La part de l’ombre – T02 – Rendre justice‭ : ‬Patrice Perna et Francisco Ruizgé

Titres : La part de l’ombre – T02 – Rendre justice

Scénariste : Patrice Perna
Dessinateur : Francisco Ruizgé 🇪🇸

Édition : Glénat (06/01/2021)

Résumé :
Doit-on être puni pour avoir tenté de tuer Hitler ?

Avril 1955. Le tribunal de première instance de Berlin a confirmé en appel la condamnation de Maurice Bavaud, exécuté quatorze ans plus tôt pour sa tentative d’assassinat d’Adolf Hitler.

Bien décidé à ne pas en rester là, l’ancien agent de la Kriminalpolizeï Guntram Muller fait de l’annulation de ce verdict une affaire personnelle. Mieux, il veut voir Bavaud honoré en héros national.

Pris en étau entre des services secrets américains intrusifs et des autorités soviétiques méfiantes, il se voit confier la responsabilité d’interviewer rien de moins que Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du parti communiste qui s’apprête à renier officiellement la politique de Staline dans les semaines à venir.

Dans le final haletant de La Part de l’Ombre, Patrice Perna s’interroge sur l’importance du travail bibliographique et du devoir de mémoire.

Le flegmatique Guntram, en explorant le passé, est sur le point de mettre au jour les enjeux réels de cette affaire. Quand une injustice passé finit-elle d’avoir des répercussions sur le présent ?

Critique :
Nous retrouvons Muller, poursuivant son enquête sur Bavaud, notamment auprès de l’ambassade Suisse en Allemagne (de l’Est).

La Suisse, par le biais de son ambassadeur, se retranche derrière la décision de la justice et les codes de la loi, ajoutant que durant la Seconde Guerre Mondiale, ils étaient neutres et que c’est donc pour cela qu’ils n’ont jamais proposer, aux nazis, d’échanger des espions nazis contre Bavaud, ressortissant suisse.

Oui, mais… On peut aussi être neutre et avoir des relations cordiales avec les différents belligérants, tirer son épingle du jeu. Les relations bienveillantes, même avec les allemands, ça peut aider, durant une guerre. Mais il ne faudrait pas que l’on ressorte ce passé peu glorieux de sous les tapis…

Et maintenant, 15 ans après, les suisses ne font rien pour réhabiliter Bavaud ? Refusant même de faire appel de la décision de justice qui condamne, à nouveau, Bavaud, à l’emprisonnement (alors qu’il a été guillotiné en 1941!).

Dès les premières pages, la Suisse est rhabillée pour 36 hivers, Muller ne se privant pas pour mettre le nez de l’ambassadeur dans leur merde, notamment avec l’or des Juifs, volé par les nazis et dormant gentiment dans les banques suisse. Oh, il est shocking, monsieur l’ambassadeur, quand Guntram Muller lui balance tout à la figure.

Dans ce second tome, le côté espionnage prend le dessus (services secrets américains, Stasi, politburo), on en apprend plus sur les différents personnages, on a quelques surprises (que j’avais deviné, la ficelle était un peu grosse) et ça complote un peu partout.

Plus d’action dans ce second tome, là où le premier prenait son temps. On bouge plus, l’histoire est assez dense, complexe et se consacre plus à Guntram Muller et sa part d’ombre (on le verra en découvrant son passé et son implication) qu’a Bavaud, même si tout est lié.

Guntram Muller est un personnage complexe, tout en nuances, pas facile à cerner. D’ailleurs, les autres personnages sont, eux aussi, complexes, réalistes et terriblement humains.

Le final est explosif… et à la hauteur !

Une bédé qui mélange habillement l’espionnage, la guerre froide, les dialogues percutants, la politique, la justice, l’Histoire, les faits réels et fictionnels, le tout dans des ambiances pesantes de l’après guerre et d’un Berlin coupé en deux.

Les dessins sont bien faits, ce qui ne gâche rien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°202] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°45].

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La part de l’ombre – T01 Tuer Hitler : Patrice Perna et Francisco Ruizgé

Titres : La part de l’ombre – T01 – Tuer Hitler

Scénariste : Patrice Perna
Dessinateur : Francisco Ruizgé 🇪🇸

Édition : Glénat (06/01/2021)

Résumé :
Berlin, décembre 1955. Nous sommes à l’aune de la guerre froide. Guntram Muller est journaliste pour un des plus grand quotidien, le Berliner Zeitung. Il s’intéresse à une affaire assez singulière et très éloignée des préoccupations du Rédacteur en chef : le procès en révision de Maurice Bavaud, un jeune Suisse que l’on dit « illuminé » exécuté par les nazis en 1941 pour avoir tenté d’assassiner Adolf Hitler.

Ce procès, réclamé par la Confédération Suisse se soldera finalement par un jugement pour le moins étonnant : le jeune « terroriste », décapité en 1941, est condamné à cinq ans de détention et cinq ans de perte des droits civiques. Guntram, ancien inspecteur de la célèbre Kripo (Kriminalpolizei), enrôlé dans l’Abwehr en 1939, s’intéresse de près à cette histoire.

Et pour cause. Il a été mandaté, à l’époque des faits, par un proche de Himmler, pour enquêter sur les éventuels complices qui auraient pu aider le jeune Suisse a approcher aussi facilement le Führer dans le lieu le plus sécurisé, le fameux Nid d’Aigle.

En 1955, toujours tourmenté par son passé, Guntram tente de réhabiliter la mémoire de Maurice Bavaud et se lance dans une vaste enquête, journalistique cette fois. Il est aidé en cela par un jeune homme, garçon de bureau au journal, pour lequel il s’est pris d’affection. Wolf Fiala rêve de devenir reporter comme son idole, le célèbre Albert Londres. Il va aider Guntram à dérouler le fil complexe de l’histoire de Bavaud.

On découvrira toutes les hypothèses échafaudées au cours de cette étrange affaire : Bavaud était-il un fou de Dieu, tueur solitaire ?

Etait-il un espion agissant pour le compte d’une organisation secrète, A-t’il été mandaté par les alliés ou par un proche d’Hitler ? Comment a-t’il pu approcher le dictateur d’aussi près et à plusieurs reprises ? Pourquoi la Suisse a-t’elle refusé de l’aider en l’échangeant contre un espion Allemand ? Mais les apparences sont rarement fidèles à ce que sont les Hommes en réalité…

Critique :
En 1938, Maurice Bavaud, un jeune Suisse, a tenté de tuer Hitler. Il a été condamné et décapité. 15 ans plus tard, on le recondamne à nouveau !

Pourquoi ? Parce que : « Attendu qu’en vertu de l’article 211 du code pénal, la vie d’Adolphe Hitler mérite une protection juridique au même titre que n’importe quel être humain ».

Qu’en 1938, on condamne cette tentative assassinat, c’est compréhensible, Hitler est au sommet, et ce, jusqu’à son suicide et la capitulation de l’Allemagne.

Mais après, en sachant ce qu’Hitler a commis, avec l’aide de sa clique de nazis, on aurait dû décorer Maurice Bavaud, ou, au pire, le condamner pour avoir raté son coup !

Ben non, lors de la révision de son procès demandée par son père, 15 ans après, on recondamne cet homme qui est mort ! Sérieusement ? Oui, sérieusement, on condamne Maurice Bavaud, mort par décapitation en 1941, à cinq ans de détention et cinq ans de perte des droits civiques ! Heu ?? Ubuesque, non ?

Ok, je vais éviter de voir les choses par le petit bout de la lorgnette, comme le suggère Guntram Muller, journaliste, à son jeune padawan.

Alors, tentons de comprendre comme Bavaud en est arrivé à vouloir tuer le moustachu (je lui en veux de ne pas avoir réussi)… Enquêtons aux côtés de nos deux journalistes, dans le Berlin de l’Est.

Une tentative d’homicide est condamnable, quelque soit la personne que l’on souhaitait envoyer au boulevard des allongés, quand bien même c’était Hitler, quand bien même c’était assassiner un tyran. Ôter la vie est un crime.

Le récit est assez lent et à la fin de ce premier tome, on ne sait toujours pas qui était vraiment Bavaud, ni si ce qu’on a dit de lui est véridique ou si certains voulaient juste le faire passer pour un fou, un illuminé de la religion.

Il n’en reste pas moins que cet homme a réussi à se retrouver, par deux fois, dans l’entourage proche du moustachu et armé, qui plus est !

Ce premier album va mettre en images les hypothèses échafaudées au cours de cette étrange affaire, ainsi que l’enquête menée par Guntram Muller, journaliste au Berliner Zeitung et le jeune Wolf Fiala, qui rêve de devenir reporter comme son idole, Albert Londres.

Les mystères sont présents et à la fin de ce premier album, il est difficile d’échafauder des hypothèses, de tirer des conclusions, de faire des déductions. Je dois même avouer que je n’avais pas connaissance de cette tentative d’assassinat du moustachu. Les autres, oui, mais pas celle-ci. Cette bédé m’enverra au lit moins bête, tiens !

Les dessins sont réalistes, très agréables et les décors des années 50, dans Berlin divisée, sont très bien faits aussi. Des bâtiments sont en ruine, des murs effondrés, on voit que tout n’a pas encore été reconstruit.

Fin du suspense, je me lance sur le second tome ! Et la critique du second volet est pour demain après-midi

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°201] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°43].

Le Mois Anglais is back ! It’s a wonderful month [June 2023 – Season 12]

Le Mois Anglais est de retour ! La preuve que le temps passe vite, très vite. Comme toujours, je participe et je compte bien ne pas me tourner les pouces (les organisatrices aimeraient sans doute que je glandouille).

Pas de bol, je ne suis même pas fatiguée du Mois Espagnol & Sud-Américain (+ de 50 fiches), que du contraire, je suis gonflée à bloc, prête à enchaîner directement sur l’Anglais (même pas mal, même pas peur). Et comme le Pavé de l’été n’aura pas lieu en été 2023, je pourrai me reposer en juillet…

Pour ne pas changer, je vais faire honneur à des monuments anglais tels Sherlock Holmes (même son père littéraire est écossais), Hercule Poirot (qui est belge), Harry Potter et Jack The Ripper (ah, là, on ne sait pas qui il est !). Mais il n’y aura pas que ces personnages anglais bien connus…

J’ai aussi des bédés avec Churchill, avec les 5 espions de Cambridge et Dorian Gray. Puis j’ai aussi, dans ma pile, des mangas (Moriarty, Black Butler et Emma).

De quoi bien m’amuser lors de mes lectures et comme ce soir, je suis en vacances annuelles (yes !), j’espère avoir du temps. 

Pour les genres littéraires, comme d’habitude, j’ai des polars et romans noirs, mais j’ai aussi l’intention (aurai-je le temps ??) de lire des romans historiques, de la fantasy, de la SF, des études, des essais, de la romance M/M… Bref, je ne serai pas sectaire dans mes lectures.

Pour la localisation, je ne resterai pas qu’en Angleterre, j’ai bien envie d’aller ailleurs (tant que l’auteur est anglais…), comme chez les communistes, dans des camps de concentration, à Paris pendant la Saint-Barthélemy, au Japon, à Berlin, dans l’Iowa et ailleurs, si affinités. 

Comme pour le Mois Espagnol et Sud-Américain, certaines de mes lectures seront sombres, très sombres…

Alors, comme chaque année, ma liste à lire est énôôôrme ! Impossible pour moi de ne pas surcharger, tant j’ai envie de tout lire, même si je sais que jamais je n’y arriverai…

Mais bon, on ne sait jamais, sur un malentendu, je pourrais arriver à tout lire (un vieux rêve : un Mois Anglais qui dure indéfiniment ou le mois de juin qui n’en finirait pas et mes congés non plus). 

Liste à lire (romans, bédés, mangas) ou à regarder (séries, films) : 

  1. [SÉRIE] Hercule Poirot – S05 – Épisode 07 – Le Miroir du mort 
  2. [SÉRIE] Hercule Poirot – S08 – Épisode 01 – Les Vacances d’Hercule Poirot 
  3. [SÉRIE] Hercule Poirot – S10 – Épisode 01 – Le Train Bleu 
  4. [FILM] Meurtre au soleil (Evil Under the Sun) de Guy Hamilton (1982)
  5. [FILM] Enola Holmes 2 de Harry Bradbeer (2022)
  6. La Taverne aux oubliés – Frère Athelstan 10 : Doherty Paul [Polar]
  7. La Malédiction des Baskerville : Gauthier Wendling [Polar – Jeu]
  8. Sherlock Holmes et les trois terreurs d’hiver : James Lovegrove [Fantasy] 
  9. Amants de Baker Street – 01 – Le détective et le soldat blessé : Isabelle Lesteplume [Polar / Romance M/M]
  10. Trahison sanglante – Le dossier Dracula : Latham [Fantastique] [Polar]
  11. L’affaire Baskerville – 02 – Une étude en ombre : Emma Jane Holloway [Polar]
  12. Sherlock Holmes Contre Frankenstein : Whitehead [Fantastique] [Polar]
  13. Sherlock, Lupin & moi – Les meilleures enquêtes de Holmes : I. Adler [Polar]
  14. Enquêtes Secrètes de Sherlock Holmes – Jack l’Égorgeur : Trouilhet [Polar]
  15. Sherlock Holmes – Anthologie du célèbre détective, sur papier et à l’écran : Rodolphe Massé [Étude / Essai]
  16. Les filles de Whitechapel et Jack l’Éventreur : Paul West [Polar]
  17. L’affaire Jack l’Éventreur – Une radioscopie : Didier Chauvet [Étude / Essai]
  18. Jack l’éventreur n’est pas un homme : Pascale Leconte [Étude / Essai]
  19. Hercule Poirot, une vie : Ruaud et Mauméjean [Étude]
  20. La veillée de Noël / Jack l’éventreur : Anne Perry [Polar]
  21. Meurtres à Kingfisher Hill – Poirot 04 : Hannah Sophie [Polar]
  22. Son espionne royale – 04 – Et la fiancée de Transylvanie : Bowen [Polar]
  23. Sa Majesté mène l’enquête – 03 – Chasse royale à Sandringham : Bennett
  24. Le Mort à vif – Factory 05 : Robin Cook (UK) [Roman Noir]
  25. La môme vert-de-gris : Peter Cheyney [Roman Noir]
  26. Maudit mercredi – Frieda Klein 03 : French Nicci [Polar]
  27. Je suis Pilgrim : Hayes Terry [Thriller]
  28. Mystères de Tregarrick – 01 – Meurtres à marée haute : Dennison [Polar]
  29. Brazilian Psycho : Joe Thomas [Polar] 🇪🇸 + 🇬🇧
  30. Étude en noir : José Carlos Somoza [Polar] 🇪🇸 + 🇬🇧
  31. Enquêtes criminelles – Petits crimes victoriens : A. Beddingfeld [Polar – Jeu]
  32. À l’hôtel Bertram – 10 – Miss Marple : Agatha Christie [Polar]
  33. Les dames de Marlow  – 02 – Il suffira d’un cygne : Robert Thorogood [Polar]
  34. Griffes : Malika Ferdjoukh [Polar – Jeunesse]
  35. Six Versions – 01 – Les orphelins du Mont Scarclaw : Matt Wesolowski [Polar]
  36. La société royale : Robert J. Lloyd [Polar]
  37. Birdman – 01 – Jack Caffery : Hayder Mo [Thriller]
  38. Le jour du Diable : Hurley Andrew Michael [Thriller]
  39. Kolyma – 02 – Leo Demidov : Tom Rob Smith [Polar]
  40. L’équarrisseur – Anjelica Henley 01 : Nadine Matheson [Thriller]
  41. Les Moissons : Erin Young [Polar]
  42. Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02 : Ray Celestin [Polar]
  43. Mafioso – Michael Talbot et Ida Davies 03 : Ray Celestin [Polar]
  44. Agent Sonya : Macintyre Ben [Espionnage]
  45. La taupe : John Le Carré [Espionnage]
  46. Angleterre – Brexit et conséquences : Serge Enderlin [Étude / Essai]
  47. Harry Potter et les reliques de la mort ‭:‬ J.K. Rowling [Fantastique]
  48. En quête de Jake : Miéville China [Fantastique]
  49. Merfer : Miéville China [Fantastique]
  50. Étrange cas de l’homme mécanique : Hodder [Fantastique Steampunk]
  51. Anno Dracula – 01 : Newman Kim [Fantastique]
  52. Chroniques St Mary’s 06 – En cas de problème : Taylor Jodi [Fantastique]
  53. Chroniques St Mary’s 07 – Petits arrangements avec l’Histoire [Fantastique]
  54. L’Héritage de Molly Southbourne : Thompson Tade [Horreur]
  55. Blood song – 01 – La voix du sang : Ryan Anthony [Fantasy]
  56. Raven Blade – 01 – L’Appel du loup : Ryan Anthony [Fantasy] 
  57. La première loi – 01 – Premier sang : Abercrombie Joe [Fantasy] 
  58. Assassin’s Creed – 05 – Forsaken : Bowden [Fantasy]
  59. Mage de Bataille – 01 : Peter A. Flannery [Fantasy]
  60. Rigante – 03 – Le cœur de corbeau : David Gemmell [Fantasy]
  61. Les épées de la nuit et du jour – Drenaï 11 : David Gemmell [Fantasy]
  62. L’âge du feu – 04 – L’attaque du dragon : Knight E. E. [Fantasy]
  63. Vorrh – 01 : Brian Catling [Fantasy]
  64. Le livre des Terres Bannies – 01 – Malice : John Gwynne [Fantasy]
  65. Coeur de loup : Katherine Rundell [Aventure]
  66. Les Filles du manoir Foxcote : Eve Chase [Roman]
  67. Les sorcières de Pendle : Halls Stacey [Historique]
  68. L’honneur du samouraï – Musashi Miyamoto 02 : Kirk David [Historique]
  69. L’homme de Berlin – Gregor Reinhardt 01 : McCallin Luke [Historique]
  70. La Quête : Lyndon Robert [Historique]
  71. Les Douze enfants de Paris : Willocks Tim [Historique]
  72. La Femme du prisonnier : Maggie Brookes [Historique]
  73. Un monde sans fin – Kingsbridge 02 : Ken Follett [Historique]
  74. Les couturières d’Auschwitz : Lucy J. Adlington [Historique]
  75. L’enfant d’Auschwitz : Lily Graham [Historique]
  76. L’enfant qui décida de suivre son père à Auschwitz : Dronfield [Historique]
  77. West : Carys Davies [Historique]
  78. Moriarty – Tome 12 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  79. Moriarty – Tome 13 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  80. Moriarty – Tome 14 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  81. Black Butler – Tome 32 : Yana Toboso [Manga]
  82. Emma – Tomes 01 / 02 / 03 / 04 : Kaoru Mori [Manga]
  83. Holmes et les mystères de Londres – 01 – La Noyée de la Tamise : Michel Suro, J-P Pécau et Scarlett [Bédé]
  84. Enola Holmes – 05 – L’énigme du message perdu : Blasco et Springer [Bédé]
  85. Enola Holmes – 06 – Métro Baker Street : Blasco et Springer [Bédé]
  86. 13 Devil Street – 01  1888 : Benoît Vieillard [Bédé]
  87. Hercule Poirot (BD) – 07 – Drame en Trois Actes : Brémaud et Zanon [Bédé]
  88. Hercule Poirot (BD) – 08 – Poirot joue le jeu : Marek et Christie [Bédé]
  89. Agatha Christie – 06 – La nuit qui ne finit pas : Rivière et Leclercq [Bédé]
  90. Agatha Christie  – 08 – Le meurtre de Roger Ackroyd : Lachard [Bédé]
  91. Agatha Christie – 17 – Témoin muet : Marek et Christie [Bédé]
  92. Agatha Christie – 22 – Le Couteau sur la nuque : Marek et Christie [Bédé]
  93. Shi, cycle 1 – 04 – Victoria : José Homs et Zidrou [Bédé]
  94. Shi, cycle 2 – 05 – Black Friday : José Homs et Zidrou [Bédé]
  95. Les Cinq de Cambridge – 01 – Trinity : Olivier Neuray et V. Lemaire [Bédé]
  96. Les Cinq de Cambridge – 02 – 54 Broadway : Neuray et Lemaire [Bédé]
  97. Les Cinq de Cambridge – 03 – Étangs du patriarche : Neuray, Lemaire [Bédé]
  98. Sherlock Holmes – La BD dont vous êtes le héros – 08 – Ténèbres sur Londres : Boutanox [Bédé]
  99. Dorian Gray : Enrique Corominas [Bédé] 🇪🇸 + 🇬🇧
  100. La guerre des mondes – T01/02 : Cifuentes et Dobbs [Bédé] 🇪🇸 + 🇬🇧

Inca – 01 – L’Empire des Quatre Quartiers : Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier

Titre : Inca – 01 – L’Empire des Quatre Quartiers

Scénaristes : Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier
Dessinateur : Lionel Marty

Édition : Glénat (2013)

Résumé :
Pour unifier le peuple inca : un enfant élu… Tel Moïse, Amaru fut trouvé nourrisson, flottant dans un panier sur le lac Titicaca. Il portait derrière l’oreille un tatouage de serpent, et dans ses langes était caché une statuette.

S’il parvient à réunir les trois autres statuettes de l’Antisuyo, Amaru réalisera son destin de Fils du Soleil : c’est ce qu’un chamane lui a prédit dans les montagnes… Mais pour l’heure, il a été choisi pour être sacrifié pour la splendeur de l’Empire inca…

Laurent Granier, auteur de films et d’ouvrages sur le sujet, s’associe au scénario à LF Bollée pour créer cette nouvelle série : une fresque authentique et cruelle sur le sort trop peu connu du peuple inca. Lionel Marty y ajoute sa patte réaliste et spectaculaire.

Critique :
Sur le lac Titicaca, un panier contenant un nourrisson à l’étrange tatouage de serpent, est déposé. Il est recueilli par une femme.

C’est l’Élu, on veut le tuer, alors, pour le protéger, on l’a balancé à la flotte. Tiens, un air de déjà-vu…

Moïse sauvé des eaux ! Non, c’est Amaru. Il avait une statuette avec lui et d’après le résumé, s’il retrouve les autres, il pourra les assembler et devenir le Fils du Soleil !

♫… Les cités d’or ♪… Enfant du soleil ♪ Ton destin est sans pareil ♪ L’aventure t’appelle ♪ N’attends pas et cours vers elle ♫

Franchement, je ne sais pas trop ce que je vais bien pouvoir raconter dans cette chronique, parce que ma lecture m’a laissé dubitative pour plein de raisons.

Premièrement, le récit ressemble à un fouillis où il est difficile de s’y retrouver. Si les dessins au départ, laissent présager de belles promesses, ensuite, ils sont assez moches, notamment dans les gros plans d’Amaru, notre appelé à être l’élu. Dont on ne sait pas grand-chose et à qui il est difficile de s’attacher.

Bon, sans compter qu’un élu, des gens qui veulent le tuer, ça sent l’archi connu ! Lorsque l’on s’attaque à des trucs vieux comme le monde, il faut le sublimer, le cuisiner autrement et offrir aux lecteurs un récit qui fait « waw ».

Là, pour le moment, ça fait juste « Pchittt »…

À voir si le tome 2 (et dernier tome) apportera des réponses ou un peu plus d’émotions, parce que tout cela est absent de ce premier tome (qui ne donne même pas envie de lire la suite).

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°30].

Le Trésor des Aztèques : Evelyne Brisou-Pellen

Titre : Le Trésor des Aztèques

Auteur : Evelyne Brisou-Pellen
Édition : Flammarion – Castor poche (2007)

Résumé :
Dans la belle ville de Mexico, Citlal, le jeune Aztèque se rend chaque jour au palais de l’empereur pour s’occuper des serpents dont il a la charge. C’est là, qu’un matin, il fait la connaissance de Mia, une jeune Mixtèque.

Mais les Espagnols convoitent le fabuleux trésor des Aztèques sur lequel veille l’empereur. La cité est en danger. Citlal et Mia se retrouvent au coeur des combats…

Critique :
Un peu de littérature jeunesse pour changer et direction l’empire Aztèque !

Cortés a déjà mis les pieds sur le continent et foutu le bordel. Il convoite l’or, comme tout le monde.

C’est une jeune garçon qui va tenter de les en empêcher, en faisant preuve de courage.

Dans ce court récit, nous apprendrons quelques coutumes des Aztèques, mais très peu… L’autrice est restée sobre, ne parlant que peu des sacrifices humains, sans doute pour ne pas choquer le jeune lectorat.

Ce roman se lit très vite, une fois entamé, on a envie de savoir ce qu’il va se passer et, sans pour autant posséder un suspense de malade, on s’accroche au récit. Les combats sont détaillés, sans être trop détaillés, jeunesse oblige.

Un récit qui ne restera pas dans ma mémoire, de la littérature jeunesse qui se laisse lire, facilement et qui venait à point pour débuter tranquillement le Mois Espagnol et Sud Américain.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°05].

L’ancien calendrier d’un amour : Andreï Makine

Titre : L’ancien calendrier d’un amour

Auteur : Andreï Makine
Édition :

Résumé :
« Qu’importe l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance. » (Baudelaire)

Tel serait l’esprit de cette saga lapidaire – un siècle de fureur et de sang que va traverser Valdas Bataeff en affrontant, tout jeune, les événements tragiques de son époque.

Au plus fort de la tempête, il parvient à s’arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, entre l’ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les « constructeurs de l’avenir radieux ».

Chef-d’œuvre de concision, ce roman sur la trahison, le sacrifice et la rédemption nous fait revivre, à hauteur d’homme, les drames de la grande Histoire : révolutions, conflits mondiaux, déchirements de l’après-guerre.

Pourtant, une trame secrète, au-delà des atroces comédies humaines, nous libère de leur emprise et rend infinie la fragile brièveté d’un amour blessé.

Critique :
C’est l’émission La Grande Librairie que j’ai découvert cet auteur et que j’avais lu « Au-delà des frontières« .

La question que je me suis posée, lors de cette lecture, c’est : comment est-ce que l’auteur arrive à en dire autant avec si peu de pages (200) et comment est-ce qu’il arrive à nous faire voyager autant dans l’Histoire en en disant si peu ??

Hé oui, c’est le force de ce roman : en dire beaucoup avec peu. Il va directement où il doit aller, sans pour autant sacrifier le fond et la forme.

Le XXe siècle est riche en conflits en tout genre (hélas) et Valdas Bataeff, notre jeune héros principal (qui n’a rien d’un héros), va passer d’une jeunesse de riche bourgeois (1913) à celle d’un soldat de l’armée Blanche, avant que la vie ne le précipite, dans un autre vie, celle des laissés-pour-compte, des pauvres.

Un seul passage de sa vie a, pour lui, valu la peine d’être vécu : il s’est passé dans l’ancien calendrier, le calendrier Julien (avant que Lénine ne décrète le passage au calendrier Grégorien : le 31 janvier 1918, la Russie passerait directement au 14 février 1918).

C’était une belle histoire d’amour qu’il a gardé précieusement en mémoire, mais aussi dans son cœur. C’était aussi la Russie d’avant l’URSS, d’avant le communisme…

Qu’on ne s’y trompe pas, ce roman n’est pas qu’un simple roman d’amour où un homme se remémore ses instants heureux. C’est aussi un roman historique, qui passe en revue les événements importants du siècle écoulé, sans entrer dans les détails, mais qui en donne assez que pour que l’on se fasse une idée générale.

C’est aussi un roman qui interroge : comment, après la boucherie de La Grande Guerre, la fameuse Der des Der, l’Homme a encore eu envie d’entrer en guerre en 1939 et comment un peuple peut en arriver à une guerre civile (révolution russe) où des frères s’entretuent (puisque appartenant au même pays).

Sans oublier que peu de temps après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on remettait ça en Indochine ? L’Homme est-il un fou destructeur ? (oui !!).

Ce court roman de 200 pages se lit sur un après-midi, avec plaisir, même si c’est un roman composé de drames. J’ai aimé les portraits croisés dans ces pages, même à l’arrière d’un taxi de nuit.

La vie de Valdas a été bien remplie, lui qui pensait vivre tranquillement, a dû faire face aux événements noirs de la vie, de l’Histoire et cela a changé sa vie, ses pensées, son caractère. C’est le récit d’un destin fracassé, comme l’Histoire en est remplie, malheureusement.

Sans sa parenthèse enchantée, Valdas n’aura jamais tenu le coup…

— Ce que tu as vécu… je parle de ces journées au bord de la mer Noire, c’était… le sens même de la vie. Cet amour à l’écart du temps, c’est ce que nous devrions tous espérer ! le seul qui nous est véritablement offert par Dieu. Mais nous sommes rarement capables de le recevoir.

Un beau roman, tout en finesse, tout en douceur, sans pathos, sans en faire trop ou en rajouter. L’écriture de l’auteur fait mouche et elle m’a bercée durant ma lecture. À la fois concise et précise, qui sait en dire beaucoup sans en dire trop.

Oui, assurément un beau roman, une belle histoire.

Blackwater – 06 – Pluie : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 06 – Pluie

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (17/06/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 6: Rain (1983)
Traduction : Yoko Lacour & Hélène Charrier

Résumé :
Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s’être assagi : révélations écrasantes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse.

Mais quelque chose surplombe Perdido, ses habitants et ses rivières. Le temps des prophéties est enfin venu.

Critique :
Et voilà, c’est fini… La saga de la famille Caskey est terminée. Je voulais attendre un peu plus avant d’entamer le dernier tome, mais je n’ai pas su résister longtemps : je voulais savoir ! Tout en ayant peur d’être déçue par le final.

Mettons fin au suspense tout de suite, le final était à la hauteur et il ne pouvait se dérouler autrement. La boucle est bouclée…

Une fois de plus, nous suivons l’évolution de la famille Caskey qui devient encore plus riche que riche, sans que pour autant ils ne développent des choses bien avec leurs fortunes. Malgré tout, certains personnages évoluent.

Sister continue de s’enfoncer dans l’imbécilité, à se transformer en Mary-Love (sa mère acariâtre qui faisait marcher tout le monde à la baguette) et Lilah, la fille de Frances, devient pire que Miriam au même âge, tandis que Miriam, elle, s’est assagie un peu.

Plus d’horreur et de fantastique, dans ce dernier tome et ce qui était dans la rivière, mort, n’était pas sans doute assez mort puisque ces esprits sortiront de l’eau et pas que pour chatouiller les pieds des dormeurs.

Ce sont des passages d’épouvante, mais je n’ai pas compris pourquoi les morts dans la rivière sortaient maintenant pour demander des comptes. Parce qu’ils sentaient qu’Elinor vieillissait et qu’elle perdait de son pouvoir de transformation ? Dans la scène finale, je l’ai compris, mais pas avant… Sauf si c’est pour dire qu’un jour, tout se paie, surtout les crimes.

Anybref, ce n’est pas le plus important ! La saga est finie… L’histoire a commencée en 1919, lors de la crue et nous terminons ce sixième tome en 1969 : les personnages ont pris un coup de vieux, d’autres sont mort, des enfants sont nés, des petits-enfants aussi.

Cette saga, c’est 50 ans d’histoire américaine, même si nous n’aurons que peu d’échos de ce qu’il se passe ailleurs, puisque c’est aussi un huis-clos dans la ville de Perdido, une ville du Sud, en Alabama…

Au moins, chez les Caskey, le personnel Noir est bien traité et bien payé. Mais on sent tout de même, chez les plus anciens, une sorte de déférence envers les maîtres Blancs.

Les Caskey m’ont marqué, notamment dans le fait que les femmes aient toujours eu leur mot à dire, qu’elles soient les plus fortes, que l’homosexualité féminine ne soit pas fustigée et dans le fait que chez eux, on se « vole » les bébés ou les enfants…

Mary-Love avait pris Miriam, le nouveau-né de son fils, Elinor prendra Lilah, sa petite-fille, qui se fera ensuite voler par Miriam, tandis que Quennie empruntera son petit-fils durant 7 ans… Et si Lilah avait voulu des enfants, Miriam (sa tante) lui en aurait pris un, elle le dira elle même. Heu, les gars, c’est pas normal de voler les enfants des autres !

S’il ne pouvait en être autrement du final, ne vous attendez pas à recevoir toutes les réponses à vos questions sur Elinor et sa race. Il restera des questions sans réponses, à nous d’y répondre, ou de laisser planer les mystères. Cela ne m’a pas dérangé.

Cette saga en 6 volumes, en plus d’en jeter dans la biblio grâce à ses magnifiques couvertures, est une saga que j’ai adoré, sans pour autant que ce soit des coups de cœur, mais j’ai aimé les ambiances, les atmosphères, les auras de mystères, l’Histoire de l’Amérique, vue au travers du prisme de cette famille étonnante, où j’ai aimé des personnages plus que tout et détesté d’autres (et aimé les détester).

Une saga qui m’a attrapée et qui ne m’a plus lâchée, même si j’ai espacé dans le temps la lecture des 6 tomes. Une saga qui m’a tenue en haleine avec peu de choses, sans que jamais je ne m’ennuie une seule seconde. Un mystère ! Une belle découverte.

Blackwater – 05 – La Fortune : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 05 – La Fortune

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (03/06/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 5: The Fortune (1983)
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charrier

Résumé :
Le clan Caskey se développe et se transforme. Certaines branches font face à la mort, d’autres accueillent la vie.

Entre rapprochements inattendus, haines sourdes et séparations inévitables, les relations évoluent. ­Miriam, ­désormais à la tête de la scierie et noyau dur de la famille, continue à faire grandir la richesse.

Suite à une découverte surprenante et miraculeuse – excepté pour une personne –, c’est la ville entière qui va bientôt prospérer. Mais la soudaine fortune suffira-t-elle alors que la nature commence à ­réclamer son dû ?

Critique :
Une fois de plus, j’ai adoré ce cinquième et avant-dernier tome de la saga consacrée au clan Caskey.

La fortune sourit aux audacieux, mais surtout à ceux qui ont un don pour renifler du pétrole (sans avions renifleurs). Elinor en a la capacité et son don va permettre à la famille de devenir encore plus riche qu’ils n’étaient.

Oui, mais, cela à un coût, non ?

Comme d’habitude, on ne peut pas dire que ce récit est trépidant et pourtant, j’y étais accrochée, impossible de le lâcher, j’aurais bien poursuivi mon voyage pour avoir encore du temps de lecture.

Le côté fantastique a toujours été ténu, dans la saga, même si l’on sait, depuis le départ, que Elinor n’est pas comme tout le monde. Dans ce cinquième tome, le fantastique est plus présent, sans pour autant que cela dérange, on s’y est habitué depuis le début, à la créature.

Dans le final, on a à nouveau un gros truc important qui se passe, d’ailleurs, on l’avait senti venir. Un personnage, un des importants, change totalement, se retirant de plus en plus à l’intérieur d’iel-même (no spolier, même sur le sexe), alors qu’un autre dépasse les bornes en décidant de ne plus bouger son cul et de transformer un membre de sa famille en esclave.

Le tome 6, le dernier, m’attend sur la table, j’ai envie de sauter dessus et d’un autre côté, je repousse ce moment, parce qu’ensuite, je devrais dire bye-bye à la famille Caskey et depuis le premier tome, je l’adore.

Surtout que dans cette famille, les femmes ont leur mot à dire et leur rôle à jouer et pas que dans une cuisine !

Un excellent tome qui nous apprend un peu plus sur les créatures, sans pour autant apporter toutes les réponses, Elinor ne les connaissant pas toutes non plus.

La mort de Staline – Une histoire vraie… soviétique – Intégrale : Fabien Nury et Thierry Robin

Titre : La mort de Staline – Une histoire vraie… soviétique – Intégrale

Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Thierry Robin

Édition : Dargaud (01/12/2017)

Résumé :
Cette intégrale de « La Mort de Staline » regroupe les deux tomes de ce vrai faux récit historique signé par deux grands noms de la nouvelle BD française : Fabien Nury et Thierry Robin.

Le 2 mars 1953, en pleine nuit, Joseph Staline, le Petit Père des peuples, l’homme qui régna en maître absolu sur toutes les Russies, fait une attaque cérébrale. Il est déclaré mort deux jours plus tard.

Commence alors une lutte acharnée pour le pouvoir suprême, lutte qui concentrera toute la démence, la perversité et l’inhumanité du totalitarisme.

Qui succédera à Staline ? Une histoire vraie soviétique, à l’humour ravageur et cruel, portrait saisissant d’une dictature plongée dans la folie.

La Mort de Staline, une bande dessinée historique réaliste et documentée qui dépeint le tableau terrifiant et absurde d’un système totalitaire en pleine folie.

Critique :
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette intégrale de la Mort de Staline est drôle.

Même si l’humour est grinçant, noir et perfide… Et que l’on sait que son système est responsable de morts et de déportations par dizaine de milliers.

Il est difficile de ne pas sourire devant l’empressement de certains à satisfaire les demandes du Père des peuples (avant son attaque) et de voir les autres magouiller pour tenter de conserver leur place et leurs privilèges.

Ubuesque, mais tellement réaliste. Staline se meurt, mais il fait toujours peur. Le guide est mourant, qui va reprendre son commerce de mort et de peur ? Qui pour prendre les rênes de l’URSS ? Les camarades vont pouvoir se tirer dans les pattes, se planter des couteaux dans le dos, magouiller, négocier, piquer les dossiers de Staline…

Bien que cette histoire soit une fiction et que l’auteur précise quels événements il a ajouté ou changé dans son récit, on reste pourtant dans un récit tout à fait cohérent et il n’est pas difficile de penser que les négociations qui eurent lieu entre les membres du Politburo, dont Beria, qui ne veut pas perdre son pouvoir et qui pourtant, sera victime de son système (je ne le pleurerai pas, instant karma !), se sont bien déroulées de la sorte.

C’est la lutte finale, la lutte pour le pouvoir… Une guerre de succession (et non de sécession).

Les dessins, bien qu’ils m’aient semblé un peu bizarre au début de ma lecture, allaient comme un gant à cette histoire. Finalement, je les ai adoré.

Dans cette bédé, c’est toute l’inhumanité, tout l’illogisme d’un système qui est démontrée, qui nous saute aux yeux. Tant de morts, tant de douleur, tant de misère pour lutter contre le capitalisme ? Ben voyons… Quant à l’avenir radieux promis, il ne le fut que pour certains, une minuscule minorité, tandis que les autres en crevaient.

La première partie, est consacrée à l’agonie de Staline, tandis que la seconde est pour ses funérailles, où il se déroulera encore bien des événements, grotesques ou dramatiques.

En fait, si nous ne connaissions pas l’Histoire, on pourrait qualifier Lavrenti Beria (chef de la police secrète), Nikita Khrouchtchev, Viatcheslav Molotov, Nikolaï Boulganine et Gueorgui Malenkov de bouffons, de comiques troupiers, de types grotesques, tant ils sombrent tous dans la paranoïa et la soif de pouvoir.

Il en ressort de tout cela que cette bédé est des plus intéressantes, même si elle incorpore des passages fictionnels. Le communisme n’était pas une bonne chose et pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, cette bédé risque de leur ouvrir les yeux.

Apprenez aussi que dans la réalité, Staline, après son attaque cérébrale, est resté seul dans sa chambre, des heures et des heures (baignant dans sa pisse), personne n’osant le déranger et qu’il n’y avait presque plus de médecins pour s’occuper de son cas, puisqu’il en avait fait assassiner beaucoup, les accusant de complot, (la plupart était des juifs)…

Une bédé que je suis contente d’avoir découverte ! On en a tiré un film, mais d’après ce que j’ai entendu dire, il est moins bien que la bédé. Alors, lisez cette bédé !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°167].

Blackwater – 04 – La Guerre : Michael McDowell

Titre : Blackwater – 04 – La Guerre

Auteur : Michael McDowell
Édition : Monsieur Toussaint Louverture (19/05/2022)
Édition Originale : Blackwater, book 4: The War (1983)
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charrier

Résumé :
La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s’ouvre pour le clan ­Caskey : les années d’acharnement d’Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d’hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surviennent là où personne ne les attendait.

Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu’à Perdido, et désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey, sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu’à un fil.

Critique :
♫ Mais qu’est-ce qu’il a, doudou didonc ?
Blackwater Blackwater, c’est trop ! C’est bon ! ♪

Impossible de dire ce qu’il y a dans Blackwater pour provoquer une telle addiction ! Le fait est là, depuis la première page du premier tome, je suis sous le charme et bien incapable de dire pourquoi.

Dans cette saga familiale, il n’y a rien d’exceptionnel, pas d’aventures folles, pas de tension à couper au couteau, le fantastique reste ténu, l’écriture est simple (sans être gnangnan), et malgré tout, une fois ce quatrième tome ouvert, j’ai eu bien du mal à le refermer avant le mot « Fin ».

Dans ce quatrième tome, tout le monde a vieilli ou grandi… Frances et la peste de Miriam sont devenues des jeunes filles, Mary-Love n’est plus là pour foutre la merde dans la famille (la discorde), James a pris un coup de vieux et si la guerre n’est pas encore déclarée, les temps sont en train de changer.

Les femmes ont une place importante, dans la famille Caskey, ce sont elles qui dirigent, qui prennent les décisions et c’est sans doute ce qui me plait dans cette saga : les femmes ne sont pas des petites choses fragiles, elles se battent pour obtenir leur place méritée.

La récession est passée par là, le crash de 1929 aussi et on sent bien que tout le monde est touché par l’effondrement de l’économie. Des magasins ont fermé, les autres scieries aussi, la ville de Perdido vivote et ce sera la guerre qui la fera repartir en avant, notamment avec l’essor de la scierie des Caskey. Par contre, personne n’échappera aux tickets de rationnement et au fait que les jeunes hommes doivent s’engager.

Si le rythme n’est pas effréné, les personnages ont bien évolués, changés, pris de la bouteille, certains ayant un rôle plus important dans ce tome 4. On ne peut pas dire qu’on reste les bras croisés durant 250 pages ! Frances va en apprendre plus sur ce qu’elle est vraiment… Oui, l’élément fantastique est plus important que dans les précédents, mais sans jamais devenir trop prégnant.

Cette saga, c’est comme les eaux noires de la Blackwater ou les rouges de la Perdido : lorsque l’on plonge dedans, on est immédiatement aspiré dans un tourbillon dont il est difficile de se dépêtrer. On y est aspiré et entraîné vers le fond.

Non, non, toutes celles et ceux qui ont plongé dans les eaux troubles des deux rivières n’ont absolument pas envie qu’on leur jette une bouée de sauvetage !! On veut juste lire la saga en entier et espérer qu’ensuite, on pourra reprendre une vie normale…

Blackwater, c’est une saga familiale et fantastique qu’il faut découvrir, si ce n’est déjà fait. C’est addictif, sans pour autant posséder de l’action. En fait, ce sont les personnages qui font que l’on ait envie de poursuivre la saga. On les aime comme s’il faisait partie de notre famille. Une famille un peu bizarre, certes, mais qui ne se laisse jamais abattre.

Allez, vivement la suite !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°163].