4. Gédéon Theusmanie ? [Sherlock Holmes]

Non, dites plutôt « J’ai des honteuses manies »…


Watson évoque « Holmes, en proie à une humeur bizarre ». Son comportement est déconcertant et fantasque, parfois même inquiétant.

Du point de vue « colocataire », Holmes est le genre de personne avec lequel on ne voudrait pas partager un meublé !

Holmes a ses habitudes, des habitudes strictes et rigoureuses. Du moins, dans sa vision à lui… Celle qui n’a rien à voir avec la votre.

Si au début de leur association, Watson les a considérées comme « normales et faciles à vivre », il les a ensuite vite requalifiées « d’excentriques et d’anormales« .

Holmes est un des hommes les moins ordonnés qu’il ait connu et Watson dit de lui « Qu’il aurait jeté hors de ses gonds n’importe quel compagnon d’existence ».

  • Il a une vie de bohème (pour un p’tit scandale horizontal avec Irene ?)
  • Il s’entraîne au tir au revolver dans son salon (on en reparle plus bas)
  • Il a horreur de détruire des documents
  • Il range ses cigares dans un seau à charbon
  • Son tabac est stocké au fond d’une babouche persane
  • Sa correspondance, en attente de réponse, est fichée sous la lame perforatrice d’un couteau à cran d’arrêt, en plein milieu de la tablette de la cheminée
  • Son incroyable manque de soins
  • Sa prédilection pour la musique à des heures que tout un chacun réserve au sommeil
  • Entraînement au revolver en chambre
  • Expériences scientifiques aussi étranges que malodorantes
  • Ambiance de violence et de danger qui l’entoure

Toutes ces choses font de lui le pire des locataires de Londres. Mais sans ses dossiers, ses analyses chimiques, son désordre habituel, il n’est pas à l’aise.

Oui, oui, je ne vous racontais pas des carabistouilles plus haut : Holmes s’est entraîné au tir au revolver dans son salon.

Assis dans un fauteuil avec son instrument à double détente et une centaine de cartouches, il a dessiné avec les balles les initiales royales « V. R. »  pour Victoria Regina dans le mur ! Une reine en forme de trou de balle, en quelque sorte !

Le « VR » du musée Sherlock Holmes – Baker Street – London

Comme je le disais plus haut, Holmes a aussi parfois un rapport ambigu avec la loi qu’il incarne et l’ordre établi. Il a déjà joué au juge, faisant de Watson le jury et laissé partir un criminel et un voleur, faisant carrément fait sa propre justice personnelle.

Notre détective fait des descentes régulières dans les bas fonds londoniens, dans l’East End et a fréquenté, pour les besoins d’une enquête qu’il a dit, une fumerie d’opium.

Il s’est livré à des expériences chimiques dangereuses, parfois sur lui même (ses mains sont brûlées par l’acide) et a expérimenté le tabassage en règle sur les cadavres, dans les salles de dissection.

Stamford (un infirmier que Watson avait eu sous ses ordres à Barts) et qui présenta Watson, à Holmes, le lui avait dit dans « Une étude en rouge » :

– Holmes est un peu trop scientifique pour moi, – cela frise l’insensibilité ! Il administrerait à un ami une petite pincée de l’alcaloïde le plus récent, non pas, bien entendu, par malveillance, mais simplement par esprit scientifique, pour connaître exactement les effets du poison ! Soyons juste ; il en absorberait lui-même, toujours dans l’intérêt de la science ! Voilà sa marotte : une science exacte, précise.
– Il y en a de pires, non ?
– Oui, mais la sienne lui fait parfois pousser les choses un peu loin… quand, par exemple, il bat dans les salles de dissection, les cadavres à coups de canne, vous avouerez qu’elle se manifeste d’une manière pour le moins bizarre !
– Il bat les cadavres ?
– Oui, pour vérifier si on peut leur faire des bleus ! Je l’ai vu, de mes yeux vu ».

Ces pratiques sont certes justifiées par les besoins de l’investigation, mais malgré tout, c’est assez morbide

Sherlock BBC en train de battre un cadavre

Par contre, cela prouve que dans le domaine de la science criminelle ou de la police scientifique, Holmes est à la pointe de la technologie et n’hésite pas à faire des expériences pour prouver ou infirmer ses théories.

Lorsqu’il battait des cadavres, Holmes ne faisait que tester intellectuellement et physiquement les faits, sans aucune forme d’émotion.

Dans « Une étude en rouge » (STUD), il était aussi tout content d’avoir trouvé un réactif qui ne pouvait être précipité que par l’hémoglobine, permettant, donc, de déceler une tache faite de sang.

Pour de plus amples informations, je vous renvoie à « La science de Sherlock Holmes » de E.J Wagner, dont j’avais fait la critique (ICI).

Baker Street, salon, musée de Sherlock Holmes – Londres

Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine,  « Mois anglais III » chez Titine et Lou, Challenge « Victorien » chez Arieste et au Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park.

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