"My mind rebels at stagnation. Give me problems, give me work, give me the most abstruse cryptogram, or the most intricate analysis, and I am in my own proper atmosphere. But I abhor the dull routine of existence. I crave for mental exaltation". Sherlock Holmes, Sign of four (Le signe des quatre)
Auteur : S. K. Tremayne Édition : Presses de la cité (21/03/2019) Édition Originale : Just Before I Died (2018) Traducteur : Isabelle Maillet
Résumé :
Pourquoi tu m’as fait ça, maman ?
Kath, Adam et leur petite Lyla, intelligente mais renfermée, habitent une ancienne ferme isolée en plein milieu de la lande, dans le Devon.
Un jour, Kath se réveille aux urgences après avoir été victime d’un grave accident de voiture. Elle n’a aucun souvenir des circonstances l’ayant conduite au drame.
De retour chez elle, choquée mais heureuse de retrouver sa famille, elle déchante vite : Lyla dessine d’étranges motifs et répète qu’elle voit un homme sur la lande.
Quant à Adam, il paraît en vouloir terriblement à son épouse, pour une raison que cette dernière ne s’explique pas.
Autour de la maison, Kath tombe sur des mises en scène macabres…
Alors que le comportement de Lyla devient de plus en plus inquiétant, Kath apprend que c’est en essayant de se suicider qu’elle a fini à l’hôpital. C’est le choc. Et le début de flash-backs angoissants qui vont la conduire elle aussi vers cet inconnu qui hante la lande.
Prêtant sa plume à un drame familial qui interroge le poids de l’hérédité, les liens du couple et le mystère qui entoure les enfants atteints du syndrome d’Asperger, le maître du thriller atmosphérique revient avec un quartet brumeux qui laissera le lecteur hagard, ivre de secrets inavouables et de stupéfiantes révélations.
Critique :
♫ Dis maman, pourquoi t’as fait un plongeon ? ♪
♪ Puisqu’il faut choisir, À mots doux je peux le dire, Sans contrefaçon, Maman dans l’eau a fait un plongeon ♫ (1)
Lorsqu’on est une gamine atteinte d’un syndrome d’Asperger ou d’un autisme latent (les parents n’ont pas consulté), apprend que sa maman a voulu se suicider en fonçant en bagnole dans une retenue d’eau, ça la fout mal.
Pourtant, à bien y réfléchir, Kath, la mère de Lyla, n’avait pas de bonnes raisons de vouloir mettre fin à ses jours.
Quand vous êtes une mère que tout le monde regarde avec pitié parce que l’on pense que vous avez fait une tentative de suicide, que votre mari vous en veut pour cet acte, que votre fille, déjà en proie à des problèmes à cause de son asperger, commence à battre la campagne en pensant que vous avez voulu l’abandonner…
Et si en prime, vous avez des trous de mémoire sur la semaine précédent cet accident et sur ce qui s’est passé dans votre tête à ce moment là, pour enquêter sur ce que vous pensez ne pas être une tentative de suicide, ça va pas être facile.
Voilà un thriller psychologique comme je les aime, avec des mystères, des phénomènes bizarres, une impression d’être épiée, un mari que vous avez vu mais qui vous jure que non, il n’était pas là, je vous jure que vous avez une petite sueur froide au milieu des sueurs chaudes provoquées par la canicule et son jour le plus chaud.
Nous sommes sur la lande du Dartmoor et s’il n’y a pas le chien maudit des Baskerville, il y a tout de même un truc de pourri au Dartmoor, en plus du brouillard, des tourbières meurtrières et de l’hiver…
L’auteur a su jouer avec ses personnages, alternant des points de vues, de manière à ce qu’on l’on frissonne, que l’on se pose des questions et que l’on en suspecte certains, sans toutefois dévoiler trop, trop vite, mais en nous laissant mariner dans notre jus le plus longtemps possible avant de balancer son final.
À un moment donné, j’avais compris. C’était sordide, mais j’avais capté.
Pour son final, on a du rythme, du suspense et elle joue avec nos nerfs, d’ailleurs, je lui garde un chien de ma chienne aussi et cet auteur passe directement sur ma kill-list avec les Norek et Minier.
Un thriller psychologique qui m’a amené un peu de frissons mais pas assez que pour faire diminuer la température caniculaire de ce 25 juillet où l’on a fait exploser tous les records.
Bianca a moins apprécié, de son côté. Partie avec une avance de 12 chapitres pendant que je me liquéfiais, elle avait toujours une confortable avance avant que je ne passe les grands braquets et que je fasse tout péter et que je ne termine l’étape avec des heures d’avance.
(1) Sur l’air de « Sans contrefaçons » de Mylène Farmer.
The Hound of the Baskervilles – Le chien des Baskerville – Téléfilm de Douglas Hickox (1983)
Avec Ian Richardson et Donald Churchill dans les rôles de Sherlock Holmes et du Dr Watson.
[Fiche réalisée par Ida]
Or donc, après avoir espéré pendant une semaine, voir le chef d’œuvre produit en 1959 par la Hammer, promis par mon programme TV, je me suis rendue compte le jour même que ce n’était plus cette version, mais celle de 1983 de Douglas Hickox qui allait être diffusée le 11 Août dernier.
Bien que révoltée par ce changement et par les fausses promesses (à qui la faute ? la chaîne ? le programme TV ? Ma naïveté ?), j’ai tout de même regardé ce film n’ayant rien de mieux à faire (si ce n’est regarder les vieux épisodes de Fantômas de 1980 qui ont assurément mal vieilli si j’en crois leur rythme proche d’un Derrick).
Répondant à l’invitation de la Belette Cannibale, je vous livre ici mes impressions qui… comment dire… sont loin, mais alors très loin d’être bonnes !
L’intrigue :
Faut-il vraiment la rappeler cette intrigue ? Au risque de froisser les amateurs de polars qui à quelques exception près l’ont déjà tous lue ou au moins tous vue ? Sans parler du fait que ce n’est pas la première fois qu’on la présente sur ce blog !
Ben oui ! Il le faut ! Parce que c’est comme ça ici ! On résume l’intrigue sans la spoiler avant de passer à la critique !
Et si vous n’êtes pas contents et si ça vous ennuie, je vous invite à passer au paragraphe suivant en vous priant de ne pas m’en vouloir de respecter les usages. Ben oui… il en faut pour tout le monde !
Figurez-vous qu’il y a encore des gens qui n’ont pas lu ou vu le Chien des Baskerville… Ou des nouveaux lecteurs qui découvrent le blog! Il faut peser à eux et leur donner envie de découvrir ce monument holmesien…
Le problème… C’est que je ne vais pas trop leur donner envie de voir ce film alors…
Le mieux est de leur proposer de lire le roman et de découvrir la fiche que Belette nous en propose déjà sur son blog.
Alors… Où en étais-je moi… Ah oui ! Voilà, ça me revient… Donc… Holmes et Watson prennent leur petit déjeuner comme un vieux couple et Watson trouve une canne. Qui a donc pu bien rendre visite à son vieux compagnon ? Hummm…
Tel une épouse jalouse, voilà Watson sur le coup ! Évidemment comme d’habitude il est un peu à côté de la plaque, et comme dans presque toutes les aventures du canon, Holmes se livre à un exercice de déduction magistral pour bien nous montrer qui est le boss !
La canne appartient donc à un médecin de campagne qui vient consulter le Génie des Détectives car il s’inquiète pour l’héritier du domaine de Baskerville dans le Dartmoor, qu’il craint menacé par la malédiction planant sur les hommes de sa famille et dont le précédent Lord de Baskerville vient probablement de mourir puisque son cadavre fut retrouvé près du manoir alors que dehors le hurlement du Chien de l’Enfer qui avait déjà conduit quelques siècles plus tôt un de ses ancêtres malfaisants auprès de Satan, s’était fait entendre dans la nuit noire et ténébreuse.
Holmes et Watson parviendront-ils à sauver Sir Henry Baskerville des forces obscures qui le menacent? Et voilà nos deux héros partis dans une nouvelle aventure !
Critique :
Et ben c’est déjà là que ça commence le bordel ! Holmes fait la fine bouche dans le roman (et oui cette aventure n’est pas une simple nouvelle du canon, c’est l’un des quatre romans qui le compose et qui plus est, a été écrit hors chronologie après la « mort » de Sherlock Holmes sous la pression du public et des éditeurs).
Dans le Canon, il fait sa diva qui n’a pas l’air trop intéressée… Alors que dans le film, pfff ! Il trinque pour fêter ça alors qu’il est pourtant un peu tôt pour prendre de l’alcool !
Certes un petit verre de sherry au matin n’a jamais collé KO qui que ce soit au fond d’un fauteuil… Cependant Holmes ne boit pas au petit matin! Cocaïnomane passe encore… Mais alcoolique, non !
Et puis… Quelle mouche les a donc piqués ! Que de libertés prises avec le canon !
Non, Sir Henry n’a pas envie de repartir vivre aux States ! Le canon nous dit bien qu’il envisage bien de s’établir dans son héritage… Quelle idée de lui faire dire qu’il passe juste mettre les affaires en ordre avant de reprendre le bateau ???
Et d’où ça sort le fait que le barbu qui lui file le train lui tire dessus en pleine rue avec une canne à air comprimée dont le système nous renvoie évidemment à la redoutables arme du Colonel Morand dans « la maison vide » ??? Pas du Chien des Baskerville en tout cas !
Et puis… Entendre les cloches de Saint Paul à Baker Street… Pour croire ça il faut franchement ne jamais avoir mis les pieds à Londres ! On a le droit de n’y être jamais allé, mais pas quand on prétend faire un Sherlock Holmes ! Londres est le troisième personnage principal du canon !
Je vous avoue qu’à ce stade-là, j’ai cessé de m’étonner des autres éventuelles libertés prises avec le texte et les réalités afin d’en tenir le compte. D’autant que ma lecture du Toutou date un peu…
D’ailleurs j’ai dû solliciter l’aide de Belette pour me rafraîchir la mémoire sur les circonstances d’intervention de Lestrade dans l’histoire. [Belette toujours prête !]
Le film prétend qu’il est est là pour retrouver des prisonniers évadés et fait de sa rencontre avec nos héros une surprise…
Alors que dans le texte, c’est Holmes qui lui a demandé de venir via un télégramme pour traquer le toutou et surtout son maître. [Ci-dessous, des extraits du Canon]
– Et demandez au chef de gare s’il y a un message pour moi. Le jeune garçon revint avec un télégramme que Holmes me tendit. Il était conçu comme suit : « Télégramme reçu. Arrive avec mandat en blanc à cinq heures quarante. – Lestrade. »
L’express de Londres entra en gare et un homme de petite taille, sec, nerveux comme un bouledogue, sauta sur le quai. Nous échangeâmes une solide poignée de main, et à en juger par la manière respectueuse dont Lestrade regardait mon ami, je compris qu’il en avait appris long depuis le jour où ils avaient commencé à travailler ensemble. Je me rappelais le dédain avec lequel cet homme pratique accueillait alors les théories du logicien. « Du bon travail en vue ? demanda-t-il. – La plus grosse affaire de ces dernières années, répondit Holmes. Nous avons deux heures devant nous avant de songer à nous mettre en route. Je pense que nous pourrions employer ce délai à manger quelque chose ; après quoi, Lestrade, nous chasserons de vos bronches le brouillard londonien en vous faisant respirer la pureté de l’air nocturne de Dartmoor. Vous n’étiez jamais venu ici ? Ah ! Eh bien, je crois que vous n’oublierez pas votre première visite dans ce délicieux pays ! »
Là encore je ne comprends pas la raison de tels changements sans intérêt dans l’histoire. À moins que les scénaristes n’aient lu le livre qu’en diagonale?
Et ça ce n’est franchement pas satisfaisant.
Les scénaristes sont généralement bien payés, la moindre des choses serait qu’ils lisent correctement les œuvres qu’ils ont à adapter. Si je bossais comme ça, je me ferait virer, moi !
Certes, pour certains de ces ajouts, on pourra dire qu’il s’agit de clins d’œil au reste de l’œuvre… Blablabla…
Mais si les « clins d’œil » peuvent passer dans un pastiche, dans une adaptation d’un texte du canon, ils sont déplacés, au sens propre comme au sens figuré.
Et on ne peut que déplorer de telles libertés prises avec le texte dans la mesure où elles n’apportent strictement rien et que de suivre à la lettre le canon n’aurait pas coûté plus cher au producteur !
J’ai regretté en outre l’absence d’une atmosphère réellement gothique propre à l’époque et qui sied particulièrement à cette œuvre.
La maison de Baskerville n’est pas assez lugubre à mon goût, et rien ne vient mettre le spectateur dans une ambiance épaisse de suspens.
Même le klebs ne fait pas peur : un gros dogue allemand ou danois (dans le noir j’ai mal vu) avec des lentilles de contact… Bof… Pas terrible. Deux raisons essentielles à cette ambiance loupée:
La première : une esthétique qui se cherche sans se trouver. En effet, l’ère victorienne ou édouardienne (le roman est publié en 1902) nous est présentée à travers une esthétique datant des années soixante ou soixante-dix alors que le film date de 1983 et que la série de la Granada avec Jeremy Brett pourtant contemporaine semble résolument plus moderne et constitue un élement de comparaison à charge.
Les coiffures des personnages, les couleurs choisies aussi bien dans les costumes que pour les décors sont datés même pour l’époque de sortie du film, comme s’ils avaient voulu faire une (pâle) copie du film de la Hammer.
La vision de l’ère victorienne des années 60 revisitée par les années 80… Quel gag ! C’est d’un kitch qui pique les yeux !
La seconde raison, et à mon avis la principale, au manque d’atmosphère de ce navet (ça y est, maintenant c’est dit !) c’est le jeu des acteurs. Holmes, campé par un Ian Ridcharson avec des faux airs de Peter Cushing (c’est ce qui me fait penser à une éventuelle tentative de remake du film de la Hammer, plutôt que d’un essai d’adaptation du canon) est correct et surnage dans un océan d’acteurs de grand guignol lui servant de faire valoir.
Le jeu des personnages secondaire (et le doublage n’y a rien arrangé sans doute) est constamment outré et exagéré. Même quand les personnages ne disent rien, ils en font trop !
Le pire de tous est incontestablement Watson ! Le benêt absolu dans toute sa splendeur, qui en rajoute des caisses à tout bout de champ et se prend tout le temps les pieds dans le tapis! Un histrion pareil se verrait radié de l’Ordre des médecins sur le champ tant sa manière d’être d’une niaiserie irritante est un scandale pour la communauté médicale des âges anciens, présents et à venir !
Il n’est pas encore pré-retraité comme dans de trop nombreuses adaptations, mais encore trop vieux pour le rôle…
Holmes, bon quinqua, n’est pas de toute jeunesse non plus d’ailleurs, et nous n’échapperons pas à la pipe calebasse non canonique…
Mais curieusement, ils ont bien veillé à ce que Holmes ne porte le deerstalker que dans le Dartmoor, lui laissant un haut de forme à Londres !
Un tel éclair d’intelligence (probablement involontaire) se détachant d’une telle médiocrité ambiante ne peut être que remarqué et salué.
Conclusion :
Ce film ressemble plus à un remake, voire à une mauvaise parodie, d’une célèbre adaptation cinématographique plus ancienne du canon, qu’à une véritable adaptation du roman de Conan Doyle et ne pourra qu’irriter les holmesiens mêmes les plus modérés !
L’ajout d’éléments renvoyant à d’autres nouvelles, les libertés prises avec l’histoire originale, l’esthétique kitch et le jeu déplorable des acteurs qui fait perdre toute consistance, tout suspens et toute atmosphère, font de ce navet l’une des pires adaptations du mythe.
À ne voir que la veille d’une compétition sportive ou d’un rendez-vous pour demander une augmentation à son boss, afin de remobiliser ses pulsions agressives !
Ou en cas de chute de tension grave…
Décharge :
Moi, Ida, plus très saine de corps mais presque saine d’esprit, atteste avoir rédigé ce billet gratuitement et bénévolement et n’avoir réclamé ni reçu de paiement de quelque nature que ce soit en contrepartie.
J’autorise la susnommée Belette Cannibale Lecteur à en faire l’usage qu’elle souhaitera et l’autorise à publier le présent billet sur son blog du moment qu’elle n’y joint pas de liens vers mes sextapes circulant sur le net, ou de photographies de moi, nue ou habillée.
Y’a un truc qui m’énerve dans les programmes télés, ce sont les déprogrammations de dernière minutes…
On te fait miroiter un Chien des Baskerville de la Hammer avec le beau Christopher Lee dans le rôle de Baskerville et Peter Cushing dans celui de Holmes et puis, bardaf, c’est l’embardée et on te sort en dernière minute qu’en fait, tu auras une version « téléfilm » du Chien des Baskerville de 1983 avec Ian Richardson et Donald Churchill dans les rôle titres de Holmes-Watson.
Certes, celui-ci, je ne l’ai pas vu, mais merde quoi, quand on te fais du pied avec un film, on ne te le retire pas ensuite, sans coup férir, au risque de te faire passer, toi et ton petit moineau, pour des imbéciles ! Ben oui, nous annoncions un film de la Hammer, nous….
Et nous aurons un téléfilm dont je vous offre les images…
Ne l’ayant pas chroniqué, je vous joins une critique que j’ai trouvée sur le Net en cherchant des images, une autre en provenance de la SSHF et qui dit tout le contraire de la première, ainsi que sa fiche chez mon pote Wiki.
Titre : Le témoignage du pendu – Lizzie Martin et Ben Ross – Tome 5
Auteur : Ann Granger Édition : 10-18 (02/06/2016)
Résumé :
Un homme destiné à la corde dirait n’importe quoi pour sauver sa vie. Mais que faire si son témoignage était vrai ?
Lorsque l’inspecteur Ben Ross est appelé à la prison de Newgate par un homme condamné à mort, il ne s’attend pas à accorder le moindre crédit à sa parole.
Mais le récit d’un assassinat dont il a été témoin il y a plus de dix-sept ans est si convaincant que Ben ne peut s’empêcher de se demander si ce qu’il a entendu est vrai.
S’il est trop tard pour sauver la vie de l’homme, peut-il encore enquêter sur un crime passé inaperçu pendant toutes ces années ?
Critique :
Lorsque sa dernière heure est arrivée, un futur pendu de la prison de Newgate raconta à l’inspecteur Ben Ross qu’il y a 16 ans, il fut le témoin d’un crime dans une maison isolée du petit village de Putney, non loin de Londres.
Ben mon colon, tu pouvais pas en parler plutôt à la police ???
Autant chercher une aiguille dans une botte de foin vu le peu d’indication qu’il donna à l’inspceteur Ben Ross et dû aussi au fait que le village de Putney, en 16 ans, s’était sans doute bien agrandi.
Va-t-en retrouver une maison isolée sur la lande si tout le monde s’est mis à construire autour. Va-t-en retrouver une mort suspecte si tu ne connais pas le nom du mort.
Heureusement, après avoir fait du remue-ménage jusque bien haut dans la hiérarchie avec cette confession tardive à laquelle personne ne croit, notre Ben pourra compter sur Lizzie, son épouse, pour mener une enquête discrète, avec l’aide de sa bonne et de son ami le cocher (qui a un nouveau cheval).
J’élèverai une protestation sur le fait que notre cocher préféré ait envoyé son vieux cheval Nelson chez l’équarrisseur !! (Note pour plus tard : en menacer ma vieille bique quand elle est chiante).
Comme si ça ne suffisait pas, d’un autre côté, un homme vient déclarer que sa femme et leur enfant ont été enlevé… Mais dit-il la vérité, ce contribuable qui répète un peu trop souvent qu’il paie ses impôts ? Niveau personnage détestable, c’est un portrait réussi que nous avons là.
Ceci n’est pas le meilleur tome des enquêtes de Lizzie Martin et Ben Ross : l’enquête principale est assez simple à résoudre, l’enquête secondaire aussi et notre chère Lizzie est un peu en retrait pour cette enquête.
Malgré tout, j’ai passé un agréable moment à suivre des personnages que j’apprécie, même s’ils ressemblent un peu au couple Thomas et Charlotte Pitt.
Ce que j’ai apprécié le plus, ce sont les descriptions de la ville de Londres, ses mœurs, sa bouffe (composée de tourtes à la viande), les explications diverses sur les droits des femmes (quels droits ??), leur position dans la société où tout les droits sont pour les hommes, même lorsqu’il sont en tort…
Avec subtilité, l’auteure nous en parle, le tout étant glissé dans les conversations, les pensées des personnages, sans que cela soit redondant. Si cette enquête manque de mystère et de suspense, on se rattrape avec l’apprentissage des mœurs de la société victorienne, que j’adore lire mais où je n’aurais pas voulu y vivre.
L’inconvénient de lire les avis de mes petit(e)s camarades, c’est que l’on se fait une opinion avant la lecture et cela peut porter préjudice à ce que l’on ressent durant cette lecture. Dans ce cas-ci, les avis étaient mitigés et j’ai eu quelques craintes en entamant ma lecture. Je n’aurais pas dû.
Ce n’est certes pas leur meilleure enquête, mais elle se lit avec plaisir au soleil, tout en emmagasinant des infos sur la société victorienne qui ne faisait pas la place belle à la femme alors qu’elle était dirigée par une femme !
Là vous vous dites que la Belette elle déraille en nous parlant encore du « Chien des Baskerville » avec Peter Cushing… Du moins, ceux qui suivent au premier rang ou ceux qui ne sont pas encore Alzheimerisé !
Oui j’ai déjà fait une fiche sur le film « The Hound of the Baskervilles » avec Peter Cushing dans le rôle de Sherlock Holmes, mais ici, ce n’est pas la même chose !
Non, je n’ai pas abusé de la baignoire remplie de mojitos chez Anne-Ju (voir son article sur le nouveau MacGyver) et oui il existe bel et bien deux versions du Toutou des Baskerville avec Peter Cushing dans le rôle de Sherlock Holmes !
La dernière fois, je vous parlais du film de la Hammer, réalisé par Terence Fisher, avec Christopher Lee dans le rôle de Henry Baskerville et André Morell dans celui du docteur Watson.
Le film de Terence Fisher
Le film datait de 1959 et c’était un film ! Ici, je vous parle de la série Sherlock Holmes avec Peter Cushing dans le rôle titre, succédant à Douglas Wilmer.
Wiki et moi on va vous rafraichir la mémoire et vous donner la minute de culture :Quelques années plus tard, le réalisateur Terence Fisher dirigea une nouvelle aventure du détective, cette fois-ci interprété par Christopher Lee, dans « Sherlock Holmes et le collier de la mort » (1962).
Quant à Peter Cushing, il reprendra son personnage en 1968 dans une série télévisée britannique « Sherlock Holmes » débutée en 1964-1965, ainsi qu’en 1984 dans le téléfilm « Les Masques de la mort ». [Fin de la parenthèse culturelle]
Le Sherlock Holmes dont je vous cause ce jour est celui de la série télévisée britannique, composée de 29 épisodes de 50 minutes, inspirée de l’œuvre d’Arthur Conan Doyle.
Une première saison de 13 épisodes a été diffusée en 1964-1965 sur la BBC avec Douglas Wilmer dans le rôle principal.
La série avec Douglas Wilmer
La seconde saison de 16 épisodes n’a été diffusée que quatre ans plus tard, Peter Cushing reprenant le rôle de Sherlock Holmes.
Plusieurs épisodes de la série sont actuellement considérés comme perdus ou partiellement perdus, notamment au sein de la seconde saison avec Peter Cushing.
Et donc, comme toute bonne série sur Sherlock Holmes qui se respecte, on a droit à un épisode consacré au Chien, le tout en deux partie, ce qui nous donne la longueur d’un film ! Vu le nombre de fois que je l’ai vu, je le connais pas cœur, le Chien.
Ce que j’en ai pensé : L’intro avec la malédiction est plus sobre que chez la Hammer, bien entendu. Ensuite, la scène dans l’appart du 221b Baker Street est celle du canon holmésien avec l’étude de la canne et les déductions erronées de Watson.
Nigel Stock n’est pas un super Watson, il a l’air un peu benêt et de ne pas être à l’origine de l’invention du fil à couper le beurre. Hélas, c’était l’époque des Watson crétin comme pas deux, de faire-valoir de Holmes, épicétou.
Un genre de crétinus congénitus qui sera à son apogée dans la série avec Basil Rathbone dans le rôle de Holmes et de Nigel Bruce dans le rôle de Watson (un autre Nigel).
Le docteur Mortimer (David Leland) est toujours un type bondissant, et j’ai apprécié l’acteur qui joue Sir Henry Baskerville (Gary Raymond) car il était minouche et avait la prestance d’un gentleman.
Et puis, alléluia, à Londres, Sherlock Holmes ne se déplace pas avec l’horrible macfarlane et la deerstalker ! Il est habillé en gentleman, comme il l’était toujours (sauf quand il se déguisait).
Peter Cushing fait un bon Sherlock Holmes, il est mince, de corps et de visage, il a de la prestance, il présente bien, n’en fait pas trop, ne grimace pas comme un personnage comique. Bref, c’est un Sherlock Holmes que j’aime.
On ne déroge pas au roman, Watson accompagne le beau Sir Henry à Baskerville Hall et Holmes reste à Londres… Enfin, je ne la fais plus à vous !
Certes, les ambiances sont un peu surannées, la série a mal vieilli, elle ne possède pas d’effets spéciaux et quand nos amis marchent la nuit dans le fog, on voit briller le soleil !
Mais au moins, eux, ils ne montrent que très peu le chien, qui ressemble de loin à un Rottweiller. Ok, niveau hurlement, c’est mal fichu, on dirait plus un chien qui hurle après ses croquettes qu’un chien maudit.
Pour le nom du coupable, Holmes le donne juste après que Watson ait retrouvé sa cachette clandestine, quand on entend le chien hurler à la lune et un homme hurler à la mort (genre « Tarzan s’est coincée une couille en sautant sur sa liane) et que nos amis découvre le cadavre de….
Au final, une série qui a tout d’un film, une 36ème adaptation du Chien, fidèle à l’originale, hormis quelques points qui n’entravent pas le bon déroulement de l’enquête et, ma foi, savoir plus vite qui est le coupable et pourquoi n’est pas gênant.
C’est à voir avec un plat de popcorn sur les jambes, sous un plaid, durant ces jours sombres d’automne, en écoutant la pluie frapper les carreaux. Sans oublier la cup of tea, bien entendu !
On ne révolutionne rien, ça ne cassera jamais trois pattes à un canard, mais c’est plaisant à voir et vu que je n’avais pas encore regardé la série télé avec Peter Cushing… Il était temps que je rattrape mon retard !
Bon, je n’ai jamais vu les épisodes avec Basil Rathbone non plus !
The Hound of the Baskervilles est un téléfilm canadien de Rodney Gibbons, diffusé aux États-Unis le 21 octobre 2000 sur Odyssey Network.
1. Résumé :Sherlock Holmes et le docteur Watson enquêtent sur les menaces qui pèsent sur l’héritier des Baskerville…
2. Distribution : Matt Frewer : Sherlock Holmes Kenneth Welsh : Docteur Watson Jason London : Sir Henry Baskerville Gordon Masten : Docteur Mortimer Robin Wilcock : Jack Stapleton Emma Campbell : Beryl Stapleton Arthur Holden : Barrymore John Dunn-Hill : Frankland Leni Parker : Mrs Barrymore
Ce que j’en ai pensé : Le chien des Baskerville avait de la conjonctivite…
Déjà, en entrée de jeu, un avertissement écrit me signale que le film est inspiré du roman de Conan Doyle mais que les ayants droits ne l’ont pas laissé le reproduire tel quel.
Ah, ça commence bien. Je tremble déjà, avant même l’entrée en scène du clébard maudit.
Ben, tiens, en parlant du clébard, v’là Charles Baskerville qui attend devant sa propriété, près de la grille. On voit bouger les taillis et la caméra nous montre le point de vue du chien : une vision en rouge.
Moi qui pensais que seules les études étaient en rouge… La vie ne doit pas être drôle pour nos amis les chiens s’ils voient tous de cette couleur.
Le chien grogne, Charles détalle de suite et pense même à fermer la grille derrière lui, comme je le lui soufflais. La bête ne saura pas entrer !! Machiavélique, non ?
Que nenni ! La Bête devait avoir un passe et la voilà qui le poursuit dans le parc.
Ce pauvre Charles meurt d’une crise cardiaque provoquée par la peur (je divulgue rien, on connaît l’histoire, sinon, vous le verrez assez vite).
L’animal s’approche, le renifle (va-t-il lever la patte et pisser dessus ? Non) et la bête n’essaye même pas de grignoter le cadavre. Même pas drôle.
Alors ce fameux chien… Des dents plus grandes que celles d’un tigre sabre et un poil noir qui aurait besoin d’un sérieux étrillage tellement on lui a collé des touffes de poils sur le dos.
Le pire, se sont ses yeux… Rouges ! La pauvre bête souffre de conjonctivite aiguë, pas possible autrement. Je comprends qu’elle ait la haine. À force de voir tout en rouge, ça fout les boules.
Passons ensuite à Baker Street dans le salon du 221b qui est de la taille d’une salle de bal, au moins : un plan sur un Watson (Kenneth Welsh) avec des cheveux blancs, frisant plus la soixantaine qu’autre chose. L’âge d’être le père de Holmes, en fait, sauf si le détective est avec un déambulateur.
Tiens, il est où, Holmes, au fait ?
Ah, il est là… Lorsque je l’aperçu pour la première fois, l’exclamation qui franchi mes lèvres fut : « Nom de Dieu de putain de bordel de merde ! » Et je ne m’excuserai pas pour le juron, ni avant, ni maintenant.
Mais qu’est-ce que c’est que ce guignol qu’ils ont choisi pour jouer Holmes ? On dirait un bouffon ! Non, c’est un bouffon. Beaucoup trop de grimaces en très peu de temps.
Je sais que certains reprochaient à Jeremy Brett d’en faire trop, mais ses mimiques, ses haussements de sourcils, ses sourires et tout le reste, ils étaient distillés à bon escient chez lui !!!
Pas chez Matt Frewer !! Il en fait des tonnes pour rien. Rien qu’en le voyant gesticuler, j’ai grogné plus fort que le chien maudit des Baskerville.
L’acteur se moque ouvertement de Watson et du personnage de Holmes qu’il ne doit pas connaître, gambade comme un chien fou, jacasse, fanfaronne,… : insupportable. Pitié !
Arrive ensuite le docteur Mortimer, un homme gras et bedonnant alors que canoniquement parlant, il est mince et grand. Mais au point où j’en étais, hein…
Mortimer raconte la légende qui hante la famille Baskerville : les images sont troubles et je comprends pourquoi le chien des Baskerville a les yeux rouges : il a regardé le film dont la caméra était manipulée par un type soufrant de tremblote. Ou alors ils ont tourné la scène par moins vingt degrés et le caméraman était torse nu.
Bref, ça me fait pleurer les yeux, comme si je ne pleurais pas assez depuis le début du film.
Le pire fut atteint quand Holmes sortit prendre l’air avec les docteurs Mortimer et Watson, vêtu de la cape macfarlane et la ridicule casquette. En plein Londres !! Non mais allo quoi ? J’hallucine !
Et je n’avais encore rien vu : Holmes prend une pomme dans un étal, la frotte et s’en va en la mangeant. Watson payant derrière lui, comme une mère le ferait avec son gamin indiscipliné. Mes yeux sont sortis de leurs orbites.
Alors, un bon point tout de même pour Henry Baskerville l’héritier, mignon comme tout, en cow-boy tenderfoot arrivé en droite ligne du Texas. On lui pincerait le nez qu’il en sortirait encore du lait…
J’en aurais bien fait mon ordinaire dans la lande si les gamins de seize ans étaient ma tasse de thé. Là, j’aurais eu de sérieux problèmes avec la loi si j’avais, ne fut-ce que, admiré son kiki lorsqu’il pissait.
Je n’épiloguerai plus sur Matt Frewer qui nous a parodié un Holmes aux antipodes de l’original, arrivant en retard à l’hôtel, jouant au guignol, disant à Watson qu’il a fumé quatre pipes comme si c’était un exploit et me donnant envie de vomir mon quatre-heures.
Quant à la robe de chambre qu’il porte au 221b et son ridicule chapeau, sortis d’on ne sait où, je n’ai pas compris pourquoi on devait l’affubler de ces horreurs. Un surplus que le cirque Bouglione soldait, peut-être ?
Quand à se manière de jouer du violon, passons, on est loin des Lieder de Mendelssohn. De toute façon, on est loin de tout dans ce téléfilm de merde.
Ouf, on quitte Holmes et notre brave vieux Watson part dans la « lande désertique et sauvage, avec un paysage lunaire et sordide qui doit te ficher la trouille et une dépression sévère rien qu’en la voyant…
Heu, pardon, je m’excuse, je pense qu’ils ont changé de destination au dernier moment pour une contrée verte et magnifique, comme on en voit dans les guides touristiques.
Le Professeur Alpenstock (de la SSHF) avait raison : c’est la Suisse Romande et pas la lande désertique qu’on nous montre dans ce téléfilm. Ou peut-être la verte Irlande ? J’irais bien en vacances là, tiens, tellement c’est verdoyant.
Ah oui, j’oubliais de vous dire que les dialogues sont à mourir de rire ou de honte, selon que vous êtes le téléspectateur ou le scénariste. « J’échange un de mes grizzly contre ton chien, hahaha » (le jeune Henry Baskerville, crâneur) et j’en passe des vertes et des moins mûres !
Tout le reste du film tient de l’horreur ou de la farce, au choix : le magnifique château qui fait même pas peur qu’on dirait celui des contes de fées, les employés sont souriant comme des huissiers sur le point d’être saisis par leurs confrères.
Le majordome Barymore, barbu et joyeux comme des papes réunis en conclave sans vin, sans bouffe et sans putes (ou gigolos), sa chère épouse qui ressemble à la gamine de la Famille Adams à l’âge de la ménopause (vu son humeur, elle doit l’avoir faite deux fois, sa ménopause).
Le Sir Henry qui s’extasie devant chaque truc qui lui appartient, dont un mini Stonehenge, des bergers, des moutons (pourra p’têt même s’faire un mouton, l’gamin), des terres… Merde, grandis un peu, gamin !
Le fond fut atteint une fois de plus avec le terrible bourbier de Grimpen dont Stapelton le binoclard les mettra en garde. Ouf, nos amis l’ont échappée belle. Même s’ils n’allaient pas patauger dedans.
« Heu, c’est ÇA le terrible bourbier de Grimpen ? » me demandais-je dubitative. Il y a le même dans les campagnes, chez moi, après de fortes pluies. À part perdre une botte, on ne risque rien d’autre… Ah si, salir sa chaussette. Grave !
Vient Béryl, la soeur (hem) de Stapelton, habillée pour le bal de la Rose et qui met Watson en garde avec un « casse-toi, pov’con! » (enfin, un truc dans le genre, avec les formes, mais le fond est le même), le prenant pour « Sir Henry le cow-boy pied tendre », tandis que ce dernier observait le gros agaric de Stapelton, derrière un chêne.
Rien de cochon, l’agaric étant un champignon et il ne ressemble pas à la phalle impudique, même si nos deux glands se trouvaient au pied d’un chêne.
(Phallus impudicus, qui, à l’état adulte, évoque la forme d’un pénis en érection, d’où son nom. C’était la minute culturelle).
Ne me demandez pas pourquoi Stapelton voulait à tout prix montrer un champignon à Sir Henry. Sans doute pour laisser Watson seul avec sa sois-disant sœur…
Autre gros plantage : quand nos amis se promènent sur la lande, après avoir vu le barbu Barymore faire des signaux sémaphores (la rime !) à la fenêtre et entendu la confession de madame Ménopause (son épouse) au sujet de son frère Selden qui a le Q.I d’un gant de toilette et qui s’est échappé du pénitencier…
Et bien, malgré le fait que c’est à l’heure « où s’exaltent les puissances du mal » (dixit eux), bizarrement, dans la trouée du feuillage des arbres, dans leur dos, on peut apercevoir les rayons du soleil !
Diable, les puissances du mal ne travaillent plus la nuit ? Ça coûtait trop cher et elles payaient trop de taxe, sans doute. Tout fou l’camp, ma brave dame !
Bref, du grand n’importe quoi durant nonante (90 en traduction simultanée) longues minutes !
Les ayants droits ne leur ayant pas permis de reprendre l’histoire, du coup le réalisateur s’y est donné à cœur joie pour massacrer le tout, les scénaristes se sont englués dans le bourbier de leur connerie, qui était incommensurable, et ils ont changés des tas de choses dans le déroulement de l’histoire.
À vomir, je vous dis.
Allez, je vous offre un peu plus d’horreurs canines : quand les hurlements du chien retentissent (plus de croquettes Pedigree Pall dans la gamelle ?), Watson voit le chien précipiter Henry dans un ravin – se disant sans doute qu’il aurait mieux fait d’écouter maman Holmes et de ne pas sortir la nuit, après minuit.
La nuit ?? Mon cul oui !
Watson retrouve donc le pauvre Henry, la tête fracassée, mais pas le chien, qui a survécu à la chute, lui ! La preuve que c’est le chien du diable !
Stapelton arrive, inquiet (mais qu’est-ce qu’ils foutent tous sur la lande sauvage à cette heure là, eux ?) et ouf, ce n’était pas le « bon Henry » qui avait été précipité par la « brute de chien », mais le « truand de Selden » qui portait la panoplie complète de John Wayne de notre Sir Henry le cow-boy tenderfoot !
Bien sûr, le cow-boy était depuis peu déguisé en lord anglais et le barbu Barrymore avait refourgué les habits western à l’évadé vagabond. Comme si cela faisait discret un chapeau de cow-boy sur la lande… Warf, warf, warf ! *Rire canin*.
Le sommet de la débilité fut définitivement atteint (moi qui croyait déjà avoir touché le fond) avec le message d’invitation de Béryl qui pue le coup fourré à dix kilomètres.
Mais comme Sir Henry aimerait fourrer un coup à la Béryl, la testostérone étant la plus forte que la raison, il y va, se disant que à défaut de labourer et ensemencer ses terres, il pourrait peut-être… la bourrer… Hem, je m’égare.
Heureusement, Watson est sur les talons de l’étalon. On a raison de dire que l’on mène les hommes par leur estomac et autre chose. Béryl le savait.
Non, j’vous raconte pas la fin, tiens !
Sachez juste que le chien avait été rendu aveugle par son maître (le méchant) et qu’il se dirigeait à l’odeur. Sauf que, mon chien étant devenu aveugle en fin de vie, il avait les pupilles blanches, laiteuses, voilées, mais pas rouges et il se cognait aux meubles, mon vieux pèpère (c’était un berger malinois croisé allemand).
De plus, si le chien des Baskerville était miro, comment se fait-il que l’on ait vu au travers de son regard au début du film ?
Comment a-t-il fait pour venir grogner sous la fenêtre de Henry ? Comment pouvait-il sentir son odeur, alors qu’il était dans sa chambre, au deuxième, les fenêtres fermées ?
Certes, mon chien détectait ma présence, même quand j’étais derrière une fenêtre, mais plus quand il était aveugle !
De plus, les seuls chiens capables de suivre une odeur dans les airs, ce sont ceux de la race Saint-Hubert (pas des méchants chiens)… Les autres collent leurs truffes au sol et suivent la piste.
Bizarrement, le chien maudit pas, il court la truffe au vent.
Cela pourrait s’expliquer si Sir Henry n’avait plus pris de bain depuis trois ans, ceci expliquant pourquoi le chien en avait après lui : une odeur de chenil pareille, c’est une provocation pour la bête !
Ce n’était plus les forces du Mal, qui s’exaltaient, mais l’odeur du Mâle !
Autre erreur: quand un chien aboie, il ne mord pas et a contrario, quand il mord, il n’aboie pas, il grogne.
Le chien des Baskerville, il mord et aboie en même temps. Je pensais qu’en ouvrant sa gueule, il laisserait choir le fromage, heu, le bras de Sir Henry.
Rien de cohérent dans ce film…
Moralité ? Qui vit par l’épée périra par l’épée et qui fait l’malin avec son chien, finira dans le ravin.
Là, c’est dans une flaque d’eau. Minable. Un bourbier, c’est des marais, de la boue qui vous avale lentement, pas de la flotte à foison !
L’explication finale n’est pas mieux : Holmes montrant un tableau et disant qu’il a tout compris en le voyant.
Vu qu’il vient de le voir, cela en dit long sur l’intellect du détective. Et son arrogance, elle est insupportable !
Dégoûtée, je vous dis.
Mon homme regardait le téléfilm avec moi et j’ai dû lui expliquer, tellement les éclaircissements de l’acteur qui se moquait de Holmes étaient obscurs.
Encore un peu je ne les comprenais pas. Dire qu’il me reste trois DVD à me farcir avec cet acteur… Ce sera ad nauseam, je pense.
Quand je pense qu’en 1993, Spielberg nous faisait des Tyrranosaurus « Rex » (warf) plus vrai que nature et que dans ce téléfilm sortit en 2000, ils sont même pas foutus de nous faire un Médor qui fout vraiment les chocottes !
J’hésite fortement entre : 1. Emmener Matt Frewer dans la lande et le noyer dans le grand bourbier de Grimpen avant de le découper en morceaux; 2. Aller hurler à la mort avec ce pauvre animal après lui avoir fait soigner sa mauvaise conjonctivite…
Ok, je noie d’abord Frewer et je vais hurler ensuite.
Le Chien des Baskerville, adaptation de Jean Marcillac, mis en scène par Raymond Gérôme pour l’émission Au théâtre ce soir en 1974.
Raymond Gérôme … Sherlock Holmes André Haber André Haber … Watson Christian Alers … Le docteur Mortimer Jean-Pierre Gernez … Sir William Baskerville Bernard Musson … Barrymore, le maître d’hôtel Christiane Moinet … Eliza, la femme de Barrymore Jean-Jacques Steen … Jones, le cocher de Londres Robert Bazil … Billy, le second cocher Pierre Hatet … Stapleton Colette Teissèdre … Beryl Liliane Patrick … Laura Lyons Bernard Durand … Le valet de chambre
Les décors sont bien entendu de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell.
Ce que j’en ai pensé :
Une fois les trois coups donné, les tentures s’ouvrent et on s’installe dans le salon de Baker Street.
On y retrouve un Holmes qui possède un petit bidou (ou coussin d’amour) et un Watson assez mince, ce qui est étonnant puisqu’on représente souvent (à tort) ce brave docteur ventripotent et croulant.
Dr Watson
Passons, si vous le voulez bien, au décor du salon du 221b : un néophyte le trouvera correct, bien réalisé et reconnaîtra que c’est bien du Roger Harth (mdr) mais l’holmésien, lui, ne retrouvera pas les petits détails qui auraient fait de cet appart THE appart of Sherlock Holmes.
La preuve que le diable se cache dans les détails, Sherlock Holmes nous dit que nous sommes en 1890, hors, à cette époque, il était porté disparu (présumé mort) dans les chutes de Reichenbach…
Anybref, passons aux choses sérieuses : la pièce de théâtre est assez semblable au roman, hormis les prénoms changés des Baskerville et quelques petits détails qui ne seront pas respectés mais c’est logique puisque nous sommes au théâtre et donc, certaines scènes extérieures devront rester à l’intérieur.
Mais j’y reviendrai.
Il y a un peu d’humour dans les répliques de Holmes envers Watson et le docteur Mortimer, de par son étourderie, nous fera sourire très souvent.
Docteur Mortimer
Par contre, j’ai trouvé que Raymond Gérôme, l’acteur qui joue Sherlock Holmes, faisait un peu trop de mimiques qui ne vont pas au personnage.
Déjà qu’il est ventripotent et que son pantalon a dû être coupé par un tailleur qui avait une aiguille dans l’œil, car il était fort ajusté au niveau des bijoux de famille que l’on a vu se dessiner de temps en temps.
Et puis, my god, les poses qu’il a prises parfois, dans le salon des Baskerville ! Encore un peu, il aurait pu dire d’une voix graveleuse « Alors cocotte, on a envie de me chevaucher » tant il était affalé sur une chaise avec l’allure d’un macho dans un harem de femmes en rut.
Si cette assise n’est pas digne d’un gentleman, il y a aussi, bien entendu, l’usage de la macfarlane et du deerstalker en plein Londres et de la pipe calebasse qui est anachronique à cette époque.
Mais bon, à l’intérieur, il porte un costume, donc, ça peut aller, je ne ferai pas de gros yeux sur cette cape et cette casquette de chasseur qui ne doivent être portées qu’à la campagne. Une fois dans la lande déserte et ténébreuse, il peut porter ses oripeaux !
Si j’ai bien aimé le côté potache lors des répliques de Holmes envers Watson, si j’ai aimé le Watson proposé car ce n’est pas une débile profond, j’ai détesté les mimiques que nous sert à tout bout de champ l’acteur jouant Holmes. Elles sont de trop. Et trop is te veel.
Quant à Barrymore, le majordome, il serait parfait pour jouer le rôle de Dracula en lieu et place de Béla Lugosi tant il a le physique pour ça.
La musique jouée lors de son entrée en scène avait tout pour aller avec les contes de la crypte. Brrrrr.
Niveau détails qui changent par rapport au roman canonique, on a un Sir David Baskerville qui est décédé (au lieu de Sir Charles) et un Sir William comme neveu (au lieu de Sir Henry) et bien entendu, on zappe tout l’aspect du détective qui fait semblant de rester à Londres pour affaire alors qu’il est sur la lande et observe tout.
Ici, nous avons deux décors distincts, le 221b et le salon de Baskerville, donc, pas moyen de faire autrement et je dois dire que ce n’est pas dérangeant puisque pas le moyen de faire autrement. Qui a dit que je me répétais ??
Sir William Baskerville et Sherlock Holmes au 221b
Certes, les hurlement du chien ne font pas très réalistes, on dirait un technicien hurlant après s’être coincé le doigt dans une porte, certes le fait de nous commenter au travers d’une longue vue ce qu’il se passe sur la lande fait perdre de l’intensité dramatique à la chose, mais dans une pièce de théâtre, cela passe facilement et cela évite aussi de nous proposer un chien mal fichu comme dans les téléfilms avec Matt Frewer (les critiques qui cassent sont à venir).
La pièce dure 2h12, mais malgré quelques passages plus lents, je n’ai pas trouvé le temps long.
Si l’acteur principal avait perdu un peu de bide et fait moins de grimaces, c’eut été parfait, un peu comme la nouvelle version que j’avais vue à Bruxelles avec Olivier Minne jouant un Holmes sexy en diable mais dans des décors plus épurés.
Résumé :
Coïncidence ou machination ? Hasard ou acte criminel ? Une chose est sûre, il se passe d’étranges événements au manoir Glenmore où le colonel Warburton a pris sa retraite.
Morts violentes, apparitions fantômes : toutes les diableries de l’enfer semblent s’être donné rendez-vous dans ce coin perdu de la campagne écossaise.
Seul, Sherlock Holmes peut venir à bout d’un tel mystère, à coup sûr un des plus fascinants de sa longue carrière. Car cette fois, l’assassin vient d’ailleurs. Du royaume des morts. De l’autre côté du temps.
Critique :
Je vous entend déjà dire à voix haute en découvrant ma chronique : « Mais il est où le tome 1 ?? ». Ben il se trouve ici puisque c’est le fameux tome 7 paru aux éditions « Lefrancq Bdétectives » sous le titre de « L’Étoile Sanglante ».
Tout le monde vous le dira quand il s’agit de lancer (ou relancer) une série, il est plus facile de l’installer avec plusieurs albums d’un coup et puisque c’était le même duo…
Déjà la couverture vous plonge dans l’atmosphère : Holmes, deerstalker sur la tête, macfarlane sur le dos, épée à la main, regard suspicieux, prêt à trancher le premier qui passe tel une rondelle de saucisson.
Watson, lui, révolver à la main, prêt à descendre le premier chienchien méchant qui passerait aussi. Bref, on les croiserait au coin d’un bois à minuit avec cet air là, on ne leur demanderait pas l’heure !
Décor dantesque et désolé, juste pourvu, en arrière-plan, d’un château où ne brille qu’une lumière, seul phare pour guider les malheureux égarés, perdus dans la brume qui tombe doucement, tel un voile diaphane sur la lande sauvage et déserte (me voici en train de poèter plus haut que mon luth… Pardon).
C’est fort, déjà, comme première vue. Mais ne cherchez pas cette scène dans la bédé, elle ne s’y trouve pas. Holmes manipulera une épée, mais à l’intérieur. Couverture mensongère.
Ça faisait longtemps que je n’avais plus relu cette collection et je sens que je ne vais pas me réconcilier avec elle non plus.
Dès la première page, on se retrouve dans un paysage désolé et écossais. Le brouillard, le vent, un castel et les paroles de deux personnes, sans phylactères, semées dans la nuit, qui vous distillent une atmosphère comme un alambic le ferait avec du whisky.
Manque plus qu’un air de cornemuse pour aller avec les paroles anxieuses de l’un.
En tout cas, pour ce qui est des dessins, ils sont déjà beaucoup mieux que ceux fournis par la collection de chez Lefrancq et ses Bdétectives. Les couleurs sont correctes et ne vous feront pas mal aux yeux.
Quand aux références canoniques, elles jalonneront l’album, mais pas toujours de manière adéquate.
Passons au 221b où nous retrouvons Holmes qui s’ennuie…
Du coup, afin de tirer notre détective de la torpeur dans laquelle il s’enfonce, arrive une cliente (elle tombe bien, non ?).
Une jeune fille, seule, qui croira même à de la sorcellerie lorsque Holmes se livrera à quelques déductions sur elle… Pouffiasse, va !
Que veut-elle ? Son oncle, le colonel Warburton (une vieille connaissance de Watson, rencontré lors de la campagne d’Afghanistan), est devenu zinzin depuis qu’il a découvert un bateau échoué et que son ami est passé au travers d’un pont. Oui, moi aussi je deviendrais zinzin pour ça…
Elle a besoin d’aide et son oncle encore plus. Rassurez-vous, pas dans le but de financer la consolidation des ponts !
Pas de chance, Holmes a une affaire en cours et des plus délicates (un rendez-vous avec LA femme peut-être ? *rires*) et il charge Watson de se rendre seul à Glenmore, en Écosse. Justement je vous parlais de whisky et de distilleries !
Tiens, tiens, un air de déjà vu, non ? Cela me fait penser au chien des Baskerville. De plus, il envoie la cliente passer la nuit au Northumberland Hotel. ZE grosse référence au toutou des Baskerville.
C’est cela qui me gêne un peu. Le scénariste aurait pu distiller (elle est facile, on est en Écosse) des références canoniques sans pour autant en extraire des pans entier. Pourquoi ne pas inventer sa propre histoire ? On n’est pas dans une fanfic…
Pourquoi copier une partie du scénario du chien des Baskerville ? Un bon holmésien a déjà tout compris sur les intentions cachées de Holmes. Ben oui !
Le reste est de la même trempe et ce qui avait bien commencé se transforme en eau de boudin. Watson est une espèce de gros nigaud qui ne pense qu’à manger et à boire.
Pourquoi faire de Watson un crétin congénital alors que ce serait si agréable qu’on fasse un Watson comme dans la série de la Granada. Un type à l’intelligence normale. C’est si compliqué un Watson qui n’est pas limite « débile » ? Sans doute…
Notre brave docteur se promènera aussi en kilt (sans que l’on sache ce qu’il porte en dessous), et quand il fera sortir le colonel Warburton de sa chambre, se sera pour s’entendre raconter la malédiction dont il se croit la victime.
On aura même droit, dans le récit du colonel, à une sorte de Jésus-Christ déguisé en fakir et qui ressuscite les chats. Le fantastique, encore une fois !
Tiens, une grosse référence aux 5 pépins d’orange avec les clous de la planche de fakir envoyé en guise d’avertissements. Une bonne grosse malédiction et une bonne aspiration du Canon.
Bref, rien de neuf sous le Soleil… Productions (rires).
Les paysages écossais que Watson traverse sont jolis, désertiques ou peuplés de moutons et il n’y pleut pas souvent.
La suite, je ne peux pas vous la raconter, mais bon, le scénariste aurait pu mieux faire. C’est téléphoné. On sait tout de suite où est caché Holmes.
Le seul point positif de l’album sera que Holmes ne portera sa macfarlane que sur la couverture et un peu à la fin. Marrant, à la campagne, il ne la porte pas, mais en plein Londres, oui.
La résolution de l’enquête était claire et nette, sans l’élément fantastique. Mais les quatre dernières pages m’ont plongées dans la consternation. Il fallait boucler l’album… D’accord, mais quelle manière. Fallait le sortir à ce moment là, leur fantastique ? Dubitative, je vous dis.
Édition : Bdétectives – Claude Lefrancq n°16 (1992)
Résumé :
Londres, 1889. Sherlock Holmes reçoit la visite du docteur Mortimer, qui arrive tout droit de la campagne du Devonshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Il était l’ami et le médecin de Sir Charles Baskerville.
Mais ce dernier est mort dans d’étranges circonstances. Il a eu une crise cardiaque alors qu’il se promenait le soir au fond de sa propriété, aux abords de la lande.
Un lieu qu’il évitait pourtant depuis un certain temps, hanté par la peur d’une malédiction familiale. Selon la légende, au XVIIIe siècle un ancêtre des Baskerville, réputé pour sa cruauté, serait mort égorgé par un énorme chien sorti tout droit des enfers. Depuis, ce chien aurait été le tourment de la famille.
Sherlock Holmes, retenu par des affaires urgentes dans la capitale, demande à Sir Henry d’accepter que le docteur Watson l’accompagne dans le Devonshire.
Il a pour consigne de ne le quitter sous aucun prétexte tant que l’affaire ne sera pas élucidée. Holmes confie à Watson ses inquiétudes et lui demande de faire attention car la mission pourrait s’avérer fort dangereuse.
Critique :
Pas si évident que ça de réaliser l’adaptation du roman éponyme du roman de SACD en bédé.
Une véritable gageure que de faire tenir en 44 planches un roman aux péripéties multiples de plusieurs centaines de pages.
Cette bédé a-t-elle réussi le pari où tout compte fait, le meilleur chien reste-t-il celui imaginé par Conan Doyle lorsqu’il publia ce roman en août 1901 soit 8 ans après la publication du « Final Problem »…
Évidemment, lorsque l’on a le scénario devant soit, on ne fait pas de hors-piste dans le tout et le n’importe quoi comme pour « La sangsue rouge » et d’autres titres de cette collection dont je me souviens des horreurs que j’y vis.
L’essentiel n’est pas que dans Lactel, il est aussi dans cette bédé qui comporte tous les points importants du roman.
Bémol : on a changé de dessinateur et ce que je reprochais au premier s’est accentué avec le suivant. Certes, lorsqu’il se trouve dans le Devonshire, il est normal que Holmes porte le macfarlane et le deerstalker, c’est une tenue de campagne, mais putain de bordel de merde, pas à Londres, nom de Zeus !
Je n’aime pas le dessin du docteur Watson, il a l’air d »un demeuré et je ne dois pas trop me plaindre, j’ai vu pire dans la collection « Soleil » (pas la « 1800, une autre).
Une adaptation qui n’en est pas une puisque tout est conforme à l’original, les détails en moins et les dessins grossiers du chien en plus.
Lorsque le docteur Mortimer relate le récit, nous le suivons en noir et blanc et le chien maudit de l’enfer, quand il serra la gorge de Hugo Baskerville, et bien, le chien a la position d’un qui monterai sur une chienne en chaleur et on voit clairement qu’il ne serra pas la gorge de Hugo.
Mais bon, ceci dit, c’est la seule bédé de cette collection qui en vaille la peine, si on fait abstraction des dessins pas folichons du tout.
The Hound of the Baskervilles est un téléfilm américain de Barry Crane, sorti en 1972.
Ce film fait partie d’un ensemble de 3 épisodes pilotes, qui devaient servir de point de départ à une série de téléfilms policiers ayant comme personnages principaux respectivement Sherlock Holmes, Hildegarde Withers (avec Eve Arden) et Nick Carter (avec Robert Conrad). Les pilotes n’ayant pas eu le succès escompté, la série fut abandonnée.
1. Synopsis
Le docteur Mortimer se rend à Baker Street pour informer Holmes et Watson que Sir Charles Baskerville a succombé à une attaque cardiaque dans son domaine de Dartmoor et dans de mystérieuses circonstances.
Mortimer raconte la légende du chien spectral qui hante la famille Baskerville depuis des générations et aimerait un conseil pour protéger l’héritier unique de Sir Charles, Sir Henry Baskerville.
Ce dernier vivait jusqu’alors au Canada mais revient désormais sur les vieilles terres des Baskerville pour occuper la demeure de ses ancêtres.
Dès son arrivée, il reçoit un message anonyme le conseillant de se tenir éloigner de la lande…
2. Fiche technique
Titre original : The Hound of the Baskervilles
Réalisation : Barry Crane
Scénario : Robert E. Thompson, d’après le roman « Le Chien des Baskerville » d’Arthur Conan Doyle
Direction artistique : Howard E. Johnson
Décors : Arthur Jeph Parker
Costumes : Andrea E. Weaver
Photographie : Harry L. Wolf
Son : James R. Alexander
Montage : Bill Mosher
Production : Stanley Kallis
Production associée : Arthur Hilton
Production exécutive : Richard Irving
Société de production : Universal Television
Société de distribution : American Broadcasting Company
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur (Technicolor) — 35 mm — 1,33:1 — son Mono
Genre : film policier
Durée : 74 minutes
Dates de sortie : États-Unis : 12 février 1972
3. Distribution
Stewart Granger : Sherlock Holmes
Bernard Fox : Docteur Watson
William Shatner : George Stapleton
Anthony Zerbe : Docteur John Mortimer
Sally Ann Howes : Laura Frankland
Jane Merrow : Beryl Stapleton
Ian Ireland : Sir Henry Baskerville
John Williams : Arthur Frankland
Alan Caillou : Inspecteur Lestrade
Brendan Dillon : Barrymore
Arline Anderson : Eliza Barrymore
Ce que j’en ai pensé :
Le générique de début m’a bien plu avec Sherlock Holmes en ombre chinoise sur les murs de la ville. Juste un petit soucis avec la vision d’un deerstalker et d’une pipe calabash.
Petit soucis avec la voix de Watson, enfin, de son doubleur : c’est la voix d’un personnage de dessin animé, mais pas moyen de me rappeler lequel !
Si Stewart Granger a l’air taillé pour le rôle – il n’a pas eu l’air de se forcer pour interpréter Holmes – par contre, son âge joue contre lui. Énervant qu’à l’époque, nous ayons toujours droit à des acteurs de plus 50-60 ans en lieu et place de deux jeunes plein d’entrain.
Bernard Fox – qui enfile le rôle du docteur Watson – est différent de son rôle de l’hilarant Dr Bombay dans « Ma sorcière bien aimée ». Mais au moins, s’il est très sérieux, il n’interprète pas un Watson débile et abrutit comme le faisait Nigel Bruce.
L’histoire avec Sir Hugo est racontée par notre ami Watson et la voix de dessin animé du doubleur gâche l’intensité dramatique. Mais niveau clébard, le leur est pas mal fait du tout !
Juste les dialogues lors de la course-poursuite qui sont nuls à chier avec de telles réparties :
[La meute de chiens s’est arrêtée] « Seul un être diabolique peut les arrêter » dira un membre de la bande de ripailleurs violeurs. D’accord les gars…
Si Sherlock Holmes est habillé normalement pour la ville, il enfilera la macfarlane pour la lande. Mauvais point à lui lorsqu’il sortira un « Élémentaire Watson ».
La plus grosse merde dans ce film vient en fait des décors ! Londres est toute propre, les cochers ont les dents ultrabright et on n’a pas l’impression de se balader dans les rues d’une Londres victorienne.
Idem pour la lande où là, c’est encore plus flagrant ! Décors peinturlurés et pas de profondeur dans le paysage… Une lande reproduite dans un tout petit studio, petit budget et ça fout tout le film en l’air ces décors peints à l’arrière des acteurs.
Le déroulement du film s’éloigne du récit original et ce n’est pas plus mal d’innover un peu. Le docteur Mortimer est plus jeune que dans les autres films, il boite comme House et a une mégère pour épouse.
Avantage : on suspecte des tas de gens parce que tous avaient un bon mobile pour zigouiller le Charles Baskerville.
Mais c’est bien dommage qu’ils soient passé à côté d’une scène qui, habituellement, vous fout le trouillomètre à zéro quand le chien poursuit Sir Henry… ou plutôt un homme portant ses habits.
Mention très bien au commandant Kirk, téléporté depuis sont Enterprise dans la lande désertique de carton mâché. William Shatner est inattendu dans le rôle de George Stapleton.
Un méchant comme on les aime ! Un sourire vicieux, des petits yeux cruels et on se demande bien comment le beau Kirk peut être aussi diabolique. Dommage qu’il n’ait pas un rôle plus important dans ce téléfilm, il méritait qu’on le voit plus à l’écran.
Si je ne me suis pas embêtée durant le visionnage, je dois bien avouer que les ambiances lugubres que j’avais avec la version de la Hammer sont absentes dans ce téléfilm.
Même la musique n’est pas top. Au début, on a une belle musique, comme dans une série télé, mais l’orgue qui jouera ensuite est bien moins horrifiant que celui de la Hammer qui savait s’y prendre pour vous rendre l’atmosphère ténébreuse.
À la limite, je me suis même marrée avec certains dialogues :
— Plus haut, encore plus haut… Ça vient !
Comme je vous le disais, si les décors sont merdiques, le chien, lui, est mieux déguisé que celui de la Hammer mais, une fois de plus, la tension dramatique va retomber avec une phrase de Holmes qui fait grandiloquente pour rien :
— Ce chien, dans les affres de l’agonie, se serait emparé de n’importe quelle proie pour l’entraîner dans la mort avec lui.
Diantre… comme si le chien, avant de clamser, s’était dit « Tiens, et si j’en emmenait un avec moi dans la mort ?? ».
Heureusement qu’il se reprend ensuite avec cette phrase de bon sens sur laquelle nous pouvons tous méditer : « L’homme peut créer le Mal mais il ne peut jamais le contrôler ».
À choisir, je préfère – et de loin – la version de la Hammer ! Les décors sont bien mieux, la musique aussi et puis, Christopher Lee en jetait plus en Sir Henry que le barbu qui joue ici.
L’adrénaline est manquante, pas de hurlements sur la lande, la nuit, peu de drague entre Sir Henry et Béryl, peu de tension, peu de suspense car Holmes dévoile assez vite le secret des bijoux de la couronne.
Malgré le fait qu’ils aient pris des libertés avec le récit originel, ils font l’impasse sur certaines scènes importantes et palpitantes qui ajoutent du mystère, des questions et des battement de cœur additionné de dressage de poils sur les bras.
Challenge « Victorien » chez Camille, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et Le Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda.