Sherlock Holmes – Tome 2 (manga) : Shotaro Ishinomori, Morihiko Ishikawa & Arthur Conan Doyle

Titre : Sherlock Holmes – Tome 2 (manga)

Scénaristes : Shotaro Ishinomori & Arthur Conan Doyle
Dessinateur : Morihiko Ishikawa

Édition : ISAN MANGA (22/09/2016)

Résumé :
Sherlock Holmes est de retour ! Retrouvez dans ce deuxième recueil l’adaptation de quatre nouvelles du plus célèbre des détectives.

Toujours supervisée par Shotaro ISHINOMORI et dessinée par Morihiko ISHIKAWA, ce livre contient les histoires suivantes :
— Un scandale en Bohême,
— L’Homme à la lèvre tordue,
— La Ligue des rouquins
— La Deuxième Tache

Critique :
La Granada voulait nous proposer tout le Canon en série télé avec Jeremy Brett dans le rôle titre et l’ambition de Shotaro Ishinomori est de nous fournir tout le canon en manga.

Collant au plus près aux récits canoniques de Conan Doyle, le mangaka prend tout de même quelques libertés dans certains cas, ce qui est stupide car cela ne rend pas justice à Holmes.

Dans « L’Homme à la lèvre tordue », Sherlock Holmes trouvait la solution en se lavant le visage au petit matin, dans le manga, les auteurs laissent sembler que c’est en lisant les albums avec les coupures de presse que Neville Saint-Clair écrivait à l’époque où il était journaliste qu’il découvre le pot aux roses.

Là où Holmes découvrait la solution par le fait de se laver le visage, ici, ça semble trop facile et enlève du mérite au détective jusqu’à ce que nous les retrouvions dans le fiacre en route pour la ville et qu’il dise à Watson que s’est en se lavant le visage que la solution lui est apparue. Ben désolé mais on ne nous l’a pas montré ainsi !

Dans « Un scandale en Bohême », tout est conforme, mais Irene Adler manquait de prestance, de présence, de sensualité, de beauté, de sexualité. En plus de ne pas avoir dessiner des attelages conformes, il me sabote les femmes, le dessinateur. Grrrr.

Quant à Holmes, sous ses déguisements, on ne distinguait rien, le mangaka a peut-être poussé le trait un peu loin, sans compter que Watson le reconnait lorsqu’il est déguisé en prêtre, hors, ce n’est pas en prêtre qu’il se déguisait, mais en déguisé en pasteur non conformiste !

Un pasteur n’est pas un prêtre et nous ne sommes pas chez les catho mais chez les Protestants.

Pour « La ligue des rouquins », l’auteur en divulgue trop en parlant du dépôt de 30.000 Napoléons là où Conan Doyle ne disait rien avant le dénouement final, laissant au lecteur un suspense intact, non dévirginisé. L’auteur fait prendre le métro à Holmes, hors, dans les aventures canonique, je ne me souviens pas l’avoir vu prendre…

Pour l’histoire de « La seconde tache », tout me semblait conforme à mes souvenirs mais il est dommage qu’ils n’aient pas inscrit le petit passage où Holmes parle des manières bizarres de nous les femmes :

— Et cependant les mobiles qui font agir les femmes sont impénétrables ! Vous souvenez-vous de cette femme de Margate que j’avais soupçonnée pour la même raison ? Elle n’avait pas de poudre sur le nez, voilà pourquoi elle s’était assise à contre-jour. Comment bâtir quelque chose sur ce sable mouvant ? Leurs actions les plus banales peuvent se rapporter à quelque chose de très grave, mais leur comportement extraordinaire dépend parfois d’une épingle à cheveux ou d’un fer à friser. Au revoir, Watson !

Bon, je ne vais pas tourner autour de la pantoufle persane, malgré ces quelques petits détails soulignés, ce tome comprenant trois aventures canoniques est agréable à lire, les dessins de Holmes et Watson sont corrects, même si Holmes a un visage assez rond alors qu’il est plutôt émacié, tout comme son corps, long et mince.

Au moins, il n’est pas dessiné en vieux bonhomme ou affuble de la macfarlane et du deerstalker, bien que je l’ai vu affublé de ces horreurs à la fin de « La ligue des rouquins » alors qu’il était à Londres.

Un tome correct, des dessins bien esquissés où les auteurs n’ont pas utilisé ces codes du manga qui consiste à dessiner les gens tout petits ou mal fichus lorsqu’ils s’énervent se trouvent dans des situations de gêne ou drôle.

Par contre, vu le prix du manga, il est plutôt à réserver aux collectionneurs ou aux fans absolus de manga.

Entre nous, s’ils veulent transcrire en manga les 60 aventures du canon holmésiens, au rythme de 3 enquêtes par tome, va falloir agrandir les biblios, braquer des banques et la collection sera terminée lorsque nous entrerons au home (EPHAD chez vous)…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le mois anglais (Juin 2018 – Saison 8) chez Lou & Titine.

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Quel jour sommes-nous Watson ? : Jean-Pierre Crauser

Titre : Quel jour sommes-nous Watson ?

Auteur : Jean-Pierre Crauser
Édition : Mycroft’s brother (30/11/2005)

Résumé :
« Mon propos consiste à dater très scrupuleusement toutes les enquêtes de Sherlock Holmes. Un jeu complexe, exaltant, parfois décourageant et totalement inutile.

Rédiger une chronologie holmésienne s’apparente à une traversée du Far West en diligence. Au début, on espère faire un bon voyage puis, rapidement, tout ce que l’on souhaite, c’est de pouvoir arriver au bout. Ceux qui apprécient la simple lecture des chroniques du docteur peuvent se demander, tout uniment, s’il est bien nécessaire d’aller aussi loin dans l’exégèse.

Ma réponse tient en deux mots : bien sûr. Recommencer sans cesse la lecture, c’est risquer de découvrir du nouveau.  » Vous connaissez mes méthodes, appliquez-les  » (Le Signe des quatre). Tel est le défi que nous lance Sherlock Holmes.

Établir une chronologie des aventures du détective, à partir des chroniques du docteur John H. Watson, n’est pas un exercice élémentaire. »

Critique :
Partant de la réalité que Watson a fait des fautes de dates en relatant les aventures de Holmes, l’auteur a tenté de nous proposer les dates les plus plausibles pour toutes les aventures canoniques du détective de Baker Street.

Oui, Watson a fait des fautes, et si j’en avais repérées certaines (sa blessure qui change), d’autres pas du tout !

Quand Watson disait que le 7 avril 1889 était un mardi, je le croyais de bonne foi, moi. Hors, il n’en était rien ! Le coquin.

Le travail de l’auteur fut celui d’une fourmi, car je dois dire, à la lecture de cet essai, qu’il a du mérite !

D’entrée de jeu, il nous signale sur quoi il s’est basé avant toutes choses pour dater les histoires. : des règles qu’il suit dans l’ordre, d’après une échelle de valeur, en se gardant le droit de parfois y déroger.

J’ai encore appris des choses lors de ma lecture, notamment qu’un début d’aventure ne se trouvait pas à la bonne place…

Initialement prévue pour « La boîte en carton », une intro fort connue des holmésiens, se retrouvait à commencer l’aventure du « Patient à demeure », ce qui changeait tout puisque Watson parlait de chaleur torride, de vacances parlementaires et qu’il disait que l’histoire de déroulait au mois… d’octobre !!

C’était une journée d’octobre ; il régnait une chaleur torride. Baker Street ressemblait à une fournaise ; la réverbération du soleil sur les briques jaunes de la maison d’en face était pénible pour l’œil ; on avait de la peine à croire que c’était les mêmes murs qui surgissaient si lugubrement des brouillards de l’hiver. Nos stores étaient à demi tirés. Holmes était roulé en boule sur le canapé : il lisait et relisait une lettre que lui avait apportée le courrier du matin. Quant à moi, mon temps de service aux Indes m’avait entraîné à mieux supporter la chaleur que le froid, et une température de 33° ne m’éprouvait nullement.

Une fois l’intro remise dans son contexte, on comprend mieux, vu que « La boîte en carton » se passe en août.

Dans mon canon des éditions Laffont, le même passage se retrouve dans les deux aventures et je m’étais posée bien des questions. Tout cela parce que « La boîte en carton » parlant d’adultère, elle ne fut pas publiée en recueil avant des années. Maudite censure !

Mais revenons à la datation des aventures canoniques : lorsque j’avais lu le canon pour la première fois, à l’âge de 13 ans, je m’étais amusée à noter au crayon l’âge probable de Holmes au moment de l’affaire.

Puisqu’il était dit que, en 1914, il avait soixante ans (mais pas écrite de manière aussi précise), j’avais déduit l’année 1854 comme celle de sa naissance.

Hors, toutes les dates ne sont pas mises dans le canon… et pour certaines aventures, c’était l’arrachage de cheveux garantit ! Notamment dans « Le signe des quatre » où l’auteur a eu bien du mal à nous trouver une date plausible.

Conan Doyle, sacré brouilleur de pistes ! Avec toutes ses erreurs, il a donné du travail et des nuits d’insomnies aux holmésiens qui voudraient remettre tout cela en bon ordre. Pire qu’une enquête de Holmes, pire que le plus insondable des mystères !

Ce petit livre hautement instructif se lit comme un recueil d’histoire, vous permettant de les sauter, d’y revenir, de les approfondir… Vous êtes libres.

Sans oublier un tableau à la fin avec tous les titres, les dates données par l’auteur, ainsi qu’un autre tableau avec ce que d’autres holmésiens ont fait, il y a bien longtemps.

Pour certaines, ils sont tous d’accord, pour d’autres, cela donne des écarts énormes. Et on reprend un tube d’aspirines !

Livre réservé pour les véritables mordus ou pour ceux qui veulent approfondir l’œuvre.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

Moi, Sherlock Holmes : William S. Baring-Gould

Titre : Moi, Sherlock Holmes

Auteur : William S. Baring-Gould
Édition : Encrage Éditions / Buchet-Chastel

Résumé :
Des milliers de lecteurs connaissent Sherlock Holmes par les ouvrages du Docteru Watson, mais ce n’est qu’aujourd’hui, Holmes étant mort, que sa biographie peut être révélée.

Ce volume livre pour la première fois, tous les faits, tous les actes qui peuvent être authentifiés, de la vie d’un des hommes les plus extraordinaires de ce siècle.

Il révèle beaucoup plus que ce que l’on savait jusqu’ici.

Après 20 ans de recherches, l’auteur a écrit un livre définitif, où l’on trouve aussi bien l’histoire de sa lutte dont l’infâme professeur Moriarty, ses dangereux contacts avec Jack L’Étrangleur, son amour pour Irene Adler, le mystère de son fils, l’histoire de sa retraite et les circonstances de sa mort.

Critique :
Voici le genre d’étude consacrée à la vie et  à la carrière de Sherlock Holmes réservée exclusivement aux malades, aux fans, aux dingues, aux mordus du détective de Baker Street.

En effet, cette biographie de Sherlock Holmes est à réserver pour les fins connaisseurs du canon holmésien et exclusivement pour eux !

N’allez pas croire que je sois devenue une égoïste pur jus, mais, premièrement, nous sommes face à une édition qui est devenue très rare dû au fait qu’une partie du stock de l’éditeur Buchet-Chastel ait brûlé, et vous savez que ce qui est rare est cher…

La même version éditée chez Encrage ne se trouve pas partout, faut fouiner dans les bouquineries dévouées au genre policier…

Ça, ce n’était que la raison la moins grave pour laquelle je déconseille aux gens de l’acheter ! La seconde raison est, à mon sens, la plus importante et la plus grave…

Là où c’est le pire, c’est que sur cette étude, il faudrait ajouter un bandeau-titre sur la couverture, avec, noté dessus en gras et en rouge « ATTENTION – Ceci n’est en aucun cas une biographie de référence sur Sherlock Holmes » comme pourrait vous le laisser croire le 4ème de couverture ».

Baring-Gould connait son canon holmésien, il a, sans aucun doute, d’excellentes références sur Sherlock Holmes, il l’a étudié en long et en large (et en travers)…

Mais dans cette « biographie » de mes couilles (et je ne m’excuserai pas sur le fait que je ne possède pas de couilles) l’auteur mélange tout, sans distinction : les faits attestés (canoniques), les hypothèses plus ou moins plausibles, sans parler des trucs les plus farfelus pêchés ailleurs que dans les écrits de Conan Doyle (généralement dans la multitude de pastiche consacrés à Holmes).

Et quand il y a des blancs, des trous, des non-dits, c’est pas grave, l’auteur bouche les trous, invente des faits, des noms, des écoles fréquentées par Holmes, jouant avec le canon et les hypothèses non avérées qu’il balance comme véridiques et canoniques.

Alors, s’il faut déjà bien tout à l’holmésien du dimanche pour démêler le vrai du faux, un néophyte qui lirait cet ouvrage, se retrouverait avec des connaissances faussées dès le départ.

La faute aussi au 4ème de couverture qui ne nous prévient pas de ce mélange entre la réalité canonique et la fiction, et vous, pauvre lecteur, sans vous douter de la moindre vilénie, vous serez tout content d’apprendre les noms des parents de Sherlock, le nom de son autre frère, l’endroit où il fit ses études…

Bref, TOUT ce qui chez les holmésiens est sujet à suppositions, supputations, déductions (jamais certaines) ou discussions sans fin, se retrouvent, ici, écrit comme si c’était parole d’évangile…

Le lecteur non-averti qui, durant sa lecture, n’aurait pas les récits canoniques sous la main pour vérifier les dires, penserait avoir devant lui la carrière officielle de Sherlock Holmes à partir des écrits de Conan Doyle alors qu’on y mêle, à foison, des éléments non-canoniques, sans vous prévenir que telle ou telle chose provient en fait d’hypothèses hypothétiques, de déductions, mais dont on ne saura jamais le fin fond.

Le danger étant, qu’à la fin, sur le long terme, on considère ce qui est dans cette fausse biographie comme véritable et non pas comme des inventions de l’esprit d’un auteur qui a voulu faire passer toutes les études holmésiennes comme faisant partie de la réalité canonique.

Ce problème est devenu réalité puisque certaines de ces inventions de l’esprit ont fini par être considérées comme appartenant réellement au canon et on les retrouve, noires sur blanc, dans de nombreux pastiches ou études holmésiennes, avec, en prime, leur source notée dans la biographie (Moi, Sherlock Holmes de Baring-Gould). Bravo ! (ironie)

Anybref, vu le prix de l’ouvrage qui est rare, vu que l’on est face à une fausse biographie, vu que le néophyte ne saura pas trier le bon grain de l’ivraie, et vu qu’on remplit des pages et des pages avec des véritables extraits canoniques, je n’ai qu’un mot à vous dire…

PASSEZ VOTRE CHEMIN !!!

Sauf si, comme moi, vous être collectionneuse dans l’âme et à l’affut du moindre ouvrage consacré à votre détective préféré ou si, comme moi aussi, vous voulez juste informer les pauvres lecteurs/lectrices innocents qui seraient prêt à tomber dans les filets racoleurs de cet ouvrage.

Challenge« Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict et le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et Le Mois Anglais (Juin 2017 – Saison 6) chez Lou et Cryssilda.

Sherlock Holmes – De Baker Street au grand écran : Natacha Levet

Titre : Sherlock Holmes : De Baker Street au grand écran      big_4

Auteur : Natacha Levet
Édition : Autrement (2012)

Résumé :
Né de l’imagination d’Arthur Conan Doyle en 1887, le locataire du 221b Baker Street est devenu une figure mythique tant le personnage a connu de transformations et d’avatars littéraires, hantant le théâtre, le ciné, les séries télé, la BD et les jeux vidéos.

Surhomme détective, il représente l’avènement de l’enquêteur scientifique, dans un genre littéraire, le policier, alors en plein essor.

Plus que tout, sa mort puis sa résurrection (devant les protestations de ses lecteurs, Conan Doyle dut faire réapparaître Sherlock) le consacrent comme figure mythique, au point que ce héros typiquement britannique suscite un engouement mondial et est perçu comme une personne réelle par nombre de lecteurs.

Comment, au fur et à mesure des ses exploits, parvint-il à écraser et évincer son créateur, devenu le simple agent littéraire du Dr Watson ?

Qu’est-ce que la science de l’holmésologie ?

Quel rôle a joué l’effet Watson dans ce succès ? En quoi le Dr House (série télé) est-il un avatar contemporain ?

Critique : 
Non, cet ouvrage n’est pas que à réserver aux holmésiens qui voudraient remettre à jour leur mémoire ou aux holmésiens débutants qui voudraient parfaire leurs connaissances du célèbre détective du 221b Baker Street.

Je pense qu’il peut aussi servir à toute personne voulant en savoir un peu plus sur la figure mythique de Sherlock Holmes, de ses origines à toutes ses adaptations, qu’elles soient écrites ou visuelles.

Par contre, ceci n’étant pas un roman, je conseille à tout lecteur de le lire à son aise, genre quelques pages par jour, afin d’éviter l’indigestion suite à l’ingestion de toutes ces données.

Cet ouvrage, je l’avais acheté lors de sa sortie et lu quasi de suite durant mes vacances en juin 2012 (il y avait encore dedans le ticket de la pompe à essence que j’avais utilisé comme marktapage).

Malheureusement pour moi, je n’avais pas pris de notes lors de ma lecture et j’avais encore moins rédigé une chronique.

Ce Mois Anglais 2015 était donc la bonne occasion pour le ressortir, le relire et prendre des notes (et mettre du fluo dedans, oui, je sais, hérésie !).

La première chose qui me saute aux yeux, c’est que j’avais oublié bien des choses et qu’une relecture n’était pas une si mauvaise idée que ça.

Le livre est très bien écrit, accessible à tout lecteur, même un qui ne connaîtrait que depuis peu l’univers de Holmes.

On nous parle de sa naissance littéraire, de sa manière dont il s’est développé, sa traversée de l’Atlantique, le « pourquoi du comment » Conan Doyle a préféré écrire des nouvelles plutôt que des romans.

Pour celui qui sait tout, ce sera une révision, mais pour les autres, il y a moyen d’en apprendre beaucoup. Surtout pour moi qui ne sait pas tout. Heureusement, j’ai encore à découvrir, sinon, ma vie serait fade.

La manière d’aborder le récit est linéaire et l’auteur suit la ligne du temps, tout en refaisant de temps en temps quelques répétitions, lorsque le besoin se fait sentir. C’est une bonne chose, cela permet de fixer certaines informations.

Franchement, c’est une très belle étude que l’auteur a réalisé là : c’est fouillé sans être touffu, documenté sans devenir trop lourd, instructif sans être rébarbatif, elle cite ses références et le tout se lit d’une manière très agréable.

Ce sont les chapitres consacrés au Sherlock Holmes original qui sont les plus épais, le côté « adaptations cinématographiques » n’occupant qu’un seul chapitre. Mais on nous parle aussi des adaptations théâtrales, en bandes dessinées, à la radio, dans des comics… Bref, Holmes a été mis à toutes les sauces.

On y apprend aussi une foule de chose, par exemple sur le plagiat dont Holmes fut la victime (et surtout son auteur), mais aussi que Holmes, tout comme Jack The Ripper, doit son succès à la presse ! C’était à une époque où la presse se développait et la concurrence entre eux était rude.

Publier les nouvelles de Holmes vous assurait de gros tirages, tout comme faire de la surenchère pour le tueur de Whitechapel.

On apprend aussi tout les personnages qui ont Holmes pour inspiration (Batman, House, Gil Grissom).

C’est le genre d’ouvrage que je conseillerais à ceux qui veulent en savoir plus sans pour autant vouloir devenir des érudits sur la question. Mais avec ce bagage, vous pourrez tout de même soutenir une conversation avec d’autres passionnés.

Ça se lit tout seul et on peut toujours revenir plus tard pour approfondir un sujet ou se le remettre en mémoire. Comme je l’ai fait, relisant le tout.

Un bel essai bien documenté et bien fouillé. On en apprend beaucoup, sans overdose et il est toujours loisible d’aller ensuite sur le Net pour en savoir plus ou d’acheter d’autres ouvrages sur le sujet et de se consacrer à une seule étude.

Une réussite, pour moi.

BILAN - Minion femme ménage - dépoussière - OKChallenge « Thrillers et polars » de Canel (2014-2015), Challenge « Polar Historique » de Sharon, Challenge « Victorien » chez Camille, Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et le Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda.

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Le chien des Baskerville : Sir Arthur Conan Doyle

Titre : Le chien des Baskerville                              big_5

Auteur : Sir Arthur Conan Doyle
Edition : Livre de Poche Policier – Robert Laffon (1966)

Résumé :

Sir Charles Baskerville, revenu vivre une paisible retraite dans le manoir de ses ancêtres, au coeur des landes du Devonshire, est retrouvé mort à la lisière des marécages, le visage figé dans une absolue terreur. Autour du cadavre, on relève les empreintes d’un chien gigantesque.

Ami et médecin de la victime, James Mortimer sait que son patient était troublé par une vieille malédiction : un chien viendrait de l’enfer pour réclamer les âmes des descendants des Baskerville.

Il décide de faire appel à Sherlock Holmes pour protéger Henry, l’héritier de la victime. En acceptant, le fameux détective ignore qu’il met en péril sa propre vie.

Paru en 1902, ce roman est la plus célèbre des aventures d’Holmes. Il est baigné d’éléments fantastiques qui amènent le fameux détective à douter de ses pouvoirs de déduction.

Même le docteur Watson a du mal à le suivre ! La résolution du mystère mettra fin à ses interrogations. Cette fois-ci, le maître de la logique s’en tire de justesse.
 

Critique :

Ah, lui, il a une histoire : c’est mon premier roman policier et mon premier Sherlock Holmes !

Le titre m’avait attiré parce que l’on parlait d’un chien et que j’adore les chiens.

Bon, celui-là de chien, je l’aime un peu moins car le fait de le croiser vous fait avaler votre certificat de naissance sur le champ…

Je me revois encore, les yeux rivés sur le texte, découvrant le personnage atypique de Sherlock Holmes et celui du docteur Watson, la lande et son brouillard, ses cris lugubres…

Un chien sortit des Enfers et qui continue sa triste besogne suite à la malédiction de la famille Baskerville… Magnifique mais ça me fichait des frissons.

A 13 ans, on était bien plus impressionnable, que voulez-vous…

Et quelle enquête ! J’avais adoré, même si elle possède quelques points faibles.

Par contre, pas de chance pour moi d’avoir commencé par le roman où Holmes est quasi absent, Doyle ayant même pensé à le faire avec uniquement Watson.

Pourquoi ? Parce que Doyle n’aimait pas son personnage de Holmes, lui, il voulait gagner sa vie avec des romans historiques, pas avec des romans policiers.

Pourtant, il pouvait dire merci à Holmes car son détective avait fait de lui un auteur qui gagnait sa vie avec son œuvre et lui permettait de prendre un fiacre au lieu des transports en communs.

Donc, Doyle ayant fait mourir Holmes dans les chutes de Reichenbach et ayant tenu bon sur le fait de ne pas le faire revenir, et bien, il ne tint pas tout à fait parole… « Gling gling », tiroir caisse ??

S’étant débarrassé de son encombrant détective dans « le dernier problème » paru en décembre 1893, Doyle le fait revenir en 1901 dans « le chien des Baskerville » qui se passe avant le « dernier problème » et ce, afin d’avoir à éviter de ressusciter son personnage. Pas con.

Holmes reviendra pour de bon en 1903, dix ans après que son auteur lui ait donné la mort…

Livre excellent. Même en re-re-relecture, l’émerveillement continue encore et encore.

« Le Chien des Baskerville » (The Hound of the Baskervilles) fut adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télé. Une de ses nombreuses versions, fut, entre autre, réalisé par Terence Fisher et sorti en 1959 avec Peter Cushing dans le rôle de Sherlock Holmes et Christopher Lee dans celui de Sir Henry Baskerville.

Re-re-re-lu dans le cadre des challenges « La littérature fait son cinéma » de Kabaret Kulturel, « Sherlock Holmes » de Lavinia et « I Love London » de Titine et Maggie.

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