L’inconnu de la forêt : Harlan Coben

Titre : L’inconnu de la forêt

Auteur : Harlan Coben
Édition : Belfond (15/10/2020)
Édition Originale : The Boy from the Woods
Traduction : Roxane Azimi

Résumé :
WILDE. SON NOM EST UNE ÉNIGME, TOUT COMME SON PASSÉ.

Il a grandi dans les bois. Seul. Aujourd’hui, c’est un enquêteur aux méthodes très spéciales.

VOUS IGNOREZ TOUT DE LUI.

Il est pourtant le seul à pouvoir retrouver votre fille et cet autre lycéen disparu. Le seul à pouvoir les délivrer d’un chantage cruel. D’un piège aux ramifications inimaginables. Mais ne le perdez pas de vue.

CAR, DANS LA FORÊT, NOMBREUX SONT LES DANGERS ET RARES SONT LES CHEMINS QUI RAMÈNENT À LA MAISON.

Critique :
Corben Dallas, oui, Harlan Coben, non… Je pense qu’entre lui et moi, ce sera comme Capri : fini !

C’est le genre de thriller que j’aurais adoré lire lorsque j’avais 20 ans, mais maintenant que j’ai quelques années de plus, ce genre de récite passe difficilement car je l’ai trouvé vide.

Comme un squelette sans ses organes, sans sa peau… Les personnages m’ont donné l’impression d’être sans relief, sans épaisseur, fadasses, juste là pour l’histoire, comme des figurants de seconde zone.

Le personnage principal, Wilde, le Mowgli qui a vécu dans la forêt manque de crédibilité, de profondeur, alors qu’il le pilier central du roman. Sorte d’écolo intello qui aurait les capacités de déplacement en forêt aussi silencieux que ceux de Black Panther…

Mieux, tout gamin, il a appris à lire tout seul en regardant des émissions de télés faites pour les élèves. Les enseignants peuvent donc aller pointer dès à présent à Popol Emploi, la téloche fera leur job ! Désolé, ça n’est pas passé chez moi… Un peu gros ! Trop de qualités tuent le personnage.

Quant au méchant politicien, sorte de clone de Trumpinette (mais en édulcoré), il n’a que peu de présence et semble être lui aussi sans consistance.

Pourtant, les thèmes abordés dans ce thriller étaient intéressants et universels : le harcèlement scolaire, un politicien qui semble être une menace s’il vient à être élu, le patriotisme, la fin qui justifie les moyens, le sacrifice de l’un pour en sauver des millions, l’extrémisme, le système judiciaire contre lequel on ne peut aller contre car c’est le système,…

Oui, bien vu, dommage qu’aucun de ces thèmes ne soient vraiment approfondis ! Ils sont survolés… Quelques lignes de-ci, de -là… C’est expédié vite fait, mal fait.

Pire, l’auteur parle du harcèlement scolaire subi par la jeune Naomi, mais il a oublié d’y ajouter les émotions dans son texte. C’est froid, tellement froid que je n’ai pas frémi (alors que je bondis toujours sur le sujet). Dans un romans de Stephen King (pour ne pas le citer), une scène de harcèlement me hante encore des années après ! Jamais je l’oublierai la boîte à lunch Scooby-Doo.

Ce manque d’émotions ressentie à la lecture de ces horreurs faites à cette ado m’a aidé à comprendre pourquoi personne du corps professoral ne réagissait dans l’entourage de Noami : la faute de l’auteur ! Les personnages sont restés de marbre tant le sujet du harcèlement était mal traité.

Malheureusement, pour un thriller, le récit est un peu poussif, surtout au départ. Ensuite, ça bouge un peu plus, mais jamais au point de m’avoir scotché au récit. Les dialogues sont plats, sans reliefs aucun, plus pour meubler des silences ou noircir des pages.

Un bon point pour le final qui évite le happy end et qui tacle le système judiciaire américain et les extrémistes de tous poils qui malgré les preuves mises sous leur nez, hurlent toujours au fake news ou à la vidéo truquée, tant ils n’ont pas envie de remettre en question leur idole, son discours et ses idées.

Pour eux, il est plus simple de rester accroché à leurs convictions pures et dures que de les voir valser, se briser et d’ensuite devoir réfléchir et changer. Quant on est à fond avec une équipe, quoiqu’elle fasse, on reste fidèle et on ne va pas changer de club.

Bon, comme vous l’avez sans doute compris, cette lecture ne restera pas dans les annales littéraires et finira au tableau des déceptions de 2021.

Cela faisait longtemps que je n’avais plus lu de Coben, c’était l’occasion pour moi d’y revenir et de passer un bon moment de lecture (j’avais la foi). Hélas, elle ne fut pas palpitante comme ce fut le cas avec d’autres romans.

Déception totale. Lui et moi, je pense que ce sera terminé. Au suivant !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°55].

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La frontière sud : José Luis Muñoz

Titre : La frontière sud

Auteur : José Luis Muñoz
Édition : Actes Sud Actes noirs (02/09/2015)
Édition Originale : La frontera sur (2010)
Traduction : Alexandra Carrasco

Résumé :
Mike Demon (déjà aperçu dans Babylone Vegas) est vendeur d’assurances. Il mène une existence de bon Américain moyen tout en s’offrant des escapades amoureuses ou sexuelles lors de ses tournées.

À Tijuana, il promet à la prostituée sublime dont il est tombé follement amoureux de lui faire passer la frontière.

C’est sans compter Fred Vargas, un flic mexicain violent et véreux, qui fait chanter les bons pères de famille yankee venus s’encanailler de l’autre côté de la frontière…

Une double intrigue menée de main de maître pour un western noir sursaturé de violence et de sexe.

Critique :
Ce roman noir, c’est le film Pretty Woman en version glauque, poisseuse, sombre, violente, à la western, le tout assaisonné de poudre blanche, sursaturé de sperme à gogo et de sexe.

Mike Demon est comme le Belzébuth de la « Salsa du démon » (Grand Orchestre du Splendid) : il est en rut !

Qu’on lui enfonce du bromure en suppositoire dans le fion, ça lui fera les pieds, tiens !

Ce n’est pas de la bigoterie mais de l’énervement car bon sang, aucune leçon ne lui sert et il retombe toujours dans sa folie sexuelle avec n’importe quel trou féminin (le tout sans trop de respect, c’est du sexe bestial).

Ne chercher pas une morale dans ces pages, il n’y en a pas. Mike ne tirera aucune leçon de ses mésaventures, pire, il s’enfoncera dans le vice encore plus avant de basculer dans une autre catégorie, sans même ressentir du remord ou de la culpabilité.

Pour Mike, le sexe des femmes se nomme l’enfer parce que Satan l’habite (je vous offre le jeu de mot). Son épouse est moins portée sur la chose que lui et donc, monsieur la fourre dans tous les trous féminins qui ne sont pas ceux de son épouse.

De l’autre côté de la frontière, à Tijuana, il y a Carmela, la soeur de Ruben, drogué branleur et tueur à gage à ses heures. Une scène de ce roman m’a donné envie de vomir car on dépasse en glauquitude la relation Cersei/Jaime. Oui, c’est possible.

Malheureusement, il y a trop de passages à vide dans ce roman, trop de longueurs afin de présenter les personnages et de les placer dans leurs décors, leur boulot, leur vie.

La partie consacrée à l’autre côté de la frontière, à Tijuana, est hyper violente, sordide, donnant des sueurs froides avec les exécutions, les viols, la misère, la prostitution (pas toujours de son plein gré), les crimes, la drogue, les chantages, enlèvements et j’en oublie sans doute.

Fred Vargas est encore plus immonde que Mike. Non, je ne parle pas de l’auteure Fred Vargas mais de son homonyme, un flic mexicain violent et véreux qui adore faire chanter les américains friqués qui viennent avec Popaul visiter les petites femmes de Tijuana, dans tous les sens du terme. Et ça ne chante pas à The Voice !

Impossible pour moi de m’attacher à un personnage, si ce n’est cette pauvre Carmela qui est mal tombée avec son frangin libidineux et Mike Demon qui est un beau parleur, mais rien de plus.

Les ambiances sont poisseuses de sperme car ça baise à tous les étages, ça y pue la sueur, le sang, les morts, la corruption… L’auteur nous a mis la tête dedans et le goût restera coincé dans les narines, même à la fin de la lecture.

Malheureusement, trop de longs passages ennuyeux (ceci n’est que mon avis) que j’ai survolé tant je n’accrochais pas à ce roman noir, ce western survolté où la violence et le sexe se côtoient ad nauseum.

Pour la prostituée drôle, amusante et le loverboy sexy qui tient ses promesses avec un beau happy end sur une musique magique, choisissez Pretty Woman, une valeur sûre !

Une fois de plus, je dirai : au suivant !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°227 et le Mois Espagnol et Sud-Américain chez Sharon – Mai 2020 [Lecture – 15].

 

 

Un homme à terre : Roger Smith

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Titre : Un homme à terre

Auteur : Roger Smith
Édition : Calmann-Lévy (2016)

Résumé :
Cela fait dix ans que l’homme d’affaires John Turner et son épouse Tanya ont quitté Johannesburg pour s’installer près de Tucson en Arizona. Ils ont une fille de neuf ans et le couple prospère grâce à un brevet d’aspirateur de piscine.

Le tableau paraît idyllique, mais ne l’est absolument pas : John, qui est tombé amoureux de son assistante, veut divorcer. Tanya, qui déteste et son mari et sa nouvelle vie américaine, refuse catégoriquement et menace de le faire chanter.

canon-revolver-156781Critique :
Un homme à terre, ce pourrait être moins grave qu’un homme à la mer, non ?

Et bien après avoir lu ce roman, je peux vous dire que John Turner a beau avoir été sur le plancher des vaches, sa vie a pris l’eau de toute part et qu’il a eu l’impression de se noyer dans sa merde, dans son passé, dans ses péchés et je pense qu’il aurait mieux aimer sombrer dans l’océan plutôt que lors de cette horrible soirée mémorable.

D’ailleurs, notre John Turner, en a vécu d’autres, de putain d’horribles journées ! Mais ici, je pense qu’il vient de décrocher le pompon ou que la Madame La Poisse l’aimait vraiment bien car si ce n’était pas la première fois qu’elle lui collait aux basques, mais là, elle lui a offert l’apothéose.

Ceci est un roman violent, à ne pas mettre entre toutes les mains, ni sous tous les yeux. Moi même j’ai trouvé que, à un moment donné, on sombrait dans la surenchère de violence, qu’elle n’était absolument pas justifiée et j’ai déconnecté lors d’un chapitre particulièrement gore.

Roger Smith ne tourne pas autour du pot quand il vous livre un récit, ce n’est pas son style, il donne même l’air d’être de mauvais poil envers ses personnages, tant il va nous en brosser un portrait peu flatteur. Et pourtant, John a beau être une belle enflure, on l’apprécie quand même et on se dit que non, il n’avait quand même pas mérité pareil traitement !

Quoique… Au fil des pages, on se demande s’il n’a pas mérité ce qui vient de lui tomber sur le râble. J’avoue que je n’ai toujours pas tranché si oui ou non il le méritait vraiment…

Deux histoires se croisent et s’entrecroisent, en alternance dans les chapitres : une qui s’est déroulée en Afrique du Sud, il y a 10 ans, quand John Turner était un alcoolique drogué, dealeur, une loque, une lavette et que sa future femme, Tanya, était une suceuse de queue (elle n’a pas changé) défoncée et maigrichonne.

Il s’est passé un truc horrible en Afrique du Sud, dans la ville de Jo’Burg (Johannesburg)… Si vous lisez ce roman, vous ne pourriez pas y échapper.. Faudra vous accrocher.

À vous de juger si John Turner est coupable ou la victime d’un flic corrompu et des ravages des différentes drogues mélangées à du Jack’s. Ou le contraire (le Jack’s mélangé à des drogues). Pour moi, il bénéficie de circonstances atténuantes. Bien que…

Mon jugement restera en balance indéfiniment car John Turner n’était certes pas tout blanc, mais pas tout noir non plus. Sa rédemption, il tentait de la faire du mieux qu’il pouvait. Et sa femme, ma foi, n’était pas une sainte non plus.

L’autre récit, c’est celui de maintenant, en Arizona, là où il vit avec Tanya et leur fille, Lucy. Sa vie et celle de sa femme vient de basculer dans l’horreur, dans l’indicible et au fur et à mesure du récit, nous serons nous aussi frappé par ce que nous apprendrons.

J’avoue avoir eu un peu de mal au départ, avec cette alternance de chapitres car elle est si bien réalisé que la fin d’un est le commencement de l’autre, une sorte de prolongement entre ce qui est arrivé au présent et ce qui est survenu au passé.

Franchement, c’est bien fichu, mais au départ, cela avait de quoi me perturber avant que la pièce ne tombe dans mon cerveau.

Au final ? Uppercut dans ta gueule, dans le plexus, K.O debout. Pas de temps mort, pas de Bisounours, pas de répit, pas de pitié.

Oui, Roger Smith est sans concession aucune pour ses personnages : ce ne sont pas des héros, John Turner encore moins et Tanya, son épouse, on aurait bien envie de la flinguer tant c’est une chieuse de première et une mère horrible envers sa fille, Lucy.

– Ramène tes fesses à l’intérieur, espèce de petite garce ! cria Tanya, sa mère.
Turner la vit empoigner Lucy par les épaules, la propulser dans la maison, refermer d’un coup sec la baie vitrée en réprimandant l’enfant, index braqué sur elle comme un pistolet tandis que la fillette gardait les yeux rivés sur la petite voiture qui avait démarré dans un râle et s’éloignait.

Un roman violent, un roman qui nous parle aussi de l’apartheid, de l’Afrique du Sud que vous ne verrez jamais dans le « Guide Du Routard », une écriture réalisée avec des flingues, trempés dans du sang et du gore, là où j’ai moins adhéré.

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017) et Le « Challenge US 2016-2017 » chez Noctembule.

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[Sherlock Holmes] [FILMS] Crime en Bohême- The Royal Scandal (2001) [#LeFilmDeLaSemaine2016 – 26/52]

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Crime en Bohême (The Royal Scandal) est un téléfilm américanocanadien réalisé par Rodney Gibbons et diffusé le 19 octobre 2001 sur Hallmark Channel.

1. Résumé :
Sherlock Holmes enquête sur une affaire de chantage, mêlant le prince héritier de Bohême, une princesse scandinave et une talentueuse chanteuse d’opéra…

2. Distribution :
Matt Frewer : Sherlock Holmes
Kenneth Welsh : Docteur Watson
Liliana Komorowska : Irene Adler
Seann Gallagher : Meisener
Daniel Brochu (en) : Wiggins
R.H. Thomson : Mycroft Holmes

3. Dates de sortie :
États-Unis : 19 octobre 2001
Canada : 6 janvier 2002
France : octobre 2003

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Ce que j’en ai pensé : Le seul crime ne serait-il pas d’avoir fait le film ?

Comme pour le film avec « Le chien des Baskerville, les ayants droit n’ayant pas donné leur autorisation, les scénaristes ont fait ce qu’ils voulaient, pour mon (notre) grand malheur.

Dès les premières images, j’ai écarquillé les yeux de surprise devant la scène d’ouverture qui nous laissait apparaître un Holmes avec des cheveux plus blonds que noirs (blonds ? J’ai bien vu ?), poursuivant un homme et puis se bagarrant avec lui.

Cette scène se passe trois jours après le début de l’affaire. Rassurez-vous, elle vous laisse déjà sur un suspense dont le final est plus que prévisible.

Ben oui, on s’en doute, de la fin !

Le film revient ensuite trois jours en arrière, sur le début de l’affaire, avec un prince déguisé comme au Carnaval, qui vient trouver Holmes au sujet d’une photo compromettante que l’on aurait prise de lui, au lit avec femme (à l’insu du prince, mais du plein gré de la femme).

Leurs tenues étaient celles d’Adam et Eve, feuille de vigne non comprise et leur occupation (horizontale ou verticale ?) devait être l’exploration d’une caverne obscure par le sceptre de Sa Majesté…

Anybref, sa position ne devait pas être très catholique ! Très embêtant, non ?

Bien que l’histoire du prince et de la photo compromettante nous fasse penser à « Un scandale en Bohème », le film n’a que peu à voir avec la nouvelle, le nom du prince allemand étant différent (von Hohenzollern) et la photo aussi (celle-ci étant classée X, vous ne la verrez pas).

Pour le reste, Matt Frewer est fidèle à lui-même et il joue mal, il surjoue, même.

Son Holmes n’est pas crédible. Encore moins quand il explique à papy Watson qu’il connaît bien Irène Adler – reconvertie en infâme maître chanteur dans le film – et qu’elle l’a déjà battue une fois. On saura tout…

Nous avons droit à un flash-back qui nous expliquera leur rencontre, à l’opéra, tandis que Irène donnait une représentation de « Magdalena ». Sirupeux à souhait, la cantatrice qui chante.

Envie de pleurer de rire tellement elle a l’air « déplacée », gesticulant, faisant de grands gestes tout en chantant en play-back. Toujours pas compris pourquoi le public (dont Holmes) était sous le charme.

Autant j’aime beaucoup Gayle Hunnicutt (Granada) et Rachel McAdams dans leurs rôles d’Irène Adler, ici, cette Liliana Komorowska, qui joue Irène, n’est pas à mon goût. Elle en fait trop et je n’ai ressenti aucun attachement avec le personnage.

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C’est d’ailleurs le problème de cette série de films : pour le moment, je n’accroche à personne. Les acteurs sont fades ou en font trop.

Cela m’a même fait soupirer le fait que Holmes avoue à Watson qu’il ne s’était jamais cru capable de ressentir des émotions et que là, il était subjugué devant elle.

En temps normal, ce genre de remarque m’aurait fait hurler de joie, et là : rien. Voir Holmes sous le charme de l’autre pouf me laisse de glace et lui, il se fait berner de la plus belle des façons (et de quelle manière elle le berne !).

Watson n’avait jamais eu droit à un tel déballage de confidences de la part de Holmes. Moi, je baille d’ennui. C’est vous dire. Ce genre de confidences aurait dû me faire sauter de joie. Là, rien !

Autre petit problème du film : le budget « cheval » devait être fort petit car j’ai vu passer plusieurs fois la même paire de chevaux, mais avec des attelages différents et ce fut pareil avec un cheval monté. Reconnaissable, en plus, avec sa croupe mouchetée de blanc.

Sérieusement, ça fait cloche qu’à chaque déplacement de Holmes, on le voit se promener en arrière-plan. Entre nous, ce n’est pas ça le pire.

Holmes aussi doit avoir des soucis de budget, Watson devant payer lui-même Wiggins (toujours le même, la trentaine bien engagée ! Pas crédible non plus).

De même qu’il est trop facile de faire discuter Irène et Meisener devant des fenêtres afin que Wiggins puisse tout voir ! La ficelle est trop grosse.

Mon nez fin avait flairé depuis longtemps l’odeur d’un complot et la suite me montrera que j’avais raison. Ça complote dans tous les coins au sujet de la photo porno du prince.

Mycroft viendra mettre son nez dans l’affaire et si Irène n’est pas crédible dans son rôle, le frère aîné de Holmes l’est encore moins. Lamentable.

Comme dans le Canon, Holmes se déguisera aussi en pasteur non conformiste, mais je me demande comment Irène ne reconnaît pas son visage anguleux.

Déguisement : zéro pointé ! Dieu que Frewer a mal joué la scène ! Et Irène ne vaut pas un clou non plus. Ils sont bien assortis, tiens.

Le seul bon point ira au jeune Lestrade, tout jeune, débutant dans la profession.

Le pitoyable est atteint avec un Holmes qui fait bien trop de courbettes devant Sa Majesté.

Majesté qui est ridicule avec son petit bouc pendouillant au menton et qui se prend pour un tyran despotique. Ou un despote tyrannique, au choix.

Holmes lui a passé de la crème à reluire pour cinq générations, au moins, lumbago compris à force de se courber devant lui. Ce n’est pas vraiment lui… Nous ne sommes pas devant la reine Victoria !

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On touchera tout à fait le fond quand Sa Majesté sera toute guillerette, prête à sortir cotillons et flonflons, croyant que toute l’affaire est résolue parce qu’Elle (Irene) a récupéré sa photo cochonne. Encore un acteur qui joue mal son rôle.

Juste une mention spéciale à Cadogan West qui joue bien le mort.

Puisque les ayants droits n’ont pas donnés leur accord pour l’histoire (comme susmentionné en haut), autant mélanger plusieurs nouvelles, n’est-ce pas ? On prend donc un peu de « Un scandale en Bohème », on le saupoudre de « Plans du Bruce Partington » et la sauce ne prend pas. Elle tourne à l’aigre, même.

Un autre détail me vient à l’esprit : un jour, je devrais faire une enquête poussée sur le fait que tous les méchants étranglent toujours leur victime par devant.

À moins de vouloir occire un homme en lui enfonçant la pomme d’Adam, je ne vois pas la raison d’accomplir cet acte par devant (je parle toujours de l’étranglement).

Bien trop difficile, la victime peut vous crever les yeux, si elle a les mains libres et en plus, étrangler à la main, c’est fatiguant et pas facile.

Messieurs les assassins, utilisez une fine cordelette et passez derrière la victime.

Messieurs les scénaristes, soyez crédibles dans vos tentatives d’étranglement. Sauf si votre le but est que la victime en réchappe…

Des autres détails m’ont frappé : le thé servit à Holmes ne fume pas, et lorsqu’il suivra une piste, à la fin, il ne regardera pas tout de suite au sol mais courra droit devant lui, comme s’il savait où il devait aller. Il a lu le scénario…

Sans oublier que dans tout bon film d’espionnage sur fond de complot royal ou de sauvegarde du pays, il y a les traîtres, les agents doubles, les vrais qui sont faux, les bons, les brutes, les truands, le Caïn…

Le gros déballage sera pour la fin du film, que j’ai accueillie avec plaisir (la fin, enfin !).

Pour en finir, je parlerai du titre du film en français « Crime en Bohème ». Ne cherchez pas de crime en Bohême, il n’y en a pas. Holmes n’y mettra même pas les pieds. Alors ? « Un scandale royal » n’était pas assez vendeur comme titre ?

Le crime serait-il celui que les scénaristes, à l’âme bohème, ont perpétré en écrivant un truc pareil ? Un crime de « lèche-majesté » que Holmes aurait effectué à force de courbettes ? Celui d’Irène qui est restée seule avec Holmes, se faisant surprendre par l’arrivée intempestive de Watson ?

La question reste ouverte, tout comme les coffres-forts (vous comprendrez l’allusion en faisant l’effort de regarder le film en entier, tout comme moi). Ma boîte à sarcasmes aussi, reste ouverte.

Pour le film, passez votre chemin, sauf si vous êtes maso ou que, comme moi, vous avez acheté le coffret, croyant passer de bons moments.

Les bons moments, je les passe dans mes critiques ! Là, je me fend la gu**** !

étoile 0

« A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017), le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, le Challenge #LeFilmDeLaSemaine2016, le Challenge British Mysteries chez My Lou Book, Le Challenge Halloween (2016) chez Lou & Hilde.

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15. Sherlock Holmes : The Second Stain – La deuxième tache

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SAISON 2 – ÉPISODE 4

  • Producteur : June Wyndham-Davies, Rebecca Eaton
  • Réalisateur : John Bruce
  • Scénariste : John Hawkesworth
  • Décorateur : Tim Wilding
  • Musique : Patrick Gowers
  • 16ème épisode tourné
  • 1ère diffusion : Angleterre : 23 juil. 1986 – ITV Network (17ème épisode diffusé); États Unis : 26 fev. 1987 – WGHB; France : 9 avril 1989 – FR3 (16ème épisode diffusé)
  • Durée : 50 min 30 sec

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  • Distribution :
    Jeremy Brett … Sherlock Holmes
    Edward Hardwicke … Dr. John Watson
    Patricia Hodge … Lady Hilda Trelawney Hope
    Stuart Wilson … Honourable Trelawney Hope
    Harry Andrews … Lord Bellinger, Prime Minister
    Colin Jeavons … Inspector Lestrade
    Sean Scanlan … Constable MacPherson
    Yves Beneyton … Eduardo Lucas
    Yvonne Orengo … Madame Henri Fournaye
    Rosalie Williams … Mrs. Hudson
    Alan Bennion … Bates

SECO2Le Pitch :
Sherlock Holmes reçoit la visite sous le sceau du secret, de Trelawney Hope, secrétaire aux Affaires Européennes, accompagné du Premier Ministre Lord Bellinger.

Il a perdu une lettre d’un souverain étranger qu’il avait apportée chez lui et dont pourtant n’avaient connaissance que les membres du cabinet. Elle contient un important secret d’État qu’Holmes les oblige à lui révéler. C’est une protestation contre le développement colonial de la Grande-Bretagne dont les adversaires du souverain pourraient se servir pour entraîner l’Europe dans la guerre.

Pour Holmes, il est certainement déjà trop tard, mais il veut tout de même aller voir les trois espions internationaux que cette affaire pourrait concerner.

SECO3

Cet épisode est probablement l’adaptation la plus fidèle de la série. Le souci de conformité au texte original est allé jusqu’à la recréation de la scène où Watson vient demander à Holmes, retiré dans le Sussex, l’autorisation de publier l’histoire.

Un cottage fut choisi à Rostherne, des ruches installées, et Brett revêtit consciencieusement les gants et le voile de l’apiculteur. Mais manifestement, il n’était pas heureux de devoir se vieillir pour le rôle.

SECO12

Heureusement pour lui, la séquence a fini au panier pour des raisons de longueur.

Il est à noter qu’ayant oublié (imbécile que je suis) le DVD de la série chez moi, j’ai été obligée de regarder cet épisode sur You Tube, intégralement en anglais, avec les sous-titres anglais basés sur de l’audio et je ne vous raconterai même pas comme le machin transformait « Holmes » en « Home ».

Heureusement que je ne me sépare jamais de mon petit traité d’holmésologie qui se trouve être mon PC assez bien rangé pour que je retrouve les notes prises un jour dans divers endroits. Plus ma mémoire !

Intro : 10, Downing Street. Le premier Sinistre (Lord Bellinger) sort de ce qui ressemble fort au célèbre numéro 10 mais on sait que c’est pas le vrai.

Bref, Lord Bellinger, suivi de son secrétaire aux Affaires européennes, Trelawney Hope s’engouffrent dans une voiture armoriée qu’ils échangent ensuite pour un cab. Quoi ? On ne veut pas que l’on sache que le Pays a besoin du grand Sherlock Holmes ??

SECO6

Baker Street : Voilà une scène qui ne se trouve pas dans le Canon Holmésien mais qui mériterait d’y figurer ! On découvre le 221b dans un joli foutoir et Watson qui ôte prestement à Holmes la tasse de thé qu’il avait en main, tandis que Mrs Hudson s’affaire, telle une abeille, en bougonnant de mettre un minimum d’ordre. Seul Holmes reste immobile au milieu de la tempête.

Sitôt arrivés, le ministre et le secrétaire expliquent à Holmes la terrible situation où ils se trouvent. Une lettre potentiellement explosive, envoyée par un potentat étranger, a été volée la veille au soir dans la valise officielle du secrétaire.

Moi, je lui collerait un C4 (licenciement) à ce secrétaire imbécile qui n’a pas su empêcher qu’on lui vole une lettre dans sa valise.

L’expéditeur de la lettre n’est pas nommé… Non, ce n’est pas un remake du « Scandale en Bohème », ce  n’était pas une photo compromettante ou une lettre d’amûr enflammé.

Si on connaissait la date de cette aventure, on pourrait vérifier si le terrible petit-fils de la reine Victoria, le kaiser Guillaume II…

Vous connaissez Holmes, au vu de ce qu’on vient de lui dire, directement il soupçonne la meuf à Trelawnay Hope et il lui demande si elle connaissait l’existence de la lettre.

Shocking premier Sinistre qui dit que son secrétaire a un sens trop élevé du devoir que pour parler des secrets d’états avec sa douce moitié…

Ok, Holmes interroge donc sur les circonstances du vol et sur le contenu de la lettre.

Trelawney Hope allait répondre quand le vieux crouton de Premier Sinistre lui coupe la parole (une expression de surprise déçue passe sur le visage de Holmes) et commence à lui décrire la lettre physiquement, tourne autour du pot et lui parle de la récompense qu’il pourra choisir, mais ne donne en rien des indications sur son contenu, croyant arriver à mystifier Holmes.

Mauvaise idée ! Holmes lui déclare alors qu’il ne peut se charger de l’affaire et qu’étant, comme ses visiteurs, fort occupé, il ne peut perdre son temps en conversations inutiles.

« Casse-toi, pauvre con » aurait dit un autre homme… Sherlock les a enrobés de miel, bien entendu, IL est bien élevé,lui… Holmes se contente de refuser, en termes courtois et indirects, de se charger de l’affaire.

Il est clair qu’il parodie l’hypocrisie du langage diplomatique, et l’acteur poursuit en ce sens
en affectant une douceur souriante, ainsi qu’une compassion infinie et respectueuse pour les deux hommes d’état surmenés. Mais le fait qu’il se lève et leur tourne le dos donne à ses propos une connotation ironique insolente.

Le ministre, offusqué, fait mine de sortir, puis se ravise et rend les armes. Personne ne résiste à Sherlock…

Cette missive a été écrite par un souverain qui est exaspéré par l’expansion coloniale britannique et son style est si offensant que, si elle était divulguée, elle enflammerait l’opinion publique anglaise. Une guerre coûteuse en argent et en hommes serait inévitable, et aucun des deux pays n’a envie de ça !

Putain, sont vite choqués, ces Anglais ! Aller faire une guerre pour quelques mots ou quelques noms d’oiseaux, c’est fort de café et de mojitos !

On leur dirait bien « Faites l’amour et pas la guerre » mais c’est sans compter sur les multiples ennemis ! Eux gagneraient de cette divulgation de missive et la bisbrouille qui naîtrait car l’Europe se partagerait en deux coalitions…

Et nous savons qu’à cette époque là, la poudrière des Balkans était déjà ZE point noir, donc, la moindre chose pouvait tout faire péter.

Cette aventure, si elle est policière, parle aussi pour la première fois dans la série d’espionnage et présente un tableau politique de l’Europe où la Grande-Bretagne tient un rôle déterminant.

Les répliques de Premier Ministre sont pertinentes et fermes, celles de Holmes courtes, précises et directes. Pour Holmes, la lettre doit déjà être loin et on doit se préparer à la guerre puisque ce bout de papier peut en déclencher une.

Holmes étant asocial et anticonformiste, il s’intéresse assez peu à la toute-puissante Grande-Bretagne.

Seul l’intérêt de l’affaire le motive.

Il a acquis une réputation qui lui permet non seulement de voir le premier ministre recourir à ses services en se déplaçant en personne chez lui, mais aussi de lui imposer ses volontés (son refus catégorique au début) et de refuser de lui indiquer la façon dont il a procédé à la fin.

Une autre scène importante, c’est celle qui suit l’achat de Watson du journal qui parle du meurtre de Westminster…

Holmes lui donne les trois noms des espions qui auraient pu tremper dans cette affaire de vol de lettre : Oberstein, La Rothiere ou Eduardo Lucas, et que le coupable va chercher à vendre la lettre au plus offrant.

Il sait que la situation est grave et même désespérée. Holmes est même prêt à racheter la lettre à n’importe quel prix, même si cela donnera une hausse des impôts (voilà pourquoi les vôtres et les nôtres ont augmenté ces derniers temps… une lettre compromettante sans aucun doute !).

Si dans le canon, l’auteur laissait à Holmes le temps de lire le journal, ici, il n’en est rien !

Allez hop, seconde visite : Lady Hilda Trelawney Hope est annoncée au 221B. Oui, la femme du sous-secrétaire du même nom, celui qui n’a plus retrouvé la lettre là où il l’avait mise (comme celui du « Traité Naval » qui s’était fait aussi voler son papelard !).

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Le but de Lady Hilda est de savoir ce que son mari risque après la perte de cette missive et aussi ce que leur Perfide Albion risque ! Et comme lui aurait répondu De Funès « You risk énormément » ou « I risk encore plus ».

Tandis que Watson se pâme devant sa beauté, Holmes, lui, reste de bois et se méfie de la grognasse comme de la peste, surtout qu’elle s’est mise à contre-jour pour qu’il ait plus de mal à détecter son extrême nervosité.

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Non, non, non, il ne lui dira rien et arrêtera même Watson d’un geste car lui, il allait tout balancer à la belle poitrine bien roulée !

Oh, le sourire sceptique qui s’affiche sur le visage de Holmes quand la Lady lui dit que son unique mobile est le désir de partager les inquiétudes de son mari, et quelle grimace ironique il nous gratifie lorsqu’elle lui répète qu’elle compte sur sa discrétion absolue.

Par ces quelques mimiques, l’acteur en dit des volumes sur la misogynie de son personnage.

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Ce que j’aime dans cette scène, c’est la tirade de Holmes sur les mystères de l’âme féminine…

— Le beau sexe est votre rayon, Watson…

Les propos de Holmes sur les femmes « leurs actions les plus banales peuvent se rapporter à quelque chose de très grave » sont ici de circonstance.

Mais malgré sa misogynie, il se montre indulgent et secourable.

Puis le fait qu’il fasse un demi-tour rapide dans le couloir lorsque Watson, lisant le journal, lui apprend le meurtre d’un des trois espions cités plus haut : Lucas.

On a même arrêté son valet, Holmes là vu !

Non, ça bouge moins, dans cet épisode !

Pour nos compères, commence la longue et pénible attente des faits nouveaux. On suggère l’interminable écoulement du temps par l’accumulation progressive des journaux sur la table, des mégots dans le cendrier, de la fumée dans l’atmosphère, et la vision répétée du balancier de la pendule…

Holmes, dévoré d’impatience, arpente sans relâche le salon et bois du thé présenté par madame Hudson.

Enfin les deux amis apprennent dans le journal (dans le canon, c’était grâce à Lestrade), que Lucas a été assassiné par son épouse créole, une malade mentale folle de jalousie.

Holmes n’attache pas au meurtre d’importance cruciale.

Ce qui l’obsède et le tourmente est le fait qu’aucune conséquence n’a suivi la disparition de la lettre.

Bordel de dieu, on vole une lettre qui pourrait foutre le feu à l’Europe si elle était divulguée et rien de ne se passe ! Pas été mise en circulation ? Oukellè alors ?

Tiens, dans cet épisode, il y a une scène drôle qui ne se trouve pas dans la canon.

Holmes discute avec Watson, lui dit que cette affaire est ardue, mais que s’il la résout, elle sera le couronnement de sa carrière !

À cette tirade (qui elle, est intégralement fidèle au texte de Conan Doyle), le réalisateur lui donne une chute de son cru : tout à l’idée de sa gloire future, Holmes allume sa pipe et jette derrière lui son allumette enflammée…

Et les journaux entassés le dossier de la chaise s’embrasent !

On pourrait penser que l’intrigue est à zéro et que tout est bloqué quand un nouvel élan est donné par la révélation de la deuxième tache dans une scène très efficace.

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Nos deux amis ont rejoint Lestrade sur les lieux du crime (celui de Lucas) et le policier montre ensuite au détective la tache de sang qui a profondément imprégné le tapis et qui, bizarrement, ne correspond pas à celle laissée sur le plancher.

Holmes a déjà compris qu’il suffit de faire tourner le tapis dans le sens contraire des aiguilles d’une montre pour que les deux taches coïncident. On a donc déplacé le tapis. Mais qui, et pourquoi ?

Durant ce moment, Holmes ne bronche pas, hausse-t-il juste un sourcil pour nous indiquer que lui, il a une idée du pourquoi du comment le tapis a été déplacé.

Ici, LA scène d’anthologie c’est celle où Holmes, après avoir vu la deuxième tache, fait sortir Lestrade par ruse pour pouvoir fouiller seul, le lieu du crime.

En un éclair, il se précipite par terre et gratte frénétiquement le parquet tel un Jack Russel devant un terrier et trouve ce qu’il cherchait.

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Juste à temps ! À son retour, Lestrade retrouve un Holmes imperturbable, dans la même position, comme si rien ne c’était passé.

L’inspecteur est bien loin d’imaginer l’agitation qui a régné dans la pièce en son absence et que l’énigme a été résolue.

Holmes va alors jouer au rusé renard pour trouver ce qu’il devait trouver, confondre la personne qui a subtilisé la lettre et le remettre afin qu’elle ne soit pas accusée. Pourtant, la personne n’était pas disposée à la lui remettre, cette foutue lettre !

— Vous pensez, Monsieur, que si ce document n’est pas recouvré, ce sera la guerre ? Alors, préparez-vous pour la guerre.

Le tout par un tour de passe-passe qui éveillera les soupçons du vieux Ministre, mais bon, Holmes a ses secrets diplomatiques lui aussi !

L’adaptation y ajoute le bond joyeux de Holmes et son cri de triomphe. Car Holmes a restauré la sérénité du gouvernement, et sauvegardé le bonheur d’un jeune couple.

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Finalement la clé de l’énigme est moins étonnante que dans d’autres des aventures, puisque à partir d’une affaire politique de portée mondiale, on découvre une simple affaire privée de lettre volée, à priori assez banale.

Il n’y avait pas 36.000 personnes qui pouvaient la voler, cette lettre !

Cet épisode est assez calme, on penserait même qu’il ne va rien se passer. La seule scène d’action étant le meurtre d’Eduardo Lucas…

Pour autant, on est pas dans un épisode de Derrick parce que le scénario est vif, bien construit, fidèle (à peu de choses près) à l’original et l’interprétation des personnages est toujours juste.

Sa réussite s’obtient par des situations drôles, des dialogues saupoudrés d’humour, une série de chassés croisés générant animation et suspens et on y découvre un Holmes plus expressif, plus enclin à montrer ses réactions.

Le dénouement est aussi amusant qu’osé, car Holmes va jusqu’à faire croire qu’il n’y a pas eu de vol.

Dans cette histoire, la réalité n’est pas du tout ce que l’on croit. Et bien sûr, on assiste à la capacité de déduction d’un esprit sagace, qui observe avec minutie et à la vivacité d’un détective toujours aussi vif et ardent.

Pour une après-midi de tranquillité !

Anecdotes : L’ensemble de l’épisode a pu être tourné à Londres, où tous les signes de la modernité ont été effacés, il a « simplement » suffit d’enlever les voitures et de cacher les marquages au sol à l’aide de feuilles mortes. Mais pour raisons de sécurité, l’équipe ne put pas tourner dans le vrai Downing Street.

Étoile 3,5

Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et Le Mois anglais 2016 (Saison 5) chez My Lou Book et Cryssilda.

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Quelque chose de pourri au royaume d’Angleterre : Robin Cook

Titre : Quelque chose de pourri au royaume d’Angleterre

Auteur : Robin Cook (II)                                                                         big_2
Édition : Payot et Rivages (2003)

Résumé :
Richard Watt, journaliste anglais, vit en exil en Italie avec sa compagne Magda depuis qu’il a fui une Angleterre gouvernée par un Premier ministre « socialiste », en réalité un dictateur.

En effet, Jobling – c’est son nom – se refuse à organiser de nouvelles élections à l’expiration de son mandat.

Petit Plus :

Publié en 1970 et salué par la presse anglaise comme un digne successeur du 1984 de George Orwell, Quelque chose de pourri au royaume d’Angleterre (dont le sous-titre est « Un avertissement pour ceux qui ne sont pas curieux ») est un roman prémonitoire et plus que jamais d’actualité, qui dénonce le « totalitarisme des démocraties en décadence et dégénérescence, se voulant des modèles de libre entreprise et de libéralisme, qui font fi rapidement de leurs propres lois et de leurs codes judiciaires qu’elles n’hésitent pas à transgresser ou à bafouer au nom de l’intérêt général, d’impératifs économiques, d’états d’urgence ou de sécurité publique.

Elles entrouvrent alors la porte à un fascisme ordinaire qui ne tardera pas à gangréner insidieusement les fondements et les institutions démocratiques d’un pays, à partir d’une prise de pouvoir parfaitement légale, avant de se muer en un pouvoir personnel ou collectif résolument autocratique. » (Jean-Pierre Deloux, Polar spécial Robin Cook).

Critique : 
Toscane… Deux anglais expatrié loin de leur pays… ♪ We’re poor lonesome english ♫ We’re a long long way from home ♫

Pourquoi ? Pour le climat ? En quelque sorte. Voyez-vous, monsieur Richard Watt était un journaliste consciencieux qui a, lors d’un interview d’un politicien, été trop loin.

Rien de bien méchant, Richard n’a fait que son boulot de journaliste : pousser le politicien Jobling dans ses retranchements, le faire s’énerver afin de dénoncer son côté tyrannique et mettre en garde ses concitoyens (qui furent plus cons que citoyens).

Las, il fut obligé de fuir le pays, comme un certain Edward Snowden car il ne fait jamais bon d’être le messager.

Ce roman est une dystopie qui pourrait donner la main au « 1984 » de Orwell car il dénonce la prise de pouvoir par un seul homme qui s’arroge tous les droits et qui fait marcher tout le monde au pas, virant aussi ceux qui lui plaisent moins dans la population (ici, les gens de couleur).

Un tyran règne donc sur la Perfide Albion, le pays de Galles et l’Écosse ayant fait sécession. Le pays de Sa Très Gracieuse Majesté sombre dans la nuit sombre du fascisme et l’auteur nous décrit ce qu’il pourrait se passer dans ce pays voué à une dictature…

Pour dire vrai, j’ai eu du mal avec ce roman, surtout le début, qui est lent, mais lent… Les digressions de Richard sur sa vie dans le petit village toscan de Roccamarittima sont à bailler d’ennui. Toute la première partie, en fait.

Sautant des pages, passant des paragraphes entiers, je n’ai pas retrouvé la plume enchanteresse des autres romans tels que « Les mois d’avril son meurtriers » ou du sublime « J’étais Dora Suarez ».

Jamais je n’ai réussi à m’attacher au personnage comme je me suis attaché au sergent sans nom du service A14.

Par contre, bien que je n’ai pas aimé ce roman et que j’ai abandonné l’affaire, je dois quand même souligner qu’il a le mérite de vous donner une claque dans sa seconde partie.

Dénonciations des anglais exilés, les autres pays qui regardent ailleurs, la presse muselée ou conciliante parce que c’est ce qu’elle veut, fausses accusations, camps de concentration (rééducation) pour les contestataires,…

Le chantage qu’exerce le tyran Jobling sur l’Italie est abject, mais rien de science-fictionnel dans cette manière de faire, hélas. Au nom de l’économie, on regarde ailleurs, on fait son petit business et on évite de parler des gens qui souffrent parce qu’ils ont osé dire la vérité.

Ce fascisme est une gangrène qui contamine les membres sains, faisant pourrir les fruits de toute la corbeille, charriant un sang chargé d’idées sales.

Les lois et les codes judiciaires sont bafoués, violés, piétinés au nom de l’intérêt général, pour des motifs économiques, des états d’urgence imaginaire ou au nom de la sécurité publique.

Les gens sont broyés par le système, laminé par le pouvoir, usé par les chantages en tout genre et les fausses promesses.

Publié en 1970, Robin Cook n’avait pas dû chercher bien loin l’inspiration, vu comment le monde tournait à cette époque là.

Dommage que je n’ai pas accroché à ce roman qui pourtant est d’une sombritude (néologisme offert royalement) à faire peur.

Par contre, restons vigilant, on nous trompe et nous ne disons rien…

Challenge « Thrillers et polars » de Canel (2014-2015) et le Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda.

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Comment vivent les morts : Robin Cook

Titre : Comment vivent les morts                     big_3

Auteur : Robin Cook
Édition : Gallimard (2003)

Résumé :
Où donc est-elle allée, la belle Marianne qui réjouissait par ses chansons la bonne société de ce patelin de la campagne anglaise ?

Et pourquoi reste-t-il invisible, ce chef de la police locale ? Et quel jeu joue-t-il, ce chef d’entreprise des pompes funèbres ? Serait-ce que, dans les petites villes, les malfrats valent largement ceux des grandes métropoles ?

Une étrange et romantique histoire d’amour fou.

Critique : 
Pour moi, dans mes souvenirs, les années 80 étaient géniales, mais j’étais gosse…  Dans ce roman de Robin Cook, l’Angleterre des années 80 n’est pas très folichonne.

Notre flic sergent sans nom de  l’A14, le service « Décès non élucidés », est toujours aussi cynique et il a embarqué son impertinence pour Thornhill, une petite ville à 140 km de Londres.

Pourquoi ? Parce que « La voix » le lui a demandé : on est sans nouvelles d’une habitante depuis 6 mois ! Ce n’est même pas son mari qui a signalé sa disparition, ni même les flics de la ville. Non, juste les commérages qui sont arrivés aux oreilles du Chief Constable et c’est lui qui a prévenu la Criminelle, passant l’eau du bain au service de notre ours mal luné de sergent enquêteur.

Mais les gens ne sont pas disposés à causer… Personne n’a rien vu, ou si peu, personne ne s’est posé de questions, rien, que dalle. Il faudra toute la ténacité et la brutalité du sergent pour dénouer ce sac de nœud.

— J’ai votre rapport et je l’ai lu. Et c’est un petit document tout riquiqui ; c’est une jupe qui ne couvrirait même pas les cuisses d’un moucheron.

— Non, pourquoi voulez-vous que je le sache ? demanda-t-il. [Inspecteur Kedward de Thornhill]
— Vraiment, vous me renversez. Vous êtes censé vous occuper de cette cambrousse. [Le sergent de l’A14]
— Ça ne signifie pas fourrer mon nez dans les affaires des autres.
— C’est pour ça que le public paie votre traitement, dis-je, c’est ce qu’on me répète à longueur de temps. Bon, passons à autre chose. C’est quel genre d’homme, ce Mardy ?

— Foutaises, dis-je. Vous dites que vous êtes flic. HLM, tours, manoirs, la police peut aller où elle veut quand ça lui chante, comme vous le savez parfaitement.
— La famille Mardy est à Thornhill depuis trois siècles.
— Quand bien même seraient-ils arrivés avec Jules César que je m’en ficherais.

La tournure de l’enquête m’a surprise car j’étais loin de me douter de tout ce que cette disparition pouvait cacher !

Mélange d’histoire d’amour intense, de magouilles et de chantages, ce roman comporte aussi quelques gens « d’en bas », tombés à cause de gens plus véreux qu’eux.  Nous sommes dans la fange de la société, celle des laissés pour compte, celle des derniers parmi les tout derniers.

Ici, les plus véreux ne sont pas toujours ceux que l’on croit et la criminalité tient plus du col blanc que du Marcel taché par des traces graisseuses dont l’origine n’est pas garantie mais douteuse.

Tout est pourri dans ce petit royaume où se retrouve concentré tous les maux d’une société à deux vitesses, ainsi qu’une forte dose de corruption. Chacun la ferme parce qu’il a tout à perdre si il l’ouvre.

Portait noir d’une société pourrissante. Le ton du début est grinçant, le sergent est à prendre avec des pincettes, cherchant la bagarre avec tout le monde provoquant le conflit non stop. Cassant même la figure de certaines personnes.

J’empoignai Sanders et le retournai. Je regrettai à présent d’avoir fait ça et de l’avoir frappé avec le râteau. Je sentis que tous, sans exception, nous commettons un tas d’erreurs, que nous le savons, et que pourtant nous devons vivre malgré tout. Il serait préférable d’être stupide, ou peut-être fou.
C’est la faculté de savoir qui cause le vrai martyre de l’existence : nous serions tous plus honnêtes sans la connaissance, et certaines personnes le sont encore. Oui, à présent, je regrettais vraiment beaucoup ce que j’avais fait à Sanders, et je savais que le coup que je lui avais porté était l’expression de mon propre désespoir.
Cependant, j’étais comme dans une galerie de miroirs : j’avais un travail à faire, et à faire vite dans le temps qui m’était imparti, et j’étais perturbé par les Mardy, aussi perturbé que je pouvais l’être, vu que je suis moi-même éternellement perturbé.
Je m’aperçus que j’avais sur moi trois Kleenex et je m’en servis pour essuyer le sang que j’avais fait couler sur le visage de Sanders.
Je trouvai de l’eau dans un seau pour nettoyer l’énorme ecchymose que je lui avais faite au visage.

La seule chose qu’il a à perdre, c’est son job, tout le reste il l’a déjà perdu… Mais niveau enquêteur, il est le meilleur et il le sait.

Un seul point noir dans le roman : un peu trop de bla-bla inutile, parfois. Malgré tout, cela reste un bon roman noir, mais en-deçà d’un « J’étais Dora Suarez ».

Hormis ce petit point noir vite percé, c’est toujours un plaisir de suivre les enquêtes du sergent sans nom de l’A14.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), au Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, à Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (Trophée 813 du meilleur roman en 1986) , au « Mois anglais III » chez Titine et Lou et au « Challenge Ma PAL fond au soleil – 2ème édition » chez Metaphore.

Les Quatre de Baker Street – T3 – Le Rossignol de Stepney : Legrand, Dijan & Etien

Titre : Les Quatre de Baker Street, Tome 3 : Le Rossignol de Stepney

Scénaristes : Legrand Olivier et Dijan
Dessinateur : David Etien
Édition :  Vents d’Ouest

Résumé :
Les Quatre de Baker Street sont de retour! Billy, Charlie et Black Tom (sans oublier le chat Watson!) se voient confier une nouvelle mission par leur employeur, le célèbre Sherlock Holmes : veiller discrètement sur Lord Neville Asprey, un jeune aristocrate naïf dont les escapades dans les bas-fonds londoniens inquiètent beaucoup sa richissime famille – et pour cause : le jeune lord est fou amoureux de la jolie Grace, alias le Rossignol de Stepney, chanteuse dans le cabaret paternel…

Mais ce qui devait être une mission de routine va bientôt tourner au cauchemar pour nos détectives en herbe, avec l’entrée en scène du terrifiant Bloody Percy, dandy meurtrier et bras droit d’un des patrons de la pègre locale.

C’est le début d’une aventure aussi mouvementée que dangereuse, qui mènera nos héros des bas-fonds aux beaux quartiers, en passant par le sinistre asile de Bedlam.Voici la nouvelle enquête, menée tambour battant, des détectives les plus attachants de l’Angleterre victorienne !

Critique :
Cette bande dessinée, je l’avais reçu pour Noël, offert par mon homme qui connaît mon vice et qui l’alimente de temps en temps (lorsque je lis, il a la paix).

Et je me lasse jamais de re-lire la série.

Niveau dessins, ils sont agréables pour l’œil et l’album ne possède pas de couleurs criardes.

Le tome 3 reste mon préféré, son scénario étant un très gros cran au-dessus du précédent. Le tome 2 était génial, mais ici, on passe à un autre niveau. Il est supérieur au précédent.

Dans cet album, on découvre enfin le visage de Holmes. Il est grand et maigre. Notre détective est en grande agitation et il nous offre une vision d’un retournement d’appartement digne de Jeremy Brett dans « Le malade à domicile » (PATI). On découvre, pêle-mêle, la peau d’ours (PRIO), la casquette deerstalker, le macfarlane, des expériences chimiques, les encyclopédies et une seringue.

Sherlock Holmes charge notre quatre compères d’une mission car il a beaucoup à faire avec un certain professeur Moriarty et il se plaint de Watson qui a répondu aux sirènes de la félicité domestique en se mariant. On sent bien que le problème final approche et que l’on risque de perdre Holmes pour un temps (depuis que j’ai lu le tome 4 et 5, j’en sais plus, mais lors de ma première lecture, j’étais dans l’expectative).

Excellents dessins des visages étonnés des trois enfants, découvrant le désordre de Holmes, tandis que le chat est amusé.

Les mimiques de ce dernier furent autant de sourires amusés de ma part.

– Je suis actuellement à la poursuite d’un gibier autrement plus intéressant ! Avez-vous entendu parler du professeur Moriarty ?
– Euh… Non, M’sieur…
– C’est le Napoléon du crime, jeune Billy Fletcher ! Un adversaire à ma mesure, enfin! Lui et moi sommes engagés dans une véritable partie d’échecs – avec Londres pour échiquier… et j’ai bien l’intention de le mettre échec et mat !

Les dialogues sont toujours délicieux et la différence de langage encore plus prononcée qu’avant. Cela m’a procuré une nouvelle fois des sourires jusqu’aux oreilles lors des « traductions » par Billy.

Pas de politique ou de révolution russe dans cet album, mais du racket de commerçant, digne de la Mafia, en toile de fond. Comme d’habitude, la police du quartier ne fait rien, car complice. Le pot-de-vin datant de Mathusalem… No comment.

Bref, la simple mission de surveillance que Holmes a confiée aux enfants ne se déroule pas tout à fait comme prévu et les voilà embarqué dans une histoire plus sombre en aidant la jeune fille surnommé « le rossignol de Stepney ». Le méchant, lancé à leur poursuite, est tout de même affublé du délicat surnom de « Bloody Percy » et ce n’est pas un enfant de chœur. Loin de là ! Le méchant est réussi, une fois de plus et ses pantalons sont cocasses.

Les bas-fonds composés de sa pègre de tout poil et de tout âge sont omniprésents et le dessinateur a bien représenté la différence entre le Londres d’en bas et celui des bourgeois, avec le jeune Lord Neville. La tête de sa mère en découvrant les Quatre dans son salon. Un grand moment.

Une sordide plongée dans l’asile de Beldam nous laissera découvrir dans quelles conditions déplorables on traitait les fous et combien il était facile d’y interner des gens sains d’esprit quand la famille (ou votre conjoint) voulait se débarrasser de vous. Je ne parierais pas ma chemise que ce n’est plus ainsi, de nos jours.

Bonne surprise, le docteur Watson aura un rôle un peu plus important que dans le tome précédent. Il est beau, notre docteur. La taille assez mince et pas une boule de graisse comme chez « Bdétectives ».

Enfin un dessinateur qui se soucie un peu de la description canonique.

Nos garnements et leur chat sont toujours aussi débrouillards, toujours prêt à aider la jolie demoiselle, quitte à avoir des ennuis jusqu’au cou. Et oui, le salopard en est vraiment un de la pire espèce et si Holmes utilise les gosses pour retrouver des personnes, rien n’empêche Bloody Percy de faire de même. Nos jeunes amis, la demoiselle y compris, ont des soucis à se faire et Lord Neville aussi.

Après toutes leurs péripéties qui m’avaientt tenues en haleine jusqu’à la fin, je m’étais prise une claque monumentale dans les derniers pages (vous ne saurez rien). Magnifique ! Ensuite, je m’en étais prise une deuxième (je ne vous dirai pas pourquoi) et une troisième tout de suite après en apprenant que le méchant était bien le fils bâtard de… son père (je vous la laisse découvrir).

Non, franchement, là, c’était un feu d’artifice de révélations qui me font classer cette bédé dans les toutes bonnes. Et pas rien que pour cela. Le scénario se tient aussi et il est très, très bon, en plus. Cela vaut la peine de lire cet album. Pas de fantastique ou de choses inexpliquées à la fin et pas besoin d’aspirine pour comprendre la trame. Il est complexe tout en étant simple, haletant et bien torché.

Gros soupir de soulagement devant le dessin de l’inspecteur Lestrade. Notre inspecteur est petit (ou pas très grand), et a un air de ressemblance avec un rat, au lieu d’une grosse figure remplie de bonhomie que lui ont donné certains dessinateurs. Hallelujah !

Relire encore et encore cette série reste un véritable bonheur car aucun des personnages canoniques n’y est caricaturé à l’extrême…

Livre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), au Challenge « Polar Historique » de Samlor (repris par Sharon), au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, au Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, au Challenge « Victorien » chez Arieste, Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (Prix du Festival de Blois 2009) et au Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park.