TEA TIME : vous reprendrez bien une cup of tea ? [PART 1/2]

© Article rédigé par Ida et illustré par la Belette-Cannibal Lecteur

Apprécier une aventure de Sherlock Holmes, d’Hercule Poirot ou de Miss Marple ou tout autre bon thriller made in Britain réclame que le lecteur se mette dans des conditions optimales afin de porter l’expérience à son paroxysme.

La « cup of tea » s’impose d’autorité comme le breuvage adéquat pour de telles lectures, comme le Sauterne est devenu le partenaire indissociable du foie gras !

Dame Belette m’a chargée de convaincre les dernières récalcitrantes des bienfaits du thé en vous imposant une petite leçon de chose afin de vous ôter le souvenir des médiocres Teawings, Clipton et Laid-les-Faons qui ont traumatisé tant de papilles et d’estomacs, et vous rendre l’envie de découvrir toutes les richesses des bons thés de qualité.

La diffusion d’un récent reportage sur Arte**, quelques pages de Wikipedia*, de blogs et autres sites de références sur le thé m’ont permis de compiler toutes ces informations de base d’une absolue nécessité pour qui veut bien se lancer dans une expérience positive de la découverte du thé.

Car oui, mesdames et messieurs, il vous est très officiellement recommandé dès aujourd’hui de balancer à la poubelle tous ces sachets remplis de poussières de thés de dernières catégories dont le mauvais goût est simplement écrasé par… des arômes chimiques propices à vous attaquer l’estomac.

Mais… Comme c’est ici un blog littéraire, et non une annexe de Marmiton, avant de passer aux conseils de dégustation, faisons un petit détour culturel et un rappel historique qui nous permettra de briller en société, lorsqu’on ne sait plus quoi se dire lors d’un afternoon tea chez la très pure et très chaste Lady Marmelade.

Or donc… On retrouve les premières traces attestées de la consommation de thé en Chine au cours du deuxième siècle avant Jésus Christ, bien que la légende voudrait qu’il fût déjà connu depuis 2000 ans avant cette date, après que l’Empereur Shennong n’ait bu une eau qu’il avait fait bouillir (ben oui, pas de robinet avec eau chlorée ou de carafe Brita à l’époque !) et dans laquelle était malencontreusement tombée une feuille d’un arbre à thé soit d’une certaine espèce de camélia (je vous déconseille fermement de vouloir utiliser celui que Monsieur votre Chéri vous ramènera de chez la fleuriste).

C’est au cours du VIIIe siècle (après JC) qu’un certain LU YU rédigera le premier ouvrage consacré au thé.

À cette époque, la feuille est réduite en poudre et compactée et séchée en brique que l’on gratte pour en extraire la poudre lorsqu’on veut la réutiliser.

Le problème c’est que la conservation n’est jamais très bonne à cette période et que des parasites et insectes contaminent les briques (qui ressembleraient presque à un fromage Corse!).

La poudre extraite est alors grillée, bouillie avec du sel, et d’autres ingrédients aromatiques (gingembre, oignons…) et servie sous forme de mixture épaisse appréciée pour ses vertus revigorantes.

Le thé est alors si précieux qu’il est utilisé comme monnaie de troc et que le gouvernement établit un monopole.

Entre le IXe et le XIIIe siècle, la conservation des briques semble s’améliorer car on commence à préparer le thé battu.

La poudre de thé est grattée sur la brique et incorporée dans une eau chaude à l’aide d’un petit fouet.

C’est ainsi qu’il se prépare toujours lors de la cérémonie du thé japonaise.

En effet, c’est au XIIe siècle que le thé et ses briques sont introduits au pays du Soleil Levant où il est encore aujourd’hui conservé également sous cette forme.

C’est au XIVe siècle sous la fameuse dynastie des Ming que le thé infusé fait son apparition.

On ne fait plus de brique de poussière de thé, mais on conserve les feuilles entières pour les sécher. On les plie ou les roule de façons différentes en fonction des régions, ce qui permet de mieux repérer les origines des thés.

Le thé infusé nécessite alors une théière, et des tasses, ce qui vient enrichir la diversité de l’art des céramiques et porcelaines chinoises en plein essor à cette époque.

A la fin du XVe siècle Vasco de Gama ouvre la route maritime vers les Indes. Quelques décennies plus tard, vers la moitié du XVIe siècle, le Portugal commence à importer le thé à partir de ses comptoirs du Japon.

Le thé de Chine quant à lui arrive en Europe et dans le Moyen Orient en passant par la Russie, par la fameuse route de la soie.

C’est au cours du XVIIe siècle que le thé se popularise progressivement en Grande Bretagne et en Europe.

Au XIXe la Duchesse de Bedford, amie de la Reine Victoria se rend célèbre en instituant la tradition de l’Afternoon Tea (thé accompagné de sandwiches salés, de scones et de pâtisseries, dont le fameux victorian sponge cake) voulant imiter la tradition perdue des salons mondains parisiens disparue depuis la révolution française.

Cette tradition revisitée par nos voisins britanniques revint en France au cours du XIXe…

C’est à cette même période que le thé d’abord Chinois, puis Japonais, commença à être cultivé en Inde sous l’impulsion des anglais (l’Inde était une colonie britannique) qui avaient découvert dans la région d’Assam une espèce locale de théiers.

La culture du thé s’étendra alors de l’Himalaya (Dardjeeling) jusqu’à Ceylan.

La culture du thé s’est étendue dans de nombreuses régions à partir de variétés diverses d’arbres à thé, qui vont développer des arômes subtilement différents en fonction de la saison de la cueillette, ou du fait que l’on cueillera les bourgeons (pour les thés blancs) ou les feuilles les plus tendres…

TO BE CONTINUED…

Voilà, vous vous coucherez moins bêtes ce soir… et vous saurez tout, tout, sur le… THÉ en regardant le reportage de FR 5 dont Ida m’a gentiment passé le lien !

À bientôt pour la suite (et fin) de cette immersion dans l’Histoire du thé !

*https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_th%C3%A9
**https://www.youtube.com/watch?v=Qt_eT2e1UtM&t=280s

55 réflexions au sujet de « TEA TIME : vous reprendrez bien une cup of tea ? [PART 1/2] »

  1. Il est super cet article et je devine le temps que ça a pris car j’en avais promis un à Titine lors d’un mois anglais et j’ai fait tellement de recherches que je ne suis jamais arrivée à synthétiser, je n’avais parlé que de Lady Bedford qui lança la mode ! Alors je dis bravo, on reste sans décrocher du début à la fin ! 😆 J’ai appris à aimer le thé, étant plutôt amatrice de café et quand il est bon, je me régale mais le japonais, servi lors de la cérémonie du thé, j’ai participé une fois à une cérémonie et j’ai failli recracher, seule mon infinie politesse m’en a empêchée ! 😆

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    • Il est vrai que le thé à la japonaise peut être déconcertant! Servi exclusivement sans sucre ET c’est un thé en poudre battu dans l’eau, la poudre restant sans l’eau… nous ne sommes pas habitués à cette manière de le boire. Mais… Je n’ai pas trouvé ça si mauvais (la seule fois où j’en ai bu!). C’était différent mais bon.

      Je ne sais pas ce qu’il en est pour toi mais c’est vrai que vu ce que la grande distribution nous fourgue on ne sait plus ce que c’est le thé!

      En tout cas merci pour le compliment. Je n’ai pas passé tant de temps que ça à me documenter mais c’est surtout la construction de la synthèse des diverses infos qui a été compliqué.

      À bientot pour la suite !

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      • Oh! J’ai zappé plein de trucs. Comme l’an deuxième légende sur mes origines du thé!

        Il aurait été fait en faisant infuser les paupières d’un moine qui avait coupé les siennes pour ne pas s’endormir ! J’ai trouvé ça gore… et en plus il est con se moine! Il avait qu’à boire une tasse de thé! 😂🤣😂

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        • Mais quel con ! Bon, je n’aurais pas été contre un soupçon de gore dans l’article, mais on aurait sans doute perdu des lectrices… Le moine s’était coupé la bite aussi pour ne plus bander la nuit ???

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