[SÉRIES] Stranger Things – Saison 4 – 9 épisodes (2022)

Résumé : Six mois se sont écoulés depuis la bataille de Starcourt qui a semé terreur et désolation sur Hawkins. Encore titubants, nos amis se trouvent séparés pour la première fois – et la vie de lycéen n’arrange rien.

C’est à ce moment de vulnérabilité qu’une nouvelle menace surnaturelle apparaît et, avec elle, un terrible mystère qui pourrait être la clé permettant de mettre fin aux horreurs du monde à l’envers.

La quatrième saison de Stranger Things, série télévisée américaine de science-fiction et d’horreur, est composée de neuf épisodes répartis en deux volumes, le premier comptant sept épisodes sortis le 27 mai 2022 et le deuxième, deux épisodes sortis le 1er juillet 2022, sur Netflix. Elle est la quatrième et avant-dernière saison de la série créée par Matt et Ross Duffer.

Avant sa sortie, elle est considérée par les acteurs de la série comme étant la saison la plus « effrayante », « sombre » et « intense » de Stranger Things.

Les neuf épisodes de cette saison sont filmés en Lituanie, au Nouveau-Mexique et en Géorgie (États-Unis).

Le tournage a débuté en février 2020, mais fut interrompu en raison de la pandémie de Covid-19 au début de mars 2020, ce qui a permis aux frères Duffer d’écrire toute la saison avant de la filmer. Le tournage a repris en septembre 2020 pour se conclure en septembre 2021.

Acteurs principaux :

  • Winona Ryder (VF : Claire Guyot) : Joyce Byers
  • David Harbour (VF : Stéphane Pouplard) : Jim Hopper
  • Millie Bobby Brown (VF : Clara Soares) : Jane Hopper (née Ives) / Onze / Elfe
  • Finn Wolfhard (VF : Tom Hudson) : Michael « Mike » Wheeler
  • Gaten Matarazzo (VF : Gabriel Bismuth-Bienaimé) : Dustin Henderson
  • Caleb McLaughlin (VF : Thomas Sagols) : Lucas Sinclair
  • Noah Schnapp (VF : Tom Trouffier) : William « Will » Byers
  • Sadie Sink (VF : Clara Quilichini) : Maxine « Max » Mayfield
  • Natalia Dyer (VF : Alexia Papineschi) : Nancy Wheeler
  • Charlie Heaton (VF : Julien Crampon) : Jonathan Byers
  • Joe Keery (VF : Clément Moreau) : Steve Harrington
  • Maya Hawke (VF : Emmylou Homs) : Robin Buckley
  • Brett Gelman (VF : Gilduin Tissier) : Murray Bauman
  • Priah Ferguson (VF : Dorothée Pousséo) : Erica Sinclair
  • Matthew Modine (VF : Philippe Vincent) : Dr Martin Brenner / appelé « papa » par Onze
  • Paul Reiser (VF : Pierre-François Pistorio) : Dr Sam Owens

Ce que j’en ai pensé :
Il m’a fallu du temps avant que je ne me décide à visionner la saison 4 de la série Stranger Things, alors que j’avais adoré les trois saisons précédentes.

Pourquoi n’étais-je pas chaude pour la voir ? Premièrement, parce que j’avais peur que cette 4ème saison soit celle de trop…

Oui, j’avais peur que les scénaristes n’aient pas su faire aussi bien que les précédentes, que la série ne tourne en rond, qu’à force de voir surgir des créatures horribles du monde à l’envers, cela ne devienne redondant (là, j’ai eu peur pour rien, le scénario est excellent !).

La deuxième chose qui m’a freiné, c’est que nos gamins n’en sont plus : ce sont des ados de 16 ans ! Et pour bien m’achever, une partie de la bande est partie dans un autre état, quittant la ville maudite d’Hawkins. Oh non, pas ça ! Pas une séparation !

La ville d’Hawkins sans la présence de Will Byers, de son frangin Jonathan, de leur mère et de Eleven, ça ne me donnait pas envie de regarder.

Passer de l’enfance à l’adolescence, c’est un cap important, mais dans cette série, ce qui me plaisait aussi, c’est que les gamins étaient jeunes (12/13 ans) et que ça me faisait penser à la bande de potes dans ÇA ou dans les Goonies.

Trop chous !

Et puis, je vous avouerai aussi que j’avais peur qu’à force de se mesurer à des créatures venant d’un autre monde,  l’un ou l’autre des ados (et des adultes qui les aide) ne viennent à trépasser. Déjà que Hopper, dans la saison 3, avait disparu et qu’il se retrouvait dans un camp de prisonniers en Russie !

Oui, j’avais les miquettes en commençant à visionner les 9 épisodes de la série ! Alors oui, c’est moins drôle de se retrouver avec des ados, mais je vous assure que dès les premières images, j’étais à nouveau sous le charme de cette bande de copains, de toute cette troupe hétéroclite qui n’ont jamais été et ne seront jamais les élèves populaires de leur école !

Dans cette saison, l’horrible monstre tueur sera surnommé Vecna et nous apprendrons ensuite qui il est réellement. Pout tuer, il provoque des visions chez la personne choisie, il entre dans son esprit, lui murmure à l’oreille et quand la personne est mûre, elle est soulevée du sol avant qu’il ne lui craque les os comme un poulet rôti élevé en batterie. Beurk !

La police n’a jamais vu de pareils meurtres ! La peur rôde. La fille assassinée était populaire et on a retrouvé son corps dans le mobile-home de Eddie, le marginal un peu barje de l’école. Sans pousser la réflexion plus loin, les flics trouveront qu’il fait un coupable idéal (un marginal qui aime les jeux de rôles, trop facile). Ensuite, certains esprits vont s’échauffer et ne vouloir faire justice eux-mêmes.

Heureusement que nous sommes en 1986, sans les réseaux sociaux, sinon, c’était le lynchage au niveau mondial du suspect. En tout cas, l’irruption de Eddie le banni, dans cette saison, était un vent de fraicheur et il ne m’a pas fallu longtemps pour m’attacher à ce mec un peu zinzin. Il m’a même superbement ému.

Pas eu vraiment le temps de souffler durant le visionnage de cette nouvelle saison et si certains critiques sont violentes, de mon côté, j’ai apprécié le scénario, même si, à certains moments, on a tout de même l’impression qu’il tire un peu la langue, notamment en tentant d’expliquer d’où sort Vecna et en rattachant le tout à la vie d’Eleven avant, dans le labo d’expériences honteuses sur des enfants possédants des pouvoirs psychiques.

En apprenant que les scènes avec Eleven jeunes, avaient été tournées avec une autre actrice jouant son rôle, j’ai compris qu’au départ, les Duffer Brothers (les deux scénaristes) n’avaient pas pensé à expliquer l’origine du Monde à l’envers, ni l’origine des monstres sortis par le portail (les Demogorgons et le Flagelleur Mental), dans les saisons précédentes…

Bon, les scénaristes n’avaient sans doute jamais pensé aller aussi loin dans leur série et ils ont brodé au fur et à mesure. Gaffe, c’est souvent ainsi que l’on se plante. Moi, j’ai adoré découvrir cette origine, je l’ai trouvée logique, dans la lignée de tout ce qui était arrivé pour le moment, mais ils auraient pu se prendre les pieds dans le tapis.

Ce que j’avais apprécié, dans les précédents saisons, c’est que tous les personnages avaient de l’importance : les 4 gamins originaux, Eleven et les autres qui étaient venus se greffer à la troupe (on était à 13 personnes importantes, dans le groupe de celles et ceux qui luttaient contre le monde à l’envers).

Équipe d’Hawkins

Dans cette saison 4, vu que la troupe d’amis est séparée, chacun va bricoler dans son coin afin de venir à bout de Vecna, ce qui a donné un déséquilibre dans les rôles, notamment pour Will Byers (quasi invisible alors qu’il était au centre des saisons précédentes), son frère Jonathan (camé, loin du frangin qui avait tout fait pour retrouver son petit frère dans la saison 1), Mike (l’élément central du groupe, qui n’a pas un grand rôle à jouer), Erica Sinclair (soeur de Lucas et génialissime quand elle ouvre la bouche) et Joyce Byers (Winona Ryder, tout de même) qui, bien que partie en mission en Russie, jouera plus sur le banc de touche que sur le terrain.

Ok, dans le camion de pizzas, Will, Mike et Jonathan vont remonter la piste de Eleven, l’aider, mais bon, ça restera des rôles fadasses, comparé aux actions musclées et couillues de la troupe restée à Hawkins.

Heureusement que dans la seconde partie de la saison, nos amis exilés en Californie se remueront un peu plus les miches. Comme l’ami Ricoré, ils arriveront au bon moment, mais sans les tartines et les croissants… Juste pile au bon moment. Timing parfait, les mecs !

L’équipe Californie

Mais avant que tout le monde se retrouve réuni, bien des membres de l’équipe se retrouveront isolés, de leur fait ou non. Lorsqu’on a connu la petite troupe super soudée, on a mal au coeur de les voir, au début, vivre chacun de leur côté, séparés, plus autant copains qu’avant. Maxine est même totalement seule ! Putain, les gars, ils vous est arrivé quoi, comme saloperie ! L’adolescence, terrible maladie…

Les deux seuls qui sont resté soudés, ce sont les grands : Steve et Robin (toujours aussi volubile, elle). Nancy Wheeler, grande soeur de Mike, s’en sort bien avec son job de journaliste du lycée.

Anybref, avec des décors magnifiquement horribles dans le monde à l’envers, avec un vilain méchant qui a un passé, des blessures, des fêlures, un esprit tordu et manipulateur, cette saison 4 est excellente et j’ai eu quelques frissons de peur en la visionnant.

Le dernier épisode, qui fait plus de 2h, m’a fait monter la tension et j’étais contente que le chat soit là, en mode « pétrissage » et « je veux des câlins ». Passer mes doigts dans sa fourrure douce a réussi à diminuer mon rythme cardiaque.

La bande son est, elle aussi, réussie, notamment avec le superbe morceau de Kate Bush « Running Up That Hill », qui allait très bien avec l’action que Max faisait à ce moment là (sortir de l’antre de Vecna). Un morceau qui reste dans la tête et qui n’est pas pourave du tout.

Malgré mon bémol sur le fait que certains personnages n’étaient pas assez présent dans cette saison et avait un rôle mineur par rapport aux autres (personnages et saisons antérieures), je ne pourrai pas me plaindre du Grand Méchant qui était excellent, foutait bien la trouille, comme le clown démoniaque dans ÇA ou le Freddy Krueger (A Nightmare on Elm Street).

Le final laisse entendre qu’il y aura une saison 5, tout n’est pas terminé et je pense qu’il faudra autre chose que des courses dans un supermarché des armes pour venir à bout de Vecna (qui est allé faire dodo) ou de ce qui pourrait encore se cacher dans le monde à l’envers…

Mais les scénaristes l’ont dit : 5 saisons, pas une de plus, avec une vraie fin fermée. Et pas de morts, j’espère, parce qu’ils avaient laissé sous-entendre qu’on en aurait dans la 4 (et il y en a eu un et une autre en mauvais état)…

Kate Bush, vas-y, sauve tout le monde, je les aime trop, ces gamins d’Hawkins !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°129] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°12).

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Les petits meurtres d’Agatha Christie – Saison 2 – Épisode 20 – Le crime de Noël

Résumé : Un père Noël est tué d’une balle en plein coeur, la nuit, sur un marché de Noël. Louison, une jeune fille de 6 ans, est témoin du meurtre. La fillette s’est enfuie de l’orphelinat où elle réside avec son frère.

Louison est désormais une cible. Tandis que Marlène est aux anges de jouer à la maman, Swan, qui déteste les enfants, doit s’improviser garde du corps.

Le sinistre orphelinat de Louison semble être la clef de l’énigme. Alice, quant à elle, se fait engager comme institutrice à l’orphelinat où elle a vécu enfant…

PS : C’est le premier épisode de la série qui n’est pas adapté d’un roman d’Agatha Christie. L’épisode réalise la meilleure audience historique de la série en nombre de téléspectateurs et en part de marché et reste leader de la soirée.

Casting :

  • Samuel Labarthe : Swan Laurence
  • Blandine Bellavoir : Alice Avril
  • Elodie Frenck : Marlène Leroy
  • Dominique Thomas : Ernest Tricard
  • Cyril Gueï : Docteur Timothée Glissant
  • Christiane Millet : Mme Hautin
  • Julien Bouanich : Gaston Vernet
  • Franck Andrieux : Max
  • Elina Solomon : Louison Sauvage
  • Merlin Delarivière : Rudy
  • Mathieu Maricau : Bouboule
  • Julien Ledet : Baptiste Sauvage
  • Éric Leblanc : Hubert Dopagne/Père Noël

Ce que j’en ai pensé : 
J’ai une viscérale aversion pour les téléfilms de Noël, rempli de fausse neige, de guimauve, de bons sentiments…

Par contre, j’adore les christmas murder, tel un Holmes observant avec attention des oies blanches (l’escarboucle bleue), un Hercule Poirot chipotant dans le pudding (Le Noël d’Hercule Poirot), un Columbo à l’imper froissé, un Mentalist au sourire ravageur, un John McClane, en marcel, couvert de sang, qui tire partout…

Ou, s’il n’y a pas de meurtre, alors je demande un épisode de Friends (Saison 7, épisode 10 : Celui qui se déguisait).

Désolée, il me faut un cadavre au dessert ou plutôt, un téléfilm policier. Là, j’avais au menu, l’assassinat du Père Noël, la nuit, sur un marché de Noël. Putain, le must !

Alors oui, c’était une bonne idée de revoir, une fois de plus, l’épisode spécial Noël des Petits Meurtres d’Agatha Christie, série que j’adore, quelque soit la période (chacune a son charme). Mais voir le commissaire Laurence se transformer en bonne d’enfant et faire le cheval, c’est toujours jouissif.

Alors oui, la neige qui recouvre les trottoirs, les cabanons du marché de Noêl, est fausse, archi-fausse et on le voit de suite (elle ne fond pas, ne se salope pas, ne glisse pas). Mais je m’en moque. Ce que j’apprécie, dans cette série, ce sont les personnages, leurs dialogues, leur interactions, les piques entre le commissaire Laurence et la journaliste Avril.

Dans cet épisode, totalement inédit, puisque non inspiré par un roman de la reine du crime, nos trois compères trouvent une petite fille échappée d’un orphelinat, qui leur annonce que le père Noël s’est fait assassiner et que son frère a disparu.

Ce sera l’occasion pour Alice Avril de retourner dans l’orphelinat où elle a grandi, de se rendre compte que c’est dur pour elle, vu tous les mauvais souvenirs qu’elle en garde. On peut la comprendre.

La taulière qui sévit pour le moment dans cet orphelinat a tout du gardien de camp, de la peau de vache certifiée et son cerbère qui l’accompagne (et qui est son amant), est une brute qui aime fouetter les enfants avec sa ceinture. Ils font froid dans le dos.

C’est sur un malentendu qu’Alice s’est faite embaucher comme institutrice, ce qui lui permettra de mener son enquête, pendant que Marlène et le commissaire Laurence enquêtent de leur côté, tout en essayant de contenir la petite fille, qui sait être peste et qui casse tout.

Le cynisme de Laurence est bien présent, il déteste Noël, là où Marlène croit encore au Père Noël et ne demande qu’à vivre cette fête avec les gens qu’elle apprécie, autour d’un grand sapin. Les réflexions du commissaire sont assez piquantes, envers la gamine, qui le lui rend bien.

La première fois que j’avais vu cet épisode, il m’avait été impossible de trouver le nom de la personne coupable. C’était bien mené et difficile de trouver son identité, ainsi que son mobile.

En le revisionnant, je ne savais plus qui c’était et puis, tout est revenu d’un coup. C’était… Non, je ne vous le dirai pas ! Par contre, j’avais totalement oublié le mobile. Il était donc plus que temps que je me le remisse en mémoire.

Durant l’épisode, on a des sourires en écoutant les piques que Laurence envoie à Alice Avril, qui ne se laisse pas faire et ne se prive pas de lui en décocher quelques unes aussi.

Notre policier bourru et hautain laisse un peu entrevoir son coeur à la fin, tout en bougonnant, bien entendu, pour sauver l’honneur. Comme bien souvent…

Voilà pourquoi j’aime son personnage : froid, comme un Sherlock Holmes, excellent enquêteur qui ne se laisse pas mener par ses émotions, et qui, tout comme lui, apprécie ses deux amies, même s’il le cache bien.

Un bel épisode, qui se termine sur une note d’espoir, période de Noël oblige. L’enquête est bien mise en scène, on ne voit rien venir avant la révélation finale du commissaire Laurence, sauf si on a bien relevé les quelques indices disséminés dans ses paroles.

Un soirée plaisir à le revoir, avec un bon plaid sur les jambes, vu les températures qu’il faisait le dimanche 18 décembre.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°104].

Angela Lansbury : 1925 – 2022 [Par Dame Ida]

C’est avec retard et tristesse que les pages du blog, tiennent aujourd’hui à rendre hommage à l’actrice Angela Lansbury qui est partie rejoindre à jamais les étoiles auxquelles elle appartenait déjà.

Rendre compte de sa longue filmographie serait impossible en quelques lignes. Je ne parlerai que de quelques unes de ses œuvres majeures.

Elle fut la fiancée de Dorian Gray (et pas de son portrait) en 1945. Ce fut son troisième film mais au moins celui là je l’ai vu, frappée par la beauté de la jeune Angela à 20 ans qui fut alors nommée aux Oscars et montrait qui plus est un joli brin de voix.

Elle fut une écrivaine alcoolique désopilante et obsédée par le sexe dans Mort sur le Nil (d’Agatha Christie faut-il le rappeler) en 1978 où elle côtoya Peter Ustinov, Bette Davis et… et… Jane Birkin !

Elle fut Miss Marple en 1980 dans Le Miroir se Brisa (toujours de la Grande Agatha), donnant la réplique à Elisabeth Taylor…

Et c’est aussi dans les années 80′ que le grand public la découvrit en France (et en Belgique!) avec la série Arabesque, incarnant pendant 12 ans, Jessica Fletcher, professeur retraitée de lettres, ouverte, emphatique et toujours de bonne humeur, reconvertie dans le roman policier à succès et dans les enquêtes policières, sauvant de la chaise électrique ou de l’injection létale tous les gens de son entourage et les amis de ses amis injustement accusés par des policiers stupides…

Elle fut une aussi épouvantable tante victorienne dans Nanny MacPhy (n’oublions pas qu’elle naquit à Londres avant d’être naturalisée Etats-Unienne!) et c’est avec surprise et tendresse que je l’ai vue dans une de ses toutes dernières apparitions dans le Retour de Mary Poppins dans un tout petit rôle.

Par son incarnation d’une écrivaine de polar et d’enquêtrice, elle nous a démontré que les femmes aussi pouvaient être de grandes héroïnes policières sans forcément servir de potiches jeunes et bien roulées aux hommes ! C’est pourquoi nous ne pouvions pas oublier de la saluer une dernière fois

Une longue vie (plus longue que celle d’Elisabeth II!) et bien remplie.

Bravo Madame !

[Série] Le Serpent de l’Essex [Par Dame Ida qui s’était égarée par là]

Série en 6 épisodes de 50 minutes écrite par Anna Symon et réalisée par Clio Barnard

Sortie en Mai 2022 sur Apple TV

Synopsis Wikipedia :
Cora Seaborne, jeune veuve férue de paléontologie, quitte Londres en compagnie de son fils Francis et de sa nourrice Martha pour s’installer à Aldwinter, dans l’Essex, où elle se lie avec le pasteur William Ransome et sa famille.

Elle s’intéresse à la rumeur qui met tout le lieu en émoi : le Serpent de l’Essex, monstre marin aux allures de dragon apparu deux siècles plus tôt, aurait-il ressurgi de l’estuaire du Blackwater ?

L’avis de Dame Ida :
Qu’est-ce que je suis allée me perdre dans cette série ? Un weekend chez une copine qui m’a laissée accès à son abonnement AppelTV… Un coup de flemme sur la lecture… Et me voici à piocher dans les dernières séries sorties…

Le Serpent de l’Essex… Une sorte d’histoire de monstre du Loch Ness à l’époque victorienne, sauf que c’est dans l’Essex…

Je ne sais même pas où c’est… Sauf que c’est une région marécageuse de bord de mer, que les villageois pensent hantée par un serpent marin.

Je pensais que je partais sur une série fantastique et en réalité, c’était une série sentimentale, l’histoire du serpent ne servant que de prétexte à la rencontre de deux personnages que rien ne destine l’un à l’autre et qui vont se rencontrer d’une manière improbable.

Cora Seaborne a été mariée jeune à un inconnu londonien fortuné qui avait besoin d’un ventre pour ses enfants, et qui se révélera un époux sadique et pervers. Celui-ci aura tout de même le bon goût de mourir prématurément, laissant sa veuve jusque là cloîtrée enfin libre.

Le médecin du mari, chirurgien ambitieux et dont l’éthique des priorités me questionne quelque peu se montrera très entreprenant avec la veuve qui semble pourtant quant à elle presque vivre en couple avec une dénommée Martha…

Martha… Comment définir le rôle de cette femme ? Gouvernante ? Dame de compagnie ? Nurse ?

Je ne saurais vous dire puisqu’elle a des relations tendres mais respectables avec sa patronne dont elle s’occupe avec dévouement, sans oublier de s’occuper consciencieusement du jeune fils de celle-ci.

Ce jeune garçon est étrange lui aussi. Asperger ? Pourquoi pas… Il a l’air plutôt futé mais question émotions, nous dirons qu’il peine à en exprimer… A moins que les jeunes gentlemen britanniques soient élevés pour ressembler à des sujet présentant cette personnalité particulière également ? En effet, le victorien londonien éduqué n’est pas censé exprimer ses émotions, non ? Est-il seulement supposé en avoir ?

Anybref ! En rentrant des obsèques, Cora lit dans le journal cette affaire de serpent marin hantant les côtes marécageuses de l’Essex et part avec armes et bagages sur place pour voir de quoi il s’agit sous les protestations énergique de son soupirant médecin qui vit lui-même dans une troublante relation d’intimité avec un autre confrère qui quant à lui drague Martha.

Car oui, Cora est passionnée de paléontologie (l’étude des fossiles), et se veut femme moderne revendiquant son droit d’accéder au savoir et à la science. Bien avant que l’on imagine que Nessie pourrait être un dinosaure oublié, Cora s’accroche à son hypothèse que le serpent pourrait être lui aussi le survivant d’une espèce oubliée.

Ce n’est pas Martha qui essaiera d’inciter sa patronne de rester à sa place de veuve éplorée qu’elle n’est pas, et son petit garçon bizarre n’a rien contre cette aventure une fois digéré la perte de ses repères quotidiens.

Arrivé dans le petit village où la bébête fait parler d’elle ce singulier trio va le lier d’amitié avec le pasteur Ransome et sympathique petite famille composée de son épouse, et de leurs deux enfants.

Ce couple est particulier : Ransome est incarné par l’acteur qui s’est fait connaître par le rôle de Loki (super héros pas trop sympa de la firme Marvel), et sa femme n’est autre que l’interprète de la Vélane Fleur de Lacour (Harry Potter et la Coupe de Feu).

Bien évidemment ça va se compliquer car Cora et Will Ransome vont se trouver bien des affinités… Et Mrs Ransome se doute bien du rapprochement de ces deux là, mais… Elle laisse faire car… elle aime son mari et doit se débrouiller de son triste secret.

Mais… une londonienne libre et instruite dans un petit village où l’on pratique encore des rites magiques, où l’on s’accroche aux superstitions, et où le vicaire (autre pasteur adjoint au pasteur responsable de la paroisse) est presque aussi fêlé qu’un inquisiteur, ça n’est pas sans provoquer quelques remous.

Et puis le docteur transi d’amour pour Cora ne veut pas lâcher l’affaire… Tandis que Martha qui donne dans le socialisme (Ciel ! Une domestique socialiste ! Quelle angoisse!) fait des allers-retours entre Londres et l’Essex pour soutenir ses causes personnelles.

Le serpent autant vous le dire tout de suite, on ne le verra pas… Ou du moins on ne verra rien avant la fin de la série qui puisse expliquer l’émoi du village.

De fait si la dimension fantastique plane comme une ombre tout au long de la série, c’est surtout le drame sentimental qui se noue entre les divers personnages qui s’imposera au premier plan.

Et bien évidemment ce n’est pas franchement ce qui m’avait attirée au départ. Barbara Cartland et moi… ça fait deux, voire plus.

J’ai bien vu au cours du second épisode ce qui allait devenir la trame principale de la série, et que la bébête n’allait plus être qu’une question secondaire… Ce que le troisième épisode m’a confirmé.

Et pourtant ! Pourtant j’étais prise au jeu.

Parce que l’évolution des personnages et des relations entre les personnages étaient d’une grande délicatesse. Parce que c’était particulièrement bien joué. Chacun des acteurs rendant son personnage attachant, soulignant ses singularités et ses ambivalences sans jamais en faire une caricature, sauf en ce qui concerne le vicaire intégriste… Mais ce genre de personnages existe aussi. La preuve : j’en ai épousé un! Oups! ne lui répétez pas hein… soyez sympas !

Je regretterai toutefois quelques anachronismes qui ont pu me déranger :

Les abat-jours sur certains plafonds (certes l’éclairage au gaz commence à se développer mais plutôt sur des appliques murales que sur des plafonniers) me surprendront…

Certaines montres bracelets portées par des hommes seront étonnantes… Dans l’absolu la montre bracelet existait depuis Napoléon Ier mais était fort peu répandue… A l’époque la montre des messieurs est rangée dans le gilet au bout d’une chaîne.

L’école du village accueillant les enfants des plus humbles m’étonnera aussi. Elle aurait été obligatoire en France à la toute fin du XIXe, mais pas en Angleterre pour des enfants de cet âge… Les enfants étaient mis au travail très jeunes.

C’est franchement dommage car une série de qualité fait attention à ce genre de détails tout de même. Ces erreurs donnent un petit côté bâclé à la série, comme si on n’avait pas pris le temps de vérifier que tout était dans les clous, tant on était pressé de la mettre en vente…

D’ailleurs certaines robes de Cora seront trop originales pour être crédibles (Des robes en tricot ? Pour une bourgeoise citadine victorienne ?). Je passe sur le plan où elle se ballade carrément en pantalon…

Et puis libre ou pas… une femme même veuve ne peut pas se balader sans chaperon… ou entamer la conversation directement avec un homme sans qu’un tiers ne les présente…

Je pinaille, je pinaille… Mais si on veut situer une histoire dans une époque déterminée il faut en respecter les mœurs, non ?

Malgré tout j’ai souri et j’ai été émue en regardant cette série par laquelle je me suis laissée happer avec plaisir à ma grande surprise, puisque je m’attendais à tout à fait autre chose et qu’en général je n’aime pas franchement les surprises ni les histoires d’amuuuuuur.

WHITECHAPEL – Série Britannique en 4 saisons [par Dame Ida, publicitaire bénévole pour les séries qu’elle kiffe trop grave]

Produite par Carnival Films et Diffusée entre 2009 et 2013 sur ITV

Entrée en matière…

Londres, 2008, un copy-cat reproduit les crimes de Jack l’Eventreur dans le quartier de l’est end mondialement célèbre de Whitechapel…

Un jeune capitaine de police, Joseph Chandler, frais émoulu des publics schools et grandes universités, promis à une brillante carrière dans la police grâce à de hauts appuis familiaux se trouve nommé au poste de police un peu pourri de Whitechapel et plongé dans le bain sans attendre.

Évidemment, son physique de mannequin qui me rend folle, sa montre à dix milles boules, ses costumes sur mesure et ses troubles obsessionnels compulsifs qu’il parvient à cacher comme il le peut, ne plaident pas en sa faveur auprès de son équipe issue de la « working class » et qui est bien décidée à ne pas s’en laisser compter par un jeunot. Il pourra compter sur le soutien d’un historien du crime qui est forcément abonné au blog de Belette !

L’avis de Dame Ida :
Purée de sa mère qui fait du foot en talons aiguilles Loboutins et en string rose bonbon à paillettes au Stade de France en chantant la Marseillaise pendant un concert de Mylène Farmer !!!

La chaîne Arte Séries permet de voir toute la série, gratos et sans pub sur Youtube !!! C’est ici : Le retour de Jack l’éventreur | Whitechapel Episode 1 Saison 1 | MULTI | @ARTE Séries – YouTube

C’est avec un plaisir qui rendrait presque Toqué jaloux et dubitatif sur ses propres performances, que je me suis jetée sur la série avant de ne plus pouvoir la voir.

Je la recommande chaleureusement à celles et ceux qui ne l’auraient pas encore croisée et suis heureuse d’être contente d’avoir le plaisir de permettre aux autres fans de la série de la retrouver sur le net dans son intégralité.

Évidemment, seule la première saison permet de redécouvrir les détails de l’affaire de Jack l’Éventreur par le truchement de la chasse au copy-cat que ce magnifique flic blond et distingué s’efforce à réussir.

Mais les autres saisons sont aussi une occasion de redécouvrir de vieilles affaires certes moins célèbres, mais dont l’étude attentive pourra donner des pistes pour résoudre d’autres affaires actuelles.

Et puis que serait la vie d’un chef de poste de police sans les petites mesquineries de ses subordonnés, l’inertie des fonctionnaires, les rapports compliqués avec la pègre ou la presse et les magouilles de politique politicienne des supérieurs ?

On y retrouve des visages déjà croisés dans d’autres films ou séries… Des intrigues bien diaboliques, bien amenées, une atmosphère parfois anxiogène qui entretien le suspens… un style visuel bien particulier…

Et on appréciera de retrouver Londres, capitale cosmopolite, et son atmosphère so british…

Anybref, il y a deux séries policières britanniques qui m’ont marquée ces 15 dernières années (je ne parles pas du Sherlock Holmes de la Granada bien plus ancienne et des Enquêtes de Poirot qui ont commencé bien avant) : Le Sherlock de la BBC et Whitechapel d’ITV.

Or donc profitez vite d’aller voir et/ou revoir cette excellente série tant qu’elle est visible ! Vous m’en direz des nouvelles !

 

[SÉRIES] Columbo – Saison 5 – Épisode 4 : Question d’honneur

Titre original : A Matter of Honor (trad. litt. : « Question d’Honneur »)

Invités : 
Ricardo Montalban : (Luis Montoya) (VF : Jean-François Laley)
Robert Carricart : (Hector Rangel) (VF : Henry Djanik)
A Martinez : (Curro Rangel) (VF : Marc François)
Maria Grimm : (Nina Montoya)
Pedro Armendariz Jr. : (Lt. Sanchez)

Résumé :
Au Mexique, Luis Montoya est le propriétaire d’un ranch et un matador renommé pour son courage. Curro Rangel, le fils de son ami Hector, vient d’être blessé en affrontant un taureau en corrida.

Luis sait qu’à sa sortie d’hôpital, le jeune homme voudra encore affronter l’animal, et peut-être à sa perte. Le propriétaire demande alors à Hector de l’aider à tuer le taureau en duel dans l’arène.

Mais, juste avant de lâcher l’animal, Montoya tire une fléchette tranquillisante sur Hector. Le taureau libéré le charge et l’encorne.

Pendant ce temps Columbo fait du tourisme en ville. Il a un accrochage involontaire avec son véhicule. La police finit par s’en mêler et le chef de la police locale demande au lieutenant de l’aider pour élucider la mort d’Hector. Ils se rendent sur les lieux.

Divers indices poussent Columbo à explorer l’hypothèse du meurtre, mais il ne parvient pas à en comprendre le mobile.

Mon avis :  Faire la fiche d’un épisode de Columbo en plein Mois Espagnol, ça pourrait sembler bizarre, voire anachronique, puisque notre lieutenant à l’imper froissé exerce son activité à Los Angeles et que, au dernières nouvelles, la ville ne se trouve pas dans un des pays visé par un challenge lusophone.

Moi qui pensait qu’il n’était sorti que deux fois de sa ville (une fois pour aller à Londres et une autre pour une croisière), et bien, force m’a été constatée qu’il avait fait une troisième sortie et qu’il avait été promener son cigare et sa femme au Mexique !

Cela commence avec humour, puisque notre lieutenant a fait un accrochage avec une autre voiture, que les gens en rajoutent, pensant gruger un gringo américain, la police s’en mêle et lui explique qu’il l’a reconnu, parce que, dernièrement, il avait lu un article sur son enquête durant la croisière qu’il avait faite avec sa femme.

J’ai apprécié les ambiances mexicaines de cet épisode, la présence des taureaux, même si je suis contre la corrida où l’on met à mort la bête. Ce qui m’a plu, c’est la décoration de la maison de Luis Montoya et tout le décorum de cette hacienda où l’on entraîne les champions de demain (champions qui mourront, hélas).

Et puis, notre Columbo est perdu dans cet univers. Il ne connait rien aux corridas, aux entraînements de taureaux, malgré tout, il pose des questions et repère des petits détails qui lui semblent bizarres.

Dans cet épisode, nous ne saurons pas pourquoi Luis Montoya, le propriétaire, tue son employé Hector, par l’entremise du taureau. Hector était à son service depuis des années et si le fils d’Hector a été blessé par le taureau, ce n’est pas la faute de son père, ni celle du proprio…

En fait, jusqu’au bout, le téléspectateur sera laissé dans l’ignorance, ce qui ajoutera du mystère et permettra à Columbo de jouer un tour à sa manière au riche Montoya. Ce que l’on découvre alors, c’est le pourquoi du comment il a décidé de tuer son employé et ami, Hector.

La solution, Columbo la trouvera en regardant jouer les fils du chef de la police, il comprendra un peu mieux le milieu de la tauromachie, les codes, les trucs et astuces utilisés et, de ce fait, pourra coincer le coupable.

En voilà encore un qui se lamentera que sa route ait croisée celle du lieutenant, parce que sans lui, il s’en serait sorti facilement, puisque c’était le taureau qui avait tué Hector et que personne ne savait qu’il avait envoyé une fléchette tranquillisante sur son pauvre employé.

Encore un excellent épisode de Columbo et pour une fois, un que je ne connaissais pas du tout !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°202] et Le Mois Espagnol (et Sud-Américain) chez Sharon – Mai 2022 (Fiche N°01).

Commentaires (Wiki) :

  • C’est l’un des rares épisodes où il faut attendre la toute fin pour connaître le mobile.
  • C’est le premier épisode où un animal est responsable direct d’une mise à mort – aidé en cela par une flèche tranquillisante.
  • Lorsque Columbo rencontre le chef de la police, ce dernier lui dit qu’il le connaît pour avoir lu dans le journal à propos du meurtre pendant la croisière, dans l’épisode 29 (4-4) Eaux troubles.
  • Il s’agit du troisième épisode ne se déroulant pas aux États-Unis, après l’épisode SOS Scotland Yard (saison 2) et justement Eaux troubles (saison 4).
  • Au début de l’épisode, Luis Montoya – interprété par l’acteur Ricardo Montalban – visionne ce qui est supposé être une ancienne vidéo de lui-même comme jeune matador. C’est en réalité un extrait du film « Sang et Volupté » (1943), dans lequel l’acteur joue le rôle d’un torero. Un autre épisode utilise lui aussi la technique d’un film ancien précédemment joué par le protagoniste pour étoffer son rôle : « La Dame oubliée » (saison 5).
  • C’est le second épisode dans lequel on peut rapidement lire le prénom du lieutenant (Frank) lorsqu’il présente son insigne, ici à la police locale mexicaine. Une autre occasion se présente lors de l’épisode Poids mort de la saison 1.
  • A noter que la Peugeot 403 n’est pas la seule voiture française à apparaître dans cet épisode, puisqu’on aperçoit également une Renault Estafette en arrière-plan (8 min 50 s).
  • Dans cet épisode, Columbo se documente pour les besoins de son enquête sur le monde de la tauromachie. Des termes sont employés et definis tels que muleta, ganadero, tienta, pique, mano a mano, la queue et les deux oreilles

L’île aux Trente Cercueil – Maurice Leblanc vs TF1 [Par Dame Ida, critique d’adaptations télé qui des fois sait aussi lire des livres]

Présentation de la série de TF1sur Allociné

Série de 2022 d’Elsa Marpeau et Florent Meyer avec Virginie Ledoyen et Charles Berling.

Christine vit une vie tranquille avec son mari, Raphaël jusqu’au jour où elle reçoit une mystérieuse vidéo sur son portable. On y voit des images de son accouchement à Sarek, l’île où elle a grandi. Christine découvre avec horreur que son enfant annoncé mort-né a été assassiné. Elle est désormais hantée par ces questions : qui a tué son fils, et pourquoi ?

Présentation Babelio de l’Île aux Trente Cercueils, roman de Maurice Leblanc

L’Île aux trente cercueils (1919) mêle intrigue policière, fantastique et horreur. Venue retrouver son fils après quatorze ans d’absence, Véronique d’Hergemont prend la mer jusqu’à l’île bretonne de Sarek, défendue par trente récifs redoutés des marins.

La jeune femme va apprendre à ses dépends que la malédiction attachée à cette terre n’est pas une légende. Quant à Lupin, il lui faudra arracher Véronique aux griffes de l’infâme comte Vorski. Mais saura-t-il empêcher que sa raison ne vacille ?

L’Avis de Dame Ida :
TF1 nous a gratifiés récemment d’un feuilleton à l’ancienne, qui sur six épisodes nous propulse dans un sombre drame à suspens, au cours desquels les gens meurent les uns après les autres sur une île isolée, suite au retour d’une des enfants du pays, devenue médecin, qui a de vieux compte à régler avec son propre passé torturé. Hou là là que c’est glauque !!!

Je ne spoilerai pas davantage ce feuilleton, qui malgré son titre n’a que peu de chose à voir avec l’œuvre originale de Maurice Leblanc dont il prétend être tiré.

Une première adaptation télévisuelle avait été présentée il y a quelques décennies, mais je ne saurais pas vous dire ce qu’elle vaut.

Alors oui, ce feuilleton récent se passe sur l’île imaginaire de Sarek, évoquée dans le roman original…

Alors oui, ce feuilleton reprend quelques vagues éléments du roman original…

Mais il mélange ces quelques éléments dans un shaker que le scénariste a bien secoué pour, au final, présenter une intrigue qui n’a que de très lointains rapports avec l’œuvre de Maurice Leblanc… Et de moins en moins à mesure qu’on lit le livre.

Et oui… L’île au trente cercueils c’est d’abord et avant tout une aventure d’Arsène Lupin mais il ne sera même jamais question de son ombre dans cette adaptation de TF1. Exit Arsène Lupin ! Omar Sy n’allait pas débouler sur TF1 ! Il a signé avec Netflix ! Il n’était pas disponible!

A la décharge de TF1, le roman original est assez daté et une adaptation fidèle du roman paraîtrait parfaitement ridicule aux spectateurs de notre époque.

Cela dit, un peu naïve, j’espérai trouver mieux dans le roman de Leblanc que dans ces six longs épisodes pas forcément très bien joués, pas toujours très crédibles (un médecin qui fait le bouche-à-bouche sur un sujet dont les lèvres restent closes, sans lui relever le menton ni tirer la tête vers l’arrière, ni faire de massage cardiaque… sujet dont elle ne sait même pas depuis combien d’heures il ne respire plus… et qui ressuscite ! quelle blague !), souvent cousu de fil blanc (allez savoir pourquoi dès le premier épisode je savais qui était le méchant même si je ne savais pas pourquoi ni comment !), au développement logique parfois brouillon, et faisant passer les bretons pour des caricatures d’arriérés (ça mériterait une pétition pour protester contre le dénigrement culturel d’une minorité régionale) et les curés pour des inquisiteurs psychotiques refoulés doublés d’hypocrites (mais que font les intégristes ! Ils ont déjà foutu le feu à un cinéma pour moins que ça ?).

Le problème avec ces feuilletons c’est qu’une fois qu’on est pris dans l’intrigue on veut connaître la fin… et on regarde jusqu’au bout même si on s’y ennuie assez souvent et si on trouve les acteurs et les scénaristes aussi mauvais les uns que les autres (bon, Ledoyen n’était pas si mauvaise mais difficile de s’en sortir avec un scénario, une mise en scène et des partenaires souvent médiocres). Il faut que tout le monde gagne sa vie, certes… Mais faut-il que ce soit au détriment de nos cerveaux disponibles?

Or donc, Leblanc a-t-il mieux fait que TF1 ?

Ben… Comment dire… Je suis un peu embarrassée.

Après tout faut-il comparer ce qui n’est pas comparable ? Il ne faudrait pas que nous oubliions que Leblanc était un écrivain populaire du début du XXe siècle, visant un lectorat aussi large que possible, et pas les amateurs de littératures plus académiques développant des grandes idées philosophiques par le biais de proses élaborées.

Ayant déjà lu quelques aventures de Lupin, j’ai malgré tout été très surprise. Pas en bien hélas !

Peut être parce que Lupin est absent pendant toute la première partie et qu’il s’y déploie une histoire assez typique du roman (trèèèès) populaire de l’époque, où le lecteur se trouve brutalement projeté dans une intrigue déjà commencée depuis longtemps et qu’il prend en marche.

Et puis quelle idée a eu Leblanc de vouloir mélanger tous les styles ? On a une pointe de fantastique… Du grand-guignol sanglant… Du comique… Du drame… Des bons sentiments… Du suspens… Du romantisme… et… Avec l’arrivée de Lupin, nous passerons par toute une palette d’émotions diverses allant de la comédie goguenarde au cynisme glaçant, en passant par les tirades pontifiantes de l’explication finale qui surgit ex nihilo.

Que de confusion. Ne dit-on pas que l’élégante ne doit pas porter plus de trois couleurs sur elle au risque de passer pour un perroquet bariolé si elle ose davantage ? Ne devrait-on pas fixer une limite aux genres que l’on entend mélanger dans un roman ?

Ce n’est pas tant que l’intrigue soit difficile à suivre, mais le fait d’avoir l’impression de la prendre en cours de route alors qu’elle est assez déjà rocambolesque, n’aide pas le lecteur à adhérer très vite à l’histoire qui prend une coloration artificielle et peu crédible.

La première trentaine de pages m’a presque inquiétée.

On cueille l’héroïne de l’histoire alors qu’elle reprend à son point de départ les drames de son existence. Elle les a laissés derrière elle pendant quelques années, mais on vous les résume rapidement pour ne pas dire brutalement vu son vécu chargé.

La voilà en train de suivre un jeu de piste à la limite du risible ou de l’infantile avant de tomber, « par hasard », sur un personnage, qui, évidemment, va lui faire des révélations ahurissantes, dès la vingt-cinquième page d’un livre qui n’en comporte que deux-cent-quarante-cinq (version liseuse, l’œuvre libre de droit est accessible gratuitement sur divers sites de téléchargements légaux – comme tous les Lupin !).

Et sur quoi elles portent, les révélations ahurissantes ? Et bien comme par hasard, sur les mystères qui ruinent la vie de cette héroïne depuis de longues années de souffrances, de galères, et de tristesse, résumées en vingt-cinq pages… Au moins dans la série de TF1 cela ne se dévoilait que bribe par bribe, jusqu’à la fin. Là tout est dit d’un bloc, dès le départ.

Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est de l’écriture efficace ! On ne va pas s’ennuyer à vous raconter la vie des gens en écrivant des pavés ! Un mariage rocambolesque, un veuvage à rebondissement, et le deuil d’un enfant, une entrée dans les ordres et une reconstruction de vie clandestine « genre programme de protection des témoins »…

Pourquoi cela prendrait-il plus de vingt-cinq pages ??? Moi qui chialait ma mère parce qu’au quart d’un Cornwell, il ne s’était rien passé ! Au moins avec Leblanc on en a pour son argent ! Faut que ça pulse ! Faut pas s’endormir !

Mais qu’allait donc me réserver les 220 pages suivantes ? Une saga sur plusieurs générations ? Un résumé de la Bible ?

Non… Après ce démarrage déconcertant, on se retrouve projetés avec l’héroïne dans une intrigue haletante, pleine d’action et de rebondissements qui éviterons, certes, de s’ennuyer.

Cependant, le style de Leblanc se trouve ici très formaté par les goûts populaires du début du XXe siècle, qui peut paraître de ce fait quelque peu gnangnan, naïf, sensationnaliste, peu crédible et cousu de fil blanc aux lectrices exigeantes que nous sommes.

Je ne peux pas non plus passer sur le sentiment anti-allemand, évidemment incontournable à l’époque  (le livre est publié au sortir de la première guerre mondiale, mais son action se déroule en 1917) dans la bouche d’un bon héros français, qui imprègne certaines saillies de Lupin. Historiquement explicables, certes, elles n’en sont pas moins pénible pour la lectrice europhile d’aujourd’hui.

L’arrivée de Lupin en deuxième partie de roman, venant à la rescousse des personnages en périls mis en scène en première partie est tellement soudaine qu’il semble sortir comme un diable de sa boîte (et c’est presque ça, mais être plus explicite serait spoiler), voire comme un super héros omniscient qui a tout compris sans qu’on sache vraiment comment…

De fait, ça tombe un peu à plat puisque les procédés par lesquels il arrive à tout résoudre et qu’il révèle à la toute fin sont peu crédibles. Et que ce que nous on aime… Ce n’est pas tant le happy end que de COMPRENDRE une histoire qui ne soit pas à dormir debout.

Or plusieurs axes d’explications servis par Lupin ne tiennent pas debout pour les lecteurs de notre époque, car ils se révèlent totalement faux. C’est compliqué d’admettre une explication finale qui ne repose que sur des données erronées présentées comme vraies.

En effet, Lupin se met à avoir des prétentions d’historien et le voilà qu’il prête une liaison féminine à Louis II de Bavière, homosexuel notoire !

Dire qu’il serait mort à cause de cette liaison, alors qu’il aurait été probablement suicidé parce qu’il refusait d’abdiquer, ce qu’on attendait de lui, en raison de la pathologie mentale qui frappait toute sa famille et le conduisait à piller les caisses de l’état pour ses projets architecturaux délirants (hé ! J’ai vu le Secret d’Histoire de Stéphane Bern lui a consacré, moi !!!), ça passe assez mal aujourd’hui.

Mais certes, à sa décharge, je doute qu’en 1919, date de rédaction du livre, les véritables raisons de la mort de Louis II, ainsi que son homosexualité n’aient été rendues publiques… Mais Lupin n’est-il pas censé être mieux renseigné que tout le monde ??? En tout cas, c’est ce qu’il prétend.

Je passe sur ses ultimes révélations sur la physique et la radioactivité qui certes… fascinaient le public du début du XXe siècle qui trouvait toutes les vertus au radium… et qui a déchanté quelques années plus tard, découvrant qu’il provoquait dégénérescence et cancers.

Là encore, Leblanc, dans sa rédaction, est victime de l’ignorance de son époque, et nous sert un Lupin pontifiant qui assène son prétendu savoir devenu caduc pour le lecteur averti du XXIe siècle. Ce n’est qu’un détail qui ne prend que quelques pages dans le roman, mais il touche de près un élément important et… je trouve ça quelque peu gênant.

En outre le Gentleman cambrioleur qui se vante de n’avoir pas de sang sur les mains n’est plus si gentleman que ça quand l’ennemi est un « Boche »… Et on ne peut pas dire qu’il soit, ici, sous son jour le plus sympathique, même si l’ennemi est vraiment très méchant-vilain-diabolique.

Et puis, ça et là, quelques relents post coloniaux me déplairont. Il sera question de ressortissants d’anciennes (pas à l’époque) colonies désignés par leur nationalité, de manière générique et anonyme… Ce seront les seuls à ne pas avoir droit à un nom.

Cela ne choquait personne à l’époque, mais sans être particulièrement adepte du wokisme, cela me paraîtra regrettable et symptomatique d’une époque heureusement révolue.

Bref, ce n’est pas le Lupin le plus sympathique que j’ai lu, ni celui que je préfèrerai.

Le final a donc eu du mal à me convaincre. Mais… quand on loupe le final et que le départ est lui même hasardeux, là… ça fait un peu beaucoup.

En conclusion : Je n’irai pas jusqu’à dire que je me suis ennuyée autant avec Leblanc qu’avec TF1, mais ni le roman original, ni sa trèèèèèèès libre et trèèèèèès lointaine adaptation télévisée ne m’auront réellement passionnée.

Le téléfilm m’a paru assez cheap, et ce roman daté est plus à aborder pour sa dimension historique d’antiquité littéraire représentatif du style d’une époque tombé en désuétude que l’intervention trop tardive d’un Lupin pas forcément à son avantage, ne parvient pas à sauver.

Anybref, deux points partout, la balle au centre. Perdants exaequo !

[SÉRIES] Chapelwaite (2021) de Jason et Peter Filardi

Série 2021 de 10x60mn de Jason et Peter FILARDI avec Adrian Brody, Emily Hampshire, Sirena Gumlamgaus.

Présentation Allociné :
Adaptation de la nouvelle “Celui qui garde le ver” au sein du recueil “Danse macabre” (1978) de Stephen King.

Le capitaine Charles Boone emménage avec ses trois enfants dans un manoir dont il a hérité dans une petite ville du Maine, après le décès de sa femme.

Bientôt, des bruits mystérieux apparaissent. Charles va devoir affronter des secrets de famille terribles afin de mettre un terme à une malédiction qui touche les Boone depuis des générations

L’avis de Dame Ida :
Cette série étant basée sur une nouvelle de Stephen King (oui ! le Grand King Himself!) et qu’en plus le Maître de l’Horreur du XXe et XXIe siècle va puiser son inspiration chez Lovecraft (oui ! Rien que ça!) pour alimenter le nœud de son intrigue, on se dit qu’on va sérieusement kiffer grave la race de sa mémère !

Tout les ingrédients du glauque gothique sont là ! On est en pleine époque victorienne ! Ça commence par un deuil affreux ! L’éclairage est toujours crépusculaire (et encore c’est quand il y a de la lumière) ! Tout se passe autour d’un vieux manoir décrépit !

Et puis il y a une affreuse histoire de malédiction familiale dont un pauvre gars innocent et éprouvé par la vie hérite sans avoir rien demandé… Ce dernier point c’est du Lovecraft tout craché et ce n’est pas le seul que nous lui devrons. Je ne vais pas non plus spoiler, mais…

La bibliothèque du Maître es Frissons de Providence ne comportait pas que le Necronomicon et Cthulhu n’est pas non plus sa seule créature ! Bref tout est là pour un visionnage halloweenesque un peu tardif pendant lequel la folie rampante purement lovecraftienne menace de nous emporter avec elle.

Et puis au-delà de l’horreur latente, on retrouvera l’un des thèmes récurrent de King… La difficulté d’être père… Le deuil… La difficulté de faire son trou en terrain hostile… L’hypocrisie et les commérages insupportables de ces belles communautés américaines sans cesse à la recherche d’un bouc émissaire pour asseoir leur unité… La bigoterie…

Anybref, un cocktail qui sur le papier est idéal mais qui au bout d’un moment a cessé de fonctionner sur moi.

Je ne me prononcerai pas sur la fidélité de cette adaptation par rapport au texte de King. Je ne l’ai pas lu, donc ce serait difficile.

Par ailleurs je n’ai pas trop compris la juxtaposition de certains éléments constituant la dimension fantastique de la série et que je ne peux vous expliquer sans en dévoiler trop.

Disons qu’il y a déjà un certain nombre de thématiques lovecraftiennes dans cette histoire et son raccordement à une autre thématique un peu plus fréquente dans les films d’horreur, mais moins familière à Lovecraft (mais davantage à King) s’y articule d’une façon que j’ai trouvé un peu artificielle.

Pardonnez moi de rester floue sur ce point, mais peut-être le percevrez vous en voyant la série. Cela étant, ce n’est pas ce que j’aurais trouvé le plus gênant.

En effet… Pour moi le bât blesse ailleurs : Que de longueurs !!! La série fait 10 épisodes de 60 minutes ce qui fait beaucoup pour une nouvelle de quelques dizaines de pages.

Sa substantifique moelle a obligatoirement été délayée à outrance pour produire dix heures de spectacle. Je suis certaine qu’un petit élagage resserrant l’ensemble sur six voire huit épisodes aurait été bien suffisant pour donner un peu plus de rythme à l’affaire et éviter un peu d’ennui.

Les séries d’horreur avec du suspens et un scénario complexe ça mérite certes de prendre son temps. Il faut qu’on parte doucement d’une histoire bien ancrée dans la réalité, puis faire monter le suspens et introduire les éléments fantastiques doucement pour produire son effet crescendo sur le spectateur. C’est ce qui sera fait parfaitement jusqu’au cinquième épisode.

Mais voilà… après tout le nœud de l’intrigue est dévoilé, les mystères mis au jour et le reste de la série ne servira qu’a nous conduire peu à peu vers le dénouement.

Certes, ce ne sera pas sans suspens et rebondissements mais tout est déjà posé. On sait qui sont les gentils, qui sont les méchants…

Ne reste plus qu’à suivre dans quel sens les uns courent après les autres et savoir qui va gagner ou comment… Et cinq longs épisodes d’une heure pour ça et pendant lesquels le personnage principal devenu totalement mélancolique se décourage c’est looooong. Dans un film de deux heures ça ne dure qu’une demi-heure, donc deux fois moins longtemps proportionnellement parlant.

C’est plutôt bien joué dans l’ensemble. Les acteurs sont impliqués… Certains personnages secondaires sont de bonnes caricatures archétypales du genre de celles qu’on trouve souvent dans les romans de King et auxquelles il semble très attaché…

Mais j’ai eu quelques problèmes avec le personnage principal. Déjà c’est pas mon genre de mec physiquement… Mais il semble traverser sa vie en la subissant et moi, les victimes professionnelles frappées du syndrome de Caliméro ça me saoule.

Bon en même temps ce n’est pas la faute de l’acteur ! Ni du metteur en scène ! King a juste respecté à la lettre l’inspiration qu’il est allé puiser chez Lovecraft chez qui les personnages sont maudits d’entrée de jeu par les fautes et la folie de leurs ancêtres.

Donc qu’une certaine désespérance finisse par s’installer n’est franchement pas une grosse surprise. Mais c’est assez plombant, surtout quand vous savez que vous allez encore devoir subir ça pendant trois ou quatre épisodes pour savoir comment ça se termine.

Rester coincée dans un crépuscule qui n’en finit pas à attendre un dénouement qui prend son temps à se profiler avec un grand dépressif j’ai vraiment trouvé ça long. Trop long.

Avec Lovecraft, ça ne se termine jamais bien pour le héros. On le sait… Alors ? King va-t-il sauver son personnage principal, sa descendance, et pourquoi pas le Monde en passant ?

Vous ne croyez pas que je vais vous le dire en plus ! Allez regarder que diable !

Bref en résumé : King s’aventure chez Lovecraft et fait ça plutôt bien… Mais les scénaristes ont trop délayé le texte sur trop d’épisodes à mon goût alors c’était trop long, au point de rendre plus pénible que tragique le thème des malédictions familiales chères à Lovecraft.

[SÉRIES] Le Noël d’Hercule Poirot – Hercule Poirot’s Christmas : Saison 6 / Épisode 1 (1995)

Le Noël d’Hercule Poirot (Hercule Poirot’s Christmas) est un téléfilm britannique de la série télévisée Hercule Poirot, réalisé par Edward Bennett, sur un scénario de Clive Exton, d’après le roman Le Noël d’Hercule Poirot, d’Agatha Christie.

Ce téléfilm, qui constitue le 42e épisode de la série (saison 6, épisode 1), a été diffusé pour la première fois le 1er janvier 1995 sur le réseau d’ITV.

 

Synopsis :
Hercule Poirot se prépare à passer tranquillement les fêtes de Noël. Mais cinq jours avant Noël, Simeon Lee, un vieillard impotent, tyrannique et très riche, lui demande de se faire passer pour un vieil ami et de venir s’installer dans son manoir pour les fêtes afin de protéger sa vie qu’il croit en danger.

Il a réuni sa famille, trois fils sans affection, deux mystérieuses belles-filles et une nièce exotique, afin de leur annoncer qu’il va modifier son testament et procéder à quelques aménagements dans l’attribution des rentes.

Il annonce cette nouvelle sans ménagement à sa famille. Peu après, Simeon est retrouvé mort dans sa chambre fermée à clef de l’intérieur…

Ce que j’en ai pensé :
Si je déteste les téléfilms sirupeux qui passent avant la période de Noël et consacrés à cette période festive, si je ne lis que rarement des romans ayant pour thématique la Noël en décembre, je ne crache pas sur un Hercule Poirot.

Un meurtre, du mystère, du suspense, un enquêteur intelligent, la bonne société anglaise qui cache ses miasmes sous les tapis, les chansons de Noël autour d’un piano et ces réunions de famille qui tournent toujours au drame, ça, se sont de bons ingrédients pour cette période !

De plus, visionner l’épisode repassant à la télé, avec un bon plaid sur les genoux et, cerise sur le plaid, mon chat sur ce dernier, la tête posée sur mon bras gauche, ça n’a pas de prix !

Peu de suspense pour moi puisque je me souvenais du modus operandi et du nom du coupable, non pas en raison de ma relecture de 2014, mais parce que j’avais regardé l’adaptation télé de « Petits meurtres en famille » avec Antoine Duléry et Marius Colucci (adaptation qui ne devait pas avoir de suite, en raison du final… Vu le succès, il y a eu une suite et il faut faire totale abstraction des faits ensuite en raison de l’incompatibilité chronologique entre la mini-série de 2006 et la série de 2009).

« Les petits meurtres d’Agatha Christie », la version avec Swan Laurence, avait aussi adapté ce roman dans « Meurtres en solde », gardant le même modus operandi, tout en changeant le coupable.

Anybref, tout cela n’a pas entamé mon plaisir de retrouver ce cher David Suchet dans le rôle d’Hercule Poirot, de le voir évoluer dans cette famille anglaise typique qui se déchire autour du fric et de l’héritage de leur père. Un des fils, député, a beau afficher de grands airs, sans la rente octroyée par leur père, il ne pourrait mener ce même train de vie, vu ce que sa femme dépense…

Disputes aussi parce que la fille de leur sœur, exilée et décédée, est arrivée et que le paternel voudrait la coucher sur son testament. Zut alors, il décèdera avant ! En chambre close…

Sans avoir souvenir du nom du coupable, il serait assez difficile de mettre la main dessus, tant la reine du crime a su cacher ses indices et jouer avec les règlement des romans policiers puisqu’elle ne le respecte en rien. Tant mieux, fuck the rules !

Comme toujours, ces anglais, pétri d’égo, se pensent mieux que le reste du monde, mieux que ces étrangers qui les envahissent – regards appuyés sur Hercule Poirot – ce français qu’ils regardent avec condescendance, ne sachant même pas qu’il est Belge.

Et lorsque notre détective dénonce les coupables dans ses enquêtes, la haine brille dans leurs yeux, mécontents qu’ils/elles sont d’avoir été découvert par un étranger ! Bravo les gars, c’est toujours la faute des autres, bien entendu… L’Histoire est un éternel recommencement, hélas, l’Homme n’apprend rien de ses erreurs de jugement.

Si l’adaptation française était plus longue (4 épisodes de 90 minutes), ajoutant d’autres personnages, d’autres faits à l’histoire originelle d’Agatha Christie, sa version courte et épurée n’en reste pas moins très bonne, allant à l’essentiel et se jouant des téléspectateurs comme la reine du crime savait si bien le faire.

Le final reste excellent, même en le connaissant, tant il est imprévu et bien vu !

Noyeux Joël à tout le monde et si Hercule Poirot n’a pas mis le petit Jésus dans une crèche, il ne tient qu’à vous de le faire (ou pas, c’est votre liberté). Le tout sans connotation religieuse, bien entendu ;-))

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°104],Le Challenge « British Mysteries 2021 » chez MyLouBook et Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°79].

[SÉRIES] Le Nom de la Rose – 8 épisodes (2019) [Par Dame Ida]

Depuis 2019 / 52min / Drame, Historique, Thriller

Titre original : The Name of The Rose

Créée par Andrea Porporati, Nigel Williams

Avec : John Turturro, Damian Hardung, Rupert Everett

Nationalités : Italie, Allemagne, France

Résumé Allociné : Italie, 1327. Le moine Franciscain Guillaume de Baskerville et son jeune novice Adso de Melk arrivent dans une abbaye isolée des Alpes. Ils vont être témoins d’une série de meurtres mystérieux.

Tandis que les deux hommes enquêtent et se jettent à la poursuite du meurtrier, ils sont eux-mêmes pris en chasse par l’impitoyable inquisiteur Bernardo Guy. La mission de ce dernier est claire : traquer tous ceux qui critiquent le Pape. Et Baskerville est sur sa liste…

Mon avis (par Dame Ida) :
Alors oui, comme beaucoup d’entre nous, assez vieille pour le voir à l’époque de sa sortie, j’avais savouré avec délectation le film de J-J. Annaud, projeté sur les écrans en 1986 donnant l’un de ses premier rôle marquant au jeune Christian Slater (qui nous offrait une vision de son postérieur dénudé ce qui à l’époque était révolutionnaire, le nu masculin étant encore très sulfureux) et nous démontrait que feu Sean Connery restait terriblement sexy, même en prenant de l’âge ou en portant une robe, et qu’une vraie carrière était possible après James Bond.

J’avais tellement adoré ce film que j’avais filé chez ma libraire pour acheter le livre.

Et la voilà cette gourgandine à me toiser comme une crétine analphabète et à m’expliquer que si j’y tenais, elle pouvait me le commander mais, que franchement il était bien trop dur à lire pour la jeune fille de 15 ans que j’étais car il y avait des citations latine (et alors ? J’aurais pu avoir pris latin en option!) et plein de passages compliqués sur l’histoire parce que tout de même petite demoiselle… c’est du Umberto Eco quôa…

La cause du vainqueur a plu aux Dieux, celle du vaincu à Caton

Je ne me suis pas démontée et j’ai confirmé ma demande, et me suis régalée du livre.

Je regrette juste avec le temps de n’être pas allée revoir cette libraire idiote (qui a fait faillite bien avant Amazon juste parce qu’elle était nulle) juste pour lui dire que j’avais kiffé grave la race de ma mémère (Ah oui en 86 on ne disait pas encore ça…) en lisant les passages historiques parce que justement j’ai toujours été passionnée d’histoire religieuse depuis mon enfance de petite surdouée à centres d’intérêts bizarres !

Que voulez-vous quand j’ai compris que je ne serai jamais papesse, j’étais révoltée et me suis tournée vers d’autres explorations… Mais peu importe là n’est pas le sujet. Ma vie est passionnante mais… mes enfants me disent que tout le monde s’en fout ! Les philistins !

Anybref, forcément, TF1 diffusant la série le samedi soir très tard après l’émission nulle de prime time qui fait baisser le QI des cerveaux disponibles, je me suis jetée sur cette série comme le fisc sur les économies de feue Mamie Pépettes.

Évidemment, j’ai découvert la diffusion par hasard, prenant en cours de route l’avant dernier épisode. Fort heureusement, l’intégralité des épisodes est encore disponible en replay sur le site de TF1 (profitez-en si le cœur vous en dit), et cela m’a bien occupée ce dimanche passée en célibataire, Sieur Mon Epoux devant travailler ce weekend.

Alors ? J’en ai pensé quoi ?

Et ben… pas que du bien. Le livre est un chef d’œuvre et le film d’Annaud avait mis la barre très haut.

Et puis, comparer le film d’Annaud de deux ou trois heures à une série de huit heures conduit immanquablement à trouver que la série manque de rythme et se trouve truffée de longueurs…

On pourrait supposer que c’est juste un effet de changement de format mais pas que. Car dans les longueurs les scénaristes/adaptateurs de la série rajoutent tout un tas d’éléments scénaristiques qui non contents d’être absents du film étaient également carrément absent du livre !

Non seulement des choses se rajoutent (on suit le parcours de Bernardo Guy contre les hérétiques dès le début de la série!), mais en outre des éléments importants du livre sont modifiés et des personnages sont rajoutés.

Comme par exemple, une sombre histoire de vengeance avec un personnage absent du livre se déploie dès le premier épisode et va aller jusqu’à interférer avec l’intrigue pour modifier des éléments importants du dénouement.

Ces modifications me sembleront avoir pour but d’édulcorer toute la cruauté de l’obscurantisme moyenâgeux qui ne serait qu’incarné par Bernado Guy dans la série alors qu’à l’exception de Guillaume de Baskerville et de son disciple Adso, tout le monde y participe dans le livre et le film.

Et le film d’Annaud lui, ne lésine pas avec la crasse de l’époque où tous piétinent dans la boue et le froid et ne semblent pas se laver régulièrement…

Là, dans cette série tout est bien propret. Même les paysans sont cleans, bien coiffés, bien rasés ou avec des barbes bien entretenues. Même la sauvageonne qui dévergonde Adso se pavane dans une jolie robe bien propre avec des boucles bien nettes alors qu’elle n’a même pas de cabane ou vivre dans la forêt.

L’abbaye elle-même est jolie. Curieusement construite sur le même plan (ou presque) que celle du film de Annaud (alors que le plan de la bibliothèque du livre est très différent), l’abbaye de cette série n’est pas un tas de pierres noircies par la fumée, la boue et les lichens… Elle est toute proprette comme si le ravalement de façade venait d’avoir lieux. À l’intérieur rien de lugubre… de jolies peintures murales… on a même presque l’impression qu’ils ont installé le chauffage central à en croire leurs tenues de nuit…

Alors oui, l’intrigue centrale du livre est relativement bien respectée mais elle perd terriblement en intensité à cause du développement ou de la transformations d’éléments secondaires présents dans le livre (la dispute sur la pauvreté du Christ… l’hérésie de Fra Dolcino… les histoires de cœur d’Adso…) et des inventions rajoutées (je ne spoilerai pas ce qui touche à la fin… mais le rajout d’un candidat au poste d’adjoint à la bibliothèque qui vient aider nos enquêteurs n’apporte rien voire… laisse planer le doute d’un artifice scénaristique servant de Joker pour apporter des éléments).

Certains des éléments de contextes sont bien présents dans le livre et avec une certaine densité mais ils sont ici amenés d’une autre manière, avec des flash-back ou des échanges qui n’ont pas eu lieux ainsi dans le livre et prenant une dimension presque artificielle…

C’est assez mal équilibré dans l’ensemble et je me suis ennuyée…

Le film d’Annaud était déséquilibré dans l’autre sens : la durée limitée du film exigeait d’élaguer tout ce qui ne servait pas l’intrigue centrale. Mais en fait, le rythme faisait oublier l’absence des développement historico-théologiques du livre.

Sur le plan distribution on retrouvera quelques visages connus : Tcheky Karyo dans le rôle du Pape (qui n’apparaît pourtant pas dans le roman…), Michael Emerson campera quant à lui un Abbé crédible et Ruppert Everett sera méconnaissable en Bernado Guy (loin de cette fabuleuse photo de la campagne de pub pour Opium Homme de Saint-Laurent où il me faisait rêver – étais-je naïve ! Il est gay ! – ou du Sherlock Holmes incarné dans un film d’ailleurs assez moyen)… Et même les inconnus servaient plutôt bien le film.

En conclusion, une série basée sur un tel livre ne peut que capter l’intérêt du spectateur, mais elle ne souffrira pas très bien la comparaison avec le film d’Annaud bien plus fidèle au livre malgré l’élagage des éléments secondaires.

Cette série pèche justement d’avoir trop voulu développer ces éléments secondaires parfois artificiellement, avec maladresse et longueurs ou en les transformant, et ce parfois d’une manière trop radicale pour respecter l’œuvre originale.

Et quand on ne respecte pas l’œuvre originale, Ida est déçue.