2. Amour, Sexe, Drogues et Rock’n Roll – 2.1.Amour [Sherlock Holmes]

I. Amour…

Point de vue amour, j’avais espéré, lors de ma lecture de « Un scandale en Bohème » (SCAN), que Holmes fut amoureux de cette Irene Adler.

Imaginez mon émoi lorsque je lus : « Pour Sherlock Holmes, elle est toujours la femme. Il la juge tellement supérieure à tout son sexe, qu’il ne l’appelle presque jamais par son nom ; elle est et elle restera la femme. Aurait-il donc éprouvé à l’égard d’Irène Adler un sentiment voisin de l’amour ? »

Un hurlement de loup s’échappa de ma bouche. Des hectolitres de bave s’échappaient de mes lèvres ouvertes !

Mais je la fermai bien vite en poursuivant ma lecture car ensuite, ce fut la douche froide avec : « Absolument pas ! »

Là, ça vous coupe la chique. Et pourquoi n’aurait-il pas pu éprouver de l’amour pour cette dame ?? Allez Watson, raconte nous !

« Son esprit lucide, froid, admirablement équilibré répugnait à toute émotion en général et à celle de l’amour en particulier. Je tiens Sherlock Holmes pour la machine à observer et à raisonner la plus parfaite qui ait existé sur la planète ; amoureux, il n’aurait plus été le même. »

Et voilà comment mon détective préféré va hériter du titre du misogyne de l’année ! Titre qui va lui coller à la peau, faisant dire de lui qu’il est homo refoulé, et patati et patata…

Moi je dis qu’il n’aurait pas pu aimer un autre homme puisque Watson nous dit qu’il répugnait les choses du cœur :

« Lorsqu’il parlait des choses du cœur, c’était toujours pour les assaisonner d’une pointe de raillerie ou d’un petit rire ironique. Certes, en tant qu’observateur, il les appréciait : n’est-ce pas par le cœur que s’éclairent les mobiles et les actes des créatures humaines ? Mais en tant que logicien professionnel, il les répudiait : dans un tempérament aussi délicat, aussi subtil que le sien, l’irruption d’une passion aurait introduit un élément de désordre dont aurait pu pâtir la rectitude de ses déductions ».


Le sexe étant une émotion forte, il devait donc le bannir, alors ? Qu’est-ce que tu en dis, mon cher John Watson ??

« Il s’épargnait donc les émotions fortes, et il mettait autant de soin à s’en tenir à l’écart qu’à éviter, par exemple de fêler l’une de ses loupes ou de semer des grains de poussière dans un instrument de précision. Telle était sa nature. Et pourtant une femme l’impressionna : la femme, Irène Adler, qui laissa néanmoins un souvenir douteux et discuté ».

Bref, lors de la lecture de l’intro de « Un scandale en Bohème », j’avais eu droit à la douche froide… Snif !

Cela ne m’a jamais empêché de me faire des films et de mettre Holmes avec une femme… Na ! Oui, je sais, je prêche une chose pour les uns et je fais une autre pour moi.

Que voulez-vous, on ne se refait pas !

J’avais eu aussi droit à une autre mini crise cardiaque lors de ma lecture « Charles Auguste Milverton » (CHAS) :

– Diriez-vous que je suis homme à me marier, Watson ?
– Certes non !
– Cela vous intéressera certainement d’apprendre que je suis fiancé.
– Mon cher ami ! mes félicitations…

Argh !! Il vient de se FIANCER !! Vous comprenez ma défaillance cardiaque… qui fut de courte durée en lisant la suite du dialogue :

– A la bonne de Milverton.
– Juste ciel !
– Il me fallait des renseignements, Watson.
– Vous êtes tout de même allé un peu loin, dites ?
– C’était nécessaire. Je suis un plombier, à la tête d’une maison qui commence à marcher. Je m’appelle Escott. Je suis sorti avec elle tous les soirs et on a causé. Seigneur, quelles conversations ! Quoi qu’il en soit, j’ai eu tout ce qu’il me fallait. Je connais la maison de Milverton aussi bien que le creux de ma main.
– Mais la fille, Holmes ?
– On ne peut rien, mon cher, dit-il avec un haussement d’épaules. Il faut jouer ses cartes de son mieux quand il y a sur la table un pareil enjeu. Je suis d’ailleurs heureux de dire que j’ai un rival abhorré qui me supplantera sitôt que j’aurai le dos tourné.

Merci, Sherlock ! De fausses fiançailles pour mieux entrer dans la demeure d’un maître chanteur afin de récupérer les lettres de sa cliente. « Finis coronat opus » aurait dit le vieux pirate dans Astérix (La fin justifie les moyens).

Rhôô, il a profité d’une innocente jeune fille a qui il a promis mariage et tutti quanti… Qui sait, il l’a peut-être tripoté un peu.

Le mot « conversations » veut peut-être dire « causerie à l’horizontale »… Surtout que la fille m’a l’air d’avoir déjà de quoi se consoler. Une chaudasse, quoi ! Lui aurait-il sorti le tuyau d’incendie pour éteindre son feu de broussailles ??

Nous n’en saurons pas plus, mais je peux imaginer des choses !!

Bref, Holmes peut utiliser les gens à sa guise pour une enquête, piétinant les sentiments que la jeune fille aurait pu avoir envers lui.

Par contre, on se rend compte aussi lorsqu’on lit le canon, que dans ses rapports ordinaires avec les femmes, il met beaucoup de gentillesse et de courtoisie.

Il n’a nulle confiance dans le sexe faible, mais il est toujours un adversaire chevaleresque.

Bien qu’il nous balance allégrement des :

« Le coeur et l’esprit d’une femme sont des énigmes insolubles pour un mâle« , dit-il dans « Un illustre client » (ILLU).

« Leurs actions les plus banales peuvent se rapporter à quelque chose de très grave, mais leur comportement extraordinaire dépend parfois d’une épingle à cheveux ou d’un fer à friser » nous lâche-t-il dans « La seconde tache » (SECO). 

Mary Morstan du « Signe des quatre » (SIGN) le laissera indifférent, contrairement à Watson qui en pince pour elle et qui en fera sa légitime.

Il fut très prévenant envers Violet Hunter, dans « Les hêtres rouges » (COPP)…  Mais pas de bol, il cessera de lui témoigner le moindre intérêt dès qu’elle ne sera plus le pivot de l’un de ses problèmes, à la déception de Watson qui avait peut-être envie de le caser !

Prévenant aussi avec Helen Stoner dans « Le ruban moucheté » (SPEC) mais rien de plus que la prévenance d’un détective envers sa cliente qui risquait sa vie et ne le savait pas.

Le coup de grâce se trouvera pour moi dans « L’aventure du pied du diable » (DEVI) dans le recueil intitulé « Son dernier coup d’archet » où Holmes dit :

– Je n’ai jamais aimé, Watson, mais si j’aimais et si la femme que j’aimais mourrait de la sorte, je pourrais fort bien me comporter comme notre chasseur de lions. Qui sait ?

Si j’avais encore un faible espoir, je pouvais me torcher avec !

Et on rajoute une couche avec une autre de cette petite phrase assassine dans « Le signe des quatre » :

« On ne peut jamais faire totalement confiance aux femmes ; pas même aux meilleures d’entre elles ». 

Niveau « amour », on peut dire qu’avec Holmes, c’est rappé !!

Pourtant, dans « Les diadèmes de Béryls » (BERI), il nous dit tout de même ça :

– Non, il ne s’agit pas de moi. Ce que vous devez, ce sont de très humbles excuses à votre fils, ce noble garçon, qui s’est conduit en cette pénible circonstance comme je serais fier de voir mon fils le faire si j’avais le bonheur d’en avoir un.

Alors, Holmes, quelques regrets tout de même ??? On aurait eu envie d’un héritier ?

C’est ce que j’ai toujours pensé en lisant cette phrase, mais dans tout cela, tout est affaire d’interprétation !

De là à dire qu’il aurait souhaité prendre une femme (oh oui, prendre une femme, coquin !) comme poule pondeuse et se faire faire un fils… Non, je ne le dirai pas ! Par contre, il aurait sans doute voulu un héritier pour la transmission de tout ce qu’il savait… Je suppute, je suppute !

Je vous avais dit que mon approche se ferait dans la légèreté et l’humour. Allez, demain on s’attaque au SEXE !!

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