Verdun – Tome 01 – Avant l’orage : Jean-Yves Le Naour et Iñaki Holgado

Titre : Verdun – Tome 01 – Avant l’orage

Scénariste : Jean-Yves Le Naour
Dessinateur : Iñaki Holgado

Édition : Bamboo Grand angle (2016)

Résumé :
Décembre 1915 : les Allemands semblent préparer une attaque d’envergure sur l’un des points stratégiques de la ligne de défense française. Si Verdun tombe, la guerre pourrait définitivement basculer en faveur de l’Allemagne.

Malgré les nombreuses mises en garde, le général Joffre, commandant en chef des forces françaises, se refuse à renforcer la zone, persuadé que la vraie bataille se jouera en Champagne.

Quand en janvier 1916 l’attaque ne fait plus le moindre doute, il semble bien tard pour réagir. Seul un miracle pourrait sauver Verdun.

Critique :
Verdun, 1916. La grande boucherie n’a pas encore commencé, mais elle se prépare, dans les rangs allemands et le grand général Joffre ne veut pas écouter les alarmistes qui lui certifient que l’offensive va se faire à Verdun.

Le grand général, bien au chaud et à l’abri dans une belle maison, se bâfrant, se croit le plus intelligent et lorsqu’il se rend compte que les autres ont raison, il est trop tard.

Joffre est rhabillé pour l’hiver, dans cette bédé. Fini d’aduler les généraux s’ils ne le méritent pas. Rendons à César ce qui est à César.

Dire au général qui se trouve à Verdun, que les renforts arriveront d’ici trois ou quatre jour, quand les obus comme une pluie drue, c’est culotté de la part du généralissime. Si Joffre avait été dans les tranchées, il aurait compris l’imbécilité d’une telle déclaration.

Avec des dessins réalistes, bien esquissés et différents arcs narratifs, le scénariste nous fait vivre Verdun au cœur de la bataille.

21 février 1916, Bois des Caures, 07:15, le bombardement commence tout proche de Verdun.

Si vous ne vous prendrez pas le million d’obus sur la tronche, comme les soldats français de l’époque, croyez-moi, en peu d’images, le dessinateur arrivera très bien à vous montrer l’enfer que ce fut. Personne n’a envie de se trouver sous ce déluge de bombes. Ni après, sous les balles ennemies.

De l’autre côté, chez les allemands, on a envoyé un million d’obus, on pense arriver les mains dans les poches, dans les tranchées française, sans tirer un coup de feu… Il y en a qui vont être surpris : les soldats français sont encore vivants et ils ripostent !

Dans cette bédé, nous sommes au cœur de la Première Guerre Mondiale, dans les tranchées, mais surtout dans les salons feutrés, là où se prennent les décisions (se prennent mal ?), là où des généraux qui ne sont pas sur le champ de bataille, décident ou pas, d’envoyer des renforts, ce ne sont pas eux qui mourront, de toute façon.

Là où des gens du gouvernement ont peur d’une catastrophe parlementaire, si Verdun est prise par les allemands. Les députés font sans aucun plus peur que l’ennemi Teuton… Une guerre d’égo, en quelque sorte. Facile quand on ne risque pas sa peau dans une tranchée.

Une bédé qui touche en plein coeur, qui vous souffle, qui vous glace les sangs. Et Pétain, appelé en renfort, pour sauver le bazar, et qui, malade, doit garder le lit pendant que son aide de camp fait tout le boulot. Mais qui a eu les lauriers, au fait ?

Une bédé à découvrir, pour en savoir plus sur Verdun.

Ils étaient 1200 sacrifiés au bois des Caures sous les ordres de Driant.
Ils étaient 1200. Ils se sont battus sans manger ni boire, avec juste un peu de neige à sucer pour étancher leur soif.
Ils étaient 1200.
Ils ont tenu face à 10.000 Allemands et sont morts les uns après les autres.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°50].

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La part de l’ombre – T02 – Rendre justice‭ : ‬Patrice Perna et Francisco Ruizgé

Titres : La part de l’ombre – T02 – Rendre justice

Scénariste : Patrice Perna
Dessinateur : Francisco Ruizgé 🇪🇸

Édition : Glénat (06/01/2021)

Résumé :
Doit-on être puni pour avoir tenté de tuer Hitler ?

Avril 1955. Le tribunal de première instance de Berlin a confirmé en appel la condamnation de Maurice Bavaud, exécuté quatorze ans plus tôt pour sa tentative d’assassinat d’Adolf Hitler.

Bien décidé à ne pas en rester là, l’ancien agent de la Kriminalpolizeï Guntram Muller fait de l’annulation de ce verdict une affaire personnelle. Mieux, il veut voir Bavaud honoré en héros national.

Pris en étau entre des services secrets américains intrusifs et des autorités soviétiques méfiantes, il se voit confier la responsabilité d’interviewer rien de moins que Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du parti communiste qui s’apprête à renier officiellement la politique de Staline dans les semaines à venir.

Dans le final haletant de La Part de l’Ombre, Patrice Perna s’interroge sur l’importance du travail bibliographique et du devoir de mémoire.

Le flegmatique Guntram, en explorant le passé, est sur le point de mettre au jour les enjeux réels de cette affaire. Quand une injustice passé finit-elle d’avoir des répercussions sur le présent ?

Critique :
Nous retrouvons Muller, poursuivant son enquête sur Bavaud, notamment auprès de l’ambassade Suisse en Allemagne (de l’Est).

La Suisse, par le biais de son ambassadeur, se retranche derrière la décision de la justice et les codes de la loi, ajoutant que durant la Seconde Guerre Mondiale, ils étaient neutres et que c’est donc pour cela qu’ils n’ont jamais proposer, aux nazis, d’échanger des espions nazis contre Bavaud, ressortissant suisse.

Oui, mais… On peut aussi être neutre et avoir des relations cordiales avec les différents belligérants, tirer son épingle du jeu. Les relations bienveillantes, même avec les allemands, ça peut aider, durant une guerre. Mais il ne faudrait pas que l’on ressorte ce passé peu glorieux de sous les tapis…

Et maintenant, 15 ans après, les suisses ne font rien pour réhabiliter Bavaud ? Refusant même de faire appel de la décision de justice qui condamne, à nouveau, Bavaud, à l’emprisonnement (alors qu’il a été guillotiné en 1941!).

Dès les premières pages, la Suisse est rhabillée pour 36 hivers, Muller ne se privant pas pour mettre le nez de l’ambassadeur dans leur merde, notamment avec l’or des Juifs, volé par les nazis et dormant gentiment dans les banques suisse. Oh, il est shocking, monsieur l’ambassadeur, quand Guntram Muller lui balance tout à la figure.

Dans ce second tome, le côté espionnage prend le dessus (services secrets américains, Stasi, politburo), on en apprend plus sur les différents personnages, on a quelques surprises (que j’avais deviné, la ficelle était un peu grosse) et ça complote un peu partout.

Plus d’action dans ce second tome, là où le premier prenait son temps. On bouge plus, l’histoire est assez dense, complexe et se consacre plus à Guntram Muller et sa part d’ombre (on le verra en découvrant son passé et son implication) qu’a Bavaud, même si tout est lié.

Guntram Muller est un personnage complexe, tout en nuances, pas facile à cerner. D’ailleurs, les autres personnages sont, eux aussi, complexes, réalistes et terriblement humains.

Le final est explosif… et à la hauteur !

Une bédé qui mélange habillement l’espionnage, la guerre froide, les dialogues percutants, la politique, la justice, l’Histoire, les faits réels et fictionnels, le tout dans des ambiances pesantes de l’après guerre et d’un Berlin coupé en deux.

Les dessins sont bien faits, ce qui ne gâche rien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°202] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°45].

Kukulkan – Le secret du cénote oublié : Grégory Cattaneo

Titre : Kukulkan – Le secret du cénote oublié 🇲🇽

Auteur : Grégory Cattaneo
Édition : Ex Aequo Rouge (30/01/2022)

Résumé :
XIe siècle. Atlantique Nord. En découvrant un poste avancé vidé de tous ses occupants, les Vikings décident d’abandonner leur colonie du Vínland. Des trois navires survivants, celui conduit par Björn et Ari refuse de retourner au Groenland et prend une tout autre route qui le fait dériver vers le sud…

De nos jours. La journaliste Calypso est envoyée au Mexique (🇲🇽) pour enquêter sur la Santa Muerte, un culte macabre dont plusieurs cartels se réclament. Elle rencontre par hasard un professeur spécialiste des Vikings qui disparaît mystérieusement…

Au cours d’une plongée en caverne, Ludo, guide et plongeur, découvre un cadavre décapité dans un cénote… Pour l’inspecteur Gómez de la police fédérale, cela ne fait aucun doute : le meurtre est signé par les cartels dont les règlements de comptes entachent la vie idyllique de la Riviera Maya.

Ces personnages, que rien ne destinait à se rencontrer, vont à leur façon s’engager dans une enquête qui les conduira dans la jungle du Yucatán, sur la piste de la légende de Kukulkan, dont le secret millénaire changera l’histoire du Mexique.

Critique :
Comme à mon habitude, je préfère lire un roman se déroulant au Mexique que d’y aller : c’est moins coûteux et moins dangereux.

Oui, dans ce roman, vous n’avez pas envie de croiser des flics mexicains qui se sont déjà rendus coupables d’agressions, d’extorsions, de vols, envers les touristes ou la populace.

Par contre, au fond de son divan, il est agréable de lire ce roman qui nous entraîne dans les cénotes (moi qui rêve de plonger, mais qui ai trop peur de le faire), dans l’Histoire avec le Vinland et dans des aventures un peu folles, pas à la Indiana Jones, mais dans cet état d’esprit.

Le premier chapitre est intrigant, car il nous emmène dans le passé, à bord d’un navire viking, voyageant vers le Vinland (coucou, Thorfinn) avant de poursuivre leur route plus bas… Mais jusqu’où ?

Dans ce roman, le rythme n’est pas trépidant, mais il est difficile de s’ennuyer, notamment en raison des arcs narratifs, consacrés aux différents personnages et à leurs actions.

Si au départ, tout le monde est séparé, ensuite, plusieurs personnages s’associeront (une journaliste, deux plongeurs, un assistant de prof à UCLA) afin de résoudre les meurtres horribles qui sont arrivés (cadavre décapité retrouvé dans un cénote).

Aidés de l’inspecteur Gómez et d’une légiste, tout ce petit monde va faire fonctionner ses petites cellules grises. Bon, dans la réalité, cela irait tout autrement, mais nous sommes dans la fiction, alors, tout le monde peut collaborer en bonne entente.

Quant aux lecteurs, ils auront du mal à démêler le vrai du faux, notamment ce qui concerne les légendes. Et j’ai été surprise en lisant, en fin de roman, ce qui était vrai et inventé. Par contre, peu de surprises pour les méchants de l’histoire, ils étaient prévisibles et aussi voyant qu’une grosse verrue sur le nez d’une top-model…

Malgré tout, je me suis laissée emporter par le tourbillon de l’histoire, de l’enquête, des mystères, des cadavres décapités, des légendes, des récits de viking, des plongées dans les cénotes (ça donne envie !), des messages cachés, des exécutions sanglantes et rendons à l’auteur ce qui est à lui : ses personnages sont sympas et attachants (sauf les méchants, bien entendu).

Non, ce n’est pas le thriller de l’année, il n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il fait bien le job de vous divertir, de vous entraîner dans une folle aventure, de vous instruire (déjà pas mal, ça !), de vous faire voyager comme si vous y étiez, de vous faire vibrer avec les flash-back consacrés aux vikings et de n’être jamais ennuyeux.

C’est déjà pas si mal que ça ! Une lecture agréable, une grande aventure et une évasion, au fond de mon canapé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°200] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°44].

La part de l’ombre – T01 Tuer Hitler : Patrice Perna et Francisco Ruizgé

Titres : La part de l’ombre – T01 – Tuer Hitler

Scénariste : Patrice Perna
Dessinateur : Francisco Ruizgé 🇪🇸

Édition : Glénat (06/01/2021)

Résumé :
Berlin, décembre 1955. Nous sommes à l’aune de la guerre froide. Guntram Muller est journaliste pour un des plus grand quotidien, le Berliner Zeitung. Il s’intéresse à une affaire assez singulière et très éloignée des préoccupations du Rédacteur en chef : le procès en révision de Maurice Bavaud, un jeune Suisse que l’on dit « illuminé » exécuté par les nazis en 1941 pour avoir tenté d’assassiner Adolf Hitler.

Ce procès, réclamé par la Confédération Suisse se soldera finalement par un jugement pour le moins étonnant : le jeune « terroriste », décapité en 1941, est condamné à cinq ans de détention et cinq ans de perte des droits civiques. Guntram, ancien inspecteur de la célèbre Kripo (Kriminalpolizei), enrôlé dans l’Abwehr en 1939, s’intéresse de près à cette histoire.

Et pour cause. Il a été mandaté, à l’époque des faits, par un proche de Himmler, pour enquêter sur les éventuels complices qui auraient pu aider le jeune Suisse a approcher aussi facilement le Führer dans le lieu le plus sécurisé, le fameux Nid d’Aigle.

En 1955, toujours tourmenté par son passé, Guntram tente de réhabiliter la mémoire de Maurice Bavaud et se lance dans une vaste enquête, journalistique cette fois. Il est aidé en cela par un jeune homme, garçon de bureau au journal, pour lequel il s’est pris d’affection. Wolf Fiala rêve de devenir reporter comme son idole, le célèbre Albert Londres. Il va aider Guntram à dérouler le fil complexe de l’histoire de Bavaud.

On découvrira toutes les hypothèses échafaudées au cours de cette étrange affaire : Bavaud était-il un fou de Dieu, tueur solitaire ?

Etait-il un espion agissant pour le compte d’une organisation secrète, A-t’il été mandaté par les alliés ou par un proche d’Hitler ? Comment a-t’il pu approcher le dictateur d’aussi près et à plusieurs reprises ? Pourquoi la Suisse a-t’elle refusé de l’aider en l’échangeant contre un espion Allemand ? Mais les apparences sont rarement fidèles à ce que sont les Hommes en réalité…

Critique :
En 1938, Maurice Bavaud, un jeune Suisse, a tenté de tuer Hitler. Il a été condamné et décapité. 15 ans plus tard, on le recondamne à nouveau !

Pourquoi ? Parce que : « Attendu qu’en vertu de l’article 211 du code pénal, la vie d’Adolphe Hitler mérite une protection juridique au même titre que n’importe quel être humain ».

Qu’en 1938, on condamne cette tentative assassinat, c’est compréhensible, Hitler est au sommet, et ce, jusqu’à son suicide et la capitulation de l’Allemagne.

Mais après, en sachant ce qu’Hitler a commis, avec l’aide de sa clique de nazis, on aurait dû décorer Maurice Bavaud, ou, au pire, le condamner pour avoir raté son coup !

Ben non, lors de la révision de son procès demandée par son père, 15 ans après, on recondamne cet homme qui est mort ! Sérieusement ? Oui, sérieusement, on condamne Maurice Bavaud, mort par décapitation en 1941, à cinq ans de détention et cinq ans de perte des droits civiques ! Heu ?? Ubuesque, non ?

Ok, je vais éviter de voir les choses par le petit bout de la lorgnette, comme le suggère Guntram Muller, journaliste, à son jeune padawan.

Alors, tentons de comprendre comme Bavaud en est arrivé à vouloir tuer le moustachu (je lui en veux de ne pas avoir réussi)… Enquêtons aux côtés de nos deux journalistes, dans le Berlin de l’Est.

Une tentative d’homicide est condamnable, quelque soit la personne que l’on souhaitait envoyer au boulevard des allongés, quand bien même c’était Hitler, quand bien même c’était assassiner un tyran. Ôter la vie est un crime.

Le récit est assez lent et à la fin de ce premier tome, on ne sait toujours pas qui était vraiment Bavaud, ni si ce qu’on a dit de lui est véridique ou si certains voulaient juste le faire passer pour un fou, un illuminé de la religion.

Il n’en reste pas moins que cet homme a réussi à se retrouver, par deux fois, dans l’entourage proche du moustachu et armé, qui plus est !

Ce premier album va mettre en images les hypothèses échafaudées au cours de cette étrange affaire, ainsi que l’enquête menée par Guntram Muller, journaliste au Berliner Zeitung et le jeune Wolf Fiala, qui rêve de devenir reporter comme son idole, Albert Londres.

Les mystères sont présents et à la fin de ce premier album, il est difficile d’échafauder des hypothèses, de tirer des conclusions, de faire des déductions. Je dois même avouer que je n’avais pas connaissance de cette tentative d’assassinat du moustachu. Les autres, oui, mais pas celle-ci. Cette bédé m’enverra au lit moins bête, tiens !

Les dessins sont réalistes, très agréables et les décors des années 50, dans Berlin divisée, sont très bien faits aussi. Des bâtiments sont en ruine, des murs effondrés, on voit que tout n’a pas encore été reconstruit.

Fin du suspense, je me lance sur le second tome ! Et la critique du second volet est pour demain après-midi

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°201] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°43].

Les Mahuzier chez les indiens Guaraos : Philippe Mahuzier

Titre : Les Mahuzier chez les indiens Guaraos 🇻🇪

Auteur : Philippe Mahuzier
Édition : G.P. Rouge et Or Dauphiné (1966)

Résumé :
C’est le Venezuela (🇻🇪), plus exactement le delta de l’Orénoque, qu’Albert Mahuzier s’est fixé comme but d’une prochaine expédition.

Mais la « tribu » Mahuzier a grandi – les deux aînés se sont mariés et totalisent déjà cinq enfants – de sorte que le cinéaste a jugé prudent de partir en avant-garde pour préparer le séjour familial.

Aussi, l’année suivante, en débarquant de l’île de la Trinité, ont-ils la surprise de s’installer dans une véritable maison guarao, bâtie sur pilotis, où ils vont vivre, durant quelques mois, des heures fertiles en surprises et émotions diverses.

Ils trouvent un concours précieux en la personne du Français Agosto, ancien forçat évadé devenu presque Indien, qui les aide à entrer dans l’amitié des indigènes et à découvrir les beautés d’une nature splendide et redoutable. Le retour de la « tribu » en pays civilisé sera assuré… par des contrebandiers !

Critique :
Petit retour en arrière, petite régression, avec de la littérature jeunesse de chez G.P : toute mon enfance, même si j’ai lu plus de livres jeunesses de la Bibliothèque Verte et Rose.

Je ne vais pas vous mentir, ça a vieilli… Publié en 1966, pour une jeunesse de l’époque, qui ne voyageait pas (ou peu) et qui n’avait pas Internet.

Alors oui, le style, la manière de décrire le voyage et les aventures que la famille Mahuzier va vivre dans la tribu des guaraos, un peuple pacifique qui vit dans le delta de l’Orénoque.

Ce qui est plus intéressant, c’est que ceci n’est pas un roman, une fiction, mais le récit d’un voyage réellement effectué par la famille Mahuzier, afin d’aller photographier, filmer, étudier, cette tribu au sein de laquelle vit Agosto, un évadé du bagne de Cayenne.

Alors, si le style est vieillot, on le met vite de côté pour se concentrer sur ce voyage un peu fou, dont une partie de fera à bord de canot gonflable pour rejoindre le village de cette tribu isolée. Cette partie prendra presque la moitié du récit (90 pages sur 187).

C’est tout de même intéressant de s’immiscer dans la vie d’une tribu qui vit aux antipodes des français moyens, même en 1966 (ou plus tôt, le roman ayant été publié après le voyage). Ils vivent dans la simplicité, dans des maisons qui ne tiennent pas plus de 5 ans (ensuite, faut les refaire), se moquant de la propriété, vivant de chasse et pêche, ou de confection de hamacs, pour certaines femmes.

Mon autre bémol sera pour les personnages : les parents Mahuzier s’embarquent dans l’aventure avec un bon nombre de leurs enfants (ils en ont 9, mais tous ne sont pas partis), mais on n’aura jamais l’occasion de mieux les connaître, tant leur rôle, dans ce récit, semble ténu.

En fait, personne n’est vraiment mis en avant, hormis le père, Philippe Mahuzier, qui est un homme assez confiant dans la vie. Tout va s’arranger, pas de panique. Hélas, même lui semble effacé dans le récit. Sans doute voulait-il mettre en avant l’aventure avec un grand A, le voyage, les guaraos, Agosto, les pères capucins et la faune.

Attention, dans ce livre, on tue des animaux, on pêche des poissons, des crabes et on tue des papillons pour les conserver et les étudier en France…

Une petite aventure agréable, sans se prendre la tête, dans un style un peu passé, fait pour la jeunesse des années 60, mais ce petit roman venait à point après un roman très sombre et ultra violent.

PS : un article sur le voyage d’un des fils Mahuzier, là-bas, précisément.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°XX].

‭La frontière : ‬Patrick Bard

Titre : ‭La frontière

Auteur : Patrick Bard
Édition : Points Thriller (2003)

Résumé :
Bienvenue à Ciudad Juàrez, frontière américano-mexicaine… du mauvais côté du Rio Grande, celui du Mexique. Bienvenue dans « la ville où même le diable a peur de vivre ».

Journaliste au grand quotidien espagnol El Diario, Toni Zambudio est envoyé à Juàrez par son rédacteur en chef pour enquêter sur une série de meurtres abominables : en moins de deux ans, les cadavres de cinquante trois jeune filles atrocement mutilées ont été retrouvés aux abords de la ville.

Crimes rituels commis par une secte satanique ? Œuvre d’un terrifiant serial killer ?

Toutes les questions restent en suspens dans cet univers d’extrême pauvreté où la mondialisation économique a apporté avec ses usines l’humiliation, le commerce de la chair, la violence et la mort.

Et ce que va découvrir Toni Zambudio est pire encore que le pire des cauchemars… Terriblement noir et violent, ce roman ne fait hélas que se baser sur des faits réels.

Critique :
Vous en avez marre du temps pourri du mois de mai, de cette pluie qui n’arrête pas de tomber (du moins, en Belgique), de ces températures trop basses pour mai ?

Vous rêvez de vacances, de soleil, de farniente ? Alors pourquoi ne pas prendre un billet pour le Mexique et la charmante ville de Ciudad Juàrez ? Si, si, elle est charmante et peuplée de Bisounours…

Bon, ce n’est pas ce roman noir qui me donnera envie d’aller passer des vacances au Mexique ! J’aurais mieux fait de lire un guide du routard, cela aurait été moins dangereux pour ma santé mentale.

Ciudad Juàrez « la ville où même le diable a peur de vivre »… La ville du crime n’a jamais aussi bien porté son nom puisque des jeunes femmes se sont assassiner, mutiler, dépecer, violer, profaner et vous compléterez la liste. Les cadavres des prostituées assassinées par jack The Ripper étaient en meilleur état… C’est vous dire.

Partant de faits divers réels, l’auteur en profite aussi pour nous parler des conditions de travail abominables et précaires qui sont celles des travailleuses à la frontera : salaires de misère, pas de sécurité, pas d’hygiène et l’obligation, tous les mois, de montrer son tampon usagé pour prouver qu’elles ne sont pas enceintes.

Bosser pour des multinationales, à bas prix, pour que les actionnaires et les hauts dirigeants s’en foutent plein les fouilles… Dans des usines qui se foutent bien de polluer à mort, de foutre en l’air les nappes phréatiques et où la corruption, la mordida, comme ils disent (pot-de-vin).

Comme prévient l’auteur, une centaine de jeunes femmes ont été retrouvées violées et mutilées ces dernières années à Juarez, et si l’on a bien arrêté et jugé quelques coupables ou prétendus tels, l’ensemble de l’affaire n’a jamais été élucidé.

Ce livre est donc plus qu’une fiction, c’est une œuvre de révolte qui dénonce, entre autres, la perversité d’un système où les grandes multinationales viennent chercher chez les plus pauvres la main-d’œuvre bon marché, corvéable et humiliable à merci.

On ose espérer que la réalité est un peu moins horrible, mais c’est malheureusement loin d’être une certitude. Lorsque l’on peut faire fabriquer des marchandises à bas prix et se faire une grosse marge bénéficiaire, certains n’hésitent pas et y vont à fond, se moquant de la misère humaine qu’ils créent et de la pollution qu’ils font.

Un roman noir ultra violent, réaliste, inspiré de faits divers vrais et qui vous plongera dans la noirceur humaine, sans vous laisser entrevoir une mini lumière au fond du tunnel. Ici, tout est sombre, sanglant, sans concession. Une lecture en mode « j’arrête de respirer ».

Ciudad Juàrez est la capitale mondiale du meurtre, pas celle des gentils Bisounours et elle a une réputation à tenir. Croyez-moi, elle le fait super bien et ce roman ultra noir ne vous donnera pas envie d’aller vous balader dans cette ville (ni même au Mexique).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°XXX] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°XX].

‭Trois vies par semaine : Michel Bussi ‬[LC avec Bianca]

Titre : Trois vies par semaine

Auteur : Michel Bussi
Édition : Presses de la Cité (02/03/2023)

Résumé :
Habiter trois villes différentes ? Posséder trois identités reconnues ? Aimer trois femmes intensément ? Avoir trois vies par semaine. Pour tirer les fils de ce nouveau suspense qui mêle les thèmes de l’exil, la vengeance, la multiplicité d’une vie… l’unique Michel Bussi.

Un mort
Deux disparus
Trois femmes amoureuses

Un corps est retrouvé dans la vallée de la Meuse, au cœur des Ardennes. Accident, suicide, meurtre ?

La révélation de l’identité de la victime plonge la capitaine Katel Marelle dans la sidération. Renaud Duval menait-il… trois vies par semaine ?

Trois femmes attendent son retour. Chacune revendique d’être son unique amour. Ensemble, elles vont tenter de percer l’énigme d’une impossible triple vie… Mais comme dans un théâtre d’illusions, des ombres rôdent, prêtes à se venger. Qui sait la vérité ? Qui manipule ? Qui tire les ficelles ?

Critique :
♫ Mais trois nuits par semaine, c’est sa peau contre ma peau et je suis avec elle ♪ comme le chantait si bien Indochine. Romantique…

Bon, dans le roman, ça l’est moins puisque l’on suspecte l’homme que l’on vient de retrouver mort avait trois identités différentes… Putain, c’était James Bond ?

Dans ce nouveau roman de Michel Bussi, les lecteurs seront comme les flics : ils se gratteront la tête, tentant de comprendre ce qu’il s’est passé, comment un homme a pu avoir trois identités différentes, mener plusieurs vies, sans que personne ne s’en rendre compte.

Ce nouveau roman est addictif et exécute parfaitement son travail : divertir, apporter du suspense, des mystères, des secrets, faire fumer les neurones, faire courir tous ses personnages (et nous avec) comme des marionnettes, afin de résoudre toutes ses énigmes.

Durant une grande partie de ma lecture, au fur et à mesure que le mystère s’épaississait, je me suis demandée ce que l’auteur nous cachait, ce qu’il avait dissimulé, afin de nous surprendre dans son twist final.

Bon, twist il y avait, mais j’ai connu des plus fous dans ses autres romans (et pas qu’à Saint-Tropez). Malgré tout, c’était bien trouvé, mais ça ne m’a pas donné un effet bœuf et si ma mâchoire s’est décrochée à un moment donné, l’explication qui est venue ensuite n’avait rien de waw (elle était juste réaliste). J’avouerai tout de même que je n’avais pas trouvé l’explication…

À ce petit bémol s’ajoutera celui des personnages, dont certains sont stéréotypés et absolument pas réalistes, notamment la capitaine de gendarmerie, Katel Marelle (quelle est agaçante) et Agnès (le surnom de Nanesse était lourd, à la fin), qui a une manière assez étrange de décrire son mari qui vient de mourir. Irréaliste, presque !

Renaud n’était pas vraiment beau, mais il possédait un charme bien à lui. Ses yeux étaient d’un gris particulier, on ne le distingue pas bien sur les photos. Gris crayon-à-papier. Très clair. Une mine entre le 4 H et le 3 H, pour être précise, souvent on en plaisantait. Des cheveux châtain clair, ou blond foncé, comme vous voulez. Et puis il avait cette façon de marcher, soit trop voûtée, soit trop raide, comme s’il ne pouvait régler sa colonne vertébrale que sur deux ou trois positions.

Malgré tout, cette lecture était agréable et véritablement addictive ! Il est difficile de lâcher le roman, qui est très bien agencé, notamment avec ces changements de personnages au fil des chapitres, ce qui nous fait suivre l’histoire à tous les niveaux, tout en faisant monter le suspense et augmenter les mystères.

Les quelques bémols ne pèseront pas lourds dans la balance, surtout que j’avais besoin d’évasion et d’un roman qui me scotche, vu mes quelques déceptions dernièrement.

Une LC réussie, avec Bianca, sans aucun doute, même si, tout comme moi, elle est d’accord sur le fait qu’on a déjà eu beaucoup mieux…

♫ Mais dis-moi toutMarionnettisteJ’ai des ficelles à mon destinTu me fais faire un tour de pisteMais où je vais, je n’en sais rien ♪ (*)
(*) Marionnettiste de Pierre Bachelet

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°196].

Inca – 01 – L’Empire des Quatre Quartiers : Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier

Titre : Inca – 01 – L’Empire des Quatre Quartiers

Scénaristes : Laurent-Frédéric Bollée et Laurent Granier
Dessinateur : Lionel Marty

Édition : Glénat (2013)

Résumé :
Pour unifier le peuple inca : un enfant élu… Tel Moïse, Amaru fut trouvé nourrisson, flottant dans un panier sur le lac Titicaca. Il portait derrière l’oreille un tatouage de serpent, et dans ses langes était caché une statuette.

S’il parvient à réunir les trois autres statuettes de l’Antisuyo, Amaru réalisera son destin de Fils du Soleil : c’est ce qu’un chamane lui a prédit dans les montagnes… Mais pour l’heure, il a été choisi pour être sacrifié pour la splendeur de l’Empire inca…

Laurent Granier, auteur de films et d’ouvrages sur le sujet, s’associe au scénario à LF Bollée pour créer cette nouvelle série : une fresque authentique et cruelle sur le sort trop peu connu du peuple inca. Lionel Marty y ajoute sa patte réaliste et spectaculaire.

Critique :
Sur le lac Titicaca, un panier contenant un nourrisson à l’étrange tatouage de serpent, est déposé. Il est recueilli par une femme.

C’est l’Élu, on veut le tuer, alors, pour le protéger, on l’a balancé à la flotte. Tiens, un air de déjà-vu…

Moïse sauvé des eaux ! Non, c’est Amaru. Il avait une statuette avec lui et d’après le résumé, s’il retrouve les autres, il pourra les assembler et devenir le Fils du Soleil !

♫… Les cités d’or ♪… Enfant du soleil ♪ Ton destin est sans pareil ♪ L’aventure t’appelle ♪ N’attends pas et cours vers elle ♫

Franchement, je ne sais pas trop ce que je vais bien pouvoir raconter dans cette chronique, parce que ma lecture m’a laissé dubitative pour plein de raisons.

Premièrement, le récit ressemble à un fouillis où il est difficile de s’y retrouver. Si les dessins au départ, laissent présager de belles promesses, ensuite, ils sont assez moches, notamment dans les gros plans d’Amaru, notre appelé à être l’élu. Dont on ne sait pas grand-chose et à qui il est difficile de s’attacher.

Bon, sans compter qu’un élu, des gens qui veulent le tuer, ça sent l’archi connu ! Lorsque l’on s’attaque à des trucs vieux comme le monde, il faut le sublimer, le cuisiner autrement et offrir aux lecteurs un récit qui fait « waw ».

Là, pour le moment, ça fait juste « Pchittt »…

À voir si le tome 2 (et dernier tome) apportera des réponses ou un peu plus d’émotions, parce que tout cela est absent de ce premier tome (qui ne donne même pas envie de lire la suite).

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°30].

Tango – 06 – Le fleuve aux trois frontières : Matz et Philippe Xavier

Titre : Tango – 06 – Le fleuve aux trois frontières

Scénaristes : Matz et Philippe Xavier
Dessinateur : Philippe Xavier

Édition : Le Lombard (08/10/2021)

Résumé :
La triple frontière, entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Les spectaculaires chutes d’Iguazú ne suffisent pas à en faire un paradis terrestre : la jungle est pleine de contrebandiers, de trafiquants et de tueurs.

Tango et Mario croient donner un coup de main à Mike, mais ce dernier leur a caché les vraies raisons de sa présence.

Les mauvaises surprises s’accumulent, et l’heure de régler les vieux comptes a sonner pour Tango…

Critique :
Impossible pour John Tango de faire du cheval tranquillement, dans la cordillère des Andes ! Un coup de fil et hop, faut revenir pour aller sortir d’un mauvais pas un pote, Mike.

Les voici parti aux spectaculaires chutes d’Iguazú, qu’on aurait envie d’aller voir aussi, si ce n’était pas aussi dangereux dans le coin.

Non, il ne fait pas bon vivre à la triple frontière, entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Et si j’en doutais un peu, cet album va me l’expliquer violement, me donnant juste envie de rester dans mon canapé.

Une fois de plus, nous voici dans un road trip violent, où les balles vont fuser, le sang couler, les vengeances s’accomplir. Mike leur expliquera pourquoi il en veut à un type en particulier.

Les dessins sont toujours très bien exécutés, les scènes de combats aussi et rien ne change en ce bas monde : corruption, vols, assassinats, expulsions, gangs, mafias et autres joyeusetés. Un mec blindé de fric et avec des hommes armés à sa solde, s’il veut votre bout de terrain, il le prendra, vous laissant le choix entre le fric et la balle (si on vous laisse le choix).

Si on creuse un peu, cet album n’est pas exceptionnel, il est dans la veine des précédents : de l’action, des combats, des armes à feu, des gens à sauver, des méchants super méchants, bref, Tango et Mario, c’est un une sorte d’Agence Tous Risques, à deux et en plus violent que la série bon enfant.

On a un album qui parle de vengeance et qui comporte tout ce qu’il faut pour faire un album rempli d’action, mais avec peu de réflexion : c’est le plus fort ou le plus rusé qui gagne, ou du moins, celui qui tire le premier. Bref, plus de muscles que de cervelles.

Mais dans l’ensemble, ça se laisse lire, ça dépayse, on prend son pied parce que les méchants sont punis et que les gentils gagnent. Même si les gentils ont un tas de cadavres qui leur collent à leurs basques, vu tous ceux qu’ils ont dégommé.

Une série à lire pour le côté action, pas le côté réflexion (sauf le premier album qui était excellent). Une série qui vaut pour le dépaysement et le duo, qui fonctionne très bien. et parce que, de temps en temps, juste de l’action, ça ne fait pas de mal au cerveau…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°195] et Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°28].

HMS Beagle, Aux origines de Darwin : Fabien Grolleau et Jérémie Royer

Titre : HMS Beagle, Aux origines de Darwin

Scénariste : Fabien Grolleau
Dessinateur : Jérémie Royer

Édition : Dargaud (31/08/2018)

Résumé :
Londres, 1831. Le jeune Charles Darwin, impatient d’embarquer pour le périple de sa vie, prend place sur le HMS Beagle. Le voyage vers des contrées lointaines pleines de promesses sera aussi fait de multiples épreuves.

Tandis que ses découvertes sur la faune et la flore le comblent d’admiration et de confusion, la fréquentation d’esclavagistes va le pousser à questionner les principes humanistes de ses contemporains.

Un voyage formateur pour l’homme et révolutionnaire pour la science.

Critique :
De Darwin, je connaissais peu de choses, si ce n’est sa théorie de l’évolution, qui a fait couler beaucoup d’encre (hérésie ! blasphème) et qui en fait encore couler de nos jours.

Ce que je ne savais pas, c’est qu’il avait fait un périple en Amérique du Sud, et ça, c’était parfait pour le Mois Espagnol et Sud Américain…

Partant de Plymouth et faisant une escale à Cape Verde, le HMS Beagle (qui va faire souvent vomir Darwin), va accomplir un périple de 5 années et ce que Darwin découvrira comme espèces et plantes, seront primordiales pour sa théorie de l’évolution.

De ses recherches et ses accumulations d’insectes et d’espèces animales, il va mettre au point ses théories.

Cette bédé, aux dessins spéciaux qui ne m’ont pas rebutés (ils lui allaient bien, je trouve), est un récit succinct du voyage de Darwin, malgré tout, je pense que le plus important s’y trouve. Les éléments clés, je veux dire.

Charles Darwin est un homme spécial, en cela qu’il est avide de découverte, mais surtout, qu’il était pour l’égalité des Hommes, ce qui, à cette époque, était plus que révolutionnaire !

Malgré tout, en découvrant le peuple habitant la Terre de Feu, il les trouvera sauvages et non civilisés… Je ne lui en voudrai pas, nous penserions sans doute la même chose, malgré notre plus grande ouverture d’esprit.

Une bande dessinée des plus intéressantes, un scénario qui entraîne les lecteurs (et lectrices) dans un voyage fabuleux, où Darwin va émettre des théories blasphématoires, comme le fait que la Terre ait bien plus que les 6.000 années qu’on lui donnait (bible).

Un scénario qui ne devient jamais indigeste, car les auteurs ont été assez intelligents que pour aller à l’essentiel. Un récit qui fait que l’on va se coucher moins bête, après avoir dévoré, d’une traite, cette bédé de 176 pages.

Encore une preuve que les bédés ne sont pas constituées QUE des p’tits Mickeys, ni QUE pour les enfants… Ceci est une bédé adulte, mais qu’un enfant de 10 ans pourrait lire sans problème.

Le Mois Espagnol et Sud Américain – Mai 2023 – Chez Sharon [Fiche N°10].