Titre : Le portrait de Dorian Gray
Auteur : Oscar Wilde
Édition : Folio Classique (2014)/ Livre de Poche -Les Classiques (2016) / Gloriana (2016) / Pocket Classiques (2019)
Édition Originale : The Picture of Dorian Gray (1891)
Traducteur : Vladimir Volkoff
Résumé :
Alors qu’il rend visite à son ami peintre Basil Hallward, Lord Henry rencontre le jeune Dorian Gray.
Émerveillé par sa jeune beauté et sa naïveté, il se lie rapidement d’amitié avec lui et dit, en plaisantant, qu’une fois le portrait terminé, seul celui-ci gardera à jamais cette beauté tandis que Dorian vieillira peu à peu.
Le jeune homme déclare alors qu’il donnerait son âme pour que ce portrait vieillisse à sa place. À ces mots, tous rirent… sur le moment.
Effrayé par ce portrait si parfait, Dorian le laissera chez lui, protégé de la vue de tous, cachant honteusement le secret de son âme…
Le Portrait de Dorian Gray a été rédigé en 1890 puis complété en 1891. Ce roman fantastique est à la fois un manifeste esthétique et un récit moral.
Bien qu’Oscar Wilde y développe l’idée d’un art dégagé de toute éthique, le jeune Dorian Gray va faire face à sa conscience morale à travers son portrait qui porte à sa place les traces de sa perversité et la décadence que le temps inflige aux esprits les plus purs.
Critique :
Toutes les stars en ont rêvé, l’Oréal a essayé de le faire, Botox y est presque arrivé, mais en ce qui concerne la meilleure crème anti-vieillissement, c’est une peinture avec le portrait de Dorian Gray dessus.
Un p’tit coup de pouce du diable, sans aucun doute… Mais au moins, ça fonctionne et vous ne vous ruinerez pas en crème en tout genre ou en opération botox loupée.
Oscar Wilde, je le connais plus aux travers de ses enquêtes qu’aux travers de ses romans, c’est pour cela que j’avais, en 2012, découvert ce roman.
Punaise, quel coup de pied au cul, quelle plaisir de lecture, qu’elle plume que celle de Wilde ! Je ne pouvais pas juger sur ses autres romans, mais celui-ci avec un ton qui m’avait bien plu et qui me plait toujours autant.
Cynique, pince-sans-rire, les répliques sont cinglantes, elles fusent de toutes part, c’est savoureux, ça se déguste avec savoir mais sans sagesse car le roman ne fait pas grossir, malgré le fait qu’il est une friandise plus que gourmande.
Dorian Gray… Rhââ, il est beau, sexy, sensuel, bourré de fric, un vrai dandy qui a plus de présence qu’un fade Mister Grey, celui des 50 nuances… Même le Portrait a une présence, dans ce roman.
Par contre, niveau action, on doit plus en avoir dans les 50 nuances que dans Le Portrait car ce dernier a plus du suspense psychologique et des bons mots, des aphorismes que du roman bourré d’action.
Toute réussite nous attire un ennemi. C’est la médiocrité qui entraîne la popularité.
Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder. Résistez-y, et votre âme languira, tourmentée.
De toute façon, on ne lit pas le Portrait pour le côté thriller mais pour l’écriture de Wilde qui avait dû aussi passer un contrat avec Méphistophélès pour en arriver à un tel niveau. Ça pique et tape sous la ceinture.
Aujourd’hui les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien.
La chose la plus banale devient délicieuse dès l’instant qu’on la dissimule.
— Les bonnes influences n’existent pas, monsieur. Toute influence est immorale.
— L’humanité se prend beaucoup trop au sérieux ; c’est le péché originel du monde. Si les hommes des cavernes avaient su rire, l’Histoire serait bien différente.
Le culte de la beauté et de la jeunesse éternelle, l’égo, la perversion de ce jeune mondain (par un autre homme) pour qui ce culte de la beauté et de la jeunesse vont devenir une priorité et donc, précéder sa chute.
Il n’y a que deux sortes d’êtres qui soient véritablement fascinantes : ceux qui savent absolument tout, et ceux qui ne savent absolument rien.
Le portrait de Dorian Gray a une saveur plus particulière pour moi, holmésienne du dimanche car il rappelle un dîner offert par un américain à deux auteurs anglais bien connu : Conan Doyle et Wilde.
Nos deux auteurs avaient reçu une avance d’un américain nommé Joseph Stoddart, le directeur du Lippincott’s Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie, excusez du peu.
Une avance pour quoi ? Pour écrire chacun un roman, pardi, pas pour participer à Top Chef !
Wilde, écrivit « The picture of Dorian Gray » qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain et Conan Doyle, lui, s’était vu réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de Sherlock Holmes ! Ce fut « Le signe des quatre ». Moi je dis qu’on devrait le sanctifier, le Stoddart en en faire un Saint-Stoddart pour que je puisse aller lui brûler un cierge !
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le mois anglais (Juin 2018 – Saison 8) chez Lou & Titine.