Titre : Les disparus de Blackmore
Auteur : Henri Loevenbruck
Édition : XO (23/02/2023)
Résumé :
Octobre 1925. Lorraine Chapelle, 23 ans, est la première femme diplômée de l’Institut de criminologie de Paris (créé en 1922). Spécialisée en médecine légale et psychiatrie criminelle, cette brillante et séduisante jeune femme, déterminée, entend bien intégrer un jour le célèbre Laboratoire de police scientifique qui vient d’ouvrir à Lyon.
En attendant que son rêve se réalise, elle a reçu une étrange proposition que l’état de ses finances ne lui permet pas de refuser : un courrier envoyé par Sir Ronald Hampton, richissime lord anglais installé sur Blackmore Island (petite île anglo-normande, entre Jersey et Guernesey), qui lui propose une somme faramineuse pour venir enquêter sur la disparition de sa petite-fille Margaret…
Critique :
♫ Je n’ai besoin de personne en Harley Davidson ♪ Je n’reconnais plus personne en Harley Davidson ♪ (*)
Drôle d’intro ? Non, elle en parfait raccord avec le récit, mais ça, il n’y a que celles et ceux qui ont lu le roman qui comprendront. Lisez-le et vous saurez tout !
L’île de Blackmore est une petite île anglo-normande située entre Jersey et Guernesey. Par contre, elle n’est pas un paradis fiscal…
Et vu ce qu’il s’y passe, elle ne semble pas être un paradis tout court, vu que des disparitions mystérieuses ont eu lieu. Bien que certains pensent que ces disparus ait juste eu envie d’évasion tout court. Mystère !
Réussir son duo d’enquêteurs n’est pas donné à tout le monde et il faut bien l’avouer, le couple formé par l’anglais Edward Pierce, détective de l’étrange et la très cartésienne Lorraine Chapelle, première femme diplômée de l’Institut de criminologie de Paris, marche à fond.
Oui, ils sont disparates, oui ils sont presque des opposés et c’est ce qui donne de la dynamique à ce couple d’enquêteurs. Sans oublier leurs belles réparties, leurs petites piques et cette amitié naissante. En un mot, je les ai adoré.
L’auteur a voulu rendre hommage aux feuilletons d’antan, publiés dans les journaux, ce qui fait que la plupart des chapitres se terminent sur des cliffhanger de malade qui, si vous lisiez ce récit dans un quotidien, vous donnerait envie d’aller dormir à côté des presses à imprimer afin d’avoir la suite au plus vite.
Pari réussi, donc, même si on pourrait trouver qu’il y a parfois trop d’action, trop de rythme, trop de courses poursuites endiablées. Mais au moins, il est difficile de s’ennuyer et l’enquête, bien qu’elle piétine au départ, ne sera pas de tout repos : les morts vont s’accumuler, les ennuis aussi, bref, nos enquêteurs seront secoués et mouillés.
Il y a aussi, dans cette enquête, un petit côté fantastique et ésotérique. Que les allergiques du genre se rassurent, bien qu’on ait l’impression que l’on se dirige vers du fantastique (qui pourrait tout expliquer), les explications resteront terre à terre, cartésiennes. Les gens croient à ce qu’ils veulent, non ? Chacun a droit à son ami divin imaginaire…
L’important n’est pas si c’est véridique ou pas, juste que des gens y croient dur comme fer et que pour eux, ce soit la réalité.
Dans ce roman, ce qui m’a plu, c’est la côté rétro (1925), c’est le duo atypique d’enquêteurs, leurs réparties, le côté désinhibé de Lorraine, leur humour, c’est le huis-clos sur une île, ce sont les mystères, les références à un univers bien connu que je ne citerai pas afin de ne pas divulgâcher, le petit côté ésotérique et fantastique, juste bien dosés et le fait que le roman soit un thriller endiablé, digne des feuilletons publiés début du XXe siècle.
Non, ce ne sera pas le roman de l’année, il y a même quelques longueurs sur la fin, mais il a le mérite de faire passer du bon temps de lecture, de vous immerger sur une île où le climat n’est pas ensoleillé et où les habitants sont zarbis, méfiants, comme le sont souvent les insulaires face à des étrangers, même si nos enquêteurs sont français et britannique (des voisins, quoi).
Un roman populaire et divertissant, ce qui n’est pas une insulte, mais une invitation à aller sur l’île de Blackmore pour un moment de lecture détente et mystérieuse. Bien que le final ne soit pas très détaillé, il ne m’en fallait pas plus, puisque nous étions dans des histoires de croyances.
Une LC avec Bianca, réussie et menée à un train d’enfer, en Harley-Davidson… Même si elle n’est pas une habituée de l’univers décri dans le roman, ni une adepte de l’ésotérisme en littérature, contrairement à moi.
(*) Harley Davidson – Brigitte Bardot
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°178].