Brazilian Psycho : Joe Thomas

Titre : Brazilian Psycho 🇧🇷

Auteur : Joe Thomas 🇬🇧
Édition : Seuil – Cadre noir (07/04/2023)
Édition Originale : The São Paulo Quartet, 4 : Brazilian Psycho (2021)
Traduction : Jacques Collin

Résumé :
2018, São Paulo. Trois adolescents paumés, surexcités par le discours du président en devenir, agressent un homosexuel et lui gravent au couteau, sur le torse, le V de la victoire et une croix gammée.

2003. Les inspecteurs Mario Leme et Ricardo Lisboa, de la police civile, enquêtent sur la mort du directeur de la British School. Leur hiérarchie souhaite une conclusion rapide : un cambriolage qui aurait mal tourné sera la version officielle. La police militaire prend le relais, fait une descente dans une favela et arrête un coupable bien commode.

C’est là le début d’une incroyable fresque sociopolicière à laquelle participent une myriade de personnages : un ex-agent de la CIA chargé de blanchir de l’argent, un enfant des rues qui gravit les échelons d’une organisation mafieuse, l’assistante de la maire de gauche et bien d’autres. Tous ces destins sont liés et chacune des intrigues qui irriguent le roman dessine au final un tableau du Brésil dantesque et vertigineux.

Mêlant fiction et réalité, Joe Thomas réussit un tour de force scénaristique et romanesque dans ce roman noir dense et hypnotique.

Critique :
« Un chef-d’œuvre explosif », disait le bandeau-titre. Une fois de plus, je viens d’être victime du bandeau-titre et des chroniques élogieuses pour ce roman noir qui me faisait de l’œil.

Comme quoi, rien n’est jamais garanti, en littérature (et ailleurs non plus) et le maraboutage recommence, vu mes nombreuses déceptions littéraire, rien que durant le mois de mai (ok, j’ai lu beaucoup).

Direction São Paulo, a plus grande ville du Brésil, de l’Amérique du Sud ! Des jeunes ont assassinés un homosexuel, lui gravant une svastika sur le torse. Nous sommes en 2018 et Bolsonaro est candidat à la présidence du Brésil. Les inspecteurs Mario Leme et Ricardo Lisboa vont mener l’enquête, dans une ville corrompue jusqu’au trognon.

Après, le récit va revenir sur les années 2003 à 2018, pour tenter d’expliquer comment on en est arrivé là. Autrement dit, le récit va explorer, notamment, la présidence de Lula et Dilma Rousseff. Mais pas que, puisque l’auteur va aussi nous plonger dans l’histoire de la favela Paraisopolis, à l’aide de nombreux personnages.

Cette lecture avait bien commencée, malgré les 4 pages de présentation des différents personnages, en début d’ouvrage. J’étais bien installée dans ce roman noir, dans cette fresque sociale qui mêlait faits réels et fiction. Bref, tous les indicateurs étaient au vert et si les conditions météo avaient continué de la sorte, cela aurait dû se terminer par une super lecture.

Hélas, les nuages noirs sont apparus, me faisant dérailler du récit et ensuite, j’ai passé mon temps à courir derrière le train, sans jamais le rattraper. Trop de personnages, récit trop décousu, style de narration trop haché, comme si l’auteur avait cherché, en vain, un style d’écriture durant tout son récit, ou alors, qu’ils étaient nombreux à écrire ce roman noir.

Anybref, c’est un rendez-vous manqué avec ce roman noir qui dresse un état des lieux de la société brésilienne et de ses différentes politiques.

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°205], Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°55] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°03].

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La guerre des mondes – T01/02 : Vicente Cifuentes et Dobbs (d’après H. G. Wells)

Titre : La guerre des mondes – T01/02

Scénariste : Dobbs (d’après H. G. Wells)
Dessinateur : Vicente Cifuentes 🇪🇸

Édition : Glénat (11/01/2017)

Résumé :
Voilà plusieurs jours que des projectiles précis et réguliers frappent la Terre depuis la Planète Rouge. Dans la petite bourgade d’Ottershaw en Angleterre (🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿), le Professeur Ogivly a du mal à croire à la théorie d’une attaque extraterrestre émise par son jeune élève.

Pourtant, lorsqu’un météore tombe non loin de chez lui, il découvre, niché en son cratère, un cylindre géant qui ne peut qu’être l’œuvre d’une civilisation supérieure. Et il apprend à ses dépens que cette dernière n’a pas véritablement d’intentions pacifiques.

De la capsule extra-terrestre émerge un « tripode » , une immense machine de mort qui sera rejointe par bien d’autres, semant le chaos et la destruction.

L’extermination ne fait que commencer…Récit apocalyptique précurseur du genre au message antimilitariste, le roman La Guerre des mondes, plusieurs fois porté sur grand écran, trouve enfin en BD l’adaptation fidèle qu’il mérite.

Critique :
Que Dieu protège la reine, les Martiens nous ont envahi ! Oui, la reine, pas le roi Charles, parce qu’à cette époque, même Elizabeth II n’est pas encore l’ébauche d’un projet…

Nous sommes en 1894, c’est donc Victoria Regina qui est assise sur le trône. Même si les tenues des dames ne ressemblent pas à celles de l’époque victorienne.

Dans le Surrey, Angleterre, un vaisseau Martien a atterri, creusant un grand cratère. Le vaisseau, sorte de truc phallique bien droit, recèle une créature que personne n’a envie de croiser dans sa vie.

Dire que les Anglais, imbu d’eux-mêmes, pensent avoir affaire à une civilisation primitive… Hé, quand on se déplace en vaisseau spatial, on est tout sauf primitif, normalement.

N’ayant jamais lu le roman original, je ne pourrais pas juger de la fidélité de l’adaptation. Mais je peux déjà vous parler des dessins, que j’ai apprécié. Les visages sont détaillés, on ne peut pas confondre deux personnages ensemble, il y a du dynamisme dans les dessins, autant que dans le scénario.

Par contre, les policiers sont un peu trop bodybuildés, comme s’ils sortaient d’un blockbuster américain… Comme je le disais plus haut, l’habillement des femmes n’est absolument pas victorien, plus années 30. Pourtant, pas de voitures, tout le monde est à vélo, à cheval, monté ou attelé.

La publication originale du roman est 1898, sans doute qu’en adaptant le roman, le scénariste a décidé de ne pas se faire chier avec la mode d’avant 1900… Ce n’est pas le plus important dans cette adaptation.

Ce qui est important, c’est le message : ces Martiens sont arrivés, tels des conquistadors, des colonisateurs et ils exterminent tout ce qui n’est pas comme eux. Ce que faisaient toujours les colonisateurs et à cette époque, l’empire Britannique avec moult colonies, protectorats et territoires.

Dans le roman (et dans cette adaptation), le grand empire Britannique est mis à genoux, il n’est plus tout-puissant. Ce récit est avant tout un pamphlet contre l’impérialisme, contre les massacres qui furent perpétrés, au nom de l’empire. Avec ce récit, l’impérialisme est rhabillé pour l’hiver.

Envahir les autres, prendre leurs richesses, leurs vies, c’est génial pour l’empire, mais quand la roue tourne et que l’Angleterre se fait envahir et décimer à son tour, là, on ne rigole plus ! À noter que les bondieusards sont aussi rhabillés pour l’hiver.

Cette adaptation est très bien faite et durant ma lecture, j’ai eu peur, j’ai serré les dents (et les fesses), devant tous ces morts, des gens tués pour rien, ces militaires impuissants, ces civils emprisonnés dans un tripode et puis pressé comme des oranges, devant ces visions d’apocalypse, qui n’est pas biblique, ni divine, mais extra-terrestre.

C’est un récit violent, sanglant, horrible. C’est un récit de survie, de fuite en avant pour notre narrateur. On est loin du gentil E.T téléphone maison.

Notre narrateur est un peu perdu entre je vais voir les martiens, je mets ma famille à l’abri, je retourne dans notre maison chercher une photo, je tente de sauver des gens, je repars sur les routes. Ce qui pourrait manquer de cohérence dans ses errances a pour but de nous en raconter le plus possible, car il sera témoin de bien des choses.

Une lecture qui ne laisse pas indifférente !

#lemoisanglais

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°54] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°02].

Le Mois Anglais is back ! It’s a wonderful month [June 2023 – Season 12]

Le Mois Anglais est de retour ! La preuve que le temps passe vite, très vite. Comme toujours, je participe et je compte bien ne pas me tourner les pouces (les organisatrices aimeraient sans doute que je glandouille).

Pas de bol, je ne suis même pas fatiguée du Mois Espagnol & Sud-Américain (+ de 50 fiches), que du contraire, je suis gonflée à bloc, prête à enchaîner directement sur l’Anglais (même pas mal, même pas peur). Et comme le Pavé de l’été n’aura pas lieu en été 2023, je pourrai me reposer en juillet…

Pour ne pas changer, je vais faire honneur à des monuments anglais tels Sherlock Holmes (même son père littéraire est écossais), Hercule Poirot (qui est belge), Harry Potter et Jack The Ripper (ah, là, on ne sait pas qui il est !). Mais il n’y aura pas que ces personnages anglais bien connus…

J’ai aussi des bédés avec Churchill, avec les 5 espions de Cambridge et Dorian Gray. Puis j’ai aussi, dans ma pile, des mangas (Moriarty, Black Butler et Emma).

De quoi bien m’amuser lors de mes lectures et comme ce soir, je suis en vacances annuelles (yes !), j’espère avoir du temps. 

Pour les genres littéraires, comme d’habitude, j’ai des polars et romans noirs, mais j’ai aussi l’intention (aurai-je le temps ??) de lire des romans historiques, de la fantasy, de la SF, des études, des essais, de la romance M/M… Bref, je ne serai pas sectaire dans mes lectures.

Pour la localisation, je ne resterai pas qu’en Angleterre, j’ai bien envie d’aller ailleurs (tant que l’auteur est anglais…), comme chez les communistes, dans des camps de concentration, à Paris pendant la Saint-Barthélemy, au Japon, à Berlin, dans l’Iowa et ailleurs, si affinités. 

Comme pour le Mois Espagnol et Sud-Américain, certaines de mes lectures seront sombres, très sombres…

Alors, comme chaque année, ma liste à lire est énôôôrme ! Impossible pour moi de ne pas surcharger, tant j’ai envie de tout lire, même si je sais que jamais je n’y arriverai…

Mais bon, on ne sait jamais, sur un malentendu, je pourrais arriver à tout lire (un vieux rêve : un Mois Anglais qui dure indéfiniment ou le mois de juin qui n’en finirait pas et mes congés non plus). 

Liste à lire (romans, bédés, mangas) ou à regarder (séries, films) : 

  1. [SÉRIE] Hercule Poirot – S05 – Épisode 07 – Le Miroir du mort 
  2. [SÉRIE] Hercule Poirot – S08 – Épisode 01 – Les Vacances d’Hercule Poirot 
  3. [SÉRIE] Hercule Poirot – S10 – Épisode 01 – Le Train Bleu 
  4. [FILM] Meurtre au soleil (Evil Under the Sun) de Guy Hamilton (1982)
  5. [FILM] Enola Holmes 2 de Harry Bradbeer (2022)
  6. La Taverne aux oubliés – Frère Athelstan 10 : Doherty Paul [Polar]
  7. La Malédiction des Baskerville : Gauthier Wendling [Polar – Jeu]
  8. Sherlock Holmes et les trois terreurs d’hiver : James Lovegrove [Fantasy] 
  9. Amants de Baker Street – 01 – Le détective et le soldat blessé : Isabelle Lesteplume [Polar / Romance M/M]
  10. Trahison sanglante – Le dossier Dracula : Latham [Fantastique] [Polar]
  11. L’affaire Baskerville – 02 – Une étude en ombre : Emma Jane Holloway [Polar]
  12. Sherlock Holmes Contre Frankenstein : Whitehead [Fantastique] [Polar]
  13. Sherlock, Lupin & moi – Les meilleures enquêtes de Holmes : I. Adler [Polar]
  14. Enquêtes Secrètes de Sherlock Holmes – Jack l’Égorgeur : Trouilhet [Polar]
  15. Sherlock Holmes – Anthologie du célèbre détective, sur papier et à l’écran : Rodolphe Massé [Étude / Essai]
  16. Les filles de Whitechapel et Jack l’Éventreur : Paul West [Polar]
  17. L’affaire Jack l’Éventreur – Une radioscopie : Didier Chauvet [Étude / Essai]
  18. Jack l’éventreur n’est pas un homme : Pascale Leconte [Étude / Essai]
  19. Hercule Poirot, une vie : Ruaud et Mauméjean [Étude]
  20. La veillée de Noël / Jack l’éventreur : Anne Perry [Polar]
  21. Meurtres à Kingfisher Hill – Poirot 04 : Hannah Sophie [Polar]
  22. Son espionne royale – 04 – Et la fiancée de Transylvanie : Bowen [Polar]
  23. Sa Majesté mène l’enquête – 03 – Chasse royale à Sandringham : Bennett
  24. Le Mort à vif – Factory 05 : Robin Cook (UK) [Roman Noir]
  25. La môme vert-de-gris : Peter Cheyney [Roman Noir]
  26. Maudit mercredi – Frieda Klein 03 : French Nicci [Polar]
  27. Je suis Pilgrim : Hayes Terry [Thriller]
  28. Mystères de Tregarrick – 01 – Meurtres à marée haute : Dennison [Polar]
  29. Brazilian Psycho : Joe Thomas [Polar] 🇪🇸 + 🇬🇧
  30. Étude en noir : José Carlos Somoza [Polar] 🇪🇸 + 🇬🇧
  31. Enquêtes criminelles – Petits crimes victoriens : A. Beddingfeld [Polar – Jeu]
  32. À l’hôtel Bertram – 10 – Miss Marple : Agatha Christie [Polar]
  33. Les dames de Marlow  – 02 – Il suffira d’un cygne : Robert Thorogood [Polar]
  34. Griffes : Malika Ferdjoukh [Polar – Jeunesse]
  35. Six Versions – 01 – Les orphelins du Mont Scarclaw : Matt Wesolowski [Polar]
  36. La société royale : Robert J. Lloyd [Polar]
  37. Birdman – 01 – Jack Caffery : Hayder Mo [Thriller]
  38. Le jour du Diable : Hurley Andrew Michael [Thriller]
  39. Kolyma – 02 – Leo Demidov : Tom Rob Smith [Polar]
  40. L’équarrisseur – Anjelica Henley 01 : Nadine Matheson [Thriller]
  41. Les Moissons : Erin Young [Polar]
  42. Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02 : Ray Celestin [Polar]
  43. Mafioso – Michael Talbot et Ida Davies 03 : Ray Celestin [Polar]
  44. Agent Sonya : Macintyre Ben [Espionnage]
  45. La taupe : John Le Carré [Espionnage]
  46. Angleterre – Brexit et conséquences : Serge Enderlin [Étude / Essai]
  47. Harry Potter et les reliques de la mort ‭:‬ J.K. Rowling [Fantastique]
  48. En quête de Jake : Miéville China [Fantastique]
  49. Merfer : Miéville China [Fantastique]
  50. Étrange cas de l’homme mécanique : Hodder [Fantastique Steampunk]
  51. Anno Dracula – 01 : Newman Kim [Fantastique]
  52. Chroniques St Mary’s 06 – En cas de problème : Taylor Jodi [Fantastique]
  53. Chroniques St Mary’s 07 – Petits arrangements avec l’Histoire [Fantastique]
  54. L’Héritage de Molly Southbourne : Thompson Tade [Horreur]
  55. Blood song – 01 – La voix du sang : Ryan Anthony [Fantasy]
  56. Raven Blade – 01 – L’Appel du loup : Ryan Anthony [Fantasy] 
  57. La première loi – 01 – Premier sang : Abercrombie Joe [Fantasy] 
  58. Assassin’s Creed – 05 – Forsaken : Bowden [Fantasy]
  59. Mage de Bataille – 01 : Peter A. Flannery [Fantasy]
  60. Rigante – 03 – Le cœur de corbeau : David Gemmell [Fantasy]
  61. Les épées de la nuit et du jour – Drenaï 11 : David Gemmell [Fantasy]
  62. L’âge du feu – 04 – L’attaque du dragon : Knight E. E. [Fantasy]
  63. Vorrh – 01 : Brian Catling [Fantasy]
  64. Le livre des Terres Bannies – 01 – Malice : John Gwynne [Fantasy]
  65. Coeur de loup : Katherine Rundell [Aventure]
  66. Les Filles du manoir Foxcote : Eve Chase [Roman]
  67. Les sorcières de Pendle : Halls Stacey [Historique]
  68. L’honneur du samouraï – Musashi Miyamoto 02 : Kirk David [Historique]
  69. L’homme de Berlin – Gregor Reinhardt 01 : McCallin Luke [Historique]
  70. La Quête : Lyndon Robert [Historique]
  71. Les Douze enfants de Paris : Willocks Tim [Historique]
  72. La Femme du prisonnier : Maggie Brookes [Historique]
  73. Un monde sans fin – Kingsbridge 02 : Ken Follett [Historique]
  74. Les couturières d’Auschwitz : Lucy J. Adlington [Historique]
  75. L’enfant d’Auschwitz : Lily Graham [Historique]
  76. L’enfant qui décida de suivre son père à Auschwitz : Dronfield [Historique]
  77. West : Carys Davies [Historique]
  78. Moriarty – Tome 12 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  79. Moriarty – Tome 13 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  80. Moriarty – Tome 14 : Ryosuke Takeuchi [Manga]
  81. Black Butler – Tome 32 : Yana Toboso [Manga]
  82. Emma – Tomes 01 / 02 / 03 / 04 : Kaoru Mori [Manga]
  83. Holmes et les mystères de Londres – 01 – La Noyée de la Tamise : Michel Suro, J-P Pécau et Scarlett [Bédé]
  84. Enola Holmes – 05 – L’énigme du message perdu : Blasco et Springer [Bédé]
  85. Enola Holmes – 06 – Métro Baker Street : Blasco et Springer [Bédé]
  86. 13 Devil Street – 01  1888 : Benoît Vieillard [Bédé]
  87. Hercule Poirot (BD) – 07 – Drame en Trois Actes : Brémaud et Zanon [Bédé]
  88. Hercule Poirot (BD) – 08 – Poirot joue le jeu : Marek et Christie [Bédé]
  89. Agatha Christie – 06 – La nuit qui ne finit pas : Rivière et Leclercq [Bédé]
  90. Agatha Christie  – 08 – Le meurtre de Roger Ackroyd : Lachard [Bédé]
  91. Agatha Christie – 17 – Témoin muet : Marek et Christie [Bédé]
  92. Agatha Christie – 22 – Le Couteau sur la nuque : Marek et Christie [Bédé]
  93. Shi, cycle 1 – 04 – Victoria : José Homs et Zidrou [Bédé]
  94. Shi, cycle 2 – 05 – Black Friday : José Homs et Zidrou [Bédé]
  95. Les Cinq de Cambridge – 01 – Trinity : Olivier Neuray et V. Lemaire [Bédé]
  96. Les Cinq de Cambridge – 02 – 54 Broadway : Neuray et Lemaire [Bédé]
  97. Les Cinq de Cambridge – 03 – Étangs du patriarche : Neuray, Lemaire [Bédé]
  98. Sherlock Holmes – La BD dont vous êtes le héros – 08 – Ténèbres sur Londres : Boutanox [Bédé]
  99. Dorian Gray : Enrique Corominas [Bédé] 🇪🇸 + 🇬🇧
  100. La guerre des mondes – T01/02 : Cifuentes et Dobbs [Bédé] 🇪🇸 + 🇬🇧

Les Enquêtes de Lady Hardcastle – 04 – Meurtres sur grand écran : T. E. Kinsey [LC avec Bianca]

Titre : Les Enquêtes de Lady Hardcastle – 04 – Meurtres sur grand écran

Auteur : T. E. Kinsey
Édition : City Policier (05/01/2022)
Édition Originale : A Picture of Murder (2018)
Traduction : Karine Forestier

Résumé :
Branle-bas de combat chez Lady Hardcastle. En cette période d’Halloween, elle accueille chez elle les acteurs d’un film d’horreur dont la projection est organisée au village voisin pour les habitants.

La séance de cinéma est un succès et tout le monde est ravi. Jusqu’au moment où, pendant la nuit, l’un des acteurs est retrouvé assassiné. Et le scénario macabre se reproduit bientôt avec un autre meurtre.

Les uns après les autres, les acteurs tombent comme des mouches, assassinés d’une manière qui rappelle étrangement le scénario du film. Alors que la police est impuissante et que les villageois crient aux esprits démoniaques, l’excentrique Lady Hardcastle se lance dans l’enquête, avec l’aide de Florence, sa dame de compagnie.

Elles vont devoir faire appel à tout leur talent de détectives amateurs pour démasquer l’assassin avant le clap de fin…

Critique :
Le cinématographe ? Mais qu’est-ce donc que cette invention diabolique où les images sont animées ? Ça marchera jamais, ce truc !

Hé oui, je me mets à la place des personnes, qui, en 1910, purent aller voir des petits spectacles en images animées, sans le son, bien entendu.

Pour certains bigots, puristes, peureux, ce devait être l’œuvre du diable et un groupe de fanatiques de Dieu est bien décidé à faire interdire la diffusion d’un petit film parlant de sorcière.

Le plaisir de cette série de cosy mystery est en premier lieu dans les personnages principaux : deux femmes, une lady excentrique d’une quarantaine d’années et sa dame de compagnie (la trentaine), qui sont devenues de vieilles amies (pour nous aussi, ce sont des amies). Dans leurs dialogues aussi, croustillants, remplis d’humour, de verve et de réparties en tout genre.

Le côté petit village y est pour beaucoup aussi, dans le charme de ces romans. Esprit de clocher, mais pas trop, tout le monde se connaît, on est un peu superstitieux, on aime aller boire un verre au pub et colporter des ragots. Bref, ambiances petits villages anglais des années 1910.

Lorsqu’une troupe d’acteurs viennent loger chez lady Hardcastle et projettent leur petit film parlant de sorcière, c’est la levée de pancartes chez les puritains et l’amusement chez les autres. Et puis, les morts comment à se ramasser à la pelle ! Qui tue les acteurs du film ? Et pourquoi ?

Si certains détails, lors des meurtres, m’ont semblés un peu étrange, mon cerveau n’a jamais tilté ! Impossible de trouver qui était le meurtrier (ou la meurtrière), impossible de trouver le mobile et je me grattais encore la tête lorsque j’ai commencé à entrevoir le truc et à comprendre, mais pas à tout comprendre. Là, je me suis bien faite avoir et j’adore ça.

Une fois de plus, c’est un bon moment de passé avec ce duo d’enquêtrices atypiques, hors normes, amusantes, irrévérencieuses, toujours à l’affut d’un bon mot ou d’une réplique piquante.

L’action est lente, bien entendu, dans un cosy, on ne court pas, on prend le temps de vivre, de causer, de boire du thé, du café et de mener son enquête à son aise, tout en se grattant le crâne parce que notre Lady Hardcastle ne trouvait pas non plus la solution. Puis sa lanterne magique s’est éclairée…

Sans être devin, m’est avis que le cinématographe va faire le buzz… Un jour !

Une LC réussie avec ma copinaute Bianca, qui a pris autant de plaisir que moi durant sa lecture et qui est restée sur le cul, elle aussi, avec la solution finale, qui était inédite, même si la reine du crime a l’a déjà faite.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°181].

La maison des jeux – 03 – Le maître : Claire North

Titre : La maison des jeux – 03 – Le maître

Auteur : Claire North
Édition : Le Bélial’ – Une Heure-Lumière (19/01/2023)
Édition Originale : The Gameshouse, book 3: The Master (2015)
Traduction : Michel Pagel

Résumé :
De nos jours. Le joueur connu sous le surnom d’Argent a défié la Maîtresse de Jeu elle-même. Fini, les intrigues de cours : c’est désormais le Grand Jeu, à côté duquel les jeux précédents, comme gagner une élection ou jouer à cache-cache à travers un pays entier pour sauver sa mémoire, semblent dérisoire.

Le globe terrestre est désormais réduit aux dimensions d’un échiquier, à travers lequel Argent doit tracer sa voie s’il veut vaincre son adversaire.

Ici, les deux protagonistes jouent pour le contrôle de la Maison des Jeux, et ont pour pièces non des personnes mais des armées entières, des factions, des organisations, des nations même.

Le résultat de cette partie déterminera l’orientation du monde ; plus rien ne sera désormais comme avant…

Critique :
C’est avec crainte et impatience que j’attendais le dernier opus de La Maison des Jeux, dont les deux premiers tomes m’avaient fait découvrir un monde où tous les événements qui s’y produisent sont liés aux jeux, dans cette fameuse Gameshouse où l’on pouvait gagner des années de vie en plus (ou en moins) comme y perdre son âme, sa famille.

Le Grand Jeu allait avoir lieu, un jeu grandeur nature (comme bien d’autres), à une grosse différence près : le joueur Argent allait affronter la Maîtresse de Jeu.

Ma crainte était que le dernier tome ne soit pas à la hauteur des deux premiers et en effet, bien que le scénario soit toujours original, que les personnages soient complexes, que le rythme soit élevé, il m’a semblé que c’était plus un jeu de grosse baston qu’un jeu d’échec, même si ce jeu a lieu sur la planète entière, que cette partie est réelle (comme toutes les autres) et que des hommes vont mourir, des fortunes disparaître, des pays et des empires s’effondrer,…

Ce n’est pas ta mort qui m’inquiète, là, même si je suis certain de te voir mourir — c’est celle de tous les pions, de toutes les tours et les reines que vous allez vous jeter mutuellement à la tête au cours de la partie. Les règles du Grand Jeu imposent que vous fournissiez vos propres pièces. Combien de temps lui faudra-t-il pour sortir la grosse artillerie, à ton avis ? Vas-tu laisser des nations s’effondrer, des gens mourir, des économies partir à vau-l’eau, simplement pour avoir une meilleure chance de la trouver et de la capturer afin de gagner cette partie ?

Un jeu d’échec, c’est raffiné, stratégique et là, on nous offre plus des jeux de guerre, à coup de missiles, de mitraillages en règle, d’assassinats de pions divers et variés, mais nous sommes loin des raffinements de jeux aperçus dans les deux premiers tomes (même si des pions y mourraient aussi).

Certes, je n’y connais pas grand-chose dans les échecs, mais j’aurais aimé d’autre opérations que « pions contre pions » afin de m’immerger dans la complexité et la subtilité des échecs, sans pour autant entrer dans des détails uniquement connus des joueurs d’échecs. L’équilibre n’est sans doute pas évident à trouver, mais vu le niveau des précédents opus, je m’attendais à mieux qu’à cette artificialité qui apparaissait de temps en temps.

Certes, dans ce jeu d’échecs grandeur nature, des rois sont tombés, des pays sont entrés en guerre, des cyber attaques ont eu lieux, il a fallu sélectionner les bons pions, activer les bonnes personnes, celles que l’on possédaient, qui nous devaient un ascenseur, contrer l’adversaire, ne pas lui laisser voir ses pièces maîtresses, ruser, s’enfuir, se planquer et roquer (interversion de la tour et du roi, permettant à ce dernier de se cacher)…

Là, pour le coup, c’était très intéressant de faire le parallèle entre les coups des deux joueurs et ce qui se passait dans le monde : terrorismes, guerres, chutes de gouvernement…

Un sous-marin sombre dans l’Antarctique. Un avion de ligne est abattu au-dessus de la Géorgie. Le Mexique balance au bord de la guerre civile. Des nationalistes extrémistes arrivent au pouvoir en Espagne et commencent à expulser ou emprisonner leurs ennemis. Une guerre de religion se déclenche au Mali. La Russie interrompt la fourniture de gaz à l’EU. Trois attentats-suicides coûtent la vie à deux cent onze marines américains dans l’Etat de Washington …

Mais à la fin, cela devenait lassant et je n’ai pas ressenti le même plaisir que pour les deux novellas précédentes dont les scénarios étaient plus fins, plus travaillés, plus stratégiques.

Pourtant, malgré mes bémols, ce dernier tome n’est pas mauvais et l’action finale est stratégiquement très bien faite, notamment avec la présence de deux anciens personnages que l’on a suivi dans les autres opus.

Les deux joueurs qui s’affrontent sont complexes, notamment Argent, qui veut gagner pour faire tomber la Maison des Jeux, responsable de trop de morts. Mais pour y arriver, Argent doit lui-même envoyer des tas de personnes au tapis (au cimetière, devrais-je dire) puisque dans le Grand Jeu, on doit utiliser ses propres pions.

Ambivalence. Hélas, j’ai moins accroché avec lui qu’avec Thene ou Remy Burke (tome 1 et 2) et il reste encore des zones d’ombre sur ce personnage qui était mystérieux.

Malgré tout, j’ai apprécié ce tome pour les réflexions qu’il pousse à faire : nous ne sommes que des pions sur l’échiquier mondial.

Nous sommes manipulés par les grands de ce monde : on nous fait croire ce que l’on veut que nous croyons, certaines choses sont mises en scène pour nous faire aller dans le sens que l’on veut que l’on aille (Hitler l’avait fait en déguisant des soldats allemands en polonais pour les accuser ensuite d’une attaque), certains récupèrent des événements tragique pour leur compte (buzz, faire des affaires, du chiffre, du business) et tout ce qui se passe autour de nous est orchestré (ou récupérés) par les puissants, les grandes puissances, les gouvernements et nous n’avons rien à dire, juste subir leurs jeux de pouvoir, leur guerre des trônes.

Attention, je suis loin de sombrer dans le négationnisme, ce n’est pas l’objet de mon message. Mais les politiciens, lobbyistes (et autres) sont des acteurs patentés, capables de dire blanc et de faire noir, de manipuler les gens, comme les joueurs de la Maison des Jeux…

Un dernier tome qui n’arrive pas à la cheville des deux autres, néanmoins, il y a des bonnes idées dedans et si elles avaient été plus travaillées en finesse, on aurait eu un excellent opus.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°166].

Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis : Paul C. Doherty

Titre : Frère Athelstan – 09 – L’auberge du Paradis

Auteur : Paul C. Doherty
Édition : 10/18 – Grands détectives (2006)
Édition Originale : The Field Of Blood (1999)
Traduction : Christiane Poussier et Nelly Markovic

Résumé :
À l’automne 1380, frère Athelstan espérait enfin pouvoir se consacrer à ses turbulents paroissiens de Southwark, mais sa fonction de secrétaire du coroner de Londres, sir John Cranston, l’oblige bien malgré lui à se plonger dans une nouvelle et ténébreuse affaire.

Trois corps dont celui d’un messager royal sont découverts dans une bâtisse en ruine. Le même jour, une jeune prostituée accuse son ancienne patronne, dame Kathryn Vestler, d’avoir commis plusieurs assassinats.

Avec sa virtuosité coutumière, Paul Harding nous entraîne, au cœur d’un Londres flamboyant et inquiétant, sur les pas de ses deux héros dans une aventure où les cadavres foisonnent, l’amour fait des siennes et un trésor suscite toutes les convoitises…

Critique :
Malgré la crasse et l’insalubrité des ruelles, des auberges, des tavernes, c’est toujours avec plaisir que je trouve frère Athelstan et le coroner Sir John Cranston, pour enquêter sur des meurtres mystérieux ou des petites énigmes qui semblent banales, au départ, mais qui se révèlent souvent plus profondes qu’il n’y paraissait.

Comme d’habitude, dans ce neuvième tome, nous nous trouvons face à trois affaires à résoudre : trois corps retrouvés dans une maison en ruine, plusieurs corps retrouvés enterrés dans un champ et deux jeunes amoureux qui ne peuvent se marier en raison de la parenté de leurs aïeules.

Pour une fois, la plus petite des énigmes ne cachait pas de profondeur insoupçonnée, elle était simple, sans être simpliste et il faudra aussi un coup de pouce du destin pour aider Athelstan dans cette tâche difficile puisque son prédécesseur a liquidé les registres paroissiaux.

Les deux plus grosses enquêtes, avec les meurtres, seront moins faciles à résoudre. Pourtant, Athelstan doit le faire, sinon, une femme sera pendue et pour l’autre, sa paroisse devra payer une amende faramineuse, puisque l’un des assassinés est un messager royal (selon la loi de l’époque, le village où l’on découvre le corps est frappé d’une lourde amende, à moins qu’on n’arrête le meurtrier). Inique, comme loi.

— Vous connaissez la loi, reprit-il. À moins que cette paroisse ne livre le meurtrier, tout le monde ici paiera une amende sur la moitié de ses biens. Les juges du roi, ajouta-t-il après avoir, d’un geste, apaisé la clameur grandissante, siègent au Guildhall. Je suis sûr qu’un édit sera émis. La taxe serait fort lourde.

Athelstan n’a pas beaucoup d’éléments pour résoudre toutes ces enquêtes, mais il est rempli de sagacité et bien souvent, un détail, viendra l’éclairer. Parfois, c’est le hasard qui lui fait voir ce détail, qui le met sur la piste. Malgré tout, il possède de petites cellules grises qui fonctionnent très bien.

Son duo improbable avec le ventripotent et soiffard coroner marche du tonnerre, parce qu’ils ont beau être diamétralement opposé de caractère et de méthode de vie, tous les deux cherchent à rendre justice, à emprisonner les coupables et laisser les innocents hors des prisons.

Non, on ne révolutionne pas le polar, les véritables coupables ne sont pas vraiment une surprise, je les avais repéré de suite et soupçonné, mais le tout était de prouver qu’ils étaient coupables et là, c’est moins facile. Heureusement que Athelstan a la ruse du serpent…

Un polar historique qui se lit tranquillement, sans se prendre la tête, mais qui fait du bien au moral, car, une fois de plus, je retrouve des vieux copains et on a éclusé quelques chopes de bières ensemble.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°151], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°34) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°08).

Agatha Christie (BD) – Tome 23 – Les vacances d’Hercule Poirot : Didier Quella-Guyot, Agatha Christie et Thierry Jollet

Titre : Agatha Christie (BD) – Tome 23 – Les vacances d’Hercule Poirot

Scénariste : Didier Quella-Guyot (d’après Agatha Christie)
Dessinateur : Thierry Jollet

Édition : EP – Agatha Christie (2013)

Résumé :
Hercule Poirot pensait pouvoir profiter de vacances bien méritées dans un hôtel de luxe, sur la côte du Devon…

Mais quand la belle et capricieuse Arlena est retrouvée assassinée, tous les indices semblent désigner son mari comme coupable. Il faudra tout le talent du célèbre détective Hercule Poirot pour mettre au jour une machination diabolique…

Critique :
Pauvre Hercule Poirot ! Il prend des vacances bien méritées et le voilà face à un crime ! Ou alors, il faut plaindre le coupable, parce qu’avec Poirot sur l’île, pas de doute, cette personne sera démasquée.

Oui, dans cette série, il est possible de tomber sur des adaptations dont les dessins ne sont pas moches au possible. C’est rare, mais de temps en temps, j’ai un coup de bol.

Sans être des chefs-d’oeuvre, les dessins sont corrects, agréables à regarder et Poirot n’a pas une tête de mafioso.

Alors qu’il aurait pu, tranquillement, continué de lézarder sous le soleil de la côte du Devon (mais tout habillé, hein), notre Poirot va se retrouver face à une énigme : qui a tué la bombasse d’Arlena, qui faisait tourner toutes les têtes des hommes ?

Ayant lu le roman il y a très longtemps, je me souvenais plus de l’identité du coupable, ni du modus operandi. J’en ai retenu quelques uns, mais pas celui des Vacances. Pourtant, à un moment donné, lors de la découverte du corps, une chose m’a sautée aux yeux… Bon sang, mais c’est bien sûr !

Bon, je n’avais pas tout trouvé, loin de là, à ce petit jeu-là, Hercule Poirot et Agatha Christie sont meilleurs que moi. Une fois de plus, la reine du crime avait bien mijoté son coup et c’était implacable. Bravo à elle, au moins, on sort des sentiers battus.

Une belle adaptation de ce roman génial, même si, du fait des 46 pages, il faut aller vite et ramasser le récit, ce qui pourrait donner l’impression que cela va trop vite dans les explications de Poirot.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°145], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°28)et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°06).

Seul le silence (BD) : Fabrice Colin, Richard Guérineau et R. J. Ellory

Titre : Seul le silence (BD)

Scénariste : Fabrice Colin (d’après un roman de R. J. Ellory)
Dessinateur : Richard Guérineau

Édition : Phileas (28/10/2021)
Édition Originale : A Quiet Belief in Angels (2007)
Traduction :

Résumé :
Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d’adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été le témoin involontaire.

Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d’une fillette assassinée. La première victime d’une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l’affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s’installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l’a touché de trop près.

Lorsqu’il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n’a d’autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d’enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable… Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, tient en joue le tueur en série, dans l’ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans.

Plus encore qu’un récit de serial killer à la mécanique parfaite et au suspense constant, Seul le silence a marqué une date dans l’histoire du thriller.

Avec ce roman crépusculaire à la noirceur absolue, sans concession aucune, R. J.Ellory révèle la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu.

Critique :
N’ayant pas encore lu le roman éponyme de R. J. Ellory, lire l’adaptation bédé était une bonne idée, afin de combler ce manquement honteux.

Dans des tons sépias, le dessinateur va nous plonger dans l’Amérique des années 40, le récit commençant quand le moustachu déclara la guerre.

Des gamines sont assassinées, atrocement mutilées, violées. Pour les braves gens, ce ne peut pas être le fait d’un vrai Américain, jamais de la vie (pour les Anglais, Jack the Ripper était un étranger).

Bref, rien ne change en ce bas monde… Le racisme n’est jamais loin, hélas. Et lorsque les gens ont peur, il remonte à la surface, entre dans les esprits, chamboule les pensées, rempli les têtes de vilaines pensées et les cœurs de haine. Et avec tous ces assassinats crapuleux, la peur est bien présente, elle aussi. Et elle empêche de réfléchir.

Le rythme est lent et tant mieux, car c’est ce qui convient à ce genre de récit où les atmosphères et les personnages sont les plus importants. Il faut bien ressentir les angoisses, les mystères, le poids que certains font peser sur les épaules des autres, les suspicions, celles qui détruisent tout. Dans cette bédé, tout cela était bien rendu, l’ambiance était étouffante et angoissante.

Les dessins étaient très bien faits et j’ai aimé les tons sépias choisis pour colorer les cases. Cela leur donnait un petit air de vieil album retrouvé dans une malle, une histoire oubliée dont les pages avaient jaunis. Dans d’autres, c’étaient des tons pastels, qui habillaient très bien les dessins.

Le suspense était maîtrisé jusqu’au bout, c’est seulement dans les dernières pages que j’ai compris qui était le coupable et je suis tombée de haut. Ma foi, le final aurait mérité quelques pages de plus, afin de ne pas donner l’impression qu’il se termine trop vite (n’ayant pas lu le roman, je ne sais pas comment il se déroule à l’origine).

Un autre léger mini bémol : dans le résumé, il est indiqué que lorsque tout commence, Joseph a 12 ans et que c’est une fillette qui a été assassinée (on apprendra qu’elle avait 11 ans). Hors, en voyant les dessins, Joseph tire plus sur les 16 ans et la fillette paraît du même âge aussi. Le dessinateur aurait pu faire un effort pour qu’ils ne paraissent pas avoir 4 ans de plus. C’est un détail, mais il est important.

Ce ne sont pas ces petits bémols qui me gâcheront mon plaisir : cette bédé (ou ce roman graphique) est un petit bijou autant pour le scénario que pour les dessins, les décors, les couleurs et cette impression que tout le récit est poisseux.

Désolée, j’aime ce genre de récit, ces angoisses, ces personnages du Sud profond, même si on n’a pas envie de copiner avec ces racistes. Mais ils sont si humains, dans leurs réflexions dénuées de tout sens et malheureusement, cela fait toujours écho à ce qui se dit de nos jours, dans nos pays.

Une super adaptation, il ne me reste plus qu’à lire le roman !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°142] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°25).

Une saison pour les ombres : R. J. Ellory

Titre : Une saison pour les ombres

Auteur : R. J. Ellory
Édition : Sonatine (05/01/2023)
Édition Originale : The darkest saeson (2022)
Traduction : Étienne Gomez

Résumé :
Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l’hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines d’acier. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n’y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups.

Aussi quand le corps d’une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu’elle a été victime d’une bête sauvage.

Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu’elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d’une autre jeune fille est retrouvé.

Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu’il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu’il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu’au fil des années, l’assassin a continué à frapper.

L’aîné des Deveraux comprend alors que la seule façon de mettre fin à cette histoire tragique est de se répondre à certaines questions, parfois très personnelles. Mais beaucoup, à Jasperville, préfèrent voir durer le mensonge qu’affronter la vérité.

Critique :
Dehors, il faisait gris, le vent était froid et moi, au lieu de choisir un roman se passant sous le soleil, je me suis aventurée à Jasperville, au nord-est du Canada !

Cette petite ville, c’est le trou du cul du monde, un trou du cul gelé, un lieu où l’on se gèle tout ce qui dépasse (peut-être même le kiki, si l’on n’y fait pas gaffe), où l’été ne dure que 4 mois et l’hiver, sans soleil, 8 mois.

Bref, le lieu où personne n’a envie d’aller passer des vacances, ni même bosser et pourtant, il y a des gens qui y vivent et qui s’accommodent de ce froid, de cette solitude et des horreurs qui s’y passent.

L’auteur a choisi l’alternance des époques (de 1969 à 2011), afin de nous plonger encore mieux dans cet environnement peu habituel où il faut résister à la Nature hostile, aux froids extrêmes et aux animaux sauvages qui vivaient déjà là avant l’arrivée de l’Homme et de la société d’extraction de minerai de fer, la Canada Iron (je lui préfère le Canada Dry).

Après un chapitre consacré à ce qu’il se passe dans le présent, le suivant est consacré à l’enfance de Jacques (Jack) Deveraux, à sa famille et de ce qu’il s’est passé dans cette petite ville où des crimes atroces ont été commis, même si tout le monde a préféré les attribuer à des animaux sauvages.

Le nouveau roman d’Ellory n’est pas vraiment un roman policier habituel : il faut attendre la moitié du livre pour que Jack arrive enfin à Jasperville et il faut encore du temps avant qu’il ne commence son enquête.

Nous sommes dans un roman d’atmosphères et d’introspection, car Jack Devereau est parti en 1984, abandonnant son petit frère avec son père et n’est plus revenu dans cette ville depuis 25 ans.

Sa conscience le travaille, il a des regrets, des choses à se faire pardonner et son petit frère semble être devenu fou, parlant de wendigos, ces créatures surnaturelles, maléfiques, anthropophages… Bref, des bestioles que vous n’avez pas envie de croiser. Légendes ? Réalité ?

Ce roman est noir, foncièrement noir comme le charbon, avec peu de lumière, même lorsque durant 4 mois, le soleil ne descend jamais sous l’horizon. Rien à redire, Ellory a réussi ses décors et durant ma lecture, j’avais froid, j’ai ressenti au fond de mes tripes la désolation de ce lieu, la dépression qui pouvait atteindre tout le monde, surtout durant les mois sombres de l’hiver et face à ce haut fourneaux qui ne s’arrêtait jamais.

Les personnages, quels qu’ils soient, étaient bien campés, réalistes, complexes, alliant de la fragilité et de la solidité. Bref, tout simplement humains, terriblement humain. On pourrait être n’importe lequel, il est facile de s’y identifier, de les comprendre, d’être d’accord avec leurs colères ou avec leur fuite.

Certains ont fui leur passé, d’autres n’ont pas pu y échapper, mais au final, est-ce qu’on arrive vraiment à se détacher de notre passé, à le fuir ? Ou bien est-il toujours tapi en nous, tel un wendigo attendant de nous attraper, pour nous emporter là où on ne veut pas aller ?

Ce roman sombre et froid, est très bien construit, j’ai apprécié le voyage, même si j’ai eu froid aux miches. Les personnages, bien campés, m’ont subjugués de par leur réalisme et l’enquête, bien que ramassée sur le derniers tiers, était bien construite, et réaliste, elle aussi, pour un homme qui n’est pas un policier, même s’il est enquêteur puisque son job est « expert en incendie pour les assurances ».

Malgré tout, le coup de coeur n’est pas total, il a manqué une étincelle pour allumer le feu, un accélérant, un produit inflammable qui aurait transformé ce roman en brasier, emportant tout sur son passage, comme certains romans de l’auteur ont fait.

Attention, la lecture fut bonne, même si j’espérais un coup de coeur !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°137], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°20).et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°05).

Le chien des Baskerville (Comics) : Russell Punter et Andrea Da rold

Titre : Le chien des Baskerville

Scénariste : Russell Punter (d’après le roman de Sir Arthur Conan Doyle)
Dessinateur : Andrea Da rold

Édition : Comics Usborne (25/10/2018)
Édition Originale : Hound Of The Baskervilles (2018)
Traduction : Nathalie Chaput

Résumé :
Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Le récit captivant et les superbes dessins détaillés de Andrea da Rold plongeront le lecteur dans l’Angleterre de l’époque victorienne, de l’effervescence de Londres à la désolation d’une lande inquiétante. L’une des aventures les plus célèbres de Sherlock Holmes, fidèlement adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée. Un livre de la collection Comics Usborne.

Critique :
Le chien des Baskerville avait été mon premier roman policier adulte, celui qui m’a fait quitter les livres de la Bibliothèque verte (Club des Cinq et L’étalon noir).

Oui, on peut le dire, Sherlock Holmes m’a déniaisée, Hercule Poirot est passé ensuite et depuis, je bouffe du polar à toutes les sauces.

Mais je n’ai jamais oublié mon premier, celui qui compte le plus, parce que lui, au moins, il m’avait marqué en me donnant un plaisir monstre. Et je parle bien de littérature, ne lisez rien de grivois entre les lignes, bande de galapiats !

Anybref, lorsque je suis tombée sur ce comics, dans une bouquinerie, j’ai sauté dessus. Pourtant, cette histoire, je la connais presque par coeur, ayant lu plusieurs fois le roman original et ayant lu (et vu) des adaptations en bédé, série, films…

Verdict ? Le récit original est respecté, le scénariste ayant fait quelques coupes pour que le tout tienne dans la centaine de pages, tout en gardant l’essentiel.

Si les dessins sont assez simplistes dans les décors, j’ai apprécié les visages de Holmes et de Watson (et que le docteur ne soit pas un gros balourd), soupiré d’aise en constatant que Holmes n’était pas affublé du manteau macfarlane et de la casquette deerstalker, bien qu’ensuite il ait été à la campagne (et c’est une tenue de campagne).

Bonheur suprême aussi, que le dessinateur n’ait pas fait n’importe quoi pour les harnachements des chevaux attelés. Les brancards sont à la juste place, au juste écartement, les pièces des harnachements sont bien dessinées, même si je n’ai pas compris la double muserole, le double sous-gorge (trop serré, en plus) et le fait que les rênes du conducteur ne soient pas reliée au mors de son cheval… Sans doute le mène-t-il à la voix.

Tout ça pour vous dire que cette une très bonne adaptation, fidèle au roman, fidèle aux personnages, à l’ambiance gothique et fantastique du roman, fidèle aux atmosphères de mystère, de peur, de suspense, qui règne dans le récit de Conan Doyle et qui, lorsque j’avais 12 ans, m’avait fait flipper ma race !

À noter que si dans les adaptations cinématographiques (ou pour la télé), le chien maudit ne ressemble jamais à rien qui fasse vraiment peur (et certains ressemblaient à des carpettes mal peignées souffrant de conjonctivite), celui de ce comics a une belle allure de grand chien féroce que l’on ne voudrait pas croiser sur une lande où la brume vient de se lever…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°135], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°18) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°04).