistants de la 13ème heure se vengeront en tondant des pauvres femmes…

Ce second tome clôt correctement le diptyque consacré à Gavin et au débarquement de Normandie.

Un bel album, aussi bon que le premier, même si différent.

Airborne 44 – Tome 3 – Omaha Beach : Philippe Jarbinet

Titre : Airborne 44 – Tomes 3 – Omaha Beach

Scénariste : Philippe Jarbinet
Dessinateur : Philippe Jarbinet

Édition : Casterman (2011)

Résumé :
En 1938, un jeune franco-américain de 17 ans, Gavin, est en vacances avec ses parents sur la côte normande. Il y tombe amoureux d’une séduisante jeune française, Joanne, et va vivre sur place, l’espace de quelques semaines, le plus bel été de son existence.

Six ans plus tard, le 6 juin 1944, dans la ligne de mire des batteries allemandes, Gavin s’apprête à remettre les pieds sur le sol normand, au sein de la première vague d’assaut en passe de débarquer à Omaha Beach. Son esprit est plein du souvenir de Joanne, avec qui il a correspondu des années durant.

Mais depuis avril 1944, Joanne n’a plu écrit. Pour elle, Gavin va s’efforcer de survivre…

Critique :
Gavin Jentro va débarquer sur une plage de Normandie, mais pas pour des vacances, cette fois-ci.

Si je vous dis que nous sommes le 6 juin 1944, je pense que vous comprendrez tout de suite dans quelle horreur Gavin et bien d’autres, vont mettre les pieds.

Quelques années plus tôt, en 1938, notre Gavin, dont la mère est Normande, était venu passer des vacances dans le coin, sans penser une seule seconde qu’un jour, il y reviendrait en tant que soldat et que la belle plage serait souillée par le sang et les corps de milliers de soldats morts.

Des corps morts pour les cormorans, comme le chantait quelqu’un (même s’il ne parlait pas des soldats, mais d’un navire).

Il avait connu l’amour avec Joanne, les étreintes, les promenades à vélo, le sexe et l’amour, celui avec un grand A.

Cette bédé, qui ne met pas en scène des soldats de la 101e aéroportée (US Airborne), n’en reste pas moins criant de vérité, tant les événements mis en scène sont réalistes, bien que romancé, puisque Gavin et les autres personnages, américains ou allemands, sont issus du scénariste.

On a beau détester les guerres, les trouver inutiles, sanguinaires, horribles, cela ne m’a jamais empêché de vouloir en savoir plus et donc, de lire des récits de la Seconde Guerre Mondiale, surtout.

Comme les deux premiers tomes m’avait enchanté, j’ai décidé de poursuivre ma lecture de cette série et bien m’en a pris.

Heu, sauf que j’aurais dû prendre aussi le tome 4, puisque cette histoire est un diptyque et que là, je crève de ne pas connaître la suite… Bien que je m’en doute, car j’ai remarqué un détail important et que j’ai compris ce qui était vraiment arrivé à un personnage.

Dans cette série, les personnages ne sont pas manichéens, tout le monde aura son mot à dire : résistants et collabos, soldats allemands et soldats libérateurs. On a la trouille dans les barques, mais aussi dans les bunkers, et tout le monde joue sa vie, dans cette affaire (sauf les plus hauts gradés, planqués).

Même si le jeune soldat allemand n’a pas envie de tuer les soldats qui débarquent, c’est ça ou mourir, sous les balles de son officier en premier, puis sous celle de l’ennemi ensuite (oui, pour les soldats allemands, les Anglais, Américains, Canadiens, étaient l’ennemi).

Les dessins sont très réalistes, eux aussi, et les tons pastel leur allaient à ravir, même durant le débarquement et sa grande boucherie sanglante.

Un grand album et une série qui est réussie, jusqu’à présent !

Un bon anniversaire à Sherlock Holmes !! 

 

La République du Crâne : Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat

Titre : La République du Crâne

Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat

Édition : Dargaud (25/02/2022)

Résumé :
Les Bahamas, 1718. De haute lutte, le capitaine pirate Sylla, secondé par son quartier-maître Olivier de Vannes et ses hommes, prend possession d’un vaisseau anglais.

Contre toute attente, au lieu de massacrer les membres de l’équipage, les pirates leur proposent de se joindre à eux.

Et ce, au nom des principes qui sont les leurs : liberté, démocratie et fraternité. Olivier de Vannes, devenu capitaine du nouveau bateau capturé, croise une frégate battant pavillon portugais.

Critique :
Voilà un album qui sentait bon la piraterie, les abordages, les drapeaux noirs ! En effet, il y a bien tout ça, mais pas que !

Les auteurs ne se sont pas contentés de nous offrir des récits d’aventures de pirates lançant les grappins sur des navires, ou faisant naufrage, comme les pirates malchanceux dans Astérix…

Déjà, avant le récit proprement dit, les auteurs se fendent d’une belle explication historique sur les pirates : ils n’étaient que des hommes qui voulaient vivre libres.

Bon, ils volaient les marchandises et attaquaient les navires, mais à l’époque, pas de chômage pour les aider à vivre libre… Ils défendaient aussi la démocratie, l’égalité des droits, des codes, des règles, bref, nous sommes loin des portraits que nous avons déjà vu des pirates vilains et méchants. On souscrit ou pas à ces portraits…

Les dessins, tout d’abord, sont magnifiques ! Moi qui aime les bateaux à voiles, j’ai été servie et mes yeux n’en pouvaient plus de tant de majesté dans certains vaisseaux.

Les personnages principaux sont des pirates et une femme, à la tête d’un groupe d’esclaves, sur un négrier. Pas de manichéisme dans les portraits, l’équilibre était bien trouvé. Le capitaine, Sylla, est blond, beau, glabre et à un petit air de Jean Marais…

Le scénario est comme la mer : profond ! Comme je le signalais plus haut, les auteurs ne se sont pas contentés de nous proposer moult abordages ou enterrement de trésor (ou découverte de trésor), jusqu’au mal de mer, mais sont allés plus loin. Ça sentait bon la liberté, l’égalité et la fraternité ! Qui a dit « utopie » ?

Non, je ne dirai rien de plus, lisez-le et vous saurez, nom d’une jambe de bois et d’un capitaine Crochet !

L’avantage de cet album, c’est qu’avec plus de 200 pages, le scénariste peut aller dans les détails, développer son récit, sans crainte d’arriver au bout de son album sans avoir le temps de conclure.

Ici, il prend son temps, nous faisant naviguer en eaux troubles, dans des fonds houleux, avant que l’on se pose un peu, pour repartir de plus belle ensuite. Autrement dit, le récit ne nous emportera pas là où on le pensait. Suffit de se laisser guider par les vents et de profiter de ce gros album qui sent bon les embruns.

Une belle découverte, que je voulais faire depuis longtemps.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°82].

Drenaï – 10 – Loup Blanc : David Gemmel

Titre : Drenaï – 10 – Loup Blanc

Auteur : David Gemmel
Édition : Milady Fantasy (21/01/2015) – 600 pages
Édition Originale : White Wolf (2004)
Traduction : Rosalie Guillaume

Résumé :
Skilgannon le Damné a disparu des pages de l’histoire. Il a quitté les terres de Naashan, emportant avec lui les légendaires Épées de la Nuit et du Jour. Les assassins envoyés à ses trousses par la Reine Sorcière furent incapables de le retrouver.

Trois ans plus tard, loin de là, une foule déchaînée se rassemble autour d’un monastère. Elle est accueillie par un prêtre désarmé. Mais en quelques terrifiantes secondes, la situation bascule, et la rumeur se répand à travers les terres de l’Est : Skilgannon est de retour.

Il doit maintenant voyager à travers un royaume hanté par les démons en direction d’un temple mystérieux et de la déesse sans âge qui y règne. Toujours poursuivi par des tueurs et une armée d’ennemis face à lui, le Damné se lance dans une quête pour ramener les morts à la vie.

Mais il ne voyage pas seul. L’homme qui marche à ses côtés est Druss la Légende.

Critique :
Dans ce roman, David Gemmel fait du Gemmel, comme d’habitude. Ce n’est pas une critique, juste une constatation.

Je veux dire par-là que la trame ressemble aux autres : un guerrier compétent, torturé par son passé, en rédemption, qui a du sang sur les mains, qui n’a peur de rien.

Olek Skilgannon, qui n’a pas hésité à massacrer tous les habitants d’une ville (femmes et enfants compris), sur les ordres de sa reine, est aussi un homme respectueux des femmes (il ne viole pas les femmes, est respectueux, pas de #metoo avec lui). Hé, il a des valeurs.

Il vivait tranquille, peinard, puis les gens du village ont commencé à accuser les prêtres de tous les maux : famine, maladies et autres trucs. L’effet de meute a commencé et on a assisté à des passages à tabac de prêtres qui avaient soignés les gens durant une épidémie. Même dans la fantasy, l’humain reste le même.

Alternant les récits au présent avec ceux du passé qui éclairent la vie de quelques protagonistes (Skilgannon en tête), on suit nos personnages, fuyant l’avancée des envahisseurs, le récit se portant sur plusieurs d’entre eux.

Outre le guerrier aux épées de légendes, on croisera aussi un vieux guerrier de 50 ans, armé d’une hache mythique, elle aussi : Druss la légende. Comme Skilgannon, il est sans pitié sur un champ de bataille, a du sang sur les mains, mais respecte les femmes. Druss, je l’adore.

Les personnages sont comme souvent dans les romans de Gemmel : des guerriers terribles avec des codes moraux. Uniquement chez les héros, bien entendu, les autres, ce sont des crapules finies.

Autre chose, dans l’univers de Gemmel, on a toujours une quête qui paraît impossible à réussir ou une citadelle à défendre… Ici, ce sera la quête impossible. Comme je vous le disais, Gemmel fait du Gemmel, il y a une marque de fabrique reconnaissable entre toutes. Bizarrement, cela ne m’a jamais dérangé.

La première moitié du récit est assez lente, l’auteur pose ses décors, installe ses héros, les figurants, déroule son récit, nous propose des combats épiques (sa marque de fabrique aussi) et raconte le passé (et le passif) des personnages principaux.

La marque reconnaissable de Gemmel, c’est qu’il est aussi capable de captiver ses lecteurs dès les premières lignes.

Son style d’écriture est sans fioritures, simple, sans être simpliste. Il sait décrire le monde qu’il a créé, les différents peuples qui l’habitent (on retrouve des inspirations du nôtre) et habiller ses personnages, faisant en sorte qu’on ait l’impression de déjà les connaître.

Mélangeant habilement l’action au présent, les escarmouches, les souvenirs du passé, les événements qui se déroulent ailleurs, mettant un brin d’humour, Gemmel nous balade dans son monde imaginaire sans que l’on souffre de l’ennui.

On marche aux côtés de grands hommes, et même si ce sont des guerriers sans pitié et que Skilgannon ait massacré, avec son armé, une ville entière, on sent la rédemption sous la cuirasse, les remords, l’envie de changer les choses.

Nos guerriers, surtout Druss, ne sont pas avares de petites pensées philosophiques. Pas de la grande philosophie, pas de celle de comptoir non plus. Juste des pensées claires, nettes, précises, véridiques, poussant même le vice à se livrer à des discussions plus poussées.

Mon bémol ira pour le Grand Méchant qui est méchant jusqu’au bout des ongles (oups, il aime couper des doigts) : il aime torturer les gens, les faire souffrir longtemps, les faire hurler, mutiler, assassiner, frapper, battre,… Bref, rien pour équilibrer le portrait, ce qui est dommage.

David Gemmel applique, une fois de plus, la recette qu’il a mis au point et qu’il reproduit dans tous ses romans. Comme d’autres… Et bizarrement, ça marche à tous les coups ! Ses univers et ses personnages sont riches, c’est ce qui fait toute la différence. Les femmes dans ses romans sont fortes, ce ne sont pas des petits choses fragiles et c’est toujours appréciable.

J’étais resté quelques années sans lire du Gemmel, je m’y étais remise dans le cadre du Mois Anglais en 2020 et à chaque mois de juin, j’ai sorti de ma biblio ses romans que je n’avais pas encore lus. Cela m’a fait un bien fou.

Ce n’est pas de la grande littérature, mais j’apprécie les héros torturés qu’il met en scène, j’aime certaines de leurs valeurs (pas les massacres), leurs pensées, leur philosophie, la psychologie de certains.

Et puis, avec Gemmel, c’est l’évasion et le souffle de la grande aventure assurées.

#MoisAnglais2022
Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book). Dernière fiche…  Et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

Tranchecaille ‭:‬ Patrick Pécherot [LC avec Bianca]

Titre : Tranchecaille

Auteur : Patrick Pécherot
Édition : Gallimard Série noire (2008) / Folio Policier (2010/2015)

Résumé :
Chemin des Dames, 1917, l’offensive du général Nivelle tourne à l’hécatombe. Dans l’enfer des combats, un conseil de guerre s’apprête à juger le soldat Jonas, accusé d’avoir assassiné son lieutenant.

Devant l’officier chargé de le défendre défilent, comme des fantômes, les témoins harassés d’un drame qui les dépasse. Coupable ? Innocent ? Jonas est-il un simulateur ou un esprit simple ?

Le capitaine Duparc n’a que quelques jours pour établir la vérité. Et découvrir qui est réellement celui que ses camarades ont surnommé Tranchecaille.

Critique :
Ce polar historique, qui aura pour cadre les tranchées de la Première Guerre Mondiale, commence un peu à la Columbo…

Dès les premières lignes, nous assistons à l’exécution d’un soldat accusé d’avoir planté, non pas le bâton, mais la baïonnette dans le dos de son lieutenant.

Tout ça pour un uniforme trop grand… Tout ça pour une prise de bec qui a eu lieu entre lui et le nouveau lieutenant ? Purée, ça fait cher le tissu en trop et le froc qui descend lorsque l’on charge les tranchées des casques à pointes.

Ce polar historique ne commence pas comme un autre, n’a pas un terrain d’enquête habituel et sa manière de nous narrer l’enquête du capitaine Duparc n’est pas commune du tout.

En effet, la narration de l’enquête, les faits et gestes du capitaine Duparc, du soldat Jonas (l’accusé), ainsi que des autres protagonistes de l’histoire (témoins, gradés, soldats de l’unité et j’en passe) est racontée au travers de chapitres assez courts qui sont en fait des témoignages en direct ou rapportés, des interrogatoires menés par le capitaine (ou son greffier), des discussions qui ont lieu sur place ou ailleurs, a moyen de lettres, de scènes rapportées….

Déstabilisant au départ, ce récit, monté comme un journal de bord. Pourtant, une fois dans le bain, on se sent très vite à l’aise, même si nous sommes dans un endroit où je n’aurais pas aimé traîner à cette époque.

D’ailleurs, l’auteur ne se contente pas de nous conter l’enquête, dans les chapitres, il y a aussi des scènes de la vie quotidienne dans les tranchées, notamment les milliers de morts, pour quelques mètres de pris et dont les quotidiens titreront que c’était une percée importante.

Si je ne me suis attachée à aucun personnage, cela n’a pas entamé mon plaisir de lecture, puisque les 300 pages ont été avalées en une seule journée (sorry ma Bianca).

Cela était sans doute dû au fait que l’on ne sait jamais vraiment qui est le soldat Jonas, l’accusé : un vrai benêt ou un type intelligent qui jouait au con ? Un vrai traumatisé par ce qu’il a vécu durant les 3 années, ou un comédien ? Un soldat qui est vraiment crétin ou un qui se moque des gradés ? Un débile, un âne ? Ou un simulateur de génie ? Cet homme est une énigme à lui tout seul.

En tout cas, c’est addictif, cette enquête et elle n’a rien de banal.

Un polar historique sur fond de Première Guerre Mondiale, sous le régime de la censure, celui de la langue de bois, celui où la justice était arbitraire et inique puisque, pour un galonné assassiné, on veut exécuter un soldat, mais qu’on n’exécutera pas de galonné pour tous les soldats qu’ils ont envoyé à la boucherie.

Une LC avec Bianca réussie et que je ne regrette pas d’avoir faite, ce roman traînait depuis trop longtemps dans mes étagères et il ne méritait pas ça !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°213].

Les dragons de la frontière – Tome 2 – Cuerno verde : Gregorio Muro Harriet et Iván Gil

Titre : Les dragons de la frontière – Tome 2 – Cuerno verde

Scénariste : Gregorio Muro Harriet 🇪🇸
Dessinateur : Iván Gil 🇪🇸

Édition : Glénat (13/10/2021)

Résumé :
Un Ouest mythique. Des cavaliers de légende. 1779. Les séries de raids meurtriers menés par le chef Tavibo Narigant, que les espagnols surnomment Cuerno Verde, ont fini de convaincre le gouverneur Juan Bautista de Anza de s’attaquer à ce dangereux chef de guerre comanche.

De Santa Fe au Nouveau-Mexique, il rassemble quelques 150 dragons accompagnés de 450 miliciens espagnols et indiens avant de pénétrer dans la comancheria.

En parallèle, dans le camp comanche, Madeline n’espère même plus être sauvée. Elle a embrassé son rôle de protectrice des femmes prisonnières du camp. Mais très bientôt, la guerre, le chaos et la mort viendront bouleverser le triste quotidien auquel elle s’était accoutumée.

Western espagnol plein de sang, de drames et d’héroïsme, Les Dragons de la Frontière réussit le tour de force de respecter les codes du genre tout en y apportant un nouveau souffle, et nous replonge dans les décors mythiques de la légende de l’Ouest américain.

Critique :
Suite et fin du premier tome… Il y aura peut-être une suite, mais en attendant, avec ces deux albums, on a une histoire qui est clôturée.

Le western qui n’en est pas un continue d’être agréable à lire, sans pour autant arriver à devenir exceptionnel. Il ne manquait pas grand-chose à cette bédé pour arriver à me conquérir tout à fait, hélas, elle n’y est pas arrivée vraiment.

Malgré tout, j’ai apprécié de découvrir ce pan méconnu de la colonisation de l’Amérique par les Espagnols et de voir que leurs actes, leurs pensées, n’étaient pas si différentes de celles des Européens qui sont venus ensuite.

Les Indiens avaient déjà dû subir bien des avanies avec les Espagnols, mais ce fut pire ensuite.

Dans ce second tome, le gouverneur Anza a réussi à intégrer les pacifiques Hopis dans ses troupes afin qu’ils l’aident à combattre les terribles guerriers Comanches dirigés par Cuerno Verde.

On ne s’ennuie pas durant sa lecture, le scénariste s’est documenté sur le sujet, on sent qu’il le maîtrise et que nous lisons une page d’Histoire, même si elle est romancée. Plusieurs personnages se détachent du lot, on en apprend un peu plus sur leur histoire, ce qui les rend plus attachants.

Maintenant, j’en sais un peu plus sur cette période de colonisation espagnole dans ce qui deviendra le Mexique et une partie des États-Unis.

Finalement, si ce diptyque ne m’a pas entièrement conquise, j’en ressors tout de même contente de l’avoir découvert, car il m’a éclairé sur une période méconnue de l’Histoire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°209], Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages), Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°113] et Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°23).

Les dragons de la frontière – Tome 1 – La piste de Santa Fe : Gregorio Muro Harriet et Ivan Gil

Titre : Les dragons de la frontière – Tome 1 – La piste de Santa Fe

Scénariste : Gregorio Muro Harriet 🇪🇸
Dessinateur : Ivan Gil 🇪🇸

Édition : Glénat (17/02/2021)

Résumé :
Un Ouest mythique. Des cavaliers de légende. Mai 1774. Miguel, jeune vétérinaire, est membre d’un convoi de bétail mené par une troupe de dragons de Cuera, ces fameux cavaliers lanciers espagnols chargés de garder la frontière nord-américaine de l’empire espagnol.

Mais à l’issue d’une attaque de leur caravane par des Apaches, Miguel est capturé avec Madeleine, une religieuse. Adoptés par le chef de la tribu, les jeunes gens n’auront d’autre choix que de s’adapter à la rude vie de leur nouvelle  » famille « .

Malgré eux, ils seront pris au cœur d’une tourmente guerrière opposant Apaches, Comanches et dragons de Cuera…

Western espagnol plein de sang, de drames et d’héroïsme, Les Dragons de la frontière réussit le tour de force de respecter les codes du genre tout en y apportant un nouveau souffle, et nous replonge dans les décors mythiques où s’est écrite la légende de l’Ouest américain.

Critique :
Voilà un western comme j’en ai peu vu dans ma vie de lectrice ! Nou sommes en 1774, alors, exit les cow-boys, vive les Lanciers Espagnols des Dragons.

Enfin, on se comprend… Cela reste des colonisateurs et ils auront déjà bien massacrés les Amérindiens avant l’arrivée des suivants qui poursuivront les tueries commencées.

Attention, les Apaches Mescaleros ne sont pas des moutons que l’on envoie à l’abattoir sans qu’ils restent sans rien faire. Ce sont de terribles guerriers et les Comanches sont encore pires.

Les Apaches ont enlevés une jeune nonne, à la mission et Miguel, un jeune lancier, se lance à leur poursuite pour tenter de récupérer la jeune épouse du Christ (qu’on se demande s’il ne voudrait pas qu’elle divorce pour l’épouser lui).

Miguel, c’est une tête brûlée, il fonce sans réfléchir, il a des soucis avec les ordres, n’écoute pas la hiérarchie, mais c’est aussi un homme intelligent, sorte de MacGyver sans couteau suisse.

L’album est rythmé, composé aussi de cases sans paroles, notamment dans une attaque du camp des Apaches et dans la course-poursuite. Les dessins sont bien exécutés, les couleurs sont chaudes, agréables, elles reflètent bien les tons des plaines arides où règne la sécheresse.

Les Apaches sont décrits comme impitoyables et pourtant, le chef sera assez gentil avec Madeleine, la jeune nonne (bon, tout est relatif, il l’a enlevé pour en faire sa femme, sans lui demander son avis).

Les Dragons Espagnols ne sont pas des anges non plus, bien que, dans ce premier album, ils semblent être plus « gentils » que les Apaches. À voir l’évolution dans le deuxième tome.

Difficile de juger après un seul album, mais je garde en tête que les dessins sont bien exécutés, que le scénario ne manque pas de dynamisme, d’aventures, de rebondissements, mais, pour le moment, il manque un peu de profondeur.

En tout cas, cela change des westerns classiques se déroulant post 1850 puisque nous sommes en plein dans conquête espagnole du XVIe siècle et que c’est un sujet peu souvent traité dans les romans du genre.

Une bédé qui explore une autre époque de l’Ouest Mythique, qui se place à la frontière avec les États-Unis, côté Mexique et qui nous montre la dure vie des colons dans ces contrées hostiles, sous un soleil implacable.

Il me faudra lire la suite pour me faire une opinion tranchée, mais si je ne suis pas super conquise par ma lecture, j’ai tout de même passé un bon moment de détente et elle avait du bon.

Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 56 pages), Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°110] et Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°05). ).

 

La renaissance des héros Marvel – Tome 9 – Wolverine : Mark Millar, John Romita Jr et Jason Aaron

Titre : La renaissance des héros Marvel – Tome 9 – Wolverine

Scénaristes : Mark Millar et Jason Aaron
Dessinateur : John Romita Jr

Édition : Panini Comics – Panini Family (2019)

Résumé :
Cet album présente deux sagas d’exception mettant en scène le mutant griffu. Dans Ennemi d’Etat, écrite par Mark Millar, le scénariste de Civil War et de Kick-Ass), Wolverine devient le redoutable adversaire des super-héros Marvel.

Sous l’emprise de la Main, Wolverine accomplit sa mission à coups de griffes… Un X-Man y laissera même la vie ! Une saga menée tambour battant.

Puis Logan fait face à la terrible Mystique dans une course poursuite impitoyable.

Contient les albums US Wolverine (2003) 20 à 25: « Enemy of State », Wolverine (2003) 62 à 65: « Get Mystique ! ».

Critique :
Une fois de plus, j’ai fait une bonne pioche dans cet album de la collection « Marvel – La Renaissance », acheté 2,99€, pour plus de 200 pages d’action rythmée.

Wolverine, je l’avais surtout découvert dans les films et depuis le début, j’ai eu un faible pour ce personnage (pas que pour lui) qui n’est pas lisse, qui possède des zones d’ombres et qui n’a rien d’un boy-scout.

Moins causant et moins blagueur que Deadpool, ces deux super-héros possèdent pourtant tous les deux un facteur auto-guérisseur important.

Dans cet album, en voulant aider une personne dont le fils à été enlevé par erreur, Logan se fait piéger et après un lavage de cerveau (plus fort que de lui faire visionner la saga des anges de la télé), le voici devenu l’ennemi numéro Un !

Ce n’est pas la première fois que des scénaristes nous pondent ce genre de récit : un super-héros qui se trouve du côté des gentils, se fait retourner et le voici passé du côté des méchants, s’attaquant à tout le monde, tuant des super-héros, des civils, des innocents…

Dans le cas de Wolverine, cela donne un récit qui se déroule pied au plancher et durant tout cet épisode, le suspense sera toujours présent et le rythme ne diminuera jamais.

Le dessinateur offre aux lecteurs des planches agréables à regarder, assez sombres, et les scènes de combats sont très bien exécutées. Et des combats, il va y en avoir beaucoup.

La seconde histoire concerne Wolverine et la Schtroumpfette : Mystique ! On va apprendre où ils se sont connus, comment, ainsi que la traque de Logan afin de retrouver la belle bleue et de mettre fin à ses jours. Amusant et violent, tout de même.

En bref, un bon album pour ceux et celles qui aiment l’homme aux griffes en adamantium, son caractère irascible, qui veulent le découvrir en grand méchant, mettant toute sa violence pour contrer les autres super-héros (les bons), lui qui est tout de même une arme et le meilleur dans sa partie.

Parfois, on retourne votre arme contre vous et c’est un autre que votre doigt qui presse la gâchette…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°197].

Airborne 44 – Tome 1 – Là où tombent les hommes : Philippe Jarbinet

Titre : Airborne 44 – Tome 1 – Là où tombent les hommes

Scénariste : Philippe Jarbinet
Dessinateur : Philippe Jarbinet

Édition : Casterman – Ligne d’horizon (23/09/2009)

Résumé :
Décembre 1944: La bataille des Ardennes fait rage depuis plusieurs jours. Dans une forêt figée par la neige et le gel, d’ultimes détonations parviennent encore aux oreilles d’un GI Airborne abattu dans la neige.

Face à lui, deux enfants impuissants tentent de l’empêcher de mourir. Mais dans son dos, une tache de sang s’agrandit inexorablement…

Critique :
Certains pourraient penser : encore une bédé sur la Seconde Guerre Mondiale. Encore une bédé à la gloire des G.I’s américains.

Et bien non, ce n’est pas une énième bédé, c’est plus profond que ça, plus élaboré, plus recherché…

Les planches du départ sont superbes : on se retrouve plongé dans les Ardennes enneigées.

L’auteur plonge déjà ses lecteurs dans le mystère, car on se demande quel soldat est couché au sol avec les deux enfants qui lui demandent de ne pas mourir.

La suite sera tout aussi remplie de mystères : on repart en arrière et on met face à face un soldat Américain face à un Allemand. Le mystère est de comprendre pourquoi la forêt grouille d’uniformes des Waffen SS et de nazis galonnés. Et pourquoi ils recherchent un soldat allemand qui a déserté ?

Lorsque la Grande Histoire est ramenée à une petite histoire, à hauteur d’Homme, cela permet de mieux toucher le public. Bien entendu, les soldats que nous croiserons n’ont jamais existé, du moins, pas leurs noms ou leurs faits, mais ce que l’histoire raconte, c’est une partie de la Grande Histoire.

Les enfants juifs ayant échappé à une rafle et cherchant leurs parents, les hommes engagés contre leur gré dans l’armée allemande (les « Malgré Nous »), les soldats américains (d’origine allemande), perdus dans la neige, trouvant refuge dans une ferme isolée, les faits des Einzatsgruppen, le génocide par balles, ce sont des faits qui ont eu lieu.

Incorporés au scénario de ce diptyque, ils permettent de nous donner une vision globale de ce que fut cette période de guerre, de nous donner des personnages à qui s’attacher, à suivre et pour qui on croisera les doigts pour qu’ils s’en sortent (pas le chef nazi).

Cela faisait longtemps que j’avais lu ce diptyque, mais je ne m’en souvenais plus. Comme quoi, ranger une de ses biblios, cela permet de retrouver des trésors enfouis depuis trop longtemps (oui, une fois de plus, j’ai lu au lieu de ranger).

L’avantage de cette magnifique bédé, c’est qu’elle est complète en 2 albums. Ensuite, on peut soit s’arrêter là, soit poursuivre avec les autres tomes parus. Le scénario est élaboré, l’auteur ayant fait un travail de fou, afin de ne pas faire d’erreur dans les uniformes.

Le suspense est présent, les dessins sont magnifiques, les personnages bien campés, avec ces soldats américains, descendant de colons allemands, qui se battent sous l’uniforme des G.I’s et tenter de s’en sortir dans cette neige froide, alors qu’il y a des nazis et des soldats allemands dans le coin.

Un bien bel album, incorporé dans un joli coffret cartonné. Encore une fois, j’ai bien fait de remettre de l’ordre dans cette biblio et de ressortir cette pépite, dont j’ai lu le deuxième album de suite.