Les Jeux de la Série Sherlock Holmes de Frogware [Par Dame Ida Gameuse Intermittente]

Lire Sherlock Holmes… Le Canon… Les pastiches… Regarder les films, les séries, voire les dessins animés supposés nous embarquer dans ses enquêtes canoniques ou apocryphes d’une qualité souvent variable allant du pire au très bon… Est-ce assez pour une Sherlockienne enragée ?

Oui, on peut encore adhérer à la Société Sherlock Holmes de France (si on apprécie assez son Président à vie), voire courir les jeux de rôles grandeur nature qui sont régulièrement organisés au quatre coins du pays… Ou acheter les jeux de plateaux consacrés à l’univers holmésien… On peut encore sauter dans l’Eurostar pour aller au musée du 221B Baker Street (qui n’est pas vraiment au 221 mais on s’en fiche si la magie est là !)…

Mais on peut encore pousser la passion au-delà pour s’immerger totalement dans l’univers victorien où le sordide côtoie le lustre des clubs de gentlemen et le luxe des grandes demeures londoniennes où évolue la clientèle du grand détective.

Et si… Et si… la magie de l’informatique vous proposait alors d’enfiler son fameux macfarlane et son deerstalker, sans aucune obligation concernant sa pipe calebasse puisque non seulement elle n’est pas plus canonique que les précédents accessoires, mais qu’en plus fumer nuit gravement à la santé et… qu’une une femme honnête ne saurait être vue une pipe à la bouche ?

Le label de jeux vidéo Frogware (à qui nous envoyons nos meilleures pensées puisque leurs équipes travaillent et vivent en Ukraine !) se plient depuis de nombreuses années à l’exercice et nous propose régulièrement de mener nous-même les aventures de notre détective consultant préféré, en nous immergeant dans un univers victorien aux images de mieux en mieux définies et de plus en plus bluffantes au fil des ans.

Tout a commencé en 2002 avec Le mystère de la momie, qui relève plus d’un escape game mené en solitaire que d’une véritable enquête… Mais qui a au moins eu le mérite d’inaugurer la gamme.

Deux ans plus tard, le label ukrainien nous proposait une enquête en « point & click » agrémentée de la possibilité d’interroger les personnages, sur fond musical d’époque très classique.Sherlock Holmes : La Boucle d’Argent était encore loin du système de jeu actuel mais empruntait un tournant décisif pour la suite.

En 2006, la Nuit des Sacrifiés nous emmenait là dans une véritable enquête à travers le monde, se terminant par un affrontement avec les forces du mal et les adorateurs du Grand Cthulhu !

Tombant sur un lot de ces trois premiers jeux après avoir acquis tardivement mon premier ordinateur, j’ai passé des heures mémorables sur ces jeux qui me permettaient de me sentir plus proche que jamais de mon héros préféré et de son univers si bien rendu, notamment avec la Nuit des Sacrifiés.

Contaminée, j’ai donc acquis un à un les suivants (à quelques exceptions près) avant de me rendre compte que de regarder les animations graphiques mettant en scène l’univers holmésien me suffisait totalement et de de me contenter des parties jouées par d’autres joueurs chevronnés nous proposant des films complets de l’aventure sur Youtube.

D’autant que… jouer à ces jeux qui relèvent maintenant de la superproduction, nécessite aujourd’hui des PC de gamer et que je ne veux pas m’en acheter un (je ne suis pas une gameuse… seuls ces jeux sont parvenus à me séduire mais pas assez pour envisager une telle dépense)…

Et s’ils sont accessibles sur les consoles de salon genre PSP ou Xbox… celle dont nous disposons reste le monopole de mon fils qui serait presque prêt à uriner dessus pour marquer son territoire !

Or donc, après la Nuit des Sacrifiés, jeux nous introduisant dans l’horreur gothique, nous verrons en 2006 un affrontement au sommet avec Sherlock Holmes contre Arsène Lupin, (inutile de vous faire un dessin sur qui s’affrontera ici dans le cadre de la National Gallery), et en 2009, nous tenterons de résoudre l’impossible enquête du Whitechapel de 1888, avec Sherlock Holmes contre Jack l’Eventreur.

Le titre est assez évocateur, mais on peut saluer le fait que les scénaristes du jeu se soient inspirés d’une des solutions les plus crédibles avancée par les spécialistes en ripperologie (étude des affaires de Jack The Ripper si on prend son nom anglais).

Trois ans plus tard, Le Testament de Sherlock Holmes verra notre personnage accusé d’odieux crimes dont les plus avisées d’entre nous devinent déjà qui les a fomentés pour se débarrasser de son ennemi éternel…

C’était même le principe de l’épisode 3 de la deuxième saison du Sherlock de la BBC (je n’en dis pas plus j’ai déjà assez spoilé là !).

Deux ans plus tard, avec Crime & Punishment, le système de jeux connaîtra une véritable modernisation et les graphismes qui n’avaient jamais cessé d’évoluer de manière prodigieuse effectueront un bond supplémentaire donnant aux joueurs le sentiment d’être immergés dans un véritable film d’animation dont il est le héros.

Puis en 2016, nous jouons avec Sherlock Holmes : The devil’s Daughter, qui n’est pas mon préféré mais qui reste malgré tout agréable et nous fait découvrir Holmes sous un jour humain qu’on ne lui soupçonnait pas (et qui le rend peut être un peu plus fade ?

Est-ce pour cela qu’il m’a moins plu ? Descendant de son piédestal, en devenait-il moins mythique ? ) à travers le fil rouge réunissant les différentes enquêtes qu’il est appelé à résoudre.

Ce jeu semble achever un cycle puisque l’opus proposé en 2021, Sherlock Holmes Chapter One, comme son nom l’indique, nous fait découvrir un Sherlock à peine adulte s’embarquant avec un mystérieux compagnon pour l’île où il a passé son enfance…

Une enfance elle-même pleine de mystères qui se dévoileront en filigrane à travers les enquêtes menées par notre détective débutant.

Et roulement de tambour… Ce début d’année 2023 (sous réserve des aléas de cette foutue guerre qui ravage l’Ukraine), devrait voir arriver une nouvelle production du label Frogware !!!

Nouvelle ? Pas tant que ça… En effet, il s’agit d’un remake de la « Nuit des Sacrifiés » avec un Holmes jeune, reprenant le visage que nous lui avons découvert dans « Chapter One ».

Un remake oui… Mais pas tant que ça : La trame de l’aventure est reprise, mais les images, le design, voie certains personnages, les mini-jeux et énigmes à résoudre pour avancer dans l’action semblent différents si l’on en croit les quelques images que Frogware a bien voulu nous diffuser en avant-première sur Youtube.

Certains éléments de narration sont différents également… Mais l’ambiance gothique cthulesque sera là, et magnifiée par les avancées de la technologie permettant aujourd’hui d’accomplir des tours de force graphiques en trois dimensions encore inimaginables il y a… 17 ans !

17 ans ? Ah ouais… Déjà ? Voilà qui ne me rajeunit pas !!! Arrrgggghhhh !!!!!

J’ai un peu tendance à attendre que ces jeux soient disponibles en occasion pour les
acheter… Mais j’avoue que je suis tentée de repartir à l’aventure…

Et en même temps assez ambivalente, non seulement puisque je devrai négocier des créneaux de jeux auprès de mon fils et de ma fille qui adore aussi les enquêtes d’Holmes de cette série, disponibles pour consoles… mais aussi parce que les bandes annonce de roleplay me laissent imaginer un système de jeu plus ardu que sur les précédents opus (j’avoue que jusque-là, les mini jeux et enquêtes était généralement à la portée d’une joueuse occasionnelle et pas très douée comme moi !!!). J’ai un peu peur de me retrouver coincée.

Or l’ennui c’est que sans parler de l’investissement de départ (ordi de gamer ou console de dernière génération), ces jeux sont généralement assez chers (autour de 70 euros en général – même si je ne connais pas encore le prix prévu pour la sortie de ce jeu)…

Alors quand on n’est pas une accro du gaming… Il y a de quoi ressentir une crispation au niveau du porte-monnaie.

En même temps… je sais que nous serons au moins trois à en profiter à la maison… donc… Il n’est pas exclu que je me lance… Les enfants ! Quelle aubaine pour justifier des achats qu’on ne justifierait pas autrement !

Et puis je me dis qu’en ce moment l’économie Ukrainienne aurait besoin de notre soutien, non ? C’est presque une bonne action d’acheter le produit d’un de leurs fleurons technologiques !

Et puis… de toute façon si je rame trop ou si les enfants ne sautent pas de joie à l’idée de cet achat… et que Toqué fait les gros yeux… je sais déjà que quelques jours après la sortie du jeu, Youtube pourra me permettre de découvrir une animation intégrale du jeu sans les heures passées à tâtonner pour trouver la solution. Je la regarderai béate comme un dessin animé pour grande personne.

Et c’est plus cela que le fait de jouer qui me botte dans l’affaire donc…

Et pis… pourquoi ne pas faire les deux, tout compte fait ?

Noter la série est très difficile. Tout dépend de savoir si on aime le principe de jouer à
Sherlock Holmes ou pas avec un clavier ou une manette de jeux… Mais si on aime…

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Sherlock Holmes et le secret de la Vallée Noire : Jean-Noël Delétang

Titre : Sherlock Holmes et le secret de la Vallée Noire

Auteur : Jean-Noël Delétang
Édition : La geste (01/09/2021)

Résumé :
Au plus profond du Berry, ce pastiche à la manière de Sir Arthur Conan Doyle entraîne le lecteur en 1903, dans une aventure haute en couleurs – au sein de l’École de peinture de Crozant – et riche en étapes pittoresques, de Gargilesse à Nohant.

Quoi de plus inattendu pour un détective que d’être recruté par un peintre impressionniste ?…

Quoi de plus exotique pour un Anglais que d’être invité à une noce berrichonne ?… Quoi de plus sidérant pour le Docteur Watson que d’être confronté à de la sorcellerie ?… Quoi de plus excitant pour Sherlock Holmes que de devoir enquêter sur les traces de George Sand ?

Voici le récit mouvementé d’une enquête historique diabolique menée par l’enquêteur le plus célèbre du monde.

Critique :
Une fois de plus, on envoie Sherlock Holmes en France et cette fois-ci, c’est dans le Berry, non loin de Nohant, là où se trouve la maison de George Sand.

Ma critique de l’autre roman de cet auteur (Le mystère des reliques de St Martin de Tours) était assez virulente, car ce roman était plus un mémoire dédié à la gastronomie de Tours, à son architecture, à son Histoire, mais nullement un pastiche holmésien.

De plus, j’avais reproché à l’auteur d’avoir changé le prénom de John Watson, le faisant devenir un Charles et aussi sur le fait que nos deux amis s’appelaient par leurs prénoms. Non, désolée, hérésie ! Et je ne comprends toujours pas pourquoi l’auteur a changé notre John en un Charles… Faire un pastiche à la Conan Doyle donne le droit d’interpréter certaines choses, de changer certains faits, mais pas les prénoms.

Dans ce roman, au moins, nos protagonistes passeront moins de temps  table, à boire et à manger, même si l’auteur en profitera pour parler de la région qui entoure la ville de Nohant, de sa gastronomie, des noces qui durent plusieurs jours, sans oublier de faire parler le patois à tous les habitants, ce qui rendra la lecture de certains paragraphes plus ardue.

Mais bon, au moins, je n’avais pas l’impression d’être dans un Montalbano où la gastronomie tient une place importante. Désolée, mais Sherlock Holmes, bien qu’il n’ait jamais dédaigné manger (sauf durant ses enquêtes), ni aller au restaurant, n’est pas un gourmand à la manière d’un commissaire Montalbano.

Ce qui j’aime, lorsque je lis une nouvelle de Sherlock Holmes, c’est qu’une histoire qui semblait banale a priori (comme un roux engagé et payé pour recopier l’encyclopédie britannique), pouvait se révéler bien plus sordide, complexe, minutieuse, bien pensée, que ce qu’elle n’avait laissé présager au départ (non, je ne vais pas divulgâcher The Red-Headed League).

Un bon point pour le départ de ce roman, l’affaire semble banale, presque anecdotique et ensuite, elle évoluera vers autre chose de plus grave, sans pour autant que la résolution casse la cheville de Watson… C’est correct, mais ça ne va pas vous défriser, surtout si vous lisez des polars à longueur d’année (ok, depuis la reine du crime, on peut dire que TOUT a été fait).

Contrairement au précédent roman, celui se lit plus vite, on a moins l’impression de tourner en rond et de perdre son temps à table, avec un Watson qui ne songe qu’à boire du Vouvray et à se baffrer. Le roman, bien que faisant l’éloge de la région, ne vire pas en Guide du Routard. Ouf !

Hélas, la pire des choses, en plus du changement de prénom de John (oui, j’en ai fait une fixation), que Mary Watson soit toujours vivante en 1903 (là, je peux passer), du fait que le narrateur signale que Holmes ne parle pas super bien le français (hein ??), c’est que notre détective soit fadasse, aussi épais qu’un ticket de métro et bien loin du personnage hautain créé par Conan Doyle.

Bon, comparé à précédent roman, il semble moins charmant et moins intéressé par la région, un peu plus hautain ou dédaigneux (notamment quand on lui parle et que lui n’a pas envie) et moins rieur que dans le précédent roman, malgré tout, il lui manque ce qui fait tout son sel : son caractère hautain qui fait qu’on ne voudrait pas vivre avec lui, même si on l’adore.

Un bon point tout de même pour ce pastiche qui est tout de même un peu mieux que son prédécesseur.

Entre nous, on aurait eu un polar avec Tartempion qui enquêtait, aidé de son vieil ami Machinskof et l’affaire aurait été la même puisque l’on ne retrouve pas ce que l’on aime (et que l’on cherche) en lisant un Sherlock Holmes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°154] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°37).

Le chien de Serloc Kolmes : Joseph Jacquin et Aristide Fabre

Titre : Le chien de Serloc Kolmes

Auteurs : Joseph Jacquin et Aristide Fabre
Édition : OXYMORON (2016)

Résumé :
Le grand détective anglais, Serloc Kolmes, est convié à Paris pour enquêter sur un nouveau méfait du gang des « perceurs de muraille ». Il amène avec lui sa fille Lizzie afin d’allier l’utile à l’agréable et lui permettre de découvrir la capitale française.

Bridget, la gouvernante et Punch, le chien de la famille, inséparable compagnon de la demoiselle, font également partie du voyage.

Critique :
Un célèbre slogan aurait pu dire que « Ça la couleur de Sherlock Holmes, mais ce n’est pas du Sherlock Holmes ».

En effet, si Serloc Kolmes ressemble, phonétiquement, au nom de l’illustre détective de Baker Street, il est, tout comme lui,  capable de déduction et c’est un excellent enquêteur.

Les différences les plus marquantes sont qu’il habite à Chelsea, qu’il n’a pas de docteur Watson, qu’il est veuf, avec une fillette, un chien et que le récit se déroule sous le règne de George V.

Malgré ces grosses différences qui rapprochaient plus ce détective de la boisson gazeuse à base de gingembre que du pur single malt d’origine, ça pétillait bien et l’enquête que Holmes, pardon, Kolmes menait à Paris me plaisait bien.

On sentait bien que le texte était à destination d’un jeune public et qu’il datait des années 1910. En 100 ans, la manière d’écrire et de s’adresser aux jeunes n’est plus la même. Malgré tout, bien que simpliste, le récit était plaisant et les déductions du Canada Dry© valaient bien celle de l’original, bien que celui-ci soit fleur bleue avec sa fille.

Et puis, patatras, la boisson gazeuse a soudain perdu de son pétillant, de son sucre, de son gingembre et m’a laissé un mauvais goût en bouche : QUOI ??? Jamais le grand Sherlock Holmes ne se serait comporté de la sorte, devenant une sorte de loque humaine pleurnicharde !

D’accord, ce n’est pas le vrai, c’est une copie, mais bon sang, même s’il fallait le retirer du jeu pour laisser le chien intervenir, les auteurs auraient pu lui donner un autre rôle que celui du père éploré qui se plie aux exigences des ravisseurs, nom d’une pipe.

À ce prix-là, on aurait pu se contenter de nommer le détective Tartempion et l’affaire était faite, il pouvait alors se replier en Angleterre et se ronger les sangs. Mais si on lui donne, phonétiquement, le nom du grand détective, alors, il doit au moins se comporter comme tel et ne pas baisser les bras, mais enquêter en loucedé.

Eh oui, le chien Punch, propriété de la fille de Serloc Kolmes, deviendra ensuite le protagoniste principal qui, tel Rex chien flic, cherchera inlassablement la piste de sa jeune maîtresse.

Bravo, d’ailleurs, au flair exceptionnel de ce chien, qu’il me soit arrivé pareille mésaventure, il n’aurait pas fallu compter sur mon chien pour me retrouver, ce dernier étant incapable de suivre des pistes…

Je ne dirai pas que ce pastiche est mauvais, il m’a fait passer une matinée de lecture agréable, sans prise de tête, si ce n’est de m’énerver en comprenant que le Kolmes n’était absolument pas en embuscade, grimé en dieu sait quoi afin de retrouver les bandits kidnappeurs… Ben non… Heureusement que le chien était là, il vaut mieux que Kolmes, qui, là, était devenu pire qu’un boisson gazeuse éventée et oubliée au soleil.

Bon, ceci n’est pas le polar de l’année, ni même le pastiche de la semaine, mais il méritait tout de même que je le découvre, moi qui adore lire les pastiches holmésiens. Malheureusement, il ne sera pas dans le haut du panier, fût-il celui d’un chien.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°153] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°36).

Le chien des Baskerville (Comics) : Russell Punter et Andrea Da rold

Titre : Le chien des Baskerville

Scénariste : Russell Punter (d’après le roman de Sir Arthur Conan Doyle)
Dessinateur : Andrea Da rold

Édition : Comics Usborne (25/10/2018)
Édition Originale : Hound Of The Baskervilles (2018)
Traduction : Nathalie Chaput

Résumé :
Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Cette célèbre aventure de Sherlock Holmes, adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée, séduira les lecteurs les plus réticents. Un livre de la nouvelle collection Comics Usborne, à découvrir à partir de 7 ans.

Le récit captivant et les superbes dessins détaillés de Andrea da Rold plongeront le lecteur dans l’Angleterre de l’époque victorienne, de l’effervescence de Londres à la désolation d’une lande inquiétante. L’une des aventures les plus célèbres de Sherlock Holmes, fidèlement adaptée du roman d’Arthur Conan Doyle et racontée en bande dessinée. Un livre de la collection Comics Usborne.

Critique :
Le chien des Baskerville avait été mon premier roman policier adulte, celui qui m’a fait quitter les livres de la Bibliothèque verte (Club des Cinq et L’étalon noir).

Oui, on peut le dire, Sherlock Holmes m’a déniaisée, Hercule Poirot est passé ensuite et depuis, je bouffe du polar à toutes les sauces.

Mais je n’ai jamais oublié mon premier, celui qui compte le plus, parce que lui, au moins, il m’avait marqué en me donnant un plaisir monstre. Et je parle bien de littérature, ne lisez rien de grivois entre les lignes, bande de galapiats !

Anybref, lorsque je suis tombée sur ce comics, dans une bouquinerie, j’ai sauté dessus. Pourtant, cette histoire, je la connais presque par coeur, ayant lu plusieurs fois le roman original et ayant lu (et vu) des adaptations en bédé, série, films…

Verdict ? Le récit original est respecté, le scénariste ayant fait quelques coupes pour que le tout tienne dans la centaine de pages, tout en gardant l’essentiel.

Si les dessins sont assez simplistes dans les décors, j’ai apprécié les visages de Holmes et de Watson (et que le docteur ne soit pas un gros balourd), soupiré d’aise en constatant que Holmes n’était pas affublé du manteau macfarlane et de la casquette deerstalker, bien qu’ensuite il ait été à la campagne (et c’est une tenue de campagne).

Bonheur suprême aussi, que le dessinateur n’ait pas fait n’importe quoi pour les harnachements des chevaux attelés. Les brancards sont à la juste place, au juste écartement, les pièces des harnachements sont bien dessinées, même si je n’ai pas compris la double muserole, le double sous-gorge (trop serré, en plus) et le fait que les rênes du conducteur ne soient pas reliée au mors de son cheval… Sans doute le mène-t-il à la voix.

Tout ça pour vous dire que cette une très bonne adaptation, fidèle au roman, fidèle aux personnages, à l’ambiance gothique et fantastique du roman, fidèle aux atmosphères de mystère, de peur, de suspense, qui règne dans le récit de Conan Doyle et qui, lorsque j’avais 12 ans, m’avait fait flipper ma race !

À noter que si dans les adaptations cinématographiques (ou pour la télé), le chien maudit ne ressemble jamais à rien qui fasse vraiment peur (et certains ressemblaient à des carpettes mal peignées souffrant de conjonctivite), celui de ce comics a une belle allure de grand chien féroce que l’on ne voudrait pas croiser sur une lande où la brume vient de se lever…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°135], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°18) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°04).

Une étude en émeraude : Neil Gaiman, Rafael Albuquerque et Rafael Scavone

Titre : Une étude en émeraude

Scénaristes : Rafael Albuquerque et Rafael Scavone
Dessinateur : Neil Gaiman

Édition : Black River
Édition Originale : A study in emerald (2018)
Traduction : David Guelou

Résumé :
L’éventreur frappe à Londres et seul le plus grand détective du monde saura l’arrêter !

Face à un étrange assassinat d’horreur cosmique, un détective de génie et son partenaire sont appelés à l’aide. Dans un monde où Sherlock Holmes et Chtulhu cohabitent, ce mystère surnaturel conduira les deux enquêteurs de Baker Street jusqu’au Palais de la Reine afin de résoudre un meurtre transcendant le genre humain.

Critique :
Ce comics met en scène la rencontre de Holmes et Watson au Barts (hôpital) et leur aménagement au 221b, Baker Street, mais avec quelques changements…

Notamment dans l’origine de la blessure de Watson, qui n’a rien à voir avec la balle Jezail reçue, mais plutôt à une rencontre bizarre avec une créature qui ressemble fort à une sorte de Grand Ancien…

Jamais l’auteur ne nommera les noms de nos deux personnages, mais on nous parle de Baker Street, de détective, de l’inspecteur Lestrade… Cela y ressemble fort, même si Watson n’est pas médecin, mais tireur d’élite. Bizarre, non ? Là, j’étais perdue.

Le plus dur, ce furent les dessins, qui ne cassaient pas trois pattes à un pigeon (oui, foutons un peu la paix aux canards) et étaient assez moches à regarder. Le cheval et son attelage ne ressemblaient à rien. D’ailleurs, dans la réalité, je n’ai jamais vu d’attelages et d’harnachements pareils !

À se demander comment l’animal arrive à tracter le cab avec des limons (brancards) aussi éloigné de ses flancs et cette barre devant son poitrail… Pire, un de ses postérieurs adopte même une position totalement impossible physiquement (un antérieur oui, pas un postérieur). Autant où cela passe avec les chevaux dans un Picsou, autant où c’est inconcevable ici.

Non, une jambe arrière, ça ne plie pas dans ce sens-là !

Quant à Watson et Holmes, c’est une catastrophe ! Les gros favoris de Holmes lui donnait un visage bestial et la barbe de Watson m’a fait penser au visage d’un homme des cavernes. Bref, ça commençait mal, très mal !

Malgré tout, un bon point pour le costume sobre de Holmes et le chapeau haut de forme (et non cette foutue macfarlane et ce deerstalker que l’on ne porte qu’à la campagne !). Ah oui, pardon, rien n’indique qu’il s’agisse de Holmes et Watson…

L’enquête se présente comme « Une étude en rouge », sauf que le truc étalé au mur n’a pas la couleur rouge du sang, mais d’une couleur verte, comme issue d’une boîte de slime de notre enfance. Le mort n’était pas humain… Fox Mulder est demandé sur la scène de crime.

Nous sommes clairement dans du fantastique. La reine Victoria  est un poulpe vert et elle règne depuis 700 ans au moins. Cthulhu, sors de son corps, cochon ! Ah, ces Grands Anciens qui nous ont envahis… Ça doit puer le poulpe partout (et la marée aussi).

Bon, je ne vais pas vous raconter des craques, je n’aimais pas cette adaptation de « Une étude en rouge », en version fantastique. Holmes et Watson méritaient mieux.

Ah mais oui, suis-je bête, j’ai encore oublié que, vu qu’on ne les nomme jamais, ils pourraient aussi bien être Bonhommet et Tilapin, nos deux personnages. D’ailleurs… en relevant quelques indices, que je ne nommerais pas, pour ne pas divulgâcher… Nom de Zeus, bon sang, mais c’est bien sûr !! Eureka, j’ai trouvé ! Fiat lux !

Voilà ce qui arrive lorsque l’on écrit sa chronique tout en lisant : on écrit ses impressions à chaud et une fois parvenu à la fin de l’album, on se rend compte que le final est excellent et qu’il troue le cul. Note pour plus tard : ne plus écrire ses impressions à chaud en lisant !

Si je ne suis pas fan des enquêtes de Holmes dans l’univers du fantastique et encore moins avec les Grands Anciens, je dois dire que lorsqu’on termine cette lecture, elle est beaucoup plus intéressante qu’au départ, car l’auteur a réussi à en faire une autre adaptation et là, j’avoue qu’elle m’a sciée, dans le bon sens du terme.

Hélas, les dessins sont moches, les décors ressemblent à du carton pâte, les attelages de cab ne ressemblent à rien, un cheval a son canon (bas de sa jambe arrière) qui se plie dans un sens impossible…

Bref, si les scénaristes ont fait preuve de créativité (même en pompant chez Lovecraft) lors de leur adaptation de « Une étude en rouge », le dessinateur, lui, ne s’est pas foulé.

Bien que j’ai râlée plein ma panse en commençant… Puis, en finissant cette lecture, elle est remontée dans mon estime (sauf pour les gribouillis).

Comme quoi, tout est possible et la vérité était ailleurs.

Un comic à réserver aux fans de Holmes à la sauce fantastique et qui aiment les vrais morceaux de poulpe.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°132], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°15) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°03).

Sherlock – Tome 5 – Un scandale à Buckingham (2/2) : Mark Gatiss, Steven Moffat et Jay

Titre : Sherlock – Tome 5 – Un scandale à Buckingham (2/2)

Scénaristes : Mark Gatiss et Steven Moffat
Dessinateur : Jay

Édition : Kurokawa Seinen (08/12/2022)
Édition Originale : Sherlock : Belgravia no Shûbun jp, Vol.2
Traduction : Fabien Nabhan

Résumé :
Sherlock tente de s’introduire dans le téléphone portable d’Irène qui contient des informations top secrètes susceptibles d’ébranler le pays tout entier. Mais la très intelligente Irène, qui ne manque pas de cran, continue de se jouer de Sherlock.

Personne autant que cette femme n’aura autant tenu tête à notre héros que cette femme. Comment cette formidable partie d’échecs se terminera-t-elle ?

Critique :
Nom de Zeus, qu’est-ce que l’attente fut longue ! Il a fallu 3 ans pour que la suite de l’adaptation en manga de « A scandal a Belgravia » arrive enfin.

Certes, je connais l’histoire, j’ai regardé plusieurs fois cet épisode qui met en scène Irene Adler, malgré tout, j’avais hâte de lire la suite de son adaptation en manga.

L’adaptation est fidèle et les dessins sont excellents : les visages sont fidèles aux originaux.

L’avantage de le lire en manga, c’est que cela va moins vite que l’épisode télé, ce qui fait que l’on peut prendre son temps pour tout bien assimiler et comprendre les tenants et aboutissants.

Dans la série, j’avais aimé leur interprétation d’Irene Adler, dominatrice qui savait jouer avec Sherlock, le déstabiliser, lui répliquer et lui damner le pion. Dans ce manga, c’est pareil : on ne sait jamais si Irene souffle le chaud ou le froid, si elle manipule habillement Sherlock ou si elle est sincère.

Leur duel, dans la série télé, était habillement mis en scène et comme ce manga respecte l’épisode, vous n’y trouverez rien de plus, si ce n’est leur tête-à-tête, leurs joutes, leurs piques… Un plaisir de fin gourmet !

Au moins, les concepteurs de la série n’étaient pas des manchots et ils ont réussi à mettre en scène des épisodes aux scénarios complexes où l’on ne savait pas comment cela allait se terminer, ni vers quelle direction ils allaient aller. Cet épisode ne dérogera pas à la règle et jusqu’au dernier moment, les surprises seront présentes.

Que Mark Gatiss et Steven Moffat soient remerciés pour avoir réussi à transposer Holmes dans notre siècle, à lui insuffler de la nouveauté tout en concevant les caractéristiques du détective et des personnages créés par Conan Doyle, mais en les réinventant à nouveau.

Pour les fans de la série Sherlock… (et des mangas, aussi).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°128], Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°11) et le Challenge British Mysteries 2023 chez Lou et Hilde – De janvier à mars (N°02).

Sherlock, Lupin & moi – 15 – Le Mystère de l’homme au chapeau : Irene Adler

Titre : Sherlock, Lupin & moi – 15 – Le Mystère de l’homme au chapeau

Auteur : Irene Adler
Édition : Albin Michel (04/01/2023)
Édition Originale : Sherlock, Lupin & Io : L’enigma dell’uomo con il cilindro (2017)
Traduction : Béatrice Didiot

Résumé :
Trois amis inséparables, trois esprits brillants, aucun mystère ne résiste à Sherlock, Lupin & moi !

Une clé et un code secret, c’est tout ce que la princesse Anastasia Romanova a réussi à confier à sa sœur Mila avant de disparaître. À présent, Mila fait tout son possible pour déchiffrer le code en question.

Mais ce n’est qu’avec l’aide d’Irène, sa mère, et des deux détectives intrépides Sherlock et Lupin, qu’elle pourra faire la lumière sur ce nouveau mystère. Car elle n’est pas la seule sur l’affaire : un mystérieux homme au chapeau la suit à la trace…

Critique :
Une chose est sûre, j’ai toujours autant de mal à m’habituer au changement de narratrice !

Une fois de plus, en commençant ce nouveau tome, j’étais branchée sur Irene Adler, alors que c’est Mila, sa fille adoptive, qui raconte leurs aventures.

De plus, nos jeunes amis ne sont plus jeunes… Nous sommes en 1919 et ils ont la soixantaine.

J’avoue que je préfèrerai toujours leurs aventures de gamins que celles d’adultes, même si le fait de ne plus avoir 15 ans leur permet de faire plus de choses, d’avoir une totale liberté et de bénéficier de leurs talents qu’ils ont pu rôder durant de longues années.

L’histoire continue où elle s’était arrêtée dans le tome précédent et nous retrouvons notre fine équipe avec la jeune Mila, à Londres, où nos amis réfléchissent à ce que le code reçu veut dire et à ce qu’ouvre la clé qu’Anastasia a donnée à Mila.

Malgré le fait qu’ils sont adultes et que je les préfère jeunes, j’ai pris du plaisir à suivre la suite des aventures de notre trio devenu quatuor. Les personnages de Holmes et de Lupin sont bien respectés, même si j’ai plus l’habitude avec le détective qu’avec le gentleman cambrioleur.

Le roman se lit vite, trop vite et je me retrouve toujours frustrée d’être arrivée à la fin. L’écriture de l’auteur est toujours des plus agréables à lire, facile sans être gnangnan, elle conviendra aux plus jeunes comme aux plus âgés des lecteurs. J’ai toujours apprécié que l’auteur ne prenne pas son lectorat pour des crétins sans cervelle.

Une fois de plus, c’est une enquête réussie, où le trio aura fort à faire pour déchiffrer le code, déduire le lieu, se dépêtrer des salopards qui leur en veulent et trouver qui est le traître.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°125] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°07).

L’affaire du musée‭ ‬– Les enquêtes lyonnaises de Sherlock Holmes et Edmond Luciole HS1 : Eric Larrey

Titre : L’affaire du musée‭ ‬– Les enquêtes lyonnaises de Sherlock Holmes et Edmond Luciole HS1

Auteur : Eric Larrey
Édition : Autoédité (25/04/2022)

Résumé :
Le Palais des Arts est une vénérable institution. Niché au cœur de Lyon, il accueille les visiteurs qui viennent admirer peintures, sculptures et autres antiquités.

Un havre de paix, jusqu’à ce jour de mai 1873, où son directeur reçoit une bien curieuse lettre anonyme, lui annonçant… un prochain cambriolage.

La menace est étonnante! Quel cambrioleur serait assez téméraire pour prévenir sa victime ?

Appelés à prendre en charge cette affaire, nos deux détectives n’ont guère de temps devant eux, puisque le méfait est programmé pour cette nuit même…

Critique :
Dans cette nouvelle holmésienne, nous retrouvons à nouveau un jeune Sherlock Holmes de 20 ans, menant ses enquêtes à Lyon, accompagné d’Edmond Luciole, sorte de Watson avant l’heure, qui aide Holmes dans ses enquêtes et les consigne dans son carnet.

En 1873, le directeur du musée vient voir les deux hommes afin de leur demander de l’aide : il a reçu une lettre anonyme dans laquelle l’auteur lui signale qu’il va le cambrioler.

Ben oui, j’ai commencé les nouvelles à l’envers… D’abord la deuxième, avant de passer à la première. Pas grave, mais pas malin. D’ailleurs, j’aurais dû commencer par les romans de cet auteur, afin d’en savoir plus sur ce jeune Holmes vivant à Lyon… Oui, tous ces apocryphes se dérouleront à Lyon…

Que l’on réanime à nouveaux les plus sensibles d’entre nous (Dame Ida, notamment), qui ne jurent que par un Holmes en Angleterre. J’ai survécu à cette lecture qui se déroule à Lyon, même si dans l’absolu, je préfère Londres (sans être contre les déplacements de Holmes).

Là aussi, l’enquête est bonne, des plus correcte, telle qu’elle aurait pu échoir à un jeune détective anglais de 19 ans, exerçant à Lyon… Tout comme Holmes, j’avais trouvé le petit truc que les autres n’avaient pas vu. Le récit ne manque pas d’offrir quelques surprises, si l’on a pas compris comme Holmes, ce qui se tramait.

Comme dans l’autre nouvelle, le bât a blessé aux mêmes endroits : Holmes, bien que ressemblant au canonique, manque de présence, de flamboyance et on a l’impression qu’il n’est pas là, comme si l’enquête était menée par un détective brillant, mais dont on ne perçoit guère la lumière. Dans les récits canoniques, Holmes écrase tout le monde de sa personnalité.

Holmes est un personnage fort, qui s’impose sans s’imposer. Là, sa présence était ténue, comme si l’auteur n’avait pas su lui donner toute sa prestance, toute sa flamboyance. Dommage !

Edmond Luciole, par contre, fait très bien le Watson, à tel point que lorsqu’il racontait cette ancienne affaire, je le visualisais à nouveau avec une moustache et une tête de Watson. Grrr, non, ce n’est pas Watson, ce n’est pas Watson.

Comme pour l’autre affaire (celle de Noël) les dialogues étaient en italique, ce n’est toujours pas folichon à lire et étaient toujours assez pauvre en détails. Pas de description de l’action que le personnage exécute, pendant qu’il est en train de parler.

Donc, pas de : « Voilà, dit Holmes en rassemblant ses doigts devant lui, les yeux pétillants de malice, notre homme est parti par la porte… ». Dans cette nouvelle, que des dialogues brutes, l’action étant décrite avant ou après, jamais durant le dialogue.

Certes, c’est au format de la nouvelle, il faut aller à l’essentiel, mais un peu plus ne nuit pas au texte et l’enrichirait, même. L’auteur développe une bonne intrigue et fait l’impasse sur son personnage principal qui est un jeune Holmes et sur les dialogues. Dommage.

Pourtant, malgré mes bémols, j’ai apprécié ma lecture. Dans le fond, vu que l’intrigue est correcte et que le Holmes n’est pas très différent du canonique (sa présence en moins), c’est plaisant, ça change des apocryphes qui le transforme en bouffon.

PS : dans les dernières pages son livre, l’auteur nous explique ses recherches sur la ville de Lyon dans les années 1870, nous parle des personnages réels qui interviennent dans l’enquête et signale que s’il a écrit des nouvelles, c’est pour faire comme Conan Doyle qui commença par des nouvelles avant de faire des romans…

Pas op hein, manneke (attention, mon gars) ! Par pour Sherlock Holmes, puisque les deux premières publications furent les romans « Une étude en rouge » et « Le signe des Quatre », avant de passer au format nouvelle avec « Un scandale en Bohême ».

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°114].

L’affaire de Noël – Les enquêtes lyonnaises de Sherlock Holmes et Edmond Luciole HS2 : Eric Larrey

Titre : L’affaire de Noël – Les enquêtes lyonnaises de Sherlock Holmes et Edmond Luciole HS2

Auteur : Eric Larrey
Édition : Autoédité (03/12/2022)

Résumé :
Décembre 1874, Lyon est sous la neige et Noël approche à grands pas. Une année riche en enquêtes les plus diverses s’achève et Edmond entend bien profiter d’un peu de repos. C’était sans compter sur l’inépuisable imagination des malfrats.

Un important industriel lyonnais vient de se faire voler un prototype, fruit de plusieurs mois de travail.

Une affaire urgente aux conséquences inattendues…

Critique :
Dans cet apocryphe holmésien, c’est un jeune Sherlock Holmes qui mène les enquêtes (20 ans), accompagné d’Edmond Luciole, qui est un Watson avant l’heure : il aide Holmes dans ses enquêtes et les consigne.

En 1874, juste avant Noël, il leur arrive une bien étrange affaire, le tout dans la neige, à la recherche d’un prototype volé dans une usine.

Cette série d’apocryphes me tentait depuis longtemps et vous le savez, je résiste rarement à un Sherlock Holmes. Le temps était maussade et comme nous étions en janvier, j’ai décidé de commencer par une nouvelle qui se déroule quelques jours avant Noël.

L’enquête est bonne, des plus correcte, telle qu’elle aurait pu échoir à un jeune détective anglais de 20 ans, exerçant à Lyon… Oui, à Lyon… Que l’on réanime les plus sensibles qui ne jurent que par un Holmes vivant en Angleterre. J’ai survécu à son changement de pays, il est jeune et se fait la main dans le Sud.

Par contre, là où le bât a blessé, c’est dans le personnage de Holmes, qui, bien que fort ressemblant au canonique, m’a semblé ne pas être assez présent. Si, il est là, il mène son enquête, mais jamais dans le récit l’on ne ressentira sa présence écrasante, flamboyante, comme dans les nouvelles de Conan Doyle.

Holmes a une personnalité forte, très marquante, qui s’impose sans s’imposer, mais on doit le sentir (honni soit qui mal y pense). Là, sa présence était plus ectoplasmique qu’autre chose, sa personnalité bien marquée ne se faisant pas sentir. On aurait très bien pu avoir un détective sagace à la place.

Edmond Luciole, par contre, fait très bien le Watson, à tel point que lorsqu’il racontait cette ancienne affaire, je le visualisais avec une moustache et une tête de Watson. J’ai dû me secouer la tête plusieurs fois et me répéter que ce n’était pas Watson.

Autre souci, ce sont les dialogues : en italique… Bof, pas folichon dans un roman ou une nouvelle. Par contre, ils étaient assez pauvre en détails.

Je m’explique : lorsqu’un personnage prend la parole, j’apprécie que l’auteur décrive, dans le dialogue, ce que fait le personnage. Exemple : « Voilà, dit Holmes en avançant vers les traces de pas dans la neige, notre homme est parti par là… ». Dans cette nouvelle, que des dialogues brutes, l’action étant décrite avant ou après.

Certes, c’est au format de la nouvelle, il faut aller à l’essentiel, mais un peu plus ne nuit pas au texte et l’enrichirait, même. L’auteur développe une bonne intrigue et fait l’impasse sur son personnage principal qui est un jeune Holmes et sur les dialogues. Dommage.

Pourtant, malgré mes bémols, j’ai apprécié ma lecture. Dans le fond, vu que l’intrigue est correcte et que le Holmes n’est pas très différent du canonique (sa présence en moins), c’est plaisant, ça change des apocryphes qui le transforme en bouffon.

PS : dans les dernières pages son livre, l’auteur nous explique ses recherches sur la ville de Lyon dans les années 1870, nous parle des personnages réels qui interviennent dans l’enquête et signale que s’il a écrit des nouvelles, c’est pour faire comme Conan Doyle qui commença par des nouvelles avant de faire des romans…

Pas op hein, manneke (attention, mon gars) ! Par pour Sherlock Holmes, puisque les deux premières publications furent les romans « Une étude en rouge » et « Le signe des Quatre », avant de passer au format nouvelle avec « Un scandale en Bohême ».

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°113].

Sherlock Holmes en Limousin : Jean-Louis Boudrie

Titre : Sherlock Holmes en Limousin

Auteur : Jean-Louis Boudrie
Édition : La geste (01/09/2021)

Résumé :
Lorsque Sherlock Holmes et le Dr Watson sont invités par un ami limousin aux commémorations du 700ème anniversaire de la mort du roi Richard Cœur de Lion devant le château de Châlus en Limousin, ils acceptent avec empressement.

En même temps, il leur est demandé conseil pour mettre fin aux agissements de la Bande à Burgou, un légendaire bandit de grand cœur et de grands chemins qui rançonne les bois de la région ; on le croyait disparu, il refait surface.

Une immersion dans un monde de veilles pierres et de forêts sauvages peuplées de loups cruels et de diverses créatures, un monde qui leur est totalement étranger et qu’ils devront apprivoiser, à moins que ce ne soit le contraire.

Qui l’emportera ? La froide analyse et les savantes déductions du célèbre détective ?

Ou la ruse et l’audace des hommes des bois ? Et s’il y avait des femmes des bois ? Et un trésor caché dans les ruines ?

Une chose est certaine : cette affaire laissera des traces de part et d’autre, et Sherlock Holmes le dira lui-même : Unfortgettable !

Inoubliable, mon cher Watson !

Critique :
Puisqu’il me reste encore des apocryphes holmésiens non lus, je me suis dit que c’était le bon moment pour les lire : début d’année, pas envie de commencer avec du trop lourd…

Oui, mais pas au point de vouloir lire du léger, une sorte de burlesque non assumé qui m’a plus souvent fait lever les yeux au ciel et qui, sans son statut d’apocryphe holmésien, aurait fini sa vie sous un meuble bancal.

Oserai-je dire que c’est un roman policier ? Il ne se passe pas grand-chose…

Sérieusement, l’intrigue tient sur un ticket de métro, les bandits de grand chemin ne font parler d’eux qu’après une centaine de pages et ça tient aussi de la pantalonnade grotesque, à tel point qu’on en vient à se demander si ces bandits ne sont pas là que pour amuser le détective ! Une ligne, à la fin, me fera penser que je n’avais peut-être pas tort…

Et Holmes, dans tout cela ? À se demander à quoi il sert ! Il n’enquête pas vraiment, ses déductions ne ressemblent à rien, il promet qu’il va tout résoudre, mais c’est à se demander comment il a fait, hormis attendre que tout tombe tout cuit. Oh, il se bougera un peu sur la fin, mais on est loin du détective officiel de Conan Doyle qui réfléchit.

Je ne sais toujours pas comment il a pu déduire qu’il y avait, dans le petit mot reçu à la fin, l’ombre du professeur de mathématique maléfique… Le mot était écrit par le complice, rien ne laisse présager qu’il y avait, derrière, le méchant canonique, mais oui, il était bien là. Mystèèère !!

Quant aux explications finales, elles sont en option ! Ou alors, on doit faire le job et faire marcher nos petites cellules grises… Expression que l’auteur utilise pour Holmes (là, Poirot va lui faire un procès) et qui ne lui va pas du tout. Apparemment, toutes ces histoires pour une trahison et une histoire de femme… Et les pierres qui sont tombées non loin de Holmes, c’étaient toutes des accidents ? Démerdez-vous pour le savoir !

Quant à Watson, on est loin du gentleman de Conan Doyle… Notre brave médecin plote une dame (sans le faire exprès), couchera avec elle après un excès de tabasco dans sa nourriture (ainsi qu’avec une autre, plus tard) et Holmes lui demandera, le lendemain, si c’était bon (la nuit de baise, pas le tabasco !).

Oula, en 1889, les Anglais parlaient de sexe entre eux ? Que Holmes et Watson allassent se dégorger le poireau, ma foi, c’est humain, mais que Holmes lui demande comment c’était, là, je m’insurge ! Tout comme Holmes fredonnant « What a wonderful world » (Louis Armstrong) après avoir planté son bâton dans la motte d’une madame.

Ah, les anachronismes ! Ceux qui font rire dans les comédies… L’auteur a eu l’idée d’insérer dans son texte des références à notre époque, des petites phrases qui auraient dû faire sourire, mais qui m’ont plus fait lever les yeux au ciel qu’autre chose tant elles tombaient comme des cheveux dans la soupe…

N’est pas Goscinny qui veut, Holmes n’est pas un comique troupier et si certaines références pouvaient prêter à sourire (le bruit et l’odeur, la tête de veau sauce Gribiche, le petit pas pour l’homme,…), j’ai des doutes sur le « casse-toi pauv’c** » de Sarko, sur le « sauf les cul-de-jatte, bien entendu » (extrait d’une chanson de Brassens), sur Holmes imaginant Pierre Desproges sur la même place, dans le futur (et j’en passe)…

Ou on fait du burlesque assumé (faut pas se louper) ou on se contente de glisser moins de références… Ici, l’auteur se prend les pieds dans le tapis. Trop est l’ennemi du bien.

On peut faire de l’humour dans un Sherlock Holmes, mais il se doit d’être plus fin, plus raffiné et surtout, on essaie tout de même d’offrir aux lecteurs une intrigue policière bien ficelée, même avec une simple affaire. On ne lui donne pas l’impression de le planter là, avec des explications vite expédiées et qui n’éclairent rien.

Mais ceci n’est que mon opinion, l’auteur fait ce qu’il veut, de toute façon, c’est son livre, mais vu ma déception (et le prix de l’ouvrage), je pense que j’ai le droit de rouspéter, puisque mon achat a fait vivre des gens (et payé leur facture d’énergie ?).

J’allais oublier aussi le présence d’un loup apprivoisé (à sa naissance), qui un jour, suivra Holmes, qui se trouve à cheval, avec trois de ses congénères (le loup apprivoisé n’appartenant à aucune meute, sans doute des solitaires qui l’accompagnent ?), dans le but de lui faire peur… Je n’ai pas vu l’utilité de cette poursuite…

Ni dans le fait que des loups aient préférés manger une bergère, en lieu de place de ses moutons, ainsi qu’un homme blessé… La forêt est giboyeuse, il y a des sangliers à tous les coins de sentier, des cerfs, des chevreuils, et le loup ne mange les humains que s’il crève la dalle (et encore). Le syndicat des loups pourrait porter plainte pour incitation à la haine et propagation de faits totalement faux, dans le but de les vilipender.

Quant aux policiers de bled, ils portaient tous des noms de grands crus : Gyvré, Chambertin, Montrachet, Bordeaux,… Oui, ça m’aurait fait rire ailleurs, mais pas ici. Trop c’était trop…

Anybref, il y a, dans ce roman policier qui n’a de policier que le nom, trop choses inutiles, qui ne servent à rien, qui ne font pas avancer l’histoire, ni l’enquête, mais qui servent à noircir des pages, dans le but de faire rire et qui ne font que desservir le texte (pourtant, je suis bon public, même avec des blagues à Toto, avec parcimonie) et qui m’ont juste fait lever les yeux au plafond, bien trop souvent.

C’est le deuxième roman des éditions La Geste, avec Holmes, qui me déçoit et j’ai peur de lire les suivants… Moi qui pensais passer un bon moment holmésien, je me suis fourrée le doigt dans l’œil, jusqu’au coude.

Ce genre d’écriture, de roman, n’est pas fait pour moi, ou alors, avec un inspecteur de Scotland Yard, un simple flic anglais en vacances et où le comique troupier est assumé et bien réalisé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°110].